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10. La Grogne des Hommes et la Grâce de Dieu (Exode 17:1-7)

Introduction

Il y a quelques années j’ai vu un film avec Malcolm Muggridge. Se tenant à coté de la concession funéraire familiale dans un cimetière anglais, ce vieux politicien parlait comme s’il allait bientôt joindre les gens de sa famille qui étaient déjà morts. Je n’oublierais jamais la façon dont il comparait ses peurs et désirs de jeunesse avec ceux de ses vieux jours. Il disait que les choses qui lui semblaient les plus désirables dans sa jeunesse, lui semblaient maintenant d’importance bien minimale, alors que les choses qui l’effrayaient dans sa jeunesse s’étaient avérées être les expériences les plus riches de sa vie.

Je crois que Muggeridge avait raison. Ces choses que nous croyons être les plus importantes s’avèrent souvent être l’opposé, alors que les choses qui semblent être indésirables, même douloureuses, s’avèrent souvent être les plus précieuses et profitables. Notre texte est un excellent exemple. Les Israélites regardaient leur manque d’eau à Rephidim comme un désastre et une indication que Dieu les avait abandonnés pour mourir dans le désert. Ils se demandaient si Dieu était ou non avec eux. En réalité, Dieu était avec eux d’une façon qui était au-delà de leur compréhension, une façon qui serait révélée par l’apôtre Paul des siècles plus tard. Ce qui était apparu être une indication de l’absence de Dieu s’avéra être une des plus dramatiques illustrations de Sa présence, provision, et protection. Ecoutons avec attention les paroles de ce texte, car elles offrent des encouragements à chaque saint qui s’est jamais demandé si Dieu était présent lors d’une période difficile.

Massa et Meriba: L’eau sortant du Rocher (17:1-7)

Quittant le désert de Sin où la provision miraculeuse de la manne de Dieu avait commencé (chapitre 16), les Israélites allèrent d’un endroit à l’autre, comme Dieu les guidait. Il est important de noter que Dieu n’était pas pressé d’amener les Israélites au pays de Canaan. Alors que le « vagabondage dans le désert » d’Israël plus tard était le résultat de leur péché à Qadech (Nombres 13-14), le vagabondage ici devait servir de « camp d’entrainement » à Israël. Les évènements du chapitre 17 arrivent alors qu’Israël campe à Rephidim,173 où il n’y avait pas d’eau pour les Israélites, ni leurs troupeaux.

Il est important de noter que c’était Dieu qui guida Israël à Rephidim où il n’y avait pas d’eau. Les Israélites voyageaient, on nous dit, « s’éloignaient étape par étape selon les directives de l’Eternel ». Bien qu’il ne soit pas référé spécifiquement à la colonne de nuée dans notre texte, on nous avait dit auparavant que Dieu guidait toujours Israël pas les moyens de la colonne de nuée (pendant la journée) et de feu (pendant la nuit, 13:21-22). Bien que les Israélites soient sans eau, il était apparent que c’était la volonté de Dieu que ce soit leur dilemme.

Cependant, la réponse d’Israël à ce manque d’eau n’est pas une simple répétition de leurs actions précédentes.174 Décrite ici est une transgression plus grande que celles que nous avons vu jusqu'à présent. Les Israélites auraient dû apprendre à faire confiance à Dieu pour subvenir à leurs besoins, basé sur Sa provision d’eau à Mara (15:22-26) et de cailles et manne dans le désert de Sin (chapitre 16). De plus, les Israélites ont fait plus que de grogner, ce qu’ils avaient fait auparavant. Avant ça, les Israélites s’étaient plaint de Moïse et d’Aaron (15:24 ; 16:2,7-8), mais maintenant ils se queurellaient175 avec Moïse et étaient prêts à le lapider (17:4). Avant, les Israélites demandaient à Moïse ce qu’ils étaient supposés boire (15:24), mais maintenant ils exigeaient que Moïse leur donne de l’eau. Puisque Moïse avait été capable de miraculeusement rendre potable les eaux de Mara et de produire des cailles et de la manne, les gens semblent exiger qu’il performe un autre miracle pour eux. Comme s’il devait prouver qu’il avait l’autorité de Dieu de les guider en produisant miraculeusement de l’eau.

C’était assez mal que les Israélites se querellent avec Moïse et demandent qu’il leur donne de l’eau, mais le texte nous informe qu’ici ils défiaient aussi Dieu. Moïse accusa le peuple de « vouloir forcer la main de Dieu » dans leur querelle avec lui (17:2). Puisque l’autorité de Moïse est due à sa nomination divine (chapitre 3 et 4), se quereller avec lui était en fin de compte se disputer avec Dieu. Cependant la question n’était pas seulement si Moïse avait le droit de continuer à guider son peuple, mais si Dieu était parmi Son peuple. Le défit des Israélites était, « Dieu est-il parmi nous ou pas ? ». Imaginez cette question étant posée quand la colonne de nuée, dans lequel Dieu était présent et par lequel Il révéla Sa gloire et les guida à cet endroit, planait devant eux. La réprimande de Moise (que le peuple voulait forcer la main de Dieu) tomba dans les oreilles de sourds. Ils commencèrent à énumérer leurs souvenirs des « bons vieux jours » en Egypte, comparés à leurs misères et leur mort presque certaine dans le désert (17:3). Incapable de dissuader le peuple, Moïse ne pouvait qu’implorer l’Eternel (17:4).

La réponse de Dieu était que Moïse devrait marcher au devant du peuple. Parmi autres choses, cela indiquait qu’il ne battait pas en retraite. Cela rappelait aussi la congrégation des Israélites que Moïse était leur chef, parce que quand l’eau jaillit du rocher, le peuple devait suivre Moïse pour la trouver. Quelques anciens accompagnèrent Moïse pour être témoins, il semblerait, de ce nouveau miracle. (La dureté du cœur d’Israël les a-t-il empêché d’être témoins ?) Comme il avait été ordonné, Moïse prit son bâton – le même avec lequel il avait frappé le Nil (17:5). L’Eternel promit à Moïse qu’Il se tiendrait devant Lui au rocher176 d’Horeb.177 Moïse devait frapper le rocher, causant l’eau de jaillir. Quand Moïse le fit, de l’eau en jaillit en abondance, prenant soin des besoins des Israélites. Il nomma l’endroit Massa (Epreuve) et Meriba (Querelle), une épitaphe que les Israélites auraient bien voulu supprimer de leur Histoire.

Il y a beaucoup d’érudits qui essaieraient d’interpréter cette provision miraculeuse d’eau comme étant simplement un phénomène naturel. Par exemple, il y a ceux qui suggèrent qu’il y avait un filon d’eau près de la surface du rocher et que Moïse frappa ce rocher par chance au bon endroit, et qu’il décapsula le filon. Cela semble plus comme la description d’une série américaine « Beverly Hillbillies », comment Jeb Clampett accidentellement découvrit du pétrole sous ses terres – un coup de fusil accidentellement tiré dans le sol fit monter le pétrole à la surface.178

Ce que Massa et Meriba veulent dire

L’incident à Massa et Meriba179 est original en deux façons très différentes. Les évènements de ce chapitre sont développés en deux thèmes majeurs dans les Ecritures. Premièrement, Massa et Meriba deviennent une épitaphe de la dureté des cœurs des Israélites (et pas seulement cette première génération) ainsi que ceux des Païens. Deuxièmement, Massa et Meriba est une évidence de la grâce de Dieu et de Sa présence et provision pour Son peuple. Nous allons explorer ces deux thèmes et leur relation l’un avec l’autre.

Massa et Meriba : La Dureté du Cœur de l’Homme

Cet incident est bien plus qu’une occurrence de « folie temporaire de congrégation », comme l’excuse contemporaine du péché est si souvent appelée. Les Israélites n’avaient pas simplement momentanément « perdus la boule ». Malheureusement, cet incident est typique de l’obstination d’Israël. Moïse les informa que c’était typique de leur obstination et de leur rébellion contre Dieu :

« Sache donc bien que ce n'est pas parce que tu es juste que l'Eternel ton Dieu te donne ce bon pays en possession; en fait, tu es un peuple rebelle.

   ---Rappelle-toi --- et ne l'oublie jamais --- combien tu as provoqué la colère de l'Eternel ton Dieu dans le désert: depuis le jour où vous êtes sortis du pays d'Egypte jusqu'à votre arrivée en ce lieu-ci, vous n'avez cessé de lui désobéir.

   Souvenez-vous en particulier à quel point vous avez irrité l'Eternel au mont Horeb[a]: il s'est emporté contre vous au point de vouloir vous exterminer. » (Deut. 9:6-8,24 ; Heb.3:10)

La grogne des Israélites dans le désert était donc un problème persistant, pas rare. De plus, le péché de cette première génération d’Israélites fut presque identiquement reproduit par la seconde génération, quelques années plus tard (Nombres 20:1-13). Le problème de grogner en est un qui est commun à chaque génération, à toute période. Donc, dans le Vieux Testament nous trouvons fréquemment des allusions aux évènements de Massa et Meriba.180 

« Aujourd'hui, si vous entendez sa voix,

   ne vous endurcissez pas comme à Mériba,
      comme au jour de l'incident de Massa dans le désert:

   «Vos ancêtres m'ont défié voulant me forcer la main,
      bien qu'ils m'aient vu à l'action. » (ps. 95:7b-9)

Le Nouveau Testament reprend aussi « Massa et Meriba », faisant de cet incident une leçon pour les Chrétiens d’aujourd’hui (Héb. 3 et 4 ; 1 Cor. 10:1-13). Nous devons donc conclure que les problèmes qui étaient à la base de Massa et Mariba sont universels. Alors, cherchons à explorer la nature du péché des Israélites ainsi que la solution que Dieu a pour ce péché.

(1) les actions d’Israël à Massa et Meriba furent créés pour tester181 Dieu (Exode 17:2,7 ; Deut. 6:16 ; Ps. 106:14). Le manque d’eau d’Israël était par un plan divin, car Dieu testait les Israélites par leur reponse à l’adversité :

« Tu étais dans la détresse: tu m'as appelé,
      et je suis venu pour te délivrer, je t'ai répondu du sein de l'orage,
      et je t'ai mis à l'épreuve près des eaux de Mériba.
      Pause » (Ps. 81:8 ; Deut. 8:2,16).

C’était bien de Dieu de tester les Israélites, car cela révéla la condition honteuse de leurs cœurs. Ça révéla leur volonté et leurs têtes dures et prouva que Dieu les bénissait toujours sur la base de Sa grâce, par leurs travaux. Dieu a le droit de tester Ses créatures, et Ses tests sont toujours pour notre bien (Deut. 8:16).

D’un autre coté, aucune créature n’a le droit de « forcer la main de Dieu ». Le faire est exiger que Dieu Se prouve d’une façon que nous dictons. Dieu S’est prouvé plus que suffisamment dans les miracles de l’exode. Israël ne manquait pas d’évidences ; ils manquaient seulement de foi. Si Dieu était parmi eux, alors qu’Il le prouve en leur donnant de l’eau, là et maintenant. Quelle arrogance ! Si inapproprié ! Si honteux ! La créature exige que le Créateur marche à la baguette.

(2) la demande d’Israël que Dieu prouve Sa présence parmi eux trahit leur manque de foi en Lui. Les Ecritures indiquent que les actions d’Israël à Massa et Meriba trahissaient des cœurs qui étaient endurcis et incrédules :

« ne vous endurcissez pas comme à Mériba,
      comme au jour de l'incident de Massa dans le désert[c]:

   «Vos ancêtres m'ont défié voulant me forcer la main,
      bien qu'ils m'aient vu à l'action. » (Ps. 95:8-9)

Ils ne croyaient pas en Sa promesse. Ils grognaient dans leurs tentes et n’ont pas obéi le Seigneur (Ps. 106:24b-25 ; Héb. 3:12,19).

« Ils se sont dérobés comme leurs pères et ils ont agi sans fidélité.
      On ne pouvait pas leur faire confiance pas plus qu'à l'arc dont la flèche dévie. » (Ps. 78:57)

Satan défia notre Seigneur de prouver qu’Il était le Fils de Dieu en sautant du toit du temple, mais notre Seigneur le réprimanda avec une référence au mal commit par les Israélites en forçant la main de Dieu à Massa et Meriba (Matt. 4:5-7). Satan n’avait pas le droit de défier le Fils de Dieu d’une telle façon, car cela suggérait que Dieu soit si peu fiable qu’Il doit Se justifier. Les chefs religieux juifs défiaient constamment Jésus de Se justifier en leur donnant un signe (Matt. 12:38), un challenge qu’Il refusa d’accepter (Matt. 12:39).

Quand nous demandons que quelqu’un se justifie à nos yeux, nous révélons notre manque de confiance en eux. Par exemple, les U.S.A. et la Russie essayent fréquemment d’arriver à quelque sorte d’accord en ce qui concerne les armes nucléaires. Les Russes continuent à essayer de négocier un agrément sans « inspections à vue ». Les Etats-Unis insistent que de tels « inspections » fassent parties de l’agrément. La raison pour cette insistance est simple – nous ne faisons pas confiance aux Russes. Exiger que Dieu Se justifie trahit notre manque de confiance en Lui. Ce n’est pas Lui qui n’est pas digne de confiance ; c’est nous. Quand nous exigeons que la Russie prouve son intégrité, nous sommes judicieux. Quand nous exigeons une telle preuve de Dieu, nous sommes des fous.

Une illustration magnifique du genre de confiance en Dieu qui ne « force pas la main de Dieu » est trouvée dans Daniel 3. Chadrak, Méchak et Abed-Nego refusèrent de se prosterner devant la statue d’or de Nabuchodonosor, même quand ils furent menacés d’être jeté dans la fournaise. Quand ils parlèrent au roi, ils dirent:

« Si nous sommes jetés dans la fournaise où brûle un feu ardent, notre Dieu que nous servons peut nous en délivrer, ainsi que de tes mains, ô roi!

   Mais même s'il ne le fait pas, sache bien, ô roi, que nous n'adorerons pas tes dieux et que nous ne nous prosternerons pas devant la statue d'or que tu as fait ériger. » (Dan. 3:17-18)

La foi a confiance en Dieu, même quand le résultat semble être fatal.182 Les Israélites auraient dû savoir que Dieu leur avait promis de libérer, pas de les détruire, et qu’Il les avait toujours protégés et prit soin de leurs besoins, peu importe comment les choses semblaient être. Et pourtant, quand ils manquèrent d’eau, ils doutèrent la présence de Dieu et exigèrent un miracle pour que Dieu se justifie une fois de plus.

(3) Les actions d’Israël à Massa et Meriba révèlent leur manque de patience. Dieu n’aurait pas permit à Son peuple de mourir de soif, comme ils accusaient. S’ils avaient attendu, Dieu aurait fournit de l’eau pour eux. Leur manque de foi fut manifestée dans leur impatience :

« Mais, bien vite ils ont oublié ses actes,
      ils n'ont pas eu confiance en ses projets. » (Ps. 106:13)

A chaque fois qu’Israël manqua soit d’eau ou de nourriture, Israël agit prématurément. Dieu aurait fournit ce que Son peuple avait besoin en Son temps, mais c’était trop tard en ce qui concernait les Israélites. L’incrédulité est souvent hâtive ; la foi est patiente et endure.

(4) La réponse d’Israël à Massa et Meriba était un acte de désobéissance. La première fois qu’ils eurent soif à Massa (Exode 15:22-26) était une occasion pour Dieu de tester Son peuple (15:25), autant que de leur apprendre :

« ---Si vous écoutez attentivement l'Eternel votre Dieu, et si vous faites ce qui est droit à ses yeux, si vous êtes attentifs à ses commandements et si vous obéissez à toutes ses lois, je ne vous infligerai aucune des maladies dont j'ai frappé les Egyptiens; car je suis l'Eternel qui vous apporte la guérison. » (Exode 15:26)

Quand Israël testa Dieu à Massa et Meriba, Dieu vit leurs actions comme de la désobéissance :

« Ils ont méprisé un pays de rêve
      parce qu'ils n'ont pas cru à sa parole. » (Ps. 106:24 ; Heb. 3:16,18 ; 4:6,11).

La question à laquelle nous devons répondre ici est, « Au juste quel commandement de Dieu les Israélites ont-ils désobéi à Massa et Meriba ? » Les seuls commandements donnés jusqu'à présent étaient généraux (15:26) et ceux qui étaient spécifiquement liés au ramassage et à l’usage de la manne dans le chapitre 16. Je crois que la réponse est dans le premier verset du chapitre 17 :

« Toute l'assemblée des Israélites s'éloigna étape par étape du désert de Sin selon les directives de l'Eternel. »

Notre texte nous informe que la direction que Dieu donna aux Israélites était un ordre. Quand Israël résista Moïse et insista qu’il les avait guidés dans le désert pour les laisser mourir de soif, ils se rebellèrent contre l’autorité de Dieu, et ils désobéirent Son ordre. Dans la leçon précédente, j’avais comparé la grogne des Israélites à la désobéissance. Maintenant, à la vue des commentaires de Dieu sur ce chapitre, je dois confirmer que c’est bien de la désobéissance.

(5) A Massa et Meriba, Israël douta la présence de Dieu parmi eux. Il est incroyable qu’Israël doutait que la présence et le pouvoir de Dieu étaient parmi eux (17:7). Dieu avait prouvé Sa présence et Son pouvoir tant de fois en si peu de temps – à la période de fléaux, à la traversé la Mer Rouge, et dans Sa provision d’eau et de nourriture. De plus, la présence de Dieu était manifestée dans le nuage (13:21-22 ; 16:11). Néanmoins, l’absence d’eau incita les Israélites à suspecter l’absence de Dieu.

Massa et Meriba : Une Photo de la Présence et de l’Autorité de Dieu.

La chose incroyable à propos de cet incident à Massa et Meriba est que Dieu donna gracieusement à Son peuple grognon de l’eau en abondance, par l’intermédiaire du rocher d’Horeb. En dépit du grand péché du peuple, se querellant avec Moïse et en essayant de forcer la main de Dieu, ils reçurent abondamment ce dont ils avaient besoin. A cause de cela, le rocher de Massa et Meriba devint rapidement un symbole de la présence et du pouvoir de Dieu parmi Son peuple. Ce n’est pas étonnant que l’Eternel soit vénéré comme étant le « rocher » d’Israël dans le « Cantique de Moïse» :

« Car je vais proclamer comment est l'Eternel.
      Célébrez la grandeur de notre Dieu!

   Il est comme un rocher, ses œuvres sont parfaites,
      tout ce qu'il fait est juste. » (Deut. 32:3-4a ; aussi versets 13,15,18)

Psalm 95 commence,

« Venez, crions notre joie en l'honneur de l'Eternel!
      Louons le Seigneur! Acclamons notre rocher car il est notre Sauveur! » (95:1)

Le rocher de Massa et Meriba devint le symbole de la présence de Dieu avec Son peuple. A partir de ce moment là, le « rocher » devint donc un terme fréquemment utilisé pour faire allusion à la fidélité de Dieu en parlant de fournir tout ce que Son peuple avait besoin :

« Il fendit la roche, et l'eau en jaillit.
      A travers la steppe aride, elle coula comme un fleuve,

    car il se souvint d'Abraham, son serviteur,
      et de la promesse sainte qu'il lui avait faite. » (Ps. 105:41-42)

« Je les nourrirais de fleur de froment,
      et je les rassasierais du miel d'abeilles sauvages» » (Ps. 81:17)

Le rocher d’Exode 17 est donc utilisé comme symbole de l’espoir d’Israël pour l’avenir, parce qu’il symbolisait la fidélité de Dieu pour Son peuple dans le passé quand Il promit de leurs être fidèle dans l’avenir :

« Quand il les a conduits à travers le désert,
      ils n'ont pas souffert de la soif
      car il a fait couler pour eux l'eau du rocher;
      il a fendu le roc,
      et les eaux ont jailli. » (Ésaïe 48:21)

Alors que les saints du Vieux Testament regardaient Dieu comme leur « rocher », il y avait encore un sens impénétrable de ce symbole qui fut révélé par l’apôtre Paul après la venue du Christ. Les paroles de Paul sont à la fois profondes et perplexes quand il écrit,

« Ils ont tous mangé une même nourriture spirituelle.

   Ils ont tous bu la même boisson spirituelle, car ils buvaient de l'eau jaillie d'un rocher spirituel qui les accompagnait; et ce rocher n'était autre que le Christ lui-même. » (1 Cor. 10:3-4)

Les Juifs avaient une légende concernant le rocher, qui suivait les Israélites dans le désert, et quelques érudits semblent penser que Paul, en quelque sorte, adopta cette histoire ou la modifia. La clef pour comprendre ce que Paul veut dire quand il parle du Christ comme étant le rocher qui suit Israël est le terme « spirituel (le) », trouvé trois fois dans ces deux versets.

Paul pourrait peut-être spiritualiser le rocher, utilisant le terme « spirituel (le) » pour que l’expérience des Israélites puisse ressembler à celle des Corinthiens. Tous les deux eurent leurs baptêmes (Israël dans le nuage et dans la mer par Moise ; Les Corinthiens dans les eaux de baptême par Christ (1 Cor. 1:13-17 ; 12:12)). Tous les deux avaient aussi leurs « nourritures spirituelles » - les Israélites eurent leur pain et leur eau ; les Corinthiens eurent leur pain et leur vin. D’autres explications de ce texte ont aussi été offertes.183

Dans quel sens doit notre Seigneur être identifié avec le rocher dans le désert ? Je ne crois pas que nous devrions aller jusqu'à dire que notre Seigneur Se soit actuellement manifesté à Israël en rocher. Le Seigneur dit à Moise,

« Quant à moi, je vais me tenir là devant toi sur un rocher du mont Horeb » (Exode 17:6)

Il y a une différence énorme entre notre Seigneur se tenant à coté de ce rocher et Lui étant ce rocher. Néanmoins, notre seigneur était étroitement associé avec le rocher, ce que Paul suggère. Cela aide à expliquer pourquoi Dieu regarda l’action de Moïse quand il frappa le rocher dans Nombres 20 comme un péché très important, si sérieux que cela empêcha Moïse et Aaron d’entrer la terre promise avec la deuxième génération d’Israélites.

Pour ce que nous faisons, il n’est pas nécessaire de connaitre le sens exact des paroles de Paul dans 1 Corinthiens 10. Ce que nous devons comprendre est que Paul nous informe que Dieu était présent avec les Israélites en la personne de Son Fils. Bien que les Israélites croyaient que l’absence d’eau dans le désert était suffisante pour eux de conclure que Dieu les avait abandonnés, Paul nous dit que Christ Lui-même était présent avec eux.

Voici l’ironie de ce passage. Au moment où les Israélites étaient enclins à douter (ou au moins à débattre) la présence de Dieu, le texte nous informe que Dieu était très présent, et le Nouveau Testament va jusqu'à nous dire que Christ était Lui aussi présent. Est-ce que Dieu était présent ? Plus qu’ils n’auraient jamais pus imaginer !

La grande surprise est comment la perception d’Israël, que Dieu était absent, pouvait être si loin de la réalité. Comment les Israélites pouvaient-ils questionner la présence de Dieu parmi eux quand il est si évident qu’Il était présent ? J’aimerais suggérer que les raisons pour lesquelles Israël doutait la présence de Dieu et exigeait Ses provisions sont les mêmes causes de doutes parmi les Chrétiens contemporains. La question est celle-là : « Quelles sont les évidences de la présence et du pouvoir de Dieu, soit dans les temps passés ou aujourd’hui ? » Les réponses qui sont communément admises révèlent le manque de profondeur de notre compréhension biblique et doctrinaire.

Quelles sont les évidences de la présence et du pouvoir de Dieu que nous cherchons dans la vie d’une personne que nous croyons est vertueuse ? Je suggèrerais que nous, comme les dirigeants religieux juifs de l’ancien temps, avons tendances à voir essentiellement les apparences extérieures – succès, popularité, une vie sans épreuves, souffrances et chagrins. Ce n’est pas étonnant que les dirigeants de notre église soient souvent choisis parmi les échelons supérieurs des couches socio-économiques.

Quelles sont les évidences de la présence et du pouvoir de Dieu que nous cherchons dans une église ? La plupart du temps, nous regardons à la taille de l’église, ses employés, et son budget.184 S’il y a une disposition à l’exaltation et que nous partions excités, nos problèmes résolus, nous pensons que Dieu est présent dans cette église. A part l’église de Jérusalem dans les premiers chapitres d’Actes, combien d’églises trouvez-vous dans le Nouveau Testament correspondent à vos standards d’une église « remplie de Dieu » ?

C’est pourquoi il est très difficile de croire que Dieu est présent quand les choses ne vont pas bien. Il est difficile de croire que Dieu guiderait Son peuple ou Son église dans des temps et des circonstances difficiles. Mais quand nous pensons comme ça, nous ne sommes pas différents des Israélites. Nous doutons la présence et le pouvoir de Dieu quand les choses ne vont pas comme nous le voudrions. Nous manquons de comprendre la nécessité et l’importance de l’école de la discipline par laquelle Dieu fait passer tous Ses enfants (incluant même Son Fils, Héb. 5:7-10).

C’est ici que les deux thèmes importants convergent, nous donnant un principe par lequel nous pouvons faire face aux adversités de la vie avec foi, plutôt qu’avec peur, et par lequel nous pouvons faire confiance à Dieu, au lieu de le tester : DIEU REVELE SOUVENT SA PRESENCE PAR LES CIRCONSTANCES DANS LESQUELLES IL SEMBLE ETRE ABSENT. Ce principe est une image des deux thèmes principaux de notre texte : (1) que les Israélites doutaient la presence et le pouvoir de Dieu et exigeaient des preuves ; Et (2) que Dieu était bien plus présent avec Israël à Massa et Meriba que les Israélites pouvaient réaliser. Cela m’amène à généraliser les traitements de Dieu avec Son peuple en signalant que Dieu utilise ces périodes dans lesquelles nous supposons qu’IL est absent pour nous montrer combien Il est réel et avec nous.

Comment pouvons-nous être assurés de la présence et du pouvoir de Dieu avec nous ? Permettez-moi de souligner quelques-unes des assurances que les Chrétiens ont de la présence de Dieu parmi nous, spécialement dans les périodes difficiles :

(1) Le nom de notre Seigneur nous assure de Sa presence parmi nous. Quand notre Seigneur Jésus Christ est venu sur la terre, un bébé dans une mangeoire, on nous dit ce que Son nom voulait dire :

« Tout cela arriva pour que s'accomplisse cette parole du Seigneur transmise par le prophète:

   Voici, la jeune fille vierge sera enceinte.
      Et elle enfantera un fils
      que l'on appellera Emmanuel,
      ce qui veut dire: Dieu est avec nous. » (Matt. 1:22-23)

Le nom de notre Seigneur, « Emmanuel » nous assure que Dieu est avec nous en la personne du Christ, tout comme Paul dit qu’Il était présent avec Israël à Massa et Meriba.

(2) Notre Seigneur est venu sur terre, non pas pour être avec ceux qui étaient aisés, mais pour s’occuper de ceux qui étaient affligés. Quand notre Seigneur fut questionné à propos de Son contact avec les « pécheurs » Il répondit,

« ---Les bien-portants n'ont pas besoin de médecin; ce sont les malades qui en ont besoin. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Marc 2:17)

Et quand le Seigneur Jésus Se présenta au début de Son ministère, Il Se révéla comme la réalisation de ce passage prophétique :

« L'Esprit du Seigneur repose sur moi
      parce qu'il m'a désigné par l'onction
      pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres.
      Il m'a envoyé pour proclamer aux captifs la libération,
      aux aveugles le recouvrement de la vue,
      pour apporter la délivrance aux opprimés » (Luc 4:18, citant Ésaïe 61:1,2)

(3) Dieu contrôle souverainement tous les détails de nos vies. Donc, nous sommes tous où Dieu veut que nous soyons, même quand nous sommes en danger. Nous lisons dans Exode 17:1 qu’Israël « s'éloigna étape par étape du désert de Sin selon les directives de l'Eternel ». Dieu sera avec nous à l’endroit où Il nous guidera.

(4) Dieu utilise les situations d’adversité pour nous attirer plus près de Lui. On nous dit que l’adversité d’Israël fut créée par Dieu pour leur propre bien :

« qui (Il) t'a conduit à travers ce vaste et terrible désert peuplé de serpents venimeux et de scorpions, dans des lieux arides et sans eau où il a fait jaillir pour toi de l'eau du rocher le plus dur.

   Dans ce désert, il t'a encore nourri en te donnant une manne que tes ancêtres ne connaissaient pas. Il a fait tout cela afin de te faire connaître la pauvreté et de te mettre à l'épreuve, pour ensuite te faire du bien. » (Deut. 8:15-16)

Donc, les difficultés qui arrivent dans nos vies arrivent toutes sous le contrôle souverain de Dieu, créées pour produire (à la fin) ce qui est bon pour nous. L’adversité n’est donc pas une preuve de l’absence de Dieu mais de Sa présence avec Son peuple (Héb. 12:1-13). Alors l’auteur des Psaumes peut dire,

« Avant d'être humilié, je faisais fausse route,
      mais maintenant, j'observe ta parole.

   Que tu es bon et bienfaisant:
      enseigne-moi tes volontés! » (Ps. 119:67-68)

« Il m'était bon d'être affligé
      afin d'apprendre tes préceptes.» (Ps. 119:71)

(5) Dieu promet à Ses enfants qu’Il est toujours avec eux et qu’Il ne les abandonnera jamais.

« allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

   et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici: je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu'à la fin du monde. » (Matt. 28:19-20)

Ne tombez pas amoureux de l’argent et soyez content avec ce que vous avez, car Dieu a dit,

« Que votre conduite ne soit pas guidée par l'amour de l'argent. Contentez-vous de ce que vous avez présentement. Car Dieu lui-même a dit: Je ne te laisserai pas: non, je ne t'abandonnerai jamais. » (Heb. 13:5)

(6) L’Esprit de Dieu a été donné pour témoigner de Sa présence intérieure et pour intercéder pour nous, spécialement dans les temps d’adversité.

« En effet, vous n'avez pas reçu un Esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la crainte: non, vous avez reçu l'Esprit qui fait de vous des fils adoptifs de Dieu. Car c'est par cet Esprit que nous crions: Abba, c'est-à-dire Père!

   L'Esprit Saint lui-même et notre esprit nous témoignent ensemble que nous sommes enfants de Dieu.

   Et puisque nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et donc cohéritiers du Christ, puisque nous souffrons avec lui pour avoir part à sa gloire. 

De même, l'Esprit vient nous aider dans notre faiblesse. En effet, nous ne savons pas prier comme il faut, mais l'Esprit lui-même intercède en gémissant d'une manière inexprimable.

  Et Dieu qui scrute les cœurs sait ce vers quoi tend l'Esprit, car c'est en accord avec Dieu qu'il intercède pour ceux qui appartiennent à Dieu.» (Rom. 8:15-17,26-27)

Je suggèrerais que bien que nous ne soyons pas impatients de faire l’expérience de ces périodes d’adversité et de tests, (c’est-à-dire, Dieu nous testant), celles-ci sont souvent les temps où Dieu devient plus présent et plus précieux pour nous. Beaucoup de relations divines furent formées dans le calme et la solitude de nos situations de traversée du désert, quand nous reconnaissons qu’à part l’interventions et les provisions divines, on n’y survivait pas.

Bien trop souvent, nous pensons aux relations en termes : « chaleureuses, agréables », plutôt qu’en termes comme le « désertique ». Nous aimons penser aux relations étant intimes et partagées avec d’autres Chrétiens, et, en partie, elles sont comme ça. Mais pour être très franc avec vous, la plupart des hommes avec lesquels Dieu eut une relation apprirent l’obéissance par des expériences de solitude dans leur vie. Ce fut comme ça pour Abraham, pour Jacob, Joseph, David, et l’apôtre Paul, pour n’en mentionner que quelques-uns.

Faire des disciples est le processus d’être discipliné, étant des élèves et des adeptes de Christ. Généralement parlant, nous arrivons au plus grand niveau de confiance et de foi quand Dieu enlève tout ce en quoi nous comptons et qu’Il ne nous laisse qu’avec Lui. Devenir un disciple n’est pas un processus confortable. Et donc, nous devrions nous attendre à des difficultés, et en même temps, nous attendre à ce que notre Seigneur soit plus près de nous qu’Il n’ait jamais été.

Est-il possible que vous soyez dans une sorte de désert, mes amis, alors même que vous lisiez les mots de ce chapitre ? Si oui, je suggèrerais que Dieu a pu créer cela pour que vous vous rapprochiez de Lui, d’une façon bien plus intime que vous connaissiez auparavant. Peut-être vous n’avez jamais réalisé que Christ est votre Sauveur personnel. Dieu a peut-être enlevé tout le soutien de votre vie, comme Il l’a fait avec Israël, pour que vous puissiez arriver au point où vous n’avez plus personne excepté un gracieux et tendre Dieu auquel vous pouvez faire confiance – d’abord pour votre salut – et puis pour votre sanctification (votre croissance dans Sa grâce).

Si vous êtes un Chrétien et vous entrez dans une expérience de désert, je vous conseille de faire confiance et d’obéir Dieu, de Le chercher d’une façon intime. Tout comme Dieu créa l’incident de Massa et Meriba pour le bien d’Israël, Il a peut-etre aussi créé votre expérience de désert pour votre bien. Demandez à Dieu de se révéler à votre cœur et votre esprit d’une nouvelle façon, et Il le fera.


173 “Rephidim has been identified with two places. The first is Wadi Feiran which leads up to Mount Sinai. Others have identified it with Wadi Refayid. This latter suggestion seems desirable because the name is similar to the biblical name and it is within several hours’ reach of the wilderness of Sin.” John J. Davis, Moses and the Gods of Egypt (Grand Rapids: Baker Book House, 1971), p. 184.

174 “This is the second of three accounts of murmuring caused by thirst (cf. 15:22-27; Num. 20:1-3): Marah-Massah, Massah-Meribah, and Meribah-Kadesh. … In the first account (15:22-27) Yahweh provides Israel with a law or statute by which to test its faithfulness toward him. This account features the spirit of rebellion in the people. The third account (Num. 20:1-13 …) cites Moses’ own lack of faith.” J. Edgar Park, “Exodus,” The Interpreter’s Bible (New York and Nashville: Abingdon-Cokesbury Press, 1952), I, p. 957.

175 “This verb [quarreled] is the key word of the passage, explaining why the name ‘Meribah’ (‘argument’ or ‘strife’) is used for the place afterwards.” R. Alan Cole, Exodus: An Introduction and Commentary (Downers Grove: Inter-Varsity Press, 1973), p. 134. “The faultfinding with Moses … has the nature of a legal argument. The people challenged Moses to justify his leadership by providing water; rather, they insist their thirst denies the validity of his position. The contention, says Moses, is tantamount to putting the Lord to the proof (cf. 16:7-8). The Hebrew verb … means ‘to test,’ ‘to see’ (or ‘to doubt’) whether one will act in a certain way. It does not imply provoking one to act in a certain way, as the English verb tempt (KJV) now does.” Interpreter’s Bible, I, p. 958.

176 The definite article (the) implies that there is a particular rock referred to here, not just any rock: “The reference is, it seems, to a particular rock on Mount Horeb. It is so interpreted by Josephus (Antiquities III. l. 7) … In I Cor. 10:4, Paul reveals his knowledge of this legend and seems to take it seriously, ‘The supernatural Rock which followed them.’” Interpreter’s Bible, I, p. 959.

177 There is no concensus as to the meaning of “Horeb” or where it was located. For a discussion of this matter cf. W. H. Gispen, Exodus, trans. by Ed van der Maas (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1982), pp. 166-167.

178 “The only reasonable explanation for this event is that God again intervened miraculously. It is not sufficient to argue that Moses struck a rock accidently and due to the closeness of the water to the surface discovered the answer to his problem.” Davis, p. 185.

179 In the Old Testament and the New (e.g. Psalm 95 and Hebrews 3 and 4) the “Massah and Meribah” include a broader reference than just Exodus 17. Also included would be the later incident in Numbers 20:1-13, which involved the second generation of Israelites.

180 Some of the references to the events or imagery of Massah and Meribah are: Num. 20:1-13; Deut. 6:16-17; 8:15; 32:4, 13, 15, 18; 33:8; Neh. 9:15; Psa. 78:15-16, 35, 56; 81:7, 16; 95; 105:41; 106:7, 13-14, 25, 29, 32; 114:8; Isa. 48:21; 1 Cor. 10:1-13; Heb. 3 and 4.

181 “Testing as used here means to invoke the Lord’s power, not in faith, but with challenge and irreverance, which is precisely what Israel was doing. It was an expression of discontent rather than a prayer.” Gispen, p. 165.

182 Notice, for example, how often death is referred to either directly or by inference in Hebrews 11.

183 Often in 1 Corinthians, the term “spiritual” refers to that which is produced by the Holy Spirit. Spiritual gifts, for example, are the gifts which the Spirit gives. So, too, the spiritual food and drink of the Israelites was the water and manna which God provided, as the “spiritual rock” is likened to our Lord, who miraculously accompanied His people.

184 Gordon MacDonald has recently written, “We assume that the larger the church, the greater its heavenly blessing. The more information about the Bible a person possesses, we think, the closer he must be to God. Because we tend to think like this, there is the temptation to give imbalanced attention to our public worlds at the expense of the private. More programs, more meetings, more learning experiences, more relationships, more busyness; until it all becomes so heavy at the surface of life that the whole thing trembles on the verge of collapse.” Gordon MacDonald, Ordering Your Private World (New York: Oliver Nelson, 1984), p. 16. I highly recommend this excellent book for your reading.

22. La Sainteté de la Vérité (Exode 20:16)

Introduction

Cette semaine, on m’a donné une copie d’un mémo apocryphe concernant la comète d’Halley venant d’un directeur d’école. Il démontre combien une communication peut être mal comprise :

MEMO du Directeur à un Sous-directeur :

Jeudi prochain à 10:30 la comète de Halley sera visible dans notre région. C’est un évènement qui n’arrive que tous les 75 ans. Appelez tous les Proviseurs et dites-leur d’assembler leurs Professeurs et étudiants sur le terrain de sports et de leur expliquer le phénomène. S’il pleut, annulez l’observation dehors et amenez les classes dans le gymnase pour la projection d’un film sur la comète.

MEMO aux Proviseurs du Sous-directeur :

Par ordre du Directeur des Ecoles, jeudi prochain à 10:30 la comète d’Halley apparaitra au-dessus du terrain de sports. S’il pleut, annulez les classes de la journée et présentez-vous au gymnase avec vos Professeurs et étudiants où un film sera montré – un évènement phénoménal qui arrive tous les 75 ans.

MEMO aux Professeurs du Proviseur :

Par ordre du phénoménal Directeur des Ecoles, à 10:30 jeudi prochain, la comète d’Halley apparaitra au gymnase. En cas de pluie sur le terrain de sports, le Directeur donnera un autre ordre – quelque chose qui arrive tous les 75 ans.

MEMO aux étudiants des Professeurs :

Jeudi prochain à 10:30, le Directeur des Ecoles apparaitra au gymnase de notre école avec la comète d’Halley – quelque chose qui arrive tous les 75 ans. S’il pleut, le Directeur annulera la comète et nous commandera tous d’aller sur notre terrain de sports phénoménal.

MEMO aux parents des étudiants:

Quand il pleuvra jeudi prochain à 10:30 sur le terrain de sports de l’école, le phénoménal Directeur des Ecoles de 75 ans annulera toutes les classes et apparaitra devant l’école dans le gymnase accompagné par Bill Halley et les Comètes.45

Si nous n’avons rien appris à propos des « communications » ces derniers siècles, c’est que même quand nous nous efforçons de transmettre quelque chose clairement, ça arrive souvent totalement déformé. La jeu bien connu de « commérage » n’est qu’une autre évidence de ce même phénomène. Quand nous ajoutons au fait la chute de l’homme et l’inclination honteuse de nos cœurs, il est apparent que notre parole sera corrompue et déformée. Ainsi, nous lisons :

« Leur gosier ressemble à une tombe ouverte,
      leur langue sert à tromper,
      ils ont sur les lèvres un venin de vipère,

   leur bouche est pleine d'aigres malédictions. » (Romains 3:13-14)

Dans ce message, nous étudions le Neuvième Commandement, qui dit :

« Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. » (Exode 20:16 ; Deut. 5:20)

Techniquement, ce n’est pas une interdiction de mentir, mais une interdiction de faire de « faux témoignages » qui est donné aux tribunaux de loi, par lesquels une autre personne est soit trouvée coupable ou innocente. Les implications de ce commandement vont beaucoup plus loin, comme nous allons voir.

L’approche de cette étude sera similaire de celle traitant avec les autres commandements. Nous commencerons avec une étude des faux témoignages dans l’Ancien Testament. Puis nous considérons le sujet des faux témoignages dans le Nouveau Testament. Finalement, nous chercherons à isoler le principe caché de ce précepte, ainsi que les principes qui guident pour porter témoignages. Alors, nous essayerons d’explorer quelques chemins dans lesquels ce commandement touche notre vie quotidienne.

Faux Témoignages dans l’Ancien Testament

Quand Dieu créa Adam et Eve, Il leur donna la capacité de parler, qui était une des façons par laquelle Il les différencia du reste de Ses créatures. Le don de la parole fut déformé et corrompu à la chute de l’homme. Ce ne fut pas longtemps après la chute que le mensonge montra son nez dans les Ecritures. Il est approprié que le premier mensonge dans la Bible soit venu de Satan, le « père des mensonges  » (8:44). Il assura Eve que manger le fruit défendu ne résulterait pas de mort, comme Dieu avait dit (Gen. 3:4). Caïn mentit à Dieu, insistant qu’il ne savait pas où son frère était (Gen. 4:9). Abraham mentit à propos de sa femme, la faisant passer pour sa sœur (Gen. 12:11-13). Jacob était un maitre de déceptions (Gen. 27). Les frères de Joseph déçurent Jacob, leur père, le laissant penser qu’il avait été tué par une bête sauvage (Gen 37:20,32-33). Les sages-femmes ne dirent pas toute la vérité à Pharaon, quand il demanda pourquoi les bébés mâles hébreux n’avaient pas tous été mis à mort (Exode 1:18-19). Moïse ne fut pas direct avec son beau-père en ce qui concernait ses raisons pour retourner en Egypte (Exode 4:18).

Cependant, le mensonge qui est interdit dans le Neuvième Commandement est beaucoup plus spécifique :

« Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. » (Exode 20:16 ; Deut. 5:20).46

Le faux témoignage interdit ici est celui qui est donné dans le contexte d’un procès, par lequel une personne sera trouvée innocente ou coupable d’une offense contre Dieu ou les hommes.

Avant de considérer ce commandement en détail, considérons brièvement le contexte culturel, qui le rend nécessaire. Nous vivons dans un monde qui est assez différent de celui de l’ancien Proche Orient. Nos lois sont faites par les hommes, pas données par Dieu. Nos lois sont appliquées par des professionnels. Quand nous faisons un excès de vitesse, un policier avec un radar peut nous arrêter et nous donner un P.V. Quand notre maison ou notre voiture est cambriolée ou quand nous sommes volés, souvent nous ne connaissons pas le criminel. L’automobile a donné au criminel beaucoup de mobilité, et en conséquence l’anonymat.

Dans l’ancien Israël, il n’y avait pas de policiers. La société n’était pas très mobile. Les tribunaux étaient bien moins formels. Si un homme était volé, c’était fréquemment le délit d’un voisin, quelqu’un que la victime connaissait et voyait quotidiennement. Les gens n’appelaient pas la police si une personne était offensée dans une situation illégale ; C’était l’obligation de cette personne de s’occuper du problème. Ces accusations étaient le plus souvent présentée à un groupe d’anciens ou de dignitaires de la ville dans laquelle la victime (ou le vilain) vivaient. L’accusé et la victime supposée produisaient leurs témoins et les dignitaires passaient leur jugement. La sentence était fréquemment imposée rapidement, initiée par le plaintif (Deut. 17:6-7).

Dans la Loi américaine, les cas sont normalement divisés en deux catégories : criminels et civils. En Israël, les violations criminelles, civiles et religieuses étaient considérées par le même « tribunal ». Un homme pouvait ne pas seulement être accusé de meurtre ou de viol (un cas criminel), mais pouvait aussi être accusé d’endommager des biens (un cas civil) ou de vénérer des idoles ou de sorcellerie (une violation religieuse, une chose que nos tribunaux ne considéreraient pas). Certains crimes, comme le vol, étaient traités plus comme des cas civils, parce que la restitution était toujours la sentence prescrite. Il n’y avait pas de prisons, et à cause de ça, le coupable faisait restitution d’une façon ou d’une autre ; ou il payait pour son crime avec sa vie, ou il perdait l’un des membres de son corps.

A première vue, l’interdiction de mentir à une cour (ce qui est vraiment le sens du Neuvième Commandement) semblerai ne pas être très important – pas assez important pour en faire une partie des Dix Commandements, du moins. Notre culture semblerait agréée, puisque mentir au tribunal est une offense qui ne mérite rien de plus qu’ « une tape sur la main », du moins en comparaison avec les punitions décrites dans l’Ancien Testament (Deut. 19:16-20). Il y a plusieurs raisons pour lesquelles mentir à une cour devrait être vu comme une offense sérieuse, pas seulement dans les temps de l’Ancien Testament, mais également aujourd’hui.

(1) Un témoignage véridique est essentiel pour un procès juste.

« Qui se moque du droit est un témoin qui ne vaut rien;
      la bouche des méchants avale le mal. » (Proverbes 19:28)

Essentiellement, il y avait trois éléments dans le système judiciaire d’Israël, qui sont communs à presque tous les systèmes judiciaires, incluant le nôtre. Premièrement, il y a les lois, qui distinguent le mal qu’une société veut punir et empêcher. Deuxièmement, il y a les juges, qui appliquent la Loi aux faits spécifiques de chaque cas. Troisièmement, il y a les témoins, qui, par leurs témoignages, font certaines revendications pertinentes au cas. (Dans le système judiciaire américain, le devoir du jury est de déterminer ce que sont les faits de chaque cas, sur lesquels le juge prendra sa décision, appliquant la Loi. Le jury doit déterminer quel témoignage est vrai et lequel ne l’est pas, puisque les témoignages constituent une grande part des évidences.)47

Dans Exode, Dieu donna la Loi à Israël, pour servir comme Son standard parfait pour la conduite des hommes. Puisque cette Loi fut écrite par Dieu, elle n’était corrompue par les péchés de l’homme. C’était, comme l’auteur des Psaumes écrivit, parfait (Ps. 19:8). Les « juges » variaient. Quelques fois, le jugement fut rendu par les « anciens » d’une certaine ville où le procès avait lieu. Plus tard, quand Israël eut un roi, il pouvait rendre un jugement, spécialement en appel (1 Rois 3:16-28).48 Bien que la Loi était parfaite, la justice pouvait être pervertie par des juges corrompus, et il y en avait beaucoup. L’Ancien Testament a beaucoup à dire à propos de rendre un jugement juste (comme c’est le cas de Proverbes, adressés jusqu'à un certain degré aux Rois).

Dans le Neuvième Commandement, l’attention des témoins est attirée à tous procès. Si le témoignage donné au cours du procès est faux, un verdict juste est menacé. Le Neuvième Commandement cherche à assurer un juste verdict en interdisant le rapport de faux, c’est à dire inexact, témoignages, qui pourraient incriminer à tort ou justifier une personne qui est accusée de mal faire.49

(2) Des procès justes sont essentiels pour que la vertu domine dans toutes les nations. Il y a une relation très proche entre justice et vertu, si proche que vous ne pouvez pas avoir l’une sans l’autre. Si une nation veut être vertueuse, comme la nation d’Israël devait être, alors, la justice doit être rendue dans ses décisions judiciaires. Cela vaut le coup d’y penser pour un moment.

Les conséquences du processus judicaire ont un rapport direct avec notre compréhension et l’application de la Loi. La Loi de Dieu est parfaite ; les hommes ne le sont pas. La façon dont la Loi parfaite est appliquée à des hommes imparfaits affecte à la fois les hommes et la Loi. Maintenir puissament la Loi motive les hommes à garder la Loi avec zèle. Etre permissif à appliquer la Loi cause aux hommes de prendre la Loi moins au sérieux.

Permettez-moi d’illustrer l’impact du mécanisme judiciaire de la Loi en montrant le rôle que les cours de justice (et ultimement la Cour Suprême) ont sur les lois du pays aux Etats-Unis. Ce fut les décisions des cours dans des cas liés à la ségrégation raciale, l’avortement, et l’enseignement de l’évolution ou l’offre de prières dans les écoles publiques qui ont affecté dramatiquement les lois du pays. L’avortement, une fois illégal, est maintenant légal. Les prières et l’enseignement de la création dans les écoles publiques sont maintenant considérées illégales (ou pratiquement ainsi). Les décisions particulières des cours de justice ont des implications très étendues. Des décisions injustes promeuvent ainsi des modes de vie débauchés dans la société.

Dans le cas de la nation d’Israël, ce ne fut pas assez pour le peuple de Dieu d’avoir des lois. Le but de Dieu pour Son peuple était qu’il soit saint, sanctifié, séparé, pour que les Israélites puissent révéler Son caractère aux autres pays, et puissent servir comme royaume de prêtres et une nation sainte (Exode 19:6). La Loi que Dieu donna pour définir la vertu, s’adresse aussi au processus par lequel la vertu pourrait être traitée. Ainsi, Dieu donna Sa Loi, Ses juges, et cette Loi interdisant les faux témoignages, sur la base desquels des décisions pourraient être prises.

(3) Le faux témoignage est un obstacle entre l’homme et Dieu, qui entrave la vénération.

« Eternel, qui peut rester dans ton sanctuaire?
      Et qui donc peut demeurer sur ta montagne sacrée?

  L'homme à la conduite intègre: il pratique la justice,
      et il dit la vérité qu'il pense au fond de son cœur

  il n'insulte pas son frère,
      et il ne raconte rien qui déprécie son prochain
      ou lui cause un préjudice.

  Il méprise l'homme vil,
      mais il honore celui qui respecte l'Eternel.
      Il tient toujours ses serments même s'il doit en pâtir.

  Lorsqu'il prête de l'argent, c'est toujours sans intérêt,
      il refuse qu'on l'achète pour condamner l'innocent.
      Qui se conduit de la sorte rien ne pourra l'ébranler.» (Psaume 15)

La question avec laquelle ce psaume commence est, en essence, « Qui peut vénérer Dieu et vivre avec Lui ? ». La réponse inclut de nombreux aspects de la vertu personnelle, mais plus proéminente ici est la vertu qui a à voir avec la parole, la communication. Celui qui peut approcher Dieu en vénération est l’homme qui est prudent avec ces mots, et fait attention de tenir sa parole. Dans ce psaume, le faux témoignage est sûrement une des ces choses qu’un homme vertueux évite.

(4) Le faux témoignage est une violation des droits de l’homme faussement accusé, et peut faire beaucoup de dommages.

« Par ses paroles, l'impie cause la ruine de son prochain,
      mais, par leur science, les justes en sont préservés. » (Proverbes 11:9)

« L'homme qui porte un faux témoignage contre son prochain
      est comme une massue, une épée et une flèche acérée. » (Proverbe 25:18)

La deuxième moitié du Décalogue est préoccupé avec la responsabilité d’une personne envers son semblable. Le faux témoignage est sûrement une offense contre son prochain, tout comme un vrai témoignage est son devoir. Le faux témoignage ne peut pas seulement ruiner la réputation d’un homme, il peut aussi lui coûter sa vie. Un des plus abominables actes de faux témoignages peut être trouvé dans le chapitre 21 de 1 Rois, où Achab et Jézabel obtinent la propriété de Naboth par le moyen de faux témoignages, qui résultat par son exécution (qui fut un meurtre).

Aujourd’hui, nous avons vu récemment le dommage imposé à Lenell Geter, un ingénieur de 26 ans, qui fut reconnu coupable de hold-up à main armée, et condamné à la prison à perpétuité. Ce fut basé sur son identification par la photo de son permis de conduire (qui voudrait être identifié par ou avec ces photos ?), et la fausse déclaration qu’il était reconnu avoir été impliqué dans des activités criminelles. Tout cela en dépit du fait qu’il fut prouvé qu’il était au travail au moment du hold-up. La récente rétraction de viol de Cathleen Crowell Webb contre Gary Dotson, encore douté par certaines gens, est un autre exemple de l’injustice imposée par le faux témoignage.

En regardant à la Loi du Pentateuque (les cinq premiers Livres de l’Ancien Testament) concernant le faux témoignage, nous trouvons qu’elle nous fournit avec une clarification considérable sur le Neuvième Commandement. Nous résumerons brièvement quelques-unes des façons par lesquelles le Pentateuque explique et amplifie ce commandement.

(1) La Loi clarifie ce que le faux témoignage inclut. Le langage du commandement lui-même indique que le faux témoignage, est avant tout un témoignage donné pendant un procès, qui pourrait condamner un individu d’une accusation ou le prouver innocent. Cependant, le faux témoignage est élargit pour inclure des déclarations faites à l’extérieur du tribunal (dans le cas d’Israël, en dehors de la ville). Ainsi, la calomnie (Lév. 19:16) et son petit-frère, colporter des rumeurs (Exode 23:1), sont interdits. Tous les deux indiquent des déclarations qui accusent faussement une autre personne d’une transgression. D’une certaine façon, la calomnie et les rumeurs sont les plus méchantes, car celles-ci sont des déclarations qui auront tendances à ne pas être examinées et contestée, comme elles le seraient dans un tribunal. Je comprends dans Deutéronome 5:20 que des témoignages insouciants et négligés sont aussi condamnés. Là, le « faux témoignage » est interdit, par ça je comprends est : ce qui est « vide » ou « sans substance ». Pendant que certains condamneraient une autre personne délibérément par un faux témoignage, il y en a beaucoup qui convaincraient d’autres sans le savoir par leurs témoignages imprécis, qui iraient au-delà des faits et de leur connaissance actuelle des faits. Ceux dans les professions légales (procureurs ou avocats) peuvent conseiller leurs témoins d’être plus spécifiques ou plus confiants que ce que les faits soutiennent.

Finalement, la Loi condamne ce « faux témoignage » qui est le résultat du silence de quelqu’un. Il y a beaucoup d’instances dans lesquelles une personne ne veut pas témoigner. Lévitique 5:1 traite avec de tels cas en enseignant que quand une personne sait quelque chose à propos d’un sujet devant la cour mais ne veut pas témoigner, cette personne sera forcée de témoigner sous serment, et si elle refuse, elle sera coupable de faux témoignage. Ainsi, dans les Proverbes, le faux témoignage devient un complice dans le crime, un partenaire du voleur :

« Celui qui partage avec un voleur, se hait lui-même;
      il entend la malédiction appelée contre ceux qui tairaient le nom du coupable,
      mais il ne le dénonce pas. » (Proverbes 29:24)

Je crois que c’est ce qui a dû arriver au procès de notre Seigneur. Il refusa de répliquer aux accusations fabriquées de Ses adversaires, jusqu'à ce qu’Il répondit directement à la question posée, mais pas à leur satisfaction (Matt. 26:62-66).

(2) La Loi identifie les causes maléfiques des faux témoignages. Les témoins sont nécessaires parce que tous les hommes sont des pécheurs. L’interdiction des faux témoignages fut nécessaire parce que tous les témoins sont des pécheurs. Il y a certaines pressions auxquelles les hommes sont vulnérables, qui les influenceront à témoigner de quelque chose qui est faux. La Loi reconnaît ces influences, et avertit les témoins de faire attention. Un tel facteur est le préjudice. Pour certains, ce sera le préjudice pour le pauvre (Exode 23:3,6 ; Lév. 19:18) ; Pour d’autres, ce sera le préjudice pour le riche et le puissant (Lév. 19:15). Certains pourraient même favoriser le méchant (Exode 23:1).

La pression des camarades est une autre influence forte, et ainsi le témoin est avertit contre témoigner à l’encontre des faits, pouvant adhérer aux désirs de la majorité (Exode 23:2). La haine et l’animosité peuvent créer une telle hostilité que quelqu’un pourrait témoigner faussement pour essayer de se venger d’un ennemi (Lév. 19:18). Finalement, la subordination ne doit pas changer le témoignage d’une personne (Exode 23:8).

