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Where the world comes to study the Bible

11. La Tyrannie de l’Urgent (Exode 18)

Introduction185

Il y a un terme qui est de plus en plus fréquemment utilisé dans le cercle chrétien, qui décrit un problème qui s’est répandu parmi les évangélistes – qui est presque devenu une épidémie. Le terme est épuisement. L’épuisement arrive fréquemment aux dirigeants chrétiens, qui s’efforcent d’accomplir des buts et des demandes impossibles, dont la réalisation permettrait de les montrer étant super spirituels et indispensables (ces deux évaluations sont trop souvent utilisées ensembles de nos jours). L’échec de réaliser ces buts et satisfaire ces demandes prouverait que ces personnes sont des fainéants, pas spirituels ou des ratés. L’épuisement arrive quand dans le surmenage et la frustration, quelqu’un perd tout espoir d’atteindre la norme qui leur est imposée (soit par lui-même, les autres ou les deux), et simplement abandonne. Par ma définition au moins, l’épuisement ne conduit pas à réévaluer et restructurer le travail, mais à l’arrêter.

L’épuisement n’est certainement pas juste un phénomène trouvé parmi les dirigeants chrétiens ou simplement parmi les Chrétiens. Le surmenage est probablement un facteur important dans ce qui est référé aujourd’hui comme étant « la crise de la quarantaine ». En dépit d’efforts appliqués et de beaucoup de sacrifices, les individus découvrent, à leur consternation, que leur poursuite fut, utilisant les mots de l’homme sage d’Ecclésiastes, de la vanité.

L’épuisement dont je parle est celui qui tourmente les Chrétiens, dirigeants ou simples gens (je déteste les deux étiquettes, mais je les utilise quand même ici). Ce n'est pas la pression des choses spirituelles par les choses (soi-disant) séculaires. C'est le fait d'étouffer l'essentiel spirituel fondamental par le volume absolu de la surabondance d'activités insignifiantes et de « ministères » que nous nous efforçons bêtement de maintenir.

Dans son excellent livre titré, Ordering Your Private World, Gordon MacDonald compare le phénomène de surmenage à un affaissement.186 Quand les rivières souterraines s’assèchent, la surface du sol commence à s’affaisser. Tout ce qui est placé sur ou près du sol est englouti remplissant le vide. MacDonald compare l’âme, le « monde privé » d’une personne à ces rivières souterraines. Nous détournons tant notre attention et notre énergie vers nos travaux et activités extérieures que nous manquons de nous occuper des besoins de notre âme. Eventuellement, MacDonald explique, la pression de ces activités, combinées avec le vide intérieur de nos vies, produit une dégradation spirituelle immense en nous.

Moïse était dangereusement près d’être victime de surmenage quand son beau-père arriva à son secours. Ce qui sembla être une visite importante d’un membre de sa famille est un vrai acte divin de délivrance de Moïse, pas de la furie de Pharaon, ni de l’attaque de l’armée égyptienne, mais de lui-même. Comme Jéthro l’expliqua lui-même, Moïse s’épuisait lui-même ainsi que les Israélites (18:18). Grâce au bon sens d’un beau-père sage, Moïse fut libéré de sa propre destruction, l’épuisement qui résultait d’une perception déformée et d’un travail trop exigeant.

Je dois m’arrêter ici pour indiquer que Moïse illustre un problème notoire qui s’est généralisé d’une façon épidémique dans les cercles chrétiens en Amérique, mais ce problème qu’avait Moïse n’est typique que seulement d’un segment des Chrétiens. Pour ceux qui liront ce message, votre problème n’est pas l’épuisement, de brûler la chandelle par les deux bouts, mais c’est que votre chandelle n’a jamais été allumée. Il y a de nombreux Chrétiens surmenés qui ont besoin d’apprendre la leçon que Jéthro a apprit à Moïse, mais la raison pour laquelle certains Chrétiens sont surmenés est parce que d’autres sont fainéants et inactifs. Si vous êtes neutres, non engagé et paresseux dans votre service chrétien, je vous exhorte de ne pas essayer d'utiliser ce texte comme un prétexte pour votre inaction. Dieu n’aime pas ce genre d’abus de Sa parole. Si vous faites parti des fainéants, je vous suggère de tourner vers la sagesse du Livre des Proverbes ou vers ces textes de la Bible qui parle de notre besoin d’engagement et d’obéissance.

La structure de ce chapitre est simple et franche. Le texte est divisé en deux parties égales : versets 1-12, que je résumerais par le titre : « L’arrivée de Jéthro » ; Et les versetss 13-27, qui décrivent « Le conseil de Jéthro ». Les deux parties sont très liées. Initialement, je regardais les 12 premiers versets comme une formalité, un genre de mise en scène. Cependant plus j’ai étudié le texte, plus je suis arrivé à voir que la première moitié du chapitre révèle plusieurs symptômes d’un problème sérieux dans la vie de Moïse, qui provoqua non seulement l’ « arrivée » de Jéthro aux camps des Israélites, mais aussi son « conseil ». Ecoutons bien les mots sages de ce Madianite, qui a beaucoup à enseigner à propos de gérer nos vies et notre travail. Pour ceux qui sont prédisposés aux affaires et à la sur-implication, ils peuvent nous épargner de la maladie mortelle d’épuisement.

L’Arrivée de Jéthro (18:1-12)

La première section (versets 1-12) se sépare en deux divisions égales. Les versets 1-6 pourraient être titrés « concentration sur la famille. Ils révèlent l’occasion de l’arrivée de Jéthro. Le verset 1 nous informe de la raison pour la décision de Jéthro de rendre visite à Moïse, alors que les versets 2-6 nous disent le but de cette visite. La seconde division, versets 7-12, concentre sur la foi de Jéthro. Elle décrit le résultat de son arrivée : (1) les rapports de Moïse de la bonne main de Dieu pour les Israélites ; Et (2) la réponse de Jéthro à la bonté de Dieu pour Israël – se réjouissant, déclarant l’excellence de Dieu, et Le vénérant avec Moïse et les anciens d’Israël.

Il est difficile pour moi de deviner comme Jéthro savait comment Moïse allait, mais le texte nous dit qu’il avait été bien informé. Le texte nous dit qu’il « apprit tout ce que Dieu avait fait en faveur de Moïse et d'Israël son people… » (v. 1). Peut-être que Jéthro invitait des voyageurs, même des caravanes, à partager un repas avec lui ou à passer la nuit dans sa tente, ce qui lui permettait d’apprendre ce qui se passait en Egypte. Aujourd’hui, Jéthro aurait dévoré le journal quotidien, et regardé les informations à la télé avec intérêts. Il aurait allumé « Radio Egypte » sur les ondes courtes de la radio. Et, à propos, Séphora et les deux fils de Moïse auraient ramassé un montant considérable d’information, car ils auraient dû avoir beaucoup d’intérêts pour le bien-être de Moïse, qui était le mari et le père.

Cependant, le point du message n’est pas comment Jéthro apprit comment Moïse allait, mais ce qu’il avait apprit. Jéthro avait apprit que Dieu avait protégé Moïse, et qu’Il avait libéré les Israélites d’Egypte. Il avait évidemment apprit (ou apprendrait) la location des Israélites, qui n’auraient pas été aussi loin que l’Egypte.

Jéthro avait apprit assez pour conclure que les circonstances étaient telles que Moïse et sa famille devraient être réunis. Les versets 2-6 indiquent le but de la visite de Jéthro à Moïse – pour réunir Séphora (sa fille, la femme de Moïse), Guerchôm et Eliézer (ses petits-enfants, les fils de Moïse) avec Moïse.

On ne nous dit pas précisément quand, ni pourquoi Moïse et sa famille furent séparés. Dans le chapitre 4, Moïse exigea, assez trompeusement, de retourner en Egypte avec sa famille (v. 18). Il y eut un évènement déplaisant avec Séphora, à propos de la circoncision du fils de Moïse, ce qui a presque couté la vie à Moïse (4:24-26). Certains ont conclu que Séphora, dans sa colère, retourna chez son pere à cette periode, mais notre texte nous dit que Moïse les emmena.187 Nous pouvons au moins supposer que Moïse renvoya sa famille chez Jéthro à un moment quand il eut peur pour leur sécurité. Peut-être, aussi, sentit-il que les pressions de confronter Pharaon et de guider Israël étaient trop grandes pour avoir en plus les responsabilités de mari et père.

Des informations que Jéthro avait rassemblées, il conclut que les raisons pour la séparation de Moïse et de sa famille pouvaient être mises de cote en sureté. Le but de la visite de Jéthro a Moise était clairement pour le réunir avec sa famille. Il se peut qu’il y ait eu quelques frustrations, même quelques irritations, avec le devoir de supporter et d’élever les enfants de Moïse, et de s’occuper de sa femme. Peut-être Jéthro attendait-il avec impatience de bonnes nouvelles des Israélites pour qu’il puisse avoir un peu de paix à la maison. Cependant, le texte ne suggère jamais quelque chose comme ça, seulement les plus purs motifs pour les actions de Jéthro. Ici, et plus tard dans le chapitre, il agit de bon sens, de compassion, et parce qu’il était concerné par le bien-être de Moïse. C’était vraiment une action noble, spécialement après l’explication sournoise que Moïse lui avait donnée pour retourner en Egypte (Exode 4:18).188

L’arrivée de Jéthro, accompagné de Séphora, Guerchôm et Eliézer, fut apparemment une bonne surprise pour Moïse.189 Bien que je me serais attendu à ce que Moïse prête plus d’attention à sa femme et ses enfants, il nous est dit qu’il est allé à la rencontre de Jéthro, l’ait embrassé et soit ensuite allé dans la tente190 de Jéthro avec lui. Où étaient donc Séphora et les enfants ? Ils se trouvaient probablement là aussi, mais étant donné la culture de ce jour, c’était simplement comment les choses étaient faites. Rappelez vous aussi que Jéthro était un homme très important,191 méritant une réception formelle.

Dans la tente, Moïse et Jéthro suivirent les formalités de réception d’un invité spécial dans une culture orientale. Moïse informa Jéthro, dans tous les détails, comment Dieu avait délivré les Israélites et anéanti les Egyptiens (v. 8).

La réponse de Jéthro, décrite dans les versets 9-12, semble être bien plus que simple courtoisie orientale. Bien qu’il y ait quelques différences d’opinion sur le sujet,192 il semble que Jéthro professe ici une foi personnelle en le Dieu d’Israël, prouvé par le rapport de Moïse (vs. 9-10). Deuxièmement, Jéthro semble reconnaître, pour la première fois, la supériorité de Dieu sur tous les autres « dieux », dont on supposerait incluaient ses propres dieux païens.193 La foi de Jéthro est prouvée dans son offre de sacrifices à Dieu, et dans le repas sacrificiel, que Jéthro, Moïse, et tous les anciens d’Israël partagèrent (v. 12).

Ayant brièvement considéré l’arrivée de Jéthro et la famille de Moïse et l’affirmation de foi de Jéthro, une question agaçante me reste à l’esprit : Pourquoi est-ce que ce fut Jéthro qui dut initier la réunion de Moïse avec sa famille ? En d’autres mots, Pourquoi Moïse n’est-il pas allé chercher sa femme et ses fils, plutôt que d’attendre que Jéthro ne se pointe avec eux sans être annoncés ?

Ma question surgit d’un sentiment troublant, basé sur plusieurs observations des versets 1-12 :

(1) Moïse semble avoir renvoyer sa femme et ses fils chez Jéthro sans l’avoir prévenu, tout comme Jéthro semble les ramène à Moïse de la même façon.

(2) La motivation de Moïse de renvoyer ses enfants pourrait être discutable, spécialement à la vue des noms qu’il avait donnés à ses fils. Quelles raisons pourraient être justifiables pour Moïse de renvoyer sa femme et ses fils à Madian, pour être élever par un païen (à ce moment là) ? Moïse nomma son premier fils Guerchôm, dont notre texte nous dit est basé sur le fait que Moïse était (ou plus précisément) était devenu un étranger. Si Moïse se sentait « aliéné », comment pouvait-il aliéner sa famille en les envoyant loin de lui, et de la nation d’Israël. Moïse ressentait les tiraillements de cette séparation de « son peuple » et pourtant il envoya sa femme et ses fils loin de lui. Cela semblerait être inconsistant. Aussi, si Moïse avait appelé son deuxième fils Eliézer, basé sur sa propre délivrance de l’épée de Pharaon (v. 4), pourquoi alors ne pouvait-il pas faire confiance à Dieu de délivrer sa famille des dangers d’Egypte et de l’épée de pharaon ? Et si Moïse pouvait dire aux Israélites de faire confiance à Dieu quotidiennement pour leur nourriture et eau, pourquoi alors ne pouvait-il pas faire confiance à Dieu de fournir ce dont sa famille aurait besoin ? Il semblerait qu’il y ait une inconsistance ici.

(3) Moïse fut remarquablement lent pour aller chercher sa famille, quand on aurait pu s’attendre à ce qu’il soit impatient de les avoir près de lui. En lisant le premier verset du chapitre 18, la question qui semble être la plus importante dans l’esprit de la famille de Moïse (spécialement dans celui de Jéthro) est : « Comment va Moïse? » Comme le passage continue pour nous, et comme le temps passa pour la famille de Moïse, la question changea de « Comment va Moïse? » à « Où est Moïse? » Ce ne fut pas à l’initiative de Moïse qu’il fut réuni avec sa famille, mais à l’initiative de Jéthro, qui surprit Moïse avec une visite. Moïse n’était pas si loin que ça de sa famille, mais il semble presque les avoir oublié.194

Il y a une tendance parmi les Chrétiens à minimiser les échecs d’un homme comme Moïse dans cette situation, même à attribuer foi et confiance en lui, plutôt que doutes et échecs. L’hypothèse est que les saints qui sont décrits dans la Bible ont tendance à toujours faire la chose juste pour les bonnes raisons. Un exemple de cela est l’explication des actions de Moïse ici de telle façon à se concentrer sur sa piété :

L’absence de sa femme et de ses enfants nous cause à avoir un respect plus grand pour sa maturité et perspicacité spirituelle durant les moments les plus agités d’Israël. Aucunes indications ne nous sont données dans le texte biblique concernant un malaise personnel ou une insatisfaction avec cette situation. Apparemment, il avait remit sa femme et ses enfants entre les mains de Dieu et en avait conclu que dans le temps de Dieu ils seraient tous réunis. Donc, pour Moïse, ce fut non seulement une occasion joyeuse à cause de la victoire d’Israël sur Amalec mais à cause de sa réunion avec sa femme et sa famille.195

J’appelle cette tendance d’assumer le meilleur des caractères bibliques, l’« inclination pieuse ». Elle cherche à élever les caractères bibliques à un niveau bien au-dessus de notre performance et bien plus haut que ce que nous nous attendons, connaissant la nature de l’homme. En contraste de ça, j’ai tendance à interpréter les actions de Moïse selon ce que j’appelle le « syndrôme du pécheur ». Ainsi, ce ne sont pas les vertus de Moïse qui sont louées dans ce chapitre, mais ses défauts. Bon, voilà maintenant un homme (Moïse) avec qui je peux m’identifier, un homme avec des imperfections comme les miennes. Ces imperfections sont clairement observées par Jéthro, dont le conseil, dans les versets 13-27, est basé sur ses observations des bévues inconscientes de Moïse tant en ce qui concerne sa famille que sa fonction comme le dirigeant d'Israël (vs. 13-27). Continuons alors, pour voir comment les évènements des versets1-12 servent comme indices aux échecs auxquelles Jéthro cherche à remédier par son conseil.

Le Conseil de Jéthro (18:13-27)

Le lendemain matin, Moïse et les gens d’Israël commencèrent leur routine quotidienne. Le peuple qui cherchait à connaître la volonté de Dieu par Moïse commença à former une file à l’endroit désigné, peut-être juste à coté de la tente de Moïse. Avec une nation de près de 2 000 000 de gens (600 000 hommes, voir 12:37), on peut certainement imaginer que cette file était longue, et qu’elle devait commencer à se former de très bonne heure. Moïse, on nous dit, s’assit, siégeant en temps que seul juge d’Israël (vs. 13,14). Le peuple venait devant lui avec toutes sortes de problèmes demandant une décision, instruction ou un conseil. Le peuple se tournait vers Moïse seul pour une parole de Dieu pour leur donner des directions dans leurs vies. Au bout de la journée, la longue file d’Israélites patientant était toujours là. Le peuple était fatigué d’être debout pendant toute la journée, et il en était de meme pour Moïse (vs.14,18). Jéthro était capable d’identifier rapidement le problème, qui semblerait-il, était totalement invisible à Moïse.

Jéthro fut déconcerté par l’incompétence de ce qui arrivait pendant la journée. Peut-être qu’au cours du diner ce soir- là, il commença à poser des questions à propos de la logique de Moïse pour administrer la justice (juger) comme il le faisait. Il est apparent par l’interrogation de Jéthro qu’il n’était pas d’accord avec la façon dont Moïse s’occupait des choses. Même la façon dont les questions étaient écrites, vous pouvez imaginer le ton de voix avec lequel il parlait. (Les beaux-pères, vous savez, peuvent toujours mieux faire que les autres. Ça commence toujours avec une question comme, « Qu’est qui te fait croire que tu es un homme assez bon pour être le mari de ma fille ? »

Je crois que Moïse fut complètement prit à dépourvu par la désapprobation de Jéthro. Moïse était si englouti par son travail, essayant désespérément de ne pas se noyer, qu’il n’avait pas le temps de réfléchir et méditer sur ce qu’il faisait.

Jéthro, d’un autre coté, suspectait déjà le problème depuis quelques temps. Moïse avait non seulement envoyé sa famille chez lui pour qu’il s’en occupe, mais il n’avait eu que peu de contact avec eux, et il avait retardé la réunion avec sa famille. Ce matin, Jéthro commença à voir les morceaux du puzzle se mettre en place. Moïse n’était pas allé chercher sa famille car il n’avait pas le temps de s’occuper d’eux – même pas de penser à eux.

La réponse de Moïse révèle sa perception déformée, ce qui était le vrai problème. Pendant que Jéthro réalisa rapidement la situation, Moïse ne pensait pas très clairement à ce qu’il faisait. Sa réponse révèle plusieurs idées fausses sur son rôle de chef. Considérez-les avec moi pour un moment.

(1) Moïse croyait que chaque requête pour son aide le rendait responsable. Quand on lui demanda pourquoi il s’occupait des problèmes comme il le faisait, Moïse répondit, « Je le fais parce que le peuple me l’a demandé ». Je crois que Moïse était un homme obligeant, bienveillant, et compatissant. Je pense que les Israélites croyaient ça aussi. Pas étonnant qu’ils voulaient expliquer leurs problèmes à Moïse. Moïse ne pouvait refuser son aide à toute personne qui le lui demandait. Il tomba simplement dans le piège d’assumer que c’était sa responsabilité de trouver une solution à chaque problème qui lui été présenté. Si vous ne l’avez pas déjà remarqué, vous découvrirez que nous serons toujours conscients de plus de besoins qu’on puisse s’occuper personnellement. Moïse se rendait fou parce qu’il ne s’était pas encore rendu compte de son erreur.

(2) Moïse sembla assumer que parce que les gens venaient le voir personnellement pour demander de l’aide, c’était sa responsabilité de les aider personnellement. En réponse à la question de Jéthro, Moïse expliqua qu’il jugeait le peuple de l’aube au crépuscule parce qu’ils venaient vers lui pour demander son aide. Il assuma que quand il y avait un besoin, c’était son devoir d’y faire face. En fait, Moïse ne dirigeait pas du tout, car il était totalement incapable de refuser des nominations ou d’impliquer d’autres personnes pour s’occuper des besoins des Israélites. Qui voulait parler à Moïse (étant d’accord pour attendre son tour) pouvait lui parler !

(3) Moïse raisonna incorrectement que parce que sa tâche était de guider toute la nation, il devait le faire en traitant avec les gens une personne à la fois. Il ne sembla pas avoir réalisé qu’il devait s’occuper de ce travail sur une plus grande échelle, traitant avec des groupes, plutôt que des individus. Plutôt que d’enseigner une classe de 1000 (qui aurait été une petite classe pour lui), Moïse enseignait la même chose 10 fois à 100 personnes.

(4) Moïse sembla avoir assumé que personne d’autre n’était capable de faire ce qu’il faisait. Moïse dit à Jéthro que le peuple venait le voir pour « chercher la volonté de Dieu » (v. 15). Il semblerait comme si cela plaçait les besoins du peuple dans une catégorie dont seul Moïse était capable s’occuper.196

(5) Moïse sembla avoir perdu de vue sa vocation et ses dons uniques. Dieu n’a pas demandé que Moïse fasse tout lui-même, mais seulement certaines choses. Moïse fut donné la responsabilité de guider toute la nation d’Israël, et donc, sa tâche était très différente de celles des autres, qui pouvaient s’occuper du peuple au niveau plus personnel, plus intime.

Je crois que nous pouvons tirer plusieurs principes importants de gestion des paroles de Jéthro, qui furent adressées à Moïse. Considérons-les avec beaucoup d’attention. Ces principes et leur adaptation pratique fournissent la solution aux problèmes de Moïse.

(1) Pour être un dirigeant, une personne doit contrôler. Ici, je fais allusion au fait que Moïse devrait être au contrôle de son ministère et de son emploi du temps, pas autant qu’il devrait être au contrôle d’Israël. Il n’était pas au contrôle de son ministère. En tant que dirigeant d’Israël, il aurait dû avoir contrôle de son emploi du temps, mais il est évident qu’il ne l’avait pas. Du matin au soir, il était prisonnier de la foule qui voulait ses conseils. Pour mettre le problème en termes contemporains, plus le niveau d’un dirigeant est élevé, plus il est difficile d’obtenir un rendez-vous avec lui. Notre texte implique que Moïse ne refusait aucunes entrevues. Jéthro lui conseilla vivement d’exercer son autorité en gagnant contrôle de son temps, et de la façon dont il guidait le peuple.

(2) Pour être un dirigeant chrétien efficace, une personne doit balancer le principe de servitude avec celui de gérant. Pendant qu’il est possible que les motifs de Moïse n’aient pas été complètement purs (ceux de qui le sont ?), Je suis disposé à croire que la motivation principale de Moïse pour s’occuper des Israélites comme il le faisait était qu’il se souciait véritablement d’eux et voulait les servir. Moïse, on nous dit, était connu par son humilité (Nombres 12:3). J’assume donc que c’était un vrai cœur de serviteur qui motivait son travail et qui causa à Jéthro de se poser des questions à propos de son inefficacité.

Chaque dirigeant doit être un serviteur, mais nous devons être le serviteur du Seigneur, faire Sa volonté, pas les serviteurs des hommes, réalisant toutes leurs espérances et leurs désirs. Comme serviteurs du Seigneur, nous ne pouvons avoir qu’un maitre (Matt. 6:24), à qui nous devrons rendre des comptes de notre gestion (Matt. 25:14-40 ;1 Cor. 3:10-15 ; 4:1-5). Dieu nous tiendra responsable de comment nous avons traité ce qu’Il nous a ordonné de faire. Donc, dans nos attitudes, nous devons être intégralement des serviteurs, mais nous ne devons pas permettre aux autres de dicter ou de déterminer comment notre gestion devrait être gérée.

En d’autres mots, Moïse devait être un serviteur, mais il devait servir en guidant. Comme tel, il devait prendre charge, il devait déterminer sa vocation, il devait établir des priorités, et il devait d’y tenir, même quand les autres essaieraient de modifier son travail. Moïse devait servir les Israélites, mais il devait le faire de la façon dont Dieu voulait qu’il le fasse. Avoir un esprit de serviteur est donc une attitude essentielle pour un dirigeant chrétien, mais les actions de ce dirigeant doivent être déterminées par d’autres facteurs.

(3) Diriger est comme être un berger et être un berger implique un troupeau. Moïse traitait avec les Israélites individuellement, mais Jéthro recommandait de traiter avec eux collectivement (vs. 19-20). C’est une bonne chose pour un chef de désirer connaître tous les gens qu’il dirige personnellement, mais c’est franchement une mission impossible quand le groupe est très grand. Nous ne pouvons certainement pas lui en vouloir pour ne pas connaître intimement chacun des presque 2 millions d’Israélites. Moïse dit aux Israélites que leur grand nombre était la raison pour laquelle il accepta de faire ce que Jéthro recommandait :

« ---A cette époque-là, je vous ai dit: «Je ne peux pas, à moi seul, assumer la responsabilité de vous tous[f].

   L'Eternel votre Dieu vous a multipliés, au point que vous êtes aujourd'hui aussi nombreux que les étoiles du ciel. » (Deut. 1:9-10)

Il y a des raisons pour lesquelles nous arrivons à nous attendre à ce que nos dirigeants nous connaissent intimement, bien que cela soit impossible. Une des raisons est que nous n’avons pas interprété ou appliqué correctement l’image du berger de la Bible. Quand être un berger est décrit comme un boulot pour des chefs humains, ils sont dits être des bergers d’un troupeau, pas des bergers pour une brebis seule (Ps. 77:21 ; 78:52 ; 80:2 ; Ésaïe 63:11-14).

Une autre raison est que nous avons échoué à faire la différence entre guider le troupeau en suivant les hommes et guider le troupeau en suivant Dieu. Cependant, quand notre Seigneur est le berger, nous trouvons que la relation décrite est bien plus personnelle et intime (Ps. 23 ; Jean 10), autant qu’elle puisse être, car notre Seigneur n’a pas les limitations humaines des bergers de la terre.

Une autre erreur, à mon avis, est que nous avons tendance à confier la tâche de conduire le troupeau aux anciens seuls. Comprenant le concept de l’église comme étant un corps, je vois que c’est le travail de l’église de prêcher à elle-même. Nous sommes tous des prêtres, non seulement quelques sélectionnés (1 Pierre 2:5). Les anciens sont ordonnés de conduire le troupeau de Dieu (1 Pierre 5:1), mais cela ne veut pas dire qu’ils doivent faire tout le boulot. Je crois que cela veut dire qu’ils sont responsables pour s’assurer que tout le troupeau de Dieu soit guidé. Le management de l’église locale implique plus que les anciens. Donc l’auteur d’Hébreux évite de mettre les dirigeants de l’église au même niveau que les anciens (Héb. 13:7,17).

Cela explique pourquoi on nous parle des bergers au pluriel au lieu du singulier (à commencer avec Moïse et Aaron – Ps. 77:21) et plus loin à la pluralité des anciens/dirigeants dans le Nouveau Testament (Actes 20:17 ; Philippiens 1:1 ; 1 Pierre 5:1-2). Le travail de berger est au-delà de la capacité d’un seul homme à accomplir.

Quand Moïse essayait de régler les disputes, il traitait avec les Israélites sur la base individuelle. Quand il enseignait le peuple les principes et les préceptes de Dieu, il pouvait le faire en larges groupes, fonctionnant donc plus comme un berger.

(4) Parce que diriger exige une pluralité de chefs, cela exige aussi que les chefs soient responsables. Moïse n’était pas capable de gérer son ministère parce qu’il ne réalisa pas que son ministère avait besoin d’être gérer. Une des fonctions essentielles de la direction est la gérance. Moïse traitait avec près de 2 millions de gens, mais il essayait de le faire par lui-même. Il ne voyait pas le besoin de délégation – la nécessité d’utiliser les autres pour couvrir tous les besoins des Israélites. Le Nouveau Testament parle fréquemment de la fonction de gérance des dirigeants de l’église. Donc, les termes « gérer », « être à la charge de », et « superviser » sont fréquemment utilisé en références aux dirigeants de l’église. Moïse oublia que diriger implique gérer.

(5) Diriger implique des obligations à la fois privées et publiques, aucune de deux ne pouvant être totalement sacrifiée pour l’autre. Moïse devint si enchevêtré dans ses affaires publiques (jugeant les Israélites) qu’il avait involontairement négligé sa famille et lui-même. Selon Jéthro, il allait finir « par s’épuiser » (v. 18). De plus, Moïse semblait avoir oublié sa famille. Qui savait combien de temps ils seraient rester chez Jéthro, si cet homme sage n’avait pas prit l’initiative de réunir la famille de Moïse?

Une balance délicate doit être maintenue entre les responsabilités publiques et privées. Moïse avait permit à son sens de devoir public d’éclipser son sens de responsabilités personnelles. Un dirigeant est quelqu’un qui doit bien gérer sa famille, une condition préalable à sa prise en main de son rôle de dirigeant de l’église (1 Timothée 3:4,12). Ceux-ci sont ceux (moi inclus des fois) qui utilisent leurs devoirs publics comme excuses pour éviter leurs obligations privées. Il y a des façons qui ont des sons très pieux pour faire ça, mais la vérité est que souvent nous évitons les choses auxquelles nous ne voulons pas faire face en conjurant un « lion sur la route » (Prov. 26:13),197 ce qui nous donne une bonne raison pour notre inaction. Les scribes et les pharisiens étaient des experts à ça (Marc 7:9-12). Donc, Paul vit la nécessité de souligner l’importance de nos responsabilités familiales (1 Timothée 5:8).

Il devrait être ajouté rapidement que certain prêtent tant d’attention à leurs affaires personnelles qu’ils excluent leurs obligations publiques. Les « soucis de ce monde » peuvent étouffer ce qui pourrait être appelé « les soucis du Royaume » (Marc 4:19). Les soucis que quelqu’un peut avoir avec sa famille peuvent ralentir son engagement de suivre Christ (Luc 9:57-62 ; 1 Cor. 7:32-35). A mon avis, il y a une tendance parmi les Chrétiens aujourd’hui de devenir bien trop introvertis, utilisant leurs responsabilités familiales pour excuser leur manque d’attention à pénétrer le monde comme « sel » et « lumière ».

Le conseil de Paul à Timothée peut être appliqué à tous les Chrétiens, car il souligne le besoin de prendre soin de nos responsabilités personelles autant que de nos devoirs publics :

« Veille sur toi-même et sur ton enseignement. Sois persévérant en cela. En agissant ainsi, tu assureras ton salut et celui de tes auditeurs.» (1 Timothée 4:16)

Prendre soin de notre propre « homme intérieur » est vital, non seulement parce que nous devons continuer notre propre parcours avec le Seigneur, mais aussi parce que nous pouvons rapidement utiliser nos réserves spirituelles en prêchant aux autres. L’exhortation de Paul à Timothée nous rappelle de l’importance pour chacun de nous de prendre soin de notre nourriture spirituelle, ainsi que de celle des autres. L’œuvre de Gordon MacDonald, Ordering Your Private World, est dévoué aux disciplines de ce ministère personnel. Je recommande fortement que vous lisiez et appliquiez les conseils de MacDonald.

(6) Diriger doit traiter avec les problèmes, mais nous doit faire attention de ne pas nous laisser consommer par eux. Moïse gravitait dans le rôle de « celui qui résout les problèmes d’Israël ». En faisant plus attention au texte biblique, il semblerait que Moïse était essentiellement consommé avec l’arbitration de disputes.198 Il était devenu plus un arbitre qu’autre chose. Son rôle était presque complètement directif (résolvant les problèmes), plutôt que préventif (prévenant les problèmes). Le conseil de Jéthro était que Moïse réarrange son emploi du temps pour que la priorité soit donnée à enseigner les principes et préceptes de Dieu au peuple, ce qui préviendrait les problèmes, et de prescrire des directives pour résoudre les problèmes quand ils surviendraient.

A mon avis, quand nous sommes obsédés à résoudre tous les problèmes, nous sommes souvent si occupés que nous perdons notre sens de direction. Moïse semble avoir été complètement pris pas surprise par la réponse de Jéthro. Il apparaît avoir été totalement ignorant de son propre échec ou du fait que les besoins des Israélites n’étaient pas correctement pourvus. Je crois que c’est parce qu’il était trop occupé avec les menus détails de son travail et pas assez impliqué avec la gérance de son ministère.

Le Conseil de Jéthro et le Christianisme Contemporain

Il y a une façon par laquelle nous avons tous été affectés par le conseil que Jéthro donna à Moise il y a des siècles. Je n’y ai pas pensé, mais un de mes amis y a pensé, et il l’a partagé avec moi alors que nous étudions ce texte. Il remarqua que le conseil de Jéthro était probablement lié à la rédaction du Pentateuque par Moïse. Moïse écrivit les cinq premiers Livres du Vieux Testament – le Pentateuque. C’est un chef d’œuvre littéraire, sans mentionner son statut de révélation divine. L’œuvre du Pentateuque fut la réalisation du conseil de Jéthro :

« Tu dois aussi leur communiquer ses ordonnances et ses lois, leur enseigner la voie à suivre et la conduite à tenir. » (Exodus 18:20)

La façon dont Moïse fut consommé par ses devoirs comme juge, il n’aurait jamais eu le temps d’écrire le chapitre que nous avons venons d’étudier, et duquel nous pouvons tant apprendre. Nous avons bénéficié si directement du conseil de Jéthro à Moïse. Des millions ont été bénis à cause des changements que la visite de Jéthro a amenée dans la vie de Moïse.

Sans aucun doute, beaucoup de nos lecteurs se sentent confortable en considérant ce passage d’Ecritures. En premier lieu, c’est un texte qui pourrait sembler sans rapport avec Chrétiens du Nouveau Testament à cause de son ancienneté. Deuxièmement, c’est un texte qui traite avec les dirigeants, et donc ceux qui ne sont pas dirigeants officiels de l’église peuvent se sentir exempts de toutes implications du texte, même si elles sont pertinentes. Je voudrais suggérer que cette conclusion est fausse. Explorons les raisons pour lesquelles le conseil de Jéthro est aussi pertinent à tous les Chrétiens d’aujourd’hui qu’il était à Moïse il y a des siècles. Je vais chercher à montrer la pertinence du conseil de Jéthro en établissant trois principes ci-dessous.

(1) Les principes et actions recommandés par Jéthro sont ceux que nous trouvons utilisés par l’église du Nouveau Testament. Les parallèles entre Exode chapitre 18 (incluant sa mise en œuvre dans Deutéronome 1:9-18) et Actes 6 sont très étranges. Les incidents d’à la fois le Vieux et Nouveau Testament proviennent de problèmes qui étaient le résultat d’une croissance rapide, d’un grand nombre de gens, et pas assez de dirigeants. Ces évènements exigèrent que la direction s’agrandisse, et pour ceux au plus haut niveau de la direction de se consacrer à leur première vocation, et de déléguer les autres travaux à d’autres hommes très qualifiés. Le conseil de Jéthro était que Moïse nomme d’autres gens pour s’occuper des problèmes qui surviendraient, et pour lui de se dévouer à intercéder pour les gens (v. 19) et à l’instruction (v. 20). La même méthode peut être vue dans le Nouveau Testament. Les apôtres furent rendus conscients de la discrimination qui arrivait pendant la distribution de nourriture aux veuves, mais ils déléguèrent rapidement la solution de ce problème à d’autres personnes, plutôt que d’être distraits de leurs responsabilités primaires de prières et de proclamer la Parole de Dieu au monde (Actes 6:1-6).

Le chapitre 6 d’Actes est un exemple de comment la première église utilisa les principes administratifs d’Exode 18 et Deutéronome 1. En effet, plus j’étudie l’incident d’Actes, plus je suis enclin à conclure que les apôtres avaient trouvé le précédent dans ces textes du Vieux Testament pour leur décision. Si les apôtres et la première église pouvaient trouver la solution à leur dilemme dans Exode chapitre 18, pourquoi ne pouvons-nous pas non plus appliquer ce texte à notre église d’aujourd’hui ?

(2) Les principes que Jéthro recommanda à Moïse sont ceux que nous trouvons les dirigeants individuels dans le Nouveau Testament appliquent à leurs ministères. En lisant le Nouveau Testament, nous trouvons que les grands dirigeants de ces jours règlementaient leurs travaux d’une façon qui était consistante avec le conseil que Jéthro donna à Moïse.

On pourrait ne pas penser que notre Seigneur soit un exemple ici quand nous arrivons à certains versets dans le Nouveau Testament qui décrivent une demande incroyablement lourde pour le temps et l’énergie de notre Seigneur. Par exemple, nous lisons :

« Jésus alla à la maison et, de nouveau, la foule s'y pressa au point que lui et ses disciples n'arrivaient même plus à manger.

  Quand les membres de sa famille l'apprirent, ils vinrent pour le ramener de force avec eux. Ils disaient en effet: «Il est devenu fou.» » (Marc 3:20-21)

Avant d’examiner les façons par lesquelles notre Seigneur fut un exemple pour les dirigeants, rappelons-nous les façons par lesquelles notre Seigneur était unique comme patron. Premièrement, Il était Dieu incarné. Deuxièmement, Il était un homme qui n’avait pas d’épouse ni d’enfants. Troisièmement, Il savait que Ses jours étaient comptés, qu’Il allait mourir sur la croix du Calvaire après un ministère de courte durée. En d’autres mots, notre Seigneur put « brûler la chandelle par les deux bouts », Il put pousser son corps aux limites de la faim et de la fatigue parce qu’Il n’avait pas à contrôler son allure pendant la période de son ministère sur terre. Jésus courrait le 100 mètres, et donc Il mit tout ce qu’Il avait dans la distance à parcourir. Nous, nous courrons un marathon, et nous devons donc nous contrôler différemment.

Néanmoins, notre Seigneur exerça Sa direction d’une façon qui illustre beaucoup les principes que Jéthro enseigna à Moïse. Notre Seigneur n’avait pas pour intention d’enseigner seul. A la place de faire ça, Il appela 12 disciples pour Le suivre, et les forma pour continuer sans Lui. Par la suite, eux aussi feraient d’autres disciples. Bien que notre Seigneur fut constamment affairé, Il n’oublia jamais Ses priorités. Bien qu’Il fut toujours en demande comme guérisseur, Il restreint Ses guérisons pour que son travail principal de proclamer l’Evangile puisse être réalisé (Marc 1:32-39).

Bien que notre Seigneur prêchait aux foules, Il s’éloignait fréquemment pour des périodes de solitude avec Son Père. Son travail public fut entrecoupé avec des périodes de relation intime avec Dieu (Matt. 4:12 ; 12:15 ; 14:13 ; 15:21 ; Luc 9:10 ; 22:41 ; Jean 6:15). C’était à ces moments là que des décisions critiques furent prises. Donc notre Seigneur eut toujours un sens très fort de Sa vocation et de Son but. Il ne pouvait être dissuader d’accomplir son travail par Satan, ni par les circonstances ou ni même par de mauvais conseils de Ses disciples qui pensaient bien faire. Notre Seigneur sut toujours ce qu’Il avait été envoyé pour faire, et ne changea jamais de direction.

Je crois qu’une étude de la vie de Paul montrerait la même sorte de direction.200 Dans les deux cas il y avait des problèmes et des pressions constantes. Je ne crois pas que les efforts de Chrétiens contemporains pour vivre leur vie à une vitesse plus ralentie est vraiment réaliste. Cependant, je crois qu’il y a un besoin pour une paix intérieure, un sens fort de direction, et des priorités très claires qui gouvernent nos décisions en ce qui concerne quelles taches nous allons faire quand il y a plus de demandes que de temps pour les accomplir. Je crois que dans ces temps, quand la vie est inévitablement effrénée, nous devons avoir un sens clair de notre vocation et du fait que nous devons travailler avec une paix intérieure pour faciliter notre travail. Nous devrions être comme un docteur qui est appelé à l’hôpital quand un désastre frappe. Bien qu’il puisse y avoir beaucoup de personnes se mourant, il ne peut que s’occuper d’eux d’une façon ordonnée. S’occupant de chacun d’entre eux, il doit le faire avec une paix intérieure et confiance. S’il était paniqué, il ferait beaucoup de mal. En restant calme, il peut fournir beaucoup d’aide, mais seulement dans ses limites. Je vois ce genre de paix intérieure dans notre Seigneur et dans l’apôtre Paul, même dans les moments de grandes demandes ou de beaucoup de stress.

