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25. Le Rejet de Dieu et la Révélation de l'Homme (Exode 32:1-14)

Introduction66

Il y a quelques semaines, notre nation dans sa totalité partagea la douleur de l’explosion de la navette spatiale, Challenger. Ce fut le pire désastre de l’histoire du program spatial américain. Cette tragédie choqua les gens autour du monde. Elle précipita aussi une enquête intense pour déterminer la cause de l’accident. NASA et le public américain voulaient savoir comment un tel désastre a pu arriver avec tant d’expertise scientifique, tant de contrôle de sécurité, et tant de talent dévoué impliqué. Initialement, l’enquête se concentra sur le physique et le mécanique. Le fond de l’océan fut examiné et des morceaux de débris furent ramenés à la surface et soigneusement étudiés. En examinant des photos du lancement, l’attention tourna rapidement vers les joints qui furent utilisés entre les sections du réservoir principal de carburant de la fusée.

Cependant après quelques temps, l’enquête se tourna de plus en plus vers le facteur humain. Pourquoi les avertissements des chefs scientifiques et des ingénieurs à propos des dangers de lancer la fusée par temps froid, ont-ils été ignorés ? Qu’est-ce qui a empêché ce lancement d’être annulé ? Combien de parts les considérations politiques et économique ont-elles jouées ? Dans l’analyse finale je crois qu’il en sera conclu que bien qu’il y eut des problèmes mécaniques, ce fut une erreur humaine qui contribua principalement à ce désastre.

L’enquête de la tragédie de la navette spatiale aura sans aucun doute des résultats très positifs. Non seulement des problèmes mécaniques, potentiels ou réels, seront identifiés et corrigés, mais les erreurs humaines qui menèrent à la tragédie seront aussi identifiées. A la fin, l’enquête résultant de ce désastre pourrait sauver beaucoup de vies et améliorer la conquête de l’espace de l’homme.

Exode 32-34 est le rapport de Dieu sur un désastre de proportions encore plus grandes. Comme le lancer de Challenger, il avait commence avec beaucoup d’espoir et d’exaltation. Comme la tragédie de Challenger, il finit dans l’horreur à la perte de vies et en se demandant comment un tel désastre avait pu arriver. Ce ne fut pas le défaut d’un joint, mais celui d’une alliance que notre passage décrit. Et pendant que l’alliance avait ses faiblesses, ce fut finalement l’erreur humaine qui fut blâmée.

Un certain nombre de commentateurs qui ont étudié notre texte du chapitre 32 d’Exode ont fait remarquer le fait qu’un des péchés principaux d’Israël ici était celui de l’impatience. Je ne suis pas d’accord. Ce ne fut pas l’impatience d’Israël qui fut condamnée ici, mais son idolâtrie. L’idolâtrie est un péché, que nous pourrions penser, est loin du Christianisme du 20ème siècle. Je diffère de cette pensée. L’idolâtrie de nos jours ne diffère que par la forme de celle que nous voyons dans les anciens temps d'Israël de notre texte. Une enquête plus détaillée de cette tragédie de l’histoire d’Israël améliorera grandement notre compréhension de l’alliance qui a juste été conclue et brisée. Elle nous permettra de comprendre pourquoi l’alliance avec Moïse ne peut sauver ou sanctifier les hommes. Et elle nous permettra de voir comment nous faisons de choses nos dieux aujourd’hui, même dans l’église de notre Seigneur Jésus Christ. Alors, faisons bien attention aux avertissements de ce texte pour nous. Et apprenons la leçon de ce malheur, pour que des futures tragédies de ce genre ne nous arrivent pas.

L’Idolâtrie d’Israël (32:1-6)

Les chapitres 1-17 du Livre d’Exode nous ont amenés de l’esclavage d’Israël en Egypte à leur campement au pied du mont Sinaï, un séjour qui dura plus de six mois.67 Les chapitres 18 jusqu'à la fin du Livre d’Exode traitent avec l’expérience d’Israël à Sinaï. Les chapitres 19-24 concentrent sur la révélation et la ratification de l’alliance avec Moïse. Les chapitres 25-31 et 35-40 traitent avec les plans et la construction du tabernacle, ainsi que ses ustensiles. Les chapitre 25-31 contiennent les plans du tabernacle et ses ustensiles. Ceux-ci furent donnés à Moïse pendant la période des 40 jours quand il était sur la montagne. Moïse vit aussi le sanctuaire céleste, le modèle d’après lequel le tabernacle devait être construit (25:9,40 ; Actes 7:44 ; Héb. 8:2,5). Les chapitres 35-40 décrivent la construction du tabernacle, atteignant son point culminant par la présence de Dieu manifestée dans le tabernacle (40:34).

Les chapitres 32-34 séparent les plans pour le tabernacle du rapport de sa construction. Il y a une raison très importante pour cela, nous la verrons bientôt. Il est très important de se rappeler que quelques-uns des évènements des chapitres 25-31 arrivent simultanément avec d’autres des chapitres 32-34. C’est à dire, pendant que Dieu et Moïse discutent la construction du tabernacle, les Israélites et Aaron se préparent pour la construction du veau d’or.

En termes de temps, le chapitre 24 d’Exode décrit les évènements qui fournissent une toile de fond historique pour les chapitres 32-34. Seulement des jours ont passé depuis que Dieu a parlé de la montagne, donnant ce commandement à Israël :

« Tu n'auras pas d'autre dieu que moi.

   Tu ne te feras pas d'idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre.

   Tu ne te prosterneras pas devant de telles idoles et tu ne leur rendras pas de culte, car moi, l'Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival: je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu'à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent. » (Exode 20:3-5)

« Vous ne m'associerez aucune divinité, vous ne vous fabriquerez aucune idole en argent ou en or. » (Exode 20:23)

A ces commandements, ainsi qu’à tous les autres, Israël affirma à plusieurs reprises,

« ---Nous ferons tout ce que l'Eternel a dit. » (Exode 24:3 ; 24:7 ; 19:8)

Le chapitre 32 est écrit pour créer un impact émotionnel sur le lecteur. Nous sommes totalement surpris par la négligence flagrante pour l’alliance qu’Israël avait juste conclue. Nous sommes choqués par l’idolâtrie qui est une violation évidente du commandement de Dieu. Nous sommes désorientés par la manière dont les choses tournèrent, si mal, si rapidement, et qu’Aaron ne semble n’avoir offert aucun mot, ni aucun moment d’hésitation. Comment pouvons-nous expliquer une telle tournure des évènements ? Comment pouvaient ceux qui s’étaient engagés si fanatiquement à respecter l’alliance que Dieu avait faite, soudainement la rejeter, pas d’une action indirecte, mais d’une action hardie de rébellion ?