(3) La Loi prescrit des sauvegardes contre les faux témoins. La Loi va au-delà d’avertir contre les faux témoignages, elle prescrit des mesures préventives, qui encouragent une déposition juste. Personne ne peut être exécuté sur le témoignage d’une personne (Deut. 17:6-7), exigeant plusieurs témoins pour condamner une personne d’une offense capitale. L’exigence d’au moins deux ou trois témoins assume que les dépositions des témoins vont être incomplètes et peut-être déformées. Quand il n’y a qu’un témoin d’une offense particulière (pas capitale), ce témoin doit prêter serment et le témoignage des deux parties (le témoin et l’accusé) doit être attentivement examiné (Deut. 19:16-20). Dans un cas capital, le témoin doit initier l’exécution (Deut. 13:1-5 ; 17:6-7) faisant ainsi du faux témoin un meurtrier, forçant certaines gens prêtes à tuer une autre personne avec leurs mots, mais pas avec leurs propres mains, à penser à deux fois. Finalement, le faux témoin doit être puni pour le même crime contre lequel il a témoigné (Deut. 19:16-20).

(4) La Loi tient l’individu israélite responsable pour guider et initier les accusations contre les violateurs de la Loi (Deut. 13:1-5). Quand un Israélite prit connaissance d’une violation de la Loi, c’était le devoir de cette personne d’initier le processus correctif. En fait, de ce que nous avons déjà apprit, le témoin devait commencer le processus et le finir, en jetant la première pierre si nécessaire. Il n’y avait pas d’officiers de police, pas de gendarmes, pas de CRS. L’individu devait faire quelque chose, prendre des actions.

(5) Une enquête approfondie est exigée pour assurer que l’accusation est légitime (Deut. 13:12-18 ; 19:16-20).

(6) Le témoignage qui doit être attentivement examiné doit inclure des « révélations prophétiques » (le « témoignage de Dieu », Deut 13:1-5 ;18:20-22). Les faux prophètes témoignèrent faussement pour Dieu, et c’est pourquoi tous les témoignages prophétiques doivent être examinés soigneusement.

Le faux témoignage est un thème proéminent dans les Livres des prophètes de l’Ancien Testament. Quand Israël pécha, Dieu témoingna50 contre les pécheurs. La Loi elle-même fut un témoin contre les Israélites si et quand ils La négligeaient et La désobéissaient.51

« Beaucoup de malheurs et de grandes détresses s'abattront sur eux, alors ce cantique servira de témoin à charge contre eux. Car leurs descendants ne l'oublieront pas et ne cesseront pas de le chanter. Je connais, en effet, les dispositions de leur cœur dès à présent, avant même que je les fasse entrer dans le pays que je leur ai promis par serment. » (Deut. 31:21)

« L'Eternel envoya parmi eux des prophètes pour les faire revenir à lui. Ces prophètes protestèrent contre eux, mais personne ne les écouta. » (2 Chroniques 24:19)

« Cela leur arrivera parce qu'ils ont fait une chose infâme en Israël: ils ont commis l'adultère avec les femmes de leurs prochains et ils ont prophétisé en mon nom des mensonges, alors que je ne leur avais rien ordonné. Moi, je le sais et j'en suis témoin --- l'Eternel le déclare.» » (Jérémie 29:23)

Le langage des prophètes, se rapportant à la dispute de Dieu, utilise souvent des termes légaux, comme si Dieu portait plainte contre Son peuple. Les péchés dont Dieu accusait la nation incluaient faire les faux témoignages :

« ---Et je viendrai à vous en vue du jugement, et je me hâterai d'être un témoin à charge contre les magiciens, contre les adultères, et contre les parjures, contre ceux qui dépouillent l'ouvrier de son gain, contre ceux qui oppriment la veuve et l'orphelin, et contre ceux qui violent le droit de l'immigré, ceux qui ne me révèrent pas, déclare l'Eternel, le Seigneur des armées célestes. » (Malachie 3:5)

« «Leur langue est comme un arc tendu
      décochant le mensonge,
      ce n'est pas pour la vérité
      qu'ils dominent dans le pays,
      ils font méfait après méfait
      et ils ne me connaissent pas,
      l'Eternel le déclare.

   Que chacun se méfie de son prochain
      et ne vous fiez pas à votre parenté;
      car chacun s'applique à tromper les membres de sa parenté.
      Chacun s'en va en répandant des calomnies, au sujet de son compagnon.

   Chacun se joue de son prochain.
      Plus de paroles vraies!
      Ils exercent leur langue à dire des mensonges.
      Ils s'épuisent par leurs péchés.

   Ils vivent dans la tromperie;
      à cause de cela, ils refusent de me connaître,
      l'Eternel le déclare. » (Jérémie 9:2-5)

« Car voici ce que dit le Seigneur des armées célestes: Lorsque vos pères ont excité ma colère, j'ai décidé de vous faire du mal, dit le Seigneur des armées célestes, et je ne suis pas revenu sur ma décision.

   A présent, je reviens sur ma décision et vais faire du bien à Jérusalem et au peuple de Juda. Soyez donc sans crainte!

   Voici ce que vous devez faire: Que chacun dise la vérité à son prochain; rendez une justice conforme à la vérité dans vos tribunaux, une justice qui engendre la paix.

   Ne tramez pas du mal l'un contre l'autre dans votre cœur et ayez en horreur les faux serments. Car toutes ces choses, je les déteste, l'Eternel le déclare. » (Zacharie 8:14-17) ; Jérémie 2:9 ;54:1-9)

Le peuple de Dieu n’écouta pas Sa réprimande. Au lieu de ça, ils rejetèrent Ses accusations et maintinrent leur innocence. Cela nécessita la discipline de Dieu sous la forme de leur expulsion du pays.

« Et malgré tout cela, tu dis:
      Moi, je suis innocente.
      La colère divine va très certainement se détourner de moi!
      Eh bien, moi, je vais te juger
      parce que tu prétends que tu n'as pas commis de faute! » (Jérémie 2:35)52

Non seulement les Israélites refusèrent de se repentir quand ils furent confrontés aux accusations de Dieu contre eux, ils choisirent d’écouter les faux prophètes, qui leur dirent ce qu’ils voulaient entendre :

« Dès que Jérémie eut fini de rapporter à tout le peuple toutes les paroles que l'Eternel leur Dieu l'avait chargé de leur transmettre, c'est-à-dire toutes les paroles rapportées ici,

  Azaria, fils de Hochaya, et Yohanân, fils de Qaréah, et tous ces hommes orgueilleux répondirent à Jérémie:
   ---Tu mens! L'Eternel notre Dieu ne t'a pas chargé de nous dire: «N'allez pas en Egypte pour vous y installer.» » (Jérémie 43:1-2)

« Car tous, petits ou grands,
      sont avides de gains.
      Tous, du prophète au prêtre,
      pratiquent la duplicité.

   Ils guérissent superficiellement
      mon peuple du désastre
      en disant: Tout va bien! Tout va vraiment très bien!
      alors que rien ne va. » (Jérémie 6:13-14 ; 8:10-11 ; chapitre 23)

Il devint de plus en plus clair aux prophètes que si la vertu devait venir sur terre, le Messie serait Celui qui apporterait cette règle justifiée, et exécuterait le jugement sur la terre. Le Messie serait le témoin de Dieu aux hommes :

« Ecoutez vous tous, peuples!
      Prête attention, ô terre, et vous tous qui vivez sur elle:
      le Seigneur, l'Eternel sera témoin à charge contre vous;
      le Seigneur va vous accuser depuis son sanctuaire.

   Voici que l'Eternel sort de sa résidence.
      Il va descendre, marcher sur les sommets, les hauteurs de la terre.

   Sous ses pas, les vallées se fendront au milieu,
      les montagnes fondront
      comme la cire au feu,
      comme de l'eau versée coulant sur une pente. » (Mic. 1:2-4 ; Ps. 85:8-13 ; Ésaïe  42:1-4)

« ---Or je vais envoyer mon messager pour aplanir la route devant moi[a]. Et, soudain, il viendra pour entrer dans son Temple, le Seigneur que vous attendez; c'est l'*ange de l'alliance, appelé de vos *vœux. Le voici, il arrive, déclare l'Eternel, le Seigneur des armées célestes.

  Mais qui supportera le jour de sa venue? Ou qui tiendra quand il apparaîtra? Car il sera semblable au brasier du fondeur, au savon de potasse des blanchisseurs.

  Il siégera pour fondre et épurer l'argent; oui, les descendants de Lévi, il les purifiera, il les affinera comme l'or et l'argent, et ils seront alors, pour l'Eternel, des hommes qui lui présenteront l'offrande dans les règles.

  L'offrande de Juda et de Jérusalem plaira à l'Eternel, comme aux jours d'autrefois, aux années de jadis.

  ---Et je viendrai à vous en vue du jugement, et je me hâterai d'être un témoin à charge contre les magiciens, contre les adultères, et contre les parjures, contre ceux qui dépouillent l'ouvrier de son gain, contre ceux qui oppriment la veuve et l'orphelin, et contre ceux qui violent le droit de l'immigré, ceux qui ne me révèrent pas, déclare l'Eternel, le Seigneur des armées célestes. » (Mal. 3:1-5)

« «Vous tous qui avez soif,
      venez, voici de l'eau!
      Et même vous qui n'avez pas d'argent,
      venez, achetez et mangez!
      Venez acheter sans argent, oui, sans paiement,
      du vin, du lait[a]!

  Pourquoi dépensez-vous votre argent pour payer
      ce qui ne nourrit pas?
      Pourquoi travaillez-vous
      pour une nourriture qui ne rassasie pas?
      Ecoutez, oui, écoutez-moi,
      alors vous mangerez ce qui est bon,
      vous vous délecterez d'aliments savoureux.

  Tendez l'oreille, venez à moi,
      écoutez-moi et vous vivrez.
      Car je conclurai avec vous une alliance éternelle,
      celle que dans ma bienveillance et ma fidélité j'ai promise à David.

  Voici, j'ai fait de lui un témoin pour les peuples,
      un chef pour commander aux peuples.

  Oui, tu appelleras une nation que tu ne connais pas;
      une nation qui ne te connaît pas va accourir vers toi;
      c'est à cause de moi, moi, l'Eternel ton Dieu,
      moi, le Saint d'Israël,
      qui te couvre de gloire.» » (Ésaïe  55:1-5)

Faux Témoignages dans le Nouveau Testament

Etudions brièvement la façon comment le faux témoignage est regardé et développé dans le Nouveau Testament.

(1) Notre Seigneur était le témoin digne de foi et juste. Dans le livre d’Apocalypse, notre Seigneur est appelé, « le témoin digne de foi » (Apocalypse 1:5 ; 3:14). Le Livre d’Hébreux commence avec la déclaration que Dieu a finalement et complètement porté témoignage en la personne du Christ :

« A bien des reprises et de bien des manières, Dieu a parlé autrefois à nos ancêtres par les prophètes.

  Et maintenant, dans ces jours qui sont les derniers, c'est par son Fils qu'il nous a parlé. Il a fait de lui l'héritier de toutes choses et c'est aussi par lui qu'il a créé l'univers. » (Héb. 1 :1-2)

Jésus était comme les prophètes du vieux temps, par là qu’Il portait témoignage de la vérité, mais Il n’était pas comme eux parce qu’Il était la vérité (Jean 14:6). Il était la « lumière » qui était venue pour exposer les péchés des hommes :

« Jésus parla de nouveau en public:
   ---Je suis la lumière du monde, dit-il. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres: il aura la lumière de la vie. » (Jean 8:12).

Les choses dont Jésus parlait étaient les choses du Père. Il parla pour le Père.

« En ce qui vous concerne, j'aurais beaucoup à dire, beaucoup à juger. Mais celui qui m'a envoyé est véridique, et je proclame au monde ce que j'ai appris de lui…

Moi, je parle de ce que j'ai vu chez mon Père. Quant à vous, vous faites ce que vous avez appris de votre père. » (Jean 8:26,38)

(2) Jésus enseigna que la vérité devrait être habituelle, que les serments ne devraient pas être nécessaires pour ceux qui témoignent.

« ---Vous avez encore appris qu'il a été dit à nos ancêtres: «Tu ne rompras pas ton serment; ce que tu as promis avec serment devant le Seigneur, tu l'accompliras

   Eh bien, moi je vous dis de ne pas faire de serment du tout. Ne dites pas: «Je le jure par le ciel», car le ciel, c'est le trône de Dieu.

   Ou: «J'en prends la terre à témoin», car elle est l'escabeau où Dieu pose ses pieds. Ou: «Je le jure par Jérusalem», car elle est la ville de Dieu, le grand Roi.

   Ne dites pas davantage: «Je le jure sur ma tête», car tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir.

   Dites simplement «oui» si c'est oui, «non» si c'est non. Tous les serments qu'on y ajoute viennent du diable. » (Matt. 5:33-37)

Dans l’Ancien Testament, un témoin devait quelque fois prêter serment, jurant de dire la vérité. Notre Seigneur enseigna que la vérité devrait être un mode de vie, de façon à ce qu’il ne devrait jamais être nécessaire de prêter un serment. Nous devrions toujours parler comme si nous étions sous serment.

(3) Le Seigneur Jésus appliqua l’enseignement de l’Ancien Testament sur le témoignage directement au maintien de la pureté dans l’église. A mon avis, nous ne pouvons pas lire les instructions de notre Seigneur dans Matthieu 18 sans voir la relation avec l’enseignement de l’Ancien Testament que nous avons étudié :

« S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Eglise. S'il refuse aussi d'écouter l'Eglise, mets-le sur le même plan que les païens et les *collecteurs d'impôts. » (Matt. 18:16)

Tout comme l’individu Israélite de l’Ancien Testament était responsable pour prendre l’initiative dans l’exécution de la justice quand une Loi était enfreinte par un autre Israélite, l’individu chrétien est responsable pour traiter avec les péchés dans l’église. Comme dans l’Ancien Testament, un témoin n’est pas suffisant, mais 2 ou 3 sont exigés, parce que la question d’excommunication est très sérieuse. Puisque l’Ancien Testament est mort, l’état n’est pas l’instrument pour traiter avec les péchés spirituels, l’église l’est, et ainsi les mêmes principes que les Israélites devaient appliquer sont transférés (ou la plupart) à l’église.

4) Ceux qui rejetèrent le témoignage de notre Seigneur, cherchaient à se débarrasser de Lui par leurs mensonges. Le témoignage de notre Seigneur, comme celui des prophètes de l’Ancien Testament, fut rejeté par les hommes coupables :

« Là-dessus les pharisiens lui répondirent:
   ---Tu te rends témoignage à toi-même: ton témoignage n'est pas vrai. » (Jean 8:13)

En conséquence, il ne fallut pas longtemps avant que les scribes et les pharisiens déterminèrent qu’ils devaient se débarrasser de Jésus et qu’ils devaient Le tuer. Après quelques temps, ils trouvèrent l’opportunité d’utiliser Judas pour arrêter Jésus. Ironiquement, ce fut par un faux témoignage qu’ils purent Le condamner à mort, pour qu’Il puisse être crucifié :

« Les chefs des prêtres et le Grand-Conseil au complet cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour pouvoir le condamner à mort.

   Mais, bien qu'un bon nombre de faux témoins se fussent présentés, ils ne parvenaient pas à trouver de motif valable.
   Finalement, il en vint tout de même deux

   qui déclarèrent:
   ---Cet homme a dit: «Je peux démolir le Temple de Dieu et le rebâtir en trois jours.»

   Alors le grand-prêtre se leva et demanda à Jésus:
   ---Tu n'as rien à répondre aux témoignages qu'on vient de porter contre toi? » (Matt. 26:59-62)

Ici, nous voyons le système judiciaire d’Israël à son pire, l’utilisant pour condamner Celui qui l’avait créé. Les juges étaient corrompus et personnellement pleins de préjugés ; les témoins étaient faux ; et la Loi fut ignorée.

(5) Le dernier commandement de notre Seigneur à Ses disciples fut d’être Ses témoins.

« Cette Bonne Nouvelle du règne de Dieu sera proclamée dans le monde entier pour que tous les peuples en entendent le témoignage. Alors seulement viendra la fin. » (Matt. 24:14)

« allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Matt. 28:19)

« Mais le Saint-Esprit descendra sur vous: vous recevrez sa puissance et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'au bout du monde. » (Actes 1:8)

Dans quelques-uns des Ses derniers mots à Ses disciples, notre Seigneur leur promit qu’Il leur fournirait tout ce dont ils auront besoin pour être Ses témoins. Premièrement et avant tout, ils assisteraient à Sa mort, et Sa résurrection. Dans Jean 14-17, il y a plusieurs provisions spécifiques au témoignage de Ses disciples qui sont mentionnées. Leur obéissance à Ses commandements et leur amour les uns pour les autres seront un témoignage au monde. Puis, Il les laisserait avec Sa parole, qu’ils devraient obéir et partager avec les autres. Son Esprit, l’Esprit de Vérité, témoignerait de la Parole de Dieu. Finalement, Sa prière de Haut-Prêtres dans le chapitre 17 fut liée à leurs rôles d’ « être Ses témoins ».

Jésus vint comme témoin, et quand Il quitta la terre, Il laissa Son église derrière pour être Ses témoins. Ainsi, dans le Livre d’Actes, les croyants furent fréquemment décrits témoignant de leur foi et du fait de la résurrection.

« Dieu a ressuscité des morts ce Jésus dont je parle: nous en sommes tous témoins. » (Actes 2:32)

Ce fut ce témoignage que les pharisiens cherchèrent à faire taire par leur persécution et intimidation (Actes 4:15-18), et pourtant les apôtres ne pouvaient pas arrêter de partager ce qu’ils avaient vu et entendu (Actes 4:19-20). En reponse à leur prière, le Saint-Esprit vint sur ces témoins, leur donnant l’audace de parler la parole de Dieu (Actes 4:27-31).

(6) Les apôtres enseignèrent que ceux qui témoigneraient de leur foi souffriraient de la persécution à cause de ça. Notre Seigneur avait indiquait que ceux qui témoigneraient de leur foi seraient persécutés, tout comme les prophètes de l’Ancien Testament le furent :

« Heureux serez-vous quand les hommes vous insulteront et vous persécuteront, lorsqu'ils répandront toutes sortes de calomnies sur votre compte à cause de moi.

   Oui, réjouissez-vous alors et soyez heureux, car une magnifique récompense vous attend dans les cieux. Car vous serez ainsi comme les prophètes d'autrefois: eux aussi ont été persécutés avant vous de la même manière. » (Matt. 5:11-12)

Pierre enseigna aussi que les hommes feraient de faux témoignages contre ceux qui étaient pieux :

« Ayez une bonne conduite au milieu des païens. Ainsi, dans les domaines mêmes où ils vous calomnient en vous accusant de faire le mal, ils verront vos bonnes actions et loueront Dieu le jour où il interviendra dans leur vie. » (1 Pierre 2:12)

Au moment de la conversion de Paul, il fut révélé que son appel était pour témoigner du salut de Dieu pour les païens, et qu’il souffrirait beaucoup en accomplissant son devoir :

« Mais le Seigneur lui dit:
   ---Va! car j'ai choisi cet homme pour me servir: il fera connaître qui je suis aux nations étrangères et à leurs rois, ainsi qu'aux Israélites.

   Je lui montrerai moi-même tout ce qu'il devra souffrir pour moi. » (Actes 9:15-16)

Paul écrivit les souffrances qu’il endura au nom de son témoignage pour l’Evangile (1 Cor. 4:9-13 ; 2 Cor. 6:1-10). Ainsi, il enseigna aussi que ceux qui seraient fidèles comme témoins souffriraient également (1 Thes. 2:1-2, 14-16 ; 2 Thes. 1:3-5 ; 2 Timothée 3). Le Livre d’Apocalypse n’évite pas le fait qu’il y aurait beaucoup de martyrs pour leur témoignage fidèle. Paul savait que la persécution ou la peur de celle-ci feraient taire certains, résultant ainsi en faux témoignages.

Au milieu de la persécution, le croyant était exhorté par les apôtres à être prêt à témoignage de leur foi :

« Et même s'il vous arrivait de souffrir parce que vous faites ce qui est juste, vous seriez heureux. Ne craignez pas les hommes, ne vous laissez pas troubler.

   Reconnaissez, dans votre cœur, le Seigneur --- c'est-à-dire le Christ --- comme le Saint; si l'on vous demande de justifier votre espérance, soyez toujours prêts à la défendre,

   avec humilité et respect, et veillez à garder votre conscience pure. Ainsi, ceux qui disent du mal de votre bonne conduite, qui découle de votre consécration au Christ, auront à rougir de leurs calomnies. » (1 Pierre 3:14-16)

Tout comme les hommes coupables ne voulaient pas entendre le témoignage de Dieu contre eux par les prophètes, beaucoup ne veulent pas entendre le témoignage de Dieu aujourd’hui. Non seulement ces gens refuseront d’écouter nos témoignages et nous persécuteront parce que nous disons la vérité, ils engageront des « faux témoins », ces enseignants qui disent les choses qui accommodent les pécheurs (2 Tim. 3:6-8 ; 4:1-4 ; 2 Pierre 2:1-3, 18-19).

(7) L’apôtre Paul avertit que de proclamer quelque chose de faux comme étant l’Evangile, est être un faux témoin.

« Il y a plus: s'il est vrai que les morts ne ressuscitent pas, nous devons être considérés comme de faux témoins à l'égard de Dieu. En effet, nous avons porté témoignage que Dieu a ressuscité le Christ d'entre les morts. Mais s'il est vrai que les morts ne ressuscitent pas, il ne l'a pas fait. » (1 Cor. 15:15)

Témoigner de la résurrection du Christ, si cela n’était pas arrivé, ferait d’une personne un faux témoin. Pour étendre le point de Paul, proclamer un Evangile de manière non doctrinale ou non factuelle est devenir un faux témoin. Soyons sûrs que notre message soit biblique.

Conclusion

Si nous devons nous occuper des implications et applications spécifiques du Neuvième Commandement, nous devons déterminer le principe sous-entendu du commandement pour que nous puissions poursuivre ses ramifications pratiques. Nous savons bien sûr que la langue est un instrument puissant, pour le bien ou pour le mal. Elle peut soit bénir ou maudire, faire du bien ou du mal (Jacques 3:3-12 ; 4:11-12). Avec sa langue, Pierre dit des mots de grandes importances (Matt. 16:15-19 ; Actes 2:14-42). Avec la même langue, Pierre dit des paroles qui venaient de Satan, pas de Dieu (Matt. 16:21-23). Si nous devions essayer de nous occuper de toute l’étendue que couvre notre parole et de l’usage de notre langue, ce serait une étude d’une grande importance, et franchement, une qui irait bien au-delà de l’intention espérée du Neuvième Commandement. Alors, quel est le principe sous-entendu de ce commandement, que nous devons comprendre et appliquer ? LE VRAI TEMOIGNAGE EST ESSENTIEL POUR L’ADMINISTRATION ET L’EXECUTION DE LA JUSTICE, ET LA JUSTICE EST LE RESULTAT DE LA VERTU.

Israël fut séparé des autres nations pour faire connaitre Dieu aux autres pays en étant un « royaume de prêtres » et une « nation sainte » (Exode 19:6). La Loi était la définition de Dieu de la vertu qu’Il exigeait d’Israël. Le système judiciaire fut établit pour interpréter et faire respecter la Loi. Le témoignage était nécessaire comme la base pour un jugement vertueux. Les faux témoignages saboteraient la justice et la vertu que Dieu exigeait de Son peuple en tant qu’une « nation sainte » et qu’un « royaume de prêtres ».

Bien sûr, Dieu exige la véracité de Son peuple tout le temps et dans toutes les situations. Mais ici la véracité est exigée de ceux qui donnent leur témoignage des conséquences terribles des mensonges. En établissant l’exigence pour la véracité dans leur témoignage, Dieu exige que les hommes disent la vérité chaque fois qu’ils parlent, un point que notre Seigneur accentua dans le Sermon sur la montagne (Matt. 5:33-37).

Si nous devons apprendre quelque chose du Neuvième Commandement, c’est combien la question de justice est sérieuse, ainsi que tout ce qui la pervertit. La justice et la vertu sont deux des qualités les plus importantes au cœur et à l’esprit de Dieu. Peut-être plus encore que n’importe quoi d’autre, ces deux termes résument le caractère du royaume que notre Seigneur établira sur terre. Justice, vertu, et pitié sont trois des concepts clés des prophètes de l’Ancien Testament. Ce n’est pas à cause de son échec à suivre toutes les bonnes cérémonies que Dieu condamna Israël, mais pour son échec à préserver et à promouvoir la vertu, la justice, et la pitié.

Il y eut, à des temps variés dans l’histoire, des hommes comme William Wilberforce, qui succédèrent dans une cause particuliere au nom de la justice, mais ils n’ont pas été aussi nombreux qu’ils auraient dû être. Cependant, je dois dire, à notre honte, que l’église évangéliste d’Amérique n’a pas été connue pour son zèle à préserver et promouvoir la justice. Les évangélistes ne menèrent pas le chemin de la prohibition de l’esclavage, ni de la fin de la ségrégation. Trop souvent, les évangélistes cherchaient leurs Bibles pour trouver des textes qui justifiaient l’injustice de la ségrégation. Si nous devons attraper et mettre en action l’esprit de la Loi, alors nous devons apprendre à aimer la justice, et être fervents à la préserver et la promouvoir.

Ayant considéré l’amour de Dieu pour la justice, examinons brièvement quelques principes qui portent sur les questions de faux témoignages et promotion de la justice.

(1) Le faux témoignage est une tentation très forte et un mal très diabolique dans notre société. Faire un faux témoignage est une façon pour une personne de faire beaucoup de mal à quelqu’un d’autre, et pourtant sembler innocente, même sembler pieuse en le faisant. Selon la nature du cas, il y a un grand potentiel pour le péché dans le processus de témoigner. Nous pouvons déformer la vérité pour toutes sortes de raisons. Des gens sont jugés pour ouvertement jouer un rôle, pas des pensées ou des attitudes, et donc le témoignage a tendance à s’appesantir sur l’apparence extérieure, et non pas au cœur du sujet. Cette compréhension et application de la Loi est ce que Jésus chercha à corriger dans le Sermon sur la Montagne, qui concentrait sur les attitudes cachées, pas seulement les actions visibles du péché. Le témoin peut témoigner pour des raisons très infâmes (pression sociale, haine, méchanceté, même pour un pot-de-vin), et pourtant semble avoir une indignation vertueuse au péché d’un autre. Pensez, par exemple, aux scribes, pharisiens et aux grands prêtres, comment ils agissaient quand ils jugèrent le Seigneur et Le condamnèrent à mort.

(2) Il y a le principe de la priorité de témoigner. Il est évident dans le Neuvième Commandement que faire un faux témoignage est interdit, mais au-delà de cela nous devrions voir que faire un témoignage véridique est impératif. Comme nous avons vu, échouer de témoigner pour Dieu contre le péché est comme faire un faux témoignage. Ainsi, une de nos plus grandes obligations à nos semblables est de les tenir responsables pour leurs péchés. Cela est vrai pour les Chrétiens, mais aussi pour les non-croyants. L’intérêt le plus haut de notre prochain est mieux servit par l’exposition de son péché et de la grâce de Dieu en la personne du Seigneur Jésus Christ.

(3) Le principe de la pluralité de témoins. L’exigence de deux ou trois témoins suggère que personne ne peut vraiment savoir assez à propos d’un acte particulier de quelqu’un d’autre pour le condamner. Le Nouveau Testament a beaucoup à dire sur l’unité du corps du Christ (l’église) et de l’interdépendance des Chrétiens les uns avec les autres. Il n’est pas rare d’avoir un Chrétien essayer de redresser un autre Chrétien, et pourtant se méprendre complètement dans son analyse du problème. Je suggèrerais que le principe de pluralité s’applique ici. Tout péché qui mérite une forte action corrective exige aussi une participation de pluralité. Une accusation faite contre nous par une personne ne devrait pas être ignorée superficiellement, mais une accusation confirmée par d’autres devrait être prise très au sérieux.

Le principe de pluralité veut dire qu’ « aucun Chrétien n’est pas une ile », qui n’a pas besoin d’encouragements et de réprimandes du corps de l’église. Cela veut dire que celui qui se justifie lui-même en face de plusieurs critiques pourrait être stupide et pécheur de le faire. Cela veut certainement dire que nous devrions chercher des conseils vertueux auprès des autres pour apprendre plus de notre perversité. Cela veut dire que pour nous de nous justifier est de croire notre propre témoignage (le témoignage d’une seule personne) au lieu de celui des autres. Ceux qui sont résolus et entêtés ont besoin de prendre garde à la tendance de croire le jugement de quelqu’un, plutôt que d’écouter les reproches des autres.

Inversement, il y en a certains dont la tendance n’est pas de se justifier eux-mêmes, mais de se condamner. Je suggèrerais que puisque Satan est à la fois « le père des mensonges » (Jean 8:44) et « l’accusateur des frères » (Apocalypse 12:10), ses accusations sont presque toujours fausses (d’une façon ou d’une autre). Tout comme nous ne devrions pas nous justifier nous-mêmes quand nous sommes corrigés par les autres, nous ne devrions pas non plus nous condamner sans rechercher l’évaluation des autres. Que nous nous justifions ou condamnions, nous devrions toujours rechercher des témoignages autres que le nôtre.

(4) Le principe de pureté de notre témoignage. La vertu et la justice ne peuvent pas être préservées ni promues par la déception et le mensonge. Quelqu’un pourrait se demander pourquoi une telle déclaration a besoin d’être faite. La raison est que les Chrétiens quelques fois flanchent à ce point. Nous avons tendance à utiliser les même techniques mensongères de publicité pour promouvoir l’Evangile, les mêmes que d’autres utilisent pour vendre du savon ou du dentifrice. J’ai vu des évangélistes user des « interviews » et des « enquêtes » comme excuses minables pour donner leurs témoignages. De telles pratiques, à mon avis, poussent très prêt du bord effiloché de l’honnêteté. Actuellement, je connais des groupes anti-avortement qui essayent de leurrer des femmes enceintes à une séance de conseils en se faisant passer pour une agence pro-avortement. Les buts de Dieu ne doivent jamais être poursuivis par le mensonge et la déception.

« En tout cas nous, nous ne sommes pas comme tant d'autres qui accommodent la Parole de Dieu pour en tirer profit. C'est avec des intentions pures, de la part de Dieu, dans l'union avec le Christ que nous annonçons la Parole. » (2 Cor. 2:17)

« Ainsi, puisque tel est le ministère que Dieu nous a confié dans sa bonté, nous ne perdons pas courage.

  Nous rejetons les intrigues et les procédés indignes. Nous ne recourons pas à la ruse et nous ne falsifions pas la Parole de Dieu. Au contraire, en faisant connaître la vérité, nous nous en remettons devant Dieu au jugement de tout homme. » (2 Cor. 4:1-2)

Même un seul pas au-delà de ça, Paul refuse même de faire un discourt sur un ton condescendent et persuasif, mais enseigne en simples termes :

« Car, je n'ai pas estimé devoir vous apporter autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.

   De plus, quand je suis arrivé chez vous, je me sentais bien faible et je tremblais de crainte.

   Mon enseignement et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la «sagesse», mais sur une action manifeste de la puissance de l'Esprit.

   Ainsi votre foi a été fondée, non sur la «sagesse» humaine, mais sur la puissance de Dieu. » (1 Cor. 2:2-5)

(5) L’amour de la justice est une force purifiante. A travers l’Ancien et le Nouveau Testament, des femmes et des hommes vertueux attendaient le jour avec impatience quand le Messie viendrait sur la terre et établirait Sa Loi vertueuse, quand la justice arriverait finalement et complètement sur la terre. Jusque là, la justice humaine sera faillible et défectueuse. Mais savoir qu’Il viendra pour juger les hommes malfaisants est une motivation pour vivre pieusement maintenant (2 Pierre 3:3-13). Quand Il reviendra, le Seigneur Jésus ne sera pas un « bébé dans une mangeoire », ne sera pas non plus Celui dont la divinité, la majesté, et le pouvoir ne sera pas reconnu. Il sera Celui qui est décrit dans le Livre d’Apocalypse. Les hommes tomberont comme des morts en Sa présence. Il sera un juge magnifique. Il n’aura pas besoin de témoins, car Il sait tout. Il sait ce que les hommes font, et pourquoi ils l’ont fait. Alors, aucun témoin ne sera nécessaire, car IL saura tout. Même à Sa première venue il y avait des indications de cela. Notre Seigneur savait ce que les hommes faisaient, et ce qu’ils pensaient. Nous n’aurons pas d’excuses quand nous nous tiendrons devant Lui. Ceux qui aiment la justice attendront avec impatience Sa venue. Ceux qui aiment la méchanceté auront peur de Son retour et feront tout ce qu’ils pourront pour se convaincre qu’Il ne reviendra pas (2 Pierre 3:1-7).

(6) La justice et la vertu que Dieu exige de Son peuple doivent être préservées et promues par la pratique de la discipline religieuse. Non seulement le chapitre 18 de Matthieu applique les principes de l’Ancien Testament de témoigner de la préservation de la pureté de l’église, mais un bon nombre d’autres textes le font aussi. Nous sommes individuellement « le gardien de notre frère ». Nous devons initier et continuer le processus correctif, témoignant pour Dieu contre le péché d’un camarade croyant, comme notre Seigneur a enseigné.

(7) Le faux témoignage inclut beaucoup de « petits péchés » qui sont si communs parmi les Chrétiens et dans l’église. Mon assertion est que le faux témoignage est inclus dans les Dix Commandements parce que c’est un péché très sérieux. Il est important, je crois, que beaucoup des péchés inclus dans la catégorie générale de faux témoignages sont des péchés très communs parmi les Chrétiens, et qu’ils ne sont même pas vus comme étant des transgressions très sérieuses.

Bavardage parmi les enfants (souvent) et commérage parmi les adultes sont une des formes de faux témoignages, identifiés dans l’Ancien Testament (Exode 23:1), et qui sont aussi interdits dans le Nouveau (Romains 1:29 ; 2 Cor. 12:20 ; 2 Thes. 3:11 ; 1 Tim. 5:13 ; 1 Pierre 4:15). Très souvent, des commérages sont donnés sous le prétexte de « requêtes de prières » ou d’information qui permettent à quelqu’un de « prier plus intelligemment ». Le résultat est que les réputations de beaucoup ont été sacrifiées sur l’autel du commérage. De tels témoignages sont deux fois plus diaboliques, car ils ne sont pas entendus par l’accusé ou par des juges impartiaux, ni ouverts à la discussion, comme ils le seraient dans un procès public. Faisons attention aux péchés sanctifiés.

Permettez-moi de suggérer plusieurs différences entre le faux témoignage des commérages, diffamations et le vrai témoignage de la Bible :

· Le faux témoignage ne témoigne pas aux gens corrects. Le vrai témoignage amène la question d’abord à l’accusé, puis aux autorités, puis finalement devant tous si nécessaire.

· Le faux témoignage néglige le processus donné par Dieu ; Le vrai témoignage commence avec l’individu et finit par une action publique, si nécessaire. Les évidences et témoignages sont soigneusement étudiés.

· Le faux témoignage cherche à blesser l’innocent et à faire du mal ; Le vrai témoignage cherche à proteger l’innocent, à préserver la justice, à aider le pécheur à retrouver le bon chemin et éliminer la perversité.

· Le faux témoin cherche à rendre un problème aussi public que possible ; Le vrai témoin cherche à rendre le péché aussi public qu’il est nécessaire. En d’autres mots, l’amour cherche à couvrir le péché, alors que l’animosité cherche à le rendre public.

· Les faux témoins gardent parfois le silence quand ils devraient parler ; Les vrais témoins parlent, même si ça fait du mal de le faire.

· Les faux témoignages sont motivés par le mal ; Les vrais témoignages par leur amour pour Dieu, le bien, et la justice.

· Les faux témoignages déchiquètent et détruisent les autres ; Les vrais témoignages, à la fin, élèvent les autres, même si c’est d’abord douloureux et déplaisant.

· Le faux témoin est égoïste à la racine ; le vrai témoin est désintéressé et sacrificiel.


45 I regret that I do not have the source of this humorous illustration.

46 It is important to note that the wording in the two statements of the Ninth Commandment is not the same. Hyatt points out that Exodus 20:16 “… may be literally rendered, ‘You shall not answer against your neighbour as a lying witness [‘ed seker].’ The corresponding commandment in Dt. 5:20 has ‘as a witness of emptiness [‘ed saw].’ The Exodus form is the more original, since the phrase ‘lying witness’ occurs elsewhere in the OT (Ps. 27:12; Prov. 6:19; 12:17; 14:5; 19:5,9; 25:18), and the phrase ‘ed saw’ occurs only in Dt. 5:20. This commandment was originally directed against the giving of false testimony in a judicial trial, not against all forms of lying or untruthfulness. The language of the verse is that of the Law court. Hebrew ‘anah (‘answer’) was a technical term meaning to testify, give testimony in a court, as in Num. 35:30; Dt. 19:16, 18.” J. Philip Hyatt, Exodus (Grand Rapids: Wm. B. Eerdmans Publishing Co., 1980), p. 215.

The Exodus commandment seems to zero in on that testimony which, by malicious intent, is false. The commandment in Deuteronomy seems to be more general, condemning any testimony which, whether deliberate or not, may prove to be false.

47 All of this is more profoundly impressed on the writer since I was selected to sit on a jury panel just last week, for three days! In His providence, God was helping to prepare me for this message.

48 The thought occurred to me that when Nathan confronted David he may have done so as though he were presenting a legal case for David to pronounce judgement on. Only after David had rendered his verdict did Nathan expose the villain—David himself. This would add some force to the indictment, I believe. It would also help to explain the way in which Nathan brought David’s sin home to him.

49 True testimony was also considered vital by other ancient peoples. Craigie writes, “The Code of Hammurabi begins with four laws specifying various types of false witness: (a) bringing an unproved charge of murder; (b) bringing an unproved charge of sorcery; (c) false witness in a capital case; (d) false witness in a civil case (ANET, p. 166).” Peter C. Craigie, The Book of Deuteronomy (Grand Rapids: William B. Eerdmans Publishing Company, 1976), p. 162, fn. 26.

50 There were many “witnesses” against sinners in the Old Testament. Included were: (a) The Law (Dt. 4:45; 6:17, 20; 1 Ki. 2:3; 1 Chron. 29:19; 2 Chron. 34:31, etc. (b) Our Sins—Isa. 59:12; Jer. 14:7. (c) The prophets—2 Chron. 24:19; Mal. 2:14; 3:5 [Note that both in Isaiah’s case (6) and Jeremiah’s (1:9), their lips were touched by God before they were sent forth to speak to men for God]. (d) God Himself—Deut. 8:19-20; Ps. 50:7; Mal. 3:1-6; Mic. 1:2.

51 One of the frequently employed synonyms for the Law was “testimony” or “testimonies” (cf. Deut. 4:45; 6:17, 20; 1 Ki. 2:3; 1 Chron. 29:19; 2 Chron. 34:31; Ps. 19:7; 119:2, etc.). Does this confirm the fact that the Law is the testimony which God has borne to men concerning sin? I have not followed through with this thesis, but it is a possibility.

52 Cf. also Isa. 1 and 2; 48:1; 59 (all); Jer. 5:1-9; Zech. 8:14-17; Mal. 3:1-5.

21. Le Péché de Voler (Exode 20:15)

Introduction

Voler est un sujet qui vaut très bien notre attention pour plusieurs raisons. Premièrement, voler est devenu un problème national à proportions épidémiques. Par exemple, considérez l’impact du « vol de temps » sur notre économie :

Les Agences Temporaires Robert Half ont calculé que le vol de temps coutera l’économie américaine 70 milliards de dollars par an. Le vol de temps est défini comme : des actions délibérées d’employés qui résultent par une croissance massive de mauvais usage et de gaspillage de temps. Les vols de temps estimés sont : arriver en retard, quitter trop tôt, prendre des jours de maladie injustifiés, faire des distributeurs de snacks et boissons des parkings pour y discuter excessivement avec des collègues, inattention au travail à faire, lire des livres ou magazines au travail, manger son casse-croûte au bureau et prendre son heure pour midi, coups de téléphone personnel excessifs, longues et trop fréquentes pause-cafés, etc.53

Deuxièmement, notre culture nous envoie des « signaux mélangés » pour nous dire combien le problème de vol est sérieux. D’un coté, voler est prit très au sérieux, quand il est comparé à d’autres problèmes. Un homme, qui trompe sa femme, n’est même plus puni par la police, bien qu’il puisse y avoir des lois contre ça. Une personne pourrait être condamnée à une longue sentence pour détourner de l’argent (infractions bancaires…) pendant qu’une autre pourrait servir un temps bien plus court pour avoir commis un meurtre. De l’autre coté, voler est souvent idéalisé dans les medias. Les programmes de télévision décrivent les officiers de police étant soit ineptes à leur travail ou liés par la Loi leur interdisant d’appréhender les criminels.

Troisièmement, voler est un problème bien plus complexe dans notre société que cela n’était dans les jours de l’ancien Israël. Dans le monde ancien, des choses très physiques étaient volées : bétail, propriété, des femmes, etc. Une personne ne pouvait pas vraiment nier qu’il avait volé quelque chose si cette chose était trouvée en sa possession. D’un autre coté, nous vivons aujourd’hui dans un âge de technologie sophistiquée. Par exemple, nous avons des idées qui sont brevetées et des matériaux qui sont imprimés et les deux peuvent être volés. Les cartes de crédit et les transferts électroniques ont rendu les choses encore plus compliquées. Et puis, il y a les gadgets électroniques. Les antennes paraboliques sont disponibles pour « voler » les signaux électroniques de l’émetteur, les enregistrements électroniques peuvent être copiés, et le propriétaire ne reçoit aucune rémunération pour son travail. Et maintenant il y a le software d’ordinateur, dont la plupart peut être copié en quelques secondes, rendant possible pour des milliers de dollars de programmation d’être obtenus pour les quelques dollars qu’il coute pour acheter une disquette.

Quatrièmement, voler est souvent regardé comme un mal pour de mauvaises raisons. Normalement, nous pensons de voler comme étant une infraction du droit à la propriété privée. Pendant que cela puisse être vrai, je crois qu’il y a des problèmes bien plus sérieux que ça, que nous explorerons dans cette étude.

Finalement, voler est un péché sérieux parce qu’il est inclut dans les Dix Commandements, qui identifient les « plus grands maux » des jours d’Israël, ainsi que des nôtres. J’en suis arrivé à regarder les maux interdits par les Dix Commandements comme étant les « les pires maux » que Dieu interdit. Il y en a d’autres, mais ils sont condamnés par une des catégories « des pires maux ». Par exemple, s’il est mal de tuer notre prochain, il est aussi mal de le blesser ou de détruire sa réputation (comme il est dit dans le Sermon sur la Montagne). S’il est mal commettre l’adultère, il est aussi mal de commettre d’autres péchés sexuels. Dans notre société, puisque le meurtre est mal, l’homicide involontaire est aussi mal. (Ainsi, une personne accusée de meurtre pourrait aussi être accusée d’offenses moins graves. Mais une personne accusée d’une offense moins grave ne peut pas être accusée d’une offense du même genre mais plus grande.) L’offense la plus grande inclut aussi la moindre.

Mon approche dans cette leçon diffèrera un peu de celle de l’étude préalable des commandements. Plutôt que de suivre le développement du commandement (ou du mal condamné) progressivement à travers la Bible, je vais chercher à explorer la nature du vol, finissant par une brève définition. Cela nous permettra d’explorer quelques-unes des façons par lesquelles nous volons aujourd’hui. Finalement, nous conclurons en nous concentrant sur la solution biblique pour voler, comme elle est prescrite dans les Ecritures.

Le Vol – Ses Catégories

Parlant généralement, voler tombe dans deux catégories : voler activement et voler passivement. Voler activement est prendre agressivement, volontairement, malicieusement ce qui appartient à quelqu’un d’autre, par des moyens variés. Dans le chapitre 5 de Lévitique, nous trouvons plusieurs formes de vol actif identifiées :

« L'Eternel parla à Moïse en disant:

   ---Lorsqu'un homme se rend coupable de désobéissance à l'Eternel en péchant contre son prochain --- s'il le trompe au sujet d'un objet reçu en dépôt, prêté ou volé, lui extorque quelque chose,

   dit un mensonge concernant un objet perdu qu'il a trouvé ou prête un faux serment au sujet d'un méfait comme ceux dont les hommes peuvent se rendre coupable ---

   il a commis une faute, et il est coupable. Il rendra ce qu'il a volé ou extorqué, l'objet qui lui a été confié en dépôt ou l'objet perdu qu'il a trouvé,

   ou tout objet au sujet duquel il a prononcé un faux serment, il le restituera intégralement et il y ajoutera un cinquième de sa valeur; il le remettra à son propriétaire le jour même où il se reconnaîtra coupable.

   A titre de réparation envers l'Eternel, il amènera au prêtre un bélier sans défaut, choisi dans le troupeau, d'après ton estimation, pour le sacrifice de réparation.

   Le prêtre accomplira le rite d'expiation pour lui devant l'Eternel, et il lui sera pardonné ce dont il s'est rendu coupable. » (Lév. 5:20-26)

(1) Détournement de fonds. Le détournement de fonds est le mauvais usage, l’appropriation malhonnête de quelque chose qui nous a été confié (Lév. 5:22). Détournement de fonds est une infraction de confiance, car ce qui est confié à la garde d’une personne a été approprié dans un but égoïste. Le détournement de fonds est souvent le fait d’un employé de banque ou du trésorier d’une corporation.

(2) Cambriolage. Un cambriolage est l’action de prendre ce qui appartient à un autre (Lév. 5:21). Cambriolage est, je crois, une large définition, couvrant plusieurs sortes de vols. Généralement le cambriolage prend directement des choses. Un pickpocket, par exemple, agit furtivement, tout comme le cambrioleur. L’escroquerie peut aussi être inclue ici. Si c’est le cas, l’escroquerie implique recevoir ce qui appartient à un autre par la tromperie. Là, la victime donne souvent, ce qui est volé par le voleur, pensant qu’en faisant ça, cela lui rapportera quelque chose. Cependant, le seul qui profite est le voleur.

(3) Extorsion. L’extorsion prend possession de la propriété d’un autre par l’usage illicite d’autorité ou de force (cependant, pas d’une arme).54 Parfois, imposer un prix excessif est inclut ici, si quelqu’un est contraint d’acheter un produit. Par exemple, si votre enfant était sérieusement malade et qu’il n’y ait qu’un médicament qui puisse le sauver, vous seriez prêt à payer n’importe quoi pour l’obtenir, même si le coût était excessif. Dans beaucoup de parties du monde, des officiers de loi utilisent leur position d’autorité pour extorquer de l’argent de ceux qui sont vulnérables. Si un policier pouvait, seulement par son faux témoignage, vous condamner d’un crime qui vous enverrait en prison, vous seriez heureux de payer son prix pour éviter la punition menacée. Ainsi, Jean le Baptiste dit aux collecteurs d’impôts et aux soldats du temps :

« ---N'exigez rien de plus que ce qui a été fixé, leur répondit-il.

   Des soldats le questionnèrent aussi:
   ---Et nous, que devons-nous faire?
   ---N'extorquez d'argent à personne et ne dénoncez personne à tort: contentez-vous de votre solde. » (Luc 3:13-14)

(4) Kidnapping. Dans l’ancien Proche-Orient, le kidnapping était considéré une forme de vol (Deut. 24:7), probablement parce que l’individu était gardé comme esclave, plutôt que pour d’être échanger contre une rançon.

En plus de ces formes actives de kidnapping, il y a une variété de formes passives de vol. Pendant que les vols décrits préalablement, prenaient malhonnêtement quelque chose de la possession d’un autre, le vol passif est le défaut de donner à un autre ce qui lui appartient ou ce qui lui est dû. Pour beaucoup de raisons, nous pourrions avoir en notre possession ce qui appartient légitimement à un autre, et pourtant nous omettons ou refusons de le lui rendre. Bien qu’un acte plus passif, c’est néanmoins voler. Les formes suivantes de vols passifs sont interdites dans la Bible :

(1) La négligence d’un homme qui résulte d’une perte pour son prochain. Le chapitre 22 d’Exode décrit plusieurs actes de négligence privant une personne de sa propriété, et qui ainsi exige réparation. Par exemple, si le pâturage d’un homme a été dévoré, et il laisse son animal libre pour qu’il puisse aller brouter dans la pâture voisine, la dévorant, l’homme négligent est coupable de vol passif (Exode 22:5).

(2) Le fait qu’un homme ne rendre pas quelque chose de perdu à son propriétaire est voler. Dans Lévitique 5:23, le vieux proverbe « qui trouve, garde » est montré être une excuse pour voler. Trouver ce qui appartient à quelqu’un d’autre, et ne pas le retourner, est voler, par la négligence de quelqu’un ou le refus de le rendre.55 Des instructions très claires pour retourner des choses perdues sont données dans le Livre de Deutéronome :

« ---Si tu vois errer à l'aventure le bœuf de ton compatriote ou son mouton, ne t'en désintéresse pas; au contraire, tu ne manqueras pas de le ramener à son propriétaire.

  Si celui-ci habite trop loin de toi ou si tu ne sais qui est le propriétaire, tu prendras l'animal chez toi, et tu le garderas dans ta maison jusqu'à ce que son propriétaire vienne le réclamer, et alors tu le lui rendras.

  Tu agiras de même si tu trouves son âne, son manteau ou tout autre objet que ton compatriote aura perdu et que tu trouveras: tu n'as pas le droit de t'en désintéresser.

  Si tu vois l'âne de ton compatriote ou son bœuf tomber sur un chemin, ne t'en désintéresse pas, va aider son propriétaire à relever l'animal. » (Deut. 22:1-4)

(3) Le fait de ne pas donner ce qui appartient à un autre est voler. L’ouvrier journalier doit être payer à la fin de la journée (Lév. 19:13 ; Deut. 24:14-15). Pour un employeur de retenir le salaire d’un ouvrier, qui à la fin de la journée appartient à l’ouvrier, est la même chose que le voler. De même le fait de ne pas payer la dîme, par laquelle les Lévites sont supportés, aurait été les voler (Deut. 18:1-8 ; 26:9-13). Retenir la charité qui devait être démontrée aux pauvres, à l’immigré, à l’étranger, était aussi voler. Dieu enseigna les Israélites à faire certaines provisions pour les pauvres, comme de ne pas moissonner les coins de leurs champs (Deut. 24:19-22). Si un Israélite devenait cupide et ne laissait rien pour les pauvres, il les volait, car Dieu leur avait donné le glanage.

Voler – Ses caracteristiques et Sa Culpabilité

Le vol, perpétré soit activement ou passivement, a certaines caractéristiques, pour qu’il puisse être positivement identifié comme étant une action maléfique. Pour chacune de ces caractéristiques, il y a un principe ou un précepte de Dieu qui fut enfreint, identifiant l’acte comme un péché. Plusieurs des marques révélatrice de voler sont :

(1) Voler implique un changement de possession non autorisé. Quand une personne vole, elle prend possession de quelque chose qui ne lui appartient pas. Bien sûr, la propriété de l’objet volé appartient à la victime du vol. En fin de compte, tout appartient à Dieu :

« ---Une terre ne devra jamais être vendue à titre définitif car le pays m'appartient et vous êtes chez moi des étrangers et des immigrés. » (Lév. 25:23)

« La terre et ses richesses appartiennent à l'Eternel.
      L'univers est à lui avec ceux qui l'habitent. » (Ps. 24:1)

Non seulement Dieu possède toutes les choses, Il possède tout le monde. Quand quelqu’un vole, cette personne ignore à la fois la propriété privée et divine de cet objet.

Dieu est si concerné que la propriété ne s’accumule pas dans les mains de quelques personnes qu’il donna à Israël des règles qui assureraient une distribution relativement égale. Dans le chapitre 15 de Deutéronome, par exemple, un nombre de mesures sont ordonnées pour empêcher la concentration de la richesse d’Israël dans les mains de juste quelques-uns. Les dettes doivent être annulées et les esclaves doivent être libérés tous les sept ans. La terre devait revenir à son propriétaire original tous les 70 ans. Le voleur résiste la façon dont les propriétés sont distribuées par Dieu, et cherche à les concentrer et les contrôler.

(2) Voler nuit à quelqu’un en prenant ce qui appartient à quelqu’un d’autre. Voler est toujours nuisible à la victime. En fait, voler est toujours accompagné par d’autres maux (Proverbes 1:10-19). L’homme qui fut volé dans l’histoire du Bon Samaritain (Luc 25-37) fut aussi battu. Donc voler est une infraction au commandement d’aimer son prochain et de lui faire du bien (Lév. 19:18 ; Matt. 19:19).

(3) Voler prend injustement l’avantage de notre prochain. Voler est toujours accomplit en prenant avantage d’une personne qui est la victime. L’avantage peut être celui de la force (incluant l’usage d’une arme), de subtilité (tromperie ou l’invisibilité) ou de pouvoir. Par exemple, une personne qui est riche peut prendre avantage d’une personne, qui est dans une position économique difficile, en lui prêtant de l’argent à un taux d’intérêt astronomique. (Exode 22:25-27 ; Lév. 25:35-38 ; Neh. 5:1-14 ; Hab. 2:6-11). C’est prendre avantage de l’adversité et de la vulnérabilité de notre prochain, faisant souvent leurs proies de membres de la société les plus vulnérables :

« Le méchant tire vanité de son avidité.
      Le profiteur maudit et nargue l'Eternel.

   Le méchant, dans son arrogance, déclare: «Dieu n'existe pas.»
      Il ne va pas chercher plus loin, c'est là le fond de sa pensée.

   Toujours ses procédés lui réussissent.
      Tes jugements sont bien trop hauts pour retenir son attention,
      et il se débarrasse de tous ses adversaires.

   Il se dit: «Je ne risque rien,
      je suis à l'abri du malheur et, pour toujours, inébranlable.»

   Sa bouche ne fait que maudire, ses mots sont trompeurs et violents,
      sous sa langue acérée fleurissent des propos méchants et blessants.

   Il est posté en embuscade à proximité des hameaux,
      et, dans un endroit bien caché, il assassine l'innocent.
      Ses yeux épient les malheureux.

   Il se tapit dans sa cachette comme un lion dans sa tanière;
      il s'embusque dans sa retraite pour attraper le malheureux
      en l'attirant dans son filet.

   Il s'accroupit et il se terre,
      et voilà que le faible tombe, assommé, en son pouvoir. » (Ps. 10:3-11)

« Tes chefs sont des rebelles,
      complices de voleurs,
      ils aiment tous les pots-de-vin
      et sont avides de présents,
      ils ne défendent pas les droits de l'orphelin;
      la cause de la veuve jamais ne leur parvient. » (Ésaïe 1:23)

Les Israélites ne devaient pas profiter de telles tragédies et des temps difficiles, mais devaient aider sans espérer de profits en retour ou de regagner ce qui fut donné. Le principe biblique, à la fois dans l’Ancien et le Nouveau Testament est que le fort doit supporter le faible (Deut. 15 ; Romains 15:1). Quelqu’un vole quand il est fort et il profite de l’adversité du faible. Ainsi, les scribes et les pharisiens utilisèrent mal leur pouvoir pour opprimer les veuves, et pour « les dépouiller » (Matt. 23:14), plutôt que de les aider dans leur détresse (Jacques 1:27).

(4) Le vol pèche contre Dieu en possédant à tort la propriété d’un autre. Voler est un péché contre Dieu (Lév. 6:1-2 ; 6-7), déshonorant Son nom :

« Eternel, je te demande deux choses,
      ne me les refuse pas avant que je meure:

   garde-moi de dire des paroles fausses ou mensongères,
      ne me donne ni pauvreté ni richesse;
      accorde-moi seulement ce qui m'est nécessaire pour vivre,

   car dans l'abondance, je pourrais te renier
      et dire: «Qui est l'Eternel?»
      Ou bien, pressé par la misère, je pourrais me mettre à voler
      et déshonorer ainsi mon Dieu. » (Proverbes 30:7-9)

(5) Quelqu’un qui vole pèche contre lui-même, amenant ainsi la calamité contre lui-même. La folie de voler est que pendant que la victime du vol est blessée, le voleur n’a pas bénéficié. A la fois, le voleur et la victime souffriront à cause du vol. Le voleur souffrira parce qu’il ne profitera pas des choses volées et le jugement divin de Dieu lui tombera dessus. En fait, le voleur se détruit lui-même par son crime.

« Ne comptez pas sur la violence!
      Ne placez pas d'espoir dans les biens mal acquis!
      Si la fortune augmente,
      n'y attachez pas votre cœur! » (Ps. 62:11)

« Mon fils, si des gens malfaisants veulent t'entraîner,
      ne leur cède pas.

   S'ils te disent: «Viens avec nous,
      dressons une embuscade pour tuer quelqu'un,
      tendons, pour le plaisir[d], un piège à l'innocent:

   nous l'engloutirons tout vif comme le séjour des morts,
      il disparaîtra tout entier comme ceux qui descendent dans la tombe.

   Nous ferons main basse sur un tas d'objets précieux,
      nous remplirons nos maisons de butin.

   Tu en auras ta part avec nous,
      nous ferons tous bourse commune.»