(3) Les principes que Moïse apprit de Jéthro sont applicables à chaque Chrétien, qu’il soit dirigeant ou pas. Les principes que nous avons appris de Jéthro sont des principes de gérance. Que nous ayons une position de dirigeant dans l’église ou non, la plupart d’entre nous avons quelques responsabilités de guides. Les hommes ont des responsabilités de guides dans le mariage. Les mères ont des responsabilités de guides dans la maison. Les femmes chrétiennes qui sont plus âgées que d’autres ont un rôle de guides avec les femmes plus jeunes. Beaucoup de gens ont des rôles de guides dans leur boulot ou dans la communauté. Dans tout ce qu’on fait nous avons un rôle de guide, les principes que nous trouvons dans Exode 18 sont applicables.

Au-delà de ça, les principes que nous trouvons dans notre texte s’appliquent à tous les Chrétiens, car nous sommes tous des serviteurs du moment, des dons, et des opportunités que Dieu nous a données. En d’autres mots, nous devons accepter la responsabilité dans nos vies, ce qui implique gérer ces choses dont Dieu nous rendit serviteurs. De différentes façons, notre jugement devant le siège du Christ (1 Cor. 3:12-15) sera une évaluation par notre Seigneur de notre gestion de ce qu’Il nous a confié. Fréquemment dans les Evangiles, il y a un portrait de serviteurs de Dieu Lui rendant des comptes (Matt. 25:14-30). Si nous étions de bons serviteurs, nous devrions être de bons gestionnaires, de notre temps, de nos dons et capacités, et de nos opportunités données par Dieu.

Pratiquement parlant, une bonne gestion est nécessaire pour notre survie spirituelle dans une culture qui semble être confinée sur l’ « autoroute ». Pour certains Chrétiens, il y a un besoin de contrôler nos ministères, pour qu’ils soient plus efficaces et qu’ils ne nous dépouillent pas de l’accomplissement de nos responsabilités personnelles et privées. Certains ministères sont dans un tel état que notre monde privé est en train de s’effondrer. Pour d’autres, il y a un besoin désespéré de regagner contrôle de nos vies privées et personnelles pour que nous puissions accomplir les ministères publics que Dieu nous a donnés. Il y a d’innombrables Chrétiens dont les ministères sont non-existants parce qu’ils sont écrasés par d’autres pressions. Dans les deux cas, nous avons besoin de reprendre le contrôle de nos vies et de nos ministères.

L’aptitude de gestion n’est pas innée, mais elle est apprise. Les bons dirigeants ne sont pas nés, ils sont faits. Moïse fut appelé à guider les Israélites, mais même avec des années d’éducation en Egypte et d’expérience pratique, Moïse avait encore beaucoup à apprendre. Ça, ça devrait encourager ceux d’entre nous qui croyons que l’administration n’est pas notre fort. Apprenons de Moïse que nous pouvons devenir de meilleurs gestionnaires, meilleurs administrateurs, et meilleurs dirigeants.

Pour finir, considérons plusieurs pas initiaux qui pourraient nous aider à nous mettre en route sur le chemin de devenir de meilleurs dirigeants et gestionnaires.

(1) Trouvez un Jéthro. Ceux qui ont des ministères hors de contrôles pourraient, comme Moïse, ne pas réaliser leurs difficultés. Dieu donna à Moïse un Jéthro pour lui signaler ses problèmes. Heureusement, Dieu m’a donné un Jéthro, un cher ami et frère chrétien, qui me montra le désordre de ma vie, et qui gentiment me poussa à regagner contrôle. Si vous n’avez pas d’ami comme ça, cherchez-en un.

(2) Déterminez pieusement les choses qui devraient être sous votre contrôle, mais ne le sont pas, et demandez à Dieu de vous permettre de résoudre le problème.

(3) Déterminez les dons que Dieu vous a confiés, et réfléchissez à la meilleure façon de les utiliser pour le royaume de Dieu.

(4) Etablissez des buts pour votre vie, et formulez un plan pour les réaliser avec la grâce de Dieu. Dieu pourrait superbement intervenir pour changer ces plans, mais c’est mieux d’avoir un plan qu’on puisse changer que de n’en avoir aucun.

(5) Etablissez un plan pour à la fois votre monde privé et votre ministère public, et prenez une décision de ne pas les négliger.

(6) Evaluez les priorités qui vont gouverner les choses que vous allez faire et celles que vous allez refuser. De toutes les choses que vous pourriez faire, cherchez à identifier et à finir celles que vous devriez faire.

(7) Cherchez à différencier entre les difficultés et la vocation de votre vie ; Minimisez le premier et maximalisez le dernier.

(8) Facilitez le travail des autres, spécialement en les encourageant et en les équipant pour faire ce qu’ils font de mieux. En autres mots, commencez à agir comme un Jéthro pour les Moïses autour de vous.

(9) Désirez grandir à la fois dans votre foi et votre humilité. La foi est exigée pour croire que Dieu vous permettra de faire ce qu’Il vous demande. La foi est aussi exigée pour vous permettre de laisser aux autres ce que vous ne devriez pas faire. L’humilité vous empêchera de faire confiance à vous-même, et vous empêchera de recevoir des accolades pour ce que Dieu a fait. Elle vous permettra aussi de résister les suggestions flatteuses que vous êtes la seule solution d’un problème.


185 I might as well confess that after I decided on the title “The Tyranny of the Urgent” for this chapter, I was tempted to change the title of the messages on chapters 16 and 17 to be: “The Tyranny of the Urges.”

186 Gordon MacDonald, Ordering Your Private World (New York: Oliver Nelson, 1984), pp. 13-18.

187 While this expression (“send her away”) can be used as a technical term for divorce, it is obviously used in its neutral sense here. Gispen informs us of Calvin’s explanation: “Calvin believed that Moses took Zipporah and her two sons with him to Egypt, but that he had allowed them to visit Jethro during the wilderness journey; Jethro then brought them back to Moses. The expression ‘after sending her away’ argues against this view, but it also contradicts the idea that Zipporah voluntarily left in anger to return to her father after the circumcision of her son. Moses had sent them away, and Jethro wanted to return them to Moses, now that the situation for Moses and Israel seemed to be more hopeful than Zipporah might have anticipated.” W. H. Gispen, Exodus, trans. by Ed van der Maas (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1982), p. 173.

188 Jethro had good reason to be upset with Moses. He did not tell him of the call of God, nor of the real purpose of his return to Egypt, which would have endangered his daugher and grandchildren. Neither does it seem that he asked Jethro’s permission to send his family back to the land of Midian. To top matters off, Moses seemed to be in no hurry to call for his family, once the dangers of Egypt were a thing of the past.

189 The impression I gain from the text is that Jethro did not send word to Moses of his arrival until he was almost to the camp of Israel. Moses, therefore, would have been taken largely by surprise by the arrival of his family. Further explanation will reveal why.

190 On initial reading, one would tend to conclude that Moses took Jethro into his tent, in the Israelite camp, but the text tells us that Moses had gone out to meet Jethro. It was there, it would seem, that Moses kissed Jethro, and then entered into Jethro’s tent, to share what God had done for Israel. It is no wonder then, that it is not until the next day, when Moses is entertaining Jethro at his own tent that the administrative and ministerial nightmare is spotted by Jethro. One can learn a lot by a visit to the home of another.

191 Jethro is identified in verse 1 as “the priest of Midian.” This seems to signal the fact that he was not just a priest, but one of the most prominent (if not the most prominent) leaders. A similar situation can be found in John chapter 3, where Nicodemus is called “the teacher of Israel” (v. 10, cf. v. 1). Cole, observes: “The whole scene is typical of eastern courtesy. Both men are now great chiefs in their own right, and behave accordingly.” R. Alan Cole, Exodus: An Introduction and Commentary (Downers Grove: InterVarsity Press, 1973), p. 138.

192 Cole writes: “This may not be true monotheism (the belief that there is only one god), but it certainly leads to monolatry (the worship of one god to the exclusion of others) as a logical sequence. … Was Jethro ‘caught up’ into the worship of YHWH, a ‘new convert,’ as doubtless others were later? Or had he already known and worshipped YHWH previously? Jethro’s own words here seem to favour the view that YHWH was a new god, as far as he was concerned.” Cole, p. 139.

193 Davis reminds us that, “Jethro must be considered unique, for it is clear from Scripture that the Midianites generally were idolaters (cf. Num. 25:17-18; 31:16).” John J. Davis, Moses and the Gods of Egypt (Grand Rapids: Baker Book House, 1971), p. 188.

194 It occurred to me that Jethro may have been inspired to reunite Moses with his family because he became aware of the fact that Moses was now heading toward Canaan without his family. After the exodus of Israel from Egypt, Moses kept getting closer and closer to Midian and to his family. All during this time, the hopes of Moses’ family of being reunited with him were rising. If reports now placed Moses at locations which were growing more distant, one can see how Jethro would have been motivated to seek Moses out and to renite him and his family. Jethro could have feared that Moses would actually lead Israel into the promised land without taking his family along. Moses might have rationalized that this would be the “safest” thing to do. All of this is conjecture, but it is within the realm of possibility.

195 Davis, p. 187.

196 I believe that Davis is wrong when he concludes that Moses was wrongly involving himself here with civil disputes and judgments, rather than spiritual matters. He writes, “Apparently a good deal of Moses’ time was devoted to civil problems judging from the language of verse 13. … As Jethro sized up the situation he rightly concluded that Moses could not exercise effective leadership if he were constantly bogged down with civil matters.” Davis, p. 188.

197 The sluggard’s “lion in the road” is not (as I first supposed) a weakly fabricated excuse, which is easily seen through (there were lions in Israel in those days), but a compelling excuse. If there was a lion in the road, who in their right mind would go outside? Thus, the sluggard’s mind is always searching for compelling reasons for inaction.

198 The fact that Moses was occupied with the task of settling disputes is seen in Exodus 18:16 and Deuteronomy 1:12.

200 Especially 2 Corinthians, chapters 4-7, where Paul’s ability to endure under opposition and adversity is the result of his sense of direction and calling, and from the inner strength which comes from the renewal and growth of the inner man.

14. La Vénération d’Israël (Exode 20:1-7)

Introduction

L’importance des trois premiers des Dix Commandements ne peut pas être surestimée. Leur récapitulation de notre Seigneur est donnée dans les Evangiles :

« L'un d'entre eux, un enseignant de la Loi, voulut lui tendre un piège. Il lui demanda:

   ---Maître, quel est, dans la Loi, le commandement le plus grand?

   Jésus lui répondit:
   ---Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée.

   C'est là le commandement le plus grand et le plus important. » (Matthieu 22:35-38)

Si le premier, le plus important commandement de la Loi est d’aimer Dieu, et aimer Dieu est expliqué plus complètement dans les trois premiers commandements, nous traitons avec la raison même de la Loi dans cette leçon. Nous pouvons dire alors, que notre étude est cruciale parce ce que le test traite avec la priorité numéro une de l’homme – l’adoration de Dieu.

Parce que l’adoration de Dieu est principale, la fausse adoration est un des plus grands maux que l’homme peut pratiquer. Le culte des idole est un problème sérieux, et pas seulement pour les Israélites du temps de l’Ancien Testament. La dernière phrase de la première épître de Jean (1 Jean 5:21) est un avertissement contre le culte des idoles. Celui-ci est dangereux car il implique l’adoration de démons (1 Cor. 10:20 ; Deut. 32:17), et parce que nous pouvons le faire pensant qu’en fait nous adorons Dieu (Exode 32:1-6 ; 1 Rois 12:28-30).

Un des meilleurs livres écrits ces dernières années est Loving God, par Chuck Colson. Dans l’introduction de ce livre, Colson décrit sa tentative d’apprendre d’après d’autres Chrétiens ce que ca veut dire d’aimer Dieu :

« Le commandement le plus grand de tous, Jésus dit, est ‘Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée’ » J’aurai mémorisé ces mots mais je n’ai jamais vraiment pensé à ce qu’ils voulaient dire en termes pratiques ; Comment appliquer ce commandement ? Je me demandais si d’autres avaient des sentiments similaires. Alors j’ai demandé à des Chrétiens plus expérimentés comment ils aimaient Dieu.

… L’effet cumulatif de mon sondage m’a convaincu que la plupart d’entre nous, déclarés Chrétiens, ne savons pas vraiment comment aimer Dieu. Non seulement nous n’avons même pas pensé à ce que le plus grand commandement veuille dire dans notre existence au jour le jour, nous ne lui avons pas obéi.223

Cela révèle une autre raison pour laquelle notre texte est si important. Non seulement est aimer Dieu notre priorité la plus haute, mais cela en est une dont la réalisation n’est pas bien comprise. La plupart des Chrétiens bien pensants pourraient être capables de vous dire qu’aimer Dieu est le devoir le plus important de l’homme, mais ils ont des problèmes avec la question pratique de comment un tel amour est exprimé.

Il y a une autre raison pour laquelle notre texte est si important aux Chrétiens vivant dans le monde du 20ème siècle. Les avertissements que nous trouvons dans Exode (et en fait dans le Vieux Testament tout entier) concernant l’adoration d’autres dieux et d’idoles semblent être totalement sans rapport. Nous nous sentons aussi en sécurité en écoutant ces paroles que les Chrétiens quelques fois écoutent d’un évangéliste qui prêche le message de l’Evangile – qui, nous pensons, ne s’applique plus à nous.

Une telle conclusion rapide et mal-fondée, comme ça a été signalé par ceux qui avaient pensé plus attentivement à ces choses. Considérez par exemple, ces mots du crayon d’Herbert Schlossberg : « Mais n’importe qui avec une hiérarchie des valeurs a placé quelque chose à son sommet, et quoi que ce soit est le dieu qu’il sert. L’Ancien et le Nouveau Testament appellent de tels dieux, des idoles, et fournissent suffisamment de raisons pour affirmer que les systèmes qui leur donnent de la dépendance sont des systèmes religieux. »224

Le culte des idoles dans son sens large est bien comprit comme n’importe quelle substitution de ce qui est créé pour le créateur. Les gens peuvent adorer la nature, l’argent, l’homme, l’histoire ou les systèmes sociaux et politiques au lieu du Dieu qui les a tous créé. Les auteurs du Nouveau Testament, en particulier, reconnaissaient que la relation n’a pas besoin d’être explicitement une adoration d’un culte ; un homme peut placer n’importe qui ou n’importe quoi au sommet de la pyramide des valeurs, et c’est finalement ce qu’il sert. La finalité de ce service affecte profondément comment il vit. Quand la société autour de lui se détourne aussi de Dieu vers les idoles, c’est une société idolâtres et donc en route pour la destruction.225

La société occidentale, en se détournant de la foi chrétienne, s’est tournée vers d’autres choses. Ce processus est communément appelé sécularisation, mais qui transmet seulement l’aspect négatif. Ces mots impliquent le fait de se détourner de l’adoration de Dieu en ignorant le fait que quelque chose l’a remplacée. Même les athées sont normalement idolâtres, comme Niebuhr disait, parce qu’ils élèvent certains « principes de cohérence » au sens central de la vie et c’est ce qui fournit alors la concentration de l’importance pour cette vie. Le principe de cohérence de Niebuhr correspond à ce que nous faisions référence plus haut, le sommet de la hiérarchie des valeurs. Tous ces principes qui substituent pour Dieu illustrent le concept biblique de l’idole. Ce livre est en gros l’exploration des formes que ces idoles prennent dans l’Amérique de la fin du vingtième siècle… Notre raisonnement, alors, est que le culte des idoles et ses concepts associés fournissent un meilleur environnement pour nous, pour comprendre notre propre société, que de suivre d’autres alternatives.226

Dave Hunt et T. A. McMahon, dans leur dernier livre, La Séduction du Christianisme, ont un chapitre intitulé, « Le Culte des Idoles Christianisée? »227 Quelqu’un pourrait continuer indéfiniment avec les évidences que notre société est devenue fétichiste, mais nous verrons cela plus clairement en avançant dans la leçon.

Quelques Définitions Cruciales

Les prohibitions que nous allons étudier exigent une compréhension du sens de Dieu, « dieux », et « idoles ». Ces termes semblent si communs que nous pouvons penser qu’une définition de chaque n’est pas nécessaire. J’en ai conclu que c’est seulement quand ces termes sont définis que nous pouvons comprendre le sens des trois commandements que nous allons étudier.

LES DIEUX : quand la Bible parle de « les dieux », il y a plusieurs caractéristiques communes à tous. Ce sont ces caractéristiques qui nous permettent de définir les « dieux » un peu génériquement.

Premièrement, les « dieux » sont l’objet de l’adoration et du service de l’homme. « Les dieux » ont une certaine autorité et une obligation sur les hommes, que les hommes reconnaissent par leur célébration et leur service. La puissance de cette créance sur les hommes est vue par le prix que les hommes sont prêts à payer pour adorer leurs dieux. En certaines occasions, les païens effectivement offraient leurs enfants comme sacrifices aux dieux. La valeur attribuée aux dieux, dans beaucoup de cas, est donc extrêmement élevée.

Deuxièmement, les « dieux » sont des êtres super humains, possédant des pouvoirs bien plus grands que les hommes. Les pouvoirs que les dieux possèdent sont restreints dans certains aspects de la vie. Un certain Dieu peut avoir contrôle sur la fertilité, pendant qu’un autre aura contrôle sur la pluie ou la productivité agriculturale, et encore un autre aura contrôle sur la guerre (comme quand Goliath maudit David aux noms de ses dieux (1 Samuel 17:43). La plupart des dieux opèrent dans certaines limites géographiques (souvent, les frontières d’un pays ou d’un empire, Juges 10:6 ; 2 Rois 17:27-31 ; 18:33-35). Dans l’Ancien Testament, nous voyons des « dieux des montagnes » séparés des « simples dieux » (1 Rois 14:23,28).

Les dieux étaient adorés pour des raisons pratiques. Les dieux ne sont presque jamais adorés pour leur beauté intrinsèque ou leur bonté, mais pour ce qu’ils contrôlent. Les dieux hostiles, capricieux sont adorés pour apaiser leur colère et éviter le déversement de leur furie. D’autres sont adorés largement pour les pouvoirs qu’ils possèdent ainsi que pour les bénéfices qu’ils produisent. En d’autres mots, les dieux sont vus par leurs sujets comme des moyens pour arriver à leurs fins. Il n’est pas étonnant que l’adoration de faux dieux soit appelée de la « débauche » dans la Bible. La relation entre les hommes et les dieux est très semblable à la prostitution. Un prix est payé et un service est rendu, mais il n’y a certainement pas d’amour entre les deux parties.

Troisièmement, les « dieux » sont rarement adorés seuls, mais dans la pluralité. L’adoration païenne veut presque toujours dire une pluralité de dieux. Plus d’un dieu est assumé. Donc les Philistins assumèrent qu’Israël fut délivré des Egyptiens par ses dieux (pluriel, 1 Samuel 4:8), plutôt que par son Dieu (singulier). Il y a une raison plutôt évidente pour que ces païens aient besoin de plusieurs dieux. Puisque chaque Dieu était limité dans son pouvoir et sa fonction, un Dieu différent devait être servit et adoré pour chaque résultat désiré. Un Dieu de guerre doit être adoré pour recevoir une grande force militaire ; un Dieu de fertilité était cru pour produire des enfants ; etc. Alors, les païens avaient déjà tendances à rechercher un nouveau Dieu, qui pourrait produire encore plus de bénédictions (Actes 17:23). Même aujourd’hui, un peuple polythéiste (servant plusieurs dieux) va souvent joyeusement ajouter un nouveau Dieu à leur panthéon de dieux. Après tout, quel mal que ça peut faire ?

Quatrièmement, les « dieux » des religions païennes sont crées par les hommes. Il y a quelques années, n’importe quoi qui avait un tampon « fabriqué au Japon » étaient considérés comme de pâles imitations en comparaison de choses faites aux Etats-Unis. J’ai tendance à penser aux dieux des païens comme ayant un tampon « Fabriqué par les hommes », parce qu’ils furent créés par l’homme, formés à son image, définis selon les préférences et les désirs de l’homme.

En Inde, il n’est pas surprenant de voir que les dieux des gens dans les régions appartenant à des tribus sont des dieux-cobras, singes ou tigres. Dans ces régions intérieures, vous ne vous attendriez pas a trouver des tribus primitives adorant un dieu-requin par exemple. (Cependant, vous ne seriez pas surpris de trouver un peuple marin adorant un dieu-requin). Les dieux que les hommes adorent sont donc ceux qui représentent leurs espoirs et leurs craintes. Une revue brève des dieux de l’Egypte ancienne montrerait la même tendance.

La Bible révèle justement le fait que les dieux du peuple sont le produit de leur imagination et la création de leurs mains (Ésaïe 2:8 ; 17:8 ; 37:19). Les dieux des païens pourvoient à leurs désirs. Les faux dieux et les idoles sont choisis à la place du vrai Dieu, et cela par un choix d’adorer le Dieu qu’ils veulent, comme le premier chapitre de Romains nous apprend clairement.

LES IDOLES : Puisque les dieux sont des fabrications de l’homme, il n’est pas étonnant que le culte de faux dieux utilise presque toujours des idoles. Pendant qu’il y ait un nombre de termes utilisé en référence d’idoles,228 il y a certaines caractéristiques communes que toutes les idoles possèdent.

Premièrement, une idole est utilisée pour représenter un dieu particulier. Cette idole est presque toujours faite par les hommes, plus souvent portant l’image d’une partie de la création. Cela pourrait être un objet inanimé (le soleil, les étoiles, une pierre) ou une créature vivante (un taureau, un poisson, un serpent). L’idole ne représente pas nécessairement le dieu lui-même, mais peut représenter la puissance de ce dieu. Les idoles sont abusées, le plus souvent pour représenter des dieux païens (Ésaïe 42:17), mais d’autres fois elles sont utilisées pour représenter le seul vrai Dieu (Exode 32:1,4,8 ; 1 Rois 12:28).

Deuxièmement, les idoles sont souvent vues comme étant la localisation de la présence et du pouvoir d’un dieu particulier. Pendant qu’une idole puisse être initialement conçue pour être une représentation d’un Dieu, elle peut souvent arriver à être vue comme étant le Dieu lui-même. Car tous les dieux des peuples sont des idoles.

« Car tous les dieux des peuples ne sont que du néant,
      alors que l'Eternel a fait le ciel. » (1 Chro. 16:26 ; Ps. 96:5)

Donc, où que l’idole soit, le dieu est pensé être présent. Dans ce cas l’idole devient plus qu’un moyen d’adorer un dieu, elle devient l’objet du culte – le dieu lui-même (Ésaïe 42:17). Non seulement l’idole devient l’endroit de la présence du dieu, mais elle devient aussi la puissance du dieu. L’idole devient le moyen de déchaîner les pouvoirs magiques du dieu. Par sa présence et ses propres manipulations magiques, l’idole est cru être capable de produire le résultat désiré. L’idole fonctionne comme un genre de « patte de lapin ». Cela peut être vrai d’une idole d’un faux dieu autant qu’une idole du vrai Dieu. Donc, le coffre de l’alliance fut emmené à la guerre comme un instrument presque magique, qui pouvait assurer les Israélites d’une victoire militaire (1 Samuel 4:3 ; 2 Rois 18:4).

DIEU : Le Dieu d’Israël peut être mieux vu ici en contraste aux « dieux » des païens.

« Premièrement, pendant que les « dieux » des païens sont nombreux, il n’y a qu’un Dieu d’Israël. Pendant que les religions païennes sont presque toujours polythéistes (plusieurs dieux), la religion d’Israël était monothéiste (un Dieu). Dieu ne voulait pas partager Sa gloire avec d’autres. Le Livre de Genèse nous a déjà informé que Dieu est le Créateur de l’univers. Exode déclare que Dieu est le Créateur d’Israël. Il n’y a donc aucun autre dieu excepté le seul vrai Dieu d’Israël. La confession d’Israël fut donc,

« Ecoute, Israël, l'Eternel est notre Dieu, le seul Dieu. » (Deut. 6:4)229

Deuxièmement, pendant que les dieux du royaume des païens sont limités par leurs pouvoirs et leurs territoires d’activité ou d’influence, Dieu est omnipotent, et contrôle tout aspect de la vie. C’est précisément pourquoi Israël avait besoin de faire confiance à Dieu seul, alors que les païens trouvaient nécessaire de servir beaucoup de dieux. Parce que Dieu contrôle tout aspect de la vie de Son peuple, aucun autre dieu en plus de Lui n’est nécessaire.230

Troisièmement, pendant que les dieux semblent avoir besoin d’être poussés à agir, le Dieu d’Israël est un initiateur. Ce fut Dieu qui appela Abraham et fit l’alliance avec lui. De même, ce fut Lui qui agit pour libérer Israël de son esclavage en Egypte. Dieu prit même l’initiative en donnant Sa Loi à Israël. Le travail d’Israël fut d’obéir aux ordres et initiatives de Dieu. Les païens devaient pousser leurs faux dieux impuissants, sans vies à agir.

Quatrièmement, alors que la nature des dieux païens est comme celle de créatures, pouvant donc être représentée par des formes physiques (idoles), la nature du Dieu d’Israël est essentiellement spirituelle, ne pouvant être représentée par aucune forme terrestre ou céleste. Quand Dieu apparut à Israël sur la montagne, Il ne prit aucune forme, et Il ne put être représenté par aucune forme.

« L'Eternel vous a parlé du milieu du feu, vous avez entendu ses paroles, mais vous n'avez vu aucune forme; il n'y avait qu'une voix…

---Vous prendrez bien garde à vous-mêmes, car vous n'avez vu aucune forme le jour où l'Eternel vous a parlé au mont Horeb du milieu du feu.

   N'allez pas vous corrompre en vous fabriquant des idoles, des figures ou des représentations quelconques, d'après le modèle d'un homme ou d'une femme,

   ou le modèle de quelque animal vivant sur la terre, celui d'un oiseau volant dans le ciel

   ou celui d'un animal qui se meut à ras de terre ou encore d'un poisson nageant dans les eaux plus bas que la terre. » (Deut. 4:12,15-18)

Plus que ça, Dieu est l’essence de la perfection, rien crée par l’homme ne pourra jamais rendre justice à symboliser la perfection de Dieu. La création dans sa totalité réfléchit le pouvoir de Dieu ainsi que sa nature divine (Romains 1:20), mais les choses créées sont toujours inférieures au créateur. Dieu se révéla aux hommes par Sa parole (la Loi), par Son peuple (Exode 19:6), et par Ses actions (l’exode d’Egypte, et la scène fantastique au mont Sinaï), mais Sa révélation finale et complète de Lui-même serait en la personne de Son Fils (Jean 1:1-18 ; Hébreux 1:1-4). L’absence d’images visuelles révèle des multitudes sur la grandeur de notre Seigneur. L’arche, survolé par le chérubin, était vide. Rien d’autre que le Fils de Dieu ne pouvait complètement et definitivement révéler Dieu aux hommes.

Cinquièmement, alors que les dieux païens étaient vénérés pour ce qu’ils étaient pensés capables de faire, Dieu est vénéré pour Qui Il est. Le culte païen était matérialiste, la vraie adoration voit Dieu comme la grande Récompense, pas seulement comme celui qui gratifie. Satan ne pouvait concevoir aucune autre explication pour l’adoration de Job, la raison pour laquelle Dieu bénit tellement cet homme (Job 1:8-12). Alors, Dieu éprouva Job, retira ces bénédictions, pour montrer à Satan qu’Il était digne de l’adoration de l’homme, même quand Il envoyait l’adversité dans les vies de Son peuple. De nombreux Psaumes sont les louanges d’hommes qui sont dans la misère, et pourtant qui persistent à louer le Seigneur comme étant Celui Qui est toujours digne de louanges.

Comprendre les caractéristiques essentielles des « dieux » des païens, leur représentation par les moyens d’idoles, et le gouffre énorme entre ceux-ci et le Dieu d’Israël, nous aidera à comprendre les trois premiers commandements, dans lesquels ces différences doivent être appliquées.

Préface aux Dix Commandements (20:1-2)

Les versets 1 et 2 servent comme préface ou introduction à tous les Dix Commandements, mais ils ont une relation spéciale avec les trois premiers, qui sont le focus de notre étude dans cette leçon. Le verset 1 nous informe que Dieu non seulement grava les commandements sur de la pierre, mais qu’Il les dicta et qu’Israël L’entendit. Ces commandements, Dieu voulait que nous le sachions, vinrent directement de Lui.231 Leur inspiration et leur autorité sont donc aussi indiscutables que cette génération d’Israélites a entendu Dieu parler.

Le verset 2 distingue le Dieu des Israélites de tous les autres dieux qui allaient être interdits. Les actions de Dieu dans l’histoire faites pour Israël sont la base pour tout ce qu’IL allait ordonner. En premier, Dieu rappelle à Israël qu’Il est le Dieu qui a agit dans l’histoire, modifiant la course de l’histoire du monde pour remplir Sa promesse à Abraham et aux patriarches, et pour les délivrer de l’esclavage en Egypte. Aucun autre Dieu ne contrôle l’histoire. Ils, selon les paroles des prophètes, sont produits par les hommes, ils ne soutiennent pas les hommes. Deuxièmement, Dieu agit dans l’Histoire spécialement pour le bénéfice et la bénédiction d’Israël. Dieu délivra Israël, et en fit Son propre peuple.

Les mots de ce verset rappellent aux Israélites que Dieu les a séparés, les distinguant de tous les autres peuples de la terre. Ils seront donc appelés dans les commandements suivants à répondre à la relation exclusive de Dieu avec eux en l’adorant exclusivement, ignorant tous les autres dieux. Il n’est pas étonnant que la relation de mariage soit utilisée métaphoriquement entre Dieu et Son peuple choisi, Israël. Dans les deux, il y a une relation qui exclue les autres. La liberté que Dieu avait donné aux Israélites était la liberté de Le servir (Dieu 4 :23). Les demandes de ce service doivent maintenant être définies dans les commandements. Ces paroles nous rappellent aussi que le service d’Israël devait être motivé par la gratitude pour ce que Dieu avait fait.

Le Premier Commandement (Exode 20:3)

« Tu n'auras pas d'autre dieu que moi. » Avec ces mots, Dieu ordonne une relation exclusive entre Lui-même et Son peuple.232 Le commandement instruit Israël que Dieu ne permettra pas à Son peuple d’avoir d’autres dieux en plus de lui-même. La déclaration est simple et claire, mais que cela voulait-il dire pour les Israélites ? Pourquoi les Israélites auraient-ils été tentés d’avoir d’autres dieux ? Qu’est ce que cette prohibition devait empêcher ? Nos définitions préliminaires de Dieu et des « dieux » nous fournira un indice pour les réponses à ces questions. Il y a trois principales raisons pour lesquelles les Israélites furent donnés ce premier commandement :

Premièrement, l’histoire d’Israël démontre leur tendance vers les faux cultes. Les Israélites cherchaient fréquemment à servir d’autres dieux en plus de Yahvé, Qui parle dans notre texte. Rachel vola les dieux de la maison de son père quand ils s’enfuirent de sa maison (Genèse 31:19). Israël vécut 400 ans en Egypte, un pays qui avait beaucoup de dieux, et les Israélites continuèrent à essayer de les adorer (Josué 24:14 ; 1 Samuel 8:8). Ce fut pour son refus de Dieu qu’Israël fut envoyé en captivité (Ézéchiel 20).

Deuxièmement, avoir d’autres dieux veut toujours dire oublier Dieu (Josué 24:15-16,20 ; 1 Samuel 8:8). A ma connaissance Israël n’a jamais complètement voulu refuser Dieu en ayant d’autres dieux, mais a simplement voulu ajouter d’autres dieux à ceux qu’ils adoraient. L’Ancien Testament indique constamment qu’avoir n’importe quel autre dieu ou dieux constituait refuser Dieu. La relation des Israélites avec leur Dieu est comme celle d’un homme avec sa femme – c’est une relation exclusive qui n’accepte personne d’autre. Donc, se tourner vers d’autres dieux est appelé adultère dans la Bible.

Troisièmement, avoir d’autres dieux est évidence d’un manque de foi en Dieu. Voilà la raison pour laquelle avoir d’autres dieux est égal à refuser Dieu. Je crois qu’il est important que Dieu interdise le culte d’autres dieux, pas d’un autre Dieu. Ce commandement assume que plusieurs dieux seront adorés, pas seulement un. La raison provient de la théologie païenne, chaque Dieu ayant un certain pouvoir (mais restreint) dans un certain domaine. Pour être protéger de tout, les gens devaient servir beaucoup de dieux. Donc, une fois que quelqu’un venait à douter de la souveraineté de Dieu, l’addition d’autres dieux devienait nécessaire pour assurer cette personne qu’elle ne manquerait de rien et serait protégée par ses dieux. Dieu est donc oublié quand d’autres dieux sont adorés, car nous ne réalisons pas qu’Il est suffisant et digne de confiance si d’autres dieux sont nécessaires pour nous rassurer. Ce commandement suggère donc qu’une fois que nous cessons de faire confiance à Dieu dans tous les domaines de notre vie, nous avons totalement cessé de Lui faire confiance, et nous sommes tournés vers « d’autres dieux ».

Pourquoi est-ce qu’Israël serait tenté de servir d’autres dieux en plus du Seul Vrai Dieu ? Premièrement, à cause de la pression sociale de le faire. Le rapport social normal avec les Cananéens gravitait autour de divinités païennes. Les repas et les fêtes faisaient partis des cultes et des sacrifices païens. Il n’était pas étonnant que Dieu ordonne que les Israélites exterminent les Cananéens et leur interdise d’engager des rapports sociaux (sans parler sexuels) avec eux. Cela les tenterait d’engager dans des activités interdites d’adoration.

Le Deuxième Commandement (20:4-6)

« Tu ne te feras pas d'idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre.

   Tu ne te prosterneras pas devant de telles idoles et tu ne leur rendras pas de culte, car moi, l'Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival: je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu'à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent.

   Mais j'agis avec amour jusqu'à la millième génération envers ceux qui m'aiment et qui obéissent à mes commandements. » (Exode 20:4-6)

Le premier et le second commandements sont similaires en ce qu’ils traitent avec le sujet de l’adoration d’Israël. Ils sont différents en ce que le premier commandement a des restrictions concernant l’objet du culte (Dieu seul), pendant que le second a des restrictions concernant le moyen d’adorer. Le deuxième commandement interdit l’adoration par des moyens d’ « aides visuelles », plus connus sous le nom d’idoles.233

Puisque nous avons déjà étudié les caractéristiques des idoles, gardons une définition très simple d’une idole : une idole est une représentation symbolique d’un Dieu, déterminé pour l’homme, qui représente souvent la présence et le pouvoir disponible du dieu symbolisé. Il y a plusieurs importantes raisons pour l’interdiction du culte des idoles.

Premièrement, une idole est contraire à la nature de Dieu. Dieu est invisible. Il S’est révélé aux Israélites sans aucunes formes (Deut. 4:12-19). Donc, les formes physiques sont incompatibles avec la nature de Dieu, et ne peuvent être utilisées pour Le représenter.

Deuxièmement, les idoles sont dégradantes pour Dieu, puisqu’il n’y a aucune chose qui puisse faire justice aux perfections du Créateur et le Soutien de l’univers.

Troisièmement, les idoles sont contraires à la nature de la foi. Dans la Bible, la foi est croire en ce qu’il n’est pas visible :

« La foi est une façon de posséder ce qu'on espère, c'est un moyen d'être sûr des réalités qu'on ne voit pas. » (Hébreux 11:1)234

Notre Seigneur reprocha gentiment à Thomas de ne pas croire au témoignage de Sa résurrection sans une preuve visuelle, et prononça des bénédictions sur ceux qui croiraient sans Le voir (Jean 20:29). Ce n’est pas dire qu’il n’y a pas d’évidences visibles de l’existence de Dieu et de Son caractère. Dans le chapitre 1 de Romains, Paul enseigne que ceux qui se sont tournés vers les idoles sont ceux qui ont vu en premier les témoignages de la divinité et du pouvoir de Dieu à travers Sa création (Romains 1:20).

Quatrièmement, les idoles sont contraires au but de Dieu pour l’adoration, qui est de L’adorer en la personne de Son Fils. Dans sa conversation avec la « femme près du puits », Jésus gentiment détourna l’attention de la femme des endroits spéciaux de cultes, et la concentra vers la personne qu’ils devaient adorer par l’Esprit et en vérité (Jean 4:20-24, spécialement v. 24). Dieu interdit intentionnellement l’usage des représentations imparfaites de Lui-même, ayant finalement décidé de Se révéler en le Seigneur Jésus Christ. Je crois que le but final de l’histoire est que tous les hommes se prosterneront devant et adoreront le Fils (Philippiens 2:9-11).

Les conséquences pour violer le deuxième commandement sont sévères:

« … je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu'à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent. » (Exode 20:5)

Nous pourrions nous demander pourquoi c’est comme ça. Considérez les faits suivants :

(1) La nature de la pénalité est proportionnelle au sérieux de l’offense. Si les conséquences du culte des idoles sont sérieuses, nous devons donc conclure que l’offense est sérieuse.

(2) La punition décrite est le résultat d’un principe d’accusation. Nous sommes des pécheurs par vertu d’être les descendants d’Adam et d’Eve (Romains 5:12-21). Levi, par Abraham, donna une offrande à Melchisédek, et reconnut que la prêtrise de cet homme était plus grande que la sienne (Héb. 7:1-10). Le principe d’accusation veut dire que les enfants partagent les conséquences des actions de leurs pères. Appliqué au culte des idoles, ce péché est passé du père au fils. Ses conséquences viennent par le principe d’imputation.

(3) Cet avertissement signifie que de terribles conséquences pourraient être amener sur les générations futures à cause du culte des idoles. On me dit que la « pluie acide » détruit les forêts en Europe, et que même si la pollution de l’air était arrêtée instantanément et complètement, les résultats dévastateurs de la pollution passée continueraient à détruire les forêts pendant les prochaines 50 années. De façon similaire, les Israélites doivent comprendre le grand mal qu’ils pourraient amener sur leurs descendants en refusant d’obéir le second commandement.

(4) Je crois que la référence spécifique de cet avertissement est à la captivité d’Israël, comme étant le résultat de leur culte des idoles. Il y a beaucoup de passages qui lient la captivité d’Israël à leur culte des idoles et à la fausse adoration.

« L'Eternel ajouta:
   ---Les habitants des villes de Juda et de Jérusalem préparent un complot:

   ils ont commis les même fautes que leurs premiers ancêtres qui avaient refusé d'écouter mes paroles. Eux aussi, ils ont adopté d'autres dieux qu'ils ont adorés; oui, le royaume d'Israël et le royaume de Juda ont transgressé l'alliance que j'avais autrefois faite avec leurs ancêtres.

   C'est pourquoi l'Eternel vous déclare aujourd'hui: Je ferai fondre une calamité sur eux et ils ne pourront pas y échapper: lorsqu'ils m'imploreront, je ne les écouterai pas.