Il y a plusieurs observations essentielles qui doivent être faites de ce texte avant que les réponses à nos questions puissent être trouvées. Ces observations ont rapport aux faits du cas. Nos trouvailles, nos conclusions (ou interprétations) doivent être basées sur ces faits :

(1) Le péché des Israélites arriva très vite après que l’alliance avec Moïse fut ratifiée dans le chapitre 24 d’Exode – plus vite, en fait que les 40 jours. Moïse avait préparé le peuple pour lui d’être absent pendant quelques temps,68 et une partie des quarante jours avait passé. Je crois qu’une bonne partie des quarante jours n’aurait pu être passé avant que le peuple d’Israël proposa qu’Aaron crée une idole. Faire cette idole incluait la collection des contributions d’or des Israélites, les fondant, déterminant quelle forme donner à l’idole, faire et ciseler le moule. Puisque Moïse fut absent 40 jours et l’idole fut complétée quand il revint, nous devons conclure qu’un peu moins de 40 jours passèrent quand Israël pratiqua l’idolâtrie.

(2) L’absence de dirigeants est un facteur qui contribua à l’idolâtrie d’Israël. Il y a une relation directe de cause à effet entre l’absence de dirigeants et la pratique de l’idolâtrie. Il est évident que Moïse était absent. Il était sur la montagne avec Dieu, parti pendant 40 jours et 40 nuits (24:18). Son absence donna aux Israélites un prétexte pour agir, et aussi l’opportunité pour le faire (Moïse n’était pas là pour les arrêter). Aaron, bien sûr, était présent, mais il méritait difficilement le titre de leader ici. Les soixante-dix anciens qui mangèrent le repas de l’alliance en présence de Dieu, Qu’ils virent (24:9-11), ne sont même pas mentionnés, et pourtant ils étaient probablement au camp. Pourquoi n’ont-ils pas exercé leurs qualités de chef dans cette situation ? Moïse avait seulement donné à Aaron et Hour l’autorité de remédier aux problèmes (24:14), et le nom même de Hour n’est pas mentionné dans le chapitre 32. Peut-être encore plus intéressant, aucun dirigeant n’est nommé dans le groupe qui voulait une idole. Dans d’autres passages, les dirigeants rebelles sont nommés (Nombres 16:1-3), mais dans notre texte la seule désignation donnée est « le peuple » (32:1,4, 6). L’absence des dirigeants joue un rôle important dans l’idolâtrie d’Israël.

(3) L’hostilité du peuple joue un rôle important dans l’explication du rôle qu’Aaron joua dans le péché d’Israël. La foule qui « se rassembla autour » d’Aaron n’était pas un groupe amical, s’assemblant pour des bavardages à propos du temps et faisant des suggestions désinvoltes. L’expression utilisée ici suggère que c’était une cohue en colère, agressive, dont la présence Aaron percevait comme une menace pour sa sauvegarde, peut-être pour sa vie. Données les actions des Israélites avant et après, Aaron avait probablement le droit de voir cette situation comme une qui était « hasardeuse pour sa santé ».

La même expression qui est traduite « rassembla autour » dans le chapitre 32 d’Exode est exprimée différemment dans le Livre de Nombres, d’une façon qui est très similaire de se rassembler autour d’Aaron dans notre texte :

« Ils s'attroupèrent autour de Moïse et d'Aaron et leur lancèrent:
   ---C'en est assez! C'est la communauté tout entière qui est sainte et l'Eternel est au milieu de nous tous. De quel droit vous mettez-vous au-dessus de la communauté de l'Eternel? » (Nombres 16:3 ; 20:2)

Une personne pourrait difficilement dire que l’assemblée de Nombres 16:2 était un groupe amical. Dans le contexte, le peuple s’était assemblé pour reprocher à Moïse de garder l’autorité de diriger la nation pour lui-même et Aaron. On ne nous dit pas ce que la foule voulait faire, mais l’action de Dieu contre eux suggèrerait que le sujet était en fait sérieux. Le même sens est présent dans cette assemblée du chapitre 32 d’Exode. Aaron fut attaqué. Il capitula, une mauvaise idée, mais il le fit parce qu’il avait peur de cette foule hostile et ce qu’ils pourraient faire s’il ne leur donnait pas ce qu’ils voulaient.

D’autres évidences de l’agressivité et hostilité de la foule est trouvée dans l’expression, « Allons » (Exode 32:1). Je crois que cette expression exprime plus précisément la demande du peuple dans cette forme impérative, quand il dit :

« Quand le peuple s'aperçut que Moïse tardait à redescendre de la montagne, il se rassembla autour d'Aaron et lui dit:
   ---Allons! Fabrique-nous un dieu qui marche devant nous, car Moïse, cet homme qui nous a fait sortir d'Egypte, nous ne savons pas ce qui lui est arrivé. » (Exode 32:1)

Le seul autre endroit dans le Livre d’Exode où ce même sentiment est exprimé est dans le chapitre 12, où Pharaon parlait à Moïse, qu’il n’aimait vraiment pas, mais était impatient qu’il quitte l’Egypte, après la mort de son fils.

« En pleine nuit, le pharaon convoqua Moïse et Aaron et leur dit:
   ---Levez-vous, partez de chez nous, vous et les Israélites, et allez rendre un culte à l'Eternel comme vous l'avez demandé! » (Exode 12:31)

Tout comme Pharaon parla avec autorité là, le peuple parla autoritairement à Aaron. Ils ne demandaient pas une idole, ils en exigeaient une. Pas étonnant qu’Aaron répondit si rapidement, et sans résistance.

(4) Il y a une motivation militaire derrière l’exigence d’Israël d’avoir une idole. Qu’est ce que les Israélite pensaient qu’une idole pourrait faire pour eux ? J’en ai conclu qu’il y avait un facteur militaire plutôt fort ici. Deux fois dans notre texte, l’expression,

« qui nous a fait sortir d'Egypte »

est stipulée, la première fois concernant Moïse (32:1) ; La deuxième, concernant l’idole qui fut faite (32:4). Moïse sortit les Israélites d’Egypte. Cette victoire fut vue comme une victoire militaire sur les armées de Pharaon (Exode 15). L’idole que les Israélites exigeaient était pour servir comme dirigeant de la nation Israël, qui les conduirait à la victoire sur leurs ennemis.