   Mon fils, ne te mets pas en route avec ces gens-là,
      évite d'emprunter les mêmes chemins qu'eux,

   car leurs pieds se précipitent vers le mal,
      ils ont hâte de répandre le sang.

   Mais il est vain de vouloir tendre un filet
      pendant que tous les oiseaux t'observent.

   En vérité, c'est pour répandre leur propre sang que ces gens-là dressent des embûches,
      c'est à eux-mêmes qu'ils tendent des pièges.

   C'est à cela qu'aboutiront tous ceux qui cherchent à s'enrichir par des voies malhonnêtes:
      un gain mal acquis fait périr celui qui le détient. » (Proverbes 1:10-19)

« Des biens mal acquis ne profitent pas,
      mais mener une vie juste sauve de la mort. » (Proverbes 10:2)

« Je regardai de nouveau et je vis un manuscrit en forme de rouleau qui volait.

   L'ange me demanda:
    ---Que vois-tu?
    Je lui répondis:
    ---Je vois un rouleau qui vole, il a dix mètres de long et cinq de large.

   Alors il me dit:
    ---Ce rouleau représente la malédiction divine qui se répand sur tout le pays. Sur l'une de ses faces, il est écrit que tout voleur sera chassé d'ici, et sur l'autre, que tous ceux qui prononcent de faux serments seront chassés d'ici.

  Je ferai venir cette malédiction --- le Seigneur des armées célestes le déclare --- pour qu'elle atteigne la maison de chaque voleur et celle des gens qui prêtent par mon nom de faux serments: elle s'établira dans cette maison et la détruira complètement, jusqu'aux poutres et aux pierres. » (Zach. 5:1-4)

(6) Le vol corrompt la nation et la terre :

« Vous, les Israélites, écoutez la parole que vous adresse l'Eternel,
      car l'Eternel est en procès avec les habitants de ce pays:
      «La vérité a disparu dans le pays,
      il n'y a plus d'amour
      on n'y connaît pas Dieu.

  On n'y voit que parjure, et tromperies.
      Le crime, le vol et l'adultère se multiplient.
      La violence s'étend,
      les meurtres s'ajoutent aux meurtres.

  C'est pourquoi le pays passera par le deuil,
      et tous ses habitants dépériront,
      jusqu'aux bêtes sauvages et aux oiseaux du ciel;
      les poissons de la mer disparaîtront aussi. » (Osée 4:1-3)

« «Au moment même où j'ai voulu changer le sort de mon peuple Israël, et le guérir,
      les péchés d'Ephraïm et les actes mauvais commis par Samarie ont été révélés.
      Car ils ont pratiqué la tromperie.
      Le voleur s'introduit jusque dans les maisons,
      et, dans les rues, des bandes de brigands dépouillent les passants.

  Ils ne se disent pas
      que moi je tiens des comptes de tout le mal qu'ils font.
      Maintenant, leurs méfaits, de partout, les enserrent,
      et je les garde présents à l'esprit.

  «Par leur méchanceté, ils amusent le roi
      et, par leurs tromperies, les princes. » (Osée 7:1-3)

(7) Voler égale destruction pour la communauté, pour l’unité du peuple de Dieu. Un ami observa que peu de choses affectent le sens d’unité dans une communauté plus qu’un vol. Quand le voleur n’est pas connu, tout le monde a tendance à regarder les autres comme un voleur potentiel. Ainsi, le sens de confiance qui lie un groupe ensemble est détruit. Voler est donc un « abus de confiance » (Exode 22:9).

(8) Voler cherche à mettre de coté les conséquences du péché de l’homme. A cause du péché de l’homme, Dieu décida que l’homme devrait vivre

« … à la sueur de ton front » (Genèse 3:19).

Voler est l’effort de l’homme de vivre à la sueur du front de quelqu’un d’autre. Souvent, voler est obtenir ces choses pour lesquelles une personne n’est pas prête à travailler. Voler est donc un essai d’éviter la malédiction. C’est un péché qui vise à éviter les conséquences du péché.

(9) Voler cherche à mettre de coté l’alliance de Dieu avec Israël. Les commandements, desquels est l’interdiction de voler, font partis de l’alliance que Dieu avait conclu avec Israël. Le but de l’alliance était de séparer Israël des nations environnantes, d’être un peuple saint, pour qu’ils puissent être une nation sacerdotale, représentant Dieu aux hommes. Voler était un mal de ces jours, tout comme il l’est aujourd’hui. S’abstenir de voler séparerait Israël. Pratiquer le vol serait ne pas être digne de répondre à l’appel de Dieu et nuirait aux intentions de l’alliance.

De plus, les termes de l’alliance étaient que Dieu prospèrerait Israël tant qu’ils obéiraient Ses commandements et suivrait Ses buts. D’un autre coté, le jugement de Dieu était promit si l’alliance était enfreinte (Deut. 28). Pour un Israélite de chercher à prospérer en péchant était de négliger, effectivement de dédaigner, les termes de l’alliance que Dieu avait faite avec Israël. Le voleur cherchait à prospérer par le péché, plutôt que par l’obéissance.

« Au méchant aussi, Dieu s'adresse:
      «Pourquoi rabâches-tu mes lois?
      Tu as mon alliance à la bouche,

   mais tu détestes l'instruction
      et tu rejettes mes paroles au loin, derrière toi.

   A peine as-tu vu un voleur, tu deviens son complice,
      et puis, tu fais cause commune avec les adultères. » (Ps. 50:16-18)

« «Moi, l'Eternel, moi, j'aime la droiture.
      Je déteste le vol avec sa perfidie.
      Je les rétribuerai avec fidélité
      et je conclurai avec eux une alliance éternelle. » (Ésaïe  61:8)

« «Quel fardeau!», dites-vous, et vous me dédaignez, déclare l'Eternel, le Seigneur des armées célestes. Vous apportez ici des bêtes dérobées, boiteuses ou malades; ce sont là vos offrandes. Croyez-vous que je vais les accepter de vous? demande l'Eternel. » (Malachie 1:13)

(10) Voler ne fait pas attention aux Lois de Dieu, à cause de la méfiance des hommes pour Dieu et Ses promesses. A la fin, voler met en évidence le manque de foi de l’homme en Dieu et en Ses promesses de subvenir aux besoins de Son people qui observe Ses commandements. Les hommes faisaient confiance au vol parce qu’ils refusaient de faire confiance à Dieu. En fin de compte, le voleur avait plus confiance en lui-même qu’en Dieu:

« Ne comptez pas sur la violence!
      Ne placez pas d'espoir dans les biens mal acquis!
      Si la fortune augmente,
      n'y attachez pas votre cœur! » (Ps. 62:11)

« Par conséquent, voici ce que déclare le Dieu saint d'Israël:
      «Puisque vous méprisez cet avertissement
      et que vous vous confiez à la violence et aux intrigues,
      que vous comptez dessus,

   à cause de cela, ce péché deviendra pour vous
      comme une brèche dans un mur élevé:
      un renflement y apparaît
      et puis, soudain, le voilà qui s'écroule, » (Ésaïe  30:12-13)

(11) Voler était quelquefois un effort pour éviter de vrais sacrifices. Dieu donna, faisant parti de l’alliance, un système sacrificiel par lequel les hommes pouvaient approcher Dieu et Le vénérer. Comme expression de vénération et de gratitude, les Israélites devaient offrir une partie de leurs récoltes et de leur bétail en sacrifice. Le temps passant, ils refusèrent de faire cela :

« Depuis le temps de vos ancêtres, vous vous détournez de mes lois et vous n'y obéissez pas. Revenez donc à moi, et moi, je reviendrai à vous, déclare l'Eternel, le Seigneur des armées célestes. Et vous dites: «Comment devons-nous revenir?»

   Un homme peut-il voler Dieu? Pourtant, vous me volez, et puis vous demandez: «En quoi t'avons-nous donc volé?» Lorsque vous retenez vos offrandes et vos dîmes!

   Vous êtes sous le coup d'une malédiction parce que tout ce peuple, vous tous, vous me volez.

   Apportez donc vos dîmes dans leur totalité dans le trésor du Temple pour qu'il y ait des vivres dans ma demeure! De cette façon-là, mettez-moi à l'épreuve, déclare l'Eternel, le Seigneur des armées célestes: alors vous verrez bien si, de mon côté, je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux, et ne vous comble pas avec surabondance de ma bénédiction.

   Pour vous, je détruirai l'insecte qui dévore. Il ne détruira plus les produits de vos terres, et vos vignes, dans vos campagnes, ne manqueront plus de leurs fruits, déclare l'Eternel, le Seigneur des armées célestes.

   Et toutes les nations vous diront bienheureux, car vous serez alors un pays de délices, déclare l'Eternel, le Seigneur des armées célestes. » (Malachie 3:7-12)

Dans certains cas, les Israélites faisaient des sacrifices à Dieu, mais plutôt que de Lui donner leurs propres biens, ils volaient leurs voisins et sacrifiaient les biens volés :

« «Moi, l'Eternel, moi, j'aime la droiture.
      Je déteste le vol avec sa perfidie.
      Je les rétribuerai avec fidélité
      et je conclurai avec eux une alliance éternelle. » (Ésaïe  61:8)

« «Quel fardeau!», dites-vous, et vous me dédaignez, déclare l'Eternel, le Seigneur des armées célestes. Vous apportez ici des bêtes dérobées, boiteuses ou malades; ce sont là vos offrandes. Croyez-vous que je vais les accepter de vous? demande l'Eternel. » (Malachie 1:13)

« Le sacrifice des méchants est une horreur,
      surtout quand ils l'offrent avec des arrière-pensées criminelles. » (Proverbes 21:27)

En effet, l’offrande de sacrifices volés permettait aux hommes de donner à Dieu sans vraiment sacrifier du tout. C’était la victime qui faisait le sacrifice, pas le voleur. Le péché du voleur était si indéniable qu’il avait même l’audace de donner à Dieu ce qu’il avait volé.

(12) Voler est un acte qui est complètement contraire au caractère de Dieu. La raison pour laquelle Dieu hait tant le vol est que c’est un crime qui contredit complètement Son caractère. Dieu est gracieux; le voleur est avide. Dieu donne; le voleur prend. Dieu répond à l’appel des nécessiteux; le voleur insensiblement créé des besoins et des tragédies. Rien ne pourrait être plus contraire à la grâce de Dieu que la cruauté du voleur.

Alors, voler est un péché contre Dieu, contre notre prochain, contre la nation d’un voisin, et finalement contre soi-même.

Voler – Ses Formes Contemporaines

Avant d’essayer d’exposer quelques-unes des formes populaires que voler prend dans la société contemporaine, cherchons à arriver à une simple définition qui marche pour voler. Au début, je pensais qu’une bonne définition serait : voler est gagner la course au détriment d’une autre personne. Je pense que cette définition a quelques mérites. Mais après avoir réfléchit, j’ai décidé d’aller avec cette définition : VOLER EST PRENDRE DES AUTRES SANS RIEN DONNER.

Voler est, dans son essence, un échange injuste. Quand nous volons, nous prenons quelque chose d’une autre personne, mais nous ne les compensons pas suffisamment pour ce que nous avons gagné. Dans un sens, nous gagnons, mais notre prochain perd. Considérons quelques-unes des façons par lesquelles les hommes cherchent à prendre des autres, sans donner suffisamment en retour. Ici, je crois, est où « les plans et idées entrent en action », où voler peut être vu pour ce qu’il est – un péché. (Je vais assumer ici que les formes les plus indéniables de vols – vol à main armée, extorsion et détournement de fonds, ceux pour lesquels une personne peut être envoyée en prison, n’ont pas besoin d’être décrites en détail).

(1) Nous devons faire attention de ne pas voler au travail. Le petit larcin est un des coûts les plus élevés des pertes des compagnies américaines. Des outils disparaissent mystérieusement, comme des matériaux de bureau allant du papier aux crayons à des choses plus chères. Les services peuvent aussi être volés. Nous pourrions demander à d’autres (nos secrétaires par exemple) de faire quelques travaux personnels pour nous. Nous pourrions aussi utiliser le copieur, sans permission. Puis il y a le vol de temps, qui fut mentionné dans l’introduction de ce message. Des comptes de frais gonflés est une autre façon tentante de voler de notre employeur.

Cela a été mon observation que nous essayons souvent de justifier le vol en utilisant un raisonnement assez discutable. Une des excuses populaires est, « j’ai travaillé de longues heures ». Si c’est vraiment le cas, marquez votre temps en heures supplémentaires ou au moins soyez sûrs que votre patron soit d’accord pour échanger un certain temps de service pour votre travail. Une autre justification est « je vaux bien plus qu’ils me payent ». Si c’est vrai, demandez une augmentation, et payez pour les choses que vous prenez au bureau (si c’est permit).

(2) Voler des autres en les privant du fruit de leur travail. Le vol de softwares (copier illégalement) prive l’auteur et le distributeur du fruit de leur travail, et n’est rien de moins que voler. La même chose est vraie des copies illégales d’audiocassettes et d’enregistrements vidéos. Recevoir le mérite pour les idées ou le travail de quelqu’un d’autre est aussi voler. Ça prive l’individu de la récompense qu’ils devraient obtenir pour son travail. Etant aussi inclut dans ce domaine serait ne pas payer promptement ce que l’on doit.56 D’une perspective biblique, retenir la dîme de ceux qui nous enseigne la Parole de Dieu est aussi empêcher les servants de Dieu de bénéficier de leur labeur (1 Cor. 9:1-14).

(3) Voler peut aussi inclure l’abus de droits juridiques. La Loi fournit certains remèdes juridiques pour certains maux, mais ces remèdes peuvent être abusés et être utilisés pour voler quelqu’un d’autre. La Loi devient ainsi l’avantage qu’une personne a sur une autre. Par exemple, la banqueroute peut être un moyen pour organiser le remboursement de dettes, et comme ça est honorable, mais l’utiliser comme prétexte légal pour ne pas payer les dettes, c’est du vol. Des indemnités d’assurance peuvent aussi être abusées, pour que ces indemnités soient payées, basées sur de fausses informations. Des procès fournissent un autre moyen pour prendre de force (plus) d’argent d’une autre personne. Soyons en garde en ce qui concerne l’usage de ces remèdes juridiques pour le mal, pour que le remède ne devienne pas lui-même le mal.

(4) Voler par négligence ou par manquement. Notre négligence peut être coûteuse à d’autres. Par exemple, jeter des ordures n’importe où et polluer sont des actes de négligence qui nous rendent la vie facile, alors que d’autres payent le prix. Nous évitons l’inconvénient de disposer de nos déchets et nos polluants, mais quelqu’un d’autre doit payer pour nettoyer notre pagaille. Et à moins que vous pensiez que ce soit quelque chose qui ne vous regarde pas, combien d’entre vous laissent vos animaux courir dans votre cité « polluant » le jardin d’un voisin, pour que vous n’ayez pas à nettoyer les crottes dans votre jardin ?

(5) Voler pour faire une bonne affaire. Ce genre de vol est bien plus subtil. Effectivement, quelqu’un peut actuellement être loué pour ce genre d’affaire. C’est « faire une bonne affaire » au détriment d’une autre personne. Par exemple, supposez que vous alliez à un vide-grenier et trouviez une veuve vendant les outils de son mari, à bien moins chers que leurs valeurs. Nous pourrions les acheter tous et partir sentant que nous avons réellement fait une bonne affaire. Mais est-ce vraiment honnête ? N’est-ce pas voler, gagner aux frais de cette femme, prendre avantage de cette femme parce qu’elle ne connaissait pas la valeur de ce qu’elle avait ? J’ai eu des gens qui m’ont dit par le passé que j’avais volé quelque chose à un vide grenier. Sur le moment, je fus flatté. Maintenant, je serais embarrassé. Faire de bonnes affaires ne devraient pas être des occasions où nous les faisons au détriment d’une autre personne.

Incidemment, la publicité moderne a remarqué l’avarice ici. Avez-vous remarqué combien de pubs incluent des déclarations comme, « en instance de divorce, doit vendre » ou « fermeture de magasin » ou « soldes à cause d’un incendie ». Toutes ces déclarations (souvent fausses) nous mènent à penser que le vendeur est dans une situation désespérée, et ainsi vulnérable. Plutôt que d’avoir des sentiments de sympathie et de compassion, nous sautons sur la chance d’en profiter.

(6) Vol de corporation ou collectif. Il y a des façons par lesquelles nous pouvons participer à un vol qui est perpétré par un groupe. Par exemple, de grandes compagnies peuvent voler, soit en truquant les prix ou en manipulant le marché ou en utilisant leur pouvoir pour payer des salaires inadéquats. Ils peuvent aussi fournir des environnements de travail dangereux, qui peuvent certainement produire des bénéfices pour les compagnies aux frais de leurs employés. Les abus du travail d’enfants du siècle dernier sont un exemple de vol de corporation. L’existence de syndicats peut être attribuée, pour la plupart, aux gains industriels fait aux frais des travailleurs.

Les syndicats réalisèrent rapidement le matérialisme et l’avarice des grandes compagnies. Mais eux aussi, ils ont volé par le mauvais emploi de leur pouvoir. En menaçant d’une grève (ou pire), qui pouvait détruire économiquement une compagnie, des syndicats furent capables de demander des salaires et des bénéfices pour les travailleurs qu’ils n’avaient pas mérités. En d’autres mots, les travailleurs ont gagné aux frais de grandes compagnies.

Les gouvernements aussi peuvent voler. Il est possible pour la majorité des citoyens d’un pays d’imposer des taxes injustes aux riches, pour que par une fonction gouvernementale « juridique » (taxation) le pauvre vole le riche. Dans d’autres pays, le riche utilise son influence et pouvoir pour opprimer et voler le pauvre en manipulant et en abusant le pouvoir gouvernemental. Le communisme attire l’avarice de beaucoup de gens, encourageant des révolutions et la formation d’un nouveau gouvernement qui prendra (les propriétés) des riches et donnera aux pauvres. Fonctionnellement, c’est voler.

(7) Vol religieux. A mon avis, le vol religieux est une des formes les plus sérieuses de vol. La raison est que nous volons soit Dieu, volant au nom de Dieu ou volant d’une façon qui suggère que Dieu est notre complice. Considérons en premier « volons Dieu ».

Nous volons Dieu quand nous retenons ce qui Lui est dû ou ce qui Lui appartient. Nous volons Dieu quand nous retenons nos offrandes. Maintenant, je serais le premier à signaler que la dimes de l’Ancien Testament n’est pas obligatoire au saint du Nouveau Testament. Je voudrais aussi signaler qu’en fin de compte tout ce que nous avons appartient à Dieu, et que nous sommes les régisseurs de ce qu’Il nous a donné. Je suggèrerais que quand nous prenons mieux soin de nous que de Ses serviteurs et Son travail, nous volons Dieu. Ainsi, Aggée, le prophète de l’Ancien Testament, accusa les Israélites de voler Dieu quand ils vivaient dans des maisons lambrissées, pendant que la maison de Dieu était incomplète et en piteux état (Aggée 1:2-4). Pour poser la question un peu plus personnelle, quand nos propres maisons sont en meilleure condition et mieux entretenues et meublées que le building de l’église (je ne veux pas dire que le building de l’église est la maison de Dieu), nous sommes en danger de voler Dieu.

Il y a une autre façon de voler Dieu. Certains Chrétiens sont fiers de laisser de l’argent à l’église ou aux causes chrétiennes dans leur testament. J’admire ceux qui prévoient pour assurer la bonne gérance de leur ressources après leur mort. Mais nous pouvons nous décevoir à ce sujet si nous ne faisons pas attention. Ne soulageons pas nos consciences pour la pauvre gérance des affaires de Dieu maintenant en laissant nos biens terrestres à Dieu dans nos testaments. Pour certains, c’est dire seulement, « je profite de tout ce que mon argent peut m’acheter maintenant, ignorant les besoins pressant des autres et les grandes opportunités devant moi, conforté par le fait que quand je serais mort (de toute façon, ne serait plus capable d’utiliser mon argent), Dieu pourra s’en servir. » Nous devrions être de bons gérants des ressources de Dieu aujourd’hui et dans l’avenir.

La façon la plus fréquente et la plus flagrante par laquelle les Chrétiens volent Dieu est quand ils échouent de Lui donner les louanges qu’Il mérite. Les hommes et les femmes non croyants sont condamnés parce qu’ils ne louent pas Dieu :

« Du haut du ciel, Dieu manifeste sa colère contre les hommes qui ne l'honorent pas et ne respectent pas sa volonté. Ils étouffent ainsi malhonnêtement la vérité.

  En effet, ce qu'on peut connaître de Dieu est clair pour eux, Dieu lui-même le leur ayant fait connaître.

  Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient dans ses œuvres quand on y réfléchit. Ils n'ont donc aucune excuse,

  car alors qu'ils connaissent Dieu, ils ont refusé de lui rendre l'honneur que l'on doit à Dieu et de lui exprimer leur reconnaissance. Ils se sont égarés dans des raisonnements absurdes et leur pensée dépourvue d'intelligence s'est trouvée obscurcie. » (Romains 1:18-21)

Nous devrions peut-être attendre cela des non croyants, mais la tragédie est que les Chrétiens échouent aussi à donner à Dieu les louanges et l’adoration qu’Il mérite. Fréquemment, ce mal est accru quand nous prenons le crédit et les louanges pour ce que Dieu a fait en nous, le plus souvent contre notre volonte (1 Cor. 1:26-31 ; 4:6-7 ; Ephésiens 2:8-10).

Et puis, il y a ce que j’appelle « le vol sanctifié ». Le vol sanctifié est celui qui est fait au nom de Dieu, au nom de la religion ou par le mauvais usage de pouvoir ou de la position religieuse. Les scribes et les pharisiens étaient des voleurs sanctifiés. Jésus les accusa de « détruire les maisons des veuves » alors qu’en même temps ils priaient de longues prières prétentieuses (Matt. 23:14). Vu de l’extérieur, ils étaient pieux, mais en réalité ils n’étaient que des voleurs :

« Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites! Vous nettoyez soigneusement l'extérieur de vos coupes et de vos assiettes, mais vous les remplissez du produit de vos vols et de ce que vos désirs incontrôlés convoitent. » (Matt. 23:25)

En plus, ils utilisaient leur position religieuse et leur pouvoir pour ramasser de l’argent au Temple, achetant et vendant des animaux sacrificiels et échangeant de l’argent. Et ces marchants religieux furent jeter du Temple avec le blâme :

« et il leur dit:
   ---Il est écrit: On appellera ma maison une maison de prière, mais vous, vous en faites un repaire de brigands. » (Matt. 21:13)

Aussi dur que cela puisse paraître, je crois que certains ministères volent Dieu et Son peuple en gérant mal leurs affaires, spécialement avec des coûts administratifs et opérationels exorbitants. C’est particulièrement inapproprié pour les ministères qui sont supposés prendre soin des pauvres.

Certains ministères et des « compagnies chrétiennes » volent leurs employés en les payant moins qu’un salaire normal. Ils assurent leurs employés qu’ils « servent le Seigneur » et qu’une partie du bénéfice de la compagnie est donnée à des causes chrétiennes, mais cela ne mais pas de patates dans l’assiette de l’employé. Je suggèrerais que les compagnies chrétiennes payent des salaires décents et laisse l’employé déterminer lui-même quelles causes chrétiennes il ou elle aimerait supporter. Puis, bien sûr, certains de ces employés ne travaillent pas très bien ou utilisent mal le temps au travail, se réconfortant eux-mêmes avec le fait que de toute façon, ils ne sont pas assez payés.

Le pire vol de tous, à mon avis, est celui qui est commit par les faux prophètes et enseignants de tous les temps. Généralement ils vivent très bien, généreusement entretenus par les crédules, qui adorent leur « mots doux » et qui succombent à leurs manigances sophistiquées pour amasser des fonds. Et en retour, celui qui se fait escroquer non seulement n’apprend-il jamais la vérité, mais très souvent il croit les mensonges qui lui ont été dit, et qui les conduiront à la destruction.

Voler – Son Antidote et Sa Cure

Pour ceux qui ont volé quelqu’un, l’Ancien Testament prescrit restitution. La prescription de la restitution la plus détaillée est trouvée dans le Livre d’Exode :

« Si quelqu'un vole un bœuf ou un mouton et qu'il l'abatte ou le vende, il devra donner cinq bœufs pour le bœuf volé ou quatre moutons pour le mouton volé.

---Si l'on surprend un voleur en train de pénétrer dans une maison par effraction et qu'on lui assène un coup mortel, celui qui l'aura frappé ne sera pas coupable de meurtre.

  Par contre, si cela se passe en plein jour, celui qui l'aura frappé sera coupable de meurtre. Tout voleur devra verser une indemnité. S'il ne possède rien, il sera lui-même vendu comme esclave pour compenser ce qu'il a volé.

  S'il a volé un animal --- bœuf, âne ou mouton --- et qu'on le retrouve vivant en sa possession, il rendra deux animaux en compensation.

  Si quelqu'un fait brouter ses bêtes dans le champ ou le vignoble d'autrui, il indemnisera le propriétaire lésé en lui donnant le meilleur produit de son propre champ et de son vignoble.

  Si quelqu'un allume un feu et que celui-ci, rencontrant des buissons d'épines, se propage et brûle les gerbes du voisin, ou son blé sur pied, ou bien son blé en herbe, l'auteur de l'incendie sera tenu de donner compensation pour ce qui aura été brûlé.

  Si un homme confie à la garde d'autrui de l'argent ou des objets de valeur et qu'ils soient volés dans la maison de celui qui en avait accepté la garde, si le voleur est retrouvé, il restituera le double de ce qu'il a volé.

  S'il ne l'est pas, le maître de la maison comparaîtra devant Dieu pour savoir s'il ne s'est pas emparé du bien de son prochain.

  Dans toute affaire frauduleuse, qu'il s'agisse d'un bœuf, d'un âne, d'un mouton, d'un vêtement ou de n'importe quel objet perdu dont deux personnes revendiqueront la propriété, les deux parties porteront leur litige devant Dieu; celui que Dieu déclarera coupable restituera le double à l'autre. » (Exode 21:37 – 22: 1-8)

Il est intéressant de noter que la restitution varie dans ce texte, selon plusieurs facteurs. Premièrement, la restitution varie, si l’animal volé est retrouvé ou non. Deuxièmement, la réparation varie selon la valeur de l’animal, spécialement en ce qui concerne la productivité de la bête. Je crois que le bœuf avait plus de valeur que le mouton parce qu’il était le « John Deer », le tracteur, de la ferme de cette époque. Si le bœuf d’un homme était volé, les champs ne pourraient pas être labourer, le chariot tiré ou le grain battu. Ainsi, un bœuf volé (et pas récupéré) devait être payé cinq fois sa valeur, alors qu’un mouton quatre fois seulement. Dans le chapitre 6 de Lévitique, nous voyons que le système sacrificiel fournissait au voleur des moyens pour se repentir, pour restituer, et pour être pardonné. Dans le Nouveau Testament, Zachée démontra sa pénitence en restaurant ce qu’il avait volé quatre fois plus (Luc 19:10).

La restitution révèle à la fois la sagesse de Dieu et l’échec de l’approche présente de la justice criminelle. La restitution garde le criminel en dehors de la prison, et parmi la société. Cela lui permet aussi de rectifier son offense en repayant la victime du crime d’une façon qui remplace le mal par un bénéfice positif. Ainsi, tous les deux, l'agresseur et l’agressé pouvaient vivre ensemble, tous les deux avec un sens de justice et de dignité humaine. Aujourd’hui, la victime reçoit peu ou pas de compensation, l’agresseur ne fait pas de restitution, et est forcé de vivre séparé de la société, un prix que la société est condamnée à payer. Pour ces raisons, je crois que les efforts de Chuck Colson et l’Association des Prisons pour reformer le system présent de justice criminelle ont beaucoup de mérites et sont dignes de notre support.

La restitution est l’antidote, mais pas la cure pour le crime du vol. La Bible prescrit clairement la cure, spécialement dans le Nouveau Testament. Le crime aurait le voleur prospérer dans la société au détriment de quelqu’un d’autre. Justice voudrait qu’une personne gagne pendant que l’autre partie gagne autant. Jésus Christ enseigne que nous devrions être d’accord de sacrifier nos propres intérêts si cela bénéficie notre prochain :

« Donne à celui qui te demande, ne tourne pas le dos à celui qui veut t'emprunter. » (Matt. 5:42)

« Donne à tous ceux qui te demandent, et si quelqu'un te prend ce qui t'appartient, n'exige pas qu'il te le rende. » (Luc 6:30)

« Si vous aimez seulement ceux qui vous aiment, pensez-vous avoir droit à une reconnaissance particulière? Les pécheurs aiment aussi leurs amis.

   Et si vous faites du bien seulement à ceux qui vous en font, pourquoi vous attendriez-vous à de la reconnaissance? Les pécheurs n'agissent-ils pas de même?

   Si vous prêtez seulement à ceux dont vous espérez être remboursés, quelle reconnaissance vous doit-on? Les pécheurs aussi se prêtent entre eux pour être remboursés.

   Vous, au contraire, aimez vos ennemis, faites-leur du bien et prêtez sans espoir de retour. Alors votre récompense sera grande, vous serez les fils du Très-Haut, parce qu'il est lui-même bon pour les ingrats et les méchants. » (Luc 6:32-35)

« Ne faites donc rien par esprit de rivalité ou par un vain désir de vous mettre en avant; au contraire, par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes;

   et que chacun regarde, non ses propres qualités, mais celles des autres.

   Tendez à vivre ainsi entre vous, car c'est ce qui convient quand on est uni à Jésus-Christ. » (Phil. 2:3-5)

Christ ne demande rien de moins que ce qu’Il a Lui-même illustré, rien de moins qu’un revirement total des attitudes et des actions du voleur.

« Que le voleur cesse de dérober; qu'il se donne plutôt de la peine et travaille honnêtement de ses mains pour qu'il ait de quoi secourir ceux qui sont dans le besoin. » (Eph. 4:28)

Le voleur ne veut pas travailler, mais plutôt profiter de ceux qui travaillent. Le voleur regarde les indigents comme ceux qui sont vulnérables, desquels il peut utiliser les faiblesses à son avantage, et ainsi en fait ses proies. Le Chrétien doit rejeter la paresse et doit travailler. Le Chrétien voit les besoins des autres comme des opportunités pour manifester l’amour et la grâce de Dieu aux hommes, et ainsi essaye d’aider, donnant de ses propres ressources. Rien de plus ne démontre le changement radical de la conversion, foi en Christ, produit dans la vie d’un pécheur que ce changement qui arrive chez le Chrétien qui était préalablement un voleur.

Permettez-moi de résumer brièvement le point de ce message :

· Voler prend des autres sans aucune pensée de donner en retour.

· Justice demande que quand quelqu’un prend, il doit donner quelque chose d’égal en retour.

· Le christianisme nous enseigne à donner librement, sans attendre à recevoir quelque chose en retour.

Que Dieu nous permette tous de donner sans nous attendre à recevoir quelque chose en retour, plutôt que de prendre sans nous attendre à donner quelque chose en retour.


53 Cited in Mission Outreach, January, 1986, p.12.

54 This would seem to cover usury (loans made at excessive rates of interest), cf. Exod. 22:25-27; Lev. 25:35-38; Neh. 5:1-14; Hab. 2:6-11.

55 This seemingly passive act of negligence could very quickly become more willful in the ancient Near East, for one might have to swear to the fact that he did not find the lost item (cf. Lev. 6:3).

56 I have not thought the matter through carefully, but it would seem that Romans 13:8 may apply here: “Owe nothing to anyone except to love one another.” Some have said that this prohibits any borrowing. I doubt this. It seems to me that the text teaches us that we must not have any unpaid obligations. So long as we are repaying a loan according to our original agreement, we have not left an obligation unmet. The only obligation we should view as unmet is the obligation to love one another—a debt which will never be paid in full.

23. Tout ce Que Vous Avez Toujours Voulu Savoir à Propos de l'Envie ; Et Bien Plus (Exode 20:17)

Introduction57

Cette semaine sera un des moments les plus mémorables de la vie. Les gens se souviendront où ils étaient et ce qu’ils faisaient quand ils apprirent la nouvelle de l’explosion de la navette spatiale américaine. L’explosion coûta à notre nation sept astronautes, dont un était une maitresse d’école, qui espérait enseigner depuis l’espace. Dans la déclaration éloquente de notre président, et par les mots de beaucoup d’autres, deux thèmes prédominants émergèrent au cours de cette semaine.

Le premier thème était combien la vie humaine est précieuse. Pendant que des millions de dollars d’équipement furent vaporises, incluant un satellite coûteux qui devait être lancé dans l’espace, il n’y eut presque pas de mentions de ces pertes financières, à cause du chagrin et de la douleur de la perte de sept précieuses vies humaines. Nous avions été assurés par NASA que la sécurité de l’équipage était la plus grande priorité, et rien ne serait permit pour mettre en danger les vies de l’équipage de la navette spatiale.

Le second thème était l’importance de l’exploration de l’espace. Il fut clairement déclaré que l’exploration de l’espace était dangereuse. Des vies furent perdues auparavant, et il était tristement accepté que d’autres vies seraient perdues un jour lors de la conquête de l’espace. En dépit de la presque certitude de la perte de vies durant l’exploration de l’univers, la détermination de continuer à poursuivre ce but fut réitéré fréquemment et avec fermeté.

La relation entre ces deux valeurs me fascine. Aussi précieuse que la vie humaine est aux américains, nous avons ouvertement dit que nous sommes prêts, si nécessaire, à sacrifier des vies humaines pour la conquête de l’espace. Le but de l’exploration de l’espace est si important que ce que nous estimons le plus – la vie humaine – sera sacrifiée.

Cela illustre le rôle important que les buts jouent dans nos vies. Ces buts auxquels nous attribuons grandes importances et valeurs deviennent la base pour faire des sacrifices. Parce que notre nation regarde la conquête de l’espace comme étant de la plus haute importance, nous sacrifions énormément d’argent et même des vies humaines à la poursuite de ce but.

Le sujet de notre message est l’envie. A première vue, la cupidité ne semble pas être liée au sujet des buts. Cependant, nous verrons que ce que nous convoitons devient notre but. Si nous convoitons une mauvaise chose, nous aurons un mauvais but, et nous pourrions sacrifier des choses de grandes valeurs dans notre effort d’atteindre ce qui a, à la fin, peu de valeur éternelle.

Je crois, que comme nous étudions ce 10ème et dernier commandement, nous découvrirons que nous apprendrons beaucoup de l’envie. En fait, comme mon titre suggère, nous pourrions apprendre beaucoup plus de la convoitise que nous ne voulons vraiment savoir.

Mon approche sera en premier de déterminer l’envie que Bible condamne. Cela aidera à expliquer pourquoi la convoitise est un péché, ainsi que ne nous permettre de mieux identifier ses formes qui sont devenues une partie de notre mode de vie. Ensuite, nous considèrerons la cupidité comme un but, et chercherons à apprendre pourquoi la Bible appelle l’envie, culte d’idoles. Puis, nous chercherons à apprendre comment notre Seigneur adressa le mal de la convoitise dans Son enseignement. Finalement, nous chercherons à decouvrir comment convoiter corrompt nos vies, et les moyens que Dieu a fournit pour nous guérir de ce mal.

Les Caractéristiques de l’Envie

En cherchant les Ecritures, nous apprenons que la l’envie qui est interdite dans les Dix Commandements (et ailleurs dans la Bible) a certaines caractéristiques, qui rendent possible son identification sous ses formes différentes.

(1) L’envie est un désir. C’est une question de cœur, d’attitude, une question d’émotion forte. Comme telle, la cupidité est un peu unique parmi les maux condamnés par les commandements. Les maux interdits par les autres commandements sont tels qu’une personne pouvait être jugée et trouvée coupable de commettre un certain acte. Cet acte était basé sur l’attitude, bien sûr, mais une société ne peut pas déclarer coupable des gens à cause de ce qu’ils pensent ou ressentent. Le dernier commandement est un sentiment interdit, pas un acte interdit.

(2) La cupidité est un désir très fort.58 C’est un désir, une motivation si forte que celui qui convoite quelque chose arrivera à l’avoir s’il y a un moyen de l’avoir, même si cela implique faire du mal. La cupidité est un désir consommant, qui est très compétitif. C’est une mauvaise attitude, qui guidera vraisemblablement à faire une mauvaise action. La convoitise est un genre de complot dans l’âme de quelqu’un pour faire du mal.

(3) L’envie que le Dixième Commandement condamne est le désir d’avoir quelque chose que quelqu’un n’a pas, ne croit pas ou ne pense pas avoir assez. En bref, il n’est pas content avec ce qu’il a déjà, peu importe combien cela peut être. Comme Habacuc le dit,

« En effet, la richesse décevra
      le guerrier orgueilleux, et il ne réussira pas,
      lui qui, tel le séjour des morts, ouvre une large bouche
      et qui, comme la mort, n'est jamais rassasié.  » (Hab. 2:5)

Ecclésiaste décrit aussi la futilité de l’homme qui est mécontent avec ce qu’il a :

« Voilà un homme seul qui n'a personne avec lui: ni fils, ni frère, et pourtant, il travaille dur sans jamais s'arrêter. Jamais ses yeux ne se rassasient de richesses, et pourtant il se dit: «Pour qui donc est-ce que je travaille si dur? Pour qui est-ce que je me prive de bonnes choses?» Cela aussi est dérisoire; c'est un mal affligeant. » (Ecc. 4:8)

(4) La cupidité ne veut pas seulement ce qu’une personne n’a pas, mais ce qu’elle ne peut pas avoir. L’envie veut ce qui est interdit, ce qui appartient à un autre, et qui ne peut être obtenu. Il est possible, bien sûr, d’acheter l’animal d’un voisin, mais pas sa femme. Je crois que la suposition ici est que ce que nous convoitons est ce que nous ne pouvont avoir, voulant dire, ce que notre voisin soit ne peut pas donner (comme sa femme ou sa terre) ou n’abandonnera pas.

(5) L’envie est un désir délibéré, un dont la personne est consciente, et pour lequel elle est responsable. La convoitise que le commandement interdit est celle pour laquelle l’individu est responsable. En effet, l’individu est tenu responsable pour découvrir le péché, et traiter avec lui. C’est nécessaire parce qu’aucun autre humain ne connaît nos pensées. Ainsi, Dieu nous tient responsable pour ce que nous déterminons dans nos cœurs et nos esprits.

(6) L’envie que le commandement interdit est un désir bien défini. Elle doit être différenciée du désir sexuel. Le désir sexuel est un désir général. L’avidité est un désir pour l’argent et les possessions. La cupidité est un désir spécifique, concentré, un désir d’avoir une chose particulière, qui appartient à une personne particulière. L’avidité peut désirer de l’argent ou des choses matérielles ; la cupidité désire la voiture de notre voisin ou sa maison ou sa femme. La convoitise est un désir bien précis et spécifiquement concentré.

« Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, tu ne convoiteras ni sa femme, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui lui appartienne. » (Exode 20:17)

(7) La convoitise est un désir égoïste, qui est de vouloir gagner aux frais d’autres personnes. La cupidité qui est condamnée est celle qui veut ce qu’un voisin a. Ce genre d’envie est clairement égocentrique.

« Ne te tourmente pas pour t'enrichir,
      refuse même d'y penser!

   A peine as-tu fixé tes regards sur la fortune
      que, déjà, elle s'est évanouie,
      car elle se fait des ailes et s'envole comme l'aigle en plein ciel.

   Ne te laisse pas inviter par quelqu'un qui te regarde d'un mauvais œil,
      et ne convoite pas ses bons plats,

   car, au fond de lui, il est calculateur.
      «Mange et bois», te dira-t-il,
      mais son cœur n'est pas avec toi.

   Le morceau que tu as mangé, tu devras le rendre,
      et c'est en pure perte que tu auras tenu des propos aimables. » (Prov. 23:4-8)

(8) La cupidité est un désir sournois qui est complexe et compliqué, qui est souvent bien dissimulé. Le cœur, on nous dit, est trompeur et désespérément fourbe (Jér. 17:9). Nous devons nous attendre à ce que cette envie, qui est une question de cœur, soit trompeuse, mensongère, et bien déguisée.

(9) La convoitise est un désir nuisible et destructif. Une des raisons pour laquelle elle est condamnée est à cause de ses effets constamment nuisibles. Il y a plusieurs dimensions de cette répercussion destructive de la cupidité. Premièrement, l’envie entrave la générosité que Dieu exige de Son peuple.

« Si l'un de tes compatriotes tombe dans la pauvreté dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne, tu ne lui fermeras pas ton cœur et tu ne lui refuseras pas ton aide.

   Au contraire, tu lui ouvriras ta main toute grande et tu lui prêteras suffisamment selon ses besoins.

   Garde-toi bien de nourrir dans ton cœur des pensées mesquines et de te dire: «C'est bientôt la septième année, l'année de la remise des dettes» et, pour cette raison, de regarder ton compatriote pauvre d'un mauvais œil sans rien lui donner. Car alors, il se plaindrait de toi à l'Eternel et tu porterais la responsabilité d'une faute.

   Donne-lui généreusement et non pas à contrecœur. Et pour cela, l'Eternel ton Dieu te bénira dans tout ce que tu feras et dans tout ce que tu entreprendras. » (Deut. 15:7-10)

« J'ai donc jugé nécessaire d'inviter ces frères à me devancer chez vous pour organiser par avance cette collecte que vous avez promise. Ainsi, elle sera prête à mon arrivée et sera l'expression d'un don libre et généreux, et non pénible et forcé. » (2 Cor. 9:5)

Celui qui intéressé veut plus, et cette personne ne sera certainement pas inclinée à donner de ce qu’elle a déjà. La cupidité est l’ennemi numéro un de la générosité. Réfléchissez pour une minute. Combiens de fois avez-vous eu l’occasion de donner à quelqu’un dans le besoin, et pendant que vous y pensiez, dans votre esprit arrive l’image d’un objet que vous avez toujours désiré que vous savez vous ne pourrez pas avoir si vous êtes généreux. La cupidité pense à la générosité comme une menace pour l’accumulation de choses qui sont fortement désirées.

Deuxièmement, l’envie est destructive et dangereuse parce qu’elle est souvent la raison pour les offenses contre notre prochain. L’homme qui convoite le bœuf de son voisin, probablement le volera. Bien que convoiter ne guide pas toujours au péché, le péché commence le plus souvent avec la cupidité. Ainsi, les Ecritures parlent de la cupidité étant la source de beaucoup de maux :

« J'ai vu dans le butin un magnifique manteau de Babylone, deux cents pièces d'argent et un lingot d'or d'une livre. J'en ai eu fortement envie, alors je m'en suis emparé. Ces objets sont enterrés au milieu de ma tente, et l'argent est en-dessous. » (Josué 7:21)

« «Malheur à l'homme qui bâtit sa maison par l'injustice
      et qui ajoute des pièces à l'étage en violant l'équité,
      qui fait travailler son prochain pour rien,
      sans lui donner ce que vaut son travail[e].

   Et qui dit en lui-même: Je vais bâtir pour moi un palais imposant
      avec de larges pièces à l'étage.
      J'y ménagerai des fenêtres,
      je le lambrisserai avec du bois de cèdre,
      je l'enduirai de rouge!

   Penses-tu affermir ton règne en essayant de surpasser les autres par les palais de cèdre?
      Souviens-toi de ton père[f]: il a mangé et bu comme tout homme,
      mais il a exercé le droit et la justice
      et s'en est bien trouvé.

   Il faisait droit aux pauvres ainsi qu'aux malheureux,
      et s'en est bien trouvé.
      C'est par là que quelqu'un montre qu'il me connaît,
      l'Eternel le déclare.

   Mais toi, tu n'as d'yeux, de pensées,
      que pour t'assurer des profits
      et pour tuer des innocents,
      pour opprimer et pour traiter les gens avec brutalité. » (Jer. 22:13-17)

« Puis ils accourent en foule chez toi. Les gens de mon peuple s'assoient devant toi, ils écoutent bien tes paroles mais ne les traduisent pas en actes, car ils ne parlent que de choses plaisantes, et dans leur cœur, ils ne recherchent que leur intérêt.  » (Ezec. 33:31)

« Malheur à ceux qui méditent le mal
      et trament des méfaits tout au long de la nuit.
      Au point du jour, ils vont les accomplir
      en profitant de leur pouvoir.

  Ils convoitent des champs: ils s'en emparent,
      des maisons: ils les prennent.
      Ils oppriment les gens,
      les dépouillant de leurs habitations et de leurs terres. » (Michée 2:1-2)

« Et il ajouta:
   ---Ce qui sort de l'homme, c'est cela qui le rend impur.

   Car c'est du dedans, c'est du cœur de l'homme que proviennent les pensées mauvaises qui mènent à l'immoralité, au vol, au meurtre,

   à l'adultère, l'envie, la méchanceté, la tromperie, le vice, la jalousie, le blasphème, l'orgueil, et à toutes sortes de comportements insensés.

   Tout ce mal sort du dedans et rend l'homme impur. » (Marc 7:20-23)

« Que personne, devant la tentation, ne dise: «C'est Dieu qui me tente.» Car Dieu ne peut pas être tenté par le mal et il ne tente lui-même personne.

   Lorsque nous sommes tentés, ce sont les mauvais désirs que nous portons en nous qui nous attirent et nous séduisent,

   puis le mauvais désir conçoit et donne naissance au péché. Et le péché, une fois parvenu à son plein développement, engendre la mort. » (Jacques 1:13-15)

Troisièmement, la convoitise d’une personne est aussi autodestructive. Une personne cupide se détruit elle-même, autant que les autres.

« L'attente du juste débouche sur la joie,
      mais les espérances des méchants seront déçues. » (Prov. 10:28)

« La richesse ne sera d'aucun secours au jour de la colère divine,
      mais une vie juste sauve de la mort. » (Prov. 11:4)

« La justice de l'homme droit le sauve,
      mais les gens retors sont pris au piège de leurs désirs.

   Quand le méchant meurt, tous ses espoirs périssent,
      et sa confiance dans les richesses s'effondre. » (Prov. 11:6-7)

« N'envie pas le sort de ceux qui font le mal
      mais en tout temps, révère l'Eternel.

   Car il y aura un avenir pour toi
      et ton espérance ne sera pas déçue.

   Ecoute-moi bien, mon fils, et deviens sage,
      Dirige ton cœur dans le droit chemin.

   Ne t'associe pas à des ivrognes,
      ni à ceux qui aiment la bonne chère,

   car l'ivrogne et le gourmand tombent dans la misère,
      et ceux qui somnolent seront bientôt vêtus de haillons. » (Prov. 23:17-21)

« L'homme envieux se hâte de s'enrichir,
      il ne se rend même pas compte que la pauvreté va fondre sur lui. » (Prov. 28:22)

« «Mais, un jour, tous ces peuples lanceront contre lui des proverbes moqueurs
      et des paroles ironiques.
      Et l'on dira:
      Malheur à lui car il amasse des richesses qui ne sont pas à lui.
      Jusques à quand cela va-t-il durer?
      Il accumule un lourd fardeau de dettes.

  Tes créanciers[g] ne surgiront-ils pas soudain?
      Ils se réveilleront pour te faire trembler.
      Ne seras-tu pas mis au pillage par eux?

  Toi qui as dépouillé des nations innombrables,
      tu seras dépouillé par les peuples qui restent.
      Car tu as répandu le sang des hommes,
      tu as commis des actes de violence
      contre le pays de Juda, sa ville et tous ses habitants.

  «Malheur à qui amasse un profit malhonnête pour toute sa famille,
      et cherche ainsi à établir son nid sur les hauteurs
      pour le mettre à l'abri de tout malheur. » (Hab. 2:6-9)

« … il n'y aura point de part dans l'héritage de ce royaume pour les débauchés, les idolâtres, les adultères, les pervers ou les homosexuels, ni pour les voleurs, les avares, pas plus que pour les ivrognes, les calomniateurs ou les malhonnêtes. » (1 Cor. 6:10)

(10) La cupidité est un désir divinisé – de l’idolâtrie. Les Dix Commandements commençaient avec une interdiction du culte des idoles, et ils finissent avec une interdiction de cupidité, qui est appelée idolâtrie :

« Quant à l'immoralité et aux pratiques dégradantes sous toutes leurs formes, et à la soif de posséder, qu'il n'en soit pas même question entre vous: ce ne sont pas des sujets de conversation pour ceux qui appartiennent à Dieu,

   pas plus que les propos grossiers ou stupides, et les plaisanteries équivoques. C'est inconvenant! Exprimez plutôt votre reconnaissance envers Dieu.

   Car, sachez-le bien: aucun homme qui se livre à l'inconduite, à l'impureté ou à la soif de posséder --- qui est une idolâtrie --- n'a d'héritage dans le royaume du Christ et de Dieu.

   Que personne ne vous trompe par des arguments sans valeur: ce sont ces désordres qui attirent la colère de Dieu sur ceux qui refusent de lui obéir. » (Eph. 5:3-6)

Ce texte nous dit que l’homme qui convoite est un homme qui révère les idoles. Ainsi, nous avons complété le cercle. Le dernier commandement nous ramène aux premiers commandements, condamnant le culte des idoles. Mais, pourquoi est la cupidité appelée idolâtrie ? Nous allons maintenant explorer ces raisons.

La Relation Entre la Convoitise et l’Idolâtrie

L’envie est spécialement importante parce qu’elle est une « racine de péchés », de laquelle toutes sortes d’autres maux fleurissent :

« La véritable foi en Dieu est, en effet, une source de richesse quand on sait être content avec ce qu'on a.

   Nous n'avons rien apporté dans ce monde, et nous ne pouvons rien en emporter.

   Tant que nous avons nourriture et vêtement, nous nous en contenterons.

   Ceux qui veulent à tout prix s'enrichir s'exposent eux-mêmes à la tentation et tombent dans le piège de nombreux désirs insensés et pernicieux qui précipitent les hommes dans la ruine et la perdition.

   Car «l'amour de l'argent est racine de toutes sortes de maux». Pour s'y être abandonné, certains se sont égarés très loin de la foi, et se sont infligé beaucoup de tourments. » (1 Tim. 6:6-10)

Juste parce que l’envie est la racine de toutes sortes de maux, nous devons faire très attention de ne pas conclure que toute envie est mal. Le terme « convoiter » pour la plupart d’entre nous suggère seulement de mauvais désirs. Cependant, dans les Ecritures, « convoiter » peut être utilisé à la fois positivement et négativement. Une personne peut convoiter dans un bon sens ou dans un mauvais sens, selon le contexte dans lequel le terme est utilisé.59 Notre Seigneur désirait fortement célébrer la Pâque avec Ses disciples. Paul désirait fortement connaître Jésus plus intimement (Phil. 3:7-14), être avec ceux qu’il aimait autant parce que Jésus les aimait, que pour leur bien-être spirituel et leur croissance (Phil. 1:7-11). Paul encourage aussi les saints corinthiens à convoiter les meilleurs dons spirituels :

« Aspirez aux dons les meilleurs. Pour cela, je vais vous indiquer l'approche par excellence. » (1 Cor. 12:31)

« En résumé, mes frères, recherchez ardemment le don de prophétie et ne vous opposez pas à ce qu'on parle en des langues inconnues. » (1 Cor. 14:39)

La cupidite que la Bible interdit est restreinte au fort désir illicite de posséder ce qu’une personne n’a pas, qui appartient légalement à un autre, et qu’elle ne peut pas justement obtenir. Ainsi, nous ne devrions pas conclure que toute envie est un péché, seulement le désir mal dirigé est mauvais. Alors, quel est le bien que nous devrions convoiter, et pourquoi est une autre envie mal ?

La réponse peut être trouvée en employant un peu de logique biblique. Je vais d’abord développer cette ligne de logique, et puis montrer cela être l’enseignement de notre Seigneur :

(1) Il est seulement mal de convoiter ce que Dieu nous à refuser ou ce qui n’a que peu de valeur. Dans le Dixième Commandement Dieu nous interdit de désirer les choses qu’Il ne nous a pas données et que nous ne pouvons pas avoir légalement. Convoiter est seulement mal quand nous convoitons les mauvaises choses.

(2) Nous convoitons le plus ce que nous estimons le plus, ce que nous croyons être bon. Convoiter est une réflexion de notre système de valeur. Personne ne convoite ce qu’il croit n’avoir aucune valeur. Nous n’envions pas les poubelles de notre voisin, nous convoitons les possessions de notre voisin qui ont de la valeur. Je n’ai jamais connu un homme qui avait envie de la femme laide est indésirable d’un autre. Nous convoitons les choses que nous estimons.

(3) Ce que nous convoitons le plus, nous ferons des sacrifices pour l’obtenir. Nous sacrifierons des choses de moindre valeur pour gagner ces choses que nous estimons beaucoup. Ainsi, ce qu’un homme convoite est quelque chose pour laquelle il fera des sacrifices necessaires pour obtenir. Ce qu’il sacrifiera est déterminé par ce qu’il estime le plus, car à la fin, un homme sacrifiera presque tout pour ce qu’il estime le plus.

Il y a des fois dans la vie où nous sommes obliger à contrecœur de choisir d’abandonner certaines choses pour pouvoir en garder d’autres. Quelque fois ces choix sont angoissants. Je me souviens d’un de mes professeurs de collège nous racontant de ses jours quand il était prisonnier de guerre dans un camp japonais durant la deuxième guerre mondiale. Les prisonniers devaient être transférés dans un autre camp à la montagne. Chaque prisonnier pouvait emmener 10 kilos de choses avec lui. Tous les prisonniers furent instruits de marcher en cercle et de placer au milieu de ce cercle les choses dont ils ne voulaient pas. Un problème se présenta quand un homme mit une chose au centre du cercle et qu’un autre décida qu’il l’aimait mieux que ce qu’il avait, et l’évènement devint un genre de troc que les soldats japonais durent éventuellement arrêter.

Le point est que la vie nous impose ces choix angoissants ; nous devons abandonner certaines choses pour obtenir d’autres. Ce à quoi nous tenons le plus détermine ce que nous déciderons de donner. Dans le cas d’explorer l’espace, c’est un but d’une telle valeur, que notre gouvernement décida de sacrifier des vies pour y arriver.

(4) Si Dieu est le mieux qu’il y ait et que Sa valeur est infinie, alors nous, les hommes, devrions convoiter une relation avec Lui, et faire tous les sacrifices exigés pour l’obtenir et en profiter. Si nous sommes d’accord que Dieu est le meilleur, alors il devrait être le plus haut but de l’homme. Quoi que soient ces sacrifices qu’un homme doive faire pour connaître Dieu et avoir une relation avec Lui valent le prix.

(5) Convoiter quelque chose plus que Dieu, est placer cette chose au-dessus de Dieu, ce qui est idolâtrie. Convoiter quelque chose au-dessus de Dieu est faire de cette chose notre dieu. C’est assigner à cette chose une valeur suprême. Ce qui a une valeur suprême à nos yeux est notre dieu, c’est notre idole. Donc, l’envie (qui attribue une plus grande valeur aux choses qu’à Dieu) est idolâtrie.

Convoiter est une question cruciale parce que c’est attribuer une valeur à certains choses, et en même temps être d’accord pour sacrifier d’autres choses pour obtenir ce qui est convoiter. C’est ce que notre Seigneur enseigna dans le Nouveau Testament. Cela peut être démontré en considérant plusieurs textes du Nouveau Testament.

Matthieu 13:44-46

« ---Le royaume des cieux ressemble à un trésor enfoui dans un champ. Un homme le découvre: il le cache de nouveau, s'en va, débordant de joie, vend tout ce qu'il possède et achète ce champ.

   Voici à quoi ressemble encore le royaume des cieux: un marchand cherche de belles perles.

   Quand il en a trouvé une de grande valeur, il s'en va vendre tout ce qu'il possède et achète cette perle précieuse. »

Notre Seigneur enseigne ici que ce qu’une personne reconnaît être de grande valeur, il cherchera à l’obtenir, et qu’il payera un bon prix pour y arriver. Dans le contexte, il est clair que c’est le royaume de Dieu qui est le trésor que les hommes devraient tout sacrifier pour atteindre. Jésus est le royaume personnifié, ce qu’Il le rend le plus précieux de tous, pour qui les hommes devraient être disposés à renoncer à tout pour Le posséder.

Luc 12:13-21

« Du milieu de la foule, un homme dit à Jésus:
   ---Maître, dis à mon frère de partager avec moi l'héritage que notre père nous a laissé!

  Mais Jésus lui répondit:
   ---Mon ami, qui m'a établi pour être votre juge ou votre arbitre en matière d'héritage?

  Puis il dit à tous:
   ---Gardez-vous avec soin du désir de posséder, sous toutes ses formes, car la vie d'un homme, si riche soit-il, ne dépend pas de ses biens.

  Il leur raconta alors cette parabole:
   ---Le domaine d'un riche propriétaire avait rapporté de façon exceptionnelle.