   Alors les habitants des villes de Juda et de Jérusalem pourront aller lancer des appels à leurs dieux auxquels ils offrent des parfums. Mais ces dieux-là ne les sauveront pas lorsqu'ils seront dans le malheur. » (Jérémie 11:9-12 ; Deut. 28:32,41)

« Mais si vous vous détournez, si vous négligez mes ordonnances et mes lois que j'ai établies pour vous, et si vous allez rendre un culte à d'autres dieux et vous prosterner devant eux,

   alors je vous arracherai de mon pays que je vous ai donné, je rejetterai loin de ma vue ce Temple que j'ai consacré pour y être présent, et je ferai en sorte que tous les peuples s'en moquent et ricanent à son sujet. » (2 Chro. 7:19-20)

Nous savons que la captivité de Juda à Babylone dura 70 ans (Jérémie 25:11-12). Assumant qu’une génération est approximativement 20 ans, les conséquences du culte des idoles d’Israël dureraient pendant 3 ou 4 générations. Les évidences semblent alors favoriser la conclusion que la punition spécifique dans le verset 5 dans le chapitre 20 d’Exode est la captivité à Babylone.

(5) La bonne nouvelle est que Dieu annule la malédiction du second commandement de l’alliance mosaïque par la promesse de la nouvelle alliance. Le prophète Jérémie prédit la venue de la nouvelle alliance, au moment où le principe d’imputation (concernant les péchés des pères) sera mis de coté :

« Et, comme j'ai veillé sur eux pour les déraciner et pour les renverser, pour les ruiner et les détruire et pour leur faire du mal, je veillerai sur eux pour construire et pour planter, l'Eternel le declare.

   En ce temps-là, on ne dira plus ce proverbe: «Les pères ont mangé des raisins verts mais ce sont les dents des enfants qui en sont abîmées.»

   Mais chacun périra pour son propre péché. C'est celui qui mangera des raisins verts qui en aura les dents abîmées.

   « Mais des jours vont venir,
      déclare l'Eternel,
      où moi, je conclurai avec le peuple d'Israël
      et celui de Juda.
      une alliance nouvelle

    Elle ne sera pas comme celle que j'ai conclue avec leurs pères
      quand je les ai pris par la main
      pour les faire sortir d'Egypte,
      car cette alliance-là, ils l'ont rompue,
      alors que moi j'étais leur suzerain,
      l'Eternel le déclare.

    Mais voici quelle alliance
      je vais conclure avec le peuple d'Israël:
      Après ces jours,
      déclare l'Eternel,
      je placerai ma Loi au plus profond d'eux-mêmes,
      je la graverai dans leur cœur;
      moi, je serai leur Dieu,
      eux, ils seront mon peuple.

    Ils n'auront plus besoin de s'enseigner l'un l'autre,
      en répétant chacun à son compagnon ou son frère:
      Il faut que tu connaisses l'Eternel!
      Car tous me connaîtront,
      des plus petits jusqu'aux plus grands,
      l'Eternel le déclare,
      car je pardonnerai leurs fautes,
      je ne tiendrai plus compte de leur péché. » (Jérémie 31:28-34)

Le principe d’imputation n’est pas seulement mis de coté (concernant les conséquences du péché), il est appliqué positivement pour que, comme les péchés des pères rendaient leurs enfants des pécheurs, maintenant la justesse de Jésus Christ rendra tous ceux qui croient en Lui, par la foi, justes. Pas étonnant que la prophétie de Jérémie puisse promettre que Dieu ne se rappellera plus des péchés d’Israël !

Le Troisième Commandement (20:7)

« Tu n'utiliseras pas le nom de l'Eternel ton Dieu pour tromper, car l'Eternel ne laisse pas impuni celui qui utilise son nom pour tromper. » (Exode 20:7)

Si le premier commandement traite avec l’objet de notre adoration, et le second avec les moyens de notre adoration, le troisième traite avec notre adoration verbale de Dieu.235 Pour déterminer le sens de ce commandement, nous devons d’abord comprendre le sens de deux choses : Premièrement, le concept du « nom du Seigneur », et deuxièmement, le sens du terme « tromper ». Les deux expliqués par Kaiser : « Alors, qu’est ce qui est impliqué dans le « nom » du Seigneur ? Son nom inclut : (1) Sa nature, Son être, et Sa personne (Ps. 20:1 ; Luc 24:47 ; Jean 1:12 ; Apocalypse 3:4), (2) Son enseignement et Ses doctrines (Ps. 22:22 ; Jean 17:6,26), (3) Ses conseils éthiques et moraux (Mic. 4:5). »236

Le « tromper » ou « decevoir » pour lesquelles le nom du Seigneur pourrait être utilisé : (1) Pour confirmer quelque chose qui est faux et déloyal, (2) pour remplir les trous dans nos discours ou prières, (3) pour exprimer une surprise, et (4) pour utiliser ce nom sans but précis ou sans une bonne raison pour son utilisation, que ce soit en prière, dans un contexte religieux ou distraitement invoqué comme dire les grâces à table quand le cœur n’y est pas, sans gratitude. Si le nom du Seigneur est utilisé à la légère, que ferons-nous en périodes de grande détresse ? Proverbes 18:10 déclare,

« L'Eternel est comme un donjon bien fortifié:
      le juste y accourt et il y est en sécurité. »237

Contrairement à la conception populaire de ce commandement, bien plus que des jurons sont interdits. Puisque le nom de Dieu est directement lié à Son caractère, abuser Son nom reflète mal sur Son caractère. Pour illustrer cela à l’extrême, pensez à ce que cela suggèrerait si beaucoup d’Américains appelaient leurs chiens « Reagan » ou « Ronald ». L’usage commun de ce nom diminuerait la dignité du président des Etats-Unis et de sa position. Alors, de même, l’usage commun du nom de Dieu diminue la sainteté de Son caractère.

Les Israélites de l’ancien temps étaient si attentifs à éviter de violer ce commandement, qu’ils refusaient même de prononcer le nom sacré de Dieu. Beaucoup de gens aujourd’hui sont allés à l’autre extrêmité. Ils semblent croire que le plus souvent ils prononcent Son nom, le plus d’amour ils montrent à Dieu et le plus spirituel ils sont parce qu’ils le font. Ainsi, le nom du Seigneur est constamment prononcé dans les conversations de tous les jours. Cela est sans doute vu comme un témoignage de leur foi, fournissant la possibilité d’une opportunité de parler de Dieu avec des amis qui ne sont pas sauvés ou des voisins. Mais si on arrive au point où le nom du Seigneur nous sort de la bouche sans être inciter par notre esprit, alors il devient une déception et une parole qui ne veut rien dire, qui diffame le caractère de Dieu. Ce danger est résumé : « … le Troisième Commandement… interdit l’utilisation commune du nom divin pour cacher la pauvreté de pensées et de sentiments ».238

J’ai résumé ce commandement en une interdiction de « rabâcher le nom divin ». C’est l’usage que les hommes font du nom de Dieu pour sanctifier leur conversation, pour ajouter un peu de sainteté ou de piété à leur existence journalière. Le danger est qu’en associant trop Dieu avec ce qui est commun, ça a tendance à profaner le nom et le caractère du Dieu Qui est l’opposé du commun, Qui est totalement différent, mis à part, et sacré. Nous donnons souvent crédit à Dieu (qui peut être Le blâmons) pour nos décisions et nos actions. Nous disons, « le Seigneur m’a conduit à faire ci ou ça », « Dieu m’a dit que c’était la bonne décision ». Ce que cela veut vraiment dire est, « j’ai décidé de faire ça, et j’ai assumé que c’était aussi la volonté de Dieu ». Mais si notre décision était stupide, Dieu devient alors l’auteur d’une mauvaise décision, ce qui est loin d’être un témoignage favorable de Sa puissance et de Sa grandeur. Prenons soin de faire attention comment nous utilisons le nom de Dieu dans notre conversation.239

Conclusion

Nous savons que ces commandements furent donnés au pays Israël, et donc nous nous attendons à ce qu’il y ait des distinctions faites entre la façon dont ils devaient être appliqués par les Israélites et entre la façon dont nous devrions les appliquer aujourd’hui. Permettez-moi de commencer par signaler une différence dangereuse et une similarité importante entre les applications de l’Ancien Testament et celles qui se rapportent au christianisme contemporain.

La différence importante entre notre texte de l’Ancien Testament et le Nouveau Testament est que Dieu S’est maintenant révélé aux hommes en forme humaine, en la personne de Jésus Christ. Remarquez le contraste, entre ces deux passages, un de l’Ancien Testament, l’autre du Nouveau :

« L'Eternel vous a parlé du milieu du feu, vous avez entendu ses paroles, mais vous n'avez vu aucune forme; il n'y avait qu'une voix… ---Vous prendrez bien garde à vous-mêmes, car vous n'avez vu aucune forme le jour où l'Eternel vous a parlé au mont Horeb du milieu du feu.

   N'allez pas vous corrompre en vous fabriquant des idoles, des figures ou des représentations quelconques, d'après le modèle d'un homme ou d'une femme, » (Deut. 4:12, 15,16a)

« A bien des reprises et de bien des manières, Dieu a parlé autrefois à nos ancêtres par les prophètes.

  Et maintenant, dans ces jours qui sont les derniers, c'est par son Fils qu'il nous a parlé. Il a fait de lui l'héritier de toutes choses et c'est aussi par lui qu'il a créé l'univers.

  Ce Fils est le rayonnement de la gloire de Dieu et l'expression parfaite de son être. Il soutient toutes choses par sa parole puissante et, après avoir accompli la purification des péchés, il siège dans les cieux à la droite du Dieu suprême. » (Héb. 1:1-3a)

La différence est que dans Sa révélation de Lui-même à Israël dans l’Ancien Testament, Dieu ne prit pas de forme physique, mais quand Il se révéla à Israël dans le Nouveau Testament, Il prit la forme d’un homme (aussi Philippiens 2:6-8), qui révéla l’invisible Dieu aux hommes en un Dieu-homme parfait. L’interdiction du culte des idoles dans l’Ancien Testament était une préparation pour la révélation parfaite de Dieu en Christ dans le Nouveau.

Un de mes amis m’a dit qu’un maitre de l’école du dimanche demanda à son fils de faire un dessin de Dieu. Le petit gamin fut absolument correct de donner au maitre une feuille blanche, car Dieu ne peut être vu et donc ne peut être dessiné. Dans le Nouveau Testament, nous pouvons faire un dessin de Dieu en faisant un dessin du Christ. Bien sûr nous n’avons pas de photos de notre Seigneur et donc le résultat est le même. La différence entre une feuille blanche et un dessin parfait illustre la différence entre l’interdiction du culte des idoles de l’Ancien Testament et la révélation du Christ dans la révélation du Nouveau Testament comme une image de Dieu.

Je dois vous dire, mes amis lecteurs, qui que vous soyez, qu’il n’y a qu’une façon pour vous d’adorer Dieu aujourd’hui, et c’est en L’adorant en la personne de Son Fils, Jésus Christ. Ceux qui essaieront d’adorer Dieu de n’importe quelle autre façon délaisseront le Seul vrai Dieu, et le seul chemin du salut. Si vous voulez adorer Dieu, vous devez adorer Christ, pas comme Celui qui était comme Dieu, mais comme Celui Qui est Dieu, qui mourut à votre place, et fut ressuscité, pour que vous puissiez être sauvé en Lui.

La similarité frappante entre les commandements de l’Ancien Testament concernant le culte et l’enseignement du culte du Nouveau Testament est cela : ils sont tous entièrement basés sur la foi. Tellement souvent nous entendons dire que la Loi est une question de travaux, et que le salut est une question de foi. Mais la seule façon que quelqu’un puisse respecter les commandements est par la foi. Obéissance à la Loi exige la foi. Pour adorer Dieu seul, on doit Lui faire totalement confiance, on doit totalement Le croire capable de subvenir et de protéger Son peuple. Pour vénérer Dieu sans images, on doit croire en Sa parole seule, sans soutiens visuels. Dans les deux Testaments, l’Ancien et le Nouveau, l’obéissance n’est possible que sur la base de la foi. Certaines choses ne changent jamais. La foi est une de ces choses-là.

Le vrai problème alors, entre les faux Dieu et le seul vrai Dieu est cela : Qui devons-nous croire ? Trouver Dieu seul digne de confiance conduit à L’adorer, Lui uniquement, et à Le servir. Trouver Dieu insuffisant et douteux est tourner vers d’autres « dieux » qui feraient ces choses que l’on pense Dieu ne peut pas faire. La question de notre temps est : « En qui ou en quoi croyons-nous vraiment » pour notre salut, pour notre sécurité, et pour nos besoins quotidiens ? Si la réponse à cette question est n’importe qui, ou n’importe quoi, autre que Dieu, nous avons identifié un faux dieu.

Dans beaucoup d’instances, nous avons plus confiance en notre argent qu’en Dieu. Tant que nous avons un compte à la Caisse d’Epargne, nous nous se sentons sécurisés. Quand il n’y a pas d’argent, nous nous inquiètons et paniquons, et faisons tout ce qui est possible pour ouvrir un compte. Le mal ici n’est pas avoir de l’argent, mais compter sur l’argent, plutôt que sur Dieu (1 Timothée 6:17). Il est possible de servir l’argent plutôt que Dieu (Matthieu 6:24).

Dans la culture américaine d’aujourd’hui, j’ai bien peur que le « Dieu » numéro un auquel nous faisons confiance est le « dieu de nos aptitudes intérieures et cachées ». En un mot, le « dieu » de culture moderne est le « dieu » de soi-même. Gloria Steineim a carrément déclaré, «  par l’an 2000, je l’espère, nous élèverons nos enfants à croire en le potentiel humain, pas en Dieu…240 Pour d’autres, notre confiance est en notre éducation ou en notre position ou en la technologie. Si nous faisons confiance en n’importe quoi d’autre, à part Dieu, nous servons un faux dieu. Nous ne pouvons faire confiance à Dieu et à l’argent, à Dieu et à la science, mais nous devons croire en Dieu seul, car Dieu ne partage Sa gloire avec personne d’autre.

Notre culture a ses idoles autant que ses « dieux ». Une idole est le symbole qui indique la présence et le pouvoir d’un dieu particulier (que ce soit le vrai Dieu ou un faux « dieu ».) Une idole nous dit, en fait, que Dieu est là. Certains font des hommes des idoles, qui accepteraient à tort l’obéissance et l’adoration des hommes (Matthieu 23:1-12). Quand ces gens sont autour de nous, nous nous sentons plus près de Dieu ou Lui plus près de nous. Une autre idole est le succès. Etant donne l’enseignement de la prospérité qui est si populaire parmi les Chrétiens aujourd’hui, la prospérité est vue comme l’évidence des bénédictions de Dieu et donc de Sa présence dans la vie de celui qui a prospéré. Ils veulent avoir les évidences extérieures de leur dévotion et de leur vertu. Une dernière idole dans l’église chrétienne est la « spiritualité » - ces évidences extérieures qui sont interprétées comme des évidences de dévotion plus grande. Dans la poursuite de la spiritualité, les hommes cherchent à être vus comme étant spirituels plus qu’ils recherchent Dieu. Cela aussi est le culte d’idoles.

Une autre idole, comme J. I. Packer241 l’a bien indiqué, est le culte de l’idole de la théologie déformée et embrouillée. La théologie nous donne un « film » de mots comme s’il venait de Dieu. Jusqu’au point que notre théologie est incorrecte, nous avons déformé Dieu par définition. Donc, que notre culte des idoles soit par un symbole en bois ou un symbole de mots (fausse théologie), ce n’en est pas moins un culte, avec toutes les conséquences qui l’accompagne.

Pris dans leur ensemble, les trois premiers commandements transmettent un message extrêmement important : la priorité de notre relation avec Dieu et notre adoration. Le fait que les trois premiers commandements traitent avec notre relation avec Dieu nous dit que c’est notre priorité la plus importante. Notre estimation de la grandeur de Dieu est proportionnelle à la mesure de notre foi. La mesure de notre estimation de la grandeur de Dieu est aussi proportionnelle à la qualité et à la quantité de notre adoration. La mesure de notre foi est la base de notre obéissance. Apprenons de ces commandements à chercher à comprendre la grandeur de notre Dieu et à vivre dans la lumière de Qui Il est.

Adorer un Dieu, c’est avoir une loyauté suprême dans sa vie à laquelle tous ses instincts, ses passions et ses caprices obéissent. Pour que, comme Luther, on puisse se tenir devant d’autres principautés et pouvoirs du monde extérieur et intérieur et refuser de s’incliner, en disant humblement et sans aucun doute, « Je ne peux rien faire d’autres », c’est à dire, « J’obéis à un pouvoir plus grand que vous tous. »242


223 Charles W. Colson, Loving God (Grand Rapids: Zondervan, 1983), pp. 15-16.

224 Herbert Schlossberg, Idols for Destruction (Nashville: Thomas Nelson Publishers, 1983), p. 5.

225 Ibid, p. 6.

226 Ibid, pp. 6-7.

227 Dave Hunt and T. A. McMahon, The Seduction of Christianity (Eugene, Oregon: Harvest House Publishers, 1985), pp. 149-169.

228 “There are fourteen Hebrew words for idols or images, but … ‘idol’ (v. 3) probably refers to ‘gods of silver or gods of gold’ (Exod. 20:23) as well as images carved from stone, wood, and those that later are made from metal.” Walter C. Kaiser, Jr., Toward Old Testament Ethics (Grand Rapids: Academie Books, 1983), p. 86.

229 This is the translation which my former professor and present fellow-elder and friend, Don Glenn, has suggested. Given the context of the heathen worship of a plurality of gods, I think this is the best translation.

230 Because of this fact, I favor the word “besides” rather than “before” in the rendering of verse 3: “You shall have no other gods besides Me” (emphasis mine). I now understand better why the books of Genesis and Exodus go into such great detail in matters such as the creation of the world and God’s dealings in Israel’s history. It is to underscore His infinite power and His concern with every detail of the lives of His people. In Deuteronomy, God’s promises of His future blessings on Israel are also very specific, covering every area of life, those for which pagans looked to many gods to care for. In the portrayal of the life of Christ in the gospels we also see our Lord’s power evidenced in a great diversity of areas, once again showing that He is all that we ever need, and that we need not place our trust elsewhere for any area of our life.

231 “In Hebrew, words is deliberately connected with the verb spoke with which the verse begins. The whole stress is that these commandments are words of revelation from God … It has well been said that the commandments are God’s nature expressed in terms of moral imperatives: and it is significant that God chose to reveal Himself so, rather than in terms of philosophical propositions.” R. Alan Cole, Exodus: An Introduction and Commentary (Downers Grove: InterVarsity Press, 1973), pp. 151-152.

232 “This slightly unusual phrase seems also to be used of taking a second wife while the first is still alive. Such a use, of breach of an exclusive personal relationship, would help to explain the meaning here.” Ibid, p. 153.

233 “The Hebrew word …, which stands back of graven image, comes from the root meaning ‘to carve.’ Strictly and originally the word means a sculptured object. But it also became a general term for image, whether graven or molten (Isa. 30:22; 40:19; 44:10; Jer. 10:14). When used of a molten image it is always with the signification of idol …” J. Coert Rylaarsdam and J. Edgar Park, “The Book of Exodus,” The Interpreter’s Bible (New York: Abingdon, 1952), vol. 1, p. 981.

“The Hebrew word for ‘carved image’ is pesel (from the root pasal meaning to carve wood or stone. A pesel therefore is a figure made of wood or stone) sometimes a representation of Jehovah as in Judges 17:3ff.; whereas, other times it was used for figures of heathen gods (II Kings 21:7).” John J. Davis, Moses and the Gods of Egypt (Grand Rapids: Baker Book House, 1971), p. 201.

There were symbols in Israel’s worship, such as the ark or the covenant, the tabernacle, and the bronze serpent, but these were not to be viewed as representing the nature of God or of being the locus of God’s presence and power. At times, Israel abused these symbols in pagan-like fashion (cf. 1 Samuel 4:3; 2 Kings 18:4).

234 As one reads through the 11th chapter of Hebrews, there is continual emphasis on that which is not seen, but which God has spoken.

235 Kaiser, p. 87.

236 Ibid, p. 88.

237 Ibid

238 Interpreter’s Bible, I, p. 983.

239 Since time will not permit a more complete discussion of this third commandment, I suggest you consider these additional comments on this text: “The third commandment covers all occasions on which the name of the Lord is used, and includes e.g., perjury (cf. Lev. 19:12), swearing, etc. Konig translates Deuteronomy 5:11 ‘with inner insincerity.’ ‘Any pronouncing of the Divine name without heartfelt sincerity is thus prohibited.’ The name is spiritual in nature; even in the absence of images, the name that the Lord has revealed as His makes it possible to have communion with Him, to name Him. That name must be used in a holy manner (cf. the first petition of the Lord’s prayer), that is, it must be kept far from that which is sinful, frivolous, or vain. ‘Name’ has a profound meaning: the revelation of that which can be known of God. … The Lord Himself guards the holiness of His name, as is indicated by the threat that accompanies this commandment.” W. H. Gispen, Exodus, trans. by Ed van der Maas (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1982), p. 193.

“In later Judaism, this covered any careless or irreverent use of the name YHWH. It was pronounced only once a year by the high priest, when giving the blessing on the great day of atonement (Lv. 19:27). Originally the commandment seems to have referred to swearing a lying oath in YHWH’s name (Lv. 19:12). This seems to be the true meaning of the Hebrew. To bless or curse in the name of YHWH was permissible under the Law (Dt. 11:26); it was virtually a proclamation of His revealed will and purpose to different categories of men. To swear by His name was also allowed then, although forbidden by Christ (Mt. 5:34). Indeed, to swear by His name (and not by the name of another god) was the sign of worshipping Him (Je. 4:2) and was laudable.” Cole, p. 157.

“A deeper reason for the prohibition may be seen in the fact that God is the one living reality to Israel. That is why His name is involved in oaths, usually in the formula ‘as surely as YHWH lives’ (2 Sa. 2:27). To use such a phrase, and then to fail to perform the oath, is to call into question the reality of God’s very existence.” Ibid.