Les Israélites avaient fait face aux Egyptiens et gagné. Ils avaient aussi été opposés par Amalec à Rephidim (Exode 17:8-16). Maintenant, ils devaient faire face à la conquête de Canaan, qui est aussi une question militaire. Je crois que le peuple voulait un symbole physique, un genre de dieu-mascotte, qu’ils pourraient mettre devant eux en entrant dans Canaan. Puisque Moïse n’était pas là pour les mener, leur idole serait leur chef. L’expression « marcher en tête » transmet définitivement l’idée de chef et elle a une connotation militaire :

« L'Eternel votre Dieu, qui marche à votre tête, combattra lui-même pour vous, tout comme il l'a fait pour vous en Egypte --- vous l'avez bien vu --- » (Deut. 1:30 ; Exode 14:19 ; 23:23 ; 32:34)

Si les Israélites ne peuvent pas compter sur Moïse pour les mener à la victoire, alors ils auront un « dieu » qui « sera à leur tête » quand ils marcheront sur le pays de Canaan, pour le posséder.

(5) L’idolâtrie n’est pas quelque chose de nouveau pour les Israélites ; c’est quelque chose qui caractérisa ce peuple depuis le début des temps. L’idolâtrie d’Israël ne devrait pas être vue comme une nouvelle forme de mal, qu’ils ne connaissaient pas. Au lieu de ça, c’était la répétition d’un problème qui avait toujours existé. Ils reprenaient leurs vieilles habitudes :

« ---Maintenant donc, dit Josué, respectez l'Eternel et servez-le de façon irréprochable et avec fidélité. Rejetez les dieux auxquels vos ancêtres rendaient un culte de l'autre côté de l'Euphrate et en Egypte, et rendez un culte à l'Eternel seulement. » (Josué 24:14)

« Quand vous avez offert des sacrifices, des offrandes,
      pendant les quarante ans de votre séjour au désert, était-ce à moi que vous les avez apportés, vous, peuple d'Israël?

   Mais vous avez porté Sikkouth qui était votre roi,
      Kiyoun, votre statue,
      l'étoile de vos dieux
      que vous vous êtes fabriqués. » (Amos 5:25-26 ; Actes 7:43)

« Ils agissent à ton égard comme ils n'ont cessé d'agir envers moi depuis le jour où je les ai fait sortir d'Egypte jusqu'à aujourd'hui: ils m'ont abandonné pour rendre un culte à d'autres dieux. » (1 Sam. 8:8)

Les Demandes d’Israël

Moïse était sur la montagne, loin du camp, assez longtemps pour ce groupe d’Israélites sans nom de conspirer à créer une idole pour représenter Dieu, en désobéissance directe, délibérée au commandement de Dieu interdisant la fabrication d’idoles. Ce peuple approcha Aaron exigeant qu’il leur fasse une idole (littéralement « dieux »).69

Le Consentement d’Aaron

Aaron répondit au « peuple » en leur disant de lui donner leur or. Cette bijouterie en or était sans aucun doute le payement des Egyptiens à Israël (3:21-22 ; 12:35-36). Cet or aurait pu aussi être ce qui avait été offert pour la construction du tabernacle, plutôt que pour l’idole (Exode 25:3). Les Israélites étaient impatients et il semblerait qu’ils agirent précipitamment, spontanément. Les décisions et les actions prises à chaud sont souvent suspectent.

De même il semblerait que ce fut Aaron qui décida d’utiliser un veau ou mieux, un jeune taureau, pour la représentation symbolique de Dieu. Il fondit l’or, moula l’idole et la décora. Quand « le peuple » vit cette idole, ils répondirent,

« ---Voici ton dieu, Israël, qui t'a fait sortir d'Egypte! » (v. 4).

Voyant que les Israélites regardaient la statue comme leur « dieu », Aaron commença à jouer le rôle du prêtre, célébrant cette occasion païenne avec une « vénération » qui imitait les actions de Moïse dans le chapitre 24. Il construisit un autel (32:5), tout comme Moïse avait fait (24:4). Il proclama une fête (un repas d’alliance ?), une « fête pour l’Eternel » (v.5) tout comme il y avait eu un repas sur le Mont Sinaï (24:11). La levée de bonne heure d’Israël indique le zèle avec lequel cette « vénération » était poursuivie. Des sacrifices de communion et des offrandes de paix furent aussi offertes (32:6), tout comme ceux qui avaient été faites dans le chapitre 24 (v.5). Tout le peuple s’assit pour manger et boire.

Il y avait une très grande différence entre la « vénération » du peuple devant le veau d’or et celle des anciens sur la montagne. Le peuple non seulement mangea et but, il « se leva pour se divertir » (32:6). Le terme « divertir » a une connotation immorale, sexuelle. La même expression est utilisée dans Genèse 26:8, où Abimélek

« regardant par la fenêtre, surprit Isaac en train de s'amuser avec Rébecca sa femme. »

Ainsi, cette « vénération » devint une orgie. Ce qui amena la violation probable d’un autre des commandements, l’interdiction de l’adultère.

Quand vous visualisez cet incident dans votre esprit, c’est une scène vile. Ceux qui avaient fanatiquement juré de respecter les commandements de Dieu, indiscutablement les violaient. Ils étaient dans une frénésie ivrogne, vénérant une idole, engageant dans l’indécence sexuelle. Leur vénération n’est que très peu différente de celle des Cananéens, dont les péchés étaient la raison pour leur expulsion du pays (Deut. 9:5). Et pendant qu’ils vénéraient cette idole, derrière et au-delà, Mont Sinaï est toujours couvert de la nuée de la gloire de Dieu, avec Dieu apparaissant comme une colonne de feu (24:17 ; Deut. 9:15). Et pendant que les Israélites supposaient qu’ils avaient la présence de Dieu parmi eux, Dieu donnait les plans pour le tabernacle, par lesquels Dieu manifestera Sa présence parmi le peuple. Quelle ironie tragique !

Indignation Divine et Intervention Humaine (32:7-14)

Les plans du tabernacle furent donnés à Moïse, ainsi que les deux tablettes de pierre, sur lesquelles les commandements étaient écrits par le doigt de Dieu (31:18). Sachant que tout cela avait lieu en l’absence de Moïse, Dieu dit à Moïse de descendre vers le peuple. Avant qu’il ne quitte la présence de Dieu, Dieu diagnostiqua la condition d’Israël, puis menaca du jugement qu’Israël mérite tant.

Dieu donna à Moïse trois descriptions du péché des Israélites. Deux des trois caractérisent le péché que la nation vient juste de commettre. Le troisième terme est concentré sur la racine du problème, la condition spirituelle de la nation qui a produit ces péchés symptomatiques dans le chapitre 32. En vénérant cette idole, Israël a violé l’alliance qu’ils venaient de conclure avec Dieu, et s’est ainsi « corrompu »70. Ils ne sont pas la nation sainte que Dieu avait séparée (19:5-6). De plus, ils « s’étaient détournés bien vite » de la voie que Dieu avait montré qu’ils devaient suivre et vivre, la « voie » déclarée par les commandements. La nation ne s’était pas seulement corrompue par leur désobéissance, ils l’avaient fait bien rapidement. Avec cela, nous devrions tous être vivement d’accord.