  L'homme se mit à réfléchir: «Que faire? se demandait-il. Je n'ai pas assez de place pour engranger toute ma récolte!

   Ah, se dit-il enfin, je sais ce que je vais faire! Je vais démolir mes greniers pour en construire de plus grands, et j'y entasserai tout mon blé et tous mes autres biens.

   Après quoi, je pourrai me dire: Mon ami, te voilà pourvu de biens en réserve pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois et jouis de la vie!»

   Mais Dieu lui dit: «Pauvre fou que tu es! Cette nuit-même, tu vas mourir. Et tout ce que tu as préparé pour toi, qui va en profiter?»

   Voilà quel sera le sort de tout homme qui amasse des richesses pour lui-même, au lieu de chercher à être riche auprès de Dieu. »

Le point que notre Seigneur fait ici, qui est d’une importance particulière pour notre étude, est que ce que nous convoitons (des possessions, des choses) ne sont pas l’essence de la vie. Des mots même de notre Seigneur,

«… car la vie d'un homme, si riche soit-il, ne dépend pas de ses biens. » (v. 15)

Dans l’Evangile de Matthieu, notre Seigneur met le doigt sur le sujet d’une manière encore plus significative :

« Puis, s'adressant à ses disciples, Jésus dit:
   ---Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive.

   Car celui qui est préoccupé de sauver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi, la retrouvera.

   Si un homme parvient à posséder le monde entier, à quoi cela lui sert-il s'il perd sa vie? Et que peut-on donner pour racheter sa vie? » (Matt. 16:24-26)

La vie, Jésus enseignait, la vie éternelle, n’est pas atteinte en gagnant mais en abandonnant. Le gain de choses, même le monde entier, ne gagne aucune vie. Tout gagner au prix d’une âme est une mauvaise affaire. Ainsi, une personne doit donnait sa vie pour la gagner ; une personne doit abandonner le gain de choses pour gagner sa propre âme.

Matthieu 6:19-24

« ---Ne vous amassez pas des richesses sur la terre où elles sont à la merci de la rouille, des mites qui rongent, ou des cambrioleurs qui percent les murs pour voler.

   Amassez-vous plutôt des trésors dans le ciel, où il n'y a ni rouille, ni mites qui rongent, ni cambrioleurs qui percent les murs pour voler.

   Car là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur.

   ---Les yeux sont comme une lampe pour le corps; si donc tes yeux sont en bon état, ton corps entier jouira de la lumière.

   Mais si tes yeux sont malades, tout ton corps sera plongé dans l'obscurité. Si donc la lumière qui est en toi est obscurcie, dans quelles ténèbres profondes te trouveras-tu!

   ---Nul ne peut être en même temps au service de deux maîtres, car ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il sera dévoué au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir en même temps Dieu et l'Argent. »

Au début de Son ministère, notre Seigneur avertit du danger de l’envie.60 La convoitise (l’œil malade) peut corrompre une personne. La personne convoiteuse devient l’esclave des possessions, et ainsi une personne doit choisir qui elle veut servir : Dieu ou l’argent, car elle ne peut pas servir les deux (v. 24). La façon pour une personne de faire que ses sentiments tournent vers le royaume de Dieu est d’avoir ses trésors là, et la façon pour une personne d’avoir ses trésors au ciel est de les « amassez là-haut » et en utilisant l’argent pour aider les autres, plutôt que se satisfaire elle-même.

Ce que notre Seigneur enseigna dans le chapitre 6 de Matthieu, Il l’appliqua spécialement à l’homme riche :

Marc 10:17-22

« Comme il partait, un homme accourut, se jeta à genoux devant lui et lui demanda:
   ---Bon Maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle?

  ---Pourquoi m'appelles-tu bon? lui répondit Jésus. Personne n'est bon, sinon Dieu seul.

  Tu connais les commandements: Ne commets pas de meurtre; ne commets pas d'adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère[e].

  ---Maître, répondit l'homme, tout cela je l'ai appliqué depuis ma jeunesse.

  Jésus posa sur cet homme un regard plein d'amour et lui dit:
   ---Il ne te manque qu'une chose: va, vends tout ce que tu possèdes, donne le produit de la vente aux pauvres et tu auras un capital au ciel. Puis viens et suis-moi.

  En entendant ces paroles, l'homme s'assombrit et s'en alla tout triste, car il était très riche. »

Il est très important de remarquer que notre Seigneur aimait cet homme. Certains pensent que notre Seigneur renvoya cet homme ou qu’il demandait quelque chose de trop et inutile. A mon avis, Jésus agit entièrement par amour et ce qu’Il exigeait était à la fois nécessaire et bénéficial. Le degré avec lequel nous reconnaissons la peine de cet homme aux paroles de notre Seigneur nous révèle le même genre de cupidité qui l’empêcha d’aller au ciel.

La question que Jésus souleva avec « l’homme riche » était celle de « bonté », occasionnée par les mots de l’homme lui-même. Il avait appelé Jésus « Bon Maître ». Jésus lui demanda de définir cette bonté. Notre Seigneur signala que Dieu seul est bon dans tous les sens du terme. Si cet homme avait vraiment cru que Jésus Christ était bon de la même façon que Dieu est bon, il aurait alors dû admettre que Jésus Christ était Dieu. S’il avait admit que Jésus était Dieu et, finalement bon, il n’aurait eu aucun problème à tout abandonner pour Le suivre, tout comme l’homme qui trouva la perle précieuse vendit joyeusement tout ce qu’il avait pour l’obtenir.

Cet homme croyait qu’il était un gardien de la Loi. Jésus cita chaque Loi des Dix Commandements qui étaient liés à la relation d’une personne avec son prochain, excepté une. Le commandement que notre Seigneur ne mentionna pas était le dixième commandement, celui qui interdisait la cupidité. C’est ce mal que notre Seigneur exposa quand il commanda à l’homme de vendre tout ce qu’il possédait et de donner les bénéfices aux pauvres. Si l’homme riche avait vendu ses biens et donné les bénéfices aux pauvres, son cœur se serait détourné du trésor terrestre vers le trésor céleste. Jésus le pressa de rediriger son cœur en le détournant de ses richesses terrestres, qui étaient devenues sa priorité la plus importante, et donc son dieu. L’homme qui commença à penser de lui-même comme un gardien de la Loi, devait maintenant accepter le fait qu’il n’était pas disposé à renoncer à la cupidité, et était donc un violeur de la Loi.

Le problème de l’homme riche était, à sa racine, un problème avec ses valeurs, qu’il croyait bonnes, et qui constituaient donc le but de sa vie. Il était disposé à servir Jésus en plus de servir l’argent, mais il n’était pas disposé à sacrifier son argent pour servir Dieu. En conséquences, cet homme s’en alla, triste. Parce qu’il convoitait l’argent, c’était son but de servir l’argent de son mieux et il sacrifia son âme, sa relation avec Dieu. Quelle histoire tragique !

Conclusion

Comprendre la convoitise nous donne un aperçu pratique de la pathologie du péché, et donc un moyen d’éviter les maux qui découlent de la cupidité. Beaucoup de Chrétiens sont perplexes à propos de comment un frère en Christ ou une sœur mature peut négliger les leçons de la parole de Dieu et poursuivre un péché évident. Certainement, une personne qui connaît si bien la doctrine de la Bible ne pourrait pas tomber dans le piège d’un tel péché. L’explication est souvent trouvée dans la compréhension de l’envie et sa relation avec les buts d’une personne. Une fois que notre cœur est tourné vers ce qui est interdit, comme étant le but prioritaire (ou du moins le plus désirable), nous sommes disposés à sacrifier tout ce que nous estimons moins pour l’obtenir.

C’est rarement le manque de connaissance de ce qui est juste (ou mal) qui est la raison pour les péchés de l’homme. C’est sa décision de désirer les mauvaises choses, et de faire ce qui est nécessaire pour les obtenir. Quand un homme décide de renoncer à sa femme et sa famille, ce n’est pas qu’il ne sache pas que c’est mal, c’est qu’il ne veut pas prendre la responsabilité de faire ce qui est juste. La raison pour laquelle nous faisons la mauvaise chose, sachant que c’est mal, est parce que nous le/la voulons (convoitons) plus que nous convoitons ce qui est juste. Convoiter ce qui est mal nous motive à être disposé à sacrifier ce qui est juste pour obtenir ce que nous voulons, même si c’est un péché.

Le point est simplement cela : le péché est plus souvent un problème dans notre cœur (convoiter) qu’il n’est un problème avec notre esprit (connaissance). Salomon connaissait plus de choses que n’importe quel homme, et pourtant son cœur fut tourné vers les femmes étrangères, jusqu'à ce que son cœur fut détourné de Dieu par les femmes étrangères (1 Rois 11:1-8). Tel est le plus souvent le cas. Nous péchons, pas parce que nous ne savons pas, mais parce que nous désirons plus avoir ce qui est mal que de connaître Dieu et de Le servir. Il est effectivement tragique que Salomon ne prit pas son propre conseil :

« Par-dessus tout: veille soigneusement sur ton cœur,
      car il est à la source de tout ce qui fait ta vie. » (Prov. 4:23)

Une des raisons les plus communes pour lesquelles les hommes refusent de se soumettre à Jésus Christ et de Le suivre est parce qu’ils ne peuvent pas décider de faire ce qui est juste et préfèrent continuer à convoiter les choses. La convoitisse et Christ sont deux maîtres différents, et beaucoup d’hommes ne sont pas prêts à renoncer à leur cupidité pour suivre Christ. C’est parce que la cupidité a rendu les choses leur dieu, et Dieu (en Christ) ne prendra pas la deuxième place après les choses.

Contrairement à Christ, les Chrétiens d’aujourd’hui essayent de guider les hommes vers Christ en minimisant le prix de Le suivre. Pendant toute Sa vie, Jésus refusa de minimiser le coût d’être un de Ses disciples. Jésus refusa de Se fier à ceux qui ne s’engageaient pas totalement (Jean 2:23-25). Il ne donna pas d’encouragement à ceux qui L’auraient suivi sans enthousiasme (Luc 9:57-62). Il dit que ceux qui voulaient Le suivre devaient renoncer à eux-mêmes et se charger de leur croix (Matt. 16:24).

Alors pourquoi est-il que nous essayons de rendre le fait d’être un des Ses disciples, non exigeant, si facilement accessible ? Pourquoi sommes-nous réticent à demander aux hommes et femmes de tout abandonner pour Le suivre ? Pourquoi sommes-nous si timides à demander aux gens de suivre Christ ? La grande parodie de ça est que cela dégrade la valeur de notre Seigneur. Cela suggère qu’Il ne soit pas digne du sacrifice total de soi et de l’intérêt pour soi-même. Pas étonnant que tant de gens s’éloignent, quand ils réalisent finalement le haut coût d’être un disciple.

Permettez-moi de rendre l’Evangile aussi clair que possible. Il n’y a rien que vous puissiez faire, aucun sacrifice ne sera suffisant pour mériter le salut. Toutes nos bonnes actions sont comme des linges souillés, la Bible nous dit (Ésaïe 64:6). Il n’y a rien que nous puissions faire pour mériter les faveurs de Dieu, car nous sommes morts dans nos fautes et nos péchés. Nous sommes impuissants et sans espoir, séparés de la grâce de Dieu (Eph. 2:1-3). Le cadeau du salut est gratuit pour le pécheur, mais coute très cher à Dieu – la mort de Son fils unique (Jean 3:16). Pour recevoir le cadeau du salut, tout ce qu’une personne a à faire est de reconnaître ses péchés, sa perte, et recevoir par la foi la mort de Jésus Christ à sa place. Vous avez seulement besoin de croire en la vertu de Christ que vous recevez par la foi en Sa mort, Son enterrement, et Sa résurrection à votre place.

Ayant dit que nous ne pouvons pas gagner notre salut, en renonçant à nous-mêmes ou en faisant de bonnes actions, ne veut pas dire qu’être un disciple n’a pas de coût ou de sacrifice personnel. Les Ecritures stressent clairement le coût élevé d’être un disciple, et nous ne pouvons le minimiser. Quand nous reconnaissons Christ comme étant la « perle précieuse », nous devrions être disposés et prêts à tout sacrifier pour Le suivre. Ne perdons jamais de vue le sacrifice que notre Seigneur exige pour devenir un disciple.

La convoitise est quelque chose que notre culture semble honorer, et avec laquelle l’église est accoutumée, l’accueillant même au lieu de la condamner. Honnêtement, je crois que si la convoitise devait cesser immédiatement en Amérique, notre économie serait détruite. Madison Avenue nous incite à la cupidité, et le crédit nous permet d’acheter ce dont nous n’avons pas besoin et ce que nous ne pouvons pas nous permettre. Si la cupidité cessait, notre économie s’effondrerait. Donc, l’envie semble être un de ces « péchés saints » auxquels nous n’osons pas toucher.

La compétition est un autre élément fondamental de la société américaine. Nous considérerions difficilement engager ou promouvoir une personne qui n’a aucune ambition. Mais à sa racine, l’ambition est édifiée sur le désir compétitif de faire mieux que son voisin pour que nous puissions avoir ce qu’il ou elle a : sa position, son prestige et son autorité, et ses plaisirs.

Avec l’envie si entrelacée dans la structure de notre société, une personne s’attendrait à ce que l’église la condamne, spécialement parmi les saints, comme les prophètes de l’Ancien Testament l’ont fait. C’est rarement le cas. Au lieu de ça, l’église traite délicatement les questions de la convoitise.

Pire encore, l’église est arrivée à accepter l’envie comme une chose normale dans notre culture, et est allé jusqu'à en profiter en faisant appel à ce désir illicite pour motiver les gens à servir et à donner. L’ « Evangile de la bonne vie » est une forme de cette erreur. Nous disons aux gens que s’ils « agissent comme Dieu », Dieu les bénira énormément et ils prospèreront. Nous disons aux gens que le désir de Dieu est de faire prospérer tout le monde, s’ils suivent simplement Ses directives pour le succès. Nous appelons à la cupidité des hommes quand nous présentons l’Evangile, faisant croire qu’être un disciple est la clé du succès et de la prospérité. Nous minimisons le coût d’être un disciple ou ses demandes de renoncement et de sacrifice de soi. Nous parlons seulement de ses bénéfices et bénédictions.

Quand nous parlons des bénéfices d’être un disciple, souvent nous faisons allusion à ces passages qui nous promettent que Dieu nous accordera les désirs de notre cœur (Ps. 37:4). Dans notre matérialisme, nous avons tendance à penser à ces « désirs » comme les choses que nous convoitons. Le commandement de ne pas convoiter est un commandement de nettoyer les « désirs de notre cœur » pour que nos désirs s’allignent avec la parole de Dieu (Jacques 4:3).

Nous ne demandons pas aux Chrétiens de donner en sacrifiant sans attendre rien en retour, nous parlons de donner comme un investissement, pour lequel le donneur est certain d’être rembourser au centuple. Quand nous essayons de pousser les gens à donner à cause de ce que cela va leur rapporter, nous faisons appel à la mauvaise motivation de l’envie, pas à la motivation chrétienne de sacrifice. Nous cessons de parler de trésosr aux cieux, et nous parlons seulement de trésors ici et maintenant. Je suis attristé de dire que je connais très peu de ministères Chrétiens qui demandent aux gens de contribuer sans promettre de donner quelque chose (un livre, une cassette…) en retour. En faisant ça, nous sommes en danger de faire appel à la cupidité des gens, pas à leur promesse à Christ. Que Dieu nous aide dans ce domaine !

L’église devrait donc appeler les Chrétiens à sacrifier personnellement, mais trop souvent c’est l’église qui est caractérisée par la complaisance. L’église de Laodicée du Livre d’Apocalypse (3:14-22), par exemple, était très confortable, mais aussi très complaisante et satisfaite d’elle-même. Nous, aussi, somme bien similaire à l’église de Laodicée, j’ai bien peur, et plutôt que d’appeler les saints à s’engager et à sacrifier d’eux-mêmes, nous cédons à la cupidité de notre société.

D’une façon négative, le dixième commandement, confirmé par les commandements du Nouveau Testament, nous enseigne que nous devrions rejeter la convoitise, que nous devrions cesser de faire de n’importe quoi, excepté Dieu, notre Dieu. Positivement, ce commandement nous pousse à cultiver une soif pour Dieu, le genre de soif qui caractérise l’auteur des Psaumes quand il écrivit,

« Comme un cerf qui soupire après l'eau des ruisseaux,
      de même je soupire après toi, ô mon Dieu.

J'ai soif de Dieu, du Dieu vivant!
      Quand pourrai-je venir et me présenter devant Dieu? » (Ps. 42:2-3)

C’est le genre d’envie sur laquelle Dieu prononça Ses bénédictions :

« Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. » (Matt. 5:6)

C’est la direction vers le ciel et les choses célestes que les apôtres conseillaient vivement les saints de cultiver :

« Suivez tous mon exemple, frères, et observez comment se conduisent ceux qui vivent selon le modèle que vous trouvez en nous.

   Car il en est beaucoup qui vivent en ennemis de la croix du Christ. Je vous en ai souvent parlé, je vous le dis une fois de plus, en pleurant.

   Ils finiront par se perdre. Ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur fierté dans ce qui fait leur honte, leurs pensées sont toutes dirigées vers les choses de ce monde.

   Quant à nous, nous sommes citoyens du royaume des cieux: de là, nous attendons ardemment la venue du Seigneur Jésus-Christ pour nous sauver.

   Car il transformera notre corps misérable pour le rendre conforme à son corps glorieux par la puissance qui lui permet de tout soumettre à son autorité. » (Phil. 3:17-21)

« Mais vous êtes aussi ressuscités avec le Christ: recherchez donc les réalités d'en haut, là où se trouve le Christ, qui «siège à la droite de Dieu».

  De toute votre pensée, tendez vers les réalités d'en haut, et non vers celles qui appartiennent à la terre.

  Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu.

  Le jour où le Christ apparaîtra, lui qui est votre vie, alors vous paraîtrez, vous aussi, avec lui, en partageant sa gloire. » (Col. 3:1-4)

Je crois ça plus que n’importe quel autre des Dix Commandements, le dixième commandement expose la profondeur de notre dépravation, le sérieux de notre péché. Notre Seigneur utilisa ce commandement pour déclarer l’homme riche coupable de son péché. Paul confessa que ce commandement « le détruisit » aussi :

« Que dire maintenant? La Loi se confond-elle avec le péché? Loin de là! Seulement, s'il n'y avait pas eu la Loi, je n'aurais pas connu le péché, et je n'aurais pas su ce qu'est la convoitise si la Loi n'avait pas dit: Tu ne convoiteras pas.

   Mais alors le péché, prenant appui sur le commandement, a suscité en moi toutes sortes de désirs mauvais. Car, sans la Loi, le péché est sans vie.

   Moi, pourtant, autrefois sans la Loi, je vivais, mais quand le commandement est intervenu, c'est le péché qui s'est mis à vivre,

   et moi je suis mort. Ainsi, ce qui s'est produit pour moi, c'est que le commandement qui devait conduire à la vie m'a conduit à la mort.

   Car le péché a pris appui sur le commandement: il m'a trompé et m'a donné la mort en se servant du commandement.

   Ainsi, la Loi elle-même est sainte, et le commandement, saint, juste et bon. » (Rom. 7:7-12)

Puis-je vous demander candidement mes amis, est-ce que ce commandement interdisant la cupidité vous condamne, tout comme il condamna Paul ? Avez-vous jamais fait l’expérience de ce genre d’envie pour Dieu que nous trouvons en l’auteur des Psaumes et en les hommes et femmes justes de la Bible ? Alors je vous conseille vivement de venir à la croix du Christ, où les commandements furent cloués sur la croix en Christ (Col. 2:14). Jésus Christ porta vos péchés, votre honte, et votre punition. Il mourut à votre place, et il fut ressuscité pour votre justification (déclaration de vertu), si vous voulez mais recevez-le. Une fois que vous serez libéré de l’esclavage du péché et de l’intérêt personnel, vous découvrirez un appétit pour Dieu que vous ne saviez pas vous aviez.

« Et l'Esprit et l'Epouse disent:
   ---Viens! Que celui qui entend ces paroles dise:
   ---Viens! Que celui qui a soif vienne.
   Que celui qui veut de l'eau de la vie la reçoive gratuitement. » (Apocalypse 22:17)

Mes amis chrétiens, puis-je vous demander si vous avez encore ce même désir que vous aviez une fois ? Pouvez-vous honnêtement dire, avec l’auteur des Psaumes de l’ancien temps, que vous avez soif pour Dieu comme un cerf soupire après l’eau d’un ruisseau ? Je dois admettre que pendant mon étude cette semaine, j’ai été condamné pour ma froideur de cœur, pour mon manque de désirs forts pour Dieu. Il y a un moyen de retourner vers Lui, car Dieu sait que notre amour pour Lui peut refroidir. Laissez-moi terminer en suggérant quelques manières que Dieu a fournit pour ranimer la flamme de notre désir pour Lui.

(1) Premièrement, priez que Dieu renouvelle votre cœur, et qu’Il vous donne une passion pour communier avec Lui. David, dont le péché avec Bath-Chéba commença avec l’envie, pria cette prière qui peut toute aussi facilement s’appliquer à nous :

« Fais que j'entende à nouveau les cris de la joie et de l'allégresse!
      Les os que tu as broyés se remettront à danser.

   Ne regarde plus mes fautes!
      Tous mes torts, efface-les!

   O Dieu, crée en moi un cœur pur!
      Fais renaître en moi un esprit bien disposé! » (Ps. 51:12)

(2) Deuxièmement, saturez votre cœur et votre esprit avec la Parole de Dieu, qui expose l’impureté et qui vous donnera un appétit pour les choses de Dieu :

« O Eternel, enseigne-moi le chemin de tes ordonnances,
      et je le suivrai jusqu'au bout.

   Donne-moi du discernement et j'obéirai à ta Loi;
      je la suivrai de tout mon cœur.

   Fais-moi marcher sur le sentier de tes commandements,
      car je m'y plais!

   Veuille incliner mon cœur vers tes enseignements
      plutôt que vers mes intérêts!

   Détourne mes regards des choses vaines,
      et fais-moi vivre dans les voies que tu as tracées!

   Accomplis pour ton serviteur ce que tu as promis
      à ceux qui te révèrent! » (Ps. 119:33-38)

« Car la Parole de Dieu est vivante et efficace. Elle est plus tranchante que toute épée à double tranchant et, pénétrant jusqu'au plus profond de l'être, jusqu'à atteindre âme et esprit, jointures et moelle, elle juge les dispositions et les pensées du cœur.

   Nulle créature n'échappe au regard de Dieu, tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. » (Heb. 4:12-13)

(3) Troisièmement, travaillez à votre communion avec Lui, car c’est dans notre communion que nous sommes rappeler de Sa valeur, de Sa pureté et perfection, et ainsi de Lui comme étant notre but ultime, à la fois de Le connaître et de Le servir.

(4) Nous devons commencer à « nous charger de notre croix » d’abnégation, pendant qu’en même temps, nous devons différer notre indulgence.

(5) Finalement, nous devrions pratiquer le don sacrificiel. Par cela, « accumuler nos trésors au ciel » et nous commencerons à faire l’expérience de nos cœurs suivants nos trésors, et commencerons à nous concentrer sur les cieux et non pas sur la terre, sur Christ et non pas les choses.

Que Dieu accorde que chacun d’entre nous Le convoite, pour Sa gloire, et pour notre bien.


57 The key texts for a study of coveting in the Bible are: Gen. 6:5; Exod. 18:21; 20:17; Deut. 5:21; 15:7-10; Josh. 7:21; Ps. 119:33-40; Prov. 11:6-7; 21:25-26; 23:1-8, 17-21; 28:22; 30:7-9; Ecc. 4:8; Jer. 22:13-17; Ezek. 33:31; Micah 2:1-2; Hab. 2:4-9; Matt. 6:19-24; 13:44-46; 16:21-27; Mark 7:20-23; 10:17-22; Luke 12:13-21; 16:14; Acts 20:33-35; Rom. 7:7-11; 8:5-8; 1 Cor. 5:9-13; 6:10; 12:31; 14:39; 2 Cor. 9:5; Eph. 5:3-6; Phil. 3:17-20; 4:11-13; Col. 3:1-7; 1 Tim. 6:6-10; Heb. 13:5-6; James 1:13-15; 4:1-2.

58 Cf. Proverbs 21:26, where the “craving” mentioned is literally a reference to the fact that the sluggard “desires desire.”

59 “The word used for ‘covet’ can also refer to a good rather than an evil desire (cf. Ps. 19:10 KJV …). But here [Exodus 20:17] it is used in a negative sense.” W. H. Gispen, Exodus (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1982), pp. 198-199.

60 The “bad eye” of Matthew 6:22 and 23 is, I think, synonymous with the “evil eye” of Deuteronomy 15:9 and Proverbs 28:22 (contrast Prov. 22:9). An “evil eye” is a symbol, a figure of speech, for a man’s looking on the things of another with the hope that he can have them. In other words, the “evil eye” is covetousness.

24. Le Repas Grandiose sur le mont Sinaï (Exode 24:1-18)

Introduction

Le texte que nous allons étudier est un des passages les plus fascinants de l’Ancien Testament. Un des attraits de ce passage est son caractère exceptionnel. Le Dieu qui ne peut être vu, est vu, non seulement par Moïse, avec Josué, son servant, mais par Aaron, Nadab et Abihou, les prêtres, ainsi que soixante-dix des anciens d’Israël. La description de Dieu en est une à laquelle nous ne nous attendrions pas dans l’Ancien Testament. En plus de voir Dieu, les responsables de la nation Israël s’assirent et mangèrent un repas en Sa présence. S’il n’y avait rien d’autre pour nous motiver d’étudier ce texte, notre curiosité nous inspirerait.

Le 24ème chapitre d’Exode est aussi remarquable parce qu’il enregistre un des évènements les plus significatifs de l’Ancien Testament. La nation Israël campait au pied du mont Sinaï depuis quelques temps. Ils resteront là pour une période considérablement plus longue. C’est au mont Sinaï, dans le 24ème chapitre d’Exode, que l’alliance avec Moïse fut ratifiée. Des siècles auparavant, Dieu promit à Abraham qu’il deviendrait une grande nation, par ses enfants. Il promit à Abraham une semence (un fils qui deviendrait une grande nation), une terre (le pays de Canaan), et la promesse que cette nation serait bénie et une bénédiction pour tous les autres pays (Gen. 12:1-3). Ces promesses que Dieu fit furent ratifiées par une alliance entre Lui-même et Abraham dans le 15ème chapitre de Genèse.

Cette alliance fut réitérée aux descendants d’Abraham, Isaac et Jacob, et aux fils de Jacob. Dans notre chapitre, l’alliance avec Moïse est maintenant imposée à Israël par le Dieu qui l’avait délivré d’Egypte. Les stipulations furent énoncées en forme résumée (les Dix Commandements) et en plus de détails dans le « livre de l’alliance », (Exode 20:22-23:33).

Personne n’a jamais fait l’expérience de la formation d’une alliance aussi significative que celle que Dieu fit avec Israël. Nous pouvons nous souvenir ou avoir lu les traités qui furent signés, concluant les deux guerres mondiales du 20ème siècle, mais ils sont pâles, comparés à ce chapitre. Ceux d’entre nous qui sommes marriés pouvons nous souvenir du jour quand nous avons dit nos vœux lors de la cérémonie de mariage. L’alliance de mariage est un évènement important, mais lui aussi, n’arrive pas à éclipser l’alliance que Dieu fit avec Israël.

Les évènements de ce chapitre sont critiques dans l’histoire d’Israël, comme nous le signalerons à la conclusion de ce message. Cependant nous pourrions nous demander combien ce texte pourrait être important pour nous, puisque nous ne vivons pas sous cette « ancienne alliance », mais sous la « nouvelle », l’alliance inaugurée par notre Seigneur. Qu’est-ce que dans ce texte est pour nous ? C’est une question logique et valide. Ses réponses doivent inclure celles-ci :

(1) La ratification de l’alliance avec Moïse dans le 24ème chapitre d’Exode est la clé du reste du Livre d’Exode. Je dois admettre que j’étais tenté de quitter Exode juste après le don des Dix Commandements. Néanmoins, nous devons voir la Loi de proportion travailler ici. Dans les Evangiles du Nouveau Testament, plus de détails sont donnés respectueusement à la dernière semaine de la vie de notre Seigneur. Donc nous devons présumer que les évènements de cette semaine avaient une grande importance.

Ainsi, arrivant au Livre d’Exode, nous trouvons que les récits « d’intérêts humains » du Livre sont largement surpassés par les détails liés au dessein, la construction, et l’inauguration du tabernacle. Le 24ème chapitre d’Exode est le point de transition, où une fois que l’alliance est ratifiée, le tabernacle devient le sujet le plus important. Si nous devons comprendre le Livre d’Exode dans sa totalité, nous ne pouvons pas négliger ce chapitre. Ce sujet sera poursuivi plus amplement plus tard.

(2) Nous ne pouvons absolument pas comprendre le message et le sens de l’Ancien Testament séparément de la compréhension de l’ancienne alliance, qui est instituées ici dans Exode 24.

(3) Nous ne pouvons comprendre le Nouveau Testament sans la compréhension de l’Ancien, duquel l’alliance avec Moïse est la clé. Même une lecture désinvolte du Livre d’Hébreux souligne le besoin de comprendre l’ancienne alliance et l’Ancien Testament, si nous voulons saisir le travail de Christ en apportant l’alliance nouvelle. Comprendre les alliances est important pour le Christianisme. Le concept d’une alliance doit être comprit, puisque l’Evangile est la proclamation d’une nouvelle alliance, qui fut instituée par notre Seigneur Jésus Christ.

Comme le Livre d’Hébreux indique, la nouvelle alliance doit être étudiée en comparaison avec l’ancienne. En un mot, la nouvelle alliance est « meilleure » que l’ancienne. D’un autre coté, il y a beaucoup de continuité entre les deux, et donc nous pouvons aussi beaucoup apprendre en nous concentrons sur les similarités des deux alliances.

La ratification de l’alliance avec Moïse n’était pas seulement importante pour la nation Israël, elle est aussi importante pour nous. Elle vaut bien le temps et l’effort que nous passerons dessus quand nous explorerons le 24ème chapitre d’Exode.

Background : Revue de la Création d’Alliances dans la Bible

La formation d’alliances dans l’Ancien Testament ne devrait pas nous être surprenante. Moïse nous avait déjà fournit une quantité considérable de précédents dans le Livre de Genèse. La première alliance était celle que Dieu fit avec Noé, promettant de ne jamais détruire la terre entière par les inondations (Gen. 8:20-22). Le signe de cette alliance était l’arc-en-ciel (Gen. 9:12-17). L’alliance suivante fut celle que Dieu fit avec Abraham (Gen. 15:8-21). La promesse (une terre, une semence, une bénédiction) du chapitre 12 (vs. 1-3) fut rendue officielle par l’alliance du chapitre 15. Le signe de cette alliance, la circoncision, fut indiqué plus tard dans le chapitre 17, où l’alliance fut confirmée à Abraham. Isaac fit une alliance avec Abimélek dans Genèse 26:26-31, convenant de vivre en paix. Finalement, dans Genèse, Jacob fit une alliance avec Laban (31:43-45), convenant de ne pas se faire du mal l’un l’autre. Cette alliance a beaucoup de similarités avec celle que Dieu fit avec Israël, comme nous pouvons le voir dans le texte de Genèse.

« ---Ces filles sont mes filles, répondit Laban, ces fils mes fils, ces troupeaux sont miens et tout ce que tu vois est à moi. Et que puis-je faire aujourd'hui pour mes filles et pour les enfants qu'elles ont mis au monde?

  Maintenant donc, viens, concluons une alliance, toi et moi, et laissons ici un signe qui nous serve de témoin à tous deux.

  Alors Jacob prit une pierre et l'érigea en stèle.

  Puis il dit aux siens:
   ---Ramassez des pierres!
   Ils ramassèrent des pierres, les entassèrent et, tous ensemble, ils mangèrent là sur ce tas de pierre.

  Laban le nomma Yegar-Sahadouta (Le tas de pierre du témoignage) et Jacob l'appela Galed (Le tas de pierre-témoin).

  Laban déclara:
   ---Ce tas de pierre sert aujourd'hui de témoin entre toi et moi.
   C'est pourquoi on le nomma Galed.

  On l'appelle aussi Mitspa (Le lieu du guet), car Laban avait dit encore:
   ---Que l'Eternel fasse le guet entre nous deux quand nous nous serons perdus de vue l'un et l'autre.

  Si tu maltraites mes filles et si tu prends d'autres femmes en plus d'elles, ce n'est pas un homme qui nous servira d'arbitre, mais prends-y garde: c'est Dieu qui sera témoin entre moi et toi.

  Puis il ajouta: Vois ce tas de pierre et cette stèle que j'ai dressés entre moi et toi.

  Ce tas de pierre et cette stèle nous serviront de témoins. Je ne dois pas dépasser ce tas de pierre et cette stèle dans ta direction, et tu ne dois pas les dépasser dans ma direction avec de mauvaises intentions.

  Le Dieu d'Abraham et le Dieu de Nahor --- c'était le Dieu de leur père --- seront juges entre nous!
   Jacob prêta serment par le Dieu que redoutait son père Isaac.

  Puis il offrit un sacrifice sur la montagne et invita sa parenté à un repas. Ils mangèrent donc ensemble et passèrent la nuit sur la montagne. » (Genèse 31:43-54)

Les alliances, comme étant illustrées dans le Livre de Genèse, ainsi que dans des sources séculières, avaient plusieurs éléments communs. Il y avait normalement des promesses ou des serments qui étaient faits, auxquels les deux parties se liaient. Il y avait souvent un sacrifice offert, suivit d’un repas, qui faisait parti du sacrifice. Il y avait aussi un monument, une sorte de preuve physique du serment, qui servait à rappeler les parties de leur engagement. Il y avait aussi une malédiction attachée à celui qui briserait la promesse qu’il avait faite. Il y avait toujours un sens de solennité dans la formation d’une alliance, car c’était une partie sérieuse de l’alliance.

La plupart de ces éléments sont trouvés dans la ratification de l’alliance sur le Mt. Sinaï, comme c’est décrit dans le chapitre 24 d’Exode. Donné l’importance de la compréhension de la nature du processus de la formation de l’alliance, il y a peu dans le chapitre 24 auquel nous ne devrions pas nous attendre à voir dans un évènement si significatif.

La Structure de Notre Passage

Dans sa forme la plus simple, ce chapitre d’Exode est divisé en dans deux parties : (1) Un Appel Divin et la Ratification de l’Alliance (versets 1-11) et (2) Un Appel Divin et l’Enregistrement de l’Alliance (versets 12-18).

La première et seconde partie de ce chapitre sont similaires en ce que toutes les deux commencent avec l’appel de Dieu (« Monte vers Moi », vs. 1,12). Le premier appel inclut Moïse, Aaron, Nadab, et Abihou, et soixante-dix des anciens d’Israël. Le second appel est seulement pour Moïse. Les deux parties finissent aussi de la même manière. La première finit avec une description de la révélation de Dieu, comme elle est vue par les anciens. La deuxième finit avec une description de Dieu comme elle est vue par les Israélites au camp.

L’Appel à la Vénération et la Confirmation de l’Alliance

L’appel de Dieu aux anciens de « monter vers Lui », avec Moïse, Aaron Nadab et Abihou,61 dans les versets 1 et 2, fait deux distinctions très importantes. La première, elle distingue clairement Dieu des Israélites, avec qui Il fait cette alliance. Certaines alliances furent faites d’égal à égal, telles que celles entre Isaac et Abimélek (Gen. 26) et entre Jacob et Laban (Gen. 31). D’autres, connues comme traités suzeraineté-vassaux (roi et sujet), n’étaient pas entre égaux. L’alliance avec Moïse est de ce dernier genre. Dieu distingua clairement entre Lui-même et Ses sujets de trois façons :

(1) Il initia l’alliance. Il sortit Israël d’Egypte, Il déclara l’alliance, et Il invita les soixante-dix anciens de monter vers Lui.

(2) Dieu invita les soixante-dix anciens à venir pour Le vénérer (24:1). La vénération n’est pas faite entre égaux. L’inférieur vénère toujours l’être supérieur.

(3) Dieu invita les anciens à le vénérer « de loin » (v. 1), ne permettant qu’à Moïse de s’approcher de Lui. Pendant que les dirigeants d’Israël devaient garder leur distance, la nation, tout le reste de la nation, dut rester encore plus loin. Dieu est l’Etre supérieur qui institua cette alliance avec Israël.

Il n’y a non seulement une distinction faite entre les Israélites et Dieu, mais aussi une distinction faite entre les Israélites eux-mêmes. Les plus éloignés étaient la nation dans sa totalité, qui était au pied de la montagne, au camp. Des limites durent être construites pour empêcher le peuple de monter sur la montagne sous peine d’être mis à mort (19:12-13). Les soixante-dix dirigeants d’Israël furent permis de s’approcher plus près de Dieu (24:1), mais seul Moïse pouvait approcher Dieu comme il l’a fait (24:2). Les mêmes distinctions sont faites dans le tabernacle, où les prêtres avaient un plus grand accès à Dieu que le peuple, et seul le grand-prêtre pouvait entrer dans le lieu très-saint, une fois par an. De telles distinctions sont abolies dans la nouvelle alliance.

La réponse à cette invitation divine est enregistrée dans les versets 3-8, où nous voyons Moïse prendre l’initiative de faire les préparations pour la vénération de Dieu sur la montagne. Il devrait être clair d’après le contexte que Moïse comprenait que l’alliance que Dieu faisait avec Israël avait besoin d’être ratifiée par la nation. Il semble apparent aussi que les 75 dirigeants (70 anciens, Nadab et Abihou, Aaron, Moïse, et son servant Josué) étaient des représentants qui agissaient au nom de toute la nation. Ceux-ci étaient aussi les dirigeants de la nation qui allaient aussi enseigner, interpréter et appliquer la Loi que Dieu donnait à Israël.

Deux fois dans ces versets (vs. 3,7), les Israélites se sont verbalement engagés à obéir cette alliance. Comme si ce n’était pas assez, ils avaient auparavant dit les mêmes paroles, dans le chapitre 19, verset 8. Beaucoup de soin a été prit pour communiquer clairement les conditions de l’alliance, pendant une longue période, pour que cet engagement verbal soit basé sur une compréhension claire des conditions de l’alliance. Dieu parla clairement, écouté par les Israélites (19:9 ; 20:18-19), et plusieurs fois à travers Moïse (19:3-7,10-15,20-25). Moïse transmit le contenu du « livre de l’alliance » aux Israélites, que le peuple s’engagea à respecter (24:3). Puis, Moïse mit par écrit le « livre de l’alliance » (24:4), qu’il lut plus tard aux Israélites, et une fois encore ils s’engagèrent à la respecter (24:7). Finalement, Dieu écrira Lui-même l’alliance sur de la pierre, et la fera mettre dans le coffre sacré, pour qu’Israël ne l’oublie pas. L’engagement que la nation Israël prit ici dans le chapitre 24 en est un qui est basé sur une compréhension claire et nette de l’alliance qui fut mise devant eux.

Puisque les Israélites avaient verbalement ratifié cette alliance, Moïse procéda avec le processus de ratification, que nous avons préalablement vu dans le Livre de Genèse, avec l’usage de symboles et de représentants. Symboliquement, Moïse offrit des sacrifices à alliance (note : Ces derniers ne furent pas des offrandes pour les péchés), faisant un autel avec douze piliers pour les douze tribus d’Israël. L’autel fut aspergé du sang des sacrifices ainsi que le peuple, liant ainsi le peuple avec les sacrifices à l’alliance. Israël avait vraiment ratifié l’alliance que Dieu donna à travers Moïse.

Le repas de l’alliance, mangé par les 75 dirigeants d’Israël en présence de Dieu, est l’acte final de ratification. Comme Dieu les avait appelés dans les versets 1 et 2, maintenant Moïse (assisté par Josué) et Aaron, Nadab et Abihou, et les 70 anciens montèrent sur la montagne sacrée. Ici, nous sommes dits, ils « virent le Dieu d’Israël » (v. 10), et pourtant Il ne les tua pas (v. 11).

A la vue de la façon dont les alliances étaient faites, il n’est pas inhabituel de voir les dirigeants de la nation Israël mangeant le repas de l’alliance en présence de Dieu, car les deux parties étaient présentes au repas. Ce qui est inhabituel était que les hommes virent Dieu et ne furent pas tués, car voir Dieu était en fait très rare, contrairement à toutes autres manifestations de Dieu dans le Pentateuque (les cinq premiers Livres de la Bible).

Précisément, qu’ont vu ces dirigeants ? Bon, nous savons qu’ils ont vu Dieu. Nous savons aussi que le Dieu qu’ils virent avait des pieds (v. 10). Tout ce qui est décrit, à notre consternation, sont les pieds de Dieu et sous ceux-ci une plateforme de saphyrs en forme de route. Pourquoi notre texte décrit-il seulement les pieds de Dieu et la route sous eux ? On pourrait penser que c’est tout ce qu’une personne pourrait voir, étirée pour voir le visage de Dieu,62 puisque la plupart de ceux qui eurent de telles visions de Dieu, tombèrent devant Lui de terreur et d’humilité (Ezec. 1:28 ; Apocalypse 1:17). Je crois qu’il y a cependant une autre explication.

Il y a deux autres textes qui décrivent Dieu installé aux cieux, qui sont parallèles à la description de Dieu dans le chapitre 24 d’Exode, et qui sert donc comme commentaire à notre passage :

« Je vis soudain un vent de tempête venant du nord qui poussait devant lui un énorme nuage sillonné d'éclairs. Ce nuage était entouré d'une clarté éblouissante. En son centre, il y avait l'éclat d'un métal au milieu du feu…

Au-dessus de la tête de ces êtres vivants s'étendait quelque chose qui ressemblait à une étendue céleste et qui avait l'éclat éblouissant du cristal.

   Sous cette étendue, ils tendaient leurs ailes jusqu'à toucher celles de leurs voisins, et chacun en avait deux qui lui couvraient le corps.

   Quand ils se déplaçaient, j'entendais le bruit de leurs ailes, un bruit semblable au grondement de grosses eaux ou à la voix du Tout-Puissant, c'était un bruit de grand tumulte comme celui d'un campement guerrier. Quand ils s'arrêtaient, ils abaissaient leurs ailes.

   Alors une voix retentit au-dessus de l'étendue céleste qui surplombait leur tête.

   Par-dessus cette étendue apparaissait comme une pierre de saphir qui avait la forme d'un trône, et au-dessus de ce qui ressemblait à un trône, au point le plus élevé, se tenait un être ayant l'aspect d'un homme.

   Je vis que la partie supérieure de son corps, au-dessus de ce qui ressemblait à sa taille, avait l'éclat étincelant de l'airain et l'aspect du feu tout autour, et la partie inférieure semblait comme baignée de feu; elle était inondée de clarté.

   La clarté qui l'environnait avait l'aspect de l'arc-en-ciel qui resplendit dans les nuées en un jour de pluie. C'est ainsi que m'apparut ce qui ressemblait à la gloire de l'Eternel. A cette vue, je tombai le visage contre terre, et j'entendis quelqu'un me parler. » (Ezec. 1:4,22-28)

« Après cela, je vis une porte ouverte dans le ciel. Et la voix que j'avais entendu me parler au début et qui résonnait comme une trompette me dit:
   ---Monte ici, et je te montrerai ce qui doit arriver après cela.

  A l'instant, l'Esprit se saisit de moi. Et voici: il y avait un trône dans le ciel. Et sur ce trône quelqu'un siégeait.

  Celui qui siégeait avait l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine. Un arc-en-ciel entourait le trône, brillant comme l'émeraude.

  Autour du trône se trouvaient vingt-quatre trônes. Et sur ces trônes siégeaient vingt-quatre vieillards[b]. Ils étaient vêtus de blanc, et portaient des couronnes d'or sur la tête.

  Du trône jaillissaient des éclairs, des voix et des coups de tonnerre. Devant le trône brûlaient sept flambeaux ardents, qui sont les sept esprits de Dieu.

  Devant le trône s'étendait comme une mer de verre, transparente comme du cristal. Au milieu du trône et tout autour se tenaient quatre êtres vivants entièrement couverts d'yeux, devant et derrière. » (Apocalypse 4:1-6)

Les similarités de ces descriptions me semblent frappantes. Le nuage et les éclairs d’Ezéchiel 1:4 (Apocalypse 4:5) nous ramènent à la description de la révélation de Dieu sur le Mt. Sinaï dans Exode 19:16. A la fois, dans Ezéchiel (1:22,25-26) et Apocalypse (4:6) il y a un sol d’une couleur émeraude, sur lequel le trône de Dieu se tient, très semblable à la route de couleur saphir dans Exode 24:10. Dans la description d’Ezéchiel (1:26), ce sol clair comme du cristal est au-dessus des têtes de quatre êtres vivants (1:22,25). Dans les deux, Ezéchiel (1:26) et Apocalypse (5:1),63 tout comme dans Exode (24:10), Celui qui est assit sur le trône apparaît avec des caractéristiques humaines.

Je comprends donc que la révélation de Dieu dans chacun de ces trois passages est similaire mais que Dieu est progressivement plus intimement révélé, et d’une perspective un peu différente. Je crois que les anciens d’Israël (Exode 24) virent Dieu assit sur le trône bien au-dessus d’eux, qui étaient au-dessous du sol de cristal, Le regardant à travers ce sol. Ils n’auraient ainsi vu que les pieds du Dieu qui était assit, puisque le trône aurait obscurcit le reste de Son corps. Puisque le sol était clair comme du cristal, ils pouvaient voir Dieu au-dessus d’eux à travers le sol, avec le trône sur le sol, et Dieu sur le trône. La vision d’Ezéchiel décrit Dieu assit sur une étendue de cristal, au-dessus des têtes des quatre êtres vivants, mais plus de Lui fut visible. Ainsi, Ezéchiel avait dû être plus près, peut-être plus élevé et regardant le trône de Dieu d’un angle différent. Jean, d’un autre coté, voit Dieu assit « des cieux », donc sa vue de Dieu n’est pas restreinte. Plus tard, ceux qui verront Dieu, verront plus de Lui.

La vue distante de Dieu pourrait expliquer pourquoi nous ne lisons rien de la peur des anciens (peut-être seulement de l’étonnement). Cela aide aussi à expliquer pourquoi Moïse demanderait plus tard à voir Dieu, comme s’il ne L’avait pas vu auparavant (Exode 33:17-23). J’ai entendu des gens dire qu’ils « avaient vu » le président à Washington. Cela peut être vrai dans beaucoup de sens. Nous pouvons « voir » le dos du président avec des jumelles, quand il est assit dans son bureau ovale ou nous pourrions le « voir » depuis l’autre coté du bureau de ce bureau ovale. Dans les deux cas, nous avons vu le président, bien que dans cette dernière instance nous l’ayons vu bien plus intimement. Je crois que les anciens d’Israël n’ont pas vu Dieu aussi intimement qu’Ezéchiel et Jean, mais ils L’ont quand même vu. Les derniers passages aident à ajouter quelques détails manquants.

Les versets 1-11 nous informent que l’alliance avec Moïse fut ratifiée, tout comme les anciens traités le furent. L’alliance avec Moïse est donc maintenant en place.

L’Appel de Moïse de Monter et les Tables de la Loi (24:12-18)

Le deuxième « appel de monter » est donné dans le verset 12, appelant Moïse seul, à monter en haut du Mt. Sinaï. C’est dans le but de lui donner les commandements écrits sur la pierre par le doigt de Dieu (24:12). C’est aussi dans le but de révéler à Moïse le « modèle céleste » et les plans du tabernacle et de ses ustensiles :

« Je te montrerai le modèle du tabernacle et de tous les ustensiles qu'il contiendra, et vous exécuterez tout exactement selon ce modèle. » (Exode 25:9)

« Au désert, nos ancêtres avaient avec eux la tente qui contenait le traité de l'alliance et que Dieu avait ordonné à Moïse de construire d'après le modèle qu'il lui avait montré. » (Actes 7:44)

« Or, voici le point capital de ce que nous sommes en train de dire: nous avons bien un grand-prêtre comme celui-ci, qui siège dans le ciel à la droite du trône du Dieu suprême.

   Il y accomplit le service du grand-prêtre dans le sanctuaire, c'est-à-dire dans le véritable tabernacle, dressé non par des hommes, mais par le Seigneur…

S'il était sur terre, il ne serait même pas prêtre. En effet, ceux qui présentent les offrandes conformément à la Loi sont déjà là.

   Ils sont au service d'un sanctuaire qui n'est qu'une image, que l'ombre du sanctuaire céleste. Moïse en a été averti au moment où il allait construire le tabernacle: Aie bien soin, lui dit le Seigneur, de faire tout conformément au modèle qui t'a été montré sur la montagne. » (Héb. 8:1-2,4-5)

Du chapitre 25 à la fin du Livre d’Exode, c’est le tabernacle qui est le sujet principal. Je crois que le tabernacle fut conçu par Dieu pour institutionnaliser la manifestation de Sa présence parmi Son peuple à partir de ce moment, comme la montagne a servit pour une seule fois.

Moïse fit les préparations nécessaires pour la montée jusqu’au sommet de la montagne, ce qui indiqua qu’il dut se préparer à être parti pendant quelques temps (ce qui fut le cas). En particulier, Moïse nomma Aaron et Hour pour juger les problèmes qui pourraient surgir en son absence. Ce n’est pas avant bien plus tard (Nombres 11 ; Deut. 1) que le conseil de Jéthro ne fut suivi, pour qu’Aaron et Hour puissent prendre la place de Moïse.

Il semblerait qu’Israël campait au pied du Mt. Sinaï, les anciens quelque part sur la montagne, et que Moïse seul monta jusqu’au sommet. Je doute que ce soit le cas, pour plusieurs raisons. Quelques temps a dû passer entre le repas de l’alliance des versets 9-11 et l’ascension de la montagne par Moïse. Un deuxième appel de Dieu fut fait au verset 12. Moïse dit aux anciens « attendez ici » (v. 14), mais le « ici » semble avoir été le camp de base des Israélites.

Pendant six jours Moïse attendit, et le septième Dieu l’appela vers Lui dans le nuage.64 Une fois encore, le septième jour est séparé des autres six. Les quarante jours de l’absence de Moïse fournit un test, un qu’Israël loupa (chapitre 32).

La surprise de la révélation de Dieu aux anciens d’Israël fut que Dieu ne les tua pas. La surprise de la révélation de Dieu à Moïse fut qu’elle est décrite du point de vue des Israélites, au camp de base, plutôt que de Moïse lui-même.

« Moïse pénétra dans la nuée et monta plus haut sur la montagne. Il y demeura quarante jours et quarante nuits. » (Exode 24:17)

Admettez-le maintenant, ne préféreriez-vous pas voir ce que Moïse vit au sommet de cette montagne, au lieu d’avoir un rapport de ce que les Israélites virent d’en-bas ? Alors pourquoi est-ce que Moïse ne nous a pas donné un récit de ce qu’il vit de ses propres yeux ? Je crois qu’il y avait une paire de raisons qui sont dignes de notre considération.

Premièrement, nous devons nous souvenir que Moïse était un homme très humble (Nom. 12:3), un homme qui n’avait pas l’intention de rendre son expérience prestigieuse. Pour cela, Moïse était un individu rare. Combien de livres ont été écrits par des hommes et des femmes, s’éternisant sur leurs propres descriptions d’expérience inhabituelles. Malheureusement, beaucoup de Chrétiens se font aussi attraper dans la commercialisation de leurs expériences. Les paroles de Paul aux Colossiens peuvent être liées à ce problème :

« Ne vous laissez pas condamner par ces gens qui prennent plaisir à s'humilier et à s'adonner à un «culte des anges». Ils se livrent à leurs visions, ils s'enflent d'orgueil sans raison, poussés par leurs pensées tout humaines. » (Col. 2:18)

Deuxièmement, je doute beaucoup que Moïse puisse avoir décrit ce qu’il vit, même s’il l’avait voulu. J’ai trouvé ce verset intéressant pendant mon étude cette semaine, qui est lié à ce sujet :

« De même, nous distinguons les «corps» des astres de ceux des créatures terrestres; chacun d'entre eux a son aspect propre. » (1 Cor. 15:40)

Les corps des astres sont tels que les hommes simplement ne peuvent les comprendre :

« Mais, comme le dit l'Ecriture, il s'agit de
      ce que l'œil n'a pas vu
      et que l'oreille n'a pas entendu,
      ce que l'esprit humain n'a jamais soupçonné,
      mais que Dieu tient en réserve pour ceux qui l'aiment. » (1 Cor. 2:9 ; Ésaïe  64:4 ; 65:17)

En conséquences, Paul appelle de telles choses célestes indescriptibles :

« Je sais seulement que cet homme --- dans son corps ou hors de son corps, je ne sais, Dieu le sait ---

   a été enlevé au paradis et qu'il a entendu des paroles qu'on ne peut pas répéter parce qu'il n'est pas permis à un homme de les dire. » (2 Cor. 12:3-4)

Quand les Ecritures, Ancien et Nouveau Testament, parlent de choses glorieuses des cieux, elles utilisent des expressions comme « ressemblaient à » (Ezec. 1 ; Apocalypse 4), parce que de telles choses ne pouvaient être décrites seulement qu’en comparaison aux choses précieuses et magnifiques que nous connaissons, qui n’arrivaient même pas à la cheville des trésors des cieux.

Tous les deux, Moïse et Paul s’abstiennent d’essayer de décrire pour les hommes, les gloires des cieux qu’ils ont vues, car c’est une tache impossible. Ils résistent aussi de concentrer l’attention des hommes sur eux-mêmes, quand leur vision et expérience ne sont que le produit de la grâce de Dieu.

Conclusion

La ratification de l’alliance avec Moïse avait beaucoup d’importance pour les Israélites de ces jours. Cela voulait dire qu’il y avait maintenant une façon pour Dieu de s’identifier avec Israël, comme étant Son peuple. A cause de cela, le tabernacle pouvait être construit et la gloire de Dieu qui fut une fois manifestée au sommet du Mt. Sinaï pouvait maintenant descendre dans cette maison :

« La nuée enveloppa la tente de la Rencontre et la gloire de l'Eternel remplit le tabernacle. » (Exode 40:34)

Pour les Israélites des temps d’après, c’était un grand réconfort de savoir que Dieu avait établi une relation unique avec la nation Israël, et que même quand la nation péchait et souffrait la discipline de Dieu, leur futur était assuré, car Dieu s’était engagé à Son peuple. Même quelques jours plus tard, quand les Israélites vénèreraient le veau d’or, Moïse pourrait apparaître à Dieu à cause des promesses de Son alliance.65

L’alliance avec Moïse définit clairement la relation d’Israël avec Dieu, et ce qui était attendu de chaque Israélite. L’alliance énonçait aussi les conséquences de l’obéissance ainsi que de la désobéissance. Israël pourrait toujours savoir où ils se tenaient avec Dieu. L’alliance était la clé pour comprendre l’histoire d’Israël, tout au long des temps de l’Ancien Testament.

Toutes les deux, l’alliance avec Moïse à laquelle Israël se soumit dans Exode 24, et la nouvelle alliance à laquelle chaque Chrétien doit se soumettre, sont des alliances. Ainsi, l’application de ce texte provient de la similarité des deux alliances.

(1) La nouvelle alliance, comme l’ancienne alliance, doit être ratifiée, pour que ses bénéfices puissent être obtenus. Le 24ème chapitre d’Exode nous informe qu’Israël n’a pas accepté à la légère l’alliance, les Israélites l’ont ratifiée solennellement. Ils ont ratifié verbalement l’alliance, plusieurs fois. Ils participèrent aux sacrifices, et par l’intermédiaire de leurs représentants, ils partagèrent le repas de l’alliance.

L’Evangile du Nouveau Testament est la nouvelle que Dieu a fournit un nouveau moyen de se lier avec les hommes, par la nouvelle alliance, l’alliance qui fut achevée en saupoudrant le sang de Christ. Le Livre d’Hébreux passe beaucoup de temps à exposer les similarités et les différences entre les deux alliances. Le point ici est que les Evangiles sont le message d’une alliance que les hommes peuvent faire avec Dieu. La ratification de cette alliance est un évènement solennel, et un qui exige une décision ferme. Paul explique le processus de ratification dans le Livre de Romains :

« Que dit-elle donc?
      La Parole de Dieu est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur
   Cette Parole est celle de la foi, et c'est celle que nous annonçons.