240 Gloria Steinem, “Saturday Review of Literature,” March 1973, as cited by Hunt and McMahon, p. 31.

241 J. I. Packer, Knowing God (Downers Grove: InterVarsity Press, 1973), pp. 38-44.

242 Interpreter’s Bible, p. 981

15. Ce Que Le Sabbat Veut Dire (Exode 20:8-11)

Introduction
Prenant le petit-déjeuner avec un ami cette semaine, discutant ce message, j’ai dit à Don que je ne pouvais pas imaginer comment faire un cours sur le Sabbat en moins de deux leçons. Il m’avoua qu’il se demandait comment je « remplirais » un message avec ce sujet. La raison pour laquelle tant de temps est exigé est qu’il y a beaucoup de textes dans les Ecritures qui traitent avec le Sabbat. Pour illustrer combien de matériel il y a pour couvrir tous les textes de l’Ancien Testament, dans un des livres publiés récemment sur le Sabbat,243 le chapitre traitant avec le Sabbat dans l’Ancien Testament à près de 20 pages, incluant de nombreuses notes en bas des pages. Il y a aussi dix chapitres de plus, contenant plus de 350 pages. Donc, si nous devons comprendre le Sabbat, nous devons considérer plus que ses textes de l’Ancien Testament. Si vous faites des recherches sur les termes « Sabbat », « Sabbats », et « repos » dans une concordance, vous trouverez la raison pour une étude plus détaillée sur ce sujet.
Il y a une autre raison pour laquelle le Sabbat est un sujet digne d’une étude approfondie : le Sabbat est un des dix commandements les plus importants. Il fait parti de ces commandements liés à notre relation avec et notre dévotion à Dieu. C’est aussi le commandement choisi pour être le « signe » de l’alliance mosaïque complète (Exode 31:13). Le viol de ce commandement devra résulter par la peine de mort (Exode 31:14).
Pour finir, apprendre ce que le Sabbat veut dire nous fournira une leçon de valeur pour étudier, interpréter et appliquer les Ecritures. La différence entre éducation et endoctrinement est la différence entre un processus et un produit. L’endoctrinement nous donne le produit – ce que vous devriez penser – mais il ne transmet pas le processus – comment penser. Donné cette distinction, la plupart des sermons devraient être appelés endoctrinement, pas éducation. Il n’y a rien d’intrinsèquement mal avec endoctrinement, excepté le fait que sans éducation, les élèves sont toujours dépendant des maitres, qui doivent leur dire quoi penser.
Dans mes sermons, j’ai toujours cherché à unir endoctrinement et éducation. J’essaye de communiquer le processus par lequel je suis arrivé à mon produit pour que tôt ou tard vous découvriez que vous avez gagné un bon morceau d’information, mais que vous avez aussi appris comment étudier la Bible par vous-même. Une des plus grandes récompenses que j’ai reçues en tant qu’enseignant est de voir mes auditeurs devenir des étudiants de la Parole de Dieu, pour qu’ils voient pour eux-mêmes si mes conclusions sont ou non inculquées dans le texte des Ecritures Saintes.
La partie la plus difficile des Ecritures Saintes à étudier pour la plupart des Chrétiens est l’Ancien Testament. Non seulement trouvons-nous la culture de l’ancien Proche-Orient étrange et les évènements sans rapport avec nous, mais quand nous découvrons un principe biblique nous ne sommes pas sûrs qu’il s’applique au Nouveau Testament, et s’il s’y applique, nous ne savons pas comment.
Le Quatrième Commandement nous fournit avec une excellente opportunité d’affiner notre dextérité d’interprète. Le commandement est trouvé au début du Pentateuque (les cinq Livres écrits par Moïse, les cinq premiers Livres de la Bible). Deux textes affiliés viennent avant Exode 20:8-11, mais il y a beaucoup de passages concernant le Sabbat dans le reste de l’Ancien Testament et le Nouveau. Parce que ce passage arrive si tôt dans la Bible, nous pouvons apprendre comment les auteurs de l’Ancien Testament de plus tard ont interprété et appliqué ce commandement, et comment notre Seigneur les a corrigés. Finalement, nous voyons les interprétations du Sabbat qui nous sont fournies par l’enseignement des apôtres et le Livre d’Hébreux. Nous avons le privilège de regarder au-dessus de l’épaule des prophètes, des apôtres, et même de notre Seigneur, pour apprendre d’eux la façon d’interpréter et d’appliquer les écritures de l’Ancien Testament. Cela, mes amis lecteurs, est un rare privilège, qui devrait nous rendre tous meilleurs étudiants de la Bible.
Et à moins que vous ne pensiez que tous mes commentaires ci-dessus ne sont qu’une préparation pour l’étude d’un texte sans importance (où nous apprenons une méthode, mais pas un message), je peux vous assurer que le Quatrième Commandement est très sérieux. Autour du sujet du Sabbat il y a beaucoup de différences d’opinion, dont certaines des plus fortes sont entretenues par des Chrétiens. Il y a une dénomination (que certains appellent un culte), l’Eglise Adventiste du Septième Jour, qui a choisi d’accrocher son chapeau sur ce commandement comme étant la chose la plus importante de la foi. Nous découvrirons de notre étude du Sabbat que les origines nous amèneront au moment de vérité.
Dans cette leçon, nous nous concentrerons alors sur la signification du Sabbat pour l’Ancien Testament. Nous étudierons les textes majeurs du Sabbat dans la Loi (le Pentateuque) et les Prophètes (le reste de l’Ancien Testament). Ensuite nous isolerons plusieurs principes de ces passages et explorerons leurs implications pratiques pour chacun d’entre nous. Dans la leçon suivante, nous nous tournerons vers le Nouveau Testament, où nous considérerons en premier la vue déformée du Quatrième commandement soutenues par les scribes et les pharisiens, qui étaient prêt à lapider notre Seigneur, l’accusant de violer le Sabbat. Nous considérerons la défense des actions de notre Seigneur et apprendrons l’interprétation correcte et l’application du Sabbat. Puis, nous étudierons ce que le Sabbat veut dire, enseigné par les apôtres à travers les épitres. Finalement, nous essaierons de déterminer la signification et l’application du Nouveau Testament pour le Chrétien du Nouveau Testament.
Le Sabbat dans le Pentateuque
Jusqu'à présent notre étude en a été une de la naissance de la nation d’Israël, décrite dans le Livre d’Exode. Il y a deux passages cruciaux que nous devons d’abord considérer, car non seulement ils précèdent le Quatrième Commandement, mais ils posent la fondation pour ce dernier, sur laquelle le commandement est basé. Nous devons en premier considérer le « repos du Sabbat » de Dieu dans Genèse 2:1-3, puis le « repos du Sabbat » d’Israël en ce qui concerne le ramassage de la manne dans Exode 16:22-30.
« Ainsi furent achevés le ciel et la terre avec toute l'armée de ce qu'ils contiennent.
  Au septième jour, Dieu avait achevé tout ce qu'il avait créé. Alors il se reposa en ce jour-là de toutes les œuvres qu'il avait accomplies.
  Il bénit le septième jour, il en fit un jour qui lui est réservé, car, en ce jour-là, il se reposa de toute l'œuvre de création qu'il avait accomplie. » (Genèse 2:1-3)
La contribution principale de ce texte est d’établir un précédent sur lequel des commandements futurs du Sabbat seront basés. Le précédent en est un que Dieu Lui-même établit en ce qui concerne le septième jour de la création. Le travail de la création fut complété le sixième jour. Le septième, Dieu se reposa parce qu’Il avait fini. Alors, Il bénit et sanctifia ce jour parce que c’était ce jour-là qu’Il se reposa. Ce texte attache ensemble trois évènements distincts mais liés :
· Dieu finit Son travail de créer l’univers.
· Dieu se reposa le septième jour parce que la création était finie.
· Dieu bénit et sanctifia le septième jour parce qu’Il s’était reposé.
La chose importante de remarquer est ceci : aucun ordre n’est donné dans ce texte. Le septième jour n’est même pas appelé le Sabbat. Mais le septième jour est différent et mis de coté (sanctifié) des six autres jours de la création. Il est donné une importance spéciale (bénédiction) par Dieu, basé sur le fait que c’était le jour pendant lequel Dieu s’était reposé. Tous les ordres suivants d’observer le Sabbat assument que cette sanctification du septième jour avait déjà été établie (ici, à la création) par Dieu. Donc, les Israélites ne sont pas ordonnés de sanctifier le Sabbat, mais de se conduire de telle façon à ne pas le profaner (Exode 31:14 ; Ésaïe 56:2), parce qu’il avait déjà été déclaré saint. La déclaration de la sainteté est trouvée dans le chapitre 2:1-3 de Genèse. L’action de Dieu de se reposer et puis de sanctifier le septième jour est la base pour tous les autres commandements concernants le Sabbat. Israël devait traiter le septième jour comme sacré parce que Dieu l’avait fait, et l’avait déclaré saint. Cette déclaration brève dans Genèse est pleine de signification pour l’avenir, comme notre étude révèlera plus tard.
Exode 16:22-30 
« Le sixième jour, ils en ramassèrent une quantité double, c'est-à-dire environ huit litres par personne au lieu de quatre. Les chefs de la communauté vinrent en informer Moïse,
  qui leur dit:   ---C'est bien ce que l'Eternel a ordonné. Demain, c'est un jour de repos, le sabbat qui est consacré à l'Eternel. Ce que vous avez à cuire au four, cuisez-le aujourd'hui; ce que vous avez à faire bouillir, faites-le bouillir aujourd'hui; et tout ce qui est en plus, mettez-le en réserve pour demain.
  Ils mirent donc le reste en réserve jusqu'au lendemain, comme Moïse l'avait ordonné, et il n'y eut ni mauvaise odeur ni vers.
  Moïse leur dit alors:   ---Mangez aujourd'hui ce que vous avez mis en réserve, car c'est le jour du repos en l'honneur de l'Eternel; aujourd'hui vous ne trouverez pas de manne dehors.
  Pendant six jours vous en ramasserez; mais le septième jour, le jour du sabbat, il n'y en aura pas.
  Cependant, le septième jour, il y eut des gens qui sortirent pour faire leur provision, mais ils ne trouvèrent rien.
  Alors l'Eternel dit à Moïse:   ---Jusqu'à quand refuserez-vous d'obéir à mes commandements et à mes lois?
  Considérez donc que si l'Eternel vous a donné le jour du repos, il vous donne aussi, le sixième jour, de la nourriture pour deux jours! Le septième jour, que chacun reste donc dans sa tente et que personne ne sorte de chez lui.
  Ainsi le peuple se reposa le septième jour. » (Exode 16:22-30)
Ce texte apporte des contributions importantes au développement de la doctrine du Sabbat. Premièrement, c’est la première occurrence du terme « Sabbat »244 dans la Bible. Deuxièmement, c’est la première fois dans la Bible qu’Israël est ordonné d’observer la coutume du Sabbat de n’importe quelle sorte. Ici, la coutume est spécialement liée au repos après le ramassage de la manne. Troisièmement, la manne ne devait pas être ramassée le septième jour parce que c’était un « Sabbat du Seigneur » (vs 23,26). Dans le contexte, je crois que nous voyons que c’était d’abord un « Sabbat du Seigneur », et deuxièmement, un « Sabbat des Israélites ». Dieu fit deux choses différemment pour sanctifier ce Sabbat comme quelque chose de spéciale. (1) Il causa la manne de ne pas apparaître le jour du Sabbat (v. 27). (2) Dieu empêcha la double portion de la manne ramassée le sixième jour de pourrir, comme elle faisait tous les autres jours (vs 20,24).
Il y a deux autres choses à propos de ces « instruction pour le Sabbat» à la lumière du passé d’Israël. La première est que ce commandement de ne pas ramasser la manne fut un don gracieux et positif de Dieu. Moïse dit aux Israélites que Dieu leur avait donné le Sabbat (v. 29). Il n’y avait que très peu, s’il y en avait, de jours de congé en Egypte pour les esclaves. Le don d’un jour de congé par semaine avait vraiment pour intention d’être une bénédiction, d’être reçu avec reconnaissance. La deuxième chose était qu’il établissait une semaine de sept jours. Nous pourrions assumer que ce fut toujours comme ça, que les hommes ont toujours divisé le temps comme ça, mais la recherche a prouvé que les Egyptiens suivaient une semaine de dix jours.245 Ainsi, Dieu réorganisa la conception du temps pour Israël.
A la vue du don des Dix Commandements dans le chapitre 20 d’Exode, les « instructions pour le Sabbat » d’Exode 16 sont préparatoires pour ce qui arrivera bientôt. Dieu dit aux Israélites d’observer une obéissance du Sabbat plusieurs semaines avant qu’il ne fut épelé dans les Dix Commandements (et un avec lequel la peine de mort était liée). Encore une fois, les traitements de Dieu ici préparent Son peuple pour l’avenir.246
Exode 20:8-11 :
« Pense à observer le jour du sabbat et fais-en un jour consacré à l'Eternel.
   Tu travailleras six jours pour faire tout ce que tu as à faire.
   Mais le septième jour est le jour du repos consacré à l'Eternel, ton Dieu; tu ne feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui réside chez toi;
   car en six jours, l'Eternel a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s'y trouve, mais le septième jour, il s'est reposé. C'est pourquoi l'Eternel a béni le jour du sabbat et en a fait un jour qui lui est consacré. » (Exode 20:8-11)
Ce texte est la base de cette leçon. Ces séries de messages sont concentrées sur une étude du Livre d’Exode. Nous avons étudié Genèse 2 et Exode 16 en préparation pour notre passage. Nous étudierons aussi des textes plus tard, pour voir comment ils expliquent et s’étendent sur ce commandement. Ce passage dans Exode 20 est la première proclamation du Quatrième Commandement, faisant parti de l’ensemble des Dix Commandements. Il sera répété, d’une façon un peu différente dans le chapitre 5 de Deutéronome. Le commandement d’observer le sabbat qui est donné ici élabore sur les deux textes que nous avons considérés préalablement. Voyons comment ce commandement élabore sur la révélation préalable.247
Il y a six choses importantes dans ce passage sur lesquelles je voudrais attirer votre attention :
(1) Ce commandement reflète sur ce qu’il s’est passé. Le premier mot de ce commandement est « Pense ».248 Premièrement au repos de notre Seigneur le septième jour, le jour qu’Il a sanctifié et bénit dans le chapitre 2 de Genèse. Deuxièmement, on nous rappelle « le commandement du sabbat » donné à Israël dans le chapitre 16 d’Exode, qui interdisait le ramassage de la manne le jour du sabbat. Les deux textes préalables sont ainsi vus comme fondamentaux pour le Quatrième Commandement, précisé dans Exode 20.
(2) Le Quatrième Commandement n’est pas seulement une exigence d’ « observer le sabbat », mais est plus que ça, c’est l’exigence de le « consacrer à l’Eternel » (Exode 16:23 ; 20:8). Le jour du sabbat est célébré comme un jour sacré, désigné par le Seigneur (Genèse 2:1-3) et déclaré être comme tel dans Exode 16:23. Observer le sabbat veut dire bien plus que s’abstenir de travailler, cela nécessite la connaissance de la sainteté, la sanctification, de ce jour à cause de ce que Dieu a fait et dit.
(3) Le Quatrième Commandement instruit chaque Israélite à préparer et à finir son travail de la semaine avant le sabbat. La raison pour laquelle les hommes ne veulent pas arrêter ce qu’ils font est le plus souvent parce qu’ils n’ont pas fini. Le Quatrième Commandement traite avec ce problème en instruisant les Israélites de se préparer à avoir terminer ce qu’ils font par la fin du sixième jour, et être sûrs qu’ils auront fini.
(4) Le commandement ici est plus étendu que celui donné dans le chapitre 16 d’Exode. Dans ce passage, Dieu interdit précisément aux Israélites de ramasser la manne le septième jour de la semaine. Maintenant, tous les travaux sont interdits. Ce commandement est maintenant si général qu’il exigera plus d’explications. Nous sommes ainsi préparés pour la prochaine révélation que Dieu fera aux Israélites. Le nombre de ceux interdits de travailler augmente aussi dramatiquement pour inclure les serviteurs des Israélites ainsi que leurs animaux. Non seulement le repos fut garanti pour tous, mais cela constituait un arrêt complet de toute la nation, ce qui rendrait encore plus difficile de travailler pour ceux qui seraient tentés d’ignorer ce commandement.
(5) Ce commandement n’est pas donné seul, mais il est donné en relation avec les neuf autres. Nous ne pouvons pas comprendre ce commandement par lui-même, séparé des autres. Nous devrons attendre jusqu’au prochain passage pour étudier la relation du Quatrième Commandement avec les autres, dans leur ensemble. Ici, je voudrais signaler la relation du Quatrième Commandement avec les trois précédents, ceux qui se rapportent à la relation d’Israël avec son Dieu. Je crois que le Quatrième Commandement est un tribut important à la (vraie) vénération de Dieu par Israël.
(6) Dans ce commandement, verset 11, nous sommes rappelés que Dieu « a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve ». Auparavant dans les Commandements, Dieu avait interdit la vénération d’autres dieux et l’usage d’idoles et d’images. Dieu avait dit précisément,
« Tu ne te feras pas d'idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre. » (Exode 20:4)
Nous voyons que les Israélites étaient tentés de faire des images de choses que Dieu avait créées, soit de choses dans les cieux, sur la terre ou dans la mer. Après avoir été interdit de faire des images en formes de créatures, Dieu fit allusion au fait qu’Il se reposa après avoir fini d’avoir tout créer dans les cieux, sur la terre, et dans la mer (Exode 20:11). Il y a t-il une importance dans la répétition de ces trois sphères ? Je le crois. Je crois que Dieu nous apprend une leçon importante à propos de vénérer : ISRAEL AURAIT TORT D’ESSAYER DE VENERER DIEU EN IMITANT CES CREATURES (INVENTANT DES IDOLES), MAIS ILS DEVAIENT VENERER DIEU EN IMITANT SES ACTIONS APRES LA CREATION – EN SE REPOSANT COMME IL L’AVAIT FAIT.
Pour résumer brièvement ce sujet, nous pourrions dire qu’Israël ne pouvait pas glorifier Dieu avec des idoles, mais devait Le vénérer en étant désœuvré. C’est une différence cruciale entre la fausse vénération et la vraie. Nous avons tort de glorifier Dieu en créant de faux dieux ; nous sommes corrects en imitant Dieu dans Sa réponse à avoir fini Sa création. Dieu est vénéré quand nous imitons Ses actions et Son caractère, non pas en servant les choses qu’Il créa.
Exode 31:12-18 
« L'Eternel parla à Moïse en ces termes:
  ---Et toi, dis ceci aux Israélites: «Surtout, observez bien mes sabbats; car c'est là un signe entre moi et vous, de génération en génération, le signe que moi, l'Eternel, je vous rends saints.
  Vous observerez donc le jour du repos, car il est saint pour vous. Celui qui le profanera devra mourir; car quiconque fera un travail quelconque ce jour-là, sera retranché de son peuple.
  On travaillera six jours, et le septième jour sera un jour de repos consacré à l'Eternel. Quiconque fera un travail le jour du sabbat devra mourir.
  Les Israélites observeront le jour du sabbat en le célébrant de génération en génération; c'est une alliance éternelle.
  Il sera un signe à perpétuité entre moi et les Israélites, car en six jours l'Eternel a fait le ciel et la terre, et le septième jour il a cessé de travailler pour reprendre son souffle.»
Quand il eut terminé de s'entretenir avec Moïse sur le mont Sinaï, l'Eternel lui remit les deux tablettes de l'acte de l'alliance; c'étaient des tablettes de pierre gravées par le doigt de Dieu. » (Exode 31:12-18)
Plusieurs nouvelles dimensions du commandement du sabbat sont données dans ce texte :
(1) Ce passage fait allusion au sabbat comme « Mes sabbats » (v. 13). Les sabbats qu’Israël doit observer appartiennent au Seigneur. Ils sont sans aucun doute liés au repos du sabbat de Dieu après la création, qui est encore une fois fait allusion dans le verset 17.
(2) L’obéissance du sabbat est étendue dans le temps, pour qu’elle devienne permanente (de génération en génération, v. 13) pour Israel.
(3) L’obéissance du sabbat est déclarée être le signe de l’alliance mosaïque entre Dieu et Son peuple choisi, Israël. L’obligation est restreinte aux Israélites (« dis ceci aux Israélites » v.13 ; « il est saint pour vous » v. 14). Le fait que ce commandement vienne virtuellement au milieu des autres commandements, liant l’obligation d’Israël à Dieu avec ses devoirs aux hommes, est conforme au modèle des traités de l’ancien Proche-Orient. Remarquez que la répétition du Quatrième Commandement est le dernier mot de Dieu quand Il a donné l’alliance mosaïque au Mont Sinaï.
(4) L’importance d’obéir ce commandement est vigoureusement accentué. Puisque l’obéissance du sabbat est le signe de l’alliance, obéir le sabbat était la promesse des Israélites d’obéir toute la Loi. Briser ce commandement était refuser toute la Loi. En conséquence, l’obéissance à ce commandement était importante. L’urgence d’obéir est accentuée avec le mot « surtout » (« Surtout, observez bien mes sabbats ») dans le verset 13. Il est même plus urgent à la vue de la peine de mort qui est prescrite pour la profanation du sabbat, dit deux fois (vs. 14,15).
(5) Le sabbat est dit être profané par qui travaillait en ce jour saint. Devons-nous dire que travailler est profaner ? Dans le sens que le travail est commun, tous les jours, la réponse est clairement oui. Ce qui est commun ou profane n’est pas nécessairement mal (après tout, Dieu travailla 6 jours pour créer les cieux et la terre), mais ce n’est pas sacré dans le sens être spécial. Ce qui est sacré est séparé, distinct, utilisé différemment. Ainsi, Dieu sépara le septième jour en se reposant, le contraire de travailler. Israël devait faire de même, pour que ce qui arrivait durant le sabbat soit différent, en quelque sorte de n’importe quel autre jour.
(6) Le but de l’obéissance du sabbat était de leur apprendre la sanctification – à savoir, leur sanctification. Dieu dit qu’Israël devait observer le sabbat indéfiniment, c’était « le signe que moi, l'Eternel, je vous rends saints » (v. 13). Tout comme Dieu avait séparé le septième jour des six autres à la création, Il avait fait de même avec Israël par Son appel divin et leur libération à l’exode. L’Israélite vertueux, qui voulait observer le sabbat de tout son cœur, méditerait sur ce que Dieu voulait qu’il fasse pour garder le sabbat saint. En le faisant, il apprendrait aussi beaucoup sur ce que cela voulait dire pour lui de se garder lui-même saint. Obéir le sabbat devint ainsi l’objet de la leçon de la sanctification.
Le Sabbat Dans d’Autres Passages du Pentateuque
Ces quatre passages nous fournissent l’enseignement plus approfondi sur le sabbat. Il y a plusieurs autres passages auxquels nous allons brièvement faire référence, signalant la contribution unique de chacune des théologies du sabbat.
Exode 34:21 : Ajoutez « même au temps du labour et de la moisson, vous vous reposerez. » - ainsi plaçant plus spécifiquement l’instruction du sabbat aux nouvelles conditions du pays.
Exode 35:2-3 : Aucun feu ne peut être allumé dans les maisons israélites le jour du sabbat. Bien que des allusions furent faites dans Exode 16, c’est clairement interdit ici. Cela empêchait les femmes d’être absorbées dans la préparation de « repas chauds ». En effet, cette clarification voulait dire « charcuterie » pour diner le jour du sabbat.
Lévitique 23:3 : Lévitique fournit les Israélites avec l’instruction concernant leur vénération qui comprenait le sabbat. Les diverses célébrations religieuses du sabbat pour lesquelles Israël se rassemblerait (assemblée) comprenaient :
(1) Une assemblée chaque sabbat (23:3).
(2) Une célébration de la Pâque (23:4-8).
(3) Une assemblée le septième mois, comportant une célébration du Jour des expiations et la fête des Cabanes (23:23-38).
Lévitique 25 et 26 : Dans Lévitique 25, Dieu ajoute que la terre doit avoir son sabbat, tout comme le peuple et les animaux. Tous les sept ans, la terre ne doit pas être travaillée comme les six autres années.
Tous les cinquante ans (7 x 7), il y avait une année de jubilé (25:8-17). La terre devra rester en friche. La propriété devra être rendue à son propriétaire originel. Puisque la terre appartient à Dieu, Il avait tout à fait le droit d’exiger ça (25:23).
Ne pas donner à la terre son repos du sabbat causerait la dispersion et la captivité d’Israël, alors la terre recevrait son repos (26:32-35).
Nombres 28:9-10 : Ici, le sacrifice du jour du sabbat est prescrit (deux agneaux mâles).
Deutéronome 5:12-15 :
« Observe le jour du sabbat et fais-en un jour consacré à l'Eternel, comme l'Eternel ton Dieu te l'a commandé.
   Tu travailleras pendant six jours et tu feras tout ce que tu as à faire.
   Mais le septième jour est le jour du repos consacré à l'Eternel ton Dieu; tu ne feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni tout ton bétail, ni l'étranger qui réside chez toi, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi.
   Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte et que l'Eternel ton Dieu t'a tiré de là en intervenant avec puissance; c'est pourquoi l'Eternel ton Dieu t'a demandé d'observer le jour du sabbat. » (Deut. 5:12-15)
Essentiellement, ce passage est une répétition des Dix Commandements, dit par Moïse au moment où Israël allait entrer dans le pays de Canaan. Il y a cependant quelques différences entre ce texte et celui d’Exode 20:8-11. Celles-ci sont :
(1) Cette fois, le commandement commence avec le mot « observe » plutôt que « pense ».
(2) « Bœuf » et « âne » sont ajoutés aux animaux qui ne pouvaient pas travailler le jour du sabbat.
(3) La phrase, « afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi », est ajoutée.
(4) La base pour observer le sabbat est différente. Dans Exode, la base pour le sabbat était la création-repos du seigneur. Dans Deutéronome, c’est l’esclavage d’Israël et sa délivrance d’Egypte. Dans Exode, le focus est sur la création, pendant que dans Deutéronome il est sur la rédemption. Dans le premier don du Quatrième Commandement, Israël est instruit d’imiter Dieu dans Son repos ; Dans le second, Israël doit imiter Dieu dans Sa rédemption, dans Sa compassion des opprimés. Ainsi, tout comme ils furent donnés le repos de leur esclavage, les Israélites doivent donne du repos à leurs esclaves.249
Le Sabbat Dans Les Prophètes
Le reste de l’Ancien Testament (que j’appelle les « prophètes ») a quelques idées importantes pour nous en ce qui concerne l’obéissance du sabbat.
Psaume 92 : Psaume 92, sous-titré « Un Psaume à Chanter le Jour du Sabbat » en est un que nous chantons souvent. A ce moment, nous soulignerons simplement que ce psaume est suggestif du genre d’activités de vénération qui sont appropriées le jour du sabbat.
Ésaïe 56:1-8 : Dans le chapitre 56 d’Esaïe, le prophète s’étend sur les bénédictions qui viendront sur ceux qui observent le sabbat, « en esprit et en vérité » (nous pourrions paraphraser). Plusieurs nouvelles amplifications sont trouvées ici en ce qui concerne le sabbat :
(1) Observer le sabbat n’est pas seulement un rituel externe, il doit être accompagné par vertu et justice.
(2) Les bénédictions sont promises à deux groupes distincts, qui ont pu être considérés inéligibles. L’étranger (vs. 3, 6-8) et l’eunuque (vs. 3-5) qui observent le sabbat sont promis ces bénédictions qui sont plus importantes et plus encourageantes pour eux. L’eunuque n’aura pas besoin d’avoir des enfants pour continuer la lignée de son nom car Dieu lui donnera un nom éternel (vs. 4-5). L’étranger ne sera plus un étranger, mais sera joint avec Dieu et Son peuple (vs. 6-8). Quel grand réconfort les païens trouvent ici !
Ésaïe 58:13-14 : Il semblerait qu’observer le sabbat soit devenu ennuyeux et banal pour beaucoup des Israelites. Au lieu d’utiliser le sabbat comme un jour de vénération, des plaisirs égoïstes furent poursuivis. Dieu ici promet des bénédictions à ceux qui se délectent en Lui et qui renoncent à la poursuite des plaisirs pendant le sabbat pour la poursuite de Dieu.
Jérémie 17:21-27 : Par le prophète Jérémie, Dieu parle des abus du sabbat, spécialement comme ils concernent la ville de Jérusalem. Les activités commerciales continuaient durant le sabbat. Particulièrement, les marchandises entrant ou sortant de la ville. Le Quatrième Commandement s’applique particulièrement à la ville et au commerce. Dieu promet de bénir Jérusalem, la ville, si le peuple observe le sabbat, mais de la détruire s’ils refusent. Nous savons que Jérusalem déclinera et ira en captivité de la prophétie complète de Jérémie. Le refus d’Israël d’observer le sabbat (et ainsi mettant de coté l’alliance avec Dieu) fut une bonne partie de la raison pour leur captivité.
Ézéchiel 20:12-16; 22:8,16,26 : La prophétie d’Ézéchiel dans les chapitres 20 et 22 répète et renforce l’avertissement de Dieu que l’ignorance de l’alliance de Dieu et l’échec d’Israël d’observer le sabbat résulteraient en son jugement et sa captivité.
Néhémie 10:28-31’13 :15-22 : Néhémie était un des auteurs d’après l’exile à Babylone. Le Livre de Néhémie raconte l’engagement de Néhémie et des Israélites vertueux qui retournèrent à la terre promise pour observer la Loi de Dieu et particulièrement pour observer le sabbat.
Les Implications de Bases et Celles Pratiques
Nous avons étudié les textes de base de l’Ancien Testament qui apprirent aux Israélites comment et pourquoi ils devraient observer et garder le sabbat sacré. Résumons maintenant ce que nous avons appris, et explorons quelques principes soulignant ces instructions et leurs responsabilités pour nous.
(1) Le Principe De La Révélation Progressive. L’enseignement du sabbat développant progressivement dans la Bible est une excellente illustration du principe de la révélation progressive. Essentiellement, le principe de la révélation progressive reconnaît que Dieu divulgue graduellement des doctrines et des concepts importants. Des lignées majeures de vérités bibliques (doctrine, prophétie) sont tout d’abord révélées en termes larges et généraux, puis remplies avec de plus en plus de détails. Ainsi, nous nous attendrions à ce que les grandes doctrines de la Bible arrivent d’abord dans l’Ancien Testament (très souvent dans le Pentateuque), seraient clarifiées par les prophètes de l’Ancien Testament, interprétées par notre Seigneur, et finalement expliquées et appliquées par les auteurs du Nouveau Testament. La révélation de la vérité dans la Bible est donc comme l’épanouissement d’une fleur magnifique. Premièrement, la graine est plantée, la plante grandit, la fleur apparaît en un bouton et finalement est vue en plein épanouissement.
Les implications de ce principe sont simples, et pourtant extrêmement importantes. Si nous devions étudier une doctrine particulière dans la Bible, nous devrions toujours le faire avec le principe de révélation progressive. Nous devrions commencer au début et étudier son développement jusqu'à la fin du Nouveau Testament. Pour faire ça, on devrait utiliser intensément les bibles actuelles, leurs références de marges, et une concordance complète.
Les membres de cultes et les faux enseignants religieux font souvent un grand tort au principe de révélation progressive. Souvent ils trouvent leurs « révélations » dans un ou plusieurs textes obscurs. Ils sautent d’un coté à l’autre de la Bible au hasard pour justifier leurs idées préconçues. Puis ils donnent une très haute importance à leur interprétation (excentrique) unique. Le principe de la révélation progressive devrait nous aider à repérer de tels charlatans spirituels. Toute doctrine importante devrait être fréquemment mentionnée dans les Ecritures. Le développement de cette doctrine devrait être clairement évident quand on étudie les Ecritures du début à la fin. La vérité ne sera pas obscure, invisible à beaucoup (nous voulons tous savoir quelque chose que les moins brillants ont manqué), mais évident à beaucoup de Chrétiens, à travers les âges de l’histoire de l’Eglise.
Permettez-moi de revoir brièvement ce que nous avons appris à propos du sabbat d’après l’Ancien Testament, pour montrer combien les instructions du sabbat qui furent données étaient minutieuses :
Genèse 2:1-3 Le sabbat établit par des actions et décrets de Dieu.
Exode 16:22-30 Le sabbat fut ordonné par Dieu. Donné par Dieu aux Israélites dans le désert,
lié au ramassage de la manne.
Exode 20:8-11 Le sabbat fut donné en premier comme le Quatrième Commandement. Applica-
tion incluant toutes sortes de travail, et à tout le monde faisant parti d’Israël,
incluant les serviteurs et les animaux.
Exode 31:12-18 Le sabbat particulièrement identifié comme le signe de l’alliance mosaïque pour
Israël, avec la peine de mort pour ceux qui ne l’observaient pas.
Lévitique & Nombres Le repos du sabbat inclut la terre. Les célébrations et sacrifices religieux donnés
plus détaillés.
Deutéronome Le Quatrième Commandement répété, mais maintenant avec emphase sur la ré-
demption de Dieu et la responsabilité d’Israël envers les esclaves.
Psaume 92 Description des genres de vénération appropriés pendant le sabbat.
Prophètes (Jérémie et Les erreurs d’Israël dans la compréhension et l’exécution du sabbat exposées (la
Ezéchiel) poursuite de leurs propres plaisirs ; le rituel avec la pitié, justice, et la vertu
d’Ezéchiel). Les bénédictions promises à ceux qui observaient le sabbat en esprit
et en vérité ; Jugement (captivité) si le sabbat est continuellement profané.
Les Livres d’après la Emphase mise sur le soin donné pour observer le sabbat.
Captivité (Néhémie) :
(2) La vraie religion exige l’imitation de Dieu. Le culte d’idoles cherche à créer des imitations de Dieu, en créant des idoles faites par les hommes qui représentent Dieu aux hommes. La vraie religion cherche à imiter Dieu en étant comme Lui et en obéissant Ses commandements. Israël fut choisi par Dieu pour être un « royaume de prêtres et une nation sacrée » (Exode 19:6). Ils devaient représenter Dieu aux hommes en étant comme Lui, en ayant une conduite sacrée, soulignée par la Loi que Dieu leur avait donnée à Sinaï. Dieu est révélé aux hommes quand Son caractère et Sa conduite sont reflétés dans et par les hommes.
Ce principe est vrai aujourd’hui. Christ est venu sur terre pour révéler Dieu aux hommes en Son corps terrestre. Maintenant qu’Il est monté au ciel, c’est l’église qui est la manifestation de Christ au monde. Nous sommes Son corps. Tout comme Israël, nous, qui constituons l’église, devons être :
« … une race élue, une communauté de rois-prêtres, une nation sainte, un peuple que Dieu a libéré pour que vous célébriez bien haut les œuvres merveilleuses de celui qui vous a appelés à passer des ténèbres à son admirable lumière.» (1 Pierre 2:9).
Tout comme Dieu ordonna à Israël d’être saint parce qu’Il est saint, Il donna ce même commandement à l’église (1 Pierre 1:16).
Certains nous dirait qu’à cet âge de grâce, le Chrétien n’a pas besoin de se préoccuper avec les commandements. Je vous ferais remarquer que tout comme observer les commandements instruisit les Israélites comment vivre leurs vies d’une manière pieuse, ces commandements (clarifiés et répétés dans le Nouveau Testament), nous informent comment vivre nos vies en imitant le caractère et la conduite de Dieu. Les derniers mots de notre Seigneur à Ses disciples dans Jean 14 et 15 avaient beaucoup à dire en ce qui concernait observer Ses Commandements (Jean 14:15 ; 15:10).
Observer les commandements de Dieu révèle Dieu aux hommes d’une façon différente. Quand nous observons les commandements de Dieu, souvent cela crée des situations dans lesquelles Dieu peut manifester Son pouvoir et Ses arrangements pour Son peuple d’une manière magnifique. Permettez-moi d’illustrer cette vérité d’une paire de façons. Premièrement, supposez que vous soyez un Israélite, et que la météo prévoit une tempête de grêle, qui arriverait le premier jour de la semaine prochaine. Votre champ n’est pas totalement moissonné et le sixième jour de la semaine se finit. Obéir le commandement d’observer le sabbat exigerait que vous ne finissiez pas de moissonner votre champ, sachant très bien que cette tempête de grêle détruirait votre récolte avant que vous n’aillez finit. Je peux vous assurer que tous vous voisins païens vous observeraient. Ils vous espionneraient pour voir jusqu'à quel point vous faites confiance à votre Dieu pour protéger votre moisson et votre futur. Ils vous observeraient aussi pour voir ce que votre Dieu fera. En obéissant ce commandement, une situation est créée dans laquelle Dieu pourrait prouver qu’Il est Dieu.
La même chose est vraie pour les saints du Nouveau Testament qui vivent en accordance avec la parole de Dieu. Une fois, j’ai entendu un professeur dire que tout homme d’affaire qui essaierait de vivre par le Sermon sur la Montagne courait tout droit à la faillite. Humainement parlant, cela pourrait être vrai. Spirituellement parlant, cela donne une opportunité merveilleuse pour le peuple de Dieu de démontrer leur foi et pour Dieu de démontrer Sa fidélité. J’ai entendu des déclarations similaires concernant notre ecclésiologie (les principes bibliques de diriger l’église). Je crois que Dieu nous donne des commandements qui testent notre foi et qui Lui donnent l’opportunité de démontrer Sa fidélité.
(3) La relation entre le temps et la vertu : if faut du temps pour devenir vertueux. La relation entre les trois premiers commandements et le quatrième devient de plus en plus claire. Les trois premiers commandements font comprendre au saint la nécessité, en fait la priorité, de vénérer Dieu. Le quatrième assure le temps qui est exigé pour vénérer. Quand nous regardons ces commandements ensemble, ils nous informent que ça prend du temps d’être saint. Le quatrième commandement interdit les soucis avec l’activité normale du travail pour que les hommes vénèrent Dieu.
Pensez aux passages de l’Ancien Testament que nous avons étudiés dans cette leçon pour un moment. Il y a deux sujets liés : travail (ou son absence) et le culte. Le premier enseignement sur le sabbat concentre sur l’absence de travail normal le septième jour. Eventuellement, les Ecritures commencent à développer des principes et une structure pour le culte de Dieu par Israël. Les deux choses sont directement liées : l’arrêt du travail normal devait faciliter le culte.
Je dois sourire à ce point. Si beaucoup de prêcheurs électroniques de nos jours avaient le choix des topiques qui devaient être adressés dans les Dix Commandements, un de la plus haute priorité serait sûrement l’argent (certains des prêcheurs tournent la plupart des Dix Commandements vers l’argent). Pendant que ce sujet soit un peu traité, je trouve que le temps y est donné une plus haute priorité. C’est parce qu’il est plus facile de vénérer Dieu en l’absence d’argent (heureux sont les pauvres) qu’il ne l’est en l’absence de temps. N’est-il pas intéressant que certains essayent de substituer leur argent pour leur temps ?
Maintenant je suis mieux capable de comprendre une phrase dans le Livre d’Exode qui m’avait toujours éludé :
« Laisse aller mon fils pour qu'il me rende un culte. » (Exode 4:23 ; 5:1,3)
Qu’est-ce que c’était, je me suis toujours demandé, qui rendait la liberté d’Israël si importante pour leur culte ? Maintenant, à la vue du Quatrième Commandement, je comprends mieux. Les esclaves n’ont pas une minute de libre. Les Israélites n’avaient pas le temps nécessaire pour vénérer Dieu et pour Le servir. Pour qu’ils servent Dieu, il était nécessaire d’avoir assez de liberté de le faire. L’esclavage, en ce qui concerne la question de temps, était donc une entrave au culte.
Si cela est vrai (comme je crois qu’il l’est), pensez combien Satan a réussi à entraver les Chrétiens de vénérer Dieu dans le 20ème siècle. Nous sommes des drogués du travail, et en plus, nous sommes épuisés par les pressions de nos journées. Il n’est pas étonnant que la qualité de notre culte soit si mauvaise. Nous devons avoir du temps libre pour vénérer Dieu, et nous devons prévoir notre semaine pour que nous la finissions à temps pour avoir ce temps libre. Ça prend du temps d’être saint.
Pourtant nous vivons à une époque où tout est supposé être fait rapidement et efficacement. Nous mangeons à des « fast foods », conduisons sur la voie rapide. Et de même, quand nous allons à l’église, nous voulons notre culte soit prédigéré, prévu, et servi rapidement pour que nous puissions continuer vite vers d’autres choses (meilleures ?). Dieu nous sauve de ces mangeurs de temps qui nous font raccourcir notre vénéreration .
Une chose de plus sur le sujet du temps. Nous semblons penser que nos priorités sont toujours proportionnelles à notre temps. A mon avis, l’enseignement de l’Ancien Testament sur le sabbat détruit ça comme un mythe. Nous supposons que ceux qui sont plus spirituels passent plus de temps en « activités spirituelles ». Ainsi, un ministère à temps plein est placé à un niveau plus haut, un genre de piédestal spirituel. Permettez-moi de vous rappeler que bien que le septième jour soit mis de coté comme un jour saint, il ne constituait qu’un septième du temps de la semaine. Dieu travailla pendant six jours et ne se reposa qu’un seul jour. A la fois l’expérience et les Ecritures se joignent pour signaler que ce qui est le plus important n’est pas toujours ce qu’il prend le plus de temps.

243 D. A. Carson, ed., From Sabbath to Lord’s Day: A Biblical, Historical, and Theological Investigation (Grand Rapids: Academie Books, 1982).
244 Some have attempted to discern the meaning of the term “Sabbath” by exploring its etymology (root meaning and development). Frankly, this has brought about many differing opinions, none of which has very compelling evidence. Thus, Dressler seems to conclude that etymology will not be of much profit, as can be seen from his summary of the conclusions of various scholars. Harold H. P. Dressler, “The Sabbath in the Old Testament,” From Sabbath to Lord’s Day, pp. 23-24. The Scripture itself best explains the meaning of “Sabbath.”
245 “Their sojourn in Egypt had taught them the ten-day ‘week.’” Ibid, p. 24. Dressler quotes here from Richard Parker, “The Calendars and Chronology,” Legacy of Egypt (Oxford: University Press, 1971), p. 17.
246 “Thus, viewed within the chronological scheme of the narrative, a few months before the actual commandment of the Sabbath (i.e., in the Decalogue), the people of Israel were trained in the keeping of the Sabbath as a day in which there was no need to do the daily chore since the Lord had provided for them a rest.” From Sabbath to Lord’s Day, p. 24.
247 It is probably worth mentioning that Moses undoubtedly wrote much of the Pentateuch at the same time. Thus, while the events of the preceding Book of Genesis and the earlier portions of Exodus may have been separated by some considerable period of time, their time of writing was quite confined in time. The point is that what God inspired and directed Moses to write was intended to buttress and undergird Israel’s actions, as prescribed in the Law.
248 The first statement of the Fourth Commandment in Exodus 20 begins with the words, “Remember the Sabbath day, to keep it holy.” The restatement of this command in Deuteronomy chapter 5 begins, “Observe the Sabbath day to keep it holy.” The change from “remember” to “observe” may be significant and worth further study, but that goes beyond the scope of this message.
249 This is a bit of an aside, but I think we should keep this text in mind whenever (or if we ever) we glibly state that the Bible sanctions slavery. There are many kinds of slavery, and the kind of slavery which God tolerates are vastly superior to the kind we most often observe. For some “freemen” in our world, God’s kind of slavery would be a step up.

16. Entre Enfants et Parents : Honorer Père et Mère (Exode 20:12)

Introduction

Le sujet d’honorer nos parents est de grande importance. Une raison pour son importance est que les Ecritures d’à la fois l’Ancien et le Nouveau Testament nous commandent d’honorer nos parents.19 Le Cinquième Commandement déclare,

« Honore ton père et ta mère afin de jouir d'une longue vie dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne. » (Exode 20:12)

Ce commandement doit être prit au sérieux, non seulement parce c’est une question de révélation de l’Ancien Testament, mais parce que l’obligation d’honorer nos parents est un sujet qui est réitéré et confirmé dans le Nouveau Testament  :

« Vous, enfants, obéissez à vos parents à cause du Seigneur, car c'est là ce qui est juste.

  Honore ton père et ta mère: c'est le premier commandement auquel une promesse est rattachée:

  pour que tu sois heureux et que tu jouisses d'une longue vie sur la terre. » (Ephésiens 6:1-3)

Ainsi, honorer nos parents est un commandement que nous ne devrions pas ignorer. Mais il y a une deuxième raison pour laquelle nous devons étudier attentivement le Cinquième Commandement. Honorer nos parents est un des appels les plus importants et la plus grande tâche à laquelle nous devons faire face dans notre vie. Il y a deux grandes tâches dans nos vies auxquelles la plupart d’entre nous sommes appelés. La première est d’avoir et d’élever des enfants, pour les amener de la dépendance absolue de nos entrailles, à l’indépendance de l’adolescence, à la maturité quand ils deviennent adultes. La deuxième est de prendre soin de nos propres parents dans leurs dernières années. Souvent cela implique la détérioration physique de leurs corps, et fréquemment de leur esprit. Elever les enfants a ses douleurs, mais c’est généralement accompagné par la joie de voir nos enfants grandir, devenir matures, responsables, et indépendants. Prendre soin de nos parents est rarement aussi gratifiant. L’apogée de ce processus est la tombe.

Honorer les parents confronte le Chrétien avec de nombreux problèmes dont la plupart sont la source d’une grande agonie, et souvent de beaucoup de culpabilité. Nous pourrions avoir à décider de prendre ou non un parent âgé à venir vivre dans notre maison ou de les placer dans des maisons de retraites. Nous pourrions même être appeler à décider « à débrancher » ou non la machine qui les maintient en vie (ou prolonge la mort). Nous pourrions avoir à prendre des décisions avec lesquelles nos parents ne seraient pas d’accord and pour lesquelles ils (ou des autres) nous accuseraient de ne pas les aimer.

Avec tous ces problèmes liés à honorer nos parents, quelqu’un pourrait s’attendre à recevoir beaucoup d’aide de littérature chrétienne, mais ce n’est pas le cas. Beaucoup a été écrit et dit pour aider les Chrétiens à élever leurs enfants. Pendant que j’ai entendu beaucoup (des fois trop) de choses à propos de la responsabilité des parents envers leurs enfants, je n’ai rien vu de définitif sur la responsabilité des enfants envers leurs parents. Au mieux, un tel enseignement a presque toujours rapport à l’obligation de jeunes enfants à obeir leurs parents. Au pire, l’enseignement d’honorer les parents est déformé. Certains ont enseigné que l’autorité parentale devrait toujours être exercée, sinon sous la forme de phrases directes, en une pauvre forme définie de « chaine de commandement ». D’autres voudraient que nous pensions que placer un parent dans une maison de retraite est un péché impardonnable.

La troisième raison pour une étude approfondie du Cinquième Commandement est que notre culture le plus souvent ralentie et oppose nos efforts d’honorer nos parents. Dans la culture de l’ancien Proche-Orient, il y avait une bien plus haute estime pour ceux qui avaient des positions d’autorité (en général) et pour les parents en particulier. Même aujourd’hui, les Chinois, par exemple, encouragent honorer leurs parents par une pratique non biblique de vénération ancestrale. Il est inutile de dire que c’est une pratique (le fait d’utiliser une façon non biblique) que je ne recommanderais pas. Cependant, ça encourage un respect profond des parents et des personnes âgées qui n’est pas présent dans notre pays.

En Amérique, plusieurs facteurs ont tendance à détruire « honorer les parents. »

(1) Il y a l’impact de la technologie. Dans les générations préalables, les pères étaient souvent artisans qui avaient appris leur métier de et par leur père. Il fallut à un fils des années pour arriver au niveau de son père, et il ne le dépassait que graduellement. Par ce moment là, le père était âgé. Les pères mourraient plus tôt, et il n’y avait pas d’assistance artificielle de la vie disponible comme dans les hôpitaux aujourd’hui. Maintenant, un enfant à l’école élémentaire peut apprendre des choses dont les parents n’ont jamais entendu parlé. Qui de nous, par exemple, voudrait essayer d’expliquer quelques leçons de math que nos enfants apprennent à l’école? Ainsi, chaque nouvelle génération surpasse rapidement la précédente dans les connaissances qu’elle a. Il y a beaucoup de tendance dans la nouvelle génération de penser à leurs parents comme étant démodés, archaïque dans la réflexion. Dans une société ou la connaissance a plus de valeur que la sagesse, la génération plus âgée est fortunée d’être respectée, sans parler d’honorée, par la génération plus jeune.

(2) A cause de l’augmentation rapide des divorces, les enfants sont souvent appelés à honorer un parent et à détester l’autre. Aucun parent ne semble tolérer l’idée qu’un ancien compagnon ait le respect de leur enfant. Si cela n’était pas assez, la Psychologie freudienne a fourni à chaque génération une excuse pour blâmer tous ses problèmes sur ses ancêtres. D’innombrables expéditions dans les passés parentaux ont fournit à beaucoup d’individus une excursion chère dans l’histoire passée pour coller le blâme de leurs péchés sur quelqu’un d’autre, souvent, un ou les deux parents.

(3) S’il est possible de blâmer quelqu’un d’autre pour nos problèmes, il est aussi facile de jeter la responsabilité de s’occuper d’un parent âgé sur le dos de quelqu’un d’autre. Peut-être plus que n’importe quel autre temps dans l’histoire, nous comptons sur le gouvernement pour supporter une grande partie du fardeau des familles en fournissant de l’aide pour les parents vieillissants. La Sécurité Sociale, toutes les aides médicales et autres programmes gouvernementaux sont vus comme étant les moyens pour traiter nos obligations envers nos parents.

(4) L’honneur est dû à plus qu’aux parents.20 Le Nouveau Testament exige que le Chrétien respecte tous les hommes (Romains 12:10 ; 1 Pierre 2:17).21 Apprendre à honorer les parents est ainsi un pas important dans la direction d’honorer les autres.

Le but de ce message est d’explorer ce que le Cinquième Commandement veuille dire, non seulement pour les Israélites du vieux temps, mais pour le Chrétien contemporain. Nous commencerons en définissant le terme « honorer », puis en découvrant comment les parents de l’Ancien Testament étaient honorés ou déshonorés par leurs enfants. Ensuite, nous nous tournerons vers le Nouveau Testament, pour voir l’enseignement et l’application pratique de notre Seigneur, comment les parents devaient être honorés, spécialement contre le contexte de la méconnaissance des parents par les scribes et les pharisiens. Finalement, nous verrons comment le Cinquième Commandement fut modifié et appliqué par l’apôtre Paul. Pour conclure notre étude, nous chercherons à distiller les principes fondamentaux qui devraient nous gouverner pour honorer nos parents, et en traitant avec quelques-uns des problèmes difficiles associés avec cette obligation.

Honorer les Parents Dans l’Ancien Testament

Le terme « honorer » en est un qui a un genre de ton archaïque, un qui est rarement utilisé dans les conversations de tous les jours. Il est donc nécessaire pour nous de comprendre le sens d’ « honorer » comme il est utilisé dans la Bible.22 En premier, nous regarderons à « honorer » dans son usage le plus large, puis nous rétrécirons son utilisation à « honorer un parent » comme c’est ordonné dans l’Ancien Testament.

(1) Honorer est personnel. Dans la Bible, seules des personnes sont honorées, pas les choses. Nous n’honorons pas des peintures ou de grandes œuvres d’art ou des choses de valeur, nous n’honorons que des gens. Nous pouvons dire que l’honneur est rendu par des gens à des gens. Plus spécifiquement, l’honneur est conféré par une personne à une personne. L’honneur ne peut pas être attribué à soi-même, mais doit venir de quelqu’un d’autre :

« De plus, on ne s'attribue pas, de sa propre initiative, l'honneur d'être grand-prêtre: on le reçoit en y étant appelé par Dieu, comme ce fut le cas pour Aaron. » (Hébreux 5:4)

(2) Honorer est un privilège. Quand nous honorons quelqu’un, nous les plaçons au-dessus des autres.

« … faites passer les autres avant vous » (Romains 12:10)

Honorer les parents veut dire les respecter, à l’opposé de peu les dévaluer.

« Puisqu'il en est ainsi, voici ce que moi, l'Eternel, le Dieu d'Israël, je déclare: «J'avais promis à ta famille et à celle de tes ancêtres que vous seriez toujours chargés du service devant moi. Mais à présent, moi l'Eternel, je le déclare: c'est fini! Car j'honorerai ceux qui m'honorent, mais ceux qui me méprisent seront à leur tour couverts d'opprobre. » (1 Samuel 2:30)23

(3) L’honneur est dû à la position. Quand des gens sont honorés dans la Bible, ils sont honorés principalement à cause de la position qu’ils occupent. Ceux que nous sommes ordonnés d’honorer dans la Bible sont le plus souvent ceux qui tiennent une certaine position de distinction. Dieu est honoré parce qu’Il est le Dieu Souverain de l’Univers. Les rois, les dirigeants, et les maitres doivent tous être respectés. Les parents aussi doivent être respectés pour leur position dans la famille. Donc, l’honneur a quelque chose à voir avec la position, le pouvoir, et la dignité qu’une personne a au-dessus des autres.

(4) Honorer est pratique. Honorer quelqu’un exige plus que des mots :

« Le Seigneur dit encore: «Ce peuple se tourne vers moi,
      mais ce n'est qu'en paroles, et il me rend hommage, mais c'est du bout des lèvres:
      car au fond de son cœur, il est bien loin de moi,
      et la vénération qu'il me témoigne
      n'est faite que de règles que des hommes lui ont enseignées. » (Ésaïe  29:13)

Cet honneur que Dieu exige de l’homme est un honneur qui doit se traduire en termes pratiques, que ce soit diriger vers Dieu ou vers les hommes.

(5) L’honneur est public.24 L’acte d’honorer les parents commence avec une attitude de respect pour eux. Ainsi nous lisons dans la Loi,

« Que chacun de vous respecte sa mère et son père, et observe les jours de repos que j'ai prescrits. Je suis l'Eternel, votre Dieu.» (Lévitique 19:3)

L’expression de l’attitude d’estime est l’action d’honorer, et l’action est généralement publique. Ainsi, à la fois, le mari et les enfants sont exhortés de louer la femme pieuse en public :

« Ses enfants, dès leur lever, la disent bienheureuse,
      et son mari aussi fait son éloge:

   «Il y a bien des filles qui montrent leur valeur,
      mais toi, tu les surpasses toutes.»

   La grâce est décevante et la beauté fugace;
      la femme qui révère l'Eternel est digne de louanges.

   Donnez-lui donc le fruit de son travail!
      Qu'on dise ses louanges aux portes de la ville pour tout ce qu'elle fait! » (Proverbes 31:28-31)

Les évidences d’un enfant « déshonorant » sont publiques, et donc, l’enfant continuellement et obstinément rebelle devait être discipliné (exécuté) dans une cérémonie publique.

« ---Si un homme a un fils révolté et rebelle qui n'obéit ni à son père ni à sa mère, et reste insensible aux corrections qu'ils lui infligent,

   ses parents se saisiront de lui et l'amèneront devant les responsables de la ville à la porte de leur cité.

   Ils déclareront aux responsables: «Notre fils que voici est révolté et rebelle, il ne nous obéit pas, c'est un débauché et un ivrogne.»

   Alors tous les hommes de sa ville lui jetteront des pierres, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ainsi vous ferez disparaître la souillure qu'entraîne le mal du milieu de vous. Tout Israël en entendra parler et sera saisi de crainte. » (Deut. 21:18-21)25

Le passage central en ce qui concerne honorer les parents est celui trouvé dans les Dix Commandements.

« Honore ton père et ta mère afin de jouir d'une longue vie dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne » (Exode 20:12 ; aussi Deutéronome 5:16)

Comme c’est vraiment la première occurrence de l’ordre d’honorer les parents, il serait bien de faire plusieurs observations à propos du commandement qui est donné :

(1) Le commandement est donné aux enfants, précisant leur obligation envers leurs parents. Les termes « père » et « mère » sont synonymes de « parents », ainsi ici nous avons épelé l’obligation des enfants d’honorer leurs parents.

(2) Il n’y a aucune indication ici de l’âge des enfants qui doivent honorer leurs parents. Nous pourrions avoir tendance à penser que ce commandement fut donné à de jeunes enfants regardant leur obligation envers leurs parents, mais ce n’est pas le cas. D’autres passages appliqueront ce commandement général à des groupes d’âges spécifiques, mais ce commandement est délibérément vague.

(3) Il n’y a aucune action particuliere exigée ici. Les enfants ne furent pas commandés quoi faire en particulier pour honorer leurs parents. Nous devrions assumer, et de bon droit, que des actions différentes seront exigées à différentes occasions, de différentes gens. Nous devons alors chercher ailleurs dans les Ecritures pour déterminer comment nous devons honorer nos parents à tout les moments.