La cause de la corruption rapide d’Israël est déclarée par Dieu dans le verset 9 :

« Puis l'Eternel ajouta:
   ---Je constate que ce peuple est un peuple rebelle. »

En un mot, le peuple d’Israël est désobéissant. Par là, entêté, obstiné, et opiniâtre. Littéralement, les Israélites sont « rebelles », un terme qui est fréquemment employé pour identifier la nature pécheresse d’Israël (33:3 ; 34:5,9 ; Deut. 9:6,13 ; 10:16 ; 31:27 ; 2 Chro. 30:8 ; 36:13 ; Ps. 75:5 ; Jér. 17:23 ; Actes 7:51).

Ce que les Israélites ont juste fait (ou sont en train de faire, de la perspective du texte) est le résultat de ce qu’ils sont. Ce que les Israélites sont, ici, n’est pas une chose nouvelle, pas une condition nouvelle. Dieu dit,

« ---Je constate que ce peuple est un peuple rebelle. » (v.9)

Ce qu’Israël est maintenant, Israël a toujours été. Israël n’est pas, juste maintenant, idolâtre, ils l’ont toujours été.

Les paroles de Dieu dans les versets 7-10 reflètent les conséquences du péché – une séparation de Dieu et la menace inquiétante du jugement. Dieu ne parla plus d’Israël comme étant « Son » peuple, mais plutôt comme le peuple de Moïse:

« ---Va, redescends, car ton peuple que tu as fait sortir d'Egypte se conduit très mal. » (Exode 32:7)

A la fois, dans ce que Dieu dit et dans la façon dont Il le dit, le péché d’Israël a mit la nation en grand danger.

Dieu menaça alors d’annihiler la nation tout entière, de les exterminer, et de tout recommencer, de faire une nouvelle nation de Moïse:

« Et maintenant, laisse-moi faire: ma colère s'enflammera contre eux et je les exterminerai. Mais je ferai de toi une grande nation. » (32:10)

Ces paroles posèrent une menace très sérieuse à l’avenir d’Israël. Il semblerait qu’Israël allait être exterminer, et nous devons dire que Dieu aurait été totalement justifié de le faire, du moins, vu le sérieux du péché d’Israël.

Les paroles de Dieu ici avaient pour intention de transmettre le grand danger dans lequel Israël se trouvait. Mais elles avaient aussi pour intention de produire autre chose que la destruction qui n’est pas seulement suggérée par le résultat de l’histoire, mais est aussi sous-entendue par les mots eux-mêmes.

Si Dieu avait eu l’intention de détruire Israël, quelle raison aurait eu Dieu de le dire à Moïse, et puis de le renvoyer vers le peuple ? Dieu parle du jugement à l’avance pour donner une opportunité aux hommes de se repentir. De plus, « Et maintenant, laisse-moi faire», suggère à Moïse que s’il ne Le laissait pas faire, le peuple ne serait pas détruit. La déduction est que si Moïse intercédait pour Israël, Dieu probablement détournerait sa colère de Son peuple.

Finalement, Moïse savait que l’action menacée par Dieu (de détruire Israël) et Son offre à Moïse (de faire de lui une grande nation) aurait été inconsistante avec Son caractère et Son alliance avec Israël. Les Egyptiens auraient pris plaisir du fait que les Israélites étaient détruits, ce qui était précisément ce qu’ils avaient essayé de faire (Exode 1:8-22). Le caractère de Dieu aurait été dégradé, car Dieu n’aurait pas tenu Sa promesse à Abraham, Isaac et Jacob. Le Messie ne pouvait pas venir de Moïse, car il était de la tribu de Levi, alors que le Messie devait venir à travers Juda (comparez Exode 2:1-2 avec Genèse 49:10). Ainsi, les mots que Dieu dit avaient pour intention de pousser Moïse à intercéder pour son peuple, et ainsi d’amener le pardon.

Moïse ne fut jamais plus noble, plus fervent ou plus éloquent qu’il ne fut là. Il prit ses indices des mots que Dieu avait dits et il semble changer Son opinion. Son appel71 utilise plusieurs lignées d’argumentation. Résumées, je crois que l’argument inclut les suivantes :

(1) Les Israélites que Dieu menaça de détruire sont le même peuple que Dieu choisit et sortit d’Egypte. Idolâtres ? Oui, et ils l’étaient quand Dieu les sortit d’Egypte (Amos 5:25-26). Entêtés ? Oui, comme le jour où Dieu les sortit d’Egypte (1 Sam. 8:8). Le peuple d’Israël n’avait pas changé. Ils étaient maintenant ce qu’ils étaient alors.

(2) Les desseins et les promesses de Dieu exigeaient que Dieu finisse ce qu’Il avait commencé. Dieu avait promis à Abraham, Isaac, et Israël qu’Il allait faire une grande nation de leurs descendants, et qu’ils possèderaient le pays de Canaan (v. 13). Le Seigneur avait sortit ce peuple d’Egypte, dans le but de posséder Canaan. Pour Dieu, de ne pas compléter ce qu’Il avait promit et commencé à faire, serait Se renier.

Alors ce n’est pas étonnant que Dieu « changea d’avis » (v. 14). Il sembla qu’il changea d’avis, mais du contexte, nous savons que Dieu tourna simplement sa colère de détruire Son peuple. En réalité, les actions de Dieu ici montrent qu’Il fit ce qu’Il voulait faire. Comme Hyatt le signale, le « changement d’avis de Dieu » en était un auquel nous devions nous attendre :

« Les bases du changement de Yahvé sont triples : (i) Intercession, ici comme dans Amos 7:1-6 ; (ii) La repentance des gens (Jér. 18:3 ; Jonas 3:9) ; Et (iii) la nature compatissante de Yahvé (Juges 2:18 ; Deut. 32:36 ; 2 Sam. 24:16). »72

Conclusion

Il n’y a qu’un seul mot qui décrit les évènements à propos desquels nous venons de lire dans notre texte – incroyable. Avant que « l’encre ait même séché » sur le contrat de l’alliance avec Moïse, Israël l’avait souillée, en dépit des affirmations répétées avec zèle des Israélites qu’ils l’obéiraient. Au même moment que Dieu donnait à Moïse les plans du tabernacle, où Il manifestera Sa présence aux Israélites, les Israélites faisaient une idole, qu’ils espéraient manifesteraient la présence Dieu parmi eux. Pas des années, même pas un mois passa avant que ce plan maléfique fut mis en route.