   En effet, si de ta bouche, tu déclares que Jésus est Seigneur et si dans ton cœur, tu crois que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé,

   car celui qui croit dans son cœur, Dieu le déclare juste; celui qui affirme de sa bouche, Dieu le sauve. » (Romains 10:8-10)

Il y a beaucoup de gens qui pensent qu’ils sont Chrétiens parce qu’ils savent que Christ mourut pour les pécheurs. Certains croient qu’ils Lui font confiance. Mais j’ai bien peur qu’il y ait aussi ceux qui connaissent cette alliance (Paul dit dans le texte ci-dessus qu’elle est près de nous) mais ils ne se sont jamais engagés, par la foi et la confession, que Dieu exige de ceux qui veulent faire parti de Son alliance. La nouvelle alliance, tout comme l’ancienne, doit être ratifiée. Sans ratification, l’alliance n’existe pas.

Il y a ceux qui diront, « ma relation avec Dieu est très privée, quelque chose uniquement entre Dieu et moi. » Bien sûr, la relation de Dieu avec une personne est une chose très personnelle, mais c’est une relation basée sur les conditions très claires de l’alliance que Dieu nous a offerte. Nous ne pouvons pas approcher Dieu sous nos conditions, mais seulement sous Ses conditions, celles de Sa nouvelle alliance.

(2) La nouvelle alliance, comme l’ancienne, doit être communiquée clairement, pour que les hommes puissent faire un choix basé sur une compréhension adéquate de l’engagement exigé. Si nous sommes impressionnés avec la façon décisive dont Israël ratifia l’alliance, nous devrions aussi être impressionnés avec la clarté et la fréquence avec laquelle l’alliance fut communiquée de Dieu aux hommes.

Moïse fut l’instrument de Dieu, le médiateur, de l’ancienne alliance. A plusieurs reprises, il monta et descendit la montagne sacrée. Il rapporta les paroles de Dieu, à la fois oralement et par écrit. L’ancienne alliance n’aurait put être transmise plus clairement. L’engagement qu’Israël prit fut basé sur une compréhension claire du résultat.

L’évangélisme est la tâche de communiquer l’Evangile, la bonne nouvelle qu’une nouvelle alliance a été conclue par Dieu Lui-même, en la personne et le travail de Jésus Christ sur la croix du Calvaire. La façon comment l’Evangile est transmit aujourd’hui, vous penseriez qu’il pourrait être obtenu avec un bon de réduction, plutôt que d’être quelque chose de grande valeur obtenue par un engagement solennel. Nous avons commercialisé l’Evangile. Nous n’avons pas annoncé l’Evangile comme la parole de Dieu. Nous l’avons déprécié, l’avons modifié pour accommoder les hommes, plutôt que de représenter Dieu.

Quand Paul parle de sa proclamation de l’Evangile, il le fait en termes qui sont seyants pour une alliance de la plus grande valeur et importance :

« De plus, quand je suis arrivé chez vous, je me sentais bien faible et je tremblais de crainte.

   Mon enseignement et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la «sagesse», mais sur une action manifeste de la puissance de l'Esprit.

   Ainsi votre foi a été fondée, non sur la «sagesse» humaine, mais sur la puissance de Dieu. » (1 Cor. 2:3-5)

« En tout cas nous, nous ne sommes pas comme tant d'autres qui accommodent la Parole de Dieu pour en tirer profit. C'est avec des intentions pures, de la part de Dieu, dans l'union avec le Christ que nous annonçons la Parole. » (2 Cor. 2:17)

« Ainsi, puisque tel est le ministère que Dieu nous a confié dans sa bonté, nous ne perdons pas courage.

  Nous rejetons les intrigues et les procédés indignes. Nous ne recourons pas à la ruse et nous ne falsifions pas la Parole de Dieu. Au contraire, en faisant connaître la vérité, nous nous en remettons devant Dieu au jugement de tout homme. » (2 Cor. 4:1-2)

Proclamons l’Evangile, l’offre de la nouvelle alliance, d’une façon qui est digne de cette alliance, et du Dieu qui appela les hommes à faire un engagement avec Lui par ce moyen.

(3) La nouvelle alliance n’exige pas seulement engagement et communication, mais commémoration. Quand le Seigneur fut prêt à aller à la croix, Il partagea un repas d’alliance avec Ses disciples et institua une commémoration de la nouvelle alliance que l’église fut ordonnée de suivre (Luc 22:14-20 ; 1 Cor. 11:23-34). Ne pas commémorer la nouvelle alliance ou le faire d’une façon inappropriée a des conséquences graves. Due à la mauvaise conduite à la commémoration de la nouvelle alliance, certains furent malades et certains moururent (1 Cor. 11:30). Ceux qui volontairement et continuellement péchaient ne furent pas invités à la table (1 Cor. 5).

Si notre estimation de la valeur de la nouvelle alliance devait être mesurée par l’ardeur et la fréquence avec lesquelles nous commémorons la Communion, j’ai bien peur que nous devrions être effrayés de faire face à Dieu qui a fait cette alliance avec nous.

Alors, engageons-nous à cette alliance (salut personnel), communiquons la clairement aux hommes (évangélisme), et commémorons la souvent et ardemment.


61 Nadab and Abihu (24:1) were the sons of Aaron (Exod. 6:23), and were also those who died because they offered up “strange fire” (Lev. 10:1-2). The fact that these two were named is significant. First, it points out the integrity of the Scriptures. Secondly, it warns us that even men who may have been godly, at least those who have had the privilege of seeing God in an unusual way are still very capable of falling into serious sin. Let those who would rest on the laurels take warning (cf. 1 Cor. 10:12).

62 “At first sight, this is a contradiction of Exodus 33:20. But it will be remembered that even there Moses was to be allowed to see God’s ‘back’ (33:28). In this verse [10] it is equally stressed that the elders did not dare raise their eyes above His footstool. Naturally, there is deep spiritual truth in these anthropomorphic metaphors, a truth which finds expression in Moses’ hiding of his own face (Ex. 3:6) and Isaiah’s cry (Is. 6:5). No mortal man can bear to see the full splendour of God; it is only in Christ that we can see Him mirrored (Heb. 1:3).” R. Alan Cole, Exodus (Downers Grove: InterVarsity Press, 1973), pp. 186-187.

63 In Revelation 4:2-3, the One sitting on the throne is described as being “jasper-like” in appearance, but in 5:1, He has a book in His right hand.

64 Whether this week of waiting is included in the 40 days and nights Moses spent on the mountain (24:18), I am not certain. He will again spend another 40 days and nights when he returns for the second set of stone tablets (Exod. 34:28).

65 It is significant, however, that Moses appealed to the Abrahamic Covenant, not the Mosaic (cf. Exod. 32:11-14).

25. Le Rejet de Dieu et la Révélation de l'Homme (Exode 32:1-14)

Introduction66

Il y a quelques semaines, notre nation dans sa totalité partagea la douleur de l’explosion de la navette spatiale, Challenger. Ce fut le pire désastre de l’histoire du program spatial américain. Cette tragédie choqua les gens autour du monde. Elle précipita aussi une enquête intense pour déterminer la cause de l’accident. NASA et le public américain voulaient savoir comment un tel désastre a pu arriver avec tant d’expertise scientifique, tant de contrôle de sécurité, et tant de talent dévoué impliqué. Initialement, l’enquête se concentra sur le physique et le mécanique. Le fond de l’océan fut examiné et des morceaux de débris furent ramenés à la surface et soigneusement étudiés. En examinant des photos du lancement, l’attention tourna rapidement vers les joints qui furent utilisés entre les sections du réservoir principal de carburant de la fusée.

Cependant après quelques temps, l’enquête se tourna de plus en plus vers le facteur humain. Pourquoi les avertissements des chefs scientifiques et des ingénieurs à propos des dangers de lancer la fusée par temps froid, ont-ils été ignorés ? Qu’est-ce qui a empêché ce lancement d’être annulé ? Combien de parts les considérations politiques et économique ont-elles jouées ? Dans l’analyse finale je crois qu’il en sera conclu que bien qu’il y eut des problèmes mécaniques, ce fut une erreur humaine qui contribua principalement à ce désastre.

L’enquête de la tragédie de la navette spatiale aura sans aucun doute des résultats très positifs. Non seulement des problèmes mécaniques, potentiels ou réels, seront identifiés et corrigés, mais les erreurs humaines qui menèrent à la tragédie seront aussi identifiées. A la fin, l’enquête résultant de ce désastre pourrait sauver beaucoup de vies et améliorer la conquête de l’espace de l’homme.

Exode 32-34 est le rapport de Dieu sur un désastre de proportions encore plus grandes. Comme le lancer de Challenger, il avait commence avec beaucoup d’espoir et d’exaltation. Comme la tragédie de Challenger, il finit dans l’horreur à la perte de vies et en se demandant comment un tel désastre avait pu arriver. Ce ne fut pas le défaut d’un joint, mais celui d’une alliance que notre passage décrit. Et pendant que l’alliance avait ses faiblesses, ce fut finalement l’erreur humaine qui fut blâmée.

Un certain nombre de commentateurs qui ont étudié notre texte du chapitre 32 d’Exode ont fait remarquer le fait qu’un des péchés principaux d’Israël ici était celui de l’impatience. Je ne suis pas d’accord. Ce ne fut pas l’impatience d’Israël qui fut condamnée ici, mais son idolâtrie. L’idolâtrie est un péché, que nous pourrions penser, est loin du Christianisme du 20ème siècle. Je diffère de cette pensée. L’idolâtrie de nos jours ne diffère que par la forme de celle que nous voyons dans les anciens temps d'Israël de notre texte. Une enquête plus détaillée de cette tragédie de l’histoire d’Israël améliorera grandement notre compréhension de l’alliance qui a juste été conclue et brisée. Elle nous permettra de comprendre pourquoi l’alliance avec Moïse ne peut sauver ou sanctifier les hommes. Et elle nous permettra de voir comment nous faisons de choses nos dieux aujourd’hui, même dans l’église de notre Seigneur Jésus Christ. Alors, faisons bien attention aux avertissements de ce texte pour nous. Et apprenons la leçon de ce malheur, pour que des futures tragédies de ce genre ne nous arrivent pas.

L’Idolâtrie d’Israël (32:1-6)

Les chapitres 1-17 du Livre d’Exode nous ont amenés de l’esclavage d’Israël en Egypte à leur campement au pied du mont Sinaï, un séjour qui dura plus de six mois.67 Les chapitres 18 jusqu'à la fin du Livre d’Exode traitent avec l’expérience d’Israël à Sinaï. Les chapitres 19-24 concentrent sur la révélation et la ratification de l’alliance avec Moïse. Les chapitres 25-31 et 35-40 traitent avec les plans et la construction du tabernacle, ainsi que ses ustensiles. Les chapitre 25-31 contiennent les plans du tabernacle et ses ustensiles. Ceux-ci furent donnés à Moïse pendant la période des 40 jours quand il était sur la montagne. Moïse vit aussi le sanctuaire céleste, le modèle d’après lequel le tabernacle devait être construit (25:9,40 ; Actes 7:44 ; Héb. 8:2,5). Les chapitres 35-40 décrivent la construction du tabernacle, atteignant son point culminant par la présence de Dieu manifestée dans le tabernacle (40:34).

Les chapitres 32-34 séparent les plans pour le tabernacle du rapport de sa construction. Il y a une raison très importante pour cela, nous la verrons bientôt. Il est très important de se rappeler que quelques-uns des évènements des chapitres 25-31 arrivent simultanément avec d’autres des chapitres 32-34. C’est à dire, pendant que Dieu et Moïse discutent la construction du tabernacle, les Israélites et Aaron se préparent pour la construction du veau d’or.

En termes de temps, le chapitre 24 d’Exode décrit les évènements qui fournissent une toile de fond historique pour les chapitres 32-34. Seulement des jours ont passé depuis que Dieu a parlé de la montagne, donnant ce commandement à Israël :

« Tu n'auras pas d'autre dieu que moi.

   Tu ne te feras pas d'idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre.

   Tu ne te prosterneras pas devant de telles idoles et tu ne leur rendras pas de culte, car moi, l'Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival: je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu'à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent. » (Exode 20:3-5)

« Vous ne m'associerez aucune divinité, vous ne vous fabriquerez aucune idole en argent ou en or. » (Exode 20:23)

A ces commandements, ainsi qu’à tous les autres, Israël affirma à plusieurs reprises,

« ---Nous ferons tout ce que l'Eternel a dit. » (Exode 24:3 ; 24:7 ; 19:8)

Le chapitre 32 est écrit pour créer un impact émotionnel sur le lecteur. Nous sommes totalement surpris par la négligence flagrante pour l’alliance qu’Israël avait juste conclue. Nous sommes choqués par l’idolâtrie qui est une violation évidente du commandement de Dieu. Nous sommes désorientés par la manière dont les choses tournèrent, si mal, si rapidement, et qu’Aaron ne semble n’avoir offert aucun mot, ni aucun moment d’hésitation. Comment pouvons-nous expliquer une telle tournure des évènements ? Comment pouvaient ceux qui s’étaient engagés si fanatiquement à respecter l’alliance que Dieu avait faite, soudainement la rejeter, pas d’une action indirecte, mais d’une action hardie de rébellion ?

Il y a plusieurs observations essentielles qui doivent être faites de ce texte avant que les réponses à nos questions puissent être trouvées. Ces observations ont rapport aux faits du cas. Nos trouvailles, nos conclusions (ou interprétations) doivent être basées sur ces faits :

(1) Le péché des Israélites arriva très vite après que l’alliance avec Moïse fut ratifiée dans le chapitre 24 d’Exode – plus vite, en fait que les 40 jours. Moïse avait préparé le peuple pour lui d’être absent pendant quelques temps,68 et une partie des quarante jours avait passé. Je crois qu’une bonne partie des quarante jours n’aurait pu être passé avant que le peuple d’Israël proposa qu’Aaron crée une idole. Faire cette idole incluait la collection des contributions d’or des Israélites, les fondant, déterminant quelle forme donner à l’idole, faire et ciseler le moule. Puisque Moïse fut absent 40 jours et l’idole fut complétée quand il revint, nous devons conclure qu’un peu moins de 40 jours passèrent quand Israël pratiqua l’idolâtrie.

(2) L’absence de dirigeants est un facteur qui contribua à l’idolâtrie d’Israël. Il y a une relation directe de cause à effet entre l’absence de dirigeants et la pratique de l’idolâtrie. Il est évident que Moïse était absent. Il était sur la montagne avec Dieu, parti pendant 40 jours et 40 nuits (24:18). Son absence donna aux Israélites un prétexte pour agir, et aussi l’opportunité pour le faire (Moïse n’était pas là pour les arrêter). Aaron, bien sûr, était présent, mais il méritait difficilement le titre de leader ici. Les soixante-dix anciens qui mangèrent le repas de l’alliance en présence de Dieu, Qu’ils virent (24:9-11), ne sont même pas mentionnés, et pourtant ils étaient probablement au camp. Pourquoi n’ont-ils pas exercé leurs qualités de chef dans cette situation ? Moïse avait seulement donné à Aaron et Hour l’autorité de remédier aux problèmes (24:14), et le nom même de Hour n’est pas mentionné dans le chapitre 32. Peut-être encore plus intéressant, aucun dirigeant n’est nommé dans le groupe qui voulait une idole. Dans d’autres passages, les dirigeants rebelles sont nommés (Nombres 16:1-3), mais dans notre texte la seule désignation donnée est « le peuple » (32:1,4, 6). L’absence des dirigeants joue un rôle important dans l’idolâtrie d’Israël.

(3) L’hostilité du peuple joue un rôle important dans l’explication du rôle qu’Aaron joua dans le péché d’Israël. La foule qui « se rassembla autour » d’Aaron n’était pas un groupe amical, s’assemblant pour des bavardages à propos du temps et faisant des suggestions désinvoltes. L’expression utilisée ici suggère que c’était une cohue en colère, agressive, dont la présence Aaron percevait comme une menace pour sa sauvegarde, peut-être pour sa vie. Données les actions des Israélites avant et après, Aaron avait probablement le droit de voir cette situation comme une qui était « hasardeuse pour sa santé ».

La même expression qui est traduite « rassembla autour » dans le chapitre 32 d’Exode est exprimée différemment dans le Livre de Nombres, d’une façon qui est très similaire de se rassembler autour d’Aaron dans notre texte :

« Ils s'attroupèrent autour de Moïse et d'Aaron et leur lancèrent:
   ---C'en est assez! C'est la communauté tout entière qui est sainte et l'Eternel est au milieu de nous tous. De quel droit vous mettez-vous au-dessus de la communauté de l'Eternel? » (Nombres 16:3 ; 20:2)

Une personne pourrait difficilement dire que l’assemblée de Nombres 16:2 était un groupe amical. Dans le contexte, le peuple s’était assemblé pour reprocher à Moïse de garder l’autorité de diriger la nation pour lui-même et Aaron. On ne nous dit pas ce que la foule voulait faire, mais l’action de Dieu contre eux suggèrerait que le sujet était en fait sérieux. Le même sens est présent dans cette assemblée du chapitre 32 d’Exode. Aaron fut attaqué. Il capitula, une mauvaise idée, mais il le fit parce qu’il avait peur de cette foule hostile et ce qu’ils pourraient faire s’il ne leur donnait pas ce qu’ils voulaient.

D’autres évidences de l’agressivité et hostilité de la foule est trouvée dans l’expression, « Allons » (Exode 32:1). Je crois que cette expression exprime plus précisément la demande du peuple dans cette forme impérative, quand il dit :

« Quand le peuple s'aperçut que Moïse tardait à redescendre de la montagne, il se rassembla autour d'Aaron et lui dit:
   ---Allons! Fabrique-nous un dieu qui marche devant nous, car Moïse, cet homme qui nous a fait sortir d'Egypte, nous ne savons pas ce qui lui est arrivé. » (Exode 32:1)

Le seul autre endroit dans le Livre d’Exode où ce même sentiment est exprimé est dans le chapitre 12, où Pharaon parlait à Moïse, qu’il n’aimait vraiment pas, mais était impatient qu’il quitte l’Egypte, après la mort de son fils.

« En pleine nuit, le pharaon convoqua Moïse et Aaron et leur dit:
   ---Levez-vous, partez de chez nous, vous et les Israélites, et allez rendre un culte à l'Eternel comme vous l'avez demandé! » (Exode 12:31)

Tout comme Pharaon parla avec autorité là, le peuple parla autoritairement à Aaron. Ils ne demandaient pas une idole, ils en exigeaient une. Pas étonnant qu’Aaron répondit si rapidement, et sans résistance.

(4) Il y a une motivation militaire derrière l’exigence d’Israël d’avoir une idole. Qu’est ce que les Israélite pensaient qu’une idole pourrait faire pour eux ? J’en ai conclu qu’il y avait un facteur militaire plutôt fort ici. Deux fois dans notre texte, l’expression,

« qui nous a fait sortir d'Egypte »

est stipulée, la première fois concernant Moïse (32:1) ; La deuxième, concernant l’idole qui fut faite (32:4). Moïse sortit les Israélites d’Egypte. Cette victoire fut vue comme une victoire militaire sur les armées de Pharaon (Exode 15). L’idole que les Israélites exigeaient était pour servir comme dirigeant de la nation Israël, qui les conduirait à la victoire sur leurs ennemis.

Les Israélites avaient fait face aux Egyptiens et gagné. Ils avaient aussi été opposés par Amalec à Rephidim (Exode 17:8-16). Maintenant, ils devaient faire face à la conquête de Canaan, qui est aussi une question militaire. Je crois que le peuple voulait un symbole physique, un genre de dieu-mascotte, qu’ils pourraient mettre devant eux en entrant dans Canaan. Puisque Moïse n’était pas là pour les mener, leur idole serait leur chef. L’expression « marcher en tête » transmet définitivement l’idée de chef et elle a une connotation militaire :

« L'Eternel votre Dieu, qui marche à votre tête, combattra lui-même pour vous, tout comme il l'a fait pour vous en Egypte --- vous l'avez bien vu --- » (Deut. 1:30 ; Exode 14:19 ; 23:23 ; 32:34)

Si les Israélites ne peuvent pas compter sur Moïse pour les mener à la victoire, alors ils auront un « dieu » qui « sera à leur tête » quand ils marcheront sur le pays de Canaan, pour le posséder.

(5) L’idolâtrie n’est pas quelque chose de nouveau pour les Israélites ; c’est quelque chose qui caractérisa ce peuple depuis le début des temps. L’idolâtrie d’Israël ne devrait pas être vue comme une nouvelle forme de mal, qu’ils ne connaissaient pas. Au lieu de ça, c’était la répétition d’un problème qui avait toujours existé. Ils reprenaient leurs vieilles habitudes :

« ---Maintenant donc, dit Josué, respectez l'Eternel et servez-le de façon irréprochable et avec fidélité. Rejetez les dieux auxquels vos ancêtres rendaient un culte de l'autre côté de l'Euphrate et en Egypte, et rendez un culte à l'Eternel seulement. » (Josué 24:14)

« Quand vous avez offert des sacrifices, des offrandes,
      pendant les quarante ans de votre séjour au désert, était-ce à moi que vous les avez apportés, vous, peuple d'Israël?

   Mais vous avez porté Sikkouth qui était votre roi,
      Kiyoun, votre statue,
      l'étoile de vos dieux
      que vous vous êtes fabriqués. » (Amos 5:25-26 ; Actes 7:43)

« Ils agissent à ton égard comme ils n'ont cessé d'agir envers moi depuis le jour où je les ai fait sortir d'Egypte jusqu'à aujourd'hui: ils m'ont abandonné pour rendre un culte à d'autres dieux. » (1 Sam. 8:8)

Les Demandes d’Israël

Moïse était sur la montagne, loin du camp, assez longtemps pour ce groupe d’Israélites sans nom de conspirer à créer une idole pour représenter Dieu, en désobéissance directe, délibérée au commandement de Dieu interdisant la fabrication d’idoles. Ce peuple approcha Aaron exigeant qu’il leur fasse une idole (littéralement « dieux »).69

Le Consentement d’Aaron

Aaron répondit au « peuple » en leur disant de lui donner leur or. Cette bijouterie en or était sans aucun doute le payement des Egyptiens à Israël (3:21-22 ; 12:35-36). Cet or aurait pu aussi être ce qui avait été offert pour la construction du tabernacle, plutôt que pour l’idole (Exode 25:3). Les Israélites étaient impatients et il semblerait qu’ils agirent précipitamment, spontanément. Les décisions et les actions prises à chaud sont souvent suspectent.

De même il semblerait que ce fut Aaron qui décida d’utiliser un veau ou mieux, un jeune taureau, pour la représentation symbolique de Dieu. Il fondit l’or, moula l’idole et la décora. Quand « le peuple » vit cette idole, ils répondirent,

« ---Voici ton dieu, Israël, qui t'a fait sortir d'Egypte! » (v. 4).

Voyant que les Israélites regardaient la statue comme leur « dieu », Aaron commença à jouer le rôle du prêtre, célébrant cette occasion païenne avec une « vénération » qui imitait les actions de Moïse dans le chapitre 24. Il construisit un autel (32:5), tout comme Moïse avait fait (24:4). Il proclama une fête (un repas d’alliance ?), une « fête pour l’Eternel » (v.5) tout comme il y avait eu un repas sur le Mont Sinaï (24:11). La levée de bonne heure d’Israël indique le zèle avec lequel cette « vénération » était poursuivie. Des sacrifices de communion et des offrandes de paix furent aussi offertes (32:6), tout comme ceux qui avaient été faites dans le chapitre 24 (v.5). Tout le peuple s’assit pour manger et boire.

Il y avait une très grande différence entre la « vénération » du peuple devant le veau d’or et celle des anciens sur la montagne. Le peuple non seulement mangea et but, il « se leva pour se divertir » (32:6). Le terme « divertir » a une connotation immorale, sexuelle. La même expression est utilisée dans Genèse 26:8, où Abimélek

« regardant par la fenêtre, surprit Isaac en train de s'amuser avec Rébecca sa femme. »

Ainsi, cette « vénération » devint une orgie. Ce qui amena la violation probable d’un autre des commandements, l’interdiction de l’adultère.

Quand vous visualisez cet incident dans votre esprit, c’est une scène vile. Ceux qui avaient fanatiquement juré de respecter les commandements de Dieu, indiscutablement les violaient. Ils étaient dans une frénésie ivrogne, vénérant une idole, engageant dans l’indécence sexuelle. Leur vénération n’est que très peu différente de celle des Cananéens, dont les péchés étaient la raison pour leur expulsion du pays (Deut. 9:5). Et pendant qu’ils vénéraient cette idole, derrière et au-delà, Mont Sinaï est toujours couvert de la nuée de la gloire de Dieu, avec Dieu apparaissant comme une colonne de feu (24:17 ; Deut. 9:15). Et pendant que les Israélites supposaient qu’ils avaient la présence de Dieu parmi eux, Dieu donnait les plans pour le tabernacle, par lesquels Dieu manifestera Sa présence parmi le peuple. Quelle ironie tragique !

Indignation Divine et Intervention Humaine (32:7-14)

Les plans du tabernacle furent donnés à Moïse, ainsi que les deux tablettes de pierre, sur lesquelles les commandements étaient écrits par le doigt de Dieu (31:18). Sachant que tout cela avait lieu en l’absence de Moïse, Dieu dit à Moïse de descendre vers le peuple. Avant qu’il ne quitte la présence de Dieu, Dieu diagnostiqua la condition d’Israël, puis menaca du jugement qu’Israël mérite tant.

Dieu donna à Moïse trois descriptions du péché des Israélites. Deux des trois caractérisent le péché que la nation vient juste de commettre. Le troisième terme est concentré sur la racine du problème, la condition spirituelle de la nation qui a produit ces péchés symptomatiques dans le chapitre 32. En vénérant cette idole, Israël a violé l’alliance qu’ils venaient de conclure avec Dieu, et s’est ainsi « corrompu »70. Ils ne sont pas la nation sainte que Dieu avait séparée (19:5-6). De plus, ils « s’étaient détournés bien vite » de la voie que Dieu avait montré qu’ils devaient suivre et vivre, la « voie » déclarée par les commandements. La nation ne s’était pas seulement corrompue par leur désobéissance, ils l’avaient fait bien rapidement. Avec cela, nous devrions tous être vivement d’accord.

La cause de la corruption rapide d’Israël est déclarée par Dieu dans le verset 9 :

« Puis l'Eternel ajouta:
   ---Je constate que ce peuple est un peuple rebelle. »

En un mot, le peuple d’Israël est désobéissant. Par là, entêté, obstiné, et opiniâtre. Littéralement, les Israélites sont « rebelles », un terme qui est fréquemment employé pour identifier la nature pécheresse d’Israël (33:3 ; 34:5,9 ; Deut. 9:6,13 ; 10:16 ; 31:27 ; 2 Chro. 30:8 ; 36:13 ; Ps. 75:5 ; Jér. 17:23 ; Actes 7:51).

Ce que les Israélites ont juste fait (ou sont en train de faire, de la perspective du texte) est le résultat de ce qu’ils sont. Ce que les Israélites sont, ici, n’est pas une chose nouvelle, pas une condition nouvelle. Dieu dit,

« ---Je constate que ce peuple est un peuple rebelle. » (v.9)

Ce qu’Israël est maintenant, Israël a toujours été. Israël n’est pas, juste maintenant, idolâtre, ils l’ont toujours été.

Les paroles de Dieu dans les versets 7-10 reflètent les conséquences du péché – une séparation de Dieu et la menace inquiétante du jugement. Dieu ne parla plus d’Israël comme étant « Son » peuple, mais plutôt comme le peuple de Moïse:

« ---Va, redescends, car ton peuple que tu as fait sortir d'Egypte se conduit très mal. » (Exode 32:7)

A la fois, dans ce que Dieu dit et dans la façon dont Il le dit, le péché d’Israël a mit la nation en grand danger.

Dieu menaça alors d’annihiler la nation tout entière, de les exterminer, et de tout recommencer, de faire une nouvelle nation de Moïse:

« Et maintenant, laisse-moi faire: ma colère s'enflammera contre eux et je les exterminerai. Mais je ferai de toi une grande nation. » (32:10)

Ces paroles posèrent une menace très sérieuse à l’avenir d’Israël. Il semblerait qu’Israël allait être exterminer, et nous devons dire que Dieu aurait été totalement justifié de le faire, du moins, vu le sérieux du péché d’Israël.

Les paroles de Dieu ici avaient pour intention de transmettre le grand danger dans lequel Israël se trouvait. Mais elles avaient aussi pour intention de produire autre chose que la destruction qui n’est pas seulement suggérée par le résultat de l’histoire, mais est aussi sous-entendue par les mots eux-mêmes.

Si Dieu avait eu l’intention de détruire Israël, quelle raison aurait eu Dieu de le dire à Moïse, et puis de le renvoyer vers le peuple ? Dieu parle du jugement à l’avance pour donner une opportunité aux hommes de se repentir. De plus, « Et maintenant, laisse-moi faire», suggère à Moïse que s’il ne Le laissait pas faire, le peuple ne serait pas détruit. La déduction est que si Moïse intercédait pour Israël, Dieu probablement détournerait sa colère de Son peuple.

Finalement, Moïse savait que l’action menacée par Dieu (de détruire Israël) et Son offre à Moïse (de faire de lui une grande nation) aurait été inconsistante avec Son caractère et Son alliance avec Israël. Les Egyptiens auraient pris plaisir du fait que les Israélites étaient détruits, ce qui était précisément ce qu’ils avaient essayé de faire (Exode 1:8-22). Le caractère de Dieu aurait été dégradé, car Dieu n’aurait pas tenu Sa promesse à Abraham, Isaac et Jacob. Le Messie ne pouvait pas venir de Moïse, car il était de la tribu de Levi, alors que le Messie devait venir à travers Juda (comparez Exode 2:1-2 avec Genèse 49:10). Ainsi, les mots que Dieu dit avaient pour intention de pousser Moïse à intercéder pour son peuple, et ainsi d’amener le pardon.

Moïse ne fut jamais plus noble, plus fervent ou plus éloquent qu’il ne fut là. Il prit ses indices des mots que Dieu avait dits et il semble changer Son opinion. Son appel71 utilise plusieurs lignées d’argumentation. Résumées, je crois que l’argument inclut les suivantes :

(1) Les Israélites que Dieu menaça de détruire sont le même peuple que Dieu choisit et sortit d’Egypte. Idolâtres ? Oui, et ils l’étaient quand Dieu les sortit d’Egypte (Amos 5:25-26). Entêtés ? Oui, comme le jour où Dieu les sortit d’Egypte (1 Sam. 8:8). Le peuple d’Israël n’avait pas changé. Ils étaient maintenant ce qu’ils étaient alors.

(2) Les desseins et les promesses de Dieu exigeaient que Dieu finisse ce qu’Il avait commencé. Dieu avait promis à Abraham, Isaac, et Israël qu’Il allait faire une grande nation de leurs descendants, et qu’ils possèderaient le pays de Canaan (v. 13). Le Seigneur avait sortit ce peuple d’Egypte, dans le but de posséder Canaan. Pour Dieu, de ne pas compléter ce qu’Il avait promit et commencé à faire, serait Se renier.

Alors ce n’est pas étonnant que Dieu « changea d’avis » (v. 14). Il sembla qu’il changea d’avis, mais du contexte, nous savons que Dieu tourna simplement sa colère de détruire Son peuple. En réalité, les actions de Dieu ici montrent qu’Il fit ce qu’Il voulait faire. Comme Hyatt le signale, le « changement d’avis de Dieu » en était un auquel nous devions nous attendre :

« Les bases du changement de Yahvé sont triples : (i) Intercession, ici comme dans Amos 7:1-6 ; (ii) La repentance des gens (Jér. 18:3 ; Jonas 3:9) ; Et (iii) la nature compatissante de Yahvé (Juges 2:18 ; Deut. 32:36 ; 2 Sam. 24:16). »72

Conclusion

Il n’y a qu’un seul mot qui décrit les évènements à propos desquels nous venons de lire dans notre texte – incroyable. Avant que « l’encre ait même séché » sur le contrat de l’alliance avec Moïse, Israël l’avait souillée, en dépit des affirmations répétées avec zèle des Israélites qu’ils l’obéiraient. Au même moment que Dieu donnait à Moïse les plans du tabernacle, où Il manifestera Sa présence aux Israélites, les Israélites faisaient une idole, qu’ils espéraient manifesteraient la présence Dieu parmi eux. Pas des années, même pas un mois passa avant que ce plan maléfique fut mis en route.

Comment quelque chose comme ça put arriver ? J’espérais que mon étude de ce texte découvrirait un secret à peine reconnu, qui dévoilerait l’échec d’Israël, et prouverait être la clef de notre propre spiritualité. Le simple fait est, il n’y a aucune vérité cachée. Et cela, je crois, est une des vérités les plus si importantes que nous apprenions de ce texte.

La Base du Problème – la Perversion de l’Homme

Dieu Lui-même diagnostiqua l’échec d’Israël en termes simples et clairs : Israël se corrompit, se détournant du chemin que Dieu avait prescrit à cause d’une maladie commune à l’homme – « le syndrome de l’entêté » ( les théologiens appellent cela « la perversion de l’homme »). Les Israélites comme tous les autres peuples vivants ou ayant vécut, étaient des pécheurs, et étaient donc des gens rebelles, pervertis et entêtés. Donnée cette condition faillible, un péché aussi sérieux que la vénération païenne d’une idole d’or interdite ne devrait pas nous surprendre du tout. Cela ne justifie pas du tout le péché d’Israël, mais ça l’explique.

Si nous prêtons attention à notre propre communauté chrétienne, il y a des dizaines de Chrétiens qui sont soudainement tombés dans le piège du péché. Nous nous tourmentons souvent de telles catastrophes spirituelles, nous demandant comment une personne si sincère, si spirituelle, si dévouée au Seigneur pouvait faire une telle chose. La raison pour un tel péché est la même que celle du péché d’Israël – la perversion. Nous, comme l’Israël de l’ancien temps, sommes obstinés et rebelles. Nous, comme ils l’étaient, pouvons rapidement nous détourner du chemin que Dieu a prescrit, nous corrompant nous-mêmes dans le processus. Nos espérances irréalistes de nous-mêmes et d’autres trahissent notre compréhension d’une des vérités les plus fondamentales de toutes – l’homme est pécheur et mauvais, et sa chute spirituelle peut arriver très vite.

L’Insuffisance de l’Alliance Avec Moïse

L’alliance avec Moïse, ratifiée approximativement un mois avant l’idolâtrie d’Israël d’Exode 32, définie la relation qu’Israël avait avec Dieu. Son Obéissance promettait certaines bénédictions. Désobéissance résultait en des conséquences négatives. Dans l’appel que Moïse fit sur le mont Sinaï pour son peuple, il ne fit pas allusion à l’alliance avec lui, bien que cette alliance était si importante dans l’histoire d’Israël et dans le Livre d’Exode. Pourquoi l’alliance avec Moïse n’est-elle pas la base pour l’intervention de Moïse pour son peuple ? La raison est que l’alliance avec Moïse est capable de condamner le péché, mais pas d’y remédier.

Je crois que l’échec soudain des Israélites sert à un but extrêmement important dans la révélation progressive de l’Ancien Testament. Il sert à nous montrer, comme cela l’a fait aux Israélites, qu’il n’y avait aucun moyen que la promesse de l’alliance avec Abraham pouvait être accomplie par l’obéissance d’Israël à l’alliance avec Moïse. Il n’y avait rien de vraiment mal avec l’alliance avec Moïse; le problème était avec les Israélites. L’alliance pouvait promettre des bénédictions à ceux qui l’obéiraient, mais pas de cure pour ceux qui ne lui obéiraient pas. Etant donné leur dépravation, leur entêtement, leur esprit de rébellion, il n’y avait aucun espoir qu’ils pourraient un jour obéir la Loi et obtenir les bénédictions que Dieu avait promises à Abraham, d’Isaac et Jacob. Comme Paul dit des siècles plus tard,

« Cependant, nous avons compris que l'on est déclaré juste devant Dieu, non parce que l'on accomplit les œuvres que commande la Loi, mais uniquement par la foi en Jésus-Christ. C'est pourquoi nous avons, nous aussi, placé notre confiance en Jésus-Christ pour être déclarés justes par la foi et non parce que nous aurions accompli ce qu'ordonne la Loi. Car, comme le dit l'Ecriture: Personne ne sera déclaré juste devant Dieu parce qu'il aura accompli ce qu'ordonne la Loi.» (Gal. 2:16)

« En effet, ceux qui comptent sur leur obéissance à la Loi tombent sous le coup de la malédiction, car il est écrit: Maudit soit l'homme qui n'obéit pas continuellement à tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi. » (Gal. 3:10)

Franchement dit, la loi ne peut que condamner, elle ne peut pas sauver. Ainsi, quand Moïse discuta avec Dieu, plaidant avec Lui de ne pas détruire les Israélites comme Il l’avait menacé, il ne fit pas son appel basé de Son alliance avec lui, juste conclue ; il fit appel à l’alliance avec Abraham, faite des siècles auparavant. La Loi était l’alliance temporaire de Dieu, donnée aux hommes à cause de leur perversion, mais elle n’était pas la cure. Si les promesses de l’alliance avec Abraham devaient être accomplies, cela devrait être par une autre alliance que celle avec Moïse.

Dans les provisions de l’alliance avec Moïse, il n’y avait qu’une solution pour le péché – la mort. Dieu avait raison quand Il proposa la destruction de la nation entière pour remédier à leur problème, le péché. La mort était la seule façon par laquelle la Loi pouvait detruire le péché. Et c’est ce que la Loi a fait, seulement ce n’est pas nous qui sommes morts, mais Christ. Il mourut, sous la malédiction de la Loi, pour que le problème du péché puisse être éliminé. Il fut aussi ressuscité, nous donnant une nouvelle alliance, et le pouvoir du Saint Esprit, pour que le péché ne puisse plus nous dominer

L’alliance avec Moïse ne pouvait pas changer le cœur des hommes, et cela est la racine du problème du péché. Quand l’alliance avec Moïse fut ratifiée par la génération des Israélites, il y avait un plus grand accent sur les conséquences négatives de violer cette alliance. Il y avait aussi un mot clair de Dieu que le problème était avec les cœurs des Israélites :

« L'Eternel entendit vos paroles pendant que vous me parliez, et il me dit: «J'ai entendu ce que t'a dit ce peuple et je l'approuve pleinement.

   Si seulement ils pouvaient garder ces mêmes dispositions à me révérer et à suivre tous les jours tous mes commandements, afin qu'eux et leurs descendants soient heureux pour toujours. » (Deut. 5:28-29)

Plus tard, juste quand les Israélites commencèrent leurs nouvelles vies dans le pays de Canaan, Josué les défia de choisir s’ils voulaient servir leurs vieux « dieux », qu’ils avaient servi en Egypte ou le Dieu qui les avait sortis d’Egypte et leur avait donné cette terre (Josué 24:14-15). Le peuple avec enthousiasme promit de servir le SEIGNEUR (24:16-18). La réponse de Josué est compatible avec ce que nous avons apprit sur le peuple de Dieu (leur perversion) et l’alliance avec Moïse (son impuissance à sauver les pécheurs) :

« Alors Josué dit au peuple:
   ---Vous ne serez pas capables de servir l'Eternel, car c'est un Dieu saint, un Dieu qui ne tolère aucun rival. Il ne tolérera ni vos révoltes ni vos péchés.

   Si vous l'abandonnez pour adorer des dieux étrangers, il se retournera contre vous pour vous faire du mal. Après vous avoir fait tant de bien, il vous consumera. » (Josué 24:19-20)

Le peuple affirme qu’ils serviront le Seigneur, disant :

« ---Non, répondit le peuple. C'est bien l'Eternel que nous voulons adorer! » (Josue 24:21)

Au lieu d’assurer le peuple qu’ils seront bénis en le faisant, Josué répondit :

« ---Vous êtes vous-mêmes témoins contre vous que vous avez vous-mêmes choisi l'Eternel pour l'adorer. » (24 :22)

Ce sont des mots très pessimistes de Josué, mais ils sont vrais. Etant donné l’ « obstination » des Israélites et l’impuissance de la Loi d’éliminer le péché, il n’y a pas d’espoir de bénédictions. La solution du problème est une nouvelle alliance, une qui changera le cœur des hommes et remédiera au problème du péché. Cette solution est la nouvelle alliance promise, promise par le prophète Jérémie.

« «Mais des jours vont venir,
      déclare l'Eternel,
      où moi, je conclurai avec le peuple d'Israël
      et celui de Juda.
      une alliance nouvelle

   Elle ne sera pas comme celle que j'ai conclue avec leurs pères
      quand je les ai pris par la main
      pour les faire sortir d'Egypte,
      car cette alliance-là, ils l'ont rompue,
      alors que moi j'étais leur suzerain,
      l'Eternel le déclare.

   Mais voici quelle alliance
      je vais conclure avec le peuple d'Israël:
      Après ces jours,
      déclare l'Eternel,
      je placerai ma Loi au plus profond d'eux-mêmes,
      je la graverai dans leur cœur;
      moi, je serai leur Dieu,
      eux, ils seront mon peuple. » (Jérémie 31:31-33)

Le salut, la sanctification, et les bénédictions ne peuvent être atteintes que par quelqu’un autre que nous-mêmes. Cette personne, la seule personne qui a achevé la vertu demandée par la Loi, est Jésus Christ. Il accomplit parfaitement la Loi, puis mourut sous la punition de la Loi, supportant notre châtiment, et fut ressuscité d’entre les morts pour que nous puissions recevoir la vie en Lui (Matt. 5:17-18 ; Romains 3:21-22 ; 2 Cor. 5:14-21 ; Gal. 4:4-6). Les sacrifices des animaux de l’Ancien Testament présageaient ainsi le Messie, Jésus Christ, qui allait mourir comme « l’Agneau de Dieu ». Moïse, le médiateur de l’alliance de Dieu avec lui, présagea le rôle d’intermédiaire de Christ, notre Grand-Prêtre.

Il y en a aujourd’hui qui vous diraient que la façon pour nous d’obtenir les bénédictions de Dieu est de vivre en accord avec la Loi de Moïse. Pendant que les standards de la Loi sont ceux que les hommes devraient s’efforcer de suivre, s’efforcer de les observer pour être sauvés, sanctifiés, bénis ou puissants est de la folie. La raison est simple : nous souffrons de la même maladie qu’Israël avait – le péché, manifesté par l’obstination et la rébellion à la volonté et la parole de Dieu.

La nature pécheresse des Israélites et la faiblesse de l’alliance avec Moïse, si évidente moins de 40 jours après sa ratification, nous aide à comprendre les mots durs de Paul dans le Livre de Galates à ces légalistes qui essayaient de détourner les hommes du travail de Christ (la nouvelle alliance) vers l’ancienne (l’alliance avec Moïse). Essayer de respecter la Loi dans le but d’être sauvé, sanctifié ou béni, manque de comprendre la perversion de l’homme, ce qui lui interdit d’observer parfaitement l’alliance avec Moïse, comme c’était exigé. Le légaliste non seulement surestimait l’habileté de l’homme (à observer la Loi), mais il minimisait le travail de Christ, qui Seul sauve et sanctifie. La vénération du veau d’or seulement quelques jours après la ratification de l’alliance devrait nous avertir en ce qui concerne placer trop de foi en notre habileté de respecter la Loi de cette alliance.

Le Péché d’Idolâtrie

La question qui vient à l’esprit en considérant notre texte est celle-ci : « Pourquoi le péché d’idolâtrie fut-il le premier qu’Israël commit ? » Nous pourrions dire qu’il fut le premier parce qu’il était le pire. Je suis enclin à penser qu’il fut le premier péché parce qu’il était le plus facile et le plus probable que les hommes pouvaient commettre et c’était aussi le péché qui menait à beaucoup d’autres. Par exemple, ce fut l’idolâtrie d’Israël qui mena à l’immoralité sexuelle décrite dans notre texte. Je crois qu’il peut être aussi dit que l’idolâtrie était peut-être le péché qui était le plus caractéristique d’Israël. Maintes fois dans l’Ancien Testament, Israël est accusé d’être idolâtre. L’idolâtrie, pour les Israélites, était un mode de vie, un auquel ils pouvaient facilement retourner. L’idolâtrie était aussi une caractéristique de la culture des Cananéens.

Nous pourrions penser que l’idolâtrie est un péché dont le Chrétien n’a pas besoin de s’inquiéter aujourd’hui, du moins dans l’Amérique éduquée évangélique. Au contraire, l’idolâtrie est aussi un péché très commun et un qui est fréquemment pratiqué par des Chrétiens aujourd’hui. La seule différence est la forme qu’il prend. Poursuivons cette question d’idolâtrie plus loin, cherchant à mieux la définir en principe et en pratique.

L’Idolâtrie en Principe

(1) L’idolâtrie rend quelque chose d’autre que Dieu le « dieu » de certaines gens.

(2) Parmi le peuple de Dieu l’idolâtrie implique souvent la vénération de quelque chose ou de quelqu’un d’autre que Dieu comme s’il ou elle était Dieu. Une culture polythéiste pourrait vénérer toute sorte de « dieux », mais la religion d’Israël est monothéiste, ce qui veut dire qu’ils ne pouvaient vénérer qu’un Dieu. Les païens peuvent vénérer leurs « dieux » par n’importe quel nom ils choisissent ; Israël ne peut vénérer qu’un Dieu par le nom de Yahvé. L’idolâtrie d’Israël est une variété plus insidieuse parce qu’elle semble être la vénération du vrai Dieu, alors qu’en fait c’est la vénération d’un autre « dieu » au nom du vrai Dieu. Cette idolâtrie est de loin la plus dangereuse, et la plus répandue parmi les Chrétiens. Elle semble si pieuse, mais elle est mal adressée. Elle a l’ « apparence de la vertu » mais pas sa pureté ni son pouvoir (2 Tim. 3:5).

(3) L’idolâtrie peut être soit consciente ou inconsciente, délibérée ou non. Dans Exode 32, l’idolâtrie d’Israël est à la fois consciente et délibérée. Dans d’autres cas, elle pouvait être pratiquée sans actuellement savoir qu’elle l’était.

(4) L’idolâtrie cherche à remplacer ce qui ne peut être vu avec quelque chose qui peut être vu – c’est physiquement orienté. Ainsi, le problème sous-jacent de l’idolâtrie est la foi, puisque la foi concentre sur ce qui ne peut pas être vu :

« La foi est une façon de posséder ce qu'on espère, c'est un moyen d'être sûr des réalités qu'on ne voit pas. » (Héb. 11:1 ; 2 Cor. 5:7 ; Héb. 11:27)

L’idolâtrie essaye de remplacer quelque chose d’invisible ou perçu comme étant absent avec quelque chose de visible et présent. Ironiquement, pendant que le problème était celui de voir Dieu, Il était visiblement présent derrière eux, sur la montagne.73 Nous disons, « voir c’est croire », mais pour le Chrétien le contraire pourrait être vrai.

Thomas crut seulement parce qu’il avait vu notre Seigneur, mais le Seigneur ressuscité lui dit,

« ---Parce que tu m'as vu, tu crois! lui dit Jésus. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jean 20:29)

Car pour ceux qui n’ont pas vu le Seigneur ressuscité, nous avons néanmoins la promesse de Sa présence avec nous, n’ayant donc pas besoin de signes visibles (idoles) de Sa présence.

« … ne vous laissez pas effrayer par eux, car l'Eternel votre Dieu marche lui-même avec vous, il ne vous délaissera pas et ne vous abandonnera pas. » (Deut. 31:6 ; Josué 1:5 ; Héb. 13:5)

(5) L’idolâtrie est une tentation très dangereuse pour le saint du Nouveau Testament, car les circonstances d’aujourd’hui sont très similaires de celles trouvées dans les anciens temps d’Israël de notre texte. Il y a des parallèles remarquables entre la situation dans laquelle Israël faisait face à ce point de leur histoire et celle à laquelle l’église faisait face. Le mieux nous comprenons ces parallèles, le plus nous constaterons les possibilités pour pratiquer l’idolâtrie aujourd’hui.

Dans le Livre d’Exode, Dieu était venu, se manifesta aux hommes. En particulier, une poignée de dirigeants d’Israël vit Dieu et communiquèrent indubitablement ce qu’ils virent au reste de la nation. Moïse, le dirigeant attitré alors fut appelé et séparé du peuple, mais néanmoins ils furent laissés avec des instructions claires de Dieu en ce qui concernaient leur conduite. Sans leur leader visible, Israël en construisit un eux-mêmes, brisant ainsi l’alliance avec Dieu et désobéissant Sa Loi.

D’une façon similaire, Dieu descendit et Se manifesta aux hommes en la personne de Jésus Christ. Quelques-uns des dirigeants de l’église Le virent, à la fois avant et après Sa mort, Son enterrement, et Sa résurrection et ils racontèrent ces choses aux hommes (Héb. 1:1-3 ; 2:3-4). Notre Seigneur monta aux cieux (de la montagne) et l’église fut sans leader, mais avec des instructions claires en ce qui concerne comment Dieu voulait que nous vivions (la Bible). En Son absence, les Chrétiens sont tentés de chercher quelque chose ou quelqu’un de visible pour les assurer de la présence et du pouvoir de Dieu. Une forme d’idolâtrie sera le sujet de notre recherche plus tard.

(6) L’idolâtrie est une question de direction,74 puisqu’en dernier ce que nous servons est notre « dieu » et que ce qui est notre « Dieu » est ce que nous suivons. En d’autres mots, le peuple choisit leurs « dieux » pour les suivre. Ainsi, nos « dieux » sont nos leaders. Réciproquement, nous devons faire très attention à ceux que nous choisissons pour être nos leaders et comment nous les regardons. Tout comme nos dieux deviennent nos dirigeants, nos dirigeants peuvent devenir nos dieux.

Une des choses que j’ai appris de mon étude sur l’idolâtrie d’Israël dans le chapitre 32 d’Exode est qu’il y a une relation très claire et directe entre la direction et l’idolâtrie. Il y avait une relation de cause à effet entre l’absence de Moïse et l’acte d’idolâtrie décrite dans notre texte.

Pour pratiquer l’idolâtrie une personne n’a pas besoin d’une statue. Il y a des fois quand nos idoles sont des gens. Un cas d’idolâtrie qui est à la fois important dans l’histoire d’Israël et pertinent aux Chrétiens d’aujourd’hui est trouvé dans le Livre de 1 Samuel :

« Samuel, devenu vieux, confia à ses fils l'administration de la justice en Israël… » (v. 1)

« Mais ils ne suivaient pas les traces de leur père: comme ils étaient corrompus par l'amour de l'argent, ils acceptaient des pots-de-vin et faussaient le droit.

   C'est pourquoi tous les responsables d'Israël se réunirent auprès de Samuel à Rama.

   Ils lui déclarèrent:
   ---Te voilà devenu âgé, et tes fils ne suivent pas tes traces; maintenant, établis sur nous un roi pour qu'il nous dirige comme cela se fait dans toutes les autres nations.

   Cette demande d'établir sur eux un roi pour les diriger déplut à Samuel et il pria l'Eternel.

   L'Eternel lui répondit:
   ---Ecoute ce peuple et accepte toutes leurs demandes. En effet, ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi: ils ne veulent plus que je règne sur eux.

   Ils agissent à ton égard comme ils n'ont cessé d'agir envers moi depuis le jour où je les ai fait sortir d'Egypte jusqu'à aujourd'hui: ils m'ont abandonné pour rendre un culte à d'autres dieux. » (vs. 3-8)

« Le peuple refusa de tenir compte des avertissements de Samuel. Les Israélites insistèrent en déclarant:
   ---Qu'importe! Nous voulons quand même un roi.

   Nous voulons, nous aussi, être dirigés comme tous les autres peuples. Notre roi rendra la justice parmi nous et prendra notre commandement pour nous mener au combat. » (vs. 19-20)

Remarquez la façon dans laquelle ces événements, qui arrivèrent plusieurs siècles après l’Exode, parallèlent l’idolâtrie de la vénération du veau d’or dans le chapitre 32 du Livre d’Exode.

Premièrement, les deux récits identifient clairement le péché commit comme étant l’idolâtrie. Deuxièmement, tous les deux impliquent les dirigeants d’Israël, avoir quelqu’un ou quelque chose pour les « mener au combat ». Troisièmement, dans les deux cas, les Israélites rejetèrent l’autorité attitrée de Dieu et établirent un chef eux-mêmes. Quatrièmement, dans les deux cas, le peuple agit de la même façon et imita leur culture, plutôt que d’obéir Dieu en étant un peuple spécial.

La contribution que ce passage de Samuel 1 fait en est une importante parce qu’elle nous montre que l’idolâtrie peut être pratiquée en exaltant les hommes trop hautement, et en les vénérant plutôt que Dieu. Il n’y avait pas de veau d’or dans cet incident entre Dieu, Samuel et le peuple d’Israël, seulement un roi. Mais il est clair dans le contexte de ce texte que le genre de roi qu’Israël voulait devait être un « Dieu » pour eux, une idole, non en or mais en chair et en os. Tout comme les Israélites des jours de Moïse voulaient quelqu’un qui les mènerait aux combats, prenant la place du chef et finalement, la place de Dieu. Rejeter la forme établie de la direction de Dieu est rejeter la direction de Dieu.

Le sujet d’Israël voulant un roi est très significatif du Christianisme du 20ème siècle. Vous et moi, dans notre culture, ne sommes probablement pas enclins à fondre nos bijoux, faire une statue en or, et nous agenouiller devant elle en la vénérant. Nous sommes cependant prêts à regarder un homme dirigeant d’une façon comme quelqu’un ne pourrait regarderait que Dieu. L’idolâtrie du temps de Samuel, bien que similaire en essence à celle du temps de Moïse, ressemble beaucoup plus à la forme que l’idolâtrie prendra dans les cercles Chrétiens contemporains.

C’est apparent dans l’idolâtrie d’à la fois d’Exode 32 et du chapitre 8 de 1 Samuel. Quand nous comptons sur les hommes, leur donnant ce qui n’appartient qu’à Dieu ou en comptant sur eux pour recevoir ce que Dieu seul peut donner, nous sommes idolâtres. Nous avons fait de nos dirigeants, nos dieux, tout comme Israël l’a fait dans le temps de Samuel. Nous comptons sur eux au lieu de compter sur Dieu. Nous espérons et demandons d’eux ce que Dieu Seul ne peut donner. Beaucoup de l’accent mit sur la direction, à mon avis, est basé sur une fondation idolâtre. Prenons garde à l’avertissement de ce texte et à l’échec de nos ancêtres.


66 Parallel texts are Deuteronomy 9:7-21, 25ff.; Neh. 9:13-21; Ps. 106:19-23; Acts 7:36-43; 1 Cor. 10:1-13, esp. v. 7. Cf. also Jer. 15:1, where Moses, along with Samuel, are seen to be the foremost mediators of all time.

67 Israel arrived at Sinai three months after her departure from Egypt (19:1). She broke camp and set out for Canaan late in the second month of the second year (Numbers 10:11-12). Thus, nearly a year was spent camped at the base of Mt. Sinai.

68 God had told Moses to “Come up to Me on the mountain and remain [literally, “be”] there” (Exod. 24:12). Moses’ provision for leadership in legal matters also implied that he would be gone for some time (cf. 24:14). Thus, the Israelites should have expected Moses to be delayed and not to return to them quickly.

69 When Israel speaks of the idol, the term “gods” is used. This term can be used of God, but also of pagan idols. When Aaron spoke of the image he had made, he spoke with reference to “the LORD” (32:5), clearly identifying this idol with Israel’s God, Yahweh. The more I think about it I am inclined to think that Israel was willing to set aside the God whom Moses served, the God with whom they had entered into covenant, for a new “god.” Aaron knew better, and thus referred to this idol by God’s name. Israel seemed more willing to forsake God than Aaron.

70 Cf. Dt. 9:12; 32:5; Hos. 9:9; cf. Gal. 1:6. Of this corruption Davis writes, “The word translated ‘corrupted’ … has the idea of to ‘go to ruin.’ It is the same word that is used in Genesis 6:12 to describe the corruption of the world of Noah’s day.” John J. Davis, Moses and the Gods of Egypt (Grand Rapids: Baker Book House, 1971), p. 286.

71 Some have suggested that there is an unexplainable “confusion” here in that Moses interceded with God on several occasions, all of which are similar, and yet different. The answer is to be found, I believe, in differentiating between the dangers in each case, the basis of Moses’ petition, and the outcome. In this case, the danger is that Israel is in danger of being wiped out by the wrath of God. Extinction is the problem. Moses petitioned God not to wipe the nation out, for He has promised and purposed to work through this people, sinful and “stiff-necked” though they may be. Later on, the danger will be the permanent setting aside of the Mosaic Covenant and the withdrawal of the presence of God from His people.

72 J. P. Hyatt, Exodus (Grand Rapids: Wm. B. Eerdmans Publishing Co., 1980), p. 307.

73 Three times in this account, the word “saw” (vss. 1, 5) or “seen” (v. 9) are used. In the case of God’s seeing, it was absolutely correct—He saw Israel’s sin. In the case of Israel’s seeing (v. 1), however, and Aaron’s (v. 5), was wrong. Both acted on what they saw, and were wrong. We often act on what we think we see, and make some very serious mistakes. We must “see” things as God does, see them in the light of what God says. We do not walk by sight, but by faith.