Les Ecritures de l’Ancien Testament fournissent beaucoup de détails regardant ce qui constitue honneur et déshonneur, en ce qui concerne les parents. Quand les parents sont déshonorés, ils sont maudits (Exode 21:17 ; Lévitique 20:9 ; Proverbes 20:20) ou selon les Proverbes, pas bénis (30:11). Ce dédain pour les parents peut résulter en les frappant physiquement (Exode 21:15 ; Proverbes 19:26), et même en les volant (Proverbes 28:24). L’enfant peut déshonorer ses parents en vivant un style de vie qui est contradictoire avec celui de ses parents et de la société, incluant désobéissance, l’obstination, la rébellion, l'ivresse, et la goinfrerie (Deutéronome 21:18-21).

(4) Le Cinquième Commandement est le premier des commandements qui traite avec nos obligations envers les hommes. Les quatre premiers commandements traitaient avec les obligations des Israélites envers Dieu. Ce commandement introduit ceux qui précisent leurs devoirs en ce qui concerne les hommes. Ce commandement se rapporte seulement à l’obligation entre l’enfant et les parents. C’est aussi un commandement positif, suivi par des prohibitions.

(5) Le Cinquième Commandement est le premier qui soit accompagné par une promesse. La promesse, comme je la comprends, a deux parties. Premièrement, c’est une promesse d’une longue vie. Deuxièmement, c’est une promesse d’une longue vie, vécue dans le pays de Canaan.26 Tel qu’il est, le Cinquième Commandement est donné spécifiquement aux Israélites, avec une promesse qui a rapport à eux. Le Nouveau Testament adaptera et modifiera ce commandement pour être appliquer aux Chrétiens non Juifs et à l’église, laissant le commandement dans presque la même forme dans laquelle il est trouvé dans l’Ancien Testament.

La promesse de longue vie dans le pays de Canaan est donnée autre part, mais c’est la récompense pour observer tous les commandements de Dieu, pas seulement le Cinquième Commandement.

« ---Voyez, je place aujourd'hui devant vous, d'un côté, la vie et le bonheur, de l'autre, la mort et le malheur.

  Ce que je vous commande aujourd'hui, c'est d'aimer l'Eternel votre Dieu, de suivre le chemin qu'il vous trace et d'obéir à ses commandements, ses ordonnances et ses lois. En faisant cela, vous aurez la vie, vous deviendrez nombreux et vous serez bénis par l'Eternel votre Dieu dans le pays où vous vous rendez pour en prendre possession. » (Deutéronome 30:15-16)

Pourquoi est l’obéissance au Cinquième Commandement liée aux bénédictions attachées à l’obéissance à tous les commandements ? En plus du fait que quelqu’un doit obéir chaque commandement pour obéir tous les commandements, le Cinquième Commandement joue un rôle spécial en ce qui concerne le reste des commandements. Les lois de Dieu devaient être transmises aux générations futures d’Israélites, principalement des parents à leurs enfants. Ainsi, l’accentuation de Deutéronome sur l’enseignement de la Loi aux enfants. Si les enfants écoutaient leurs parents et apprenaient à aimer la Loi, ils devaient en premier respecter et honorer les enseignants – leurs pères et leurs mères. Honorer les parents est donc une condition préalable à l’enseignement de la Loi d’une génération à l’autre.

Si les enfants honorent leurs parents, ils écouteront leurs instructions. S’ils écoutent leurs instructions, ils obéiront toute la Loi de Dieu. S’ils obéissent la Loi de Dieu, ils ne blesseront pas leurs camarades israélites. Vu négativement, honorer les parents causera l’enfant à être enclin à éviter le mal du meurtre, de l’adultère, du vol, du mensonge, et de l’envie. Vu plus positivement, honorer les parents a une très forte corrélation avec honorer les autres et prendre soin d’eux. C’est accentué dans deux passages de Proverbes :

« Il y a des gens qui maudissent leur père
      et qui n'ont pas un mot de reconnaissance pour leur mère,

   des gens qui se croient purs,
   bien qu'ils n'aient pas été lavés de leur souillure,

   des gens très hautains
   et qui regardent les autres de haut,

   des gens dont les dents sont des épées,
   et les crocs des couteaux,
   pour dévorer les malheureux et les faire disparaître de la terre,
   pour retrancher les pauvres du milieu des hommes. » (Proverbes 30:11-14)

« Paroles du roi Lemouel, maximes que sa mère lui a enseignées:

  Que te dirai-je, mon fils?
  Que te conseillerai-je, ô mon fils bien-aimé?
  Que te dirai-je, fils appelé de mes vœux?

  Ne gaspille pas tes forces avec les femmes,
  ne te laisse pas mener par celles qui perdent les rois.

  Il ne convient pas aux rois, Lemouel,
  non, il ne convient pas aux rois de boire du vin,
  ni à ceux qui gouvernent d'aimer les boissons enivrantes,

  car, après avoir bu, ils pourraient oublier les lois
  et léser les droits des victimes de la misère…

Ouvre la bouche pour défendre ceux qui ne peuvent parler,
  pour défendre les droits de tous ceux qui sont délaissés.

  Oui, parle pour prononcer de justes verdicts.
  Défends les droits des malheureux et des pauvres! » (Proverbes 31:1-5, 8-9)

Dans Proverbes 30:11-14, honorer les parents est vu du point de vue négatif. Les versets sont tous une partie d’une pièce, un thème. La section commence en nous informant du fils déshonorable, qui maudit ses parents. Elle conclut en décrivant son oppression des autres, particulièrement en attaquant ceux qui sont faibles et affligés. Le fils qui n’hésite pas à maudire son père et sa mère, n’hésitera pas à maudire n’importe quel homme. Le fils qui frappe ou vole ses parents ne trouvera pas difficile d’opprimer les autres. Le fils qui déshonorent ses parents maltraitera les autres. Le traitement des parents de quelqu’un est directement lié à son traitement des autres hommes.

Dans Proverbes 31, la question est vue d’une perspective positive. Dans ce texte, la mère du roi Lemouel donne à son fils de sages instructions. Bien que ce texte soit spécifiquement lié au règne juste d’un roi vertueux, il s’applique aussi plus généralement. Si les instructions de la mère sont suivies, son fils évitera de boire trop et les « femmes étranges », et il usera son pouvoir pour aider les affligés. Le fils qui honore ses parents viendra à l’aide des faibles pendant que le fils déshonorable opprimera les affligés. Le Cinquième Commandement est donc très lié à ceux qui l’observent.

Il y a aussi une relation entre honorer les parents et honorer Dieu. Non seulement le Cinquième Commandement lie et facilite l’observance des derniers commandements, il est aussi très lié à l’observance de ces commandements concernant la vénération de Dieu. C’est spécialement apparent dans Malachie 1:6:

« Un fils honore un père, un serviteur son maître. Si je suis votre père, où donc sont les honneurs qui me sont dûs? Si je suis votre maître, pourquoi ne me révérez-vous pas? Et puis vous demandez: «En quoi t'avons-nous méprisé?  »

Ceux qui honorent Dieu doivent aussi honorer leurs parents. Ceux qui honorent leurs parents ont déjà commencé à honorer Dieu. Nos pères terrestres sont, d’un coté, les représentants de Dieu, instruisant et disciplinant leurs enfants à Sa place. D’un autre coté, les parents servent à illustrer le chemin dans lequel Dieu est au travail dans les vies de Ses enfants, comme un père. Cela est vu, par exemple, dans les chapitres 2 et 3 de Proverbes, où le soin du père pour son enfant est comparé au soin paternel de Dieu pour Ses enfants.

Honorer les parents était une obligation de la plus grande importance, signalée par son inclusion dans les Dix Commandements, par la peine de mort attachée à sa profanation flagrante, et par le détail qui nous est donné en ce qui concerne les évidences d’honorer les parents ou leur négligence.27 Honorer les parents était fondamental pour le passage de la foi d’Israël d’une génération à l’autre. C’est aussi important parce que cela renforce et facilite le fait d’honorer Dieu (commandements 1-4) et les autres (commandements 6-10).

Le Principe d’Honorer les Parents Dans l’Enseignement de Notre Seigneur

L’enseignement de notre Seigneur d’honorer les parents est plutôt abondant. Ce passage nous fournit avec un grand aperçu du commandement comme Dieu l’avait destiné, et comment les scribes et les pharisiens ont cherché à l’abuser :

« A cette époque, des pharisiens et des spécialistes de la Loi vinrent de Jérusalem; ils abordèrent Jésus pour lui demander:

  ---Pourquoi tes disciples ne respectent-ils pas la tradition des ancêtres? Car ils ne se lavent pas les mains selon le rite usuel avant chaque repas.

  ---Et vous, répliqua-t-il, pourquoi désobéissez-vous à l'ordre de Dieu lui-même pour suivre votre tradition?

  En effet, Dieu a dit: Honore ton père et ta mère et Que celui qui maudit28 son père ou sa mère soit puni de mort.

  Mais vous, qu'enseignez-vous? Qu'il suffit de dire à son père ou à sa mère: «Je fais offrande à Dieu d'une part de mes biens avec laquelle j'aurais pu t'assister»,

  pour ne plus rien devoir à son père ou à sa mère. Ainsi vous annulez la Parole de Dieu et vous la remplacez par votre tradition.

  Hypocrites! Esaïe vous a fort bien dépeints dans sa prophétie:

  Ce peuple m'honore du bout des lèvres,
      mais, au fond de son cœur, il est bien loin de moi!

  Le culte qu'il me rend n'a aucune valeur,
      car les enseignements qu'il donne
      ne sont que des règles inventées par les hommes. » (Marc. 7:1-13 ; Matt.15:1-9)

Il y a plusieurs choses importantes dans ce texte que nous devons observer et apprécier avant que nous puissions voir leurs contributions au sujet d’honorer les parents :

En traitant avec les scribes et les pharisiens, notre Seigneur lie trois textes de l’Ancien Testament, et de ces textes, il expose l’hypocrisie de ses adversaires. Le Cinquième Commandement d’Exode 20 et Deutéronome 5 sont joints avec un passage parallèle d’Exode 21:17. Ceux-ci sont alors liés à une citation d’Ésaïe 29:13. Il y a quatre termes clés qui sont la force liante de ces passages, qui permettent à notre Seigneur de combiner ces textes en une réponse à Ses interrogateurs : « traditions », « honneur », « père et mère », et les termes concernant la parole (« parler », « dire », « lèvres »).

D’importance à notre étude est le fait que le Cinquième Commandement fut adressé par notre Seigneur aux enfants adultes, concernant leurs responsabilités à leurs parents âgés. Les acteurs principaux dans cet incident sont les scribes et les pharisiens. Si dans votre imagination vous voyez ces hommes avec des touffes de cheveux gris et de longues barbes, vous êtes complètement corrects. Ces hommes n’étaient généralement pas des jeunes, mais des anciens de Jérusalem. Jésus adressa le Cinquième Commandement à ces hommes âgés, et les condamna pour interférer dans les actions de ceux qui voudraient prendre soin de leurs parents âgés.

Le fait que notre Seigneur dit,

« alors vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou sa mère.» (v. 12)

vaut qu’on le remarque. La tradition d’affirmer que les biens de quelqu’un soient « dédiés à Dieu » est une chose qui fut enseignée par les scribes et les pharisiens, une tradition qui fut imposée au peuple, leur interdisant ainsi de faire ce qu’ils apparemment auraient voulu faire. Cela bloquait leur argent, le rendant intouchable pour des actes de charité personnels. Et qui, supposez-vous, contrôlaient cet argent ? Le texte ne dit rien, mais je parie que c’étaient les pharisiens. Le nom de cette corporation holding a dû être quelque chose comme la « Corporation d’Investissements des Pharisiens ». Le point semble être que les pharisiens, une fois encore, profitaient des pauvres, des faibles, et des gens sans défense, en empêchant les enfants d’avoir contrôle de leur argent pour aider leurs parents.

Dans cet incident, notre Seigneur enseigna que les hommes n’avaient pas intérêt à utiliser « honorer Dieu » (Corban) comme excuse pour ne pas honorer leurs parents. Cela semblait si pieux, si religieux. L’argent qui aurait dû être disponible pour aider les parents était « dédié à Dieu » avec la formule magique « Corban ». Comment quelqu’un pourrait-il en vouloir à un enfant pour placer Dieu au-dessus de ses parents ?

C’était une feinte, une façade, comme Jésus le signalait. Cette « tradition » d’affirmer que quelque chose était « dédié à Dieu » était simplement un moyen de se débarrasser du Cinquième Commandement avec des apparences pieuses. La vraie religion ne fait pas de mal aux faibles, elle les aide (Jacques 1:27).

Jésus enseigna aussi qu’ « honorer les parents » n’était pas une excuse pour négliger d’ « honorer Dieu ». Il y a ceux qui iront à une extrémité, pendant que d’autres iront à l’autre. S’il y avait ceux qui utilisaient « honorer Dieu » comme excuse pour ne pas « honorer les parents », il y en avait d’autres qui faisaient juste l’opposé. Ainsi, Jésus enseigna fréquemment que Le suivre exigeait de Le mettre au-dessus de tout autre, incluant pères et mères :

« Jésus dit à un autre:
   ---Suis-moi!
   Mais cet homme lui dit:
   ---Seigneur, permets que j'aille d'abord enterrer mon père.

   Jésus lui répondit:
   ---Laisse aux morts le soin d'enterrer leurs morts. Quant à toi, va proclamer le règne de Dieu!

   Un autre encore lui dit:
   ---Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d'abord de faire mes adieux à ma famille.

   Jésus lui répondit:
   ---Celui qui regarde derrière lui au moment où il se met à labourer avec sa charrue n'est pas prêt pour le règne de Dieu. » (Luc 9:59-62)

« C'est pourquoi, tous ceux qui se déclareront pour moi devant les hommes, je me déclarerai moi aussi pour eux devant mon Père céleste.

   Mais celui qui aura prétendu ne pas me connaître devant les hommes, je ne le reconnaîtrai pas non plus devant mon Père céleste.

   ---Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur terre: ma mission n'est pas d'apporter la paix, mais l'épée.

   Oui, je suis venu opposer le fils à son père, la fille à sa mère, la belle-fille à sa belle-mère:

   on aura pour ennemis les membres de sa propre famille.

    ---Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi. Celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi.

  Et celui qui ne se charge pas de sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi.

  Celui qui cherche à sauver sa vie la perdra; et celui qui l'aura perdue à cause de moi la retrouvera.

  ---Si quelqu'un vous accueille, c'est moi qu'il accueille. Or celui qui m'accueille, accueille celui qui m'a envoyé. » (Matt. 10:32-40)

« Alors Pierre demanda:
   ---Et nous? Nous avons tout quitté pour te suivre.
   Jésus répondit:

   ---Vraiment, je vous l'assure: si quelqu'un quitte, à cause de moi et de l'Evangile, sa maison, ses frères, ses cœurs, sa mère, son père, ses enfants ou ses terres,

   il recevra cent fois plus dès à présent: des maisons, des frères, des cœurs, des mères, des enfants, des terres, avec des persécutions; et, dans le monde à venir, la vie éternelle.

   Mais beaucoup qui sont maintenant les premiers, seront les derniers, et beaucoup qui sont maintenant les derniers, seront les premiers. » (Marc 10:28-31)

« ---Si quelqu'un vient à moi et n'est pas prêt à renoncer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même à son propre moi, il ne peut être mon disciple. » (Luc 14:26)

Aucune relation terrestre ne peut avoir une plus grande priorité que celle de la relation de quelqu’un avec Dieu. Placer Dieu en premier veut dire Le faire passer avant la famille.

La Méthode de Notre Seigneur Pour Honorer Ses Parents

La méthode de notre Seigneur en ce qui concerne honorer Ses parents sert de commentaire sur Son enseignement.

« Quand Jésus eut douze ans, ils y montèrent selon la coutume de la fête.

  Une fois la fête terminée, ils prirent le chemin du retour, mais Jésus, leur fils, resta à Jérusalem et ses parents ne s'en aperçurent pas.

  Ils supposaient, en effet, qu'il se trouvait avec leurs compagnons de voyage et firent ainsi une journée de marche. Ils se mirent alors à le chercher parmi leurs parents et leurs connaissances.

  Mais ils ne le trouvèrent pas. Aussi retournèrent-ils à Jérusalem pour le chercher.

  Trois jours plus tard, ils le retrouvèrent dans le Temple, assis au milieu des maîtres; il les écoutait et leur posait des questions.

  Tous ceux qui l'entendaient s'émerveillaient de son intelligence et de ses réponses.

  Ses parents furent très étonnés de le voir là, et sa mère lui dit:
   ---Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Tu sais, ton père et moi, nous étions très inquiets et nous t'avons cherché partout.

  ---Pourquoi m'avez-vous cherché? leur répondit Jésus. Ne saviez-vous pas que je dois m'occuper des affaires de mon Père?

  Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait.

  Il repartit donc avec eux et retourna à Nazareth. Et il leur était obéissant. Sa mère gardait précieusement dans son cœur le souvenir de tout ce qui s'était passé. » (Luc 2:42-51)

Je dois dire qu’en tant que parent, ma première inclination est de m’identifier avec la frustration et la détresse de Marie et Joseph, une frustration qui est évidente dans le texte. A première vue, il semble que ce serait Jésus qui aurait eu tort. Jésus n’aurait-il pas dû rester avec sa famille ? Au lieu de ça, Il était dans le Temple, occupé avec les chefs religieux. Au moins, certains pourraient défendre, Jésus aurait pu avoir la courtoisie de dire à Ses parents ce qu’Il faisait. Jésus semblerait avoir eu tort. Comment a t-Il pu être séparé de Sa famille pendant au moins trois jours, et peut-être plus, sans rien faire à ce propos ?

Nous ne pouvons pas arriver à cette conclusion pour au moins deux raisons. Premièrement, Jésus était Dieu et Il ne péchait jamais. Donc, Il n’aurait pas pu pécher. Deuxièmement, la réponse du Seigneur à la réprimande de Sa mère est, elle-même, une douce réprimande contre eux. Marie et Joseph avaient tort ici, pas Jésus. Cherchons à voir pourquoi. La réponse de Jésus à Ses parents fut :

« ---Pourquoi m'avez-vous cherché? leur répondit Jésus. Ne saviez-vous pas que je dois m'occuper des affaires de mon Père? ».

Si Marie et Joseph avaient assumé que Jésus était avec de la famille quand ils sont partis, alors ce furent eux qui étaient dans l’erreur. Une fois qu’ils furent partis, qu’aurait-Il put faire d’autre que de rester là et quelle meilleure place qu’au Temple ? Les paroles de Jésus ne furent pas dirigées vers la question de pourquoi Il fut laissé derrière, sans préavis, mais à pourquoi il fallut à Ses parents si longtemps pour qu’ils le cherchent au Temple. Pourquoi L’ont-ils cherché ailleurs ? Ne savaient-ils pas qu’Il aurait été naturellement attiré par le Temple, la maison de Son Père ? En l’absence de Ses parents terrestres, Il alla à la maison de Son Père. Où s’attendaient-ils à Le trouver, Lui qui était le Fils de Dieu, ailleurs qu’à la maison de Dieu ?

Les derniers mots de ce récit sont extrêmement intéressants : « … Et il leur était obéissant. » Luc indique ici, comme auparavant et plus tard, que Jésus était soumis à Marie et à Joseph, Ses parents terrestres. C’étaient eux qui étaient dans l’erreur, pas Lui. Il leur était soumis, mais plus encore, Il voulait être dans la maison de Son Père.

Néanmoins, Marie et Joseph ne comprenaient pas. Pourtant, Jésus différenciait clairement entre Sa relation avec Ses parents terrestres et celle avec Son Père Céleste. Ce ne fut qu’un aperçu de ce qui allait arriver, quand Jésus commanda Son ministère terrestre.

Des années plus tard, apparemment après la mort de Joseph, un autre incident arriva, que l’Evangile selon St Jean raconta, qui se rapporte à l’honneur des parents de Jésus.

« Or voilà que le vin se mit à manquer. La mère de Jésus lui fit remarquer:
   ---Ils n'ont plus de vin.

   ---Ecoute, lui répondit Jésus, est-ce toi ou moi que cette affaire concerne? Mon heure n'est pas encore venue.

   Sa mère dit aux serviteurs:
   ---Faites tout ce qu'il vous dira. » (Jean 2:3-5)

Le fait que Jésus appela délibérément Sa mère « femme » (Edition Louis Segond) et qu’Il utilisa l’expression « est-ce toi ou moi que cette affaire concerne? », indique que son agrément de satisfaire sa requête n’était basé uniquement que sur Sa compassion pour elle en tant que femme, et non pas sur Son obéissance à elle en tant que Sa mère. Maintenant que Son ministère public avait commencé, Sa mère n’avait aucun droit sur Son pouvoir super naturel. Les Catholiques doivent regarder ce texte de beaucoup plus près à cause de leur vue exagérée de Marie, « la mère de Dieu », la rendant médiatrice entre les hommes et Dieu.

C’est aussi dans l’Evangile selon St Jean que nous voyons qu’une des dernières actions de notre Seigneur sur la croix fut la réalisation de Son obligation d’honorer Sa mère.

« En voyant sa mère et, à côté d'elle, le disciple qu'il aimait, Jésus dit à sa mère:
   ---Voici ton fils.

   Puis il dit au disciple:
   ---Voici ta mère.
   A partir de ce moment-là, le disciple la prit chez lui.

   Après cela, Jésus, sachant que désormais tout était achevé, dit, pour que l'Ecriture soit accomplie:
   ---J'ai soif. » (Jean 19:26-28)

Marie, la mère de notre Seigneur, est encore une fois faite allusion par le mot « femme » (Edition Louis Segond), plutôt que « mère ». Jésus allait finir son travail terrestre, et donc Marie cessera d’être la mère de notre Seigneur. Parce que Joseph apparemment mourut et Jésus fut le fils ainé, une grande obligation de s’occuper de Sa mère Lui tomba dessus. Ainsi, dans une de Ses dernières actions terrestres, Jésus appointa Jean pour réaliser Son obligation. Dans cette action finale, Jésus honora Sa mère.

Les Apôtres et Honorer les Parents

Les apôtres parlent aussi de la responsabilité des enfants envers leurs parents. Particulièrement Paul. En premier, Paul comprit que due à la dépravation des hommes, les enfants ne seraient pas nécessairement enclins à obéir ou à honorer leurs parents :

« Les hommes seront égoïstes, avides d'argent, vantards et prétentieux. Ils parleront de Dieu d'une manière injurieuse et n'auront pas d'égards pour leurs parents. Ils seront ingrats, dépourvus de respect pour ce qui est sacré, » (2 Timothee 3:2 ; Aussi Romains 1:30)

L’enseignement de Paul est aussi confirmé par Pierre et Jude, qui parlent de ces païens qui dédaignent l’autorité, refusant ainsi d’honorer ceux à qui honneur est dû.

« Imbus d'eux-mêmes et arrogants, ces enseignants de mensonge n'hésitent pas à insulter les êtres glorieux, » (2 Pierre 2:10)

« Eh bien, malgré cela, ces individus font de même: leurs rêveries les entraînent à souiller leur propre corps, à rejeter l'autorité du Seigneur et à insulter les êtres glorieux du ciel.» (Jude 8)

Ce n’est pas sans une bonne raison pratique et théologique que Paul donna cette instruction aux enfants :

« Vous, enfants, obéissez à vos parents à cause du Seigneur, car c'est là ce qui est juste.

 Honore ton père et ta mère: c'est le premier commandement auquel une promesse est rattachée:

 pour que tu sois heureux et que tu jouisses d'une longue vie sur la terre. » (Ephésiens 6:1-3)

Dans ce passage, il faut remarquer que Paul applique spécifiquement le Cinquième Commandement aux enfants jeunes. Bien que le commandement soit général, son application est spécifique. Pour les enfants jeunes qui sont croyants, une façon par laquelle ils honoreront leurs parents est de leur obéir. L’obéissance, tout comme toutes soumissions terrestres, est seulement dans ces paramètres qui plaisent à Dieu, ainsi la restriction, « à cause du Seigneur ».

Paul n’hésite pas à baser son instruction sur un des Dix Commandements, et ainsi, sur la Loi de l’Ancien Testament. Cependant, il modifie le texte de l’Ancien Testament, pour faire une promesse attachée à ce commandement qui a rapport à l’audience des non-Juifs chrétiens. L’énoncé d’Exode 20:12,

« afin de jouir d'une longue vie dans le pays que l'Eternel ton Dieu te donne. »

fut changé à,

« pour que tu sois heureux et que tu jouisses d'une longue vie sur la terre. » (Ephésiens 6:3)

Ainsi, une vie longue et une bénédiction divine sont promises, mais pas une vie dans le pays de Canaan, comme cela fut promis aux Israélites.

Non seulement Paul applique le principe d’honorer les parents aux jeunes enfants, mais il instruit aussi les croyants adultes à assumer la responsabilité de prendre soin de leur famille dans le besoin, incluant (dans le contexte) les parents :

«Occupe-toi des veuves avec respect, je veux dire de celles qui sont réellement privées de soutien…

Si quelqu'un ne prend pas soin des siens, en particulier des membres de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu'un incroyant. » (1 Timothée 5:3,8)

Ici, comme dans l’Ancien Testament et dans l’enseignement de notre Seigneur, le refus d’honorer les parents en prenant soin de leurs besoins en est parlé comme étant une offense des plus sérieuses. Dans l’Ancien Testament c’était une offense capitale. Dans le Nouveau, c’est un reniement de la foi, rendant cette personne pire qu’un incroyant. Ainsi, le Christianisme n’abolit pas les obligations de l’Ancien Testament d’honorer les parents, il les ratifie et les explique plus clairement.

De plus, le même honneur qui doit être manifesté aux parents, doit être aussi manifesté à ceux qui sont nos aînés :

« Ne rudoie pas un homme âgé, mais encourage-le comme s'il était ton père. Traite de la même manière les jeunes gens comme des frères » (1 Timothée 5:1)

Cette instruction est importante parce qu’elle suggère que le même honneur (ou au moins respect) dû au père d’une personne devrait être dû à tout homme âgé. De plus, puisque Timothée est instruit de corriger un homme âgé comme un père, Paul suggère qu’un père, aussi, n’est pas à l’abri de reproches, mais que tout reproche doit être traité de façon respectueuse.

Conclusion

Pour finir, permettez-moi de suggérer plusieurs principes gouvernant qui, je crois, sont bibliques et pertinents à honorer les parents. Ces principes nous guideront dans les choix agonisants que nous, les enfants, auront à faire regardant la forme que l’honneur de nos parents devra prendre.

(1) Si les enfants doivent honorer leurs parents, alors être un parent doit être une profession honorable. Nous ne devrions pas avoir besoin de le déclarer, mais dans le monde d’aujourd’hui, il est nécessaire de le dire. Le fait que des femmes fassent la file aux cliniques d’avortement dans tout le pays et dans toutes les parties du monde, suggère qu’élever des enfants est vu comme quelque chose de bien moins qu’une bénédiction. Cela va totalement à l’encontre de la Bible, tel que le Psaume 127. Ceux qui quitteraient la maison et rechercheraient l’exaucement de leurs vœux dans le monde professionnel pour gagner de la dignité et le respect se sont aussi détournés de la vérité de la Parole de Dieu. Laissons ceux qui cherchent à éviter de devenir un parent être rappelés que dans la Parole de Dieu, être un parent est une profession des plus honorable.

(2) Honorer les parents prend des formes différentes pour des gens différents, dans des circonstances différentes. Puisque le Cinquième Commandement est très général, nous devrions nous attendre à ce que l’application de ce commandement ne soit pas le même pour tout le monde. L’Ancien et le Nouveau Testament nous fournissent avec beaucoup d’exemples positifs et négatifs du commandement d’honorer nos parents. Le jeune enfant honorera ses parents en leur obéissant (Proverbes, Ephésiens 6:1-3).29 L’enfant plus grand honorera ses parents en étant obéissant à Dieu. L’enfant dont les parents sont dépendants en Lui honorera ses parents en subvenant à leurs besoins (Matt. 15:1-9 ; Marc 7:1-13 ; 1 Timothée 5:3,8).

Il est très important de réaliser qu’honorer les parents prend des formes différentes à des moments différents. Cela veut dire qu’une personne ne peut honorer ses parents en faisant une action symbolique. Cela veut dire que la façon dont une personne honore ses parents peut être differente de celle d’une autre personne. Cela devrait nous avertir à propos de ceux qui ont de très simples formules pour honorer nos parents, basée sur les principes de la Parole de Dieu. Les trois principes suivants soulignent trois des changements les plus dramatiques dans la relation entre les enfants et leurs parents, qui affectent la façon par laquelle honorer les parents pourrait être manifestée.

(3) Les rapports entre une personne et ses parents changent avec sa conversion. Quand une personne accepte Christ comme son Sauveur, il y a un nombre important de changements (2 Cor. 5:17). Quand une personne devient un enfant de Dieu par la foi, Dieu devient un Père pour eux d’une façon nouvelle et auparavant inconnue. A partir de ce moment là, le Chrétien devient le fils de Dieu (Jean 1:12 ; Matt. 6:9). Bien que Dieu fut une fois renié, et Son autorité rejetée (Ephésiens 2:1-3), Il est maintenant notre Père Céleste, avec une autorité finale, une autorité qui a priorité sur toutes les autres, incluant les pères et mères. Comme nous avons vu de l’enseignement de notre Seigneur, la foi en Christ peut aliéner les enfants de leurs parents.

(4) Les rapports entre une personne et ses parents changent avec le mariage. Le mariage est normalement le premier de changements dramatiques dans la relation d’un enfant avec ses parents. Dans le Livre de Genèse, Dieu révéla que le mariage allait amener un changement dans le rapport entre l’enfant et ses parents :

« C'est pourquoi un homme se séparera de son père et de sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux ne feront plus qu'un. » (Genèse 2:24)

Plusieurs changements importants sont signalés ici, comme je comprends ce passage. Premièrement, le fils quitte l’autorité structurée de la maison de ses parents pour établir un nouveau foyer, sous son autorité. Ce passage enlève le fils d’en dessous de l’autorité de ses parents, où il était. C’est mon opinion personnelle que l’enseignement qui modifie la « chaine d’autorité » entre parent et enfant à une « chaine de conseil » n’est pas une séparation d’autorité paternelle suffisamment adéquate après le mariage. Deuxièmement, le fils doit quitter la maison pour que sa dévotion et son affection soient principalement concentrées sur sa femme. L’affection du fils envers ses parents n’est certainement pas terminée, mais quitter sa maison diminue la compétition entre le père et la mère d’un homme et sa femme pour sa dévotion et son attention. Finalement, l’instruction de ce texte nous suggère que la relation parent-enfant est temporaire, alors que la relation mari-femme est permanente.

(5) La façon dont nous honorons nos parents change quand nous devenons disciple du Christ. Certains Chrétiens semblent penser que jusqu'à temps ou à moins qu’un enfant se marie, le rôle fort autoritaire du parent reste dans la vie célibataire de l’enfant plus âgé. Je pense que cela manque de prendre assez au sérieux l’enseignement de notre Seigneur sur le changement qui arrive avec la décision de suivre Christ en tant que disciple. Dans les passages déjà cités (Matt. 10:32-40 ; Marc 10:28-31 ; Luc 14:26), le Seigneur demanda clairement que les disciples choisissent de Le suivre au-dessus de tous autres, incluant spécialement la famille. Notre Seigneur ne rivalisera pas avec les pères et les mères pour l’affection et l’obéissance de Ses disciples. Un passage plus loin souligne le changement que le fait d’être un disciple a sur les relations familiales :

« Ne donnez pas non plus à quelqu'un, ici-bas, le titre de «Père», car pour vous, il n'y a qu'un seul Père: le Père céleste. » (Matt. 23:9)

Ainsi, les enfants ne doivent non seulement quitter père et mère quand ils se marient, ils doivent aussi le faire (bien que pas nécessairement littéralement) quand ils décident de devenir un disciple du Christ.

(6) Honorer Dieu comme notre Père n’est pas une excuse pour déshonorer nos parents. Certains, comme les scribes et les pharisiens (Matt. 15:1-9 ; Marc 7:1-13), ont utilisé la « conviction » et la pratique religieuse comme excuse pour éviter leur obligation d’honorer leurs parents. Pour ceux qui voudraient faire ça, les passages à propos de placer Dieu au-dessus des pères et mères peuvent être pervertis et déformés pour excuser l’irresponsabilité, mais rappelons-nous que notre Seigneur enleva le voile de la spiritualité, montrant que c’était le péché le plus abominable.

(7) Nous honorons le plus nos parents quand nous obéissons et honorons Dieu dans nos vies. Le plus grand but des parents est d’élever l’enfant que Dieu leur a donné de façon à encourager et promouvoir amour de Dieu et obéissances à Sa Parole. Quand un enfant a confiance en Dieu et obéit Sa Parole, il honore ses parents. Même un parent non croyant est honoré par un enfant croyant et obéissant.

(8) Nous honorons Dieu quand nous honorons nos parents. Non seulement nous honorons nos parents quand nous honorons Dieu, mais nous honorons aussi Dieu quand nous honorons vraiment nos parents. Il y a deux raisons principales pour lesquelles c’est vrai. Premièrement, nous honorons Dieu parce que nous obéissons Son commandement d’honorer nos parents. Honorer nos parents, quand c’est un acte d’obéissances à la Parole de Dieu, est honorer Dieu. Ainsi, nous voyons que la norme est qu’honorer les parents accomplit deux choses à la fois : Nous rendons honneur aux parents et à Dieu.

Mais, si quelqu’un a des parents qui ne sont pas dignes d’honneur ? Nous connaissons beaucoup d’enfants dont les parents ont tout fait pour ruiner leurs vies. Les enfants qui furent physiquement, émotionnellement ou sexuellement abusés devront vivre avec les effets de cet abus pour leur reste de leurs vies ? Comment ces enfants peuvent-ils honorer leurs parents ?

La réponse à cette question est trouvée dans la deuxième façon par laquelle honorer les parents honore Dieu. Quand nous honorons nos parents, nous reconnaissons qu’ils furent destinés par Dieu à être nos parents et à recevoir notre respect. Honorer des parents qui ne sont pas dignes d’honneur ne peut être seulement fait si on reconnaît que Dieu les a ordonnés à être parents, et ainsi ils sont honorés pour leur « position de parents » ordonnée par Dieu, pas pour leur performance en tant que parents.

Permettez-moi d’illustrer ce principe avec une autre personne qui doit être honorée par nous – un roi. On nous dit dans les Ecritures que nous devons honorer les rois (Romains 13:1-7 ; 1 Pierre 2:17). Dans le contexte de ces commandements d’honorer le roi, il doit être honoré en vertu de sa position de roi, pas pour sa performance en tant que roi. Dans le chapitre 13 de Romains, Paul dit clairement que les Rois doives être honorés et obéis parce qu’ils ont été nommés par Dieu. Le fait qu’ils aient le poste est évidence de la nomination de Dieu (Romains 13:1-2). Ainsi, honorer un roi cruel, impitoyable est admis, pas parce que cette personne est digne de respect, mais parce que cette personne a le job (une position d’honneur) par la volonté souveraine de Dieu.

Quand un enfant rend honneur un parent indigne, méchant et le fait parce qu’il reconnaît que Dieu l’a destiné à avoir cette position d’autorité et d’honneur, il se soumet à la volonte souveraine de Dieu. Et parce qu’il sait que Dieu fait arriver toutes choses pour le bien de la vie du croyant, il réalise que bien que des parents peuvent faire des choses horribles dans le but de le blesser, Dieu les a permises dans un but favorable (Genèse 50:20). Honorer un parent indigne ouvre ainsi la porte pour quelqu’un de voir la bonne main de Dieu en fournissant un mauvais parent. Ce sont souvent les faiblesses du parent, dans un tel cas, qui causent les forces correspondantes de l’enfant.

(9) Honorer les parents ne veut pas toujours dire que l’enfant fait ce que ses parents veulent. Les pères et mères ne doivent pas être honorés parce qu’ils sont parfaits, mais parce qu’ils sont parents. Ils sont, comme leurs enfants, troublés par la perversité de l’humanité. Ils, comme leurs enfants, pèchent. Ils feront donc beaucoup d’erreurs dans leur condition de parents. Des fois, ils ordonneront que leurs enfants fassent de mauvaises choses. Et d’autres fois ils leur interdiront de faire ce qui est bien.

Un jeune enfant doit assumer que ses parents ont raison, parce qu’ils ont plus d’expériences et de sagesse. Si tout échoue, parce qu’ils sont plus grands ! Quand l’enfant commence à mûrir, il pourra commencer à questionner certaines décisions. Cela doit être fait très soigneusement. Je peux imaginer la désobéissance d’un enfant seulement quand la Bible parle directement du problème. Par exemple, je m’attendrais à ce qu’un enfant refuse de participer à n’importe quelle forme d’abus sexuel par des parents ou d’autres adultes. A un certain moment, un enfant réalisera que le parent pèche, et trouvera nécessaire de le lui reprocher. Dans ce cas, l’instruction de Paul de corriger un homme âgé, comme un père (1 Timothée 5:1) nous instruit que les parents (et personnes âgées) doivent être réprimandés gentiment et avec respect.

Ceux qui ont des parents âgés au point qu’ils sont devenus confus, désorientés ou même révoltés se trouvent eux-mêmes dans la position difficile d’avoir à discipliner leurs parents, tout comme leurs parents eurent à les discipliner quand ils étaient plus jeunes. La façon dont une personne honore ses parents change.

(10) Honorer les parents pourrait un jour exiger de « devenir les parents » des parents. Quelle ironie ! Mais ceux qui eurent un père et une mère qui prirent soin d’eux, devront souvent prendre soin de leurs parents dans leurs dernières années. Les parents qui, une fois, nourrirent et changèrent les couches de leurs enfants pourraient dans les dernières années de leur vie être nourrit par et dépendre de leurs enfants. Le nouveau bébé qui ne reconnaissait pas ses parents pourrait un jour regarder sa mère ou son père âgé et ne pas être reconnu par eux. L’enfant qui une fois avait été au soin de ses parents devient maintenant le parent de ses parents, prenant des décisions pour eux, ayant des fois à faire des choix contre leur volonté, pouvant même avoir à décider de combien de temps il devrait permettre les machines de prolonger la vie artificielle pour maintenir un semblant de vie. Il n’y a pas de pensées moins agréables que cela, mais pour beaucoup ça a été, est ou sera une réalité.

Certains parents se fâcheront et deviendront déraisonnables. Ils pourraient nous faire des demandes, à nous et à notre famille, qui sont impossibles à accomplir. Ils pourraient, si on les laisse, détruire notre vie de famille. Des fois, ils deviennent incohérents et rebelles. Physiquement, il se peut que les parents âgés ne puissent plus prendre soin d’eux-mêmes ou deviennent incapables de vivre seuls. Les décisions que nous devons prendre à ces moments là sont les plus douloureuses de notre vie.

Quand le temps de prendre des décisions arrive, il doit être déterminé si des commandements venants des Ecritures sont impliqués ou non et si oui, comment ceux-ci doivent être exécutés. Les impacts des différents choix sur la famille, dans sa totalité, doivent être tenus en compte. Et, naturellement, le meilleur intérêt des parents doit être soigneusement recherché. Je crois qu’au moins trois facteurs sont impliqués dans la détermination de quel cours d’action sera le meilleur pour les parents.