Comment quelque chose comme ça put arriver ? J’espérais que mon étude de ce texte découvrirait un secret à peine reconnu, qui dévoilerait l’échec d’Israël, et prouverait être la clef de notre propre spiritualité. Le simple fait est, il n’y a aucune vérité cachée. Et cela, je crois, est une des vérités les plus si importantes que nous apprenions de ce texte.

La Base du Problème – la Perversion de l’Homme

Dieu Lui-même diagnostiqua l’échec d’Israël en termes simples et clairs : Israël se corrompit, se détournant du chemin que Dieu avait prescrit à cause d’une maladie commune à l’homme – « le syndrome de l’entêté » ( les théologiens appellent cela « la perversion de l’homme »). Les Israélites comme tous les autres peuples vivants ou ayant vécut, étaient des pécheurs, et étaient donc des gens rebelles, pervertis et entêtés. Donnée cette condition faillible, un péché aussi sérieux que la vénération païenne d’une idole d’or interdite ne devrait pas nous surprendre du tout. Cela ne justifie pas du tout le péché d’Israël, mais ça l’explique.

Si nous prêtons attention à notre propre communauté chrétienne, il y a des dizaines de Chrétiens qui sont soudainement tombés dans le piège du péché. Nous nous tourmentons souvent de telles catastrophes spirituelles, nous demandant comment une personne si sincère, si spirituelle, si dévouée au Seigneur pouvait faire une telle chose. La raison pour un tel péché est la même que celle du péché d’Israël – la perversion. Nous, comme l’Israël de l’ancien temps, sommes obstinés et rebelles. Nous, comme ils l’étaient, pouvons rapidement nous détourner du chemin que Dieu a prescrit, nous corrompant nous-mêmes dans le processus. Nos espérances irréalistes de nous-mêmes et d’autres trahissent notre compréhension d’une des vérités les plus fondamentales de toutes – l’homme est pécheur et mauvais, et sa chute spirituelle peut arriver très vite.

L’Insuffisance de l’Alliance Avec Moïse

L’alliance avec Moïse, ratifiée approximativement un mois avant l’idolâtrie d’Israël d’Exode 32, définie la relation qu’Israël avait avec Dieu. Son Obéissance promettait certaines bénédictions. Désobéissance résultait en des conséquences négatives. Dans l’appel que Moïse fit sur le mont Sinaï pour son peuple, il ne fit pas allusion à l’alliance avec lui, bien que cette alliance était si importante dans l’histoire d’Israël et dans le Livre d’Exode. Pourquoi l’alliance avec Moïse n’est-elle pas la base pour l’intervention de Moïse pour son peuple ? La raison est que l’alliance avec Moïse est capable de condamner le péché, mais pas d’y remédier.

Je crois que l’échec soudain des Israélites sert à un but extrêmement important dans la révélation progressive de l’Ancien Testament. Il sert à nous montrer, comme cela l’a fait aux Israélites, qu’il n’y avait aucun moyen que la promesse de l’alliance avec Abraham pouvait être accomplie par l’obéissance d’Israël à l’alliance avec Moïse. Il n’y avait rien de vraiment mal avec l’alliance avec Moïse; le problème était avec les Israélites. L’alliance pouvait promettre des bénédictions à ceux qui l’obéiraient, mais pas de cure pour ceux qui ne lui obéiraient pas. Etant donné leur dépravation, leur entêtement, leur esprit de rébellion, il n’y avait aucun espoir qu’ils pourraient un jour obéir la Loi et obtenir les bénédictions que Dieu avait promises à Abraham, d’Isaac et Jacob. Comme Paul dit des siècles plus tard,

« Cependant, nous avons compris que l'on est déclaré juste devant Dieu, non parce que l'on accomplit les œuvres que commande la Loi, mais uniquement par la foi en Jésus-Christ. C'est pourquoi nous avons, nous aussi, placé notre confiance en Jésus-Christ pour être déclarés justes par la foi et non parce que nous aurions accompli ce qu'ordonne la Loi. Car, comme le dit l'Ecriture: Personne ne sera déclaré juste devant Dieu parce qu'il aura accompli ce qu'ordonne la Loi.» (Gal. 2:16)

« En effet, ceux qui comptent sur leur obéissance à la Loi tombent sous le coup de la malédiction, car il est écrit: Maudit soit l'homme qui n'obéit pas continuellement à tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi. » (Gal. 3:10)

Franchement dit, la loi ne peut que condamner, elle ne peut pas sauver. Ainsi, quand Moïse discuta avec Dieu, plaidant avec Lui de ne pas détruire les Israélites comme Il l’avait menacé, il ne fit pas son appel basé de Son alliance avec lui, juste conclue ; il fit appel à l’alliance avec Abraham, faite des siècles auparavant. La Loi était l’alliance temporaire de Dieu, donnée aux hommes à cause de leur perversion, mais elle n’était pas la cure. Si les promesses de l’alliance avec Abraham devaient être accomplies, cela devrait être par une autre alliance que celle avec Moïse.

Dans les provisions de l’alliance avec Moïse, il n’y avait qu’une solution pour le péché – la mort. Dieu avait raison quand Il proposa la destruction de la nation entière pour remédier à leur problème, le péché. La mort était la seule façon par laquelle la Loi pouvait detruire le péché. Et c’est ce que la Loi a fait, seulement ce n’est pas nous qui sommes morts, mais Christ. Il mourut, sous la malédiction de la Loi, pour que le problème du péché puisse être éliminé. Il fut aussi ressuscité, nous donnant une nouvelle alliance, et le pouvoir du Saint Esprit, pour que le péché ne puisse plus nous dominer

L’alliance avec Moïse ne pouvait pas changer le cœur des hommes, et cela est la racine du problème du péché. Quand l’alliance avec Moïse fut ratifiée par la génération des Israélites, il y avait un plus grand accent sur les conséquences négatives de violer cette alliance. Il y avait aussi un mot clair de Dieu que le problème était avec les cœurs des Israélites :

« L'Eternel entendit vos paroles pendant que vous me parliez, et il me dit: «J'ai entendu ce que t'a dit ce peuple et je l'approuve pleinement.