74 From a dispensational point of view there was a rather decisive change in the whole concept of leadership. Before Christ’s coming there were men, like Moses and David, who were sort of solo, single, leaders. These men prototyped and typified Christ in His leadership. Now, after Christ’s coming, no man is to presume to take Christ’s place (Matt. 23), and so the church, as a whole, is the body of Christ and must corporately and collectively represent Him. This is why love for one another, unity, and the functioning of every member of the body is so crucial. This is why, in the church, leadership is plural. This is why, in the New Testament, women are excluded from leading in the church.

26. Israël et Aaron Dans Les Mains de Moïse (Exode 32:15-35)

Introduction66

La deuxième partie du chapitre 32 d’Exode me rappelleun western à la télé, où les forces diaboliques paniquèrent un troupeau, qui s’emballa, menaçant de piétiner l’héroïne. Le héro dut trouver une façon ou une autre par lui-même de détourner le troupeau fou et éviter le désastre. C’est précisément ce qui Moïse doit faire ici. Il doit dissuader une foule de deux millions de gens. Ils agissaient comme des fous, vénérant une idole d’or, dansant comme des fanatiques et se livrant à l’immoralité. Ils agissaient intentionnellement comme les Cananéens, dont ils allaient déposséder de leur terre.

Le peuple avait été sorti sain et sauf d’Egypte par Dieu, guidé par Moïse, le dirigeant choisit de Dieu. Dieu venait juste de donner aux Israélites l’alliance avec Moïse et ils s’étaient tous, avec enthousiasme et intelligemment, engagés à vivre en obéissant aux commandements de Dieu. Moïse fut absent pendant 40 jours, pendant lesquels il était sur le mont Sinaï en présence de Dieu, voyant le tabernacle céleste et recevant les plans terrestres pour qu’il puisse être construit. Il avait aussi reçu les commandements, écrit par le doigt de Dieu sur les deux tablettes en pierre.

Durant son absence, le peuple décida de vénérer un autre dieu, dont la présence serait visible et rassurante, en la forme d’une statue en or. Initialement, j’étais enclin à penser que les Israélites ne voulaient qu’une représentation visible de Yahvé, le seul Dieu. Cependant, j’ai changé d’avis. Je crois qu’Israël en fait rejeta à la fois Dieu et Son dirigeant, Moïse, et choisit de servir un autre dieu totalement différent. J’en suis arrivé à cette conclusion pour plusieurs raisons :

(1) Premièrement, quand les Israélites parlèrent de leur nouvelle idole comme leur « dieu », ils utilisèrent constamment le terme que les païens utilisaient pour leurs dieux (qui est, comme la note marginale de notre texte l’indique, au pluriel). Yahvé peut être utilisé au pluriel, mais je ne pense pas que ce terme fut utilisé dans ce sens par les Israélites. Seul Aaron parla de ce « dieu » ne termes réservés pour Yahvé (v. 5). Je crois qu’Aaron essayait faiblement et stupidement d’intégrer la fausse vénération du peuple avec la vraie vénération de Yahvé. Le « veau d’or » d’Israël recevra tout le crédit pour sortir Israël d’Egypte, et sera la garantie de victoires futures des batailles, comme les Israélites continuent à déposséder les Cananéens et s’installent dans la terre promise.

(2) Deuxièmement, quand Moïse mit une limite, demandant aux gens de déclarer leur allégeance à Yahvé, la majorité de la nation ne s’identifia pas avec Lui. Si Israël refusa de se mettre du coté de Dieu, alors ils L’avaient déjà rejeté, choisissant leur veau d’or à Sa place.

(3) Troisièmement, la sévérité de la réponse de Moïse à ce qu’il vit, en revenant au camp des Israélites, nous signale combien le péché d’Israël était sérieux.

En lisant les évènements de la dernière moitié du chapitre 32 d’Exode, nous devrions garder à l’esprit un dialogue entre Moïse et Dieu qui est enregistré dans les 3ème et 4ème chapitres de ce même Livre. Moïse fut délégué par Dieu à aller vers son peuple, les Israélites, pour les sortir d’Egypte, et confronter Pharaon, demandant qu’il laisse Israël partir. Là, Moïse, qui est plus loin appelé « un homme très humble » (Nombres 12:3), protesta qu’il n’était pas assez éloquent en paroles. Aaron lui fut donné comme porte-parole, et après avoir mit Dieu en colère avec sa réticence, Moïse partit pour l’Egypte avec Aaron.

Il est bon de nous rappeler cela, car nous n’aurions jamais pu croire que tel avait été le cas en lisant le chapitre 32 d’Exode. Moïse, le plus humble des hommes, l’homme qui n’était pas puissant avec ses mots, fut capable, tout seul, de confronter deux millions d’Israélites, incluant Aaron, de détruire leur idole, la réduire en poudre et de les forcer tous à boire la poussière d’or dans l’eau. Aaron, d’un autre coté, l’homme sur lequel Moïse s’appuierait, qui était un homme si éloquent, est celui qui céda aux demandes du peuple, comme cela fut décrit auparavant dans le chapitre, et qui, quand il fut confronté par Moïse, ne put que répliquer qu’il jeta l’or dans le feu et que « le veau en est sorti. »

Qu’est-ce qui a rendu un homme si humble, si puissant, un homme qui avait tant de problèmes à parler, si éloquent, un homme seul capable de retourner une multitude hostile de deux millions de gens ? Et qu’est ce qui a rendu un homme éloquent si dur verbalement, et un chef, une poule mouillée ? Une étude approfondie de notre passage nous amènera loin pour trouver la réponse à ces questions.

La Structure de Cette Ecriture

Exode 32 commença avec une description du péché d’Israël en l’absence de Moïse (vs. 1-6). La demande du peuple d’avoir une idole fut rapidement acceptée par personne d’autre qu’Aaron. Ce fut Aaron qui façonna rapidement le « dieu d’or, »75 avec la participation du peuple (v.20). Puis Dieu conclut le séjour de Moïse sur la montagne avec le commandement de retourner au campement, informant Moïse de l’horreur que le peuple venait de commettre, de la racine de leur péché, et de la sévérité du jugement que leurs actions méritaient (vs. 7-10). L’intercession de Moïse résulta au moins d’un délai momentané de l’exécution pour les Israélites (vs. 11-14).

Notre étude s’échauffe à ce point. Dans les versets 15-20, la réponse de Moïse aux péchés du peuple est décrite. Deux actions majeures résultent : la démolition des tablettes de pierre, sur lesquelles Dieu avait écrit les commandements ; et, la démolition du veau d’or, incluant le fait que les Israélites durent boire l’eau qui contenait la poussière d’or de l’idole. Dans les versets 21-24 Moïse confronte Aaron pour son rôle dans cette apostasie. Les versets 25-29 décrivent l’action sévère qui est exigée pour ramener les Israélites sous le contrôle de Moïse. Finalement, dans les versets 30-35, Moïse intercède pour les Israélites, implorant Dieu de les pardonner. Néanmoins, Dieu dit qu’ils seront tenus responsables pour leur péché, et fait tomber sur eux un fléau.

La Série de ces Evènements

Après avoir étudié les versets 15-35, je suis arrivé à la conclusion que les évènements décrits ici n’ont pas été traité dans l’ordre chronologique. Cette conclusion est basée sur plusieurs observations :

(1) Premièrement, les paragraphes semblent refléter des thèmes différents plutôt qu’une série chronologique. Les versets 15-20 semblent inclure la nation tout entière ; Les versets 21-24 se concentrent sur Aaron ; Les versets 25-29 se concentrent sur les Lévites ; Les versets 30-35 dépeignent l’intercession de Moïse avec Dieu. La présentation de ce matériel semble alors être gouvernée par un thème pas une période.

(2) Il est très difficile de saisir tous les évènements de ce chapitre survenant dans l’ordre dans lequel ils sont mentionnés. Si nous les regardons chronologiquement, le veau d’or, par exemple, serait détruit, réduit en poussière, et bu par le peuple (vs.19-20), avant que Moïse confronte Aaron (vs 21-24). Cela serait suivit alors par la tuerie de nombreux Israélites, toujours hors de contrôle (vs. 25-29), et le fléau doit encore arriver (v. 35).

(3) Une description correspondante aux évènements qui arrivèrent ici est donnée dans le chapitre 9 de Deuteronome, et la succession des évènements n’est pas la même. Permettez-moi brièvement de résumer la succession des évènements des deux récits pour montrer la différence entre les deux :

Exode 32 Deuteronome 9

Tablettes fracassées, v.19 Tablettes fracassées, vs. 16-17

Idole détruite, v.20 Moïse intercède pour Israël, vs.18-19

Aaron réprimandé, vs.21-24 Moïse intercède pour Aaron, v. 20

Les Israélites tués, vs. 25-29 Moïse détruit l’idole, v. 21

Intercession, vs. 30-32 Moïse intercède, vs. 25-29

Fléau, v. 35

Il y a, dans le récit de Deutéronome 9, la suggestion qu’une autre période de 40 jours et 40 nuits de jeûne et de prières incluse (vs. 18-19) en plus des deux autres, moments où la Loi fut écrite sur les tablettes de pierre. L’intercession de Moïse est décrite dans 9:18-20 et encore une fois dans 9:25-29. Celles-ci pourraient être la même occasion. Si tel est le cas, alors la chronologie n’est pas la relation ici. De même que la destruction de l’idole semble arriver plus tard dans Deutéronome. J’assume alors que la séquence chronologique n’était pas l’intérêt primordial de Moïse, mais plutôt une série logique et pertinente, qui dépeignait le mieux le mal d’Israël et les actions de Moïse pour y remédier. La série aurait pu être approximativement cela :

· Moïse redescend de la montagne et attire l’attention du peuple

· Moïse détruit les tablettes de pierre

· Moïse détruit le veau d’or et le jette dans le feu pour le faire fondre

· Moïse réprimande Aaron

· Moïse appelle les Israelites à prêter allégeance/Les lévites tuent les autres

· Moïse pulvérise le veau d’or en poussière, et la fait boire par les Israélites

· Moïse intercède pour le peuple

· Dieu fait tomber le fléau sur eux

Moïse et les Israélites

Quel contraste Moïse a du sentir, descendant de la montagne, du nuage de la gloire de Dieu, tombant sur un tohu-bohu pathétique en bas. Il tenait dans ses mains les deux tablettes de pierre, écrites des deux cotés, par le doigt même de Dieu (vs. 15-16). Et pendant ce temps, la montagne derrière lui était en flamme :

« Alors, je m'en suis retourné, je suis redescendu de la montagne qui était encore tout embrasée, tenant des deux mains les deux tablettes de l'alliance. » (Deut. 9:15)

Josué avait accompagné Moïse, au moins une partie du chemin de la montée, et avait attendu son retour (Exode 24:13). Il était ainsi au courant de ce que Dieu avait dit à Moïse à propos de ce qui arrivait en bas (32:7-8). Alors qu’ils s’approchaient du camp des Israélites, il y avait beaucoup de bruit. Il était si fort et si animé, que Josué pensa que c’était le bruit d’une bataille (v.17). Cependant, Moïse savait ce que c’était, et dit à Josué que ce n’était pas le son d’une bataille, ni des cris de victoire ou de défaite, mais plutôt de festivités :

« ---Non! répondit Moïse, ce ne sont ni des cris de victoire ni des lamentations de défaite. C'est un bruit de chansons que j'entends. » (v. 18)

On ne nous dit pas qu’elle a été la réaction de Josué à ces sons, mais on nous dit comment Moïse répondit (vs. 19-20). En approchant le camp, il vit à la fois l’idole « qu’ils » (à la fois Aaron et le peuple, v. 4) avaient fait, et les danses des Israélites. Ces danses étaient sûrement liées au « divertissement » mentionné par Dieu dans le verset 6, ainsi qu’au déchainement (littéralement « laisser aller ») du verset 25. Ainsi, ce divertissement faisait partie d’une orgie sexuelle, qui caractérisait les rites païens de fertilité.

Voyant cela, Moïse devint furieux. Le texte nous dit que « sa colère s’enflamma » (v. 19), une expression utilisée auparavant pour décrire la colère de Dieu (v. 10). Alors Moïse jeta les tablettes qui avaient été écrites par le doigt même de Dieu, les brisant. Le récit de Deutéronome donne un détail supplémentaire :

« Alors j'ai pris les deux tablettes, et je les ai jetées à terre des deux mains et les ai brisées sous vos yeux. » (Deut. 9:17)

Toute l’attention d’Israël était rivetée sur Moïse quand les tablettes furent jetées par terre, puis, semble-t-il pulvérisées.76 Dans cet acte, Moïse confronta dramatiquement la nation avec leur péché et avec ses conséquences – la rupture de l’alliance avec Moïse. Les bénédictions promises par cette alliance étaient liées à l’obéissance d’Israël. La relation d’Israël avec Dieu était précisée dans cette alliance. Maintenant, due aux péchés d’idolâtrie et d’immoralité, cette alliance était brisée.

Imaginez, si vous pouvez, le président des Etats-Unis prenant la Déclaration d’Indépendance et la Constitution des Etats-Unis et les détruisant devant les yeux de la nation à la T.V. Nous nous demanderions quels droits nous seraient garantis. Nous nous demanderions comment nous serions gouvernés. Nous n’aurions aucune assurance de protection de la Loi, des limites du pouvoir du président. Nous n’aurions aucun sentiment de sécurité, aucune base pour gouverner nos propres actions ou juger les actions des autres. Nous n’aurions aucun sens de sécurité en tant que nation. Cela, je crois, nous donne une idée de ce qu’Israël ont dû ressentir, avec une autre chose : Israël n’avait aucune base pour avoir une relation avec Dieu, le Dieu qu’ils venaient juste de rejeter.

Il a été suggéré que Moïse eut tort de détruire les tablettes.77 Il n’y a aucune suggestion dans le texte, que je puisse voir, qu’il ait eu tort. Quand Moïse pécha, comme quand il frappa la pierre (Nom. 20:1-13), Dieu rapidement et sévèrement le disciplina pour l’avoir fait. Si Moïse avait eu tort ici, je crois que cela aurait été mentionné en termes très clairs. Les actions de Moïse étaient un reflet de l’indignation justifiée de Dieu. En examinant les paroles que Dieu parla à Moïse dans le verset 10 d’Exode, Moïse avait tout à fait raison de comprendre que Dieu avait regardé cette alliance comme ayant été violée et mise de coté.

Tout comme Moïse brisa les deux tablettes de pierre, il pulvérisa aussi le veau d’or (que Moïse appela « l’objet de votre péché » dans Deut. 9:21). Les actions de Moïse une fois encore transmettent aux Israélites l’attitude de Dieu envers cette abominable idole et de sa vénération par Israël. Elle fut donc détruite d’une façon qui fut consistante avec l’ordre que Dieu donna à Israël en ce qui concernait leur comportement avec les idoles païennes des Cananéens :

« Vous n'adorerez pas leurs dieux et vous ne leur rendrez pas de culte, vous n'adopterez pas leurs pratiques religieuses. Au contraire, vous renverserez leurs statues et vous mettrez en pièces leurs stèles sacrées. » (Exode 23:24 ; Deut. 7:5,25-26)

Cette action a un parallèle très intéressant dans la littérature de l’ancien Proche-Orient :

« La destruction de cette idole trouve un parallèle intéressant dans un des textes ougaritiques. La déesse Anath est décrite détruisant le Dieu Mot. Cette destruction inclut le bruler, le pulvériser comme un grain dans un moulin, et dispersant les restes dans un champs pour être manger par les oiseaux.78 »

Ce n’était pas seulement un acte qui décrivait l’horreur de cette idole, mais qui rendait impossible de répéter à jamais la vénération de cette idole particulière. L’idole fut brulée, puis écrasée et broyée en poudre fine – poussière d’or - et puis versée dans l’eau (« le torrent qui descend de la montagne. », Deut. 9:21), duquel les Israélites furent forcés de boire. Ça aurait était très ironique si les Israélites avaient été forcés de boire à la santé de leur dieu, car Moïse les força à boire leur dieu.

Ce que je vais suggérer peut vous faire rouler vos yeux, mais je dois le dire quand même. Si Moïse n’avait pas forcé le peuple à boire cette poussière d’or, je crois que vous auriez vu la nation d’Israël entière autour du torrent, cherchant l’or. Cela aurait fait ressembler la ruée vers l’or de Californie à un pique-nique. Cet or était profane, tant qu’il ne devait jamais être réutilisé, spécialement pas pour la construction du tabernacle (Exode 25:3 ; 35:5,22). En forçant les Israélites à boire la poussière d’or, il émergerait de leurs corps étant impur et souillé. Ainsi, ils ne le toucheraient jamais plus. Boire l’or était donc le moyen de le profaner.79

Moïse et Aaron (32:21-24)

Aaron était dans le pétrin pour son rôle important dans l’idolâtrie d’Israël. Comme Moïse écrivit ailleurs,

« Dieu était aussi très irrité contre Aaron, au point de vouloir le détruire, et j'ai aussi prié pour Aaron. » (Deut. 9:20)

Il serait bien pour nous de nous souvenir que celui que Moïse réprimanda face à face était aussi celui pour lequel Moïse intercéda devant Dieu.

La question que Moïse posa embarassa spécialement Aaron :

« ---Que t'a donc fait ce peuple pour que tu l'entraînes à se rendre coupable d'un si grand péché? » (v. 21)

La conclusion des paroles de Moïse est que le peuple avait dû faire quelque chose de terrible à Aaron, peut-être torturé, menacé, pour qu’il ait cédé à leurs demandes. Cependant, le texte ne nous donne pas d’indication comme ça. La vérité est qu’Aaron abandonna rapidement et facilement, sans aucune résistance, et sans une grande menace pour sa sécurité ou sa personne. Des mots de l’auteur d’Hébreux,

« Vous n'avez pas encore résisté jusqu'à la mort dans votre lutte contre le péché, » (Héb. 12:4)

La réponse d’Aaron eut pour intention de réduire la colère de Moïse. Certains se demandent si Aaron réalisa combien le danger était grand pour lui en ce qui concernait la colère de Dieu. Son explication pour construire l’idole était excessivement faible. Sa première ligne de défense est de projeter son péché sur le peuple :

« Tu sais toi-même que ce peuple est porté à faire le mal. » (v. 22)

Aaron avait raison bien sûr. Dieu l’avait dit en termes encore plus clairs dans les versets 7-9. La différence entre Aaron et Dieu est qu’Aaron utilisa la nature pécheresse du peuple autour de lui comme excuse pour son propre péché. Dieu révèlerai Sa vertu en réponse aux péchés des Israélites ; Aaron révèlerai sa perversité en réponse des péchés d’Israël. Contrairement à Aaron, Moïse répondit aux péchés d’Israël comme Dieu. Ce n’est pas assez pour nous de reconnaître simplement la dépravation de l’homme, nous devons lui résister.

Si Aaron accentue le mal des Israélites, il minimise aussi son rôle à lui, le rôle d’un chef, qui fut allé jusqu’à fabriquer ce « dieu », et conduire sa vénération. Ses mots suggèreraient qu’il jeta simplement de l’or dans le feu et qu’un veau d’or en sortit. « C’est un miracle » Aaron semble dire. C’était quelque chose comme les pubs que nous voyons aujourd’hui, un « dieu instantané » - jetez simplement un peu de bijoux en or dans le feu, attendez quelques instant et voilà que sort une idole.

Il y a ici, je crois, un grand contraste entre l’amour de Moïse pour le peuple, et sa volonté de mourir avec eux, autant que d’intercéder pour eux, et le dédain qu’Aaron reflète pour le peuple dans le v. 22. Je crois que ce fut Sigmund Freud qui avait un grand dédain pour le peuple. Même dans le traitement fort et semblant être dur de Moïse avec les péchés de ce peuple, il les aimait plus en faisant cela qu’Aaron quand il avait cédé à leur demande. Si Aaron ne dédaignait pas le peuple, il avait, au moins, une attitude « les garçons seront toujours des garçons » envers leurs péchés.

Les paroles d’Aaron ne retournèrent aucune réponse de Moïse. En fait, Moïse n’avait pas eu besoin d’ajouter autre chose. Aaron s’était condamné lui-même, par ses propres paroles. Il n’y avait aucun mot éloquent pour excuser ou expliquer un mauvais acte tel que celui d’Aaron.

Moïse et les Lévites (32:25-29)

Précisément quand les évènements de ce paragraphe eurent lieu dans la série chronologique de l’incident du veau d’or, je ne sais pas. Si cela arriva peu après le retour de Moïse au camp, cela a pu être le moyen d’arrêter complètement et rapidement la célébration païenne. Cependant, si quelque temps s’était écoulé (par exemple, assez de temps pour avoir permit à Moïse de fondre le veau d’or, le pulvériser, le répandre sur l’eau du ruisseau proche, et la faire boire par le peuple), alors le fait que le peuple ait toujours été incontrôlable aurait servi à accentuer le sérieux du péché des Israélites.

Une des responsabilités d’Aaron en tant que chef était de « garder tout sous son contrôle ». Manifestement, il avait échoué à le faire (v. 25). L’indiscipline des Israélites aurait pu être manifestée par la nudité80 et dans la célébration folle, qui semble avoir inclut des danses fanatiques et des passions sans retenues. Le texte du verset 25 traduit « déchainé » littéralement « se laisser aller ». Je ne peux pas m’empêcher de penser à la pub de bière qui disait un peu comme ca, « laisser-la aller, laisser-la aller ce soir ! » Israël s’est laisser aller, et il fallut une série d’actions très sérieuses pour tout ramener sous contrôle.

Je crois qu’on peut dire avec certitude qu’une célébration qui va d’enthousiasme à exubérance à abandon et perte de contrôle ne provient jamais de Dieu. Paul a dit clairement que quand une personne était sous le contrôle du Saint-Esprit, cette personne devait aussi être maitre d’elle-même (1 Cor. 14:32). Ainsi Paul pouvait condamner des réunions désordonnées et pouvait instruire l’église de « faire tout convenablement et de manière bien ordonnée » (1 Cor. 14:40),

La conduite désordonnée des Israélites était mal non seulement parce qu’elle était pratiquée sans contrôle d’eux-mêmes et restreinte, mais parce qu’elle était observée par les ennemies d’Israël et était « méprisée par ses ennemis » (v. 25). Ayant déjà combattu les Amalécites  (Exode 17:8-13), et étant bientôt destiné à combattre d’autres Cananéens, Israël était observé avec beaucoup d’attention par ses ennemis (Nombres 22:1-3). La célébration déchainée d’Israël fut remarquée par ses ennemis, et servit éventuellement à les hanter, comme nous allons voir plus tard dans ce message.

Moïse se tint à la porte du camp et appela chaque Israélite à faire un choix :

« ---Que tous ceux qui sont pour l'Eternel viennent vers moi! » (v. 26)

On nous dit que la tribu entière de Lévi, la tribu de Moïse et d’Aaron (Exode 2:1), s’assemblèrent autour de Moïse. Cela ne veut pas nécessairement dire que personne d’autre ne joignit Moïse, seulement que tous les Lévites promirent leur fidélité au Dieu d’Israël.81 Cependant, beaucoup ne joignirent pas Moïse, révélant leur rébellion contre Yahvé. Ils s’étaient vraiment tournés vers un autre « dieu » et rejetés Dieu.

Les Lévites sont alors commandés de prendre leurs épées et d’aller dans le camp d’une manière systématique (d’une porte à l’autre, v. 27), tuant tous ceux qu’ils rencontreraient, incluant amis et familles. Cette action semble excessivement dure à première vue, mais ce n’est pas le cas, comme peut être vu des facteurs suivants :

(1) L’ordre donné aux Lévites de tuer leurs compatriotes Israélites était un ordre de Dieu, pas uniquement de Moïse. L’ordre de tuer était précédé par, «---Voici ce qu'ordonne l'Eternel, le Dieu d'Israël » (v. 27).

(2) Ce que Dieu commandait les Lévites de faire aux Israélites apostats est précisément ce qu’Il ordonna aux Israélites de faire aux Cananéens. La célébration idolâtre des Israélites était comme celle des Cananéens et donc exigeait le même remède :

« ---Lorsque l'Eternel ton Dieu t'aura fait entrer dans le pays où tu te rends pour en prendre possession, et qu'il aura chassé devant toi de nombreuses nations: les Hittites, les Guirgasiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens, ces sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi,

  lorsqu'il te les aura livrées et que tu les auras vaincues, tu les extermineras totalement pour les vouer à l'Eternel; tu ne concluras pas d'alliance avec elles et tu n'auras pour elles aucune pitié. » (Deut. 7:1-2 ; Nombres 31:27)

(3) La même sévérité fut appelée pour traiter avec ces Israélites qui suivaient des dieux étrangers et essayaient d’attirer d’autres à les suivre dans leur apostasie :

« Quant à ce prophète ou ce visionnaire, il sera puni de mort pour avoir prêché la désobéissance à l'Eternel votre Dieu, qui vous a fait sortir d'Egypte et vous a libérés de l'esclavage, car il aura voulu vous entraîner hors du chemin que l'Eternel votre Dieu vous a ordonné de suivre. Ainsi, vous ferez disparaître le mal du milieu de vous.

   ---Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils ou ta fille, ou la femme que tu serres contre ton cœur, ou ton ami intime essaie de te séduire en secret en te disant: «Allons rendre un culte à d'autres dieux que ni toi ni tes ancêtres n'avez connus,

   des dieux d'entre les divinités des peuples étrangers, proches ou lointains, qui habitent d'une extrémité de la terre à l'autre»,

   tu n'accepteras pas sa suggestion et tu ne l'écouteras pas; bien plus, tu ne t'apitoieras pas sur lui, tu ne l'épargneras pas et tu ne couvriras pas sa faute. » (Deut. 13:6-9)

Nous devons nous souvenir que ceux qui devaient être tués étaient ceux qui avaient rejeté le Dieu d’Israël, choisissant de servir un dieu étranger à la place. Pire encore, ils avaient aussi rejeté la réprimande de Moïse et avaient refusé de se détourner de leur « dieu » pour le seul vrai Dieu. Ceux qui moururent étaient ceux qui refusèrent de promettre leur fidélité à Yahvé.

(4) La tuerie de 3 000 Israélites fut nécessaire pour les ramener dans le bon chemin, épargnant ainsi la nation tout entière d’un jugement encore plus grand. Si cela n’était pas arrivé, un plus grand désastre aurait pu être exigé. La mort de quelques-uns a pu épargner les vies du reste. Ainsi, la mort des Israélites fut nécessaire, et, à la fin, pour le bénéfice de la nation. Quelque fois la bonté est cruelle et la « cruauté » est bonne.

Le sens exact du verset 29 est difficile à déterminer, et il y a des différences d’opinion parmi les érudits.82 Je suis enclin à aller vers la position prise par Gispen, qui est supportée par la traduction de la version King James :

Je préfère traduire le verset 29 comme cela : « Car Moïse dit » quand il donna l’ordre de tuer frère, ami, et voisin, « offrez aujourd’hui au Seigneur, chacun son frère, son ami, et son voisin, pour que le Seigneur puisse vous bénir aujourd’hui » ; Cette traduction s’accorde avec celle de Buber-Rosenberg, et la version King James.83

Ainsi traduit, quand Moïse ordonna les Lévites d’aller à travers le camp, tuant ceux qui avaient rejeté Yahvé, il, à ce moment là, leur promit une bénédiction spéciale (le sacerdoce) pour faire cela. Il y a un sens, alors, dans lequel la mort des Israélites coupables fut un genre de sacrifice dédié, inaugurant les Lévites dans le sacerdoce. La bénédiction prononcée sur la tribu de Lévi par Moïse, à la fin de sa vie, est liée à l’obéissance des Lévites :

« Et pour Lévi il dit:
      L’ourim et le toummim appartiennent à l’homme qui t’est très attaché,
      que tu as fait passer par l’épreuve à Massa,
      avec qui tu as contesté aux eaux de Meriba,

   qui a dit de son père et de sa propre mère:
      «Je n’y ai pas égard!»
      Qui pour ses fils, ses frères,
      n’a pas fait d’exception
      et s’est montré fidèle à ta parole seule
      et à ton alliance.

   Les lévites enseignent tout ton droit à Jacob,
      ta Loi à Israël,
      ils font monter vers toi le parfum de l’encens
      et offrent l’holocauste sur ton autel.

   Bénis, ô Eternel, tout ce qu’ils accomplissent,
      reçois avec faveur les œuvres de leurs mains!
      Brise les reins, ô Dieu, de tous leurs adversaires,
      que ceux qui les haïssent ne se relèvent plus! » (Deut. 33:8-11)

Moïse et Dieu (32:30-35)

Ayant mit fin à la fausse célébration et l’immoralité des Israélites, Moïse dut une fois encore supplier Dieu de pardonner le peuple pour son péché. Moïse n’a pas minimisé le sérieux du péché d’Israël, ni ne leur a-t-il promit que ses efforts amènerait un pardon. Avant de retourner au sommet de la montagne, Moïse dit au peuple,

« ---Vous avez commis un très grand péché. Maintenant je vais remonter auprès de l'Eternel. Peut-être obtiendrai-je le pardon de votre péché. » (v. 30)

Pensez à comment les Israélites ont dû se sentir, ayant juste entendu ces paroles de Moïse, le regardant grimpant une fois de plus cette montagne, probablement toujours en feu (Deut. 9:15). Les Israélites n’avaient pas d’alliance à ce moment, leur assurant la présence de Dieu avec eux. Ils n’avaient même pas d’assurance que Dieu permettrait le peuple de vivre, après leur grand péché. Et l’alliance avec Moïse, qui avait juste été ratifiée et brisée, n’avait pas de solution pour un péché tel que celui qu’ils venaient juste de commettre. Moïse ne pouvait pas sourire, assurant le peuple que Dieu les pardonnerait. Leur seul espoir était en la grâce de Dieu et dans le rôle médiateur de Moïse.

Dans les versets 31 et 32, Moïse s’interposa en faveur de son peuple. Il reconnut le grand péché des Israélites (v. 31), et il demanda à Dieu de pardonner leur péché (v. 32). Beaucoup pensaient que Moïse, comme Paul (Rom. 9:1-3) implora Dieu de sauver les Israélites au sacrifice de son âme, quand il pria :

« Mais maintenant, veuille pardonner ce péché. Sinon, efface-moi du livre que tu as écrit. » (v. 32)

Pendant qu’il y a beaucoup d’interprétations différentes données ici, je crois que le « livre » dont Moïse parle ici est le « Livre des Vivants », non pas le « Livre de la Vie » du Nouveau Testament84. Moïse n’essaye pas d’échanger son âme pour le salut de son peuple, mais implore Dieu de pardonner, pas sur la base de ce que lui ou Israël peuvent faire, mais seulement sur la base de la bonté et la pitié de Dieu. Si Dieu ne pardonne pas Israël, alors Moïse espère mourir aussi. Cela décline très effectivement l’offre de Dieu de faire une nouvelle nation de lui.

La réponse de Dieu est enregistrée dans les versets 33-35. Chaque homme est responsable pour son propre péché, et la punition est la mort. C’est simplement une autre déclaration de l’Ancien Testament prévenant,

« Eh bien, c'est la personne qui pèche qui devra mourir. » (Ezech. 18:4)

l’équivalent de l’Ancien Testament à la déclaration du Nouveau Testament que,

« Car le salaire que verse le péché, c'est la mort » (Rom. 6:23)

Cependant la mort ne viendra pas immédiatement pour que les promesses de l’alliance de Dieu soient réalisées pour Abraham, Isaac, et Israël. Ainsi, Moïse est informé,

« Maintenant va, conduis le peuple là où je t'ai dit. Mon ange marchera devant toi, mais au jour où j'inter-viendrai, je les châtierai de leur péché. » (v. 34)

Moïse est ordonné de conduire les Israélites vers Canaan. L’ange de Dieu marchera devant eux, mais pas Dieu lui-même. Cependant il y aura quand même un jour de règlement de compte quand la pénalité pour le péché d’Israël devra être payée. Je crois que la punition à laquelle Dieu fait allusion est la mort de cette génération entière dans le désert, à cause de ce péché et d’autres qui suivront, incluant la rébellion d’Israël contre Dieu à Qadech (Nombres 13,14). Je crois que l’auteur d’Hébreux confirme cela :

« En effet, qui sont ceux qui se sont révoltés contre Dieu après avoir entendu sa voix? N'est-ce pas tous ceux qui étaient sortis d'Egypte sous la conduite de Moïse?

   Et contre qui Dieu a-t-il été plein de colère pendant quarante ans? N'est-ce pas contre ceux qui avaient péché et dont les cadavres sont tombés dans le désert? » (Héb. 3:16-17)

Les péchés des Israélites étaient nombreux, desquels celui ci était le premier grand acte de rébellion. Plus loin dans le récit de Deutéronome, Moïse inclut de nombreux autres péchés, pour montrer que celui-ci n’était qu’un parmi beaucoup d'actes plus sérieux de rébellion contre Dieu (Deut. 9:22-24). Les 40 années de retard du jugement de Dieu donna donc à Israël plus d’opportunités de prouver qu’ils étaient dignes de la sentence de mort, ainsi que de fournir assez de temps pour la seconde génération d’Israélites de grandir, pour que les desseins de Dieu puissent être réalisés à travers eux, et non pas leurs pères.

Le dernier verset du chapitre (v. 35) parle d’un fléau que Dieu amena sur le peuple.85 Je comprends que ce fléau fut quelque chose de différent de la tuerie des 3 000. Je ne vois pas ce fléau comme étant la réalisation de la promesse d’un futur jour de jugement. Aucune mort n’est reportée en résultat de ce fléau. Ainsi, il aurait pu être un fléau non mortel, qui apporta de l’inconfort aux Israélites, mais pas la mort. Ainsi, Dieu fit connaître son mécontentement à la nation entière.

Conclusions

Il nous aidera dans nos efforts d’interpréter et d’appliquer ce chapitre en étudiant deux incidents dans l’Ancien Testament qui révèlent la façon dont les anciens hommes l’interprétaient et l’appliquaient à leurs vies. Dans ces deux incidents, il y a un exemple du mauvais usage de l’histoire biblique et une illustration correspondant d’un usage vertueux de cet incident à mont Sinaï.

Le premier de ces incidents est trouvé dans le Livre de Nombres, au chapitre 25. Dans le chapitre 22, on nous dit que les gens de Moab avaient peur des Israélites, et ainsi Balaq, le roi de Moab chercha à séduire Balaam, un prophète (vrai ou faux prophète, c’est à débattre), de prononcer une malédiction sur Israël. Maintes fois, Balaam bénit la nation qu’il essayait de maudire. Et pourtant, ce que Balaam ne pouvait pas faire en essayant de prononcer une malédiction, fut néanmoins accomplit :

« Israël s'établit à Chittim. Là, le peuple commença à se livrer à la débauche avec des filles de Moab

  qui les invitèrent aux sacrifices offerts à leurs dieux. Les Israélites participèrent à leurs repas sacrés et se prosternèrent devant leurs dieux.

  Peu à peu, Israël s'adonna au culte du Baal de Peor, et l'Eternel se mit en colère contre lui. » (Nombres 25:1-3)

Quand il devint apparent que payer Balaam pour maudire Israël ne marcherait jamais, un autre plan fut recommandé par Balaam – que les femmes de Moab utiliseraient leurs ruses pour s’entremêler sexuellement avec et ultimement marieraient les Israélites, détournant ainsi leurs cœurs de Dieu vers leurs dieux :

« Il leur demanda:
   ---Pourquoi avez-vous laissé la vie à toutes ces femmes?

   Rappelez-vous que ce sont elles qui, sur les conseils de Balaam, ont incité les Israélites à être infidèles à l'Eternel dans l'affaire de Peor, de sorte qu'un fléau a frappé la communauté de l'Eternel. » (Nombres 31:15-16)

Où supposez-vous Balaam trouva l’idée qu’Israël pourrait être détourné de vénérer Dieu par la façon qu’il proposa ? La seule explication convaincante est que Balaam imagina ce plan, basé sur ce qu’il avait, soit vu ou entendu de la conduite d’Israël à la vénération du veau d’or. Vous vous souvenez que la conduite d’Israël ici avait été dite être « méprisée par leurs ennemis » (Exode 32:25). Je crois que la conduite d’Israël dans le chapitre 32 d’Exode révèle une faiblesse fondamentale, dont le conseil de Balaam tira avantage dans le chapitre 25 du Livre de Nombres. Ainsi, Balaam appliqua le passage d’une mauvaise façon, pour promouvoir le péché et ses propres intérêts. Pour cela, incidemment, il paya de sa vie (Nombres 31:8).

Il y a cependant un bon coté de cette scène lugubre, car si Balaam apprit une leçon dure d’Exode 32, Phinéas apprit une leçon de vertu. Moïse avait donné des ordres à chaque chef de chaque tribu d’exécuter ceux, sous leur autorité, qui avaient péché contre Dieu par leur immoralité, tout comme Dieu avait ordonné (Nombres 25:4-5). Nous ne savons pas à quel point ces juges d’Israël étaient fidèles, mais Phinéas fut cité en exemple de zèle vertueux:

« A ce moment survint un Israélite amenant vers ses compatriotes une fille madianite, sous les yeux de Moïse et devant toute la communauté des Israélites qui pleuraient à l'entrée de la tente de la Rencontre.

   Voyant cela, Phinéas, fils d'Eléazar et petit-fils du prêtre Aaron, se leva du milieu de la communauté, saisit une lance

   et suivit cet Israélite jusque dans la partie arrière de sa tente. Là, il transperça tous les deux, l'homme et la femme, d'un coup en plein ventre. Et le fléau qui sévissait parmi les Israélites cessa. » (Nombres 25:6-8)

Phinéas était un Lévite. Il dut apprendre l’incident décrit dans le chapitre 32 d’Exode. Je crois qu’il réalisa que la conduite des Israélites avec les femmes de Moab était de nature similaire à celle des Israélites avec leur veau d’or. Ainsi, quand il vit un Israélite afficher son péché publiquement, il prit son épée et tua tous les deux, l’homme et la femme. Les actions des Lévites dans Exode 32 et celle de Phinéas, le Lévite, dans Nombres 25 sont similaires, tout comme les résultats – la bénédiction de Dieu (Exode 32:29 et Nombres 25:10-13).

Bien que Balaam apprit une leçon de mal, Phinéas apprit une leçon vertueuse, du même incident, du même texte d’Ecriture.

Le second incident est trouvé dans 2 Rois, chapitres 22-23. La contrepartie de Balaam est Jéroboam, le mauvais roi d’Israël. La contrepartie de Phinéas est Josias le roi vertueux. Quand le royaume d’Israël fut divisé, Jéroboam, roi du royaume Nord d’Israël eut peur que les Israélites vénéreraient à Jérusalem, et ainsi seraient réunis avec Juda, le royaume Sud, et qu’il perdrait son trône. Essayant d’empêcher ça, Jéroboam construisit deux veaux d’or :

« Jéroboam se dit:
   ---Telles que les choses se présentent, les sujets de mon royaume pourraient bien retourner sous l'autorité du fils de David.

   S'ils continuent à se rendre à Jérusalem pour y offrir des sacrifices dans le Temple de l'Eternel, ce peuple s'attachera de nouveau à son seigneur Roboam, roi de Juda. Alors ils me tueront et se soumettront à Roboam.

   Après avoir pris conseil, le roi fit faire deux veaux d'or et déclara au peuple:
   ---En voilà assez avec ces pèlerinages à Jérusalem! Voici votre Dieu, Israël, celui qui vous a fait sortir d'Egypte!

   Il dressa l'une des statues d'or à Béthel et installa l'autre à Dan. » (1 Rois 12:26-29)

Remarquez la similarité de ce que Jéroboam fit avec ce qu’Israël fit comme c’est enregistré dans le chapitre 32 d’Exode. Israël avait un veau d’or dans Exode 32. Jéroboam construisit deux veaux d’or pour son peuple. Et remarquez les mots que Jéroboam prononça,

« Voici votre Dieu, Israël, celui qui vous a fait sortir d'Egypte!» (1 Rois 12:28)

Ils sont les mêmes qu’Aaron dit au pied du Mont Sinaï, en l’absence de Moïse. Je soutiens que le mauvais Jéroboam prit une leçon de mal d’Exode 32. Il doubla volontairement le mal d’Israël, sachant que c’était un grand péché, et un qui détruit presque la nation.

La perversité de Jéroboam, comme celle de Balaam, est contrecarrée par un homme vertueux, qui apprit aussi une leçon de vertu du récit d’Exode chapitre 32. Dans le chapitre 23 de 2 Rois, nous lisons cet incident, amené à se produire par le vertueux Josias :

« Il fit de même à Béthel, où il détruisit l'autel qui se trouvait dans le haut-lieu construit par Jéroboam, fils de Nebath, le roi qui avait entraîné le peuple d'Israël dans le péché. Il détruisit cet autel et le haut-lieu, brûla le pieu sacré d'Achéra et incendia le haut-lieu pour le réduire en cendres.

  A cette occasion, regardant autour de lui, Josias vit les tombes qui se trouvaient là sur la montagne, alors il fit exhumer les ossements des tombes et les brûla sur l'autel pour la profaner; il accomplit ainsi la parole de l'Eternel que l'homme de Dieu avait proclamée et qui annonçait ces évènements. » (2 Rois 23:15-16)

Il est important pour comprendre cet incident de réaliser que ce fut juste avant les réformes de Josias que le « Livre de la Loi » fut trouvé :

« A cette occasion, le grand-prêtre Hilqiya annonça à Chaphân, le secrétaire:
   ---J'ai trouvé le livre de la Loi dans le Temple de l'Eternel.
   Et Hilqiya remit le livre à Chaphân. Celui-ci le lut,

   puis il se rendit auprès du roi pour lui faire un rapport:
   ---Tes serviteurs, dit-il, ont versé l'argent qui se trouvait dans le Temple aux entrepreneurs responsables des travaux dans le Temple.

   Puis il ajouta: Le prêtre Hilqiya m'a remis un livre.
   Et Chaphân se mit à en faire la lecture devant le roi.» (2 Rois 22:8-11)

La Loi avait été négligée et pas lu jusqu’au règne de Josias, quand elle fut providentiellement découverte. Les actions de Josias sont le résultat direct de sa réponse à la lecture de la Loi, qui aurait inclu le récit de cet incident dans le chapitre 32 d’Exode. Ainsi, tout comme Moïse détruisit le veau d’or qu’Aaron avait contruit, Josias détruisit le veau d’or que Jéroboam avait fait. Le second veau fut aussi pulvérisé, l’autel détruit, et les gravats profanés par des restes humains, pour qu’il ne puisse plus jamais être utilisé. Les actions de Josias sont une application directe de la leçon d’Exode 32 qui fut écrite pour apprendre à Israël les maux de l’idolâtrie.

Dans le cas de Balaam et de Jéroboam, le mal d’Exode 32 était un modèle pour leurs propres péchés. Dans le cas de Phinéas et de Josias, la réponse de Moïse aux péchés du peuple était un modèle pour leur obéissance vertueuse à Dieu.

Alors, qu’est-ce que nous devrions apprendre d’Exode 32, et de l’exemple de Phinéas et Josias ? Premièrement, nous devrions apprendre à prendre le péché aussi au sérieux que Dieu le prend. Ne minimisons pas le mal du péché. N’osons nous pas tolérer son existence ? Nous n’osons pas, au nom de la pitié, échouer aussi à traiter décisivement avec ceux qui pèchent. Et si nous appliquons cela à nos propres vies, nous devons traiter aussi énergiquement avec nos propres péchés. Cela, je crois, est enseigné à la fois dans l’Ancien et le Nouveau Testament.

« Puisses-tu, ô Dieu, faire mourir le méchant!
      Que les hommes sanguinaires partent loin de moi!

   Ils se servent de ton nom pour leurs desseins criminels,
      eux, tes adversaires, l'utilisent pour tromper.

   Eternel, comment donc ne pas haïr ceux qui te haïssent,
      et ne pas prendre en dégoût ceux qui te combattent?

   Eh bien, je leur voue une haine extrême,
      et les considère comme mes ennemis mêmes. » (Ps. 139:19-22)

« Si ta main ou ton pied te font tomber dans le péché, coupe-les, et jette-les au loin. Car il vaut mieux pour toi entrer dans la vie avec une seule main ou un seul pied que de garder tes deux mains ou tes deux pieds et d'être jeté dans le feu éternel.

   Si ton œil te fait tomber dans le péché, arrache-le et jette-le au loin, car il vaut mieux pour toi entrer dans la vie avec un seul œil, que de conserver tes deux yeux et d'être jeté dans le feu de l'enfer. » (Matt. 18:8-9)

Des mots durs ? Oui, ils le sont, mais nous devrions apprendre qu’un Dieu vertueux prend le péché très au sérieux. Que ce péché soit dans notre frère ou en nous-mêmes, nous devons l’attaquer comme la maladie mortelle qu’il est. Nous devons nous en débarrasser de lui comme de la peste qu’il est.

La discipline de l’église n’est pas populaire de nos jours, en partie parce que nous avons peur d’être sollicités, je suppose, mais primordialement parce que nous sommes trop tolérants avec les péchés. Le traitement de Moïse avec le péché de son peuple est un exemple pour nous, tout comme il était pour Phinéas et Josias. Les parents trouvent que discipliner leurs enfants est une tâche difficile, et souvent ils justifient leur passivité et manque de discipline en pointant du doigt l’abus parental de quelques parents envers leurs enfants ou l’interférence (quelques fois injustifiée ou excessive) d’agences d’état, qui ne sont pas seulement opposées à l’abus des enfants, mais à toutes formes de discipline. Prenons le péché aussi sérieusement que Dieu le prend, connaissant son pouvoir mortel et destructif.

Les évènements de ce chapitre démontrent aussi dramatiquement la supériorité de la nouvelle alliance du Nouveau Testament à l’Ancienne, l’alliance avec Moïse, qui avait été donnée dans Exode. Il y a deux domaines particuliers de supériorité évidents dans notre texte. Premièrement, la nouvelle alliance, contrairement à l’Ancienne, nous donne l’assurance que nos péchés sont pardonnés et que nous sommes en paix avec Dieu.

Quelle illustration parfaite notre passage nous a donné de l’infériorité de l’alliance avec Moïse comparée à la nouvelle alliance ! L’alliance avec Moïse était basée sur la vertu des hommes, et ainsi servait seulement à condamner. La nouvelle alliance était basée sur la vertu du Messie, Jésus Christ, et ainsi les hommes pouvaient compter dessus pour les pardonner et les sauver de leurs péchés. Israël, virtuellement, « retenait son souffle », à chaque fois le grand-prêtre allait dans le « lieu très saint », pour offrir l’expiation annuelle pour les péchés, tout comme ils avaient dû attendre anxieusement pendant que Moïse monta au sommet de la montagne, dans le nuage de la présence de Dieu. L’ancienne alliance ne donnait aucune assurance du pardon des péchés ; La nouvelle nous donne la confiance et l’audace absolue.

« Ainsi donc, mes frères, nous avons une pleine liberté pour entrer dans le lieu très-saint, grâce au sang du sacrifice de Jésus.

  Il nous en a ouvert le chemin, un chemin nouveau et vivant à travers le rideau du sanctuaire, c'est-à-dire à travers son propre corps.

  Ainsi, nous avons un grand-prêtre éminent placé à la tête de la maison de Dieu.

  Approchons-nous donc de Dieu avec un cœur droit, avec la pleine assurance que donne la foi, le cœur purifié de toute mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure. » (Heb. 10:19-22)

Il n’y avait pas d’expiation fournie par l’alliance avec Moïse qui couvrait les péchés des Israélites. Ils ne se rapprochaient pas de Dieu, même avant leur péché d’idolâtrie. Plutôt, ils pressèrent Moïse de parler à Dieu, pendant qu’ils maintenaient une distance sécurisante de Lui (Exode 20:18-21). La nouvelle alliance permet à chaque Chrétien de s’approcher de Dieu audacieusement, sachant que Christ a fait une expiation complète et totale pour leurs péchés.

Deuxièmement, il y a une supériorité de la nouvelle alliance sur l’ancienne en ce qui concerne le grand-prêtre. Souvenez-vous qu’Aaron, qui avait rapidement succombé à la pression du peuple, qui avait construit une idole pour eux, et qui avait établit une fausse cérémonie d’adoration, était le même Aaron qui allait devenir bientôt le premier grand-prêtre d’Israël. C’est son rôle d’aller dans le « lieu très saint » pour faire l’expiation annuelle pour les péchés. Combien de confiance auriez-vous en Aaron comme votre grand-prêtre ?

Aaron caractérisait vraiment les péchés de tous les prêtres Lévitiques et Aaroniques, qui devaient offrir des sacrifices pour leurs propres péchés avant de pouvoir offrir un sacrifice pour les péchés du peuple :

« Tout grand-prêtre est choisi parmi les hommes et il est établi en faveur des hommes pour leurs relations avec Dieu. Il est chargé de présenter à Dieu des offrandes et des sacrifices pour les péchés.

  Il peut avoir de la compréhension pour ceux qui sont dans l'ignorance et qui s'égarent, parce qu'il est lui aussi exposé à la faiblesse.

  A cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices, non seulement pour les péchés du peuple, mais aussi, de la même manière, pour les siens propres. » (Héb. 5:1-3)

Christ, notre Grand-Prêtre, est différent. Puisqu’Il est sans péchés, Il n’a pas besoin de faire d’offrande pour Ses péchés, et ainsi Il peut être un sacrifice parfait pour nos péchés :

« Jésus est donc bien le grand-prêtre qu'il nous fallait: il est saint, pleinement innocent, indemne de tout péché, séparé des pécheurs et il a été élevé plus haut que les cieux.

   Les autres grands-prêtres sont obligés d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour leurs propres péchés, ensuite pour ceux du peuple. Lui n'en a pas besoin, car il a tout accompli une fois pour toutes, en s'offrant lui-même.

   Les grands-prêtres institués par la Loi sont des hommes marqués par leur faiblesse. Mais celui que Dieu a établi grand-prêtre par un serment solennel, prononcé après la promulgation de la Loi, est son propre Fils, et il a été rendu parfait pour toujours. » (Héb. 7 :26-28)

Quelle tristesse que les hommes cherchent à vivre sous l’ancienne alliance, quand ils ne pouvaient être sauvés, mais seulement condamnés ; Quand elle ne pouvait expier les péchés, mais seulement prononcer la sentence de mort ; Quand elle ne pouvait donner confiance et assurance de pardon, mais seulement la peur de la mort ; Quand elle avait des grands-prêtres aussi faillibles qu’Aaron. La nouvelle alliance repose uniquement sur le travail de Christ, et pas sur les actions d’hommes faillibles. Trouvons notre salut, notre sanctification, et notre sécurité en Christ, par la nouvelle alliance de Son sang.

Finalement, notre texte nous donne un bel aperçu à propos de la direction biblique. Quel contraste ici entre la « direction » d’Aaron et celle de Moïse ! J’ai brièvement contrasté les deux de cette façon :

Moïse Aaron

Représentait Dieu aux hommes Représentait les hommes86

Dit aux hommes ce que Dieu voulait qu’ils entendent Dit aux hommes ce qu’ils voulaient entendre

Guida Dirigea les hommes

Guida par principes Guida efficacement, impulsivement

Il y a beaucoup de choses à dire à propos de direction aujourd’hui, mais nous devons faire très attention à distinguer entre direction biblique et celle qui est seulement la tendance passagère du jour. Un dirigeant biblique est responsable pour représenter Dieu aux hommes, et pour appeler les hommes à obéir à la volonté révélée de Dieu. Un dirigeant biblique doit tout garder sous contrôle, ne pas être contrôlé. Un bon dirigeant n’est pas responsable pour donner aux gens ce qu’ils veulent (comme une idole), mais plutôt pour rappeler aux hommes leur devoir de faire ce que Dieu a commandé.

De bons dirigeants sont rares. De bons dirigeants n’ont pas besoin du consentement de la majorité, ni d’une coalition puissante avec eux pour appeler un peuple à se repentir et à obéir. J’ai été bien attristé d’entendre un dirigeant Chrétien bien connu dire, en effet,

« Si nous devons mener l’Amérique à avoir une conduite vertueuse, nous devons rassembler une large quantité de gens pour contrôler le gouvernement pour que les chefs nous écoutent. » Moïse n’est qu’un homme seul, et il, par lui-même, annihila l’idolâtrie séditieuse d’Israël. Nous n’avons pas besoin d’être un grand nombre pour changer radicalement le monde dans lequel nous vivons, nous avons seulement besoin de la parole de Dieu, du pouvoir de Dieu, et le courage d’agir. Apprenons à nous tenir droit, comme Moïse, alors que tous les autres (comme Aaron) échouent. Nous trouverons, je crois, qu’il y en aura toujours quelques-uns comme les Lévites qui auront le courage de se tenir à nos cotés.


66 Parallel texts are Deuteronomy 9:7-21, 25ff.; Neh. 9:13-21; Ps. 106:19-23; Acts 7:36-43; 1 Cor. 10:1-13, esp. v. 7. Cf. also Jer. 15:1, where Moses, along with Samuel, are seen to be the foremost mediators of all time.

75 It suddenly struck me that the idol which Aaron made for the people was fashioned in a “quick and dirty” fashion. This thought came home to me when I began to compare the way in which God had the gold work of the tabernacle done (especially the work on the top of the Ark of the Covenant). The plans were meticulously worked out, and only the best craftsmen were commissioned to do the work. Aaron, on the other hand, was not a master metal worker, so far as we are told. I take it then that the haste of this project, along with the limited skill of the metal workers, such as Aaron, must have made this idol somewhat less than one of the great works of art of man’s history. It is as though that idol had stamped on its side, “Made in Taiwan.”

76 “The breaking of the tablets is a repudiation by Moses (presumably acting on God’s behalf, although we are not told this) of the validity of the covenant. Because of Israel’s breach of the terms, it has been rendered null and void.” R. Alan Cole, Exodus (Downers Grove: InterVarsity Press, 1973), p. 218.

77 I think the Gispen misses the point entirely, when he finds Moses to be sinning in the breaking the tablets: “This parenthetical statement indicates that Moses’ subsequent breaking of the tablets was wrong: even he, the interceding mediator (cf. vv. 7-14), fell into sin. Verse 16, cf. Deuteronomy 9:10. It would have been much more impressive and would have placed the focus much more on God if Moses had presented the two tablets to the people side by side with the golden calf; that would have been a lesson in comparative religion! Moses had violated the ‘work of God,’ where He only had the right to destroy the work of sinful people!” W. H. Gispen, Exodus (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1982), p. 297.

78 John J. Davis, Moses and the Gods of Egypt (Grand Rapids: Baker Book House, 1971), p. 288.

79 There are others who would give different explanations to this act of drinking the gold dust. For example, Cole writes: “Finally, the gold dust sprinkled on the water of the wady, flowing down from the mountain, the water that Israel must drink, reminds us of the ‘water of bitterness’ to be drunk by the wife suspected of unfaithfulness (Nu. 5:18-22). As Israel has in fact been unfaithful to YHWH, her heavenly ‘husband,’ so the curse will indeed fall upon her (verse 35; cf. Nu. 5:27).” Cole, p. 219.

80 “We might interpret ‘running wild’ (lit. ‘unloosed’) in the sense of ‘nakedness’ (cf. KJV), since the appearance of Moses had probably settled them down, unless we are to assume an orgy of such dimensions that the masses in the camp continued to run around as if crazed. I am inclined to accept the latter interpretation, in which case only those who were near Moses had seen him destroy the golden calf. It is also possible that the destruction of the calf did not take place until afterward; or Moses may have destroyed the calf and forced the Israelites to drink the water and powder later (cf. Deut. 9:21).” Gispen, p. 299.

“The word for ‘naked’ in the Hebrew text … has the sense of loosening or uncovering. It is felt by some commentators that the term does not necessarily mean nakedness as much as giving free rein to their wild passions. The enemies who are referred to in this verse may be Amalekites who still lingered in the area (cf. Exod. 17:8-16).” Davis, p. 290.

81 I believe that the text implies that there were a number of Israelites from other tribes who joined Moses. The instruction to show no mercy to one’s brother, but to kill him (v. 27), could not very well apply to a Levite, since all the Levites joined Moses. The term could be used more generally, of course, meaning something like “fellow-Israelite.” Nevertheless, it is hard to believe that only Levites joined Moses.