Premièrement, nous avons une obligation de préserver la vie. Cela ne veut pas nécessairement dire que nous devons la préserver artificiellement ou prolonger le processus de la mort, mais cela veut dire que les nécessités de la vie soient fournies. Nourriture (pourrait venir d’une perfusion), oxygène, et les fluides soutenant la vie doivent être fournis. Trop souvent, ces nécessités sont différées, avec le résultat inévitable, la mort. Empecher de recevoir les nécessités de la vie constitue un meurtre, comme je comprends les Ecritures.

Deuxièmement, nous devons chercher à fournir autant de confort physique et émotionnel qu’il est nécessaire. L’entourage doit être familier et aussi plaisant que possible. Cela pourrait ou pas, vouloir dire garder les parents dans notre voisinage ou les placer dans un établissement où des soins professionnels soient disponibles.

Troisièmement, je crois qu’honorer les parents exige que nous maintenions autant de dignité pour eux que possible. Les termes « honorer » et « dignité » se chevauchent un peu, et il me semblerait que nous honorons les parents en cherchant à préserver autant que possible leur dignité. Par exemple, je suis au courant de certaines situations dans lesquelles des patients ne peuvent pas de se nourrir eux-mêmes et sont « nourris de force » (littéralement, en les gavant). Dans de telles situations, je choisirais, si c’était possible, les nourrir par perfusion comme une alternative. L’indignité d’alimentation de force est grande, et devrait être, si possible, évitée. Ces trois sujets, la vie, le confort, et la dignité, pourraient entrainer certains à prendre soin d’un parent âgé à la maison, et d’autres à pourvoir pour utiliser les soins d’un bon établissement spécialisé.

(11) Le respect ne peut être gagné, ni ne peut-il être demandé. Puisque l’honneur est dû sur la base de la position, et non pas de la performance, nous devrions réaliser que l’honneur n’est pas quelque chose qu’une autre personne puisse nous demander. Un roi peut demander que nous lui obéissions, mais pas que nous l’honorions, au moins au sens propre du terme. Ainsi, un parent ne peut pas vraiment exiger le respect de leurs enfants. Dans les dernières années d’une personne, il y aura une tentation pour un parent d’imposer d’un enfant exactement quelle forme son respect devra prendre, mais je crois que c’est contraire à la nature de l’honneur. L’honneur exigé n’est pas du tout un honneur.

(12) Puisque nous devons honorer toutes personnes, les parents doivent respecter leurs enfants. Beaucoup a été dit et écrit à propos de développer la confiance de soi chez les enfants. Je pense que je diffèrerais avec certaines choses de cet enseignement, basé sur le fait que beaucoup de la confiance de soi est simplement appelée fierté, et le Livre des Proverbes a beaucoup plus à dire à propos du besoin d’humilité chez un enfant que du besoin de confiance en soi (et certainement que du besoin d’amour de soi). Cependant, nous devons traiter nos enfants d’une façon qui ne manifeste non seulement notre propre dignité (1 Timothée 3:4), mais aussi qui réfléchisse la dignité de nos enfants comme étant une création de Dieu, une création pour laquelle Christ mourut. Ainsi, nous devons honorer nos enfants, comme nous devons honorer tous les autres.

(13) Si nous devons honorer tous les hommes, alors nous devons faire nos priorités de ceux que nous devons placer au-dessus des autres. Nous avons déjà vu que nous devons honorer Dieu, les rois, les aînés, les parents, etc. Quand nous devons honorer tous les hommes, et ne pouvons pas le faire équitablement ou en même temps, alors nous devons choisir. Par exemple, en tant que maris nous devons honorer nos épouses, et nous devons honorer nos parents. Je crois que si l’un ou l’autre doit avoir priorité, c’est l’épouse qui devrait être placée au-dessus des parents. Prendre ces décisions de priorité à l’avance est la meilleure des choses, car pour sûr, ces priorités seront mises à l’épreuve.

(14) Honorer les parents est si important, et potentiellement si couteux, que c’est quelque chose que nous devons prévoir de faire à l’avance. Honorer les parents exigera beaucoup plus qu’une carte de vœux. Si honorer les parents implique prendre soin d’eux quand ils deviennent âgés, c’est une question onéreuse, et une pour laquelle nous devons nous préparer à l’avance. Un de mes amis suggéra que ce serait quelque chose que nous devions stipuler dans nos testaments. Supposez, par exemple, que nous mourions avant nos parents. Ce fut le cas avec notre Seigneur et Sa mère, et nous avons déjà vu comment Il prit ses dispositions pour S’occuper d’elle. En plus d’avoir nos enfants dans nos testaments, nous pourrions avoir à nous préparer à la possibilité de mourir avant nos parents. Cela pourrait vouloir dire prendre une assurance supplémentaire pour être assurer que les besoins de nos parents seront rencontrés après notre départ.

Dans certains cas, il pourrait être nécessaire pour des Chrétiens ou peut-être la communauté chrétienne, de fournir des établissements pour personnes âgées, qui s’occuperaient non seulement de leurs besoins physiques spéciaux, mais qui leur fourniraient aussi un environnement de beauté et un sens de dignité. Nous devons éviter comme la peste de pousser nos parents dans une maison lugubre, sombre et morne où ils attendraient simplement pour mourir.

Ce n’est qu’un aperçu, mais j’espère que cela élargit notre vision au-delà de ce que la Sécurité Sociale et les aides médicales pourront se permettre pour aider nos parents dans leurs dernières années. Un commandement présenté aussi vigoureusement, à la fois, dans l’Ancien et le Nouveau Testament ne devrait pas être prit à la légère.


19 The following Scriptures are important to our understanding of honoring parents. I highly recommend that you study these passages carefully: Central Passages for Honoring Parents: Exodus 20:12 (Deut. 5:16); 21:15, 17; Matthew 15:1-9; Mark 7:1-13; Leviticus 19:3; Ephesians 6:1-3; Proverbs 30:11-14; 31:1-9; 1 Timothy 5:1, 3, 8; Isaiah 29:13; Malachi 1:6. Related Passages on Honoring Parents: Genesis 2:24; Matthew 10:32-40; Leviticus 19:32; 20:9; 21:9; Mark 10:28-31; Numbers 22:17, 37; Luke 14:26; Deuteronomy 4:10-12; 6:4-7; 33:8-10; John 5:22-23; 8:48-50; 12:26; Joshua 2:12-13; Romans 1:30; 2:7, 10; 12:10; 13:7; Judges 13:17; 1 Corinthians 12:23-24; 1 Samuel 2:30; 1 Thessalonians 4:4; Proverbs 1:8; 3:9; 4:1-5; 19:26; 20:20; 1 Thessalonians 4:4; 28:7, 24; 1 Timothy 1:17; 5:3, 17; 6:1; Ezekiel 20:30; 2 Timothy 3:2; Hebrews 5:4; 1 Peter 2:17; 3:7; 2 Peter 1:17; Jude 8; Revelation 4:9-11; 5:12-13; 7:12; 21:24-26.

20 In my study of “honor” in the Bible, I discovered the following people (which generally involve a position) are given honor: God, the Father1 Timothy 1:17; Proverbs 3:9; Revelation 4:9-11; 5:12-13; 7:12; 19:1; 21:24, 26; God, the SonJohn 5:22-23; Hebrews 2:7, 9; 2 Peter 1:17. Those in positions of authority over us: Kings—1 Peter 2:17; Higher authorities—Romans 13:7; Elders—1 Timothy 5:17; Masters (by slaves)—1 Timothy 6:1; Those not in a superior status to us—Husbands to honor wives—1 Peter 3:7; 1 Thessalonians 4:4; All men—1 Peter 2:17; One another—Romans 12:10; God will honor us—John 12:26; Romans 2:7, 10.

21 Since honor was required only with respect to those who had a higher status or position in the Old Testament, we may wonder why the change in the New Testament, requiring the Christian to honor all men. The reason why Christians are commanded to honor others who may even have an inferior status in life is due to the fact that the Christian is required to place others above himself:

Be of the same mind toward one another; do not be haughty in mind, but associate with the lowly. Do not be wise in your own estimation (Romans 12:16).

Now we who are strong ought to bear the weaknesses of those without strength and not just please ourselves. Let each of us please his neighbor for his good, to his edification. For even Christ did not please Himself; but as it is written, “For the reproaches of those who reproached Thee fell upon Me” (Romans 15:1-3).

Do nothing from selfishness or empty conceit, but with humility of mind let each of you regard one another as more important than himself; do not merely look out for your own personal interests, but also for the interests of others (Philippians 2:3-4).

Thus, the Christian, unlike the worldling, honors all men, even when their earthly status is lower than our own, because the mind of Christ elevates others above self. For the Christian, then, all others have a status higher than our own interest. On this basis, they deserve to be honored.

22 The following is a summary of what is done to honor another in the Bible: By giving money or material things: Balaam—Numbers 22:17, 37; 24:11; Widows—1 Timothy 5:3; Elders—1 Timothy 5:17; Offerings to the Lord—Proverbs 3:9; Sacrifices (shared with the angel)—Judges 13:17; By our Lord giving glory to God—John 8:48-50; By beautifying and giving greater prominence—1 Corinthians 12:23-24; By giving respect, and obedience—Romans 13:7; Ephesians 6:1-3; 1 Peter 2:13-27; By giving God worship, Revelation 4:9-11; 5:12-13; 7:12; 19:1; 21:24, 26.

23 Commenting on Deuteronomy 21:17, Jordan writes, “There are two words for ‘curse’ in Hebrew. One has as its basic meaning ‘to separate from or banish,’ and is used for the curse in Genesis 3:14. The second, which is used in Exodus 21:17, basically means ‘to make light of, or repudiate.’ As Umberto Cassuto has pointed out, this verb ‘to make light of’ is the opposite of the verb which means ‘to make heavy, honor, or glorify.’ For the Hebrew, to glorify or honor someone was to treat them as weighty, just as American slang in the 1970s and 1980s uses the word ‘heavy’ to refer to important or impressive matters.” James B. Jordan, The Law of the Covenant (Tyler, Texas: Institute for Christian Economics, 1984), p. 105.

24 This public dimension of honor helps to explain a great deal. First, it explains why the worship (honoring) of God requires a public expression of praise and adoration. It also explains why a husband is commanded to honor his wife, but the wife is nowhere commanded to honor her husband (cf. 1 Peter 3:7). The woman is to reverence her husband (Ephesians 5:33; 1 Peter 3:2, 5), because this is a matter of her (private) attitude. She cannot honor him publicly because her role is restricted with regard to public speaking, especially in the church (cf. 1 Corinthians 14:34-35; 1 Timothy 2:12). The husband, on the other hand, is to publicly honor his wife. He is able to honor his wife because of his more public role. He needs to honor his wife because of her more private role.

25 Jordan comments on Deuteronomy 21:18-21: “The fifth commandment orders sons and daughters to honor their parents, and the verb used is the verb ‘to make heavy, to glorify.’ Thus, to make light of, to despise, is the opposite. An example of this is clearly set out in Deuteronomy 21:18-21. …” Notice that it is an older child who is in view, not a little boy; he is old enough to be a drunkard. Second, notice the sin is a settled disposition to rebel, not a one time act of disobedience. Third, notice that the young man has given public witness to his rebellious heart; the parents can remind the judges that they all know he is a drunkard and a glutton. Note, fourth, that the parents do not have the power to deal with this rebel on their own; they have to bring evidence and testimony to the judges. This shows us how the Law was carried out, and what is involved in making light of one’s parents, ridiculing them, and repudiating them.

In 1 Timothy 5:3, 17, to ‘honor’ someone means to give them money, to care for them financially. In line with this understanding, Jesus applies the death penalty for dishonoring parents directly to those who refuse to care for them in their old age. The Law of the Covenant, pp. 105-106.

26 Similar promises are found in Deut. 4:26, 40; 5:16, 33; 6:2; 11:8, 9; 17:20; 22:7; 30:18; 32:47; Job 6:11; Prov. 28:16; Ecc. 8:12-13; Isa. 53:10.

27 Jordan remarks, “Notice that Jesus sets Exodus 21:17 right next to the fifth commandment in binding force. Notice also that ‘cursing’ father and mother is definitely said to include verbally reviling them. Principally, however, this passage shows us that in the practical legal sense, refusing to care for parents in their old age is a capital offense.” Ibid, p. 107.

28 It is interesting that our Lord modified (or perhaps we should better say clarified) Exodus 21:17, rendering the term “cursing” “speak evil of.” Thus, cursing is more than speaking profanities at or about parents. Furthermore, I am inclined to believe that our Lord used the “of” in “speak evil of” in broader terms than we would expect. Our Lord was applying these two texts to the evil practiced by the scribes and Pharisees. To be more exact, the evil spoken by them. The saying of the word “Corban” in a traditional formula forced (or allowed) the child of elderly parents to disregard and disobey God’s command to honor them by providing for them. The evil thus spoken was not something evil said of (or about) the parents, but something evil spoken with respect to the parents. The evil spoken was the statement, “Anything of mine you might have bveen helped by is Corban” (Mark 7:11). Our Lord has thus broadened considerably the application of the Fifth Commandment.

29 As I have thought about it, I am not at all certain that a young child is really capable of honoring his parents. He is capable of obeying them, but not really of grasping the concept of honor. This is precisely why parents are needed—to care for the child until he is mature enough to live independently from them. As a child grows up, the more he should begin to grasp what honoring parents is all about, and the more he should honor his parents.

17. La Controverse du Sabbat dans les Evangiles

Introduction

Il y a peu de choses que j’aime mieux que d’observer un maitre-artisan à son métier. J’adore regarder un footballeur écraser son adversaire, un champion du volant gagner un Grand Prix, un musicien très doué jouer de son instrument ou un artiste arrivant à captiver un instant de la vie. Une de mes grandes joies durant cette semaine fut d’observer l’habileté de notre Seigneur à traiter avec les Ecritures de l’Ancien Testament. Notre étude de « la controverse du sabbat » dans les Evangiles cette semaine nous rendra tous capable de regarder avec ébahissement la facilité avec laquelle notre Seigneur traite le texte de l’Ancien Testament.

Dans notre leçon la semaine dernière, nous avons vu comment le sabbat fut établi en principe dans le deuxième chapitre du Livre de Genèse, quand Dieu se reposa le septième jour, après avoir fini le travail de la création. A cause de cela, Dieu bénit le sabbat et le sanctifia. Ce ne fut pas avant le chapitre 16 d’Exode que le septième jour fut divinement ordonné être le jour de repos du ramassage de la manne. [In chapter 20 of Exodus the Sabbath because the focus of the Fourth Commandment.] Observer ce jour sacré exigeait que les Israélites finissent leur semaine de travail à la fin du sixième jour, pour que le septième jour puisse être un jour où les hommes s’abstiendraient de faire les travaux normaux des six autres jours. Dans le chapitre 31 d’Exode, le fait d’observer le sabbat fut déclaré être un signe de l’alliance mosaïque, avec la peine de mort pour toutes personnes désobéissant ce commandement.

A travers le reste de l’Ancien Testament plus de clarifications furent données en ce qui concerne l’observance de ce commandement. Le repos du sabbat fut plus défini en termes de changements de conditions. Même la terre devait se reposer tous les sept ans. De plus, les applications changèrent, de la cessation des activités normales à la façon par lesquelles les Israélites devrait vénérer Dieu le jour du sabbat. Les prophètes signalaient les abus du sabbat et pressaient les Israélites à l’observer « par l’Esprit et en vérité ». La nation fut avertie que continuer à négliger sa sainteté résulterait par le jugement tombant sur la terre et le peuple envoyé en captivité.

Nous avons vu à travers l’Ancien Testament une clarification continuelle et une expansion du commandement du sabbat. Durant les 400 « années silencieuses », entre les deux Testaments, beaucoup d’attention fut placée sur l’interprétation de la Loi (en général) et du sabbat (en particulier). Les détails par lesquels les auteurs inspirés sont passés ne sont rien en comparaison des embellissements performés au commandement du sabbat par les érudits juifs et les chefs religieux, les scribes et les pharisiens. Nous serions incorrects de conclure que tous ces efforts pour clarifier la Loi n’ont aucun sens et sont stupides. Bien que la méthode d’interprétation soit fausse, sans parler de la conclusion à laquelle ils sont arrivés, il y a beaucoup de motivation pour examiner l’obligation d’un individu israélite au Quatrième Commandement. Durant la période Maccabéenne (à peu près un siècle avant la venue du Christ) un millier de Juifs ont été assassiné parce qu’ils furent attaqués le jour du sabbat et ne voulaient pas désobéir le commandement en se défendant. Pas étonnant alors, que les érudits juifs cherchèrent à le clarifier.

Une grande partie du corps enseignant, concernant l’interprétation du sabbat, commença donc à émerger avant et après la venue du Christ. Ces interprétations furent en premier préservées et passées en traditions orales puis plus tard mises à l’écrit. Pendant le troisième siècle A.D. une compilation écrite des traditions orales des scribes fut complétée, appelée Mishna. Elle contient 63 rédactions sur des sujets variés de la Loi, à peu près 800 pages en Anglais.250 Plus tard le Judaïsme se donna la tâche d’interpréter ces interprétations. Ces commentaires sur le Mishna sont appelés Talmuds. « Pour le Talmud de Jérusalem, il y a 12 volumes imprimés ; et pour le Talmud de Babylone, il y a 60 volumes imprimés. »251

La Loi dit clairement que le jour du sabbat doit être gardé saint, et qu’aucun travail ne doit être fait. C’est un grand principe. Mais ces légalistes avait une passion pour les définitions. Alors ils demandèrent : Qu’est ce qu’est le travail ? Toutes sortes de choses furent classifiées comme travail. Par exemple, porter un fardeau le jour du sabbat était travailler. Mais ensuite un fardeau devait être défini. Alors la loi des scribes disait qu’un fardeau était de la « nourriture égale au poids d’une figue sechée, assez de vin pour mélanger dans un gobelet, assez de lait pour une gorgée, assez de miel pour mettre sur une blessure, assez d’huile pour oindre un petit membre, assez d’eau pour humecter un baume d’œil, assez de papier sur lequel une notice pouvait être écrite, assez d’encre pour écrire deux lettres de l’alphabet, assez de roseau pour créer un crayon » - etc., etc., etc.… Alors ils passèrent des heures sans fins se disputant si un homme pouvait ou ne pouvait pas déplacer une lampe d’un endroit à un autre le jour du sabbat, si un tailleur commettait un péché s’il sortait de la maison avec une épingle dans sa poche, si une femme pouvait mettre une broche ou une perruque, même si un homme pouvait sortir le jour du sabbat avec ses dentures ou une jambe/un bras artificiel, si un homme pouvait porter son enfant le jour du sabbat. Ces choses pour eux étaient tout ce qui était important dans la religion. Leur religion était un légalisme de règles insignifiantes.252

Nous pouvons difficilement être surpris de voir une collision de plein fouet entre les scribes, les pharisiens et notre Seigneur sur le sujet du sabbat. Les écrivains de l’Evangile enregistrent de nombreuses occasions quand les chefs religieux juifs confrontèrent Jésus à propos de l’interprétation du sabbat. Presque toujours cela résultait en un incident dans lequel notre Seigneur « viola le jour du sabbat » selon l’enseignement et les interprétations légalistes des scribes et des pharisiens. De tels incidents nous aident dans notre étude du sabbat, car ils nous permettent de voir des occasions dans lesquelles la Bible est mal interprétée, ainsi que l’interprétation correcte du sabbat donnée par notre Seigneur. Apprenons des erreurs des chefs religieux juifs, et spécialement de l’interprétation divine du sabbat par notre Seigneur.

Notre méthode dans ce message sera de considérer quelques-uns des « textes clés du jour du sabbat » dans les Evangiles, et d’essayer d’apprendre comment l’interprétation légaliste des scribes et des pharisiens était erronée. De plus nous comparerons et arbitrerons la fausse interprétation avec l’interprétation correcte de notre Seigneur. Puis, à la fin de la leçon, nous essaierons de résumer ce qu’Il enseigna sur le jour du sabbat, et chercherons à découvrir quelques principes pertinents qui sont à nos vies chrétiennes. Dans la prochaine (et dernière) leçon sur le jour du sabbat, nous verrons comment les apôtres ont interprété le sabbat et comment l’église du Nouveau Testament a cherché à l’appliquer à la nouvelle exemption. Mais pour maintenant, tournons-nous vers les Evangiles du Nouveau Testament pour voir comment la vue du sabbat de notre Seigneur différait de celle des chefs religieux de Son temps.

Matthieu 12:1-14

Une action semblant innocente de la part des disciples de notre Seigneur précipita un incident dans lequel les pharisiens défièrent le Seigneur Jésus de défendre ou de dénoncer Ses disciples :

« A cette époque, un jour de sabbat, Jésus traversait des champs de blé. Comme ses disciples avaient faim, ils se mirent à cueillir des épis pour en manger les grains.

  Quand les pharisiens virent cela, ils dirent à Jésus:
   ---Regarde tes disciples: ils font ce qui est interdit le jour du sabbat! » (Matthieu 12:1-2)

Commençons par essayer de comprendre le contexte, pour gagner une vue d’ensemble du passage. Ces versets décrivent deux incidents séparés : (1) la protestation des pharisiens que les disciples de Jésus avaient enfreint le jour du sabbat en cueillant des grains et en les mangeant quand ils marchaient dans les champs ; et (2) la question posée par les chefs de la synagogue,253 sachant que Jésus allait guérir un homme qui avait une main paralysée. Le Sauveur fit face aux objections des Juifs dans le premier cas en citant deux incidents dans l’Ancien Testament où des gens furent exonérés pour enfreindre le sabbat : David, quand il prit le pain consacré et l’avait partagé avec ses hommes, et les prêtres de l’Ancien Testament, qui enfreignaient fréquemment le jour du sabbat en travaillant à leur prêtrise du jour.

Inébranlablé par le défi des pharisiens, notre Seigneur prit Ses adversaires totalement par surprise en faisant allusion à un texte de l’Ancien Testament qui était remarquablement comparable à cette situation :

« Il leur répondit:
   ---N'avez-vous donc pas lu ce qu'a fait David lorsque lui et ses compagnons avaient faim?

   Il est entré dans le sanctuaire de Dieu et il a mangé avec eux les pains exposés devant Dieu. Or, ni lui ni ses hommes n'avaient le droit d'en manger, ils étaient réservés uniquement aux prêtres. » (Matt. 12:3-4)

Avant de regarder à la reponse de notre Seigneur, faisons plusieurs observations importantes à propos de ce qui arrive ici, qui est essentiel, pour une exacte interprétation de ce texte.

(1) Notre Seigneur ne fut pas accusé de faire du mal ici. La question ici est la « récolte » et le « battage » de grains par les disciples de notre Seigneur. Jésus a été défié de, soit condamner les actions de Ses disciples ou de les approuver, ainsi opposant l’autorité et l’interprétation des pharisiens.

(2) Bien que la Torah (la Loi de Moïse) nulle part ne condamne une telle action, la Halakhah (La collection juive d’interprétations) le condamnait.

(3) Etonnamment, Jésus accorda la supposition que les actions de Ses disciples étaient « du travail » et donc une désobéissance au sabbat.

Ces trois faits fournissent le Seigneur avec une occasion en or d’éviter la question du sabbat, et de se concentrer uniquement sur la question technique qu’elle impliquait. Souvent, Jésus évitait de « créer une scène », que cela soit performer publiquement un miracle ou inciter prématurément une dispute entre Lui et Ses adversaires. Ici, Jésus aurait pu envoyer Ses critiques à Ses disciples, puisqu’Il n’avait ni cueilli de grains Lui-même, ni ne les avait-il mangés. Il aurait pu souligner le fait que la Torah nulle part n’appelle un effort si minimal, travail, et que ce n’était que la conclusion erronée de quelques érudits malavisés, de chicaneurs. Au lieu de ça, Jésus choisit de laisser ces questions techniques sans réponses directes. Il voulait discuter les interprétations du sabbat et de Ses activités qui auraient pu être interprétées comme étant des désobéissances au Quatrième Commandement. Voilà le sujet que Jésus voulait discuter et Il éluda chaque sujet qui tournait autour du pot pour arriver au cœur du problème.

Gardant ces choses à l’esprit, remarquez comment notre Seigneur, très adroitement, répondit au défit des pharisiens. Sachant très bien qu’Il ne changerait pas leur point de vue à propos des actions des disciples, considérées comme travail, Jésus permit à l’allégation de la désobéissance du sabbat d’être incontestée (bien que c’était faux). Notre Seigneur tourna alors l’attention de Ses critiques vers un évènement de l’Ancien Testament qui était très similaire à Sa propre situation. Il leurs rappela du temps où David fuyait Saul, accompagné par quelques hommes, et quand lui et sa troupe affamée mangèrent le pain consacré du prêtre Ahimélek (1 Samuel 21:1-9). Remarquez les dénominateurs communs aux deux incidents, qui font du cas de l’Ancien Testament un précédent pour l’action de notre Seigneur, ainsi que Ses disciples.

(1) David et le Seigneur avaient tous les deux des adeptes, qui participaient à leur « désobéissance du sabbat ».254

(2) La nourriture fut mangée pour alléger la faim. La faim poussa les disciples de Jésus à cueillir les grains, tout comme il fut nécessaire pour David et ses hommes de manger le pain consacré.

(3) Quelque chose qui était sanctifié, réservé pour un usage spécial, fut profané en étant utilisé pour une chose ordinaire. Dans le cas de David, le pain consacré, réservé à l’usage unique des prêtres fut mangé. Les disciples du Seigneur profanèrent aussi le sabbat (qui était sanctifié) en cueillant des grains, ce qui était un travail ordinaire.

(4) Il y avait des raisons qui justifiaient les actions qui normalement auraient été considérées désobéissance à la Loi.

Nous pouvons voir que les faits dans ces deux situations sont assez similaires pour que l’explication des actions de David (et bien sûr, ses hommes) puisse innocenter les disciples de notre Seigneur de l’accusation d’avoir enfreint la Loi. Regardons avec beaucoup d’attention l’argument que notre Seigneur met sur le tapis ici, car c’est un coup de maître.

Premièrement, notre Seigneur assume que les actions de David et de ses hommes sont acceptables au judaïsme de Ses jours,255 et ainsi à Ses adversaires. Personne ne voulait accuser David de méfaits ici. Deuxièmement, si c’était comme ça, alors les pharisiens faisaient des exceptions à la Loi. Troisièmement, si désobéir à la Loi est acceptable dans certains cas, cela devait être à cause d’une raison ou d’une considération plus haute. Alors, quelles sont les raisons pour lesquelles David pouvait être acquitté, et pour lesquelles notre Seigneur et Ses disciples pouvaient l’être aussi ?

1 Samuel 21, David n’avait pas spécifiquement demandé du pain consacré, c’était juste ce qu’il y avait sous la main. Ahimélek avait donné volontairement ce pain tant que ses hommes n’avaient pas été profanés. Je crois qu’il y avait trois raisons pour lesquelles Ahimélek donna ce pain sans aucune réservation : (1) Ahimélek ne trouvait pas que la Loi était rigide au point de refuser les besoins d’hommes dans de telles circonstances. (2) Il croyait que David venait de la part du roi. (3) Il croyait que David avait été envoyé en mission importante par le roi. Ces considérations conduisirent le prêtre à conclure que la prohibition de la Loi pouvait être mise de coté dans le cas de David et de ses hommes. Remarquez bien qu’Ahimélek n’ait pas rejeté son obligation de préserver la sainteté du pain. Il insista à ce que les hommes de David soient purs. On peut assumer que si cette condition n’avait pas été satisfaite, le pain n’aurait pas été donné à ces hommes. Le pain consacré ne fut pas profané dans le processus.

Ahimélek avait de bonnes raisons pour donner du pain à David et à ses hommes. Néanmoins, celles-ci n’étaient probablement pas les mêmes raisons que celles que les érudits et enseignants juifs avaient pour justifier cet acte de David. Mon avis est qu’ils se concentraient sur qui David était. Puisque David était l’élu de Dieu, le prochain roi d’Israël, c’était OK pour lui et ses hommes de manger le pain consacré et ainsi sauver leurs vies. Leur devise devait être, « mieux vaut être nourrit que mort ». Les hommes de David pouvaient manger le pain consacré à cause de qui ils suivaient. Les implications pour les adeptes de Jésus n’auraient pas dues leur échapper. Luc, dans son récit du même évènement, ajouta cette déclaration de notre Seigneur, qui souligne l’argument :

« ---Le Fils de l'homme est maître du sabbat. » (Luc 6:5)0

Si, pour le bien de David (et donc d’Israël), la Loi pouvait être temporairement et techniquement transgressée, combien de plus pour le bien de Dieu ?

Celles-ci sont toutes de bonnes raisons, et pouvaient très bien être impliquées dans les paroles de notre Seigneur aux pharisiens. Cependant, je pense qu’il y avait une simple raison pour laquelle notre Seigneur chercha pour accentuer plus que tout autre chose – David et ses hommes auraient dû être nourris avec le pain sacré parce qu’ils avaient faim et il n’y avait que ça à manger. Le facteur « faim » fut clairement exprimé par notre Seigneur (Matt. 12:1,3). Certaines choses étaient sanctifiées, réservées par Dieu, pour apprendre la sanctification aux Israélites, pas pour les priver ou les faire souffrir. Ainsi, quand observer la Loi mit la vie de David ou de ses hommes en danger, la practice de la Loi pouvait être modifiée (pas ignorée complètement) pour satisfaire les besoins des hommes.

Marc accentue cela dans son récit du même incident quand il note cette déclaration de notre Seigneur :

« ---Le sabbat a été fait pour l'homme, et non pas l'homme pour le sabbat. » (Marc 2:27)

Si le sabbat était fait pour le bénéfice des hommes et non pas l’homme pour le bénéfice du sabbat, alors quand une practice particulière du sabbat posait un problème aux hommes, elle pouvait légitimement, dans des cas exceptionnels être mise de coté.1 C’est admirable comment Jésus tourna les table sur Ses adversaires. Ce n’était pas Lui qui n’était pas biblique, c’étaient les pharisiens qui ne marchaient pas au pas des Ecritures.

Si les pharisiens pensaient qu’ils avaient l’avantage sur Jésus sur la question des actions de Ses disciples dans les champs, ils avaient tout faux. Après le premier argument dans les versets 3 et 4, les pharisiens devaient avoir le vertige, mais au lieu de s’arrêter là, supposant qu’Il n’avait qu’un texte supportant Son opinion, Jésus les choqua une deuxième fois, fournissant un autre précédent des Ecritures de l’Ancien Testament pour Ses actions dans les versets 5-8 :

« Ou bien, n'avez-vous pas lu dans la Loi que, le jour du sabbat, les prêtres qui travaillent dans le Temple violent la loi sur le sabbat, sans pour cela se rendre coupables d'aucune faute?

   Or, je vous le dis: il y a ici plus que le Temple.

   Ah! si vous aviez compris le sens de cette parole: Je désire que vous fassiez preuve d'amour envers les autres plutôt que vous m'offriez des sacrifices, vous n'auriez pas condamné ces innocents.

   Car le Fils de l'homme est maître du sabbat. » (Matt. 12:5-8)

Non seulement David fut innocenté par les Ecritures et par les pharisiens pour participer à la consommation du pain consacré parmi ses adeptes, les prêtres qui travaillaient dans le temple pendant le jour du sabbat furent aussi innocentés de « transgresser la Loi du sabbat ». L’argument du verset 5 est méticuleux. Ce n’est pas la grandeur des prêtres qui justifiait leur transgression du Quatrième Commandement - c’était la grandeur du temple, la grandeur de l’intérêt du travail dans lequel ils faisaient. Aucun Juif n’avait besoin d’être convaincu de la grandeur du temple, et ainsi le service du temple était une justification déjà acceptée pour les prêtres travaillant le jour du sabbat.

Ces deux cas que notre Seigneur cita auraient pu être utilisés comme précédents pour Ses propres actions et attitudes envers le sabbat, mais Il n’était pas satisfait de laisser tomber le sujet. Jésus n’était pas le simple égal de David et des prêtres, pour être inclut dans le précédent qu’ils avaient cité. Il est leur supérieur, leur Souverain. Ainsi, dans les derniers mots de l’argument, le Seigneur Jésus utilise cette occasion pour déclarer Sa divinité, qui non seulement Lui permet de techniquement transgresser le sabbat, elle Lui donne la liberté de faire comme Il veut.

Aussi grand que le temple devait être pour les pharisiens, notre Seigneur déclara être « plus grand que le temple » (v. 6). En déclarant être aussi « le maître du sabbat » Il déclare aussi être plus grand que David ou n’importe quel homme. Pourquoi Jésus avait-il le droit de faire ce qu’Il avait fait ? Parce que Lui qui est Dieu peut faire ce qu’IL veut. Si Dieu établit le sabbat, et l’homme était ordonné de l’imiter en se reposant le septième jour, alors Jésus, Dieu, peut le négliger, peut travailler durant le sabbat s’Il veut, et ordonner aux autres de faire de même. Dieu peut déclarer le sabbat et Il peut aussi ne pas l’observer.

Le verset 7 frappe au cœur du problème de Ses adversaires : ils se sont concentrés sur l’aspect méchanique, rituel du sabbat, and en faisant ça, ils ont loupé son essence qui est la pitié et la miséricorde. Ils se sont attardés longtemps sur la lettre de la Loi, mais ils ont manqué l’esprit.

Quand Jésus cite les paroles du prophète Osée,

« Car je prends plaisir à l'amour bien plus qu'aux sacrifices» (Osée 6:6)2 

Il brandit une épée à double tranchant. Premièrement, il insiste sur le principe absolu de la pitié. Pour David et ses hommes d’avoir mangé le pain consacré aurait pu être une violation technique de la Loi, mais c’était un acte de miséricorde, respectant ainsi l’esprit de la Loi. Le même peut être dit pour les actions des disciples mangeant les grains le jour du sabbat. Deuxièmement, le contexte de cette citation sert de reproche voilé aux pharisiens, car dans Osée le légalisme est condamné, et cette condamnation est souvent dirigée contre les chefs de la nation Israël (Osée 5:1-2 ; 6:9).

La Guérison de la Main Paralysée (Matthieu 12:9-14)

« En partant de là, Jésus se rendit dans l'une de leurs synagogues.

   Il y avait là un homme paralysé d'une main.
   Les pharisiens demandèrent à Jésus:
   ---A-t-on le droit de guérir quelqu'un le jour du sabbat?
   Ils voulaient ainsi pouvoir l'accuser.

   Mais il leur répondit:
   ---Supposez que l'un de vous n'ait qu'une seule brebis et qu'un jour de sabbat, elle tombe dans un trou profond. Ne la tirera-t-il pas pour l'en sortir?

   Eh bien, un homme a beaucoup plus de valeur qu'une brebis! Il est donc permis de faire du bien le jour du sabbat.

   Alors il dit à l'homme:
   ---Etends la main!
   Il la tendit et elle redevint saine, comme l'autre.

   Les pharisiens sortirent de la synagogue et se concertèrent sur les moyens de faire mourir Jésus. » (Matthieu 12:9-14)

La situation est très différente là. Ce ne sont pas les actions des disciples du Seigneur qui sont en question, mais la guérison anticipée de l’homme avec la main paralysée. La cruauté des adversaires de notre Seigneur est clairement démontrée dans ce texte. Jésus quitta le débat précédent relatif au sabbat et, le jour du sabbat, entra dans une synagogue, apparemment celle que Ses adversaires de la dernière rencontre fréquentaient. Cela est signalé par l’appellation « leurs synagogues » dans le verset 9.

Bien qu’on ne nous dise pas tous les détails, il semble relativement clair que Jésus vit l’homme en entrant la synagogue. Cet homme, s’il savait qui Jésus était, Lui aurait demandé de le guérir. Jésus a dû s’arrêter à la requête de l’homme et les pharisiens savaient qu’une guérison allait arriver. Ils sautèrent sur cette opportunité pour poser une question sur la légitimité de guérir le jour du sabbat. Ils firent ça, sachant que Jésus devrait prendre une décision sur le sabbat et devrait performer la guérison, violant ainsi délibérément la Loi comme ils l’interprétaient. Jésus allait, à leur avis, se trouver en difficulté.

La seule difficulté était celle dans laquelle les adversaires de notre Seigneur allaient se trouver eux-mêmes quand Son argument serait fini. Jésus prit ici un chemin totalement différent en défendant Ses actions. Il répondit à leur question avec une des Siennes. Ici, Il ne s’est pas concentré sur Lui-même, ni sur les Ecritures de l’Ancien Testament, mais sur Ses adversaires et sur son ami malade à coté de Lui. Il exposa leur hypocrisie en comparant ce qu’ils justifiaient en eux-mêmes avec ce qu’ils condamnaient en Jésus.

Jésus voulait démontrer l'absurdité flagrante des pharisiens en montrant leur double standard en interprétant et appliquant la Loi : un standard pour eux-mêmes ; un autre quand ils Le jugeaient. Quand il en vint à un accident mettant en danger un de leurs propres animaux, ils n’avaient aucun scrupule avec le « travail » (changeant ainsi leur interprétation de la Loi du sabbat) pour le secourir (v. 11). S’ils estimaient autant leur cheptel qu’ils prendraient de transgresser le sabbat, ce pourrait-il que Jésus ait eu tort en plaçant une plus grande valeur sur un homme malade en le guérissant le jour du sabbat ?

Le Commandement du sabbat ne devait pas être mal interpréter pour dépriver quelqu’un de son aptitude de faire du bien à quelqu’un qui en aurait besoin. La miséricorde en laquelle le Seigneur prenait plaisir en principe (Osée 6:6), était la pitié qui devait être montrée en particulier le jour du sabbat – et était, quand Jésus ordonna que l’homme étende sa main, afin d’être guérie (v. 13). Bien que de bons hommes se seraient réjouis (il y en avait surement), les adversaires de notre Seigneur s’en allèrent, se concertèrent sur les moyens de se débarrasser de Lui (v. 14). Ainsi, la Loi, si elle est donnée pour le bien de l’homme, ne nous ordonne pas de faire du mal en négligeant de faire du bien à ceux qui sont dans le besoin.

Jean 5:1-18

« Or, dans cette ville, près de la Porte des Brebis, se trouvait une piscine entourée de cinq galeries couvertes, appelée en hébreu Béthesda…

…Il y avait là un homme malade depuis trente-huit ans.

   Jésus le vit couché; quand il sut qu'il était là depuis si longtemps, il lui demanda:
   ---Veux-tu être guéri?

   ---Maître, répondit le malade, je n'ai personne pour me plonger dans la piscine quand l'eau commence à bouillonner. Le temps que je me traîne là-bas, un autre y arrive avant moi.

   ---Eh bien, lui dit Jésus, lève-toi, prends ta natte et marche.

   A l'instant même l'homme fut guéri. Il prit sa natte et se mit à marcher.
   Mais cela se passait un jour de sabbat.

   Les responsables des Juifs interpellèrent donc l'homme qui venait d'être guéri:
   ---C'est le sabbat! Tu n'as pas le droit de porter cette natte.

   ---Mais, répliqua-t-il, celui qui m'a guéri m'a dit: «Prends ta natte et marche.»

   ---Et qui t'a dit cela? lui demandèrent-ils.

Mais l'homme qui avait été guéri ignorait qui c'était, car Jésus avait disparu dans la foule qui se pressait en cet endroit.

  Peu de temps après, Jésus le rencontra dans la cour du *Temple.
   ---Te voilà guéri, lui dit-il. Mais veille à ne plus pécher, pour qu'il ne t'arrive rien de pire.