   Si seulement ils pouvaient garder ces mêmes dispositions à me révérer et à suivre tous les jours tous mes commandements, afin qu'eux et leurs descendants soient heureux pour toujours. » (Deut. 5:28-29)

Plus tard, juste quand les Israélites commencèrent leurs nouvelles vies dans le pays de Canaan, Josué les défia de choisir s’ils voulaient servir leurs vieux « dieux », qu’ils avaient servi en Egypte ou le Dieu qui les avait sortis d’Egypte et leur avait donné cette terre (Josué 24:14-15). Le peuple avec enthousiasme promit de servir le SEIGNEUR (24:16-18). La réponse de Josué est compatible avec ce que nous avons apprit sur le peuple de Dieu (leur perversion) et l’alliance avec Moïse (son impuissance à sauver les pécheurs) :

« Alors Josué dit au peuple:
   ---Vous ne serez pas capables de servir l'Eternel, car c'est un Dieu saint, un Dieu qui ne tolère aucun rival. Il ne tolérera ni vos révoltes ni vos péchés.

   Si vous l'abandonnez pour adorer des dieux étrangers, il se retournera contre vous pour vous faire du mal. Après vous avoir fait tant de bien, il vous consumera. » (Josué 24:19-20)

Le peuple affirme qu’ils serviront le Seigneur, disant :

« ---Non, répondit le peuple. C'est bien l'Eternel que nous voulons adorer! » (Josue 24:21)

Au lieu d’assurer le peuple qu’ils seront bénis en le faisant, Josué répondit :

« ---Vous êtes vous-mêmes témoins contre vous que vous avez vous-mêmes choisi l'Eternel pour l'adorer. » (24 :22)

Ce sont des mots très pessimistes de Josué, mais ils sont vrais. Etant donné l’ « obstination » des Israélites et l’impuissance de la Loi d’éliminer le péché, il n’y a pas d’espoir de bénédictions. La solution du problème est une nouvelle alliance, une qui changera le cœur des hommes et remédiera au problème du péché. Cette solution est la nouvelle alliance promise, promise par le prophète Jérémie.

« «Mais des jours vont venir,
      déclare l'Eternel,
      où moi, je conclurai avec le peuple d'Israël
      et celui de Juda.
      une alliance nouvelle

   Elle ne sera pas comme celle que j'ai conclue avec leurs pères
      quand je les ai pris par la main
      pour les faire sortir d'Egypte,
      car cette alliance-là, ils l'ont rompue,
      alors que moi j'étais leur suzerain,
      l'Eternel le déclare.

   Mais voici quelle alliance
      je vais conclure avec le peuple d'Israël:
      Après ces jours,
      déclare l'Eternel,
      je placerai ma Loi au plus profond d'eux-mêmes,
      je la graverai dans leur cœur;
      moi, je serai leur Dieu,
      eux, ils seront mon peuple. » (Jérémie 31:31-33)

Le salut, la sanctification, et les bénédictions ne peuvent être atteintes que par quelqu’un autre que nous-mêmes. Cette personne, la seule personne qui a achevé la vertu demandée par la Loi, est Jésus Christ. Il accomplit parfaitement la Loi, puis mourut sous la punition de la Loi, supportant notre châtiment, et fut ressuscité d’entre les morts pour que nous puissions recevoir la vie en Lui (Matt. 5:17-18 ; Romains 3:21-22 ; 2 Cor. 5:14-21 ; Gal. 4:4-6). Les sacrifices des animaux de l’Ancien Testament présageaient ainsi le Messie, Jésus Christ, qui allait mourir comme « l’Agneau de Dieu ». Moïse, le médiateur de l’alliance de Dieu avec lui, présagea le rôle d’intermédiaire de Christ, notre Grand-Prêtre.

Il y en a aujourd’hui qui vous diraient que la façon pour nous d’obtenir les bénédictions de Dieu est de vivre en accord avec la Loi de Moïse. Pendant que les standards de la Loi sont ceux que les hommes devraient s’efforcer de suivre, s’efforcer de les observer pour être sauvés, sanctifiés, bénis ou puissants est de la folie. La raison est simple : nous souffrons de la même maladie qu’Israël avait – le péché, manifesté par l’obstination et la rébellion à la volonté et la parole de Dieu.

La nature pécheresse des Israélites et la faiblesse de l’alliance avec Moïse, si évidente moins de 40 jours après sa ratification, nous aide à comprendre les mots durs de Paul dans le Livre de Galates à ces légalistes qui essayaient de détourner les hommes du travail de Christ (la nouvelle alliance) vers l’ancienne (l’alliance avec Moïse). Essayer de respecter la Loi dans le but d’être sauvé, sanctifié ou béni, manque de comprendre la perversion de l’homme, ce qui lui interdit d’observer parfaitement l’alliance avec Moïse, comme c’était exigé. Le légaliste non seulement surestimait l’habileté de l’homme (à observer la Loi), mais il minimisait le travail de Christ, qui Seul sauve et sanctifie. La vénération du veau d’or seulement quelques jours après la ratification de l’alliance devrait nous avertir en ce qui concerne placer trop de foi en notre habileté de respecter la Loi de cette alliance.

Le Péché d’Idolâtrie

La question qui vient à l’esprit en considérant notre texte est celle-ci : « Pourquoi le péché d’idolâtrie fut-il le premier qu’Israël commit ? » Nous pourrions dire qu’il fut le premier parce qu’il était le pire. Je suis enclin à penser qu’il fut le premier péché parce qu’il était le plus facile et le plus probable que les hommes pouvaient commettre et c’était aussi le péché qui menait à beaucoup d’autres. Par exemple, ce fut l’idolâtrie d’Israël qui mena à l’immoralité sexuelle décrite dans notre texte. Je crois qu’il peut être aussi dit que l’idolâtrie était peut-être le péché qui était le plus caractéristique d’Israël. Maintes fois dans l’Ancien Testament, Israël est accusé d’être idolâtre. L’idolâtrie, pour les Israélites, était un mode de vie, un auquel ils pouvaient facilement retourner. L’idolâtrie était aussi une caractéristique de la culture des Cananéens.

Nous pourrions penser que l’idolâtrie est un péché dont le Chrétien n’a pas besoin de s’inquiéter aujourd’hui, du moins dans l’Amérique éduquée évangélique. Au contraire, l’idolâtrie est aussi un péché très commun et un qui est fréquemment pratiqué par des Chrétiens aujourd’hui. La seule différence est la forme qu’il prend. Poursuivons cette question d’idolâtrie plus loin, cherchant à mieux la définir en principe et en pratique.

L’Idolâtrie en Principe

(1) L’idolâtrie rend quelque chose d’autre que Dieu le « dieu » de certaines gens.