82 “The idiom ‘fill the hands’ means ‘institute to a priestly office,’ ‘install,’ ‘inaugurate,’ and the like. It occurs frequently in P, but also in earlier narratives (Jg. 17:5, 12; I Kg. 13:33). It is always used in connection with the priests or priesthood, except in Ezek. 43:26, where it is used of the consecration or inauguration of an altar. The origin of the idiom is uncertain. It may have originated in a custom such as the one which is described in Exod. 29:22-24 and Lev. 8:22-29. There it is said that Moses placed in the hands of Aaron and his sons parts of a sacrifice, made the gesture of presentation with them, and then offered them on the altar. The ‘ram of ordination’ in those passages is literally, ‘ram of filling. … The Hebrew idiom, may, however, be derived from—and it is in any event similar to—the Akkadian idiom … which came to mean ‘appoint to an office,’ ‘put in charge of something,’ and the like.” J. P. Hyatt, Exodus (Grand Rapids: Wm. B. Eerdmans, 1980), p. 310.

83 Gispen, p. 300.

84 The “book” is found elsewhere in Ps. 69:28 and Isa. 4:3. Cf. also Mal. 3:16; Ezek. 13:9; Dan. 12:1.

“This is a metaphorical way of expressing the idea of ‘the world of living men,’ and at the same time stating the truth that every man’s life or death is in God’s hand. Census lists like those in Numbers I may be the origin of the expression (cf. Ezk. 13:9); the lists of God’s people might well be called ‘God’s book.’ In the New Testament, the concept becomes spiritualized, as meaning the roll of those who have entered, or will enter, into eternal life (Phil. 4:3; Rev. 3:5).” Cole, p. 221.

85 “Yahweh’s smiting usually means sending a plague (cf. 12:23, 27; Jos. 24:5; Isa. 19:22).” Hyatt, p. 312.

86 Part of our problem with leadership in America is based upon our history as a nation and upon the structure of our government. In our country leaders are representatives of the people, and thus are responsible to carry out the will of the people. Spiritual leadership is different, for we are ambassadors of Christ, representing Him, not the people. Aaron was representative of the people. Moses was a representative of God.

27. A l'Extérieur du Camp (Exode 33:1-11)

Introduction

Il y a plusieurs années j’ai vu une bande dessinée dans un journal qui a un rapport avec notre étude. C’était une parodie de la vie militaire. Dans le premier dessin, le sergent informe le commandant qu’ils sont tous à court de nourriture, avec l’exception de beurre de cacahouètes. Il avait peur que la troupe se révolte s’il n’y avait que ça au menu. Le deuxième dessin, le commandant, avec un sourire sournois, dit le sergent de ne pas s’inquiéter. Le dernier dessin de la bande dessinée montre trois grands pots arrangés à la cantine, avec une étiquette sur le premier « Bestioles frites », « Vermines en Papillottes » pour le deuxième, et « beurre de cacahouètes » pour le troisième. Toute la troupe faisait la queue devant le beurre de cacahouètes, pendant que le commandant et le sergent se tenaient tout près, avec un sourire malin.

En considérant l’Ancien Testament, avec toutes ses faiblesses et ses insuffisances, nous sommes enclins à penser à lui comme le « beurre de cacahuètes » de la bande dessinée. Le beurre de cacahuètes n’est peut-être pas très excitant si nous avons l’option de manger un filet mignon à la place, mais c’est une gâterie en comparaison avec des « Bestioles » et des « Vermines ».

Comme l’histoire de l’idolâtrie d’Israël dans l’incident du veau d’or se déroule, l’alliance « beurre de cacahuètes » commence à aller de mieux en mieux, au moins du point de vue des Israélites de ces jours. Si quelqu’un devait choisir entre l’ancienne alliance et la nouvelle, il n’y aurait aucune hésitation regardant laquelle il préfèrerait. Mais la seule option probable pour Israël semblait être sa destruction. Le peuple avait abandonné Dieu et Moïse, choisissant de suivre un veau d’or, qu’Aaron avait fait pour eux utilisant leurs bijoux. En l’absence de Moïse, ils commencèrent de vénérer l’idole d’une façon qui impliquait les maux supplémentaires d’immoralité sexuelle et l’absence de toute retenue (Exode 32:1-6 ; 19,25). Les premières paroles de Dieu à Moïse menacèrent la destruction complète de la nation, et la création d’un peuple complètement nouveau par les descendants de Moïse (Exode 32:7-10). Quand nous sommes confrontés avec le choix de survie ou la destruction, la survie à n’importe quel prix semble toujours meilleur. Ainsi, la provision de « beurre de cacahuètes » de l’ancienne alliance semble être de mieux en mieux avec chaque minute. Israël, comme les soldats pointilleux de notre bande dessinée, serait ravi d’accepter la seul chose que Dieu offrait – l’alliance avec Moïse.

La dernière partie du chapitre 32 d’Exode ne nous laisse que peu d’espoir pour la préservation d’Israël. En premier, Moïse détruisit les tablettes de la Loi et l’idole d’or, faisant boire la poussière d’or mélangée à l’eau par le peuple (vs. 15-20). Puis, il réprimanda Aaron pour guider le peuple dans leur désobéissance, et les laissant devenir incontrôlables (vs. 21-24). Appelant ceux qui voudraient servir Dieu à ses cotés, Moïse ordonna les fidèles Lévites, qui s’identifièrent avec lui et formèrent un groupe, de tuer ceux qui refusaient de suivre Dieu, et 3 000 moururent (vs. 25-29). Cependant cette action sévère sembla empêcher la destruction totale du peuple par Dieu. Dans les derniers versets du chapitre 32, Moïse implora Dieu de pardonner le peuple pour leur grand péché. Dieu ne pouvait pas oublier le péché, et assura Moïse que chaque personne devrait souffrir la peine de mort pour son péché, mais que ça n’arriverait que plus tard, probablement quand toute cette génération mourait dans le désert. Alors, Dieu envoya un fléau sur le peuple, apparemment pour immédiatement manifester Sa colère.

En conséquence, Israël ne fut pas soudainement complètement annihilé. Si pour aucune autre raison, ce fut pour donner à la seconde génération d’Israélites une chance de grandir, pour que les promesses de l’alliance de Dieu puissent être réalisées à travers eux. Israël continuerait aussi son voyage vers Canaan, mais Dieu ne serait pas personnellement présent avec eux. Comme Il le dit à Moïse dans le chapitre 32 :

« Maintenant va, conduis le peuple là où je t'ai dit. Mon ange marchera devant toi, » (Exode 32:34a)

La question n’est plus, « Est-ce que les Israélites vivront ? » ou même, « Est-ce qu’Israël possèdera la terre comme Dieu l’a promit ? », mais « Dieu sera-t-il présent parmi Son peuple ? » La présence de Dieu parmi Son peuple est ce qui est en jeu dans cet épisode. C’est cette présence de Dieu qui était visible, mais distante sur le mont Sinaï, mais qui avait pour intention d’être manifestée au milieu du camp par le moyen du Tabernacle (chapitres 25-31). Maintenant la seule question est, Dieu se manifestera-t-il Lui-même ou non dans le Tabernacle, à cause du péché d’Israël au mont Sinaï.

Dans cette leçon, nous étudierons les onze premiers versets du chapitre 33. Il y a même encore de l’espoir donné aux Israélites d’avoir la présence de Dieu parmi eux, dû aux évènements de notre passage, et ceux qui vont suivre. Quand les Israélites apprennent que Dieu menaça de ne pas être présent parmi Son peuple, alors qu’ils continuent à avancer pour posséder le pays de Canaan (vs. 1-3), ils se repentissent, regrettant leur péché et enlevant toutes leurs parures (vs. 4-6).

Au milieu du péché d’Israël, et de la menace de Dieu d’enlever Sa présence au milieu du peuple, il y a un récit, un genre d’oasis, dans les versets 7-11. Il y avait une Tente de la Rencontre dressée à l’extérieur du camp, où non seulement Moïse, mais tout le peuple pouvait aller pour voir Dieu. Cet endroit temporaire de rencontre donna au peuple un moyen de vénérer Dieu, et cela leur offrit un espoir pour une vénération plus complète, à l’avenir.

Regardons plus attentivement ces versets 1-11 du chapitre 33 d’Exode, car ceux-ci sont de vrais mots d’instruction et d’encouragement pour tous ceux qui cherchent à se rapprocher de Dieu.

L’Eloignement de Dieu et la Repentance d’Israël (33:1-6)

Le péché crée toujours des obstacles entre les hommes et Dieu. Certains obstacles sont le résultat du retrait de l’homme. Après qu’Adam et Eve eurent péché, ils se cachèrent de Dieu, même quand Il vint les chercher (Gen. 3:8-9). D’autres fois, Dieu peut paraître loin des hommes. Les chapitres 32-34 d’Exode sont de telles occasions. Dieu s’est laisser dissuader de détruire complètement la nation, et avait permit à ce peuple rebelle de vivre, au moins jusqu'à un peu plus tard, mais Il sembla aussi prendre Ses distances du peuple. Dans notre texte, Dieu continue de parler des Israélites comme étant le peuple de Moïse (« le peuple que tu as fait sortir d'Egypte » 33:1 ; 32:7). Il promit que Son ange les guidera jusqu'à la terre promise (32:34 ; 33:1-2), mais Il menaça de ne pas aller avec eux parmi eux (33:3) :

« Il vous conduira dans un pays ruisselant de lait et de miel. Pour moi, je n'irai pas au milieu de vous, car vous êtes un peuple rebelle et je pourrais être amené à vous exterminer pendant le voyage. »

Quelle ironie il y a ici ! Israël voulait qu’Aaron leur fasse une idole pour qu’ils puissent être assurés que leur « dieu » était avec eux. L’idole fit exactement le contraire, car elle menaça de causer que leur Dieu les abandonne. La chose même qu’Israël essayait de promouvoir, ils l’ont presque empêché.

La grâce de Dieu est même vue dans Sa menace de S’éloigner de leur présence. Le dessein déclaré de Dieu de mettre une distance entre Lui-même et les Israélites quand ils voyageaient vers la terre promise en était un que leur perversité exigeait qu’Il les détruise.87 En fait, être au milieu d’eux aurait grandement mis en danger les Israélites, alors qu’être loin d’eux devait assurer leur sécurité, à moins qu’il n’y eut quelques moyens fournis pour traiter les péchés d’Israël, qui apaiseraient la colère juste de Dieu.

Une lecture légère aurait pu amener une personne de penser que l’ « ange » qui guiderait Israël à la terre promise était quelque chose de nouveau. Ainsi, il aurait pu sembler que Dieu aurait eut l’intention de guider personnellement Israël à Canaan, mais que maintenant un simple ange le ferait. Ce n’est pas exact, car c’était un ange qui avait été promit pour guider Israël à Canaan, avant même que le peuple ne pèche à la célébration du veau d’or. Dieu avait dit,

« ---Je vais envoyer un ange devant vous pour vous protéger en chemin et vous conduire au lieu que j'ai préparé pour vous. » (Exode 23:20, aussi v. 23).

La plupart des commentateurs avaient essayé d’expliquer la menace du retrait de Dieu en termes d’autres anges. Ils suggérèrent qu’il y ait eu l’ « ange de la présence de Dieu » (Exode 3:2 ; Esaïe 63:9) qui guida en premier Israël à Canaan, mais maintenant, après l’idolâtrie d’Israël, c’était un ange moins important qui allait les guider. En premier, je croyais que cette explication était correcte, mais le plus je lis ces passages référant à l’ « ange », le plus je suis mal à l’aise de voir des anges différents ici. L’ange semble être le même. Il n’y a aucun effort fait pour distinguer clairement l’ange des chapitres 32 et 33 de l’ « ange » du chapitre 23.

Si je suis correct, l’ « ange » est le même à tous les endroits où il est mentionné, alors la question doit être posée, « Comment Dieu menace-t-il d’être enlever de Son peuple ? » La réponse doit être trouvée dans un examen plus approfondi de ce que Dieu dit qu’Il ferait et ne ferait pas en ce qui concerne Sa présence. Dans le chapitre 25 d’Exode, quand Dieu parlait à Moïse à propos du Tabernacle, Il dit,

« Le peuple me fabriquera un sanctuaire pour que j'habite au milieu de lui.» (Exode 25:8)

Le Tabernacle, qui devait être au centre du camp, devait être la maison de Dieu, pour qu’Il puisse être « parmi » eux.

Dans le chapitre 33 d’Exode, Dieu dit,

«… je n'irai pas au milieu de vous, … » (v. 3)

Dieu menaça donc de ne pas habiter dans le Tabernacle, au milieu du camp. Il ne menaça pas Son absence complète, seulement que Sa présence ne serait manifestée à Israël qu’à une distance. Dieu était présent dans l’ange, qui marcherait devant les Israélites, les guidant à Canaan (32:34). La présence de Dieu était aussi manifestée dans « la Tente » que Moïse dressa « à une bonne distance du camp » (v. 7). La conséquence menacée pour l’idolâtrie d’Israël était celle d’enlever la présence la plus intime de Dieu pour laquelle le Tabernacle était supposé être bâti.

Je crois que la réponse d’Israël est un vrai acte de repentance, et une des premières choses louables que le peuple fit. Premièrement, je crois qu’Israël doit être loué pour montrer du remors. Si les cœurs du peuple avaient été totalement endurcis, il n’y aurait eu que peu de cause pour avoir du remors. Après tout, Dieu avait promit de ne pas détruire la nation, et Il avait aussi promit de les conduire « dans un pays ruisselant de lait et de miel. » (v. 3). Beaucoup des bénéfices promis originellement que Dieu avait promit à Israël sont toujours assurés à la nation. La seule chose manquante est que Dieu traitera avec Son peuple d’une distance, plutôt que d’au milieu d’eux.

Garder Dieu à une distance était la première inclination et requête d’Israël, comme nous voyons dans Exode 20:18-21. Maintenant, quand Dieu indiquait qu’Il conduirait Israël vers les bénédictions de Canaan, mais d’une distance, les Israélites pleurèrent. Je crois qu’ils pleuraient à cause de leurs mauvaises actions dans l’incident du veau d’or. Mais ils pleuraient aussi le recul de la présence de Dieu. Les Israélites n’étaient plus satisfaits d’avoir un pays ruisselant de lait et de miel, avec un Dieu qui est loin d’eux. Ils pleuraient la perte menacée de l’intimité avec Dieu qu’ils auraient pu avoir.

Les pleurs des Israélites n’étaient pas seulement louables, ils étaient aussi accompagnés des fruits appropriés de repentance (Matt. 3:8 ; Actes 26 :20). L’action appropriée de la repentance ici fut ce que Dieu Lui-même avait prescrit :

« Otez donc vos parures et l'on verra comment je vais vous traiter. » (v. 5b)

Pourquoi le fait qu’Israël enleva ses parures était-il une action appropriée de repentance ? Cela exige une enquête un peu plus approfondie sur le rôle que les parures jouent, à la fois dans l’apostasie d’Israël dans l’incident du veau d’or, et dans d’autres occasions.88 Une brève étude du rôle que les bijoux avaient déjà joué dans l’Histoire d’Israël, et à travers son Histoire, nous permettra de mieux apprécier ce que Dieu exigeait et ce qu’Israël fit, comme action de repentance.

Le premier texte important en ce qui concerne l’usage d’ornements et de bijoux est trouvé dans les chapitres 34 et 35 de Genèse, où les fils de Jacob tuèrent les hommes de Sichem pour le viol de leur sœur. Après que tous les mâles de Sichem furent tués, les fils de Jacob pillèrent la ville :

« Les autres fils de Jacob vinrent achever les blessés et pillèrent la ville, parce qu'on avait déshonoré leur sœur.

   Ils prirent le gros et le petit bétail ainsi que les ânes et tout ce qui était dans la ville et dans les champs.

   Ils s'emparèrent de tous leurs biens, de leurs enfants et de leurs femmes et raflèrent tout ce qui était dans les maisons. » (Gen. 34:27-29)

Après cela, Dieu dit à Jacob d’aller à Béthel :

« Dieu dit à Jacob:
   ---Pars, rends-toi à Béthel et fixe-toi là-bas. Tu y construiras un autel au Dieu qui t'est apparu quand tu fuyais ton frère Esaü.

  Alors Jacob dit aux gens de sa famille et à tous ceux qui étaient avec lui:
   ---Faites disparaître les dieux étrangers qui se trouvent au milieu de vous. Purifiez-vous et changez de vêtements!

  Nous allons partir et nous rendre à Béthel, où je construirai un autel dédié au Dieu qui m'a exaucé lorsque j'étais dans la détresse et qui a été avec moi tout au long de ma route.

  Ils remirent à Jacob tous les dieux étrangers qu'ils avaient entre les mains et les boucles qu'ils portaient aux oreilles; et Jacob les enterra sous le chêne qui est près de Sichem. » (Gen. 35:1-4)

Le butin que les fils de Jacob prirent de Sichem incluait des dieux étrangers et des bijoux, les deux étant considérés idolâtriques, et ainsi devaient disparaître avant que Jacob et ses fils puissent vénérer Dieu en construisant un autel à Béthel. Je pense que les boucles d’oreilles avaient soit les noms des faux dieux ou une petite image du dieu gravée ou les deux. Par exemples, aujourd’hui vous pouvez trouver des bracelets, colliers, et boucles d’oreilles avec des signes astrologiques.

Plus tard, dans le Livre de Juges, nous prenons connaissance de ce qui est fait de l’or qui fut prit comme butin des Madianites. Après la victoire de Gédéon et de ses hommes sur les rois de Madian, les Israélites voulaient honorer Gédéon :

« Après cela, les hommes d'Israël dirent à Gédéon:
   ---Règne sur nous, puisque tu nous as délivrés des Madianites. Ton fils, puis ton petit-fils te succéderont.

  Gédéon leur répondit:
   ---Non, je ne régnerai pas sur vous, et mon fils ne vous gouvernera pas non plus. C'est l'Eternel qui régnera sur vous.

  Puis il ajouta: J'aurais cependant une demande à vous faire: Donnez-moi chacun une boucle d'oreille en or prise sur votre butin.
   Les ennemis portaient, en effet, des boucles d'or, car ils étaient ismaélites.

  ---Très volontiers, lui répondirent-ils.
   Ils étendirent un manteau par terre, et chacun y jeta un anneau prélevé sur son butin.

  Les anneaux d'or que Gédéon avait demandés pesaient près de vingt kilogrammes en tout. Il reçut également les croissants d'or, les pendants d'oreilles et les manteaux de pourpre que portaient les rois madianites, ainsi que les colliers qui ornaient le cou de leurs chameaux.

  Avec l'or, Gédéon fabriqua une statue qu'il installa dans son village, à Ophra. Tout Israël s'y *prostitua, en lui rendant un culte, de sorte que cette statue devint un piège pour Gédéon et pour sa famille. » (Juges 8:22-27)

Plus tard, le prophète Ézéchiel condamna l’idolâtrie d’Israël, plus fréquemment que n’importe quel autre prophète, faisant référence aux ornements d’or et aux bijoux qui étaient impliqués. Il semblerait que presque l’opposé de ce qui est arrivé dans Exode est décrit. Les Israélites prirent les ornements qui appartenaient à Dieu et les transformèrent en images abominables (Ezéchiel 7:19-20). Les abominables images et ornements qu’Israël se firent de l’or de Dieu furent utilisées pour agir comme une prostituée (Ezéchiel 16:17 ; 23:40). Osée condamna le même problème :

« Je lui ferai payer
      tout le temps qu'elle a consacré au culte des Baals lorsqu'elle leur offrait du parfum en hommage,
      lorsqu'elle se parait d'anneaux et de bijoux
      pour courir après ses amants,
      sans plus songer à moi,
      l'Eternel le déclare. » (Osée 2:15)

Finalement, dans le Livre d’Apocalypse, la « Prostituée » est décrite dans toutes ses abominations comme étant parée d’or et d’ornements, qui semblaient faire partie de son iniquité :

« La femme était vêtue d'habits de pourpre et d'écarlate, et parée de bijoux d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait à la main une coupe d'or pleine de choses abominables et d'obscénités dues à sa prostitution. » (Apoc. 17:4 ; 18:7,16)

Avec toutes ses références d’ornements d’or, j’en ai conclut que l’idolâtrie et l’immoralité sont souvent liées à de tels objets de bijouterie dans l’ancien Proche-Orient. Vous vous souvenez que les ornements d’or obtenus des Egyptiens (Exode 3:22 ; 11:2 ; 12:35) étaient en fait un butin (12:36). Je suis enclin à croire que les ornements d’or avaient une association directe avec les fausses cérémonies des Egyptiens. Je ne douterais pas que ces ornements avaient une connexion directe avec les idoles dont Amos parle beaucoup bien plus tard, quand il parla des « dieux » que les Israélites emportèrent avec eux quand ils quittèrent l’Egypte :

« Mais vous avez porté Sikkouth qui était votre roi,
      Kiyoun, votre statue,
      l'étoile de vos dieux
      que vous vous êtes fabriqués. » (Amos 5:26)

Voyez-vous pourquoi l’enlèvement des ornements et des bijoux d’Israël était un acte approprié de repentance ? Parce que ces ornements étaient similaires à ceux qui avaient été contribués pour faire le veau d’or (Exode 32:2-4). Ces images semblent avoir une association idolâtres avec le passé, avec des dieux païens. Ainsi, enlever ces ornements était montrer la repentance d’Israël pour l’incident du veau d’or.

Les Israélites, il semble qu’on nous dit, ne portèrent plus jamais ces ornements :

« Alors les Israélites enlevèrent leurs parures, à distance du mont Horeb. » (Exode 33:6)89

Je crois que ce sont ces ornements, que les Israélites enlevèrent ici, qui furent offerts plus tard à Dieu pour être utilisés dans le Tabernacle (Exode 35:21-22). En tant qu’outils de l’idolâtrie, ces ornements d’or n’étaient bons qu’à être détruits. Comme signe de la repentance d’Israël, ces ornements étaient bons à utiliser en tant qu’outils pour la présence de Dieu dans le Tabernacle.

Moïse et la Mystérieuse « Tente de la Rencontre » (33:7-11)

La « Tente de la Rencontre » d’Exode 33:7-11 est mystérieuse pour moi, quelque chose comme Melchisédek, qui apparut mystérieusement dans le chapitre 14 de Genèse. La première chose que nous devons établir est que la « Tente de la Rencontre » n’est pas le Tabernacle, qui apparaitra plus tard. Que la « Tente de la Rencontre » et le Tabernacle sont deux choses distinctes et peuvent être vues par ces lignes d’évidence :

(1) La « Tente de la Rencontre » était en dehors du camp, alors que le Tabernacle était au milieu du camp.

(2) La « Tente de la Rencontre » était servie par Moïse et Josué, alors que le Tabernacle était servie par les Lévites.

(3) La nuée de la présence de Dieu ne venait se déposer sur la « Tente de la Rencontre » que lorsque Moïse était là, alors que la nuée flottait au-dessus du Tabernacle tout le temps, excepté quand Israël s’apprêtait à lever le camp et marcher.

(4) La structure d’Exode est telle que les sections d’Ecritures traitant avec le Tabernacle (chapitres 25-31, 35-40) sont clairement séparées du reste du texte.

L’évidence nous pointe vers le fait que la « Tente de la Rencontre » décrite ici est un endroit unique et intérimaire pour Dieu pour rencontrer Moïse et les Israélites. D’un coté, elle est inférieure au Tabernacle, mais d’un autre, n’importe quel endroit où l’on peut rencontrer Dieu est mieux que rien du tout. La fonction de la « Tente de la Rencontre » et celle du Tabernacle étaient similaires, en ça que le Tabernacle était aussi une « Tente de la Rencontre » (Exode 35:21), et ainsi supplante la mystérieuse « Tente » des versets 7-11 de notre texte. Donc, nous verrons des références à la « Tente de la Rencontre » plus tard,90 mais je crois qu’elles se réfèrent toutes au Tabernacle.

La période pendant laquelle cette « Tente de la Rencontre » fut utilisée n’est pas spécifiée clairement. Elle dut être utilisée pour une bonne période car la construction du verset 7 indique que Moïse emmena mainte fois la Tente en dehors du camp où il l’installa.91 Cela, je pense, peut être expliqué par le fait que pendant que les Israélites campaient au pied du mont Sinaï, ils auraient dû bouger pour trouver des pâturages nouveaux pour leurs troupeaux. Nous ne pouvons pas dire pour sûr combien de temps Moïse et Israël utilisèrent cette Tente, mais je suppose que cela a dû durer jusqu'à ce que le Tabernacle soit terminé. Il se peut aussi que Dieu ait gracieusement fournit cette Tente pour rencontrer Moïse et s’occuper des affaires du peuple, au lieu que Moïse ne doive monter le mont Sinaï chaque fois qu’il voulait vénérer Dieu.

Il y a quatre choses qui m’impressionnent avec le récit de la « Tente de la Rencontre » dans les versets 7-11 : (1) La « Tente de la Rencontre » était un endroit où les Israélites pouvaient découvrir Dieu ; (2) Le fait que la « Tente de la Rencontre » était à l’extérieur du camp (v. 7) ; (3) L’intimité que Moïse avait avec Dieu ; Et, (4) le respect que le peuple manifesta à Moïse quand il rencontrait Dieu. Nous considèrerons toutes ces choses, ainsi que leur relation les unes avec les autres.

L’Endroit du Peuple pour Rencontrer Dieu

La grande surprise de la « Tente de la Rencontre » n’était pas que Moïse puisse y aller pour voir Dieu, mais que les Israélites pouvaient aussi y aller :

« Celui qui voulait consulter92 l'Eternel devait sortir du camp pour se rendre à la tente de la Rencontre. » (Exode 33:7b)

Le Dieu qui était apparu au sommet du mont Sinaï, que les Israélites furent interdits d’approcher (Exode 19:12-13), même les prêtres (19:23-25), acceptait maintenant que le peuple Le découvre dans sa tente, en dehors du camp.

« A l’extérieur du Camp »

La « Tente de la Rencontre » était située « à l’extérieur du camp », « une bonne distance du camp » (v.7). Je crois que la raison principale pour cela était de réaliser les mots de Dieu à Moïse, qu’Il n’irait pas avec Israël à Canaan « au milieu de vous » (v. 3). Quand la présence de Dieu était manifestée dans la Tente de la Rencontre, elle était toujours à l’extérieur du camp. Quand un Israélite voulait découvrir Dieu, il ou elle devait aller « à l’extérieur du camp » cette Tente symbolisait le recul de Dieu, dû à l’idolâtrie d’Israël, fournissant pourtant la proximité de Dieu qui était plus intime que toute autre chose que le peuple avait connu. Quand n’importe quel Israélite voulait découvrir Dieu, il devait s’éloigner de la proximité de son peuple, se séparer de leur perversité, pour découvrir Dieu sur Son propre sol sacré.93

L’Intimité de Moïse Avec Dieu

Dans notre texte, nous voyons Moïse jouissant d’une intimité avec Dieu qui est virtuellement incomparable dans l’Ancien Testament. Quand Miriam et Aaron plus tard parlèrent contre Moïse, Dieu Lui-même dit,

« ---Ecoutez bien ce que j'ai à vous dire. S'il se trouve parmi vous un prophète de l'Eternel, c'est dans une vision que je me révélerai à lui, ou dans un rêve que je lui parlerai.

   Mais les choses sont différentes avec mon serviteur Moïse, qui est fidèle dans toute ma maison.

   C'est de vive voix que je lui parle, de façon claire et non dans un langage énigmatique, et il voit l'Eternel de façon visible. Comment donc avez-vous osé critiquer mon serviteur Moïse? » (Nombres 12:6-8)

Aucun autre prophète ne parla « face à face » avec Dieu comme Moïse le fit ici. Et quand Moïse entra la « Tente de la Rencontre » la nuée, représentant la présence et la gloire de Dieu, descendit à l’entrée de la Tente (Exode 33:9).

Le Respect des Israélites pour Moïse

Les actions des Israélites dans notre texte ne peuvent être seulement appréciées qu’à la lumière de leur rejet et dédain pour Moïse comme c’est reflété dans leurs paroles à Aaron :

« … car Moïse, cet homme qui nous a fait sortir d'Egypte, nous ne savons pas ce qui lui est arrivé. » (Exode 32:1)

Après que Moïse fut parti pendant quelque temps, les Israélites ne furent pas vraiment inquiets pour sa vie ou sa sécurité. Ils n’ont pas prié pour lui ou envoyé une équipe de secours. Ils conclurent juste qu’il était parti et ne reviendrait pas. Donc ils nommèrent officieusement Aaron pour les guider, et pour leur construire un dieu d’or à vénérer. Le peuple ne se souciait pas du tout de Moïse dans les moments de la rébellion contre Dieu.

Maintenant, cependant, c’est une toute autre histoire. Quand Moïse allait à la « Tente de la Rencontre », la congrégation entière se tenait à l’entrée de leurs tentes et regardait intensément Moïse, jusqu'à ce qu’il entra dans la Tente (v. 8).

Et quand Moïse entrait dans la tente et que la nuée descendait, le peuple vénérait Dieu (v. 10). L’intimité que Dieu avait avec Moïse était la façon de Dieu d’accentuer le fait que Moïse était le leader qu’Il avait nommé, que le peuple devait respecter et obéir :

« ---Voici que je viendrai te trouver au sein d'une épaisse nuée pour que le peuple entende lorsque je parlerai avec toi et qu'ils aient pour toujours confiance en toi. » (Exode 19:9)

Cette déclaration fut faite avant que Dieu donna la Loi à Moïse, mais c’est même plus important après l’apostasie d’Israël, quand l’autorité de Moïse fut rejetée. Quand Dieu parla à Moïse depuis le nuage, le peuple le vit et apprit que cet homme était l’homme de Dieu, et qu’ils avaient intérêt à ne plus le négliger. Pas étonnant que toute la congrégation l’observait quand Moïse allait « à l’extérieur du camp ».

Conclusion

Il y a pleins de leçons qui pourraient être tirées de ce passage. La première est un rappel de la grâce de Dieu. Au moment du péché le plus grand d’Israël, quand le jugement de Dieu apparaît imminent, la grâce de Dieu est encore très visible. Elle est visible dans les avertissements que Dieu avait donné. L’avertissement d’extermination (32:10), de mort (32:34), et d’une relation distante (33:1-3). Dieu ne voulait pas tourmenter les Israélites, cependant, mais de les détourner de leurs péchés vers la repentance :

« Là-dessus, l'Eternel me parla en ces termes:

   ---O peuple d'Israël, ne puis-je pas agir à votre égard comme a fait ce potier? demande l'Eternel. Vous êtes entre mes mains, comme l'argile entre les mains du potier, communauté d'Israël!

   Une fois, je décrète de déraciner une nation ou un royaume, de le renverser et d'amener sa ruine.

   Mais si cette nation que j'ai menacée cesse de mal agir, je renoncerai à lui envoyer le malheur que j'avais projeté contre elle. » (Jérémie 18:5-8)

La grâce de Dieu était évidente dans la provision de la « Tente de la Rencontre ». Bien que Dieu prouva le péché d’Israël en étant présent avec Son peuple à une distance, Il était, néanmoins, plus près du peuple qu’Il n’avait jamais été jusqu'à ce moment. Il avait été une fois au sommet du mont Sinaï, où Moïse seul fut permit d’aller. Maintenant, Il rencontrerait non seulement Moïse, mais ceux qui Le recherchait à la Tente. Quand les hommes ont le plus besoin de Dieu, Sa grâce trouve toujours un moyen.

Quel tableau, quel prototype, de la grâce de Dieu dans la provision du Messie, le Seigneur Jésus Christ, notre médiateur. Nous, dans nos offenses et nos péchés, sommes mort, avec aucune revendication sur Dieu, aucun espoir de salut, aucun avenir, juste la mort, avons Un qui offre d’être notre Médiateur avec Dieu. Tout comme l’avenir d’Israël reposait avec Moïse, l’avenir de tous les hommes repose avec Christ, car Lui seul a payé le prix pour nos péchés, Lui seul à un accès continue à Dieu. Tournons-nous vers le Seigneur Jésus Christ, recevons la grâce de Dieu qui a été offerte à travers Lui, et Lui seul.

Il y a aussi une leçon à être apprise de la « Tente de la Rencontre » qui était « à l’extérieur du camp ». La provision de Dieu pour le peuple était éloignée et loin de leur camp, et donc de leurs péchés. Ce fut donc comme ça dans les jours de Jésus. Quand Jean le Baptiste prêchait, c’était dans le désert, pas dans un Temple. C’était parce que le Judaïsme des jours de Jean était devenu corrompu, tout comme Israël dans les jours de Moïse avait été souillé par leur idolâtrie. Si les hommes voulaient se repentir et retourner vers Dieu, ils devaient se dissocier de leur système religieux qui était devenu souillé. Ceux qui avaient confiance en le Seigneur Jésus dûrent le faire en opposition des dirigeants du Judaïsme. Jésus fut crucifié « à l’extérieur du camp » (Héb. 13:12). Les Juifs ne l’aimaient pas, mais ils devaient entrer dans le royaume de Dieu par ce qui pour eux était une porte païenne (Galates 2:14-17).

Il y en a beaucoup aujourd’hui qui font parti d’un système religieux corrompu. Il a pu une fois être vrai à la Parole de Dieu. Et peut-être que non. Mais pour ceux qui font confiance à un système religieux, à une dénomination, une église, et pas en Christ, je vous conseille vivement de venir « à l’extérieur du camp » où vous trouverez la provision pour votre salut en Jésus Christ seul.

Il y a une leçon pour nous à apprendre de la repentance d’Israël. Les Israélites pleuraient parce qu’ils avaient seulement la promesse de prospérité, mais pas la promesse de la présence intime de Dieu parmi eux. De nos jours, la prospérité est vendue comme étant la preuve de la présence de Dieu. Franchement, ce n’est pas vrai. Si vous pouvez avoir la prospérité en la présence de Dieu, alors vous êtes bénis. Si vous pouvez avoir l’une ou l’autre, je vous conseille vivement d’apprendre des Israélites, qui désiraient la présence de Dieu plus que la simple prospérité.

Finalement, il y a un mot encourageant pour chacun d’entre nous dont les vies d’avant furent profanées par le péché. Il y en a beaucoup qui regrettent les jours passés de leur incrédulité, quand ils se souillaient avec les péchés de la chair. Ils peuvent penser que parce qu’ils ont été profanés, Dieu ne pourra pas les utiliser.

Ce n’est simplement pas vrai, mes amis. Vous devriez apprendre de la leçon des boucles d’oreilles en or et des ornements des Israélites. Ces boucles d’oreilles, qui furent données à Aaron pour construire le veau d’or, furent détruites et profanées, pour qu’elles ne puissent plus jamais être réutilisées par l’homme ou Dieu. Mais des boucles d’oreilles pratiquement identiques, celles qui furent le résultat et l’évidence de la repentance d’Israël, bien qu’elles aient été souillées dans le passé, elles étaient le matériel brut que Dieu utilisa dans le Tabernacle, où Il manifesta Sa gloire aux hommes. Si vous vous repentissez et vous vous tournés de votre passé païen, mes amis, vous avez été purifiés par le sang de Christ. Les choses d’avant ont péri, et vous êtes maintenant un instrument d’honneur, parfait pour l’usage de Dieu.


87 The term “destroy” is a strong one, suggesting extermination or total annihilation, the very thing which God had threatened in 32:10.

88 Hyatt implies that Israel’s ornaments played a role in her idolatry, but without a great deal of biblical support when he states: “The refusal of Yahweh to go up with the people here, lest he consume them, may be based upon the fact that they were wearing ornaments associated with a foreign deity, though this is not clearly stated; thus the removal of the ornaments would have made it possible for him to accompany them.” J. P. Hyatt, Exodus (Grand Rapids: Wm. B. Eerdmans Publishing Co., 1980), pp. 313-314.

89 The term “onward” is italicized in the NASB, indicating that it is not in the original text, but rather supplied to fill in the sense of the text. I do feel that this term does convey what the text was intended to teach us.

90 Other references to the “tent of meeting”: Exod. 35:21; Num. 11:24ff.; 12:4f., 10; cf. 1 Sam. 2:22; 2 Chron. 1:3, 13.

91 Davis agrees with the customary or habitual imperfect: “The structure of the Hebrew text at the beginning of verse 7 indicates that what Moses did here was not a single event but one repeated many times.” John J. Davis, Moses and the Gods of Egypt (Grand Rapids: Baker Book House, 1971), p. 293. Davis, in a footnote on the same page, deals more extensively with the grammar of the verse.

92 This term “sought” is a strong word in the Hebrew language, thus underscoring the intensity of the desire of the people to seek out God. This is a significant change from the rebellion and apostasy of the incident described in chapter 32.

93 Ironically, it would seem, the “tent of meeting” reverses what is true with the Tabernacle. When the “tent of meeting” is “outside the camp” that place is holy, while the camp is defiled by Israel’s sin. On the other hand, when the Tabernacle is in the midst of the camp, the camp is holy and “outside the camp” is profane, where the flesh of the sacrificial bull and its dung, for example, are burned (cf. Exod. 29:14).

28. La Présence de Dieu Avec Son Peuple (Exode 33:12-17)

Introduction

A plusieurs reprises, j’ai considéré garder un journal spirituel comme certains saints d’autrefois l’ont fait. Le plus grand problème que j’avais, en plus de la discipline que cela demande, est que je déteste mettre mes pensées sur le papier. Imaginez, pour un moment, la possibilité d’avoir toutes vos prières enregistrées, et puis publiées pour que tout le monde puisse les lire. Je peux vous dire que rien que d’y penser, j’attrape des sueurs froides.

Je suis assez réaliste pour savoir que toutes les prières de Moïse n’étaient pas dignes d’être publiées non plus, mais la prière que nous trouvons dans notre passage est certainement digne de l’être, à la fois pour notre étude de ce message, et pour l’imiter dans notre vie spirituelle. C’est une des plus nobles prières de l’Ancien Testament. Il y a une urgence dans cette prière de Moïse, à cause du grand péché qu’Israël venait juste de commettre en son absence.

Moins de 40 jours après avoir prêter serment de respecter la Loi que Dieu leur avait donnée depuis le sommet du mont Sinaï, les Israélites avaient déjà brisée leur parole en vénérant le veau d’or qu’Aaron avait construit à leur demande (Exode 32:1-6). Dieu était tellement en colère par leur rébellion et leur immoralité qu’il menaça d’exterminer la nation tout entière, la remplaçant par une nouvelle nation qui viendrait des descendants de Moïse (Exode 32:7-10). Moïse implora Dieu d’épargner ce peuple, pour qu’Il réalise Ses promesses à Abraham, Isaac, et Jacob, et ainsi Dieu permit au peuple de vivre (32:11-14).

Descendant de la montagne, Moïse brisa les tablettes de pierre sur lesquelles les Dix Commandements étaient écrits, signifiant qu’Israël avait brisé son alliance avec Dieu. Il détruit aussi l’idole, la brula, puis la réduisit en poudre fine, qu’il fit boire au peuple (32:15-20). Aaron fut donc réprimandé et les fidèles Lévites tuèrent 3 000 de leurs compatriotes israélites, qui avait refusé d’engager leur fidélité à Dieu (32:21-29). Moïse intercéda auprès de Dieu pour le peuple, mais Dieu les avertit qu’à l’avenir, un jour de jugement viendrait pour cette génération (32:30-35). Néanmoins, Dieu réaliserait Sa promesse de donner la terre à Israël. Il enverrait Son ange pour guider le peuple jusqu'à Canaan.

Dans le chapitre 23, Dieu clarifie la brève déclaration de 32:34, disant à Moïse de partir et d’emmener Israël à Canaan. Il explique de plus qu’Il allait rester à une certaine distance, plutôt que de résider au milieu du camp (33:1-3). A ces paroles, les Israélites se repentirent, enlevant leurs bijoux d’or comme Dieu les avait instruit par Moïse (vs. 4-6). Les versets 7-11 décrivent la « Tente de la Rencontre », cette Tente qui était dressée « à l’extérieur du camp » à une bonne distance (33:7), où les Israélites pouvaient aller pour découvrir Dieu, et où Moïse allait pour communiquer avec Lui. Quand Moïse sortait de sa tente, le peuple se levait en respect, puis vénéraient à l’entrée de leurs tentes. Quand Moïse entrait dans la Tente, la présence de Dieu était manifestée à l’entrée de la Tente.

La médiation de Moïse avait jusqu’ici « persuadé » Dieu de revenir sur Sa décision d’exterminer la population entière des Israélites. De plus, elle a resulté en la promesse de Dieu d’amener Israël dans la terre promise de Canaan. Elle a même réussi à minimiser l’éloignement de Dieu, au point que Dieu se manifesta Lui-même maintenant à la nation à l’extérieur du camp. Mais Moïse ne sera pas satisfait avant que Dieu soit intimement présent, dans sa propre vie, et dans les vies du peuple que Dieu l’a appelé à guider. Cette intimité sera assurée à Moïse dans le texte que nous considérerons dans cette leçon. Notre texte décrira une des prières d’intercession de Moïse, qui je crois, fut prononcée dans la « Tente de la Rencontre ». Cette prière est un modèle de prières pour les Chrétiens aujourd’hui, tout comme un moyen divinement fournit pour le rétablissement de la nation Israël. Ecoutons bien ces paroles majestueuses de Moïse, le médiateur.

La structure du reste du chapitre 33 d’Exode est interessant et informatif. Il y a en fait trois sections : versets 12-14, et 15-17, et 19-23. Chaque section commence avec une requête de Moïse dans laquelle il demande quelque chose de Dieu. La section se termine avec la réponse de Dieu. La réponse de Dieu devient la base pour la requête suivante de Moïse, jusqu'à ce qu’il soit assuré de la présence de Dieu au milieu de Son peuple. Une fois que c’est fait, Moïse fait une demande personnelle pour voir la gloire de Dieu. J’ai arrangé le texte pour illustrer la structure du passage :

« Moïse dit à l'Eternel:
   ---Ecoute96, tu me demandes de conduire ce peuple, mais tu ne me fais pas connaître qui tu enverras pour m'accompagner! Pourtant tu m'avais dit: «Je t'ai choisi personnellement et tu jouis de ma faveur.»

  Eh bien! si réellement j'ai obtenu ta faveur, veuille me révéler tes intentions et fais-toi connaître à moi. Alors j'aurai vraiment ta faveur. Et puis, considère aussi que cette nation-là, c'est ton peuple!

  Dieu répondit:
   ---Je marcherai moi-même avec toi, et je te donnerai une existence paisible.

  Moïse reprit:
   ---Si tu ne viens pas toi-même avec nous, ne nous fais pas quitter ce lieu.

  A quoi reconnaîtra-t-on que j'ai obtenu ta faveur pour moi et pour ton peuple, sinon si tu marches avec nous, et si nous sommes ainsi distingués, moi et ton peuple, de tous les autres peuples sur la terre?

  Alors l'Eternel répondit à Moïse:
   ---Parce que tu jouis de ma faveur et que je t'ai choisi personnellement, je t'accorde aussi ce que tu viens de me demander.

  Là-dessus Moïse reprit:
   ---Permets-moi de contempler ta gloire!

  Et Dieu lui répondit:
   ---C'est ma bonté tout entière que je veux te montrer et je proclamerai devant toi qui je suis. Je ferai grâce à qui je veux faire grâce, j'aurai pitié de qui je veux avoir pitié.

  Mais tu ne pourras pas voir ma face, car nul homme ne peut me voir et demeurer en vie.

  L'Eternel dit encore:
   ---Il y a ici un lieu tout près de moi; tiens-toi debout sur le rocher,

  et quand ma gloire passera, je te mettrai dans le creux du rocher et je te couvrirai de ma main, jusqu'à ce que j'aie passé.

  Puis je retirerai ma main et tu me verras de dos, mais personne ne peut voir ma face. »

La Première Rêquete de Moïse (33:12-14)

Pour un moment, il sembla que l’histoire d’Israël se terminerait abruptement avec un point. Leur campement de près d’un an à mont Sinaï se termina presque par une destruction totale de la nation, due à leur vénération du veau d’or. Maintenant, dû à la médiation de Moïse, ce séjour ressemble plus à une virgule dans la saga du voyage d’Israël vers Canaan. Due à l’intervention de Moïse et à la fidélité de Dieu à Son alliance, il y a quand même de l’avenir pour la nation. Ainsi, Dieu ordonne à Moïse de se tenir prêt et au peuple de lever le camp et de guider la nation vers Canaan.

D’un coté cet ordre n’est pas nouveau du tout. C’est impliqué dans la formation de la phrase du verset 12, qui est bien exprimée par la New International Version, « You have been telling me… ». Le temps (Plus-que-parfait) suggère que Dieu avait donné à Moïse le commandement de guider Israël jusqu'à Canaan depuis un certain temps. Cela a été le cas. Il fut donné la première fois dans le chapitre 3 d’Exode, où Dieu dit à Moïse,

« Va donc maintenant: je t'envoie vers le pharaon, pour que tu fasses sortir d'Egypte les Israélites, mon peuple. »

Le même ordre a été réitéré récemment dans le chapitre 32, verset 34 :

« Maintenant va, conduis le peuple là où je t'ai dit. »

Contrairement au premier appel de Moïse, dans les chapitres 3 et 4, Moïse n’est pas aussi troublé par ce qu’il lui a été dit que par ce qu’il ne lui fut pas dit. Dieu a clairement commandé Moïse de guider les Israélites vers Canaan. Cependant, Il n’a pas dit à Moïse qui Il enverrait avec lui.

Cela aurait pu être un sujet très sérieux pour Moïse. S’il avait de bonnes raisons d’être inquiet à propos de faire face, seul, à Pharaon et aux Israélites la première fois qu’il fut appelé (chapitres 3 et 4), il avait encore plus de raisons d’être inquiet maintenant. Moïse n’avait plus besoin d’avoir peur de faire face à un puissant Pharaon en colère, mais il devait réfléchir à propos de tous les Cananéens à qui il devrait faire face et combattre. Il avait déjà eu un aperçu de ça dans la guerre avec les Amalécites dans le chapitre 17, une guerre gagnée seulement par la domination des prières. Maintenant, Moïse se rendait encore plus compte à quel point les Israélites étaient rebelles et entêtés. Et Aaron, qui initialement fut un tel réconfort pour lui, n’avait jusqu'à présent été qu’un handicap, car il n’a servi qu’à faciliter l’idolâtrie des Israélites en son absence. Et l’alliance avec Moïse, qui, au début, leur donna un tel espoir, était reconnue ne donner qu’une malédiction, et ne promettait pas de bénédictions, due à la perversité du peuple.

Pas étonnant que Moïse fut inquiet à propos d’aller vers Canaan. Et pas étonnant que Moïse veuille juste savoir qui allait aller avec lui, comme Dieu l’avait promit :

« … mais tu ne me fais pas connaître qui tu enverras pour m'accompagner! » (Exode 33:12)

Le terme « ange », comme quelqu’un me rappelait la semaine dernière, est un terme générique, voulant dire « messager ». Ainsi, quand nous lisons le terme « ange », nous ne devrions pas nous permettre de penser de façon stéréotypée, une créature féminine apparaissant dans une robe blanche, flamboyante, et ayant des ailes. Sentant l’imprécision que le terme amenait, Moïse aimerait bien une identification plus précise de ce « messager » que Dieu allait envoyer avec lui pour guider les Israélites. Après les désappointements que Moïse avait essuyés avec Aaron, qui pourrait le blâmer pour être appréhensif en ce qui concernait ce « messager » ?

Moïse n’a pas encore demandé quelque chose de spécifique. Cela, il le fera dans le verset 13. Mais d’abord il posera une fondation plus substantielle pour sa demande. Il rappella à Dieu qu’Il lui avait dit,

« Je t'ai choisi personnellement et tu jouis de ma faveur. » (verset 12)97

Ces deux phrases ne sont pas enregistrées avant maintenant. Manifestement Dieu dit des choses à Moïse qu’il n’a pas enregistré pour que tout le monde puisse les lire. Essentiellement, ces deux phrases assurent Moïse qu’il jouit toujours de la faveur de Dieu. C’est seulement sur la base de la faveur de Dieu que quelqu’un ose Lui faire une requête. Ainsi, puisque Moïse fut divinement choisi (« Je t'ai choisi personnellement ») pour être l’objet de Sa faveur (« tu jouis de ma faveur »), Moïse n’avait pas de problèmes (en fait, c’était hardi) à faire une requête:

« Eh bien! Si réellement j'ai obtenu ta faveur, veuille me révéler tes intentions et fais-toi connaître à moi. Alors j'aurai vraiment ta faveur. Et puis, considère aussi que cette nation-là, c'est ton peuple! » (v. 13)

Notre compréhension de la requête de Moïse ici sera plus claire en faisant plusieurs observations concernant le texte.

(1) Il y a de l’audace dans la requête de Moïse.

(2) La requête de Moïse est basée sur la parole de Dieu. Moïse va du connu à l’inconnu, de, « conduit ce peuple… » à, « tu ne me fais pas connaître qui tu enverras pour m'accompagner! » De ce que Dieu a répondu à une demande, basé sur ce que Dieu a répondu. Ainsi, Moïse rappelle à Dieu ce qu’Il a dit, « Je t'ai choisi personnellement », et « tu jouis de ma faveur », et demande alors à Dieu de le laisser contempler Sa gloire.

(3) La base de la requête de Moïse et pour son audace était son statut privilégié avec Dieu.

(4) La requête de Moïse avait, à la fois comme sa base et comme son but, la faveur de Dieu. Moïse demanda à Dieu de contempler Sa gloire parce qu’il fut choisi pour recevoir Sa faveur, et parce qu’il désirait continuer dans Sa faveur.

(5) La requête de Moïse avait deux buts : Premièrement, que Dieu fasse connaître Ses intentions à Moïse, et deuxièmement, que Dieu accepte Israël comme Son peuple. La première requête était plus personnelle, la seconde, plus publique ou d’une nature plus collective. Nous considèrerons les deux requêtes.

Premièrement, Moïse demandait que Dieu lui révèle Ses intentions (v. 13). Notre compréhension de cette requête dépend de notre définition du terme « intentions ». Quelles « intentions » est-ce que Moïse voulait connaitre ici ? Certains ont suggéré que Moïse voulait savoir le « chemin » de Canaan.98 Voulant dire, Moïse ne voulait pas seulement savoir quelle personne Dieu allait lui envoyer, mais aussi le plan que Dieu avait pour son peuple. Cela, cependant, ne correspond que difficilement à la définition du terme « intentions » qui est utilisé concernant Moïse et Israël. Considérez les textes suivants :

« O Eternel, montre-moi le chemin,
      enseigne-moi quelle est la voie que tu veux que je suive.

   Dirige-moi selon ta vérité et instruis-moi!
      Car c'est toi le Dieu qui me sauve,
      et je m'attends à toi à longueur de journée. » (Ps. 25:4-6)

« Toutes les voies de l'Eternel sont amour et fidélité
      pour ceux qui sont fidèles à son alliance et obéissent à ses commandements. » (Ps. 25:10)

« Pendant quarante ans, j'ai éprouvé du dégoût pour cette génération,
      et j'ai dit alors: C'est un peuple qui s'égare,
      et qui ne fait aucun cas des voies que je lui prescris.

   
   C'est pourquoi, dans ma colère, j'ai fait ce serment:
      Ils n'entreront pas dans mon repos.» » (Ps. 95:10-11)

« L'Eternel intervient pour redresser les torts
      et il défend les droits de tous les opprimés.

   Il a manifesté ses desseins à Moïse
      et montré ses hauts faits au peuple d'Israël. » (Ps. 103:6-7)

« Des nations nombreuses viendront et se diront les unes aux autres:
      «Venez, montons au mont de l'Eternel,
      au Temple du Dieu de Jacob!
      Il nous enseignera les voies qu'il a prescrites,
      nous suivrons ses sentiers.»
      Car de Sion viendra la Loi,
      et de Jérusalem, la Parole de l'Eternel. » (Michée 4:2 ; Esaïe 2:3)

Je comprends que Moïse cherche à connaître Dieu encore plus intimement qu’il ne Le connaisse déjà. Qu’il désire connaître le caractère de Dieu, comme il est reflété dans Ses façons de faire les choses. Connaître les voies de Dieu est ainsi connaître Dieu, et pour mieux comprendre comment une personne devrait vivre de façon à faire plaisir à Dieu. 99

Deuxièmement, Moïse demanda à Dieu de considérer les Israélites comme Son peuple. Depuis que les Israélites avaient choisi de vénérer le veau d’or plutôt que Lui, Dieu fait allusion à ce peuple comme étant le peuple de Moïse:

« L'Eternel dit à Moïse:
   ---Va, redescends, car ton peuple que tu as fait sortir d'Egypte se conduit très mal. » (Exode 32:7)

Moïse veut invalider cela. Il veut que Dieu regarde les Israélites comme Son peuple choisi. Donc, il fait cette requête. La réponse de Dieu à la requête de Moïse est enregistrée dans le verset 14 :

« Dieu répondit:
   ---Je marcherai moi-même avec toi, et je te donnerai une existence paisible. » (Exode 33:14)

Il y a un encouragement formidable ici. Dieu assure Moïse qu’Il seraipersonnellement présent avec lui lorsqu’il guidera les Israélites à Canaan. Le messager que Dieu a promit qu’Il enverrait était donc l’ « ange de la présence de Dieu » (Esaïe 63:9). Dieu promit à Moïse les moyens d’amener les Israélites à Canaan. De plus, Il promit à Moïse qu’à la fin, les Israélites vivant en sécurité à Canaan, serait une réalité. Cela est indiqué par l’expression « existence paisible » comme elle est utilisée ici et ailleurs dans l’Ancien Testament :

« Vous allez traverser le Jourdain et vous habiterez le pays que l'Eternel votre Dieu vous donne comme patrimoine; il vous fera connaître une existence paisible en vous délivrant de tous les ennemis qui vous entourent, et vous habiterez en toute sécurité dans le pays.

   Alors l'Eternel votre Dieu choisira un lieu pour y faire habiter son nom; c'est là que vous apporterez tout ce que je vous ordonne: vos holocaustes, vos sacrifices, vos dîmes et vos offrandes prélevées sur le produit de votre travail et toutes les choses excellentes que vous offrirez à l'Eternel pour accomplir vos vœux. » (Deut. 12:10-11)

« Maintenant, l'Eternel votre Dieu a accordé à vos compatriotes une existence paisible dans le pays, comme il le leur avait promis. Vous pouvez donc maintenant partir et rentrer dans le pays qui vous appartient et que Moïse, serviteur de l'Eternel, vous a donné en propriété de l'autre côté du Jourdain. » (Josué 22:4)

« Une longue période s'écoula après que l'Eternel eut accordé aux Israélites de vivre sans être inquiétés par aucun ennemi autour d'eux, et Josué était devenu très vieux. » (Josué 23:1)

Presque toujours dans la Bible, « existence paisible » transmet le concept de mettre fin à une mauvaise chose, un ennemi, une hostilité ou adversité. Quand Dieu promit à Moïse « une existence paisible », Il l’assura que ces choses, dont Moïse devait avoir le plus peur, seraient vaincues, et que la tâche que Dieu lui avait ordonnée de faire serait complétée.

La Seconde Requête de Moïse (33:15-17)

Les paroles de Dieu auraient dû être un grand encouragement pour Moïse, mais elles le ne furent pas ce que Moïse attendait pour les Israélites. L’assurance de la présence de Dieu et de « vie paisible » n’étaient spécifiques que pour Moïse, pas pour la nation. Quand Dieu assura Moïse, « Je marcherai moi-même avec toi » (v. 14), les mots « avec toi » furent ajoutés par les traducteurs (non pas par ce traducteur de langue française). Le « te » (et je te donnerai une existence paisible) est singulier. Ainsi, l’assurance de la présence de Dieu et de « vie paisible » ne sont seulement garantis qu’à Moïse, pas à la nation d’Israël dans son entièreté. Dans la requête de Moïse, versets 15 et 16, il recherchait cette assurance pour la nation.

Moïse commença par demander à Dieu de ne pas emmener la nation de Sinaï si Sa présence ne les accompagnait pas (v. 15).100 Puis Moïse argumenta la nécessité de la présence de Dieu avec Israël. Il résonna que la seul chose qui distinguait le peuple de Dieu de tous les autres peuples du monde était Sa présence parmi eux :

« A quoi reconnaîtra-t-on que j'ai obtenu ta faveur pour moi et pour ton peuple, sinon si tu marches avec nous, et si nous sommes ainsi distingués, moi et ton peuple, de tous les autres peuples sur la terre? » (v. 16)

Remarquez comment Moïse se lie lui-même deux fois avec Israël. Il ne veut pas profiter seul de la faveur de Dieu, alors que la destinée d’Israël est en jeu. La présence de Dieu, il affirme, ne devrait pas être seulement avec lui, mais aussi avec eux tous. La réponse de Dieu cette fois assure Moïse qu’Il sera présent avec Israël, ainsi qu’avec lui :

« ---Parce que tu jouis de ma faveur et que je t'ai choisi personnellement, je t'accorde aussi ce que tu viens de me demander. » (v. 17)

Bien que Dieu accorda la requête de Moïse, c’était seulement dû à la faveur que Dieu lui portait, pas dû aux bonnes choses qu’Israël fit dans son passé. L’avenir d’Israël est totalement dépendant de Moïse, et de sa position avec Dieu.