  Et l'homme alla annoncer aux chefs des Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri.

  Les chefs des Juifs se mirent donc à accuser Jésus parce qu'il avait fait cela le jour du sabbat.

  Jésus leur répondit:
   ---Mon Père est à l'œuvre jusqu'à présent, et moi aussi je suis à l'œuvre.

    Cette remarque fut pour eux une raison de plus pour chercher à le faire mourir car, non content de violer la loi sur le sabbat, il appelait encore Dieu son propre Père et se faisait ainsi l'égal de Dieu. » (Jean 5:2, 5-18)

Le temps me manque pour faire une étude approfondie de ce texte, mais nous concentrerons notre attention sur les grandes lignes du passage reliées à la controverse du sabbat. Notre Seigneur n’a pas seulement ordonné l’homme de se lever (donc, être guéri), mais aussi de porter sa natte, son lit (désobéissant donc techniquement la Loi du sabbat interprétée par les Juifs). En premier, les Juifs défièrent l’homme guéri pour la transgression du sabbat. L’homme fut inébranlable, croyant que quelqu’un ayant le pouvoir de le guérir avait aussi l’autorité de lui dire de porter son lit. Jésus s’était silencieusement fondu dans la foule, pour que l’homme ne découvre pas Son nom.

Plus tard, Jésus trouva l’homme, lui conseillant vivement de ne plus pécher, de peur que plus de malheur lui arrive. Ce fut à ce moment que l’homme apprit que le nom de son guérisseur était Jésus, et donc le répéta aux Juifs. Cela tourna la furie des Juifs vers le Seigneur Jésus, Le persécutant pour Sa transgression du sabbat. La réponse en une phrase de notre Seigneur est une des déclarations les plus profondes des Evangiles :

« Mon Père est à l'œuvre jusqu'à présent, et moi aussi je suis à l'œuvre » (Jean 5:17)

Cette remarque audacieuse indique un changement important dans le traitement de Dieu avec Israël, un changement si dramatique que cela exigeait une réponse qui semble être une violation de la Loi de l’Ancien Testament, particulièrement le Quatrième Commandement. Considérons la nature de ce changement.

(1) Jésus dit que le Père ne se reposait plus, mais était au travail, même le jour du sabbat. Le sabbat repos de Dieu, décrit dans Genèse 2:1-3, était le résultat de ce qu’Il avait fini le travail de la création. Le travail que Dieu entreprenait maintenant en la venue du Christ était le travail de rédemption. Il y a donc un changement de programme, de celui de la création (finie) à celui de la rédemption (en cours). Si Jésus avait raison (et Il avait raison pour sûr), Dieu était aussi en violation du sabbat, vu selon l’ancien standard du Quatrième Commandement interprété par les Juifs. Les hommes de David ont pu désobéir à la Loi en mangeant le pain consacré parce que leur chef l’avait mangé. Les adeptes de Jésus ont pu cueillir les grains le jour du sabbat, si c’était OK pour leur chef de le faire. Et maintenant, Jésus Lui-même peut violer le sabbat parce que Dieu, le Père, le faisait.

(2) Observer le sabbat était un signe de l’alliance mosaïque, mais ce signe devait être mis de coté, avec l’alliance, due à la nouvelle alliance que Christ instituerait par Son travail rédemptif sur la croix.

(3) Bien que l’obéissance à Dieu fut manifestée auparavant en imitant Dieu en arrêtant de travailler, maintenant l’obéissance à Dieu exigeait l’imitation de Dieu en travaillant. Puisque Dieu était au travail jusqu'à ce moment et incluant cet instant (qui était pendant le sabbat), imiter Dieu exigeait aussi travailler durant le jour du sabbat.

(4) Ici, Jésus non seulement s’identifia à Dieu, Il s’identifia Lui-même comme étant Dieu. C’est évident par la réaction des Juifs aux paroles de Jésus :

« Cette remarque fut pour eux une raison de plus pour chercher à le faire mourir car, non content de violer la loi sur le sabbat, il appelait encore Dieu son propre Père et se faisait ainsi l'égal de Dieu. » (Jean 5:18)

Jean 7:21-24

Jésus leur répondit,

« Jésus reprit la parole et leur dit:
   ---Il a suffi que je fasse une œuvre pour que vous soyez tous dans l'étonnement.

   Réfléchissez: Moïse vous a donné l'ordre de pratiquer la circoncision, rite qui ne vient d'ailleurs pas de Moïse, mais des patriarches. Or, cela ne vous dérange pas de circoncire quelqu'un le jour du sabbat.

   Eh bien, si on circoncit un garçon le jour du sabbat pour respecter la Loi de Moïse, pourquoi donc vous indignez-vous contre moi parce que j'ai entièrement guéri un homme le jour du sabbat?

   Cessez donc de juger selon les apparences, et apprenez à porter des jugements conformes à ce qui est juste. » (Jean 7:21-24)

Le débat qui commença dans le chapitre 5 de Jean ne fut pas résolu et l’accusation de « la transgression du sabbat » contre le Seigneur Jésus continua dans le chapitre 7. Les versets 21 et 23 du chapitre 7 font allusion à la guérison de l’homme à la piscine Bethesda. Jésus donne une autre réponse dans les versets 22 et 23 qui fournit un autre argument pour Sa défense concernant l’accusation de violer le sabbat à cause de la guérison de cet homme.

Quand observer le sabbat est pratiqué selon l’interprétation des pharisiens, il y avait encore un autre groupe de transgresseurs du sabbat qu’ils devaient considérer : ces parents qui avaient circoncisé leurs fils pendant le jour du sabbath. Du point de vue légaliste des pharisiens, il était possible pour deux commandements de Dieu d’entrer en conflit. La Loi de Moïse exigeait qu’un nouveau fils soit circoncit le 8ème jour (Lév. 12:3). S’il arrivait que ce jour tombe le jour du sabbat, les Juifs qui condamnaient Jésus pour guérir, circoncisaient leurs fils ce même jour et sans se sentir coupables. Les accusateurs de notre Seigneur furent une fois de plus prouvés être hypocrite et superficiels dans leur concept de la vraie obéissance.

A la surface, le fait de circoncire un fils le jour du sabbat était une infraction de la lettre de la Loi du sabbat. En réalité, cironcire le jour du sabbat était observer le sabbat en termes de l’esprit de la Loi. Les jugements justes doivent regarder plus profondément au lieu de juste l’apparence d’une action. Les pharisiens étaient hypocrites, car ils jugeaient Jésus selon un standard différent que celui par lequel ils jugeaient leurs propres actions.

Conclusion

Le commentaire de notre Seigneur sur le Quatrième Commandement est de grande importance et est pertinent pour les Chrétiens contemporains. Explorons quelques-unes des implications de Son enseignement sur le sabbat en concluant cette leçon.

La première leçon que nous devrions apprendre de la controverse du sabbat dans les Evangiles est que la question centrale et fondamentale soulignant la controverse n’est pas l’interprétation de Jésus, mais l’identité de Jésus. Les Juifs cherchaient à tuer Jésus comme résultat de leur défense. La raison n’était pas parce que ceux qui l’opposaient étaient déshonorés, mais parce que la controverse du sabbat était une autre preuve que Jésus était Dieu incarné.

Quand vous lisez attentivement les Evangiles, vous découvrez qu’au début de Son ministère Jésus performait des miracles le jour du sabbat, mais qu’ils n’étaient pas contestés.3 Quelle fut la cause du changement ? Qu’est-ce qui rendait la « violation du sabbat » un sujet tellement chaud ? La réponse est celle-ci : Jésus avait clairement déclaré être Dieu incarné. La controverse du sabbat était donc un essai de prouver que Jésus enfreignait la Loi, prouvant ainsi qu’un tel « pécheur » ne pouvait pas être Dieu :

« Là-dessus, quelques pharisiens déclarèrent:
   ---Cet individu ne peut pas venir de Dieu, puisqu'il ne respecte pas le sabbat.
   Pourtant d'autres objectaient:
   ---Comment un homme pécheur aurait-il le pouvoir d'accomplir de tels signes miraculeux?
   Ils étaient donc divisés. » (Jean 9:16)

L’Evangile selon St Marc illustre la série d’évènements qui conduisit à la controverse du sabbat. Dans 1:21-28, Jésus exorcisa l’esprit mauvais d’un homme dans une synagogue in Capernaüm le jour du sabbat, et pourtant il n’y eut pas d’objections, seulement des louanges. Dans le chapitre 2, Jésus en premier pardonna les péchés du paralysé qui avait été descendu du toit de la maison quand Jésus prêchait. Les scribes raisonnaient que seul Dieu pouvait pardonner les péchés, et donc que Jésus déclarait être Dieu. Ainsi, dans les derniers versets du chapitre 2, la controverse du sabbat commença. La question du sabbat n’était qu’un symptôme, un essai de prouver que Jésus était un pécheur, et non pas le fils de Dieu. Ce débat, tout comme tant d’autres débats dans l’histoire de l’église, n’était pas une recherche de la vérité mais un essai de l’écraser.

Jésus déclarant qu’Il était le Fils de Dieu était le cœur de la question du sabbat. Jésus pouvait travailler le jour du sabbat parce qu’Il était le Fils de Dieu (Jean 5:16-17), quelqu’Un de plus grand que le temple (Matt. 12:6), et plus grand que David – le Seigneur du sabbat (Matt. 12:8). Puisque Dieu le Père était le Créateur du sabbat, Jésus, comme Dieu, pouvait non seulement le transgresser, Il pouvait le dissoudre complètement. Comme Dieu, Jésus pouvait travailler le jour du sabbat, et plus que ça, Il pouvait offrir le vrai repos aux hommes, un repos bien plus supérieur au repos de l’Ancien Testament, et surement bien meilleur que tout repos que les pharisiens pouvaient offrir. Ce n’est pas par accident que ces versets précèdent immédiatement le grand débat du sabbat dans l’Evangile selon St. Matthieu :

« Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d'un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos.

   Prenez mon joug sur vous et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes.

   Oui, mon joug est facile à porter et la charge que je vous impose est légère. » (Matt. 11:28-30)

Il n’y a qu’un seul vrai repos, mes amis, et c’est le repos que Jésus Christ donne, le repos du pardon des péchés, le repos d’arrêter de chercher à nous efforcer à être saint, et d’être reconnu saint en Lui. Je prie que ce repos soit le vôtre.

Deuxièmement, nous apprenons que la différence fondamentale entre l’interprétation de Jésus et celle des pharisiens était la différence entre les préceptes des Ecritures et les principes des Ecritures. Si nous devons comprendre la différence entre un précepte et un principe, nous devons d’abord définir chacun de ces termes, puis différencier entre eux.

UN PRECEPTE EST UNE REGLE SPECIFIQUE, PRESCRIRE UNE CERTAINE ACTION DANS UNE CERTAINE CIRCONSTANCE.

UN PRINCIPE EST UNE DIRECTIVE GENERALE, QUI A POUR INTENTION DE RESULTER EN ACTIONS DIFFERENTES DANS DES CIRCONSTANCES VARIEES.

Un exemple d’un précepte est : « Tu ne peux pas aller au magasin avec Sally aujourd’hui ». Un principe serait : « Je n’aime pas que tu vois Sally, alors ne sors pas avec elle ». Dans le précepte, une action spécifique est interdite. Dans le principe, une série générale d’actions est prescrite.

Nos enfants adorent les règles, pas parce qu’elles sont restrictives, mais à cause de la facilité avec laquelle nous pouvons les briser. Dans le cas du précepte, « Tu ne peux pas aller au magasin avec Sally aujourd’hui », nos enfants peuvent aller voir Sally, tant qu’ils n’aillent pas au magasin. Ils peuvent même aller au magasin, tant que ce n’est pas aujourd’hui. Des préceptes directent spécifiquement nos actions. Les principes dirigent notre conduite en général.

La différence entre les pharisiens et Jésus était la différence entre voir l’Ancien Testament seulement comme des préceptes et le comprendre comme des principes d’enseignement qui guident la vie des hommes dans l’application de ses préceptes, et quand il n’y a pas de préceptes qui s’appliquent à une situation difficile particulière. Pour les pharisiens, l’essence du Quatrième Commandement était ce précepte : Vous ne devrez pas travailler. Pour le Seigneur Jésus, l’essence de ce commandement était ce principe : Pense à observer le jour du sabbat et fais-en un jour consacré à l'Eternel. Quelqu’un pourrait arrêter de travailler le jour du sabbat (comme les pharisiens le faisaient) sans le consacrer à l’Eternel. Au contraire, Jésus (et les autres, comme les prêtres du temple) pouvait observer le sabbat et le consacrer à l’Eternel en travaillant. Les pharisiens étaient si dévoués au précepte de pas travailler qu’ils négligeaient – en fait violaient – le principe de garder le sabbat sacré.

Le Sermon sur la Montagne nous fournit avec un autre exemple de comment la méthode d’interprétation des Ecritures de l’Ancien Testament de notre Seigneur diffère de celle des scribes et des pharisiens. La méthode pharisaïque d’interpréter les commandements de l’Ancien Testament les regardait seulement comme des préceptes, des règles particulières pour des situations particulières. Où l’Ancien Testament était général, ils ajoutaient des détails, des volumes de commentaires Juifs sur les commentaires de la Loi.

Le Seigneur n’a pas mis de coté les préceptes de l’Ancien Testament, mais Il poussa au-delà des préceptes, au principe latent. Ainsi le pharisien pouvait penser qu’il était le gardien de la Loi s’il ne tuait personne et ne commettait pas l’adultère. Jésus chercha à montrer ces légalistes qu’ils n’allaient pas assez loin. Pour le Seigneur Jésus, colère était égale à meurtre et désir sexuel était adultère, en principe, et donc était un péché à éviter.

S’il vous plait, ne prenez pas le mauvais coté de la chose. Je ne dis pas que nous devrions seulement rechercher les principes de la Bible et oublier les préceptes. Je dis que nous ne pouvons seulement bien comprendre et comprendre les préceptes de la Bible qu’en suivant les principes de la Bible. A la fois les principes et les préceptes sont nécessaires, mais les premiers ont priorité sur les derniers.

En distinguant les préceptes des principes, nous ne nous engageons pas simplement dans de la gymnastique scolaire suédoise. C’est une nécessité très pratique pour chaque Chrétien. Permettez-moi de vous montrer l’aspect pratique de différencier entre les préceptes et les principes en deux façons. La première concerne l’interprétation et l’application de la Bible, à la fois de l’Ancien Testament et du Nouveau. La seconde concerne la liaison vitale entre les éthiques chrétiennes et les principes bibliques, ainsi qu’entre le légalisme Chrétien et le précepte biblique (sans principe biblique).

Quand nous arrivons à l’interprétation et l’application des Ecritures de l’Ancien Testament, nous devons le faire en partant du principe que,

« toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser et apprendre à mener une vie conforme à la volonté de Dieu. » (2 Tim. 3:16)

Comment pouvons-nous appliquer les préceptes de l’Ancien Testament quand ils sont donnés à un peuple différent (les Juifs), avec une autorisation différente, et dans une culture et un mode de vie qui nous est étranger ? La réponse : En déterminant le principe caché du précepte. Quelquefois, ce principe est évident (comme dans le cas du sabbat). D’autres fois, le principe est caché dans le précepte. C’est pourquoi la méditation est nécessaire pour comprendre la Loi de Dieu.

A la surface, rien ne pourrait sembler plus inutile à un Chretien de Dallas-Nord que le commandement,

« ---Tu ne mettras pas de muselière à un bœuf pendant qu'il foule le blé. » (Deut. 25 :4)

Comme précepte, ce commandement n’aurait d’importance pour nous que si nous avions des bœufs et cultivions du grain. Comme précepte, donc, ce commandement est sans importance pour le Chrétien d’aujourd’hui. Comme commandement relayant un principe, il a des implications formidables. Le bœuf et le grain sont accessoires, ils illustrent le principe que celui qui travaille doit profiter de son travail. Donc, Paul fait appel à ce passage quand il déclare le droit d’être supporter par ceux à qui il prêche (1 Cor. 9:1-14).

Un autre commandement de l’Ancien Testament est :

« Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. » (Exode 23:19 ; 34:26 ; Deut. 14:21).

Le fait que ce commandement soit trouvé trois fois suggèrerait qu’il ait quelque chose d’important à nous dire. Puisque vous et moi n’élevons (ni ne mangeons) pas de chèvres, ce commandement a aucun intérêt pour nous en tant que précepte. Le principe sous-jacent est des plus pertinent, comme je vais essayer de le montrer.

Bon, maintenant, les Juifs ne devaient pas se sentir coupable de boire du lait de chèvre. Comme il n’y avait pas de mal à manger du chevreau ! Même quand il était bouilli dans le lait d’une autre chèvre. Mais quand un chevreau était bouilli dans le lait de sa mère, ça allait trop loin. C’est parce qu’il y avait une relation spéciale entre le chevreau et sa mère, la relation entre mère et enfant. Le lait est la provision donnée par Dieu à la mère pour nourrir et fortifier ses enfants. Bouillir un chevreau dans le lait de sa mère était être insensible à la relation d’une mère, du lait et d’un enfant. Le lait qui devait divinement préserver et promouvoir la vie du chevreau était utilisé pour détruire ce chevreau (au moins du point de vue de la chèvre-mère). Quelle insensibilité !

Utiliser ce qui était fait pour préserver la vie dans le but de la détruire était interdit. Chaque femme enceinte qui considère l’avortement devrait soigneusement penser au principe derrière ce précepte de chèvre, chevreau et lait. L’utérus d’une femme est un endroit de sécurité, un moyen de protéger l’enfant, de promouvoir la vie et la croissance, et pourtant des femmes vont chez l’avorteur et le laisse envahir leur utérus et massacrer leur enfant dans cet endroit de sainteté et de sécurité. Quelle cruauté ! Quelle insensibilité ! Cet acte vient très près de se révolter volontairement contre le commandement de Dieu.

La distinction entre précepte et principe est aussi nécessaire quand on essaye d’interpréter et d’appliquer l’enseignement du Nouveau Testament dans nos vies aujourd’hui. Les différences entre le monde du Nouveau Testament et le nôtre sont nombreuses et souvent nous devons interpréter et appliquer les préceptes du Nouveau Testament à la vue des principes cachés. Par exemple, ce précepte fréquemment répété en est un que peu de Chrétiens observent :

«Saluez-vous les uns les autres en vous donnant le baiser fraternal. » (Romains 16:16 ; 1 Cor. 16:20 ; 2 Cor. 13:12 ; 1 Thes. 5:26 ; 1 Pierre 5:14)

Pourquoi ne faisons-nous pas cela quand il nous est commandé si souvent, par tant d’auteurs du Nouveau Testament ? Malheureusement il se peut que nous n’obéissions pas ce précepte simplement parce que nous ne le connaissions pas ou par apathie. En étudiant l’histoire de l’église, nous trouvons qu’il y a une meilleure explication pour la réticence de l’église à suivre ce précepte à la lettre. Les non croyants souvent comprennent mal ce qui se produit dans la « fête de l’amour »  de l’église (la communion). Ils pourraient simplement penser de cela en termes d’indulgence sexuelle commune dans les orgies païennes. Le principe biblique « gardez-vous de ce qui est mauvais, sous quelque forme que ce soit. » (1 Thes. 5:22) fut donc appliqué et donc l’église choisit de s’abstenir de la pratique de se saluer les uns les autres avec un baiser fraternel. Le principe cachant ce précepte peut être comprit être quelque chose comme ça: « Exprimez visiblement votre amour les uns pour les autres ». Puisque le principe de montrer de l’affection l’un à l’autre peut être pratiqué par d’autres moyens (une poignée de main, par exemple), les Chrétiens n’ont ressenti aucune honte à propos de s’abstenir de s’embrasser, spécialement dans notre culture occidentale. Encore une fois, distinguer principe de précepte peut être de grande importance pour ceux qui veulent vraiment être obéissant à Dieu par l’Esprit et en vérité.

Distinguer entre précepte et principe nous aidera grandement en évitant ce mal auquel les évangélistes conservatifs sont prédisposés : Légalisme. Le légalisme est cette tendance d’observer très strictement les règles, mais d’oublier les raisons, d’observer la lettre de la Loi, mais pas son esprit. Le légalisme est souvent lié à la littéralité. Bien que nous devrions prendre le message de la Bible littéralement, le principe d’un commandement particulier peut vouloir dire plus que les mots. Par exemple, la littéralité pourrait voir le commandement, « … Tu ne mettras pas de muselière à un bœuf… » être appliqué seulement aux bœufs et à leurs propriétaires. Le principe nous pousse au-delà des mots littéraux sans suggérer qu’ils doivent être ignoré. Cela veut dire que la parole de Dieu veut sérieusement dire aller au-delà des mots du principe. Le légalisme est simplement la littéralité tournée au vinaigre.

En réfléchissant à ma compréhension et application du Nouveau Testament, dans un certain nombre de cas, cela a été mon avis que l’ « église du Nouveau Testament » est une église qui suit les préceptes des apôtres et les pratiques des églises. Généralement, c’est encore vrai. Mais mon étude de l’interprétation du Seigneur de l’Ancien Testament m’a averti à propos d’être fier de moi en me conformant aux préceptes et pratiques du Nouveau Testament sans penser sérieusement à ses principes. Par exemple, les Ecritures ont quelques déclarations très spécifiques (préceptes) concernant le rôle des femmes dans l’église. Je crois que celles-ci doivent être pris au sérieux. Mais il est aussi possible (peut-être pas probable, mais possible) que suivre une pratique particulière trouvée dans le Nouveau Testament transgresse le principe qui y est caché.

Prenons le sujet embêtant de l’enseignement du Nouveau Testament concernant la couverture de la tête des femmes dans le chapitre 11 de 1 Corinthiens. Certaines églises éprouvent (avec grande sincérité et conviction) que les femmes devraient couvrir leur tête a l’église. D’autres ne sont pas si sûres que ce passage exige que la tête des femmes soit couverte. Le principe cachant le précepte (quel qu’il soit) est clair dans le texte – c’est le principe d’autorité (du Père sur le Fils, du Christ sur l’église, de l’homme sur la femme, v. 3). Il est concevable que l’imitation de la pratique de l’église corinthienne puisse, de nos jours, effectivement enfreindre le principe que leur pratique applique. Ainsi, imitations et répétitions de pratiques légalistes de l’église du Nouveau Testament pourraient, dans certaines situations, être une violation des principes du Nouveau Testament. Des pratiques spéciales doivent donc toujours être observées à la vue de principes bibliques, et non pas basées seulement sur les traditions.

A ceux qui résistent cette idée comme étant de l’hérésie, permettez-moi de vous avertir que les pharisiens résistèrent l’idée que travailler pendant le jour du sabbat pouvait être une chose pieuse. A ceux qui adoreraient trouver dans ma suggestion une excuse pour se débarrasser des pratiques du Nouveau Testament qui sont soit ennuyeuses ou offensives à la culture, laissez-moi vous rappeler que les exceptions à des préceptes bibliques (Ancien Testament ou Nouveau) sont rares, et basées sur une étude solide, approfondie, angoissante, orientée sur des principes. Le désir de préserver la tradition, autant que le désir de l’abolir, devrait être attentivement évalué.

Finalement, bien que les préceptes bibliques (positifs et négatifs) nous fournissent les paramètres extérieurs pour notre conduite, les principes bibliques sont la base pour les éthiques qui doivent nous diriger quand les préceptes ne le font pas.4 Le légaliste veut croire que la vie est guidée par seulement deux facteurs : CE QUI EST COMMANDÉ, CE QUI EST CONDAMNÉ. Le légaliste pense que toute la vie peut être vécue avec un genre de manuel en main. Pour n’importe quelle situation il doit y avoir une règle particuliere (précepte) qui lui dit quoi faire ou ne pas faire. Il y a une large ligne de démarcation entre ce qu’une personne peut et ne pas faire. Quand il n’y a pas de règle pour une situation, une nouvelle est créée. Ainsi sont créés le légalisme des pharisiens, et les règles sans fin et les régulations du Judaïsme.

La conduite des Chrétiens n’est pas toujours décrétée, mais est guidée par trois facteurs indispensables : CE QUI EST COMMANDÉ, ETHIQUES, CE QUI EST CONDAMNÉ. Qu’est ce que je dois faire ? Qu’est ce que je devrai faire ? Qu’est ce que je ne dois pas faire ?

Nous avons tous des difficultés à faire ce que nous savons est correct, et évitons les choses que nous savons ne sont pas bien. L’agonie de Paul dans Romains 7 est familière à tous les Chrétiens. Mais il y a une autre agonie à laquelle les Chrétiens doivent faire face : L’agonie de savoir ce qui serait correct de faire quand il n’y a pas de règles, pas de préceptes pour nous dire quoi faire.

Beaucoup de ces choses qui ne sont ni commandées, ni condamnées (incluant les libertés chrétiennes, 1 Cor. 8-10 ; Romains 14) tombent dans une large catégorie que beaucoup de gens appelleraient éthiques. Les préceptes nous disent ce que nous devons faire ou pas faire ; les principes nous guident pour discerner ce que nous devrions faire. Les principes sont donc absolument indispensables pour le développement des étiques personnelles chrétiennes.

Beaucoup de la plupart des questions les plus angoissantes auxquelles les Chrétiens font face aujourd’hui sont des questions étiques. Celles-ci incluent : (1) la régulation des naissances, (2) appartenir à un syndicat, (3) se mettre en grève, (4) les armes nucléaires et leurs usages, (5) déclarer la guerre/pacifisme, (6) la peine de mort. A mon avis, celles-ci et beaucoup d’autres questions sont des problèmes d’étiques, qui ne peuvent être résolues que sur la base de principes et par l’établissement de fortes convictions personnelles (ce qui veut dire, que d’autres Chrétiens pourraient avoir d’autres convictions). Si nous apprenons de notre Seigneur et d’autres auteurs bibliques comment distinguer les préceptes bibliques des principes bibliques, nous aurons des produits de base nécessaires pour développer un system d’étiques personnelles.

Que Dieu nous permette d’appliquer les leçons que nous avons apprit de notre Seigneur, par Sa grâce et pour Sa gloire.


250 William Barclay, The Gospel of Matthew (Edinburgh: The Saint Andrew Press, 1963), I, p. 126.

251 Ibid.

252 Ibid, pp. 124-125.

253 The reader will note that the objectors are not precisely identified. Note, however, that Matthew tells us that Jesus went into “their synagogue” (v. 9), and that “they” (v. 10) questioned. In the light of this and of the overall Sabbath debate in the gospels, I think my suggestion that these were the Jewish leaders has some substance.

254 Some may feel that David and his men are not guilty of Sabbath-breaking, but, more generally, Law-breaking. In His own words, Jesus spoke of David’s actions as “not lawful” (v. 4). From the passage in 1 Samuel 21 and the stipulations governing the consecrated bread in Leviticus 24:5-9 it is possible to infer that the particular day David arrived at Nob may have been the Sabbath. In the first place, the Sabbath was the day when the fresh bread replaced the old (Leviticus 24:8). Thus, the priest would have some available to give David. Secondly, in 1 Samuel 21:5 David uses a “much more” argument to show that “today” his men would be even more certain to be undefiled by contact with a woman.

255 This is indeed interesting, for the account of David’s actions in 1 Samuel reveals some rather dubious deeds, including lying to the priest about the true reason for his appearance and request. If the Jews could see fit to justify David’s actions, in spite of some of his questionable actions, how could they possibly fail to approve of our Lord’s deeds?

0 Luke cites our Lord’s words, “For the Son of Man is Lord of the Sabbath,” after His first defense, while Matthew saves it until the second. The problem (if any existed) is solved by the fact that Luke wants us to see that this statement was underlying our Lord’s whole defense, not just one part of it. Thus, it is introduced in Luke, “And He was saying to them, ‘The Son of Man is Lord of the Sabbath’” (Luke 6:5). This was thus an on-going, repeated thrust of our Lord’s teaching in this confrontation.

1 I realize that this statement opens a virtual “Pandora’s box” and yet it can hardly be denied that this is what happened in David’s case, cited here by our Lord. Fallen man will of course want to consider an inconvenience a cause for setting God’s commands aside and this is not acceptable. Nevertheless, the fact that God’s laws have exceptions (as in the case of David) means that some circumstances do justify a modification of the application of the Law. This will be even clearer later on in this study.

2 To fail to grasp the spirit of the Law is thus to fail to know God as He is, for the Law is the expression of God’s character. Thus, the error of the Pharisees was a distortion of the character and attributes of God. Thus, the second line of Hosea 6:6 reads: “And in the knowledge of God rather than burnt offerings.”

3 Carson argues that the real issue with our Lord was not the fact that He worked on the Sabbath: “The fact that Jesus does not suffer public outrage for His exorcism [Mark 1:21-28; Luke 4:31-37] cannot escape notice; perhaps no Pharisees were present, and he could have opposed Jesus’ Sabbath practices (cf. Luke 13:10-17). In what immediately follows, Jesus performs another miracle, one of healing (Mark 1:29-31, Luke 4:[3]8-39), and again there is no adverse reaction, although it may be argued that the miracle occurred in the privacy of a home.

“The absence of opposition may, however, have a more comprehensive explanation. Up to this point Jesus has been scrupulous as far as the Torah is concerned, and has not clashed even with the Sabbath regulation of the Halakah. The Halakah was designed to put a fence around Torah while still leaving the people free to perform necessary tasks and (in the majority view) acts of mercy. It is doubtful that any consideration was given in the early stages to the legitimacy of Sabbath miracles, since the regulations dealt with work on the Sabbath. If the Halakic comments about healing were intended to govern medical practitioners and the ministrations of relatives and the like, it is hard to see how Jesus committed any offense at all. It appears, then, that Jesus’ Sabbath practices were not reviled by anyone at first, until oppostion began to mount and Jesus Himself was reviled. At that point, the Sabbath legislation was used against Him, and attacks against Him were rationalized on the basis of the Halakah.” D. A. Carson, “Jesus and the Sabbath in the Four Gospels,” From Sabbath to Lord’s Day, D. A. Carson, ed. (Grand Rapids: Academie Books, 1982), p. 59.

4 The connection between ethics and principles is one that has been pointed out by R. C. Sproul: “Ethics is a normative science, searching for the principal foundations [principles] that prescribe obligations or ‘oughtness.’ It is concerned primarily with the imperative and with the philosophical premises upon which imperatives [precepts] are based.” R. C. Sproul, Ethics and the Christian (Wheaton: Tyndale House Publishers, Inc., 1983), pp. 9-10 (comments in brackets mine).

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18. Le Sabbat dans la Prédication et la Pratique Apostolique

Introduction

Quand j’étais enfant, mes parents étaient propriétaires et dirigeaient une petite station de vacances d’été. Occasionnellement, il y avait des amis chrétiens qui venaient passer quelques temps avec nous, et un de ces amis était un pasteur. Quand il vint nous voir un dimanche avec sa famille, je me rappelle encore avoir été déconcerté par le fait que ses enfants, qui avaient mon âge, ne pouvaient pas faire beaucoup de choses amusantes le dimanche alors qu’elles leur étaient permises le reste de la semaine. Le motif de cet homme était sans aucun doute pûr, mais étant un enfant, cela n’avait aucun sens pour moi. J’espérais que sa conception du sabbat n’était pas la conception du ciel de Dieu.

A la vue de mon étude du sabbat, je trouve que mon dilemme puéril à propos de nos amis et de leur observance du sabbat n’était pas aussi puérile que je pensais. Une des idées fausses communes couramment entretenues parmi les chrétiens est que notre observance du dimanche comme le « Jour du Seigneur », est le jour du sabbat du saint de l’Ancien Testament, révisé pour et adapté aux besoins de la vénération chrétienne. Une étude attentive du sabbat dans l’enseignement et la pratique de l’église apostolique, du Nouveau Testament prouvera autrement. Notre étude finale du sabbat non seulement révèlera ce que le sabbat n’est pas, mais ce qu’il est et comment nous devrions comprendre et appliquer l’Ancien Testament aujourd’hui.

Dans nos deux premières leçons du sabbat, nous avons étudié son institution dans l’Ancien Testament et son interprétation dans l’enseignement et la pratique de notre Seigneur. Nous avons trouvé que le sabbat a ses racines dans le chapitre 2 de Genèse, dans le septième jour de la création quand Dieu se reposa, après avoir complété Son travail de la création. Le Livre d’Exode continue sur cette fondation, ordonnant en premier un repos du sabbat en ce qui concernait le ramassage de la manne dans le désert (chapitre 16), puis instituant le sabbat comme le Quatrième Commandement, donné par Dieu du mont Sinaï (chapitre 20). Finalement, l’observance du sabbat est déclarée être le signe de l’alliance mosaïque, avec la peine de mort comme sentence pour les transgresseurs de ce commandement (chapitre 31).

La nature du repos du sabbat est plus détaillée dans le reste du Pentateuque. Le repos est étendu aux jours quand Israël possédera le pays. Même la terre devra avoir son repos tous les sept ans. Le bétail des Israélites et leurs esclaves seront aussi exemptés de travail le jour du sabbat. Non seulement il y eut plus de clarifications concernant le genre de travaux interdits, et les travailleurs exemptés, il y eut aussi plus de détails fournis sur la vénération qui devrait être conduite le jour du sabbat. Les prophètes cherchaient à promouvoir l’observance du sabbat dans l’esprit de la Loi, pas seulement dans la lettre, promettant des bénédictions à ceux qui l’obéissaient et prévenant de la captivité qui résulterait s’ils continuaient à la négliger.

L’interprétation du sabbat de notre Seigneur est très accentuée dans les Evangiles, grâce à la controverse précipitée par les scribes et les pharisiens. La vraie question n’était pas ce que Jésus fit ou même ce qu’Il disait concernant le sabbat, mais Qui Il disait être en relation au sabbat. Dans le chapitre 4 de Luc, versets 16-21, Jésus lut du chapitre 61 du Livre d’Ésaïe. Le passage semble initialement n’avoir aucune référence au sabbat, mais quelques-uns des termes de ce passage sont liés à des passages de l’Ancien Testament sur l’année du Jubilée, comme célébration sabbatique.

Dans le chapitre 11 de Matthieu, versets 25-30, notre Seigneur offrit aux hommes « le repos » en Lui, une allusion évidente au « sabbat », avec la revendication ajoutée d’être la source du repos. Ces versets précèdent immédiatement la « controverse du sabbat » du chapitre 12. Dans le chapitre 12, Jésus S’identifie audacieusement avec Dieu, et en fait, en tant que Dieu, en revendiquant être le Seigneur du sabbat,5 ayant donc l’autorité non seulement d’interpréter la Loi du sabbat, mais même de la mettre complètement de coté. Bien que notre Seigneur n’ait jamais transgressé la Torah en ce qui concerne le sabbat, Il impliquait qu’Il provoquerait un changement important sur ce sujet.

Les résultats finaux de la venue de notre Seigneur en ce qui concerne le sabbat furent seulement insinués dans les Evangiles, dus au fait que le travail de rédemption de notre Seigneur allait être fait dans le futur. Le sens complet et final du sabbat ne pourrait être comprit qu’à la lumière de Sa croix. Ainsi, ce furent les apôtres qui eurent le privilège d’avoir le dernier mot sur le jour du sabbat. Ils furent le « tribunal du dernier recours », dont le verdict sur le sabbat dut être accepté et exécuté.

Le but de cette leçon est d’essayer de comprendre ce que le sabbat veut dire pour le saint du Nouveau Testament. Nous essaierons de le faire en regardant d’abord à la pratique des apôtres, et des églises du Nouveau Testament, comme vue essentiellement dans le Livre des Actes, mais aussi dans quelques-unes des épitres. Puis nous considérerons l'instruction des apôtres concernant le sabbat. En dernier, nous nous concentrerons sur la pédagogie apostolique du sabbat comme elle applique à la vie des saints du Nouveau Testament, et à la nôtre. Je crois que nous allons trouver des choses nouvelles et surprenantes ici. Nous allons, encore une fois, gagner un aperçu de la façon dont nous aussi devrions interpréter et appliquer l’Ancien Testament à nos vies. Cherchons à étudier le sabbat avec des cœurs et esprits ouverts à la vérité de Dieu, et déterminer à appliquer ce que l’Esprit de Dieu nous dit est la vérité.

Le Sabbat et l’Usage de l’Eglise du Nouveau Testament

Il y a peu d’information sur les coutumes du sabbat des saints du Nouveau Testament. Notre première surprise arrive ici, le manque d’importance ou d’information sur les coutumes de l’église concernant le sabbat. Ce manque de détails fournit dans le texte biblique a conduit à un grand éventail d’interprétations, la plupart des suppositions. Cette incertitude est informative. Incontestablement, puisque l’Ancien Testament alla dans beaucoup de détails sur le sabbat et son obéissance, et puisque le Nouveau Testament est étonnamment silencieux, la question ne doit pas être si importante que ça. L’obéissance du sabbat aurait due être donnée plus d’importance si cela avait été une question cruciale pour le saint du Nouveau Testament.

Le manque d’information nous signale aussi le fait que la question d’observer le jour du sabbat n’était pas une grosse controverse dans l’église, même entre les Chrétiens juifs et les Chrétiens non-juifs, comme l’étaient, par exemple les controverses liées à la circoncision ou à l’abstinence de certaines nourritures :

Huit fois, nous entendons parler dans Actes de ce qui arrive le septième jour du sabbat, mais une seule fois du jour qui était supposé l’éclipser en importance, et cette seule référence concerne une église en dehors de la Palestine et elle ne nous dit pratiquement rien à propos de ce jour. La description de Luc de l’église à Jérusalem parle de l’instruction des apôtres, de la Communion, de la vénération de marchandises, de la célébration du temple, de l’accroissement de l’église en nombre, des miracles qui étaient performés, des prières qui étaient priées, et même de la joie qui fut ressentie (2:42-47), mais dans tout ça, il n’y avait pas la moindre allusion au commencement de l’observance du dimanche ! Si nous croyons Beckwith (que le sabbat de l’Ancien Testament fut changé en messe du dimanche dans le Nouveau Testament), la chose la plus distincte et très controversée des coutumes de la première église fut totalement ignorée.6

Toutes sortes de coutumes du sabbat sont décrites dans le Nouveau Testament. Quand le Nouveau Testament nous informe de la façon dont le peuple se conduisait en ce qui concerne le sabbat, nous voyons une variété de réponses.

(1) Au moins au début, les Chrétiens juifs continuaient à vénérer dans le temple et dans leurs synagogues, comme ils l’avaient toujours fait (Actes 3:1).7 Il se pourrait que comme le temps passa, les Chrétiens juifs fréquentèrent le temple ou les synagogues le jour du sabbat pour évangéliser leurs frères juifs qui n’étaient pas sauvés. Ce fut sûrement le cas avec Paul en beaucoup d’occasions.

(2) Les disciples convertis, « ceux qui s’attachent à Dieu » qui continuaient à vénérer le jour du sabbat ont dû le faire par habitude, plus que par obligation (opposé à vénérer le dimanche).8

(3) Bien que l’évidence soit clairsemée, il semblerait que les chrétiens non-juifs vénéraient le dimanche, et non pas le jour du sabbat (Actes 20:7-12 ; 1 Cor. 16:2 ; Apocalypse 1:10).