(2) Parmi le peuple de Dieu l’idolâtrie implique souvent la vénération de quelque chose ou de quelqu’un d’autre que Dieu comme s’il ou elle était Dieu. Une culture polythéiste pourrait vénérer toute sorte de « dieux », mais la religion d’Israël est monothéiste, ce qui veut dire qu’ils ne pouvaient vénérer qu’un Dieu. Les païens peuvent vénérer leurs « dieux » par n’importe quel nom ils choisissent ; Israël ne peut vénérer qu’un Dieu par le nom de Yahvé. L’idolâtrie d’Israël est une variété plus insidieuse parce qu’elle semble être la vénération du vrai Dieu, alors qu’en fait c’est la vénération d’un autre « dieu » au nom du vrai Dieu. Cette idolâtrie est de loin la plus dangereuse, et la plus répandue parmi les Chrétiens. Elle semble si pieuse, mais elle est mal adressée. Elle a l’ « apparence de la vertu » mais pas sa pureté ni son pouvoir (2 Tim. 3:5).

(3) L’idolâtrie peut être soit consciente ou inconsciente, délibérée ou non. Dans Exode 32, l’idolâtrie d’Israël est à la fois consciente et délibérée. Dans d’autres cas, elle pouvait être pratiquée sans actuellement savoir qu’elle l’était.

(4) L’idolâtrie cherche à remplacer ce qui ne peut être vu avec quelque chose qui peut être vu – c’est physiquement orienté. Ainsi, le problème sous-jacent de l’idolâtrie est la foi, puisque la foi concentre sur ce qui ne peut pas être vu :

« La foi est une façon de posséder ce qu'on espère, c'est un moyen d'être sûr des réalités qu'on ne voit pas. » (Héb. 11:1 ; 2 Cor. 5:7 ; Héb. 11:27)

L’idolâtrie essaye de remplacer quelque chose d’invisible ou perçu comme étant absent avec quelque chose de visible et présent. Ironiquement, pendant que le problème était celui de voir Dieu, Il était visiblement présent derrière eux, sur la montagne.73 Nous disons, « voir c’est croire », mais pour le Chrétien le contraire pourrait être vrai.

Thomas crut seulement parce qu’il avait vu notre Seigneur, mais le Seigneur ressuscité lui dit,

« ---Parce que tu m'as vu, tu crois! lui dit Jésus. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jean 20:29)

Car pour ceux qui n’ont pas vu le Seigneur ressuscité, nous avons néanmoins la promesse de Sa présence avec nous, n’ayant donc pas besoin de signes visibles (idoles) de Sa présence.

« … ne vous laissez pas effrayer par eux, car l'Eternel votre Dieu marche lui-même avec vous, il ne vous délaissera pas et ne vous abandonnera pas. » (Deut. 31:6 ; Josué 1:5 ; Héb. 13:5)

(5) L’idolâtrie est une tentation très dangereuse pour le saint du Nouveau Testament, car les circonstances d’aujourd’hui sont très similaires de celles trouvées dans les anciens temps d’Israël de notre texte. Il y a des parallèles remarquables entre la situation dans laquelle Israël faisait face à ce point de leur histoire et celle à laquelle l’église faisait face. Le mieux nous comprenons ces parallèles, le plus nous constaterons les possibilités pour pratiquer l’idolâtrie aujourd’hui.

Dans le Livre d’Exode, Dieu était venu, se manifesta aux hommes. En particulier, une poignée de dirigeants d’Israël vit Dieu et communiquèrent indubitablement ce qu’ils virent au reste de la nation. Moïse, le dirigeant attitré alors fut appelé et séparé du peuple, mais néanmoins ils furent laissés avec des instructions claires de Dieu en ce qui concernaient leur conduite. Sans leur leader visible, Israël en construisit un eux-mêmes, brisant ainsi l’alliance avec Dieu et désobéissant Sa Loi.

D’une façon similaire, Dieu descendit et Se manifesta aux hommes en la personne de Jésus Christ. Quelques-uns des dirigeants de l’église Le virent, à la fois avant et après Sa mort, Son enterrement, et Sa résurrection et ils racontèrent ces choses aux hommes (Héb. 1:1-3 ; 2:3-4). Notre Seigneur monta aux cieux (de la montagne) et l’église fut sans leader, mais avec des instructions claires en ce qui concerne comment Dieu voulait que nous vivions (la Bible). En Son absence, les Chrétiens sont tentés de chercher quelque chose ou quelqu’un de visible pour les assurer de la présence et du pouvoir de Dieu. Une forme d’idolâtrie sera le sujet de notre recherche plus tard.

(6) L’idolâtrie est une question de direction,74 puisqu’en dernier ce que nous servons est notre « dieu » et que ce qui est notre « Dieu » est ce que nous suivons. En d’autres mots, le peuple choisit leurs « dieux » pour les suivre. Ainsi, nos « dieux » sont nos leaders. Réciproquement, nous devons faire très attention à ceux que nous choisissons pour être nos leaders et comment nous les regardons. Tout comme nos dieux deviennent nos dirigeants, nos dirigeants peuvent devenir nos dieux.

Une des choses que j’ai appris de mon étude sur l’idolâtrie d’Israël dans le chapitre 32 d’Exode est qu’il y a une relation très claire et directe entre la direction et l’idolâtrie. Il y avait une relation de cause à effet entre l’absence de Moïse et l’acte d’idolâtrie décrite dans notre texte.

Pour pratiquer l’idolâtrie une personne n’a pas besoin d’une statue. Il y a des fois quand nos idoles sont des gens. Un cas d’idolâtrie qui est à la fois important dans l’histoire d’Israël et pertinent aux Chrétiens d’aujourd’hui est trouvé dans le Livre de 1 Samuel :

« Samuel, devenu vieux, confia à ses fils l'administration de la justice en Israël… » (v. 1)

« Mais ils ne suivaient pas les traces de leur père: comme ils étaient corrompus par l'amour de l'argent, ils acceptaient des pots-de-vin et faussaient le droit.

   C'est pourquoi tous les responsables d'Israël se réunirent auprès de Samuel à Rama.

   Ils lui déclarèrent:
   ---Te voilà devenu âgé, et tes fils ne suivent pas tes traces; maintenant, établis sur nous un roi pour qu'il nous dirige comme cela se fait dans toutes les autres nations.

   Cette demande d'établir sur eux un roi pour les diriger déplut à Samuel et il pria l'Eternel.

   L'Eternel lui répondit:
   ---Ecoute ce peuple et accepte toutes leurs demandes. En effet, ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi: ils ne veulent plus que je règne sur eux.

   Ils agissent à ton égard comme ils n'ont cessé d'agir envers moi depuis le jour où je les ai fait sortir d'Egypte jusqu'à aujourd'hui: ils m'ont abandonné pour rendre un culte à d'autres dieux. » (vs. 3-8)

« Le peuple refusa de tenir compte des avertissements de Samuel. Les Israélites insistèrent en déclarant:
   ---Qu'importe! Nous voulons quand même un roi.