Conclusion

Il y a beaucoup d’applications pour ce message,101 mais puisque c’est Pâques, je veux concentrer sur la présence de Dieu, comme elle est liée à la venue, la vie, la mort, l’enterrement, la résurrection, et l’ascension de Jésus Christ. C’est seulement en Christ que la présence de Dieu parmi les hommes est assurée.

La promesse que Dieu venait de faire à Moïse en est une merveilleuse. Dieu a assuré Moïse qu’Il ne serait pas présent avec lui personnellement, mais Il sera avec Son peuple, Israël. Cependant, cela pose un problème, basé sur les paroles de Dieu dans ce chapitre :

« Il vous conduira dans un pays ruisselant de lait et de miel. Pour moi, je n'irai pas au milieu de vous, car vous êtes un peuple rebelle et je pourrais être amené à vous exterminer pendant le voyage. » (Exode 33:3)

Le problème est celui-ci : COMMENT UN DIEU SAINT PEUT-IL ETRE PRESENT AVEC UN PEUPLE PERVERS, ET NE PAS LES DETRUIRE ? Ce que Dieu dit dans le verset 3 est encore vrai aujourd’hui. La présence d’un Dieu saint au milieu d’un peuple pervers est extrêmement dangereuse pour le peuple. Il doit y avoir une solution pour les péchés du peuple, de peur que Dieu ne les détruise.

Dans l’Ancien Testament, le Tabernacle et le système sacrificiel étaient les provisions temporaires de Dieu pour les péchés du peuple. Les péchés du peuple n’étaient pas oubliés, mais ils étaient différés, jusqu’au temps où les péchés pourraient une fois pour toutes être remédiés et enlevés par Christ (Romains 3:25). Avec ces provisions temporaires pour les péchés, le privilège le plus haut et les bénédictions des Israélites, furent reconnues comme étant la présence de Dieu, ce qui fut particulièrement réconfortante pendant les temps d’adversité et d’affliction :

« L'Eternel est mon berger.
      Je ne manquerai de rien.

  Grâce à lui, je me repose dans des prairies verdoyantes,
      et c'est lui qui me conduit au bord des eaux calmes.

   
  Il me rend des forces neuves,
     et, pour l'honneur de son nom,
      il me mène pas à pas sur le droit chemin.

  Si je devais traverser la vallée où règnent les ténèbres de la mort,
      je ne craindrais aucun mal, car tu es auprès de moi:
      ta houlette me conduit et ton bâton me protège.

  Pour moi, tu dresses une table
      aux yeux de mes ennemis,
      tu oins de parfums ma tête,
      tu fais déborder ma coupe.

  Oui, toute ma vie,
      ta bonté et ton amour m'accompagneront
      et je pourrai retourner au temple de l'Eternel
      tant que je vivrai. » (Ps. 23)

« Oui, quand j'avais le cœur amer
      et tant que je me tourmentais,

   j'étais un sot, un ignorant,
      je me comportais avec toi comme une bête sans raison.

   Mais je suis toujours avec toi,
      et tu m'as saisi la main droite,

   selon ton plan, tu me conduis,
      puis tu me prendras dans la gloire.

   Qui ai-je au ciel, si ce n'est toi?
      Et ici-bas que désirer, car je suis avec toi?

   Mon corps peut s'épuiser et mon cœur défaillir,
      Dieu reste mon rocher, et mon bien précieux pour toujours.

   Qui t'abandonne se perdra,
      et tu anéantiras tous ceux qui te sont infidèles.

   Tandis que mon bonheur à moi, c'est d'être toujours près de Dieu.
      Oui, j'ai placé dans le Seigneur, dans l'Eternel, mon sûr refuge,
      et je raconterai ses œuvres. » (Ps. 73:21-28)

Les deux psalmistes, David (Ps. 23) et Asaph (Ps. 73), ont trouvé beaucoup de réconfort et de consolation dans l’assurance de la présence de Dieu dans le présent, spécialement dans l’adversité. Cependant, au-delà de ça, tous les deux anticipaient être avec Dieu, dans Sa présence pendant l’éternité, après la mort. Ceci était l’apogée de l’espoir d’Israël dans l’Ancien Testament. C’est aussi l’apothéose de l’espoir du Nouveau Testament.

Au tout début du Nouveau Testament, dans le premier chapitre de l’Evangile de Matthieu, nous lisons les paroles d’un ange du Seigneur, dit à Joseph, quand il apprit que Marie, sa future femme, était enceinte, et qu’il considérait rompre ou non les fiançailles.

« ---Joseph, descendant de David, ne crains pas de prendre Marie pour femme, car l'enfant qu'elle porte vient de l'Esprit Saint.

   Elle donnera naissance à un fils, tu l'appelleras Jésus. C'est lui, en effet, qui sauvera son peuple de ses péchés.

   Tout cela arriva pour que s'accomplisse cette parole du Seigneur transmise par le prophète:

      Voici, la jeune fille vierge sera enceinte.
      Et elle enfantera un fils
      que l'on appellera Emmanuel,
      ce qui veut dire: Dieu est avec nous. » (Matt. 1:20-23)

Dieu est avec nous ! C’était le nom de l’enfant Christ. La présence de Dieu avec Son peuple ne pouvait être plus réelle, plus intime qu’elle était au moment de Son incarnation. Ainsi, l’apôtre Jean pouvait écrire,

« Celui qui est la Parole est devenu homme et il a vécu parmi nous. Nous avons contemplé sa gloire, la gloire du Fils unique envoyé par son Père: plénitude de grâce et de vérité! » (Jean 1:14)

« Nous vous annonçons le message de celui qui est la vie. Nous vous annonçons ce qui était dès le commencement: nous l'avons entendu, nous l'avons vu de nos propres yeux, nous l'avons contemplé et nos mains l'ont touché. ---

  Celui qui est la vie s'est manifesté: nous l'avons vu, nous en parlons en témoins et nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s'est manifestée pour nous. ---

  Oui, ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, la communion dont nous jouissons est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ.» (1 Jean 1:1-3)

Dieu était physiquement présent en la personne de Jésus Christ, Jean écrivait, et donc communiquer avec Dieu était possible par Lui. Dieu était vraiment présent en la personne de Son Fils, Jésus Christ.

Par Son enseignement et Ses miracles, beaucoup reconnurent que Dieu était présent en la personne du Christ. Mais, comme le temps passa, il devint apparent que beaucoup ne voulaient pas que Dieu soit présent avec eux. Comme l’opposition augmentait et le temps de Son départ approchait, le Seigneur commença à parler de Son « départ », et de la venue du « Défenseur » (Jean 14:25-31 ; 16:7). Cependant ces paroles ne furent pas réconfortantes à ce moment. Elles ne le seraient pas jusqu'à la venue du Saint Esprit à la Pentecôte.

Quand le Seigneur Jésus fut crucifié et placé dans la tombe, les disciples furent bouleversés. Leurs espoirs de la présence de Dieu demeurant pour toujours parmi eux furent momentanément détruits. Comme un d’eux dit à Jésus, ne sachant pas qui Il était,

« Nous avions espéré qu'il était celui qui devait délivrer Israël. Mais hélas! Voilà déjà trois jours que tout cela est arrivé. » (Luc 24:21)

La profondeur du désespoir des disciples ne put qu’être imaginée. Celui en qui Dieu était présent avait disparu.

La vue du Seigneur ressuscité fut certes une joie immense pour ceux qui L’aimaient. Mais il était apparent que les choses n’allaient pas être comme elles avaient été pendant les trois années de Son ministère public. Cela fut évident dans Ses paroles à Marie, qui chercha à s’accrocher à Lui quand Il lui apparut près de la tombe :

« ---Ne me retiens pas, lui dit Jésus, car je ne suis pas encore monté vers le Père… » (Jean 20:17)

Il y avait quelque chose de différent à propos de la relation de notre Seigneur avec Ses disciples, car Il ne vivait plus parmi eux, comme Il l’avait fait auparavant, mais Il leur apparaissait seulement de temps en temps pendant ces jours entre Sa résurrection et Son ascension. Ainsi, il y avait un long désappointement et abasourdissement parmi les disciples, comme il peut être vu par la décision de Pierre d’ « aller pêcher » (Jean 21:3). La joie des disciples ne revint pas avant la Pentecôte, en fait, une joie plus grande fut ressentie, car maintenant, en la Personne du Saint Esprit, Dieu vint demeuré non seulement parmi Son peuple, mais en eux. Le Saint Esprit servit d’intermédiaire pour la présence de Dieu en ce temps, pour que notre intimité avec Dieu soit même plus grande que celle des disciples. C’est J.I. Packer qui déclara cela peut-être plus clairement qu’aucun autre écrivain depuis que le Nouveau Testament ne fut écrit :

« Quelle est l’essence, le cœur, et la base du travail de l’Esprit aujourd’hui ? Quel est l’élément central dans son ministère diversifié ? Y a-t-il une activité de base à laquelle son travail d’autorisation, d’habilitation, de purification, et de présentation doit être liée pour être complètement comprit ? Y a-t-il une seule stratégie divine qui unit toutes ces facettes de son action de don de vie comme moyen pour arriver à la fin ? »

Je crois qu’il y en a une, et maintenant je vais offrir mon point de vue – une vue que je concentre… en termes de l’idée de présence. Par cela je veux dire, l’Esprit fait connaître la présence personnelle dans et avec le Chrétien et l’église du Sauveur élevé, qui règne, le Jésus de l’Histoire, qui est le Christ de la foi.102

Ainsi, la présence de Dieu peut être plus intimement la nôtre qu’elle n’a jamais été avant. Cependant, il y aura un jour quand la présence de Dieu sera encore plus intime et précieuse. Il commencera avec la venue de notre Seigneur pour le Sien :

« En effet, au signal donné, sitôt que la voix de l'archange et le son de la trompette divine retentiront, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et ceux qui sont morts unis au Christ ressusciteront les premiers.

   Ensuite, nous qui serons restés en vie à ce moment-là, nous serons enlevés ensemble avec eux, dans les nuées, pour rencontrer le Seigneur dans les airs. Ainsi nous serons pour toujours avec le Seigneur. » (1 Thess. 4:16-17)

Dans la seconde épitre de Paul aux Thessaloniciens, le mot « apparition » (2 Thess. 2 :8,9) est littéralement le terme « présence », comme cela peut être vu par la note marginale de la version New American Standard Bible. Quand Il reviendra, ce sera pour manifester une présence encore plus intime, une présence qui surpassera tout ce que l’homme n’a jamais connu, même Moïse. Bien que Moïse ne fut pas permit de voir la « face de Dieu » (Exode 33:23), tous ceux qui connaissent Dieu par Jésus Christ verront Sa face aux cieux :

« Il n'y aura plus aucune malédiction. Le trône de Dieu et de l'Agneau sera dans la ville. Ses serviteurs lui rendront un culte:

   ils verront sa face et porteront son nom sur leurs fronts. » (Apocalypse 22:3-4)

Quel privilège est le nôtre maintenant, d’être la demeure du Saint Esprit ! Quel privilège il sera un jour, quand nous serons avec Dieu autour de Son trône, et de voir Sa face. Cependant, ce privilège ne sera pas pour tout le monde, mais seulement pour ceux dont la foi est en Jésus Christ. La Loi fournit une provision temporaire pour les péchés des hommes, pour que Dieu puisse vivre parmi eux, dans le Tabernacle. Jésus Christ est venu sur terre, pour réaliser parfaitement les exigences de la Loi, et pour mourir en accordance avec la Loi pour porter la pénalité pour les péchés de tous ceux qui croyaient en Lui. Ainsi, une provision permanente pour les péchés a été accomplie, et les hommes pourront demeurer en présence de Dieu pour toujours.

Pour ceux qui ne croient pas en Lui, la les attend une certitude redoutée d’une éternité qui sera à passer bannie de la béatitude de Sa présence :

« Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la présence du Seigneur et de sa puissance glorieuse » (2 Thess. 1:9)

Ma prière est qu’en cette Pâques, chacun d’entre nous déterminerons, comme Moïse, de ne pas faire un seul pas avant d’avoir l’assurance de la présence de Dieu avec nous, pour toujours. C’est possible simplement en croyant en Jésus Christ comme étant la solution de Dieu pour vos péchés, et le moyen de Dieu pour faire que Sa présence soit une part permanente de votre vie.


96 I am puzzled and somewhat disappointed by the way the NIV and the NASB render the term translated “see” in verse 12. The NIV ignores it altogether, and then translates the same Hebrew word “remember” in verse 13. The NASB strangely renders the same term differently (“See” in verse 12, and “consider” in verse 13). I fear that this may obscure what might be a structural clue to the text.

97 Of the first expression, “I have known you by name,” Gispen writes, “… the meaning is ‘to know well or intimately,’ as in the case of a king who knew only his closest servants, and also ‘to know on the basis of election.’” W. H. Gispen, Exodus trans. by Ed van der Maas (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1982), p. 307. Of the second, he writes, “‘Favor’ is derived from a verb that indicates the showing of unmerited kindness; the word thus indicates condescending, free, and gracious kindness, goodness not based on obligation.” Ibid.

98 98 Ibid, p. 308.

99 “… Driver, referring to Deuteronomy 32:4 and Exodus 34:6f., interprets ‘ways’ to mean ‘the Lord’s ways of dealing with men,’ and ‘so I may know you and continue to find favor with you’ to mean ‘to understand what your nature and character is, and shape my petitions accordingly, that so I may find favor with you, and my future prayers may be answered.’” Quoted, by Gispen, p. 308.

100 he translators, in a way similar to that found in verse 14, have supplied the words “with us” in verse 15. When he went on to say, “Do not lead us up from here,” the “us” here is plural, thus verifying the “with us” supplied earlier.

101 Let me suggest just a few avenues of application which the reader can pursue. First, there is the role of Moses as the mediator of the people. This can be compared and contrasted with the mediatorial role of Jesus Christ, especially as played out in the Book of Hebrews. Secondly, there is the whole area of Moses’ motivation. What was it that was important to Moses? Especially important is his servant-like attitude (cf. Philippians chapter 2). Third, there is the application of this text to the subject of prayer. We can learn a great deal about prayer from the prayer of Moses in this chapter.

102 J. I. Packer, Keep in Step With the Spirit (Old Tappan, New Jersey: Fleming H. Revell Company, 1984), p. 47.

29. Le « Dos » de Dieu (Exode 33:18-34:9)

Introduction

Généralement, nous avons tendance a penser du dos de n’importe quoi comme étant son plus mauvais coté. Une personne de derrière les fagots est vue comme ignorante et mal éduquée. La personne qui ferme la marche est la moins bonne. Il est dit que le diable tire la queue des trainards. Et pourtant Moïse est dit avoir vu le « dos » de Dieu dans notre texte. Est-ce que cela veut dire que Moïse eut moins que ce qu’il avait demandé ou moins que ce qu’il avait espéré ? Difficilement ! Le texte dit clairement que le dos de Dieu est Son bon coté, car c’est la « bonté de Dieu » qui passera devant Moïse.

Pourquoi est-ce le « dos » de Dieu qui est Son « bon » coté ? Qu’est-ce que ce « coté » de Dieu a à voir avec Sa gloire, ce qui est ce que Moïse demanda à contempler ? Pourquoi Moïse pouvait-il regarder ce coté de Dieu et pas l’autre ? Les évènements de notre passage sont les derniers à arriver avant le renouvellement de l’alliance avec Moïse, et ainsi sont étroitement liés au renouvellement des espoirs d’Israël. Ces versets nous diront beaucoup de choses sur Moïse, et encore plus sur le Dieu qu’il cherchait à connaître plus intimement.

La structure de ce texte nous fournit des indices importants pour son interprétation. Essentiellement, il y a deux divisions principales : premièrement, la requête de Moïse de contempler la gloire de Dieu, suivie de la réponse de Dieu ; deuxiemement, la révélation de la gloire de Dieu, suivie de la réponse de Moïse. Les grandes lignes du texte ressemblent à ça:

A. La Requête de Moïse et la Provision de Dieu, 33:18-23.

1. Requête de Moïse, v. 18.

2. Promesse de Dieu, v. 19.

3. Divine protection et provision, vs. 20-23

B. La Révélation de Dieu et la Requête de Moïse, 34:1-9

1. Moise, mt. Sinaï, et les tablettes de pierre, vs. 1-4.

2. La gloire de Dieu, vs. 5-7.

3. La réponse de Moïse, vs.8-9.

De bien des façons, ce passage ressemble au chapitre 24, où la nation Israël ratifie l’alliance avec Moïse pour la première fois. D’un autre coté, il y a beaucoup de différences importantes. Ces similarités et différences nous fournissent les clefs pour comprendre l’alliance avec Moïse comme elle fut donnée par Dieu pour la deuxième fois. Prêtons attention à la Parole de Dieu que nous étudions dans cette leçon.

La Requête de Moïse et la Provision de Dieu (33:18-23)

La requête de Moïse au verset 18 est la troisième et dernière requête dans le chapitre 33. Moïse a déjà demandé que Dieu lui fasse connaître Ses intentions, pour qu’il puisse continuer à jouir de Sa faveur (33:12). Dieu a promit Sa présence à Moïse personnellement, mais Il n’a pas dit qu’Il serait présent parmi Son peuple. Ainsi, dans sa seconde requête, Moïse demanda que Dieu manifeste sa faveur à Israël, ainsi qu’à lui-même, et que Dieu n’envoie pas la nation vers Canaan sans une promesse que Sa présence accompagnera Son peuple (33:13, 15-16). La réponse de Dieu dans le verset 17 nous mènerait à croire que cette seconde requête serait accordée :

« ---Parce que tu jouis de ma faveur et que je t'ai choisi personnellement, je t'accorde aussi ce que tu viens de me demander. »

La première partie de la première requête de Moïse, « … veuille me révéler tes intentions… » (v. 13), n’a pas encore été accordée. Je crois que Moïse laissa tomber cette requête juste après que Dieu l’assura qu’Il serait présent avec Son peuple. Maintenant que les requêtes pour son peuple furent accordées, Moïse retourne à sa première requête. Ainsi, la première requête, « … veuille me révéler tes intentions… » et la requête du verset 18, « ---Permets-moi de contempler ta gloire! » sont essentiellement les mêmes. Connaître les intentions de Dieu est voir la gloire de Dieu.

Moïse nous a déjà préparés pour l’usage de ce terme « gloire », car il a déjà utilisé son sens plusieurs fois dans Genèse et Exode. Le sens du terme « gloire » fut utilisé pour la richesse de Jacob (Gen. 31:1) et des honneurs de Joseph en Egypte (Gen. 45:13). Dans Exode, la « gloire » de Dieu fut la manifestation visible de Sa présence. La « gloire de l’Eternel » apparut en premier dans la nuée à Israël dans le désert, quand le peuple se plaignait de Moïse et de l’Eternel, et demandait de la viande (Exode 16:7,10). D’une façon similaire, la gloire de l’Eternel descendit sur Mt. Sinaï, au moment où l’alliance avec Moïse fut ratifiée (Exode 24 :16,17). L’autel, sur lequel les sacrifices devaient être faits quotidiennement, Dieu avait dit, serait sanctifié par Sa gloire (Exode 29:43).

Plus tard, après la requête de Moïse de contempler la gloire de Dieu (Exode 33:18), la gloire de Dieu remplirait le nouvellement construit Tabernacle (Exode 40:34-35). En différentes occasions durant le séjour d’Israël dans le désert, la gloire de Dieu serait manifestée au peuple. En certaines de ces occasions, la gloire de l’Eternel apparaitrait pour empêcher le peuple de pécher. Par exemple, dans Nombres 14:10 la gloire de l’Eternel apparut, stoppant les Israélites avant qu’ils ne lapident Moïse et Aaron. D’un autre coté, la gloire de l’Eternel apparut aussi en réponse aux sacrifices d’Israël. Après avoir décrit les sacrifices que Dieu exigeait du peuple, Moïse leur dit,

« ---Voici ce que l'Eternel vous ordonne; faites-le, et la gloire de l'Eternel vous apparaîtra. » (Lév. 9:6)

Un peu plus tard dans ce récit, après que ces sacrifices furent offerts, on nous dit,

« Puis Aaron leva ses mains vers le peuple et le bénit; il redescendit de l'autel après avoir offert le sacrifice pour le péché, l'holocauste et le sacrifice de communion.

   Moïse et Aaron entrèrent dans la tente de la Rencontre et, en ressortant, bénirent le peuple. Alors la gloire de l'Eternel apparut à tout le peuple.

   Une flamme jaillit devant l'Eternel et consuma l'holocauste et les graisses sur l'autel. A cette vue, tout le peuple poussa des cris de joie et se jeta face contre terre. » (Lév. 9:22-24)

Ainsi, je crois que nous pouvons conclure que la gloire de l’Eternel peut être manifestée soit par la réponse de Dieu aux péchés de de l’homme ou par la réponse de Dieu au système sacrificiel, qui est la confession des péchés de l’homme, et son acte d’obéissance en ce qui concerne le moyen de Dieu de remettre à plus tard les conséquences de leurs péchés. La gloire de l’Eternel est presque toujours une manifestation visible de la présence de Dieu et de Sa splendeur. Pour Moïse, la vue de la gloire de Dieu lui servira d’assurance de la présence de Dieu avec lui, et ultimement avec la nation tout entière.

La réponse de Dieu au verset 19 est d’accorder à Moïse tout ce qu’Il pourra lui accorder, ce qui est dans le meilleur intérêt de Moïse:

« ---C'est ma bonté tout entière que je veux te montrer et je proclamerai devant toi qui je suis. Je ferai grâce à qui je veux faire grâce, j'aurai pitié de qui je veux avoir pitié. »

L’accord de la requête de Moïse inclurait que Dieu permettrait le passage de toute Sa bonté103 devant lui. Comme le sens du terme bonté est employé dans l’Ancien Testament, il veut dire que la bienveillance de Dieu, Sa gracieuseté et générosité seraient vue par Son serviteur Moïse. Ce terme, traduit « bonté », est utilisé dans Genèse 24:10 pour « toutes sortes de biens excellents » qu’Abraham envoya avec son serviteur, comme présents pour la famille de la future femme de son fils. Il est utilisé pour décrire les « bonnes choses » que Pharaon donna à Jacob et sa famille, quand ils voyagèrent d’Egypte à Canaan (Gen. 45 :18,20,23). Il fait aussi allusion aux « bonnes choses » dont les Israélites profiteront au pays de Canaan (Deut. 6:11). La bonté de Dieu est spécialement accentuée dans le Livre des Psaumes. Ici, l’accent de « bonté » n’est pas pour les choses que Dieu donne, mais pour la bonté et générosité de Dieu comme étant le donneur de bonnes choses.104

Peut-être que le meilleur sens du mot « bonté » est trouvé dans le Livre de Néhémie, où nous lisons,

« Ils se sont emparés de villes fortifiées et de terres fertiles. Ils ont pris possession de maisons regorgeant de biens, de citernes déjà creusées, de vignes, d'oliviers, d'arbres fruitiers à profusion. Par ta grande bonté, ils ont mangé à leur faim et avec abondance, et ils ont vécu dans les délices.

  Tant qu'ils jouissaient dans leur royaume des nombreux bienfaits que tu leur accordais dans le pays spacieux et fertile que tu leur avais donné, ils ne t'ont pas adoré et ne se sont pas détournés de leurs mauvaises actions.» (Néhémie 9:25,35)

Dans Sa bonté, Dieu donna à Son peuple les « meilleures choses » du pays de Canaan, mais au lieu d’être plein de gratitude, au lieu de vénérer et servir Dieu, les Israélites se détournèrent de Lui, se rebellèrent contre Lui. Les « meilleures choses » que Dieu fournit à Son peuple étaient son témoignage de Sa bonté pour eux. Donc bonté égalerait prospérité ou bénédictions, la bonté de Dieu serait Sa bienveillance ou Sa générosité. Voir la bonté de Dieu encouragerait grandement Moïse, à ce moment, et le rassurerait en ce qui concerne l’avenir d’Israël.

En plus d’avoir toute Sa bonté passer devant Moïse, Dieu promit aussi de proclamer Son nom, le « nom de l’Eternel », devant Moïse. Une fois de plus, nous avons été préparés pour l’importance d’un nom dans le Pentateuque, car maintes fois dans Genèse et Exode, un nom a été prouvé avoir une grande importance. Le nom spécifique que Dieu proclamera est le nom L’ETERNEL. C’est le nom par lequel Dieu S’identifie Lui-même à Moïse au buisson ardent, et par lequel Dieu va être connu par Israël. L’ETERNEL était le nom qui parle de Dieu comme étant le Sauveur et le Libérateur d’Israël. L’ETERNEL est le nom du Dieu qui fit une alliance avec Abraham, Isaac et Jacob :

« Moïse reprit:
   ---J'irai donc trouver les Israélites et je leur dirai: «Le Dieu de vos ancêtres m'a envoyé vers vous.» Mais s'ils me demandent: «Quel est son nom?» que leur répondrai-je?

   Alors Dieu dit à Moïse:
   ---Je suis celui qui est. Puis il ajouta: Voici ce que tu diras aux Israélites: Je suis m'a envoyé vers vous.

   Puis tu leur diras: «L'Eternel, le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob m'a envoyé vers vous. C'est là mon nom pour l'éternité, c'est sous ce nom que l'on se souviendra de moi pour tous les temps. » (Exode 3:13-15)

S’il y avait eu un nom qui aurait donné un encouragement à Moïse, ça aurait été celui-là, L’ETERNEL.

La réponse de Dieu à la requête de Moïse inclut un troisième élément, une déclaration de Sa Souveraineté :

« … Je ferai grâce à qui je veux faire grâce, j'aurai pitié de qui je veux avoir pitié. »

Je crois qu’il y a deux raisons pour lesquelles Dieu inclut cette déclaration ici :

Premièrement, c’est un rappel à Moïse que Dieu n’a aucune obligation de montrer de la clémence à personne. La requête de Moïse pour le peuple était une requête pour la grâce de Dieu. Il n’y avait absolument rien qu’Israël ne pouvait faire pour mériter la grâce de Dieu. Israël avait déjà fait assez de choses ! Le point était que Moïse ne pouvait pas, par sa médiation, prétendre que Dieu était obligé d’être gracieux envers un peuple pervers, obstiné. Souveraineté et grâce ne peuvent jamais être séparées. Ainsi, quand la grâce est démontrée, c’est fait dans l’exercice de la volonté souveraine de Dieu. La raison pour cela est que la grâce n’a aucune raison d’être manifestée à une personne exceptée à cause de la grâce de Celui qui donne. Tout ce qui n’est pas de la grâce n’est d’aucun mérite, et personne ne peut être sauvé sur la base de son mérite personnel aux yeux de Dieu. Et certainement à ce point dans l’histoire d’Israël, aucun Israélite n’aurait osé prétendre qu’il méritait la grâce de Dieu.

Deuxièmement, une des « gloires » de Dieu est Sa souveraineté absolue. La souveraineté de Dieu veut dire qu’Il est libre de faire ce qu’Il veut, ce qui est compatible avec Son caractère. Dieu, dans Sa sainteté, aurait pu détruire ce peuple pervers et aurait eu absolument raison de le faire.105 D’un autre coté, Dieu pouvait aussi pardonner Son peuple, tant que leurs péchés étaient expiés. Que nous aimions l’entendre ou pas, Dieu est tout autant saint en condamnant une personne à la damnation éternelle qu’Il l’est en accordant gracieusement à quelqu’un d’autre la faveur de la vie éternelle. La souveraineté de Dieu est une des nombreuses facettes de Sa gloire, et ainsi est mentionnée ici.

La souveraineté de Dieu d’accorder Sa grâce est un des domaines de la vérité biblique communément négligés (ou rejetés). Par exemple, les dons spirituels sont des questions de grâce, comme le terme grecque pour « don » indique. Alors comment ce fait-il que certains semblent penser qu’ils peuvent spécifier à Dieu quel don Il devriat leur accorder, à eux ou à d’autres ? La prospérité (le succès) est une autre manifestation de grâce. Pour être plus précis, Dieu non seulement n’accorde souverainement des dons spirituels à Ses enfants, mais Il accorde aussi souverainement la mesure de succès une personne aura dans l’exercice de ce don :

« Il y a toutes sortes de dons, mais c'est le même Esprit.

   Il y a toutes sortes de services, mais c'est le même Seigneur.

   Il y a toutes sortes d'activités, mais c'est le même Dieu; et c'est lui qui met tout cela en action chez tous. » (1 Cor. 12:4-6)

Ainsi, une personne avec le don d’évangélisme peut être instrumentale pour gagner des milliers de sujets pour Christ en une année, alors qu’une autre peut être utilisée par Dieu pour n’en gagner qu’une poignée. La mesure de notre succès dans de telles choses dépend de la souveraineté de choix de Dieu. N’importe où le résultat est grâce, le moyen est souverain.

Dieu a consenti à la requête de Moïse de « contempler Sa gloire », mais pas sans restrictions. Ces restrictions sont pour son bien. Les versets 20-23 décrivent les restrictions que Dieu doit placer sur la requête de Moïse, ainsi que Sa provision pour sa protection dans le processus de contempler Sa gloire.

Moïse demanda à voir la gloire de Dieu en forme visible. Dieu parle de la « forme » par laquelle Il Se manifestera Lui-même à Moïse, ce que les théologiens appellent un anthropomorphisme,106 qui est une forme sophistiquée de dire que Dieu parle de Sa propre révélation à Moïse en termes humains. Ainsi, Dieu parle de Moïse comme s’il était capable de voir Son dos, mais pas Sa face. Dans le contexte du passage cela veut dire que Moïse pourra voir la bonté tout entière de Dieu, mais pas certaines de Ses autres caractéristiques.

La Bible nous apprend constamment que personne ne peut regarder le visage de Dieu face à face et vivre.107 Si Dieu avait accordé à Moïse tout ce qu’il demandait, Moïse aurait été foudroyé à mort par la présence du Dieu vivant. C’est seulement au ciel, quand nous serons débarrassés de tous les péchés, que nous pourrons contempler Dieu face à face (Apocalypse 22:4). Ainsi, Dieu accordera à Moïse le privilège de voir de Lui plus qu’il (ou n’importe quel homme à ce point, je crois) n’a jamais vu. Il verra une partie de la gloire de Dieu, mais pas tout. Il verra, en termes humains, le dos de Dieu, mais pas son visage.

Les versets 21-23 décrivent la provision pour la protection de Moïse que Dieu promit. Là, à Mt. Sinaï il y avait un rocher sur lequel Moïse pouvait se tenir (v. 21). Pendant qu’il serait sur ce rocher, Dieu passera à coté de lui dans toute sa gloire. La main de Dieu protégera Moïse de toute la radiance de Sa splendeur (v. 22), tout comme le masque du soudeur filtre la plupart de la lumière brillante de la soudure à l’arc ou comme des vêtements à l’amiante protègent un homme d’une chaleur intense. Quand Dieu sera passé, Il enlèvera sa main pour que Moïse puisse contempler une partie de Sa gloire – Son dos (v. 23).

Ne manquons pas d’apprécier la merveille et l’honneur de cette révélation de Dieu à Moïse. Bien que ce ne soit « seulement » que le dos de Dieu, c’était tout ce que Moïse pouvait encaisser, et c’était plus que n’importe quel homme n’avait jamais eu le privilège de voir. Voir un petit peu de l’infinité de Dieu est voir beaucoup plus que ce que l’esprit puisse imaginer. Moïse baignera encore plus profondément dans le puits insondable de la gloire infinie de Dieu que l’homme n’a jamais imaginé, et pourtant il n’aura toucher que la surface de Sa splendeur.

La Révélation de Dieu et la Requête de Moïse (34:1-9)

Pendant que Moïse discutait avec Dieu à la « Tente de la Rencontre », qui était « à l’extérieur du camp » (Exode 33:7), le renouvellement de l’alliance avec Moïse se tenait au sommet du Mt. Sinaï. La révélation de la gloire de Dieu à Moïse serait, il semblerait, comme la manifestation de Dieu aux 70 anciens d’Israël, décrit dans le chapitre 24. Il y a à la fois des similarités et des différences entre ce renouveau de l’alliance dans le chapitre 34 et la première ratification de l’alliance dans les chapitres précédents (spécialement le chapitre 24).

Les similarités incluaient le fait que les exigences de Dieu étaient pratiquement identiques. C’étaient les mêmes Dix Commandements qui seraient écrits sur les deux tablettes de pierre. C’était le même code d’alliance que Dieu établirait comme Son standard de conduite pour les Israélites (comparez Exode 21-23 avec le chapitre 34). Les deux fois l’alliance est donnée à Moïse par Dieu au sommet du Mt. Sinaï. Comme avant (Exode 19:12-13, 21-25 ; 24:2), le peuple est averti de garder ses distances de la montagne sainte (Exode 34:3. Comme la ratification de l’alliance incluait une vision de Dieu (24:9-11), la même chose arriva dans le renouvellement de l’alliance (34:5-7).

Cependant, les différences sont peut-être encore plus évidentes. Les Israélites ne sont représentés que par Moïse, et non pas par les soixante-dix anciens comme auparavant (Exode 24:1,9). Cette fois-ci, il n’y a pas de promesses faites par le peuple. La fois précédente, le peuple affirma maintes fois,

« ---Nous ferons tout ce que l'Eternel a dit. » (Exode 19:8 ; 24:3,7)

Mais cette fois-ci, il n’y eut pas de promesses de faites. Et pas étonnant ! Israël n’était pas digne de confiance pour tenir ses promesses, quelle que soit la sincérité de leurs intentions à ce moment.

Finalement, et je crois d’une façon plus significative, Moïse était particulièrement plus proéminent dans le renouvellement de l’alliance qu’il ne le fut dans la première ratification de cette alliance. Son niveau d’implication est considérablement plus grand. Dans la première ratification, Dieu tailla les pierres et y grava les commandements (31:18). Dans le renouvellement de cette même alliance, Moïse tailla les pierres et y écrivit les commandements (34:1, 27-28). Certains voudraient que nous pensions que Moïse dut tailler les pierres parce qu’il avait détruit la première paire de tablettes.108 Je crois que Moïse fut donné une participation encore plus importante dans le renouvellement de l’alliance, pour que maintenant Dieu puisse dire que c’était une alliance faite entre Lui et Moïse et Israël (34:27), une déclaration qui n’avait pas été faite auparavant. Il n’y a pas d’inconsistance ici dans le fait qu’on nous dise que, d’un coté, Dieu écrivit sur les tablettes (34:1), et de l’autre, que Moïse l’a fait (34:27-28). Le récit nous informe que Dieu écrivit sur les tablettes à travers Moïse. Ce n’est pas différent de dire qu’une des épitres de Paul, écrit pas sa propre main, est en même temps, la Parole de Dieu. Le rôle de médiateur de Moïse est ainsi accentué. Pas étonnant que tout Israël se tenait à la porte de leurs tentes quand Moïse allait rencontrer Dieu à la Tente de la Rencontre (33:8).

Les versets 5-7 décrivent la réalisation de la promesse de Dieu à Moïse dans 33:19-23. Dieu descendit dans la nuée et Sa bonté passa devant Moïse (vs. 5-6a). Dieu proclama aussi Son nom devant lui:

« il passa devant lui en proclamant:
   ---L'Eternel, l'Eternel, un Dieu plein de compassion et de grâce, lent à se mettre en colère, et riche en amour et en fidélité!

   Je conserve mon amour jusqu'à la millième génération: je pardonne le crime, la faute et le péché… » (Exode 34:6-7b)

Il y a beaucoup de bénédictions à tirer d’une étude de chacune de ces expressions proclamées par Dieu ici,109 mais l’essence de toutes peuvent être résumée en un seul mot : Bonté.

Les derniers mots du verset 7 doivent étonner les Israélites pendant toute la période de l’Ancien Testament :

« …mais je ne tiens pas le coupable pour innocent, et je punis la faute des pères sur leurs descendants jusqu'à la troisième et même la quatrième génération. » (Exode 34:7c)

Bien que Dieu dise qu’Il pardonnait, Il dit aussi que le coupable ne resterait pas impuni. Cela veut dire, avant tout, que Dieu ne pardonne pas les péchés en les ignorant ou les mettant de coté. Le péché est une maladie bien plus sérieuse que cela. Un Dieu juste ne peut minimiser le péché, et ainsi Il ne peut simplement pardonner les hommes en ignorant ce qu’ils ont fait. Il doit y avoir un châtiment. Le châtiment, nous apprenons du chapitre 53 d’Esaïe, viendra avec le Messie. Les péchés des hommes sont pardonnés parce que quelqu’un allait subir le châtiment (la mort) prescrit par la Loi pour le péché.

A première vue, ça semble dur que Dieu place les fautes des pères sur leurs enfants et petits-enfants, mais je suis convaincu que ce fut une provision gracieuse de Dieu pour Son peuple. Cela résout un dilemme très sérieux. Dieu, pour être juste, doit punir les péchés. Dieu, étant gracieux, peut pardonner les péchés. Dieu, pour réaliser les promesses de Son alliance à Abraham et ses descendants, doit réaliser Son alliance avec Abraham à travers la nation Israël. Si Dieu avait puni cette génération d’Israélites pour les péchés d’idolâtrie et d’immoralité complètement et instantanément (comme Il menaça de le faire, Exode 32:10), alors, il n’y aurait pas eu de seconde génération d’Israélites, ni une troisième et ainsi de suite. En d’autres mots, il n’y aurait pas eu de lignée d’Israélites par laquelle le Messie viendrait. En dispersant les conséquences des péchés de cette premiere génération d’Israélites, Dieu put préserver la nation, et assurer la lignée messianique, jusqu'à l’époque où le Messie serait né d’une vierge de la tribu de Juda, de la famille de David. Une fois que cela arriva, les conséquences des péchés d’une génération donnée ne passeraient plus aux prochaines générations (Jér. 31:29). Bien que l’analogie ne soit pas entièrement parallèle (notre gouvernement et économie n’ont aucun Messie qui viendra le faire), la grande dette nationale de notre pays n’est pas imposée entièrement sur notre génération, mais plutôt est dispersée sur plusieurs générations, spécialement sur celles à venir. C’était comme ça avec les conséquences des péchés d’Israël.

La réponse de Moïse à cette révélation de Dieu fut instantanée :

« Aussitôt, Moïse s'inclina jusqu'à terre et se prosterna.

   Puis il dit:
   ---Ah! Seigneur, s'il est vrai que j'ai obtenu ta faveur, je t'en prie, Seigneur, marche au milieu de nous. Oui, je sais que c'est un peuple rebelle, mais veuille pardonner nos fautes et nos péchés et accepter que nous t'appartenions! » (Exode 34:8-9)

La révélation de la bonté de Dieu à Moïse était une révélation de ces aspects du caractère de Dieu qui étaient la base pour l’avenir d’Israël, et ainsi Moïse demanda à Dieu de pardonner ce peuple pervers, et de vivre parmi eux, non pas parce qu’ils étaient justes, mais parce qu’Il était gracieux et pardonnant. La grâce de Dieu est la base pour la repentance et la restauration, et ainsi Moïse demanda à ce que Dieu pardonne Son peuple et en fasse Sa possession, comme Il l’avait fait auparavant.

Conclusion

Il faut un peu de temps et de réflexion pour que l’impact de ce texte affecte le lecteur. En terminologie humaine, Dieu permit à Moïse de voir Son dos, mais pas Son visage. Le dos de Dieu était Sa bonté. Alors, qu’est-ce que serait le visage de Dieu ? J’aimerais suggérer que, de ce texte et d’autres, la face de Dieu pourrait être Sa sévérité.

Dans le chapitre 11 de Romains, Paul résume son raisonnement avec les paroles,

« Considère donc, à la fois, la bonté et la sévérité de Dieu » (Romains 11:22)

La gentillesse ou la bonté de Dieu est cet aspect de la personne de Dieu que Moïse fut capable de voir complètement – il vit « la bonté tout entière » de Dieu (Exode 33:19). Moïse vit aussi un peu de la sévérité de Dieu. Il vit Sa colère à l’idolâtrie d’Israël dans l’incident du veau d’or (Exode 32:10). Il savait que Dieu aurait pu facilement annihiler la nation entière, si ça n’avait été pour Ses promesses faites à Abraham et ses descendants (Exode 32:13). La colère de Moïse fut exprimée dans sa réponse aux festivités et à la rébellion d’Israël (Exode 32:20). Il démontra sa colère quand il ordonna aux Lévites d’aller dans le campement, tuant ceux qui avaient refusé de promettre d’obéir à Yahvé (Exode 32:25-29).

Il n’y avait pas de réconfort pour Moïse ni pour Israël dans la révélation de la sévérité de Dieu, car cela n’aurait fait qu’intensifier la peur de la destruction de la nation (Exode 33:3). La dimension du caractère de Dieu qui encourage le cœur de Moïse était Sa bonté, qui donna à Moïse (et Israël) l’espoir du pardon et de Sa présence parmi Son peuple. La vision de la bonté de Dieu qu’Il octroya à Moïse produisit exactement ce que Dieu voulait, sa requête que Dieu pardonne Israël et les revendique comme étant Son propre peuple (Exode 34:9).

Ces deux dimensions du caractère de Dieu, Sa bonté et Sa sévérité nous donnent un cadre de référence pour résumer l’histoire d’Israël pendant la période de l’Ancien Testament. Généralement parlant, Israël connaissait soit la sévérité de Dieu dans Sa discipline due à leur révolte ou ils faisaient appel à la bonté de Dieu par la repentance et l’obéissance.

Permettez-moi de faire une pause pour dire avec vigueur que la bonté et la sévérité de Dieu ne sont pas des attributs opposés, dont un doit emporter la victoire sur l'autre. Le fait est que la sévérité de Dieu est bonne, voulant dire, que quand Dieu juge les péchés c’est à cause de Sa bonté. Quelques fois ces bonnes choses que Dieu amène dans nos vies, arrivent de façons qui semblent sévères. Ainsi, les deux dimensions de la bonté et la sévérité de Dieu sont complémentaires, pas compétitives. Dieu ne sacrifie jamais un attribut pour en manifester un autre. Mais, du point de vue humain, un attribut pourrait paraître être plus prédominant, à un certain moment.

Pour Israël, la révélation de la sévérité de Dieu comme occasionnée, par exemple, par l’idolâtrie du veau d’or, était une force purifiante. Sachant que Dieu regardait sérieusement leurs péchés les encouragea à être très prudent à propos de pécher contre un Dieu saint. D’un autre coté, parce que les Israélites étaient des pécheurs ou comme Dieu les avait qualifiés, un peuple rebelle, la vérité de la bonté de Dieu donnait toujours de l’espoir au peuple de Dieu, même dans les heures sombres de Sa sévérité.

Cela peut être illustré dans le Livre de Joël dans l’Ancien Testament. Le message de Joël en est un (initialement, du moins) de jugement :

« Sonnez du cor dans les murs de Sion,
      donnez l'alarme sur ma sainte montagne!
      Tremblez, vous tous, habitants du pays,
      car il arrive le jour de l'Eternel,
      il est tout proche!

  C'est un jour de ténèbres, un jour d'obscurité.
      C'est un jour de nuages et de nuées épaisses. » (Joël 2:1-2a)

Et pourtant, dans ce même chapitre qui souligne la sévérité de Dieu qui arrive, il y a un mot d’espoir, basé sur Sa bonté :

« Mais maintenant encore,
      l'Eternel le déclare,
      revenez donc à moi, revenez de tout votre cœur,
      avec le jeûne, avec des larmes et des lamentations.

   Déchirez votre cœur, et non vos vêtements,
      et revenez à l'Eternel, lui qui est votre Dieu.
      Car il est plein de grâce,
      il est compatissant
      et lent à la colère,
      il est riche en amour
      et il renonce volontiers au malheur dont il avait menacé.

   Qui sait? Peut-être l'Eternel se ravisera-t-il
      et changera-t-il lui aussi de ligne de conduite.
      Qui sait s'il ne laissera pas derrière lui une bénédiction
      pour que vous puissiez faire des offrandes, des libations à l'Eternel, lui qui est votre Dieu? » (Joël 2:12-14)

Ces paroles sont si similaires de celles trouvées dans notre texte dans Exode, que je ne peux m’empêcher de penser que le prophète, par inspiration divine, les emprunta pour exprimer l’espoir de la nation Israël, basé sur la bonté de Dieu, une bonté qui Le pousse à pardonner le repentant.

La bonté et la sévérité de Dieu sont vues dans d’autres prophéties de l’Ancien Testament, qui parlent de la venue du Messie d’Israël. Par exemple, la bonté de Dieu dans la venue du Messie est vue dans ces passages d’Esaïe :

« «Voici mon serviteur, que je soutiens,
      celui que j'ai choisi, qui fait toute ma joie.
      Je lui ai donné mon Esprit
      et il établira la justice pour les nations.

  Mais il ne criera pas,
      il n'élèvera pas la voix,
      il ne la fera pas entendre dans les rues.

  Il ne brisera pas le roseau qui se ploie
      et il n'éteindra pas la flamme qui faiblit,
      mais il établira le droit selon la vérité. » (Esaïe 42:1-3)

« Qui a cru à notre message?
      A qui a été révélée la puissance de l'Eternel?

  Car devant l'Eternel, il a grandi comme une jeune pousse
      ou comme une racine sortant d'un sol aride.
      Il n'avait ni prestance ni beauté
      pour retenir notre attention
      ni rien dans son aspect qui pût nous attirer.

  Il était méprisé, abandonné des hommes,
      un homme de douleur
      habitué à la souffrance.
      Oui, il était semblable à ceux devant lesquels on détourne les yeux.
      Il était méprisé,
      et nous n'avons fait aucun cas de sa valeur. » (Esaie 53:1-3)

Ici nous avons quelques-unes des prophéties de la première venue du Messie, celles qui accentuent Sa douceur et la gentillesse de Dieu. Mais il y a d’autres prophéties qui ne sont pas aussi réconfortantes, celles qui parlent de la deuxième venue du Messie, pour juger les méchants et pour établir Son trône en triomphant de Ses ennemis :

« Le Seigneur, à ta droite,
      va écraser des rois au jour de sa colère.

   Il juge les nations; les cadavres s'entassent,
      il écrase des chefs de par la terre entière. » (Ps. 110:5-6)

Je veux dire quelque chose maintenant qui pourrait être mal compris ou pourrait être rejeté trop vite. Je crois que dans la première venue de Jésus Christ, comme c’est rapporté dans les Evangiles du Nouveau Testament, la révélation prédominante que nous voyons de Dieu en Christ à ce moment était la bonté de Dieu. Dans Sa première venue, Il n’est pas venu pour condamner, mais pour sauver. Ainsi, Il pouvait dire,

« En effet, Dieu a envoyé son Fils dans le monde non pas pour condamner le monde, mais pour qu'il soit sauvé par lui. » (Jean 3:17 ; 8:15 ; 12:47))

Jésus pouvait ainsi dire à la femme prise en flagrant délit d’adultère,

« Alors Jésus reprit:
   ---Je ne te condamne pas non plus. Va, mais désormais, ne pèche plus. » (Jean 8:11)

Au début de la vie de notre Seigneur, Sa gloire céleste était largement voilée, pour que les hommes puissent Le regarder et ne voir seulement qu’un homme. Il y eut quelques occasions quand ce voile fut levé momentanément, pour qu’un peu plus de la gloire de Dieu soit apparente. La transfiguration, par exemple, était une telle occasion. Un autre aperçu momentané de Sa gloire arriva au moment quand les soldats étaient sur le point de L’arrêter, et en L’entendant dire qu’Il était Celui qu’ils cherchaient, ils reculèrent et tombèrent par terre (Jean 18:6).

Dans son enseignement, spécialement comme son rendez-vous avec la croix approchait, le Seigneur Jésus parla de Sa venue future, dans Sa gloire, quand Il reviendrait au pouvoir pour juger, tout comme les prophètes de l’Ancien Testament l’avaient dit :

« ---Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous ses anges, il prendra place sur son trône glorieux.

   Tous les peuples de la terre seront rassemblés devant lui. Alors il les divisera en deux groupes --- tout comme le berger fait le tri entre les brebis et les boucs.

   Il placera les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche.

   Après quoi, le roi dira à ceux qui seront à sa droite:
   «Venez, vous qui êtes bénis par mon Père: prenez possession du royaume qu'il a préparé pour vous depuis la création du monde.

   Car j'ai souffert de la faim, et vous m'avez donné à manger. J'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire. J'étais un étranger, et vous m'avez accueilli chez vous. » (Matt. 25:31-34 ; et aussi Matt. 24:30 ; 26:64)

En plus de cela, la prière hautement sacerdotale se concentrait sur la gloire de Christ qui n’était pas encore révélée :

« Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel et dit:
   ---Mon Père, l'heure est venue: fais éclater la gloire de ton Fils, pour qu'à son tour, le Fils fasse éclater ta gloire.

  En effet, tu lui as donné autorité sur l'humanité entière afin qu'il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.

  Or, la vie éternelle consiste à te connaître, toi le Dieu unique et véritable, et celui que tu as envoyé: Jésus-Christ.

  J'ai fait connaître ta gloire sur la terre en accomplissant l'œuvre que tu m'avais confiée.

  Et maintenant, Père, revêts-moi de gloire en ta présence, donne-moi cette gloire que j'avais déjà auprès de toi avant les origines du monde. » ( Jean 17:1-5)

Les paroles de notre Seigneur, exprimées ici dans cette prière au Père, indiquent que pendant que le Seigneur Jésus glorifiait le Père sur la terre, il y avait aussi une gloire plus grande qu’Il laissait derrière, et à laquelle Il désirait revenir. C’est cette gloire qui accompagnera notre Seigneur quand Il reviendra pour vaincre Ses ennemis.

A la croix du Calvaire, nous voyons à la fois la bonté et la sévérité de Dieu. La sévérité de Dieu est vue dans la punition que notre Seigneur Lui-même endura, l’anticipation de laquelle est reflétée par l’agonie de notre Seigneur dans le jardin. La bonté de Dieu est vue aussi à la croix, car c’est par ce moyen que Dieu fut capable d’être juste et pourtant être le justificateur de ceux qui croiraient (Romains 3:26). C’était juste que Sa sévérité envers le péché fut accomplie ; Il était le justificateur en cela que les péchés de la race humaine, reporter à plus tard pendant la période de l’Ancien Testament, furent pardonnés par Christ, pour tous ceux qui croyaient.

Après la résurrection de notre Seigneur, le message que Pierre prêcha à la Pentecôte (Actes 2:14-36) fut celui de la deuxième venue du Christ, pour juger Ses ennemis, tout comme Dieu avait prédit dans le Psaume 110. Ainsi, le sermon du chapitre 2 d’Actes était un message concentré sur la sévérité de Dieu, mais aussi sur Sa bonté, si les hommes se repentaient et croyaient que Christ était le Messie de Dieu. Le Livre d’Apocalypse est le récit du retour du Seigneur Jésus pour punir les pervers et pour manifester la sévérité de Dieu envers les péchés et les pécheurs. Un nouveau nom pour le Seigneur sera proclamé à ce moment là :

« Ses yeux flamboient comme une flamme ardente. Sa tête est couronnée de nombreux diadèmes. Il porte un nom gravé qu'il est seul à connaître.

   Il est vêtu d'un manteau trempé de sang. Il s'appelle La Parole de Dieu.

   Les armées célestes, vêtues de lin blanc et pur, le suivent sur des chevaux blancs.

   De sa bouche sort une épée aiguisée pour frapper les nations. C'est lui qui sera leur berger car il les dirigera avec un sceptre de fer. Il va aussi écraser lui-même le raisin dans le pressoir à vin de l'ardente colère du Dieu tout-puissant. » (Apocalypse 19:12-15)

J’ai réalisé, à ma consternation, que je, ainsi que la plupart d’autres Chrétiens, aiment concentrer sur la bonté de Dieu, mais ignorent ou minimisent Sa sévérité. Les hommes aiment penser à Dieu comme Celui qui dit aux pécheurs,

« ---Je ne te condamne pas non plus. »

Les érudits libéraux voudraient que nous pensions qu’il y a deux « dieux » : Le « dieu » de l’Ancien Testament, qui était dur et sévère ; et le « dieu » du Nouveau Testament, Jésus, qui est bon et bienveillant. La vérité de la Bible est que Dieu est à la fois bonté et sévérité. Ceux qui pensent que Dieu ne doit être que bon pour les hommes se trompent, tout comme ceux qui pensent que Dieu ne fait que critiquer ont tort. Quand nous pensons à pécher, rappelons-nous la sévérité de Dieu.

Et quand nous tombons victimes de nos caprices, quand nous avons péché, comptons sur la bonté de Dieu, confessons nos péchés et implorons Son pardon. Ne minimisons ni la bonté ni la sévérité de Dieu, car les deux font parties de Sa nature.


103 Hyatt says of the term “goodness”: “… this is the only occurrence of the phrase in a theophany. Elsewhere it means either (a) beauty, fairness in appearance, as in Hos. 10:11; Zech. 9:17; or (b) the goodness of Yahweh in bestowing good things upon his people (Heh. 9:25) or in saving them (Isa. 63:7; Ps. 25:7; 145:7).” J. P. Hyatt, Exodus (Grand Rapids: Wm. B. Eerdmans Publishing Co., 1980), p. 317.

104 The psalms speak of the goodness of God to His people, which is the basis for the petition of the psalmist: Ps. 25:7; 27:13; 31:19; 65:4; Isa. 63:7-10; Hos. 3:5; Zech. 9:16-17.

105 The one thing which kept God from destroying the Israelites was the fact that He had promised to bless Abraham and the whole world through this people. This was the basis of Moses’ petition in Exodus 32:11-13.

106 Gispen writes, “He had a ‘face’ and a ‘back’ only in the sense that there were degrees in His revelation of Himself. His ‘face’ was then, so to speak, the focus of the radiance of His appearance on the mountain (cf. 34:5), while His ‘back’ was, as it were, the ‘fringe’ of that radiance as it passed by (cf. Job 26:14). It was like the glow of the sun immediately after it has set. Another possible conclusion is that the Lord revealed Himself to Moses in human form, and that this vision was a prophecy of the incarnation of the Word; in this case ‘face’ and ‘back’ can be understood literally” W. H. Gispen, Exodus, trans. by Ed van der Maas (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1982). p. 310.

Hyatt adds, The term for ‘back’ “… is used elsewhere of (i) the ‘back’ of the Tabernacle (26:12); (ii) the ‘hinder parts’ of the twelve bronze oxen which held up the molten sea in the Temple courtyard (I Kg. 7:25); and (iii) the ‘backs’ of the men who worshipped in the Temple in the time of Ezekiel, their backs being to the Temple and their faces to the E. (Ezek. 8:16). In the present theophany Yahweh is presented in very anthropomorphic terms, with references to his face, his hand, and his back. The meaning is that, while man can know something of the ways of God with man in his world (verse 13), the ultimate mystery of God’s nature is hidden from man’s knowledge.” Hyatt, p. 318.

107 Cf. Gen. 32:30; Exod. 19:21; Dt. 4:33; 5:24, 26; Jg. 6:22f.; 13:22; Isa. 6:5; John 1:18; 6:46; 1 Tim. 1:17; 6:16; 1 Jn. 4:12.

108 “It was appropriate that Moses should hew for himself the new stones (v. 1). It was he who broke the former tablets (32:19) which ‘were the work of God’ (32:16).” John J. Davis, Moses and the Gods of Egypt (Grand Rapids: Baker Book House, 1971), p. 295.

109 “The Lord proclaimed His own name (cf. 33:19). And then the Lord in His glory passed in front of Moses; but the most important aspect of this experience was that the Lord proclaimed His name, Jahweh, before Moses (cf. ch. 3), and thus revealed Himself to Moses in those attributes that constitute His Being. Each word in this mighty ‘proclamation’ of the Lord is of paramount importance. … ‘God’ (El) emphasized especially God’s power: His compassion and grace were not based on weakness (cf. 15:2). ‘Compassion,’ cf. 33:19: the powerful God had compassion on His elected people. ‘Gracious’: God bestowed His favor freely, His people had no claim on it. ‘Slow to anger,’ unlike the desert demon to which Jahweh is demoted in some circles. ‘Love’ … is the counterpart of His ‘grace.’ ‘Faithfulness’ is found in 18:21 in the sense of ‘reliability, trustworthiness,’ the attribute of someone one can depend on. …” Gispen, p. 312.

“The words in which the revelation is here made are repeated frequently in other passages, sometimes with variation or abbreviation: 20:5-6 (=Dt. 5:9-10), Num. 14:18; Neh. 9:17; Jer. 32:18; Nah. 1:3; Jl 2:13; Jon. 4:2; Ps. 86:15; 103:8; 145:8.” Hyatt, p. 323.

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