   Nous voulons, nous aussi, être dirigés comme tous les autres peuples. Notre roi rendra la justice parmi nous et prendra notre commandement pour nous mener au combat. » (vs. 19-20)

Remarquez la façon dans laquelle ces événements, qui arrivèrent plusieurs siècles après l’Exode, parallèlent l’idolâtrie de la vénération du veau d’or dans le chapitre 32 du Livre d’Exode.

Premièrement, les deux récits identifient clairement le péché commit comme étant l’idolâtrie. Deuxièmement, tous les deux impliquent les dirigeants d’Israël, avoir quelqu’un ou quelque chose pour les « mener au combat ». Troisièmement, dans les deux cas, les Israélites rejetèrent l’autorité attitrée de Dieu et établirent un chef eux-mêmes. Quatrièmement, dans les deux cas, le peuple agit de la même façon et imita leur culture, plutôt que d’obéir Dieu en étant un peuple spécial.

La contribution que ce passage de Samuel 1 fait en est une importante parce qu’elle nous montre que l’idolâtrie peut être pratiquée en exaltant les hommes trop hautement, et en les vénérant plutôt que Dieu. Il n’y avait pas de veau d’or dans cet incident entre Dieu, Samuel et le peuple d’Israël, seulement un roi. Mais il est clair dans le contexte de ce texte que le genre de roi qu’Israël voulait devait être un « Dieu » pour eux, une idole, non en or mais en chair et en os. Tout comme les Israélites des jours de Moïse voulaient quelqu’un qui les mènerait aux combats, prenant la place du chef et finalement, la place de Dieu. Rejeter la forme établie de la direction de Dieu est rejeter la direction de Dieu.

Le sujet d’Israël voulant un roi est très significatif du Christianisme du 20ème siècle. Vous et moi, dans notre culture, ne sommes probablement pas enclins à fondre nos bijoux, faire une statue en or, et nous agenouiller devant elle en la vénérant. Nous sommes cependant prêts à regarder un homme dirigeant d’une façon comme quelqu’un ne pourrait regarderait que Dieu. L’idolâtrie du temps de Samuel, bien que similaire en essence à celle du temps de Moïse, ressemble beaucoup plus à la forme que l’idolâtrie prendra dans les cercles Chrétiens contemporains.

C’est apparent dans l’idolâtrie d’à la fois d’Exode 32 et du chapitre 8 de 1 Samuel. Quand nous comptons sur les hommes, leur donnant ce qui n’appartient qu’à Dieu ou en comptant sur eux pour recevoir ce que Dieu seul peut donner, nous sommes idolâtres. Nous avons fait de nos dirigeants, nos dieux, tout comme Israël l’a fait dans le temps de Samuel. Nous comptons sur eux au lieu de compter sur Dieu. Nous espérons et demandons d’eux ce que Dieu Seul ne peut donner. Beaucoup de l’accent mit sur la direction, à mon avis, est basé sur une fondation idolâtre. Prenons garde à l’avertissement de ce texte et à l’échec de nos ancêtres.


66 Parallel texts are Deuteronomy 9:7-21, 25ff.; Neh. 9:13-21; Ps. 106:19-23; Acts 7:36-43; 1 Cor. 10:1-13, esp. v. 7. Cf. also Jer. 15:1, where Moses, along with Samuel, are seen to be the foremost mediators of all time.

67 Israel arrived at Sinai three months after her departure from Egypt (19:1). She broke camp and set out for Canaan late in the second month of the second year (Numbers 10:11-12). Thus, nearly a year was spent camped at the base of Mt. Sinai.

68 God had told Moses to “Come up to Me on the mountain and remain [literally, “be”] there” (Exod. 24:12). Moses’ provision for leadership in legal matters also implied that he would be gone for some time (cf. 24:14). Thus, the Israelites should have expected Moses to be delayed and not to return to them quickly.

69 When Israel speaks of the idol, the term “gods” is used. This term can be used of God, but also of pagan idols. When Aaron spoke of the image he had made, he spoke with reference to “the LORD” (32:5), clearly identifying this idol with Israel’s God, Yahweh. The more I think about it I am inclined to think that Israel was willing to set aside the God whom Moses served, the God with whom they had entered into covenant, for a new “god.” Aaron knew better, and thus referred to this idol by God’s name. Israel seemed more willing to forsake God than Aaron.

70 Cf. Dt. 9:12; 32:5; Hos. 9:9; cf. Gal. 1:6. Of this corruption Davis writes, “The word translated ‘corrupted’ … has the idea of to ‘go to ruin.’ It is the same word that is used in Genesis 6:12 to describe the corruption of the world of Noah’s day.” John J. Davis, Moses and the Gods of Egypt (Grand Rapids: Baker Book House, 1971), p. 286.

71 Some have suggested that there is an unexplainable “confusion” here in that Moses interceded with God on several occasions, all of which are similar, and yet different. The answer is to be found, I believe, in differentiating between the dangers in each case, the basis of Moses’ petition, and the outcome. In this case, the danger is that Israel is in danger of being wiped out by the wrath of God. Extinction is the problem. Moses petitioned God not to wipe the nation out, for He has promised and purposed to work through this people, sinful and “stiff-necked” though they may be. Later on, the danger will be the permanent setting aside of the Mosaic Covenant and the withdrawal of the presence of God from His people.

72 J. P. Hyatt, Exodus (Grand Rapids: Wm. B. Eerdmans Publishing Co., 1980), p. 307.

73 Three times in this account, the word “saw” (vss. 1, 5) or “seen” (v. 9) are used. In the case of God’s seeing, it was absolutely correct—He saw Israel’s sin. In the case of Israel’s seeing (v. 1), however, and Aaron’s (v. 5), was wrong. Both acted on what they saw, and were wrong. We often act on what we think we see, and make some very serious mistakes. We must “see” things as God does, see them in the light of what God says. We do not walk by sight, but by faith.

74 From a dispensational point of view there was a rather decisive change in the whole concept of leadership. Before Christ’s coming there were men, like Moses and David, who were sort of solo, single, leaders. These men prototyped and typified Christ in His leadership. Now, after Christ’s coming, no man is to presume to take Christ’s place (Matt. 23), and so the church, as a whole, is the body of Christ and must corporately and collectively represent Him. This is why love for one another, unity, and the functioning of every member of the body is so crucial. This is why, in the church, leadership is plural. This is why, in the New Testament, women are excluded from leading in the church.

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