(4) Dans la période postapostolique de l’église (deuxième siècle), il y avait peu d’importance mise sur l’observance du sabbat. C’est important à la lumière de l’accentuation mise sur cette période, sur le Décalogue, les Dix Commandements, dont le Quatrième Commandement faisait parti, et en fait l’alliance dont l’obéissance du sabbat était un signe.9

Tout cela nous indique qu’il n’y avait pas d’uniformité, aucune coutume clairement établie pour observer le jour du sabbat dans le Nouveau Testament. Bien que beaucoup de Juifs le firent d’eux-mêmes, pas par obligation. Ainsi, il semblerait que Paul pouvait changer son genre de prêtrise comme il avait besoin :

« Car, bien que je sois un homme libre à l'égard de tous, je me suis fait l'esclave de tous, afin de gagner le plus de gens possible à Jésus-Christ.

   Lorsque je suis avec les Juifs, je vis comme eux, afin de les gagner. Lorsque je suis parmi ceux qui sont sous le régime de la Loi de Moïse, je vis comme si j'étais moi-même assujetti à ce régime, bien que je ne le sois pas, afin de gagner ceux qui sont sous le régime de cette Loi.

   Avec ceux qui ne sont pas sous ce régime, je vis comme n'étant pas non plus sous ce régime, afin de gagner au Christ ceux qui ne connaissent pas la Loi. Bien entendu, cela ne veut pas dire que je ne me soumets pas à la loi de Dieu; au contraire, je vis selon la loi du Christ. » (1 Cor. 9 :19-21)10

Le Sabbat et l’Instruction des Apôtres

Il y avait plusieurs facteurs qui précipitèrent le besoin de l’enseignement sur la relation des saints du Nouveau Testament à la Loi en général et au commandement du sabbat en particulier.

Premièrement, la mort du Christ amena un départ radical du judaïsme, qui dut être clarifié. L’expérience de Paul illustre cela. Quand il était un non croyant, Paul était considéré « irréprochable conformément à la Loi », et pourtant il était totalement perdu, sa vertu bonne à être mise au rebut, et il fut un persécuteur du Christ (Philippiens 3:1-7).

Deuxièmement, l’offre de l’Evangile aux païens et la grande affluence de chrétiens non-juifs causèrent de sérieux problèmes qui exigèrent une solution apostolique. La vision de Pierre et sa mission suivante de prêcher à ceux rassemblés à la maison de Cornelius (Actes 10) résulta par le fait qu’il fut « appelé dans le bureau du patron » pour expliquer ses actions (Actes 11). Même quand les Chrétiens juifs furent d’accord que « Dieu a aussi donné aux non-Juifs de changer pour recevoir la vie. » (Actes 11: 18), ils étaient toujours réticents d’agir sur cette vérité (Actes 11:19).

Troisièmement, les faux enseignants se pointèrent pour déformer l’Evangile et pour décevoir les saints. Puisque leurs hérésies furent souvent liées à la Loi de l’Ancien Testament, l’enseignement apostolique fut nécessaire. Nous étudierons brièvement comment ces trois facteurs et d’autres conduisirent à la clarification et à l’instruction apostolique concernant le sabbat.

(1) L’immaturité de l’église juive, comme un nourrisson, nécessitant une clarification apostolique sur le rôle que la Loi de l’Ancien Testament devait jouer dans les vies des saints du Nouveau Testament. Une excellente illustration de ce problème peut être vue dans le sujet des lois de la nourriture de l’Ancien Testament, qui déclaraient certaines nourritures impures (Lév. 11 ; Deut. 14). Le Judaïsme avait interprété et étendu ces lois d’une telle façon qu’elles interdisaient un Juif de manger avec un païen. Dans Son instruction, notre Seigneur avait déjà pavé le chemin pour mettre ces lois de coté :

« Il leur répondit:
   ---Ainsi, vous aussi, vous ne comprenez pas? Ne saisissez-vous pas ce que je veux dire? De tout ce qui vient du dehors et pénètre dans l'homme, rien ne peut le rendre impur.

   Tout cela, en effet, ne va pas dans son cœur mais dans son ventre, et est évacué par les voies naturelles. --- Il déclarait par là même que tous les aliments sont purs. --- » (Marc 7:18-19)

Les implications de ce changement ne furent pas immédiatement vues, même par les disciples de notre Seigneur, et l’application de ce changement ne fut pas facile non plus. Ainsi nous lisons dans le 10ème chapitre d’Actes qu’il fallut une vision venue de Dieu pour convaincre Pierre qu’il devait aller à la maison d’un non-juif et prêcher l’Evangile. Et quand ça a atteint les oreilles des chefs de l’église juive à Jérusalem, Pierre dut les convaincre qu’il avait fait la chose juste. Même quand ils furent d’accord que Dieu faisait une chose nouvelle, les Chrétiens juifs ne furent pas trop rapides à agir sur cette nouvelle vérité (Actes 11:17-19). Plus tard, Pierre, sous la pression de ses frères juifs, succomba à la pression et arrêta d’aller manger avec les Chrétiens non-juifs (Galates 2:11-21).

La mise de coté des Lois de l’Ancien Testament ne fut qu’un aperçu d’autres questions liées à l’application de la Loi de l’Ancien Testament aux Chrétiens du Nouveau Testament. C’est seulement quand le temps passa que les apôtres arrivèrent à comprendre le changement qui eut lieu à la mort, l’enterrement, et la résurrection du Christ. La Loi de l’Ancien Testament fut donnée aux Israélites, pour distinguer ce peuple de tous les autres (Exode 19:4-6). La Loi plaça donc des obstacles entre le peuple de Dieu et les autres nations. Avec la venue du Christ et la nouvelle alliance, Dieu détruisit ces obstacles entre Israël et non-Juifs, créant un peuple, une église. Ainsi, ces lois qui séparaient les Juifs des non-Juifs devaient être mises de coté :

« C'est pourquoi, vous qui portez, dans votre corps, la preuve que vous n'êtes pas des Juifs et qui donc êtes traités d'«incirconcis» par ceux qui se disent «les circoncis» à cause d'un rite accompli sur leur corps et par des hommes, rappelez-vous quelle était votre situation autrefois.

  En ce temps-là, vous étiez sans Messie, vous n'aviez pas le droit de faire partie du peuple d'Israël, vous étiez étrangers aux alliances conclues par Dieu pour garantir sa promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde.

  Mais maintenant, par votre union avec le Christ, Jésus, vous qui, autrefois, étiez loin, vous êtes devenus proches grâce au sacrifice du Christ.

  Car nous lui devons notre paix. Il a, en effet, instauré l'unité entre les Juifs et les non-Juifs et abattu le mur qui les séparait: en livrant son corps à la mort, il a annulé les effets de ce qui faisait d'eux des ennemis,

  c'est-à-dire de la Loi de Moïse, dans ses commandements et ses règles. Il voulait ainsi créer une seule et nouvelle humanité à partir des Juifs et des non-Juifs qu'il a unis à lui-même, en établissant la paix.

  Il voulait aussi les réconcilier les uns et les autres avec Dieu et les unir en un seul corps, en supprimant, par sa mort sur la croix, ce qui faisait d'eux des ennemis. » (Ephésiens 2:11-16 ; Colossiens 3:11 )

La Loi, qui interdisait (ou au moins restreignait) l’association avec les non-Juifs dut être mise de coté, car avec la nouvelle alliance vint une toute autre direction, un tout nouvel ordre, un qui détruisit toutes distinctions et obstacles entre Israël et les nations et qui unit tous les saints en un corps – l’Eglise. Puisque ce n’était pas le Judaïsme qui sauvait les hommes, les non-Juifs n’avaient pas besoin de devenir des convertis Juifs, ni avaient-ils besoin d’obéir la Loi. Ils devaient cependant, faire certaines concessions pour garder l’unité et l’harmonie avec leurs frères Juifs. Le Grand-Conseil de Jérusalem souligne ces concessions (Actes 15).

(2) Le fait de si quelqu’un observait ou non le sabbat devint une question qui créa des tensions entre les forts et les faibles. Comme le temps passa, de plus en plus de gens non-Juifs furent convertis. Le fait qu’il y avait des Chrétiens Juifs qui continuaient à observer la Loi11 et des Chrétiens non-Juifs qui ne l’observaient pas créa des problèmes.12 Les Chrétiens les plus forts étaient ceux qui comprenaient et exerçaient leurs libertés chrétiennes, pendant que ceux qui étaient plus faibles n’y étaient pas enclins. Quelques-uns des problèmes « forts/faibles » étaient liés à la Loi de l’Ancien Testament, et ainsi la ligne de démarcation fut tracée entre les Chrétiens juifs et non-juifs. Paul pensa nécessaire, en une paire d’occasions, de donner des recommandations de conduite pour les « forts » et les « faibles », pour que l’harmonie, l’unité, et l’association puissent être assurées (Romains 14 et 15 ; 1 Cor. 8-10). Le point final de ces recommandations était que personne ne devait se profaner en faisant ce qu’il pensait n’était pas juste, que le fort et le faible devait tous les deux agir sur leurs convictions personnelles, et ne pas essayer de les imposer sur les autres. Le fort devrait s’abstenir d’exercer une des libertés qui pourrait causer le frère faible de faire un faux pas.

Dans le Livre de Romains, l’observance des jours fut un des problèmes « forts/faibles » que Paul adressa spécialement :

« Pour celui-ci, tel jour vaut plus qu'un autre; pour celui-là, ils ont tous la même valeur: à chacun d'avoir une pleine conviction en lui-même.

   Celui qui fait une distinction entre les jours le fait pour le Seigneur. Celui qui mange le fait aussi pour le Seigneur, puisqu'il remercie Dieu pour sa nourriture. Et celui qui s'abstient de certains aliments le fait encore pour le Seigneur, car lui aussi remercie Dieu. » (Romains 14:5-6)13

Ainsi dans le contexte du frère fort et du faible, et de leurs convictions personnelles, chacun est libre de choisir un certain jour pour vénérer Dieu. Sûrement, comme cela concerne l’observance du jour du sabbat, il n’est pas nécessaire de l’observer, ni est-ce mal d’observe le sabbat. C’est une question de liberté.

(3) De fausses instructions surgirent, mélangeant la philosophie hellénistique, des spéculations, et les lois juives. Dans les églises non-juives mentionnées dans le Nouveau Testament, il y avait une forme de fausse instruction qui avait une saveur juive, mais était un mélange de philosophie hellénistique et de Loi de l’Ancien Testament. Ainsi, nous pouvons lire des avertissements comme celui-ci :

« Veillez à ce que personne ne vous prenne au piège de la recherche d'une «sagesse» qui n'est que tromperie et illusion, qui se fonde sur des traditions tout humaines, sur les principes élémentaires qui régissent la vie dans ce monde, mais non sur le Christ. » (Col. 2:8)14

Initialement, cet avertissement ne semble avoir aucun rapport avec le Judaïsme, mais cette observation serait incorrecte, pour plusieurs raisons. En premier, l’expression « principes élémentaires » est utilisée ailleurs en référence à la Loi de l’Ancien Testament (v. 20 ; Galates 4:9). De plus, le contexte plus large du deuxième chapitre de Colossiens traite clairement avec la Loi de l’Ancien Testament. La circoncision mentionnée dans le verset 11, est en contraste avec la circoncision physique de l’Ancien Testament. Les versets 14 et 20-23 traitent avec la Loi de l’ancien testament ou sa perversion. Ainsi, un genre de mélange d’erreurs est adressé dans ce chapitre, duquel certains sont dérivés de l’Ancien Testament et déformés par la philosophie, les spéculations, et l’ascétisme.

L’ « épitre pastorale » de Paul est remplie de références de ce genre d’erreurs et de ses dangers :

« En partant pour la Macédoine, je t'ai encouragé à demeurer à Ephèse pour avertir certains de ne pas enseigner de doctrines étrangères à la foi.

  Qu'ils cessent de porter leur intérêt à des récits de pure invention et à des généalogies interminables. Des préoccupations comme celles-ci font naître des spéculations au lieu de nous aider dans les responsabilités que Dieu nous confie dans l'œuvre de la foi…

… Certains se sont écartés de ces principes et se sont égarés dans des argumentations sans aucune valeur.

  Ils se posent en enseignants de la Loi mais, au fond, ils ne comprennent ni ce qu'ils disent, ni les sujets sur lesquels ils se montrent si sûrs d'eux-mêmes. » (1 Timothée 1:3-4,6-7)

« Car nombreux sont ceux qui refusent de se soumettre à la vérité. Ils tournent la tête aux gens par leurs discours creux. On en trouve surtout parmi les gens issus du judaïsme.

  Il faut leur fermer la bouche, car ils bouleversent des familles entières en enseignant ce qu'il ne faut pas, pour s'assurer des gains malhonnêtes. » (Tite 1:10-11 ; aussi 1 Timothée 4:1-3,6 ; 6:3-5,20-21 ; 2 Timothee 2:14-18,23-26 ; 4:3-4 : Tite 3:9-11)

Les avertissements contre l’enseignement de tels hommes sont nombreux, mais incluent des instructions conceernant directement l’observance du sabbat :

« C'est pourquoi, ne vous laissez juger par personne à propos de ce que vous mangez ou de ce que vous buvez ou au sujet de l'observance des jours de fête, des nouvelles lunes ou des sabbats. » (Colossiens 2:16)

Cette instruction implique qu’observer le sabbat (ou autres jours fériés Juifs) ne serait pas mal. C’est une question de liberté chrétienne. Ce qui est interdit n’est pas l’observance (ou la non-observance) du sabbat, mais permettre à d’autres gens (principalement aux faux enseignants ou un de leurs adeptes) d’être notre juge en ce qui concerne observer ce jour. Puisque l’observance du sabbat est une question de liberté, personne ne devrait oser être le juge d’un autre sur ce sujet. Là, personne ne devrait permettre à un autre de decider sur ce sujet. La liberté dans ce domaine est ainsi assurée, et l’autorité du faux enseignant lui fut enlevée.

(4) L’hérésie des Judaïser. Durant le temps du ministère terrestre de notre Seigneur, les scribes et les pharisiens résistèrent ardemment le Seigneur Jésus Christ à cause de ce qu’Il enseignait, mais aussi à cause de ce qu’Il affirmait. La vertu selon les scribes et les pharisiens était une vertu de travail, atteinte en observant la Loi. Le conflit entre Jésus et ces légalistes conduisit à la croix du Calvaire. Après la résurrection et l’ascension du Christ, les Juifs persistèrent à résister la grâce. Les Juifs non croyants étaient opposés à la vénération des « Juifs remplis de grâce » dans leur temple et leur synagogue. Ils suivirent Paul partout, cherchant à discréditer son instruction et essayèrent même de le tuer. Certains de ces légalistes furent convertis ou du moins déclarèrent être convertis, et joignirent l’église, l’attaquant de l’intérieur, tentant de faire de l’observance de la Loi le seul moyen d’atteindre la vertu. C’est l’hérésie à laquelle Paul s’opposa dans le Livre de Galates. Paul vit cette instruction comme de l’hérésie, comme un « autre message » (Galates 1:6), prononçant une malédiction sur tous ceux qui l’enseignaient (1:8,9). L’essence de cette instruction était qu’un non-Juif pouvait être sauvé en se convertissant au judaïsme (signifié par la circoncision) et par l’observance de la Loi de l’Ancien Testament. Une partie de cette observance de la Loi serait l’observance du sabbat :

« Vous observez les jours spéciaux, les nouvelles lunes, certaines saisons et certaines années!

   Ah! je crains fort que toute la peine que je me suis donnée pour vous n'ait été inutile. » (Galates 4:10-11)

Les Judaïsers insistaient que le salut en Christ ne pouvait être atteint que par la conversion aux doctrines de l’Ancien Testament et aux pratiques du Judaïsme. Bien sûr, cela incluait l’observance des jours de célébration. C’était une chose pour les hommes comme Paul d’observer les rites et les jours fériés Juifs (Actes 18:18 ; 20:16 ; 21:17-26), car Paul les regardait en termes de leurs réalisations en Christ. Cependant, les légalistes les virent comme quelque chose que la Loi exigeait en plus du travail de Christ (Galates 3:1-3). Donc, pour pratiquer la Loi avec cet état d’esprit était d’oublier Christ et de ne plus être sous le régime de la grâce (Galates 5:1-4). Ce n’est pas étonnant que l’ « observance du jour » fut attaquée si violemment par Paul dans le contexte de cette hérésie.

Dans l’enseignement des apôtres, l’observance de beaucoup de l’Ancien Testament était une question de choix personnel, de liberté chrétienne. Personne ne devrait se sentir coupable concernant continuer ces observances, car cela était la pratique commune de Paul et des autres apôtres juifs. D’un autre coté, personne n’avait besoin de faire ça parce que c’était une exigence de la Loi ou parce que ça leur était imposé par des autres (qui servaient comme leurs juges sur le sujet). Quand une telle pratique était liée aux Chrétiens « forts » et « faibles », l’amour chrétien devrait prévaloir. Quand l’observance de la Loi était une nécessité pour le salut et la sanctification, c’était de l’hérésie qui devait être éviter à tout prix.

Dimanche, le Jour du Seigneur, Est-ce le Sabbat du Nouveau Testament ?

Il semblerait alors qu’à la fois selon la pratique et la prêtrise apostolique, l’observance du sabbat était purement une question de préférence et de choix personnel. Certains, cependant, ont insisté que le « Jour du Seigneur » du Nouveau Testament (Apocalypse 1:10), avec la réunion de l’église le « troisième jour de la semaine » (Actes 20:7 ; 1 Cor. 16:2), seraient le « sabbat » du Nouveau Testament, que les Chrétiens sont obligés d’observer.15 Cette conclusion en est une qui contredit trop d’évidences. Parce que cette vue est si communément entretenue aujourd’hui parmi les Chrétiens, je vais prendre un moment pour défendre ma conclusion que cette vue est incorrecte.

(1) Notre Seigneur insinua fortement dans Son enseignement qu’il devait y avoir un changement dramatique concernant l’observance du sabbat à cause de Sa venue. Notre Seigneur non seulement Se justifia en ce qui concerne Sa pratique sur le sabbat, mais Il suggéra qu’un changement décisif allait arriver bientôt. Il était Celui qui travaillait parce que Son Père travaillait (Jean 5:17). Il était Celui qui était plus grand que David, plus grand que les prêtres, plus grand que le temple – le Maître du sabbat (Matthieu 12:1-8). Comme le Maître du sabbat, notre seigneur ne pouvait pas techniquement violer le sabbat, Il pouvait le changer complètement. Simplement changer la célébration du sabbat à dimanche ne rendrait pas justice au changement auquel nous nous attendrions selon les paroles de notre seigneur.

(2) L’ancienne alliance et la Loi de l’Ancien Testament ne sont plus obligatoires pour les saints du Nouveau Testament. Le commandement du sabbat fait parti de la Loi de l’Ancien Testament que les saints du Nouveau Testament ne sont plus obligés d’obéir. Il y a deux différentes réponses à cette objection. La première est que le sabbat est un « décret de la création », établi au début de la création, avant que la Loi ne fut donnée. Cependant, les Ecritures contredisent cette conclusion. A la création (Genèse 2:1-3), on nous dit seulement que Dieu se reposa et qu’Il bénit et sanctifia le septième jour. Aucun commandement ne fut donné d’observer le sabbat avant que la Loi ne fut donnée au mont Sinaï (Exode 16, 20, 31, etc.). Deuxièmement, il y a des efforts pour différentier la « Loi morale » de Dieu16 (qui inclut les Dix Commandements) de la « Loi civile » et « Loi Cérémoniale » de l’Ancien Testament. Cependant, comme beaucoup ont observé, ces distinctions entre les Lois « morales », « civiles », et « cérémoniales » sont arbitraires et extrêmement discutables.

(3) Il n’y a vraiment aucune possibilité que le Quatrième Commandement puisse être modifié pour qu’il s’adapte à la célébration du « Jour du Seigneur » du Nouveau Testament et retienne son caractère unique. Il n’y a pas d’accentuation sur le « repos » dans la célébration du dimanche de l’église. Il n’y a pas d’égalité au repos de Dieu le septième jour à la création avec la célébration du premier jour de l’église qui pourrait bien être liée à la résurrection de notre Seigneur. Le sabbat de l’Ancien Testament et le « Jour du Seigneur » du Nouveau Testament sont simplement trop différents. C’est incroyable que si une telle transition du sabbat au dimanche soit enseignée dans le Nouveau Testament, la connexion entre les deux soit si obscure dans le Nouveau Testament. Loin de stresser la continuité entre le sabbat et le Jour du Seigneur, le Nouveau Testament semble accentuer le contraste entre les deux. Le sabbat forcé des Colossiens (avec la peine de mort) est une contradiction à la liberté de choisir et observer les jours dans le Colossiens (Romains 14 :5 ; Galates 4 :10 ; Colossiens 2 :16).

L’Importance du Sabbat Pour les Saints du Nouveau Testament

Si la nécessité d’observer le Quatrième Commandement est une chose du passé, et est juste une question de liberté chrétienne, quel est le rapport du sabbat avec le Chrétien contemporain ? Est-ce seulement une des Ecritures antiques, quelque chose qui devrait être reléguée au muséum, mais plus être utilisée ? Tout au contraire. Il y a deux textes dans les Ecritures qui nous informent du rôle du sabbat pour les saints du Nouveau Testament. Considérons brièvement ces textes.

Colossiens 2:16-17

« C'est pourquoi, ne vous laissez juger par personne à propos de ce que vous mangez ou de ce que vous buvez ou au sujet de l'observance des jours de fête, des nouvelles lunes ou des sabbats.

   Tout cela n'était que l'ombre des choses à venir: la réalité est en Christ. » (mon accentuation)

Nous avons déjà appris de ce texte que l’observance du sabbat est une question de liberté chrétienne, et donc nous ne devons pas permettre à d’autres gens de nous juger sur le fait que nous observons ou pas le sabbat. Mais dans le 17ème verset Paul continue pour nous informer du rôle que le sabbat joue : c’était l’ombre des choses qui doivent arriver. Remarquez le temps que Paul utilise ici. Il n’a pas dit, « le sabbat était l’ombre de choses qui devraient arriver », il a dit, « le sabbat était l’ombre de choses qui doivent venir ». En d’autres mots, le sabbat fut donné en genre, une prophétie du futur. Ce qui fut prophétisé (comme il l’est) n’est pas encore arrivé, car c’est encore vu comme étant dans le futur. Le sabbat est appelé une « ombre », non pas parce que ce n’est pas important mais parce que c’est pâle comparé à la venue de notre Seigneur. Lui, en fait, est la substance, la base de ce qui va arriver. Le sabbat est une « ombre » parce qu’elle pointe vers ce qui va arriver ; le Seigneur Jésus est la substance de ce qui va arriver parce qu’Il est Celui Qui fournit ce qui va arriver.

Le même principe, que le sabbat soit une ombre de ce qui va arriver, est enseigné dans le Livre d’Hébreux :

« La Loi de Moïse ne possède qu'une ombre des biens à venir et non pas l'image même de ces réalités. Elle ne peut donc en aucun cas amener à la perfection ceux qui s'approchent ainsi de Dieu sur la base des mêmes sacrifices offerts perpétuellement d'année en année. » (Hébreux 10:1)

Hébreux 3 et 4

C’est le Livre d’Hébreux qui expose ce que le sabbat de l’Ancien Testament veut dire pour les saints du Nouveau Testament dans les chapitres 3 et 4. Le message de ces deux chapitres va au-delà du contenu de ce message, mais néanmoins nous essaierons d’attraper l’essence de l’argument de ces deux chapitres quand il développera et conclura la doctrine du sabbat dans les Ecritures.

Dans le chapitre 3, l’auteur encourage ses lecteurs à être fidèles, comme notre Seigneur (vs. 2,6) et Moïse (vs. 2, 5) le furent. Cela exige de la foi (contraire de d’incrédulité) et de l’obéissance (contraire de la désobéissance). Le danger contre lequel le Chrétien peut ne pas être en garde est celui de l’incrédulité. Israël est utilisé comme exemple de la dureté de cœur que le Chrétien doit éviter. Dans leurs jours d’épreuves dans le désert, les Israélites n’ont pas fait confiance à Dieu, et ils Le testèrent (vs. 7-11). La conséquence de la dureté de cœur de cette génération fut qu’ils ne furent pas autorisés à entrer dans le « repos de Dieu » (v. 10).

Le lecteur est averti de la possibilité d’avoir la même dureté de cœur (v. 12). La solution est de s’encourager quotidiennement (v. 13). Le lecteur peut être assuré d’être associé au Christ s’il conserve fermement, jusqu’au bout, l’assurance qu’il avait au début (v. 14). Le danger de l’incrédulité et de la désobéissance est présenté comme étant réel et imminent. Ceux dont le cœur est endurci peuvent être ceux qui ont fait l’expérience de la grâce de Dieu d’une façon incroyable. Après tout, l’auteur affirme,

« N'est-ce pas tous ceux qui étaient sortis d'Egypte sous la conduite de Moïse? » (vs. 16-19)

Dans le chapitre 3, l’auteur regarde en arrière, se concentrant sur l’incrédulité et la désobéissance d’Israël, et cherchant à montrer que le danger auquel nous faisons face est du même genre que celui qu’Israël a rencontré – et fuit. Dans le chapitre 4, l’auteur regarde à l’avenir se concentrant sur le repos dans lequel les Israélites ne furent pas permis d’entrer, montrant que ce repos est le même repos que les saints attendent encore avec impatience.

Le repos dans lequel la première génération des Israélites ne fut pas permise d’entrer est présenté comme étant ce futur repos dans lequel les saints du Nouveau Testament devraient essayer d’entrer. La même promesse de repos, l’auteur nous assure, est toujours vivide (v. 1). Tout comme ce repos est un but vers lequel nous devrions tout faire pour y arriver, c’en est aussi un qui peut être perdu à cause de l’incrédulité :

« Ainsi donc, pendant que la promesse d'entrer dans le repos de Dieu est toujours en vigueur, craignons que l'un d'entre vous ne se trouve coupable d'être resté en arrière.http://www.biblegateway.com/passage/?book_id=65&chapter=4&version=32 » (4:1)

L’auteur, comme la première génération israélite du chapitre 3, a pu entendre un mot de Dieu, mais ce bon mot ne sera d’aucun bénéfice à moins qu’il ne soit accepté avec foi (v. 2), car la foi est le moyen d’entrer dans le repos de Dieu (v. 3).

L’auteur raconte maintenant aux Hébreux le « repos » que les Israélites échouèrent d’obtenir, et que nous avons toujours comme espoir futur, ce repos que Dieu établit à la conclusion de Sa création (vs. 3-5). Le repos était quelque chose de déjà « fini » comme Genèse 2:2 indique. Donc, l’échec d’entrer dans ce repos était uniquement dû à l’incrédulité d’Israël, à aucun autre échec (certainement pas à un manque de préparation de la part de Dieu).

L’auteur stresse que le repos des Israélites est le même que ce repos que les saints du Nouveau Testament attendent avec impatience. Il fait cela en soulignant le mot « Aujourd’hui » du Psaume 95:7. Il raisonne que tant que le mot « Aujourd’hui » est applicable, la promesse est là, disponible. De plus, le repos promit dans lequel cette première génération d’Israélites manqua d’entrer ne fut atteint par aucun Israélite jusqu’aux jours de David (spécialement le temps où le Psaume 95 fut écrit). Si Josué avait donné le repos aux Israélites, David n’aurait pas encore parlé de ce repos comme une bénédiction future et non remplie (vs. 8-9). Une fois que quelqu’un entre dans le repos promit de Dieu, il y a plus besoin d’essayer de s’efforcer d’y arriver (v. 10).

Puisque la promesse de repos reste, et puisqu’elle est perdue par l’incrédulité et obtenue par la foi, laissons le lecteur essayer diligemment d’entrer dans ce repos, craintif de développer un cœur endurcit dû à l’incrédulité et à la négligence de la parole de Dieu. C’est cette parole qui est vivante et active et capable de juger les motifs et les intentions du cœur, exposant donc le péché qui l’endurcit (vs. 12-14).

Et justement, quel est le « repos » duquel nous parlons ? Ici, les étudiants de la Bible diffèrent beaucoup. Je crois que l’accent de ces deux chapitres tombe sur le repos futur, plutôt que sur le repos présent. Nous devons travailler pour entrer dans notre repos (4:11). Je crois que tout comme notre Seigneur fut justifié en travaillant pendant le sabbat pour fournir notre repos (Jean 5:17), se reposer quand ce travail est fini (Hébreux 10:11-12), nous devons travailler maintenant pour entrer dans le repos promit par Dieu. Ainsi, l’auteur ne stresse pas un repos « présent de la foi » comme certains diraient.

Je crois que ce repos promit est dans le futur, repos complet et final de notre salut Eternel ; En un mot, notre repos éternel, céleste. Certains protesteraient que cela ne peut pas être correct puisque les Israélites de l’ancien temps ne purent entrer dans le salut. C’est précisément le point : ils ne sont pas, pas encore, entrés dans leur repos, mais ils y arriveront. Chaque Israélite de l’Ancien Testament (Moïse inclut) n’est pas, en ce temps là, entré dans son repos céleste, qu’il espérait et qu’il attendait avec impatience (Hébreux 11:13-16). Cependant, ils le feront dans le futur, comme le dit clairement Hébreux 11. Une raison importante pour laquelle Israël n’est pas entré dans leur repos était leurs péchés, comme le signale Hébreux 3. Une autre raison est donnée dans le chapitre 11 :

« Dieu a approuvé tous ces gens à cause de leur foi, et pourtant, aucun d'eux n'a reçu ce qu'il leur avait promis.

   C'est que Dieu avait prévu quelque chose de meilleur pour nous: ils ne devaient donc pas parvenir sans nous à la perfection. » (Hébreux 11:39-40)

Le repos que le saint de l’Ancien et du Nouveau Testament attend avec impatience est le repos du salut, éternel, céleste. Dieu choisit de ne pas donner ce repos aux Juifs avant qu’Il puisse aussi le donner aux saints non-juifs. Ainsi, les péchés de chaque croyant de l’Ancien Testament étaient suffisants pour retarder le repos bénit, jusqu'au moment où le Messie viendrait pour donner à chaque croyant, Juif ou non-Juif, ce repos.

Le point des chapitres 3 et 4 supporte puissamment le message de l’épitre tout entière pour les Hébreux. Les Hébreux étaient tentés de retomber dans le Judaïsme (légaliste) de l’Ancien Testament, dû à la pression et à la persécution de leurs frères Juifs. Et pourtant, ce Judaïsme n’avait pas permit à un Israélite d’entrer dans le repos que le sabbat anticipait et annonçait. Ce repos fut accomplit sur la croix du Calvaire par le Messie, et ces lecteurs étaient prêts à L’abandonner et Son repos, pour éviter la persécution des Juifs. La parole de Dieu que ces lecteurs avaient entendue (et crue) était la parole de Christ, l’Evangile. Abandonner cet Evangile voulait dire avoir un cœur endurci, et mettre en danger le repos que seul Christ pouvait fournir.

Ce texte en Hébreux joint l’enseignement de toute la Bible, l’Ancien et le Nouveau Testament, en ce qui concerne le sabbat. Comme Paul (Colossiens 2:17) et l’auteur d’Hébreux (10:1) enseignèrent, le sabbat fut donné comme une ombre, une avant-première du repos de Dieu qui est encore à venir. Le repos de la création de Dieu était une anticipation du repos de l’homme, mais la chute empêcha cela d’arriver immédiatement. Le repos qu’Israël attendait avec impatience était bien plus grand que juste l’entrée et la possession du pays de Canaan. Son incrédulité lui causa de forfaire ce repos, du moins pour l’instant. Ce repos ne fut jamais atteint par un saint de l’Ancien Testament. Pas étonnant que notre Seigneur puisse se présenter comme étant Celui par Qui Israël trouverai le repos (Matt. 11:25-30).17

Ainsi, du premier texte du sabbat (Genèse 2:1-3) au dernier, il y a un repos auquel il est fait allusion qui est encore dans le futur, un repos que notre Seigneur Lui-même a fourni et a assuré, un repos que nous attendons avec impatience et pour lequel nous devrions faire tous nos efforts pour atteindre, en persévérant dans notre foi et notre obéissance.

Conclusion

La première leçon que nous apprenons de l’enseignement du sabbat des apôtres est que le repos du sabbat est le salut. Il est ironique et tragique que Dieu créa le monde et se reposa, prêt à partager ce repos avec l’humanité. Au lieu de l’accepter, l’homme se rebella dans le jardin d’Eden, et sa malédiction fut de travailler dur. Quand Dieu donna la Loi à Son peuple, le signe de l’alliance fut celui du repos. Dans l’analyse finale, ce ne fut pas par son propre travail que l’homme serait béni, mais par le repos.18 Ce repos, comme le « repos du sabbat » de Dieu dans Genèse 2:1-3, présage ce repos dont les femmes et les hommes croyants feront l’expérience un jour.

Quand notre Seigneur est venu sur terre, Il est venu pour donner le repos à l’homme, ce repos qui avait été promit depuis si longtemps. Sa tâche était de travailler pour fournir ce repos à l’homme. Aucune tâche n’était plus difficile, pas de travail plus douloureux, que ce « travail » qu’Il accomplit sur la croix du Calvaire. C’est le seul travail que Dieu trouva acceptable pour le salut éternel. Je prie que vous ailliez trouvé le repos en Christ et en Son travail fini.

Une autre leçon à apprendre est dans le domaine de l’interprétation biblique. Vous avez sûrement vu dans notre étude du sabbat que Dieu révèle la vérité progressivement, et donc, nous devons étudier la doctrine de Genèse à Apocalypse. Nous n’osons pas dériver notre doctrine d’un seul texte, pour peur de négliger les autres. Alors, nous devons noter attentivement les différences créées par la croix du Christ. Que vous aimiez le terme « dispense » ou non, la croix affecte grandement les choses qui furent introduites dans l’Ancien Testament. Eviter une perspective compréhensive est dangereux et insouciant, évitant ces distinctions faites par notre Seigneur et Ses apôtres.

Une telle approche de l’interpretation des Ecritures ne nous force pas à mettre notre Ancien Testament de coté, comme s’il était devenu inutile. Cela nous permet de regarder à la Loi de l’Ancien Testament, ses institutions, ses symboles, et son enseignement comme ils prophétisent Christ et la réalisation de la nouvelle alliance. L’Ancien Testament est tellement plus riche à la vue du Nouveau. Là, je suis totalement pas d’accord avec ceux qui voudraient que nous évitions de « lire le Nouveau Testament dans l’Ancien ». C’est ce que les apôtres et notre Seigneur faisaient souvent, et c’est bon pour nous aussi de le faire, tant que nous suivons la méthodologie des auteurs inspirés des Ecritures.

Finalement, bien que vénérer le jour du sabbat soit une question de liberté chrétienne, et non pas une question de nécessité (avec la pénalité de peine de mort et tout et tout), nous avons besoin de conclure que ce que nous avons apprit sur le sabbat a une nouvelle pertinence pour notre vénération du dimanche. Comme nous avons déjà dit, « il faut du temps pour être vertueux ». Faire des plans pour finir notre travail à une certaine heure et mettre de coté le reste du temps pour vénérer est une discipline magnifique (mais rare). Tout comme Dieu établit un modèle hebdomadaire pour commémorer l’alliance mosaïque (en observant le sabbat) dans l’Ancien Testament, je crois qu’Il a établi un modèle hebdomadaire pour commémorer la nouvelle alliance, par la Communion. Plus nous méditons sur la façon dont Israël a été distingué par sa célébration du sabbat, plus nous arriverons à mieux connaître notre propre sanctification. Bien que le précepte de l’observance du sabbat ne soit pas en vigueur aujourd’hui, les principes du sabbat ont beaucoup à nous apprendre à propos de la vie hectique de notre monde.


5 “In the Old Testament the Sabbath was said to be ‘a Sabbath to the LORD your God’ (Exod. 20:10; Deut. 5:14; cf. Exod. 31:15; 35:2; Lev. 23:3). It belonged to Yahweh, the covenant Lord. Now here is Jesus as the son of man claiming to be the Lord of the Sabbath. Jesus’ claim to authority over the day is not only a claim to equal authority with the Law given by God in which the Sabbath demand was embedded but can be understood as a claim to the same authority over the day as the covenant Lord Himself, a claim to equality with God every bit as strong as the Johannine saying. … If the Sabbath was made for man, and its regulations are to be employed for that end (a principle foreshadowed in the David incident) then it should not be surprising that one with the special status of Son of Man, who has already been shown to possess God’s prerogative and authority to forgive sins (cf. 2:10), should also be Lord of the Sabbath and determine how those who are with Him may act on this day.” “From Sabbath to Lord’s Day: A Biblical and Theological Perspective,” A. T. Lincoln, From Sabbath to Lord’s Day, D. A. Carson, ed. (Grand Rapids: Academie Books, 1982), p. 363.

6 Max. M. B. Turner, “The Sabbath, Sunday, and the Law in Luke/Acts,” From Sabbath to Lord’s Day, p. 135.

7 “Judaism as a whole considered the Sabbath to be binding on Israel alone. It was not a matter for Gentiles (note its absence from the Noachian laws) and this was sometimes very strongly put.” Ibid, p. 128.

8 “‘God-fearers’ (cf. Acts 13:43; 17:4, 17), and even some Gentiles with remoter connections with Judaism, tended to keep the Sabbath; but here again this commandment, while more commonly followed than many others, was accepted as part of the God-fearer’s general imitation of Judaism, not because it was singled out as a creation ordinance binding even on Gentiles.” Ibid.

9 “The striking thing about the evidence we have from the second century is that it is almost as if the Sabbath commandment were not a part of the Decalogue, because the writers of this period take one attitude towards the Decalogue but a different one towards the Sabbath.” Lincoln, From Sabbath to Lord’s Day, p. 378.

“In the light of their views of the Decalogue one might expect early Christian writers to have treated the Sabbath commandment as eternally binding and to have attempted to argue that it was part of natural Law for all people. This, however, was a much later development in Sabbatarian argumentation and in general the Sabbath discussion of the fathers not only rejects the Sabbath as temporary, treating it along with other Mosaic ceremonial regulations, but also fails to notice the issue raised by the Sabbath commandment being in fact part of that Decalogue they treat as ‘natural Law.’… Ignatius rejected Sabbath keeping, seeing it as having become outmoded together with the whole Jewish religion … and expecting Jewish Christians to be ‘strong’ and take the same approach. This was a common attitude among second-century writers. … Judging in terms of what we have seen of the attitude of the New Testament writers, the majority of second-century writers seem to have been sound in their instinct to treat the Sabbath as a temporary Mosaic institution, …” Ibid, pp. 380, 381.

10 I understand that 1 Corinthians 9 does not specify Sabbath worship as that which Paul could “leave or take,” but surely this is one specific instance of his general principle, as Romans 14:1-6 clearly states.

11 “The earliest Jewish Christians, almost without exception, kept the whole Law and were theologically committed to it.” From Sabbath to Lord’s Day, p. 134.

12 “The needed inner freedom came when the entry of the Gentiles brought the claims of Christ into sharp conflict with those of the Law and led to a new realization of the total subordination of the whole Law to Christ and to His teaching.” Ibid.

13 “On the other hand, we have evidence from both Paul himself and the Book of Acts that Paul continued his own Sabbath keeping. The balance of probability, then, is in favor of the Sabbath being included in the “days” of Romans 14:5. Paul allows that the keeping of such days is purely a matter of individual conscience.” “The Sabbath/Sunday Question and the Law in the Pauline Corpus”, D. R. Lacey, From Sabbath to Lord’s Day, p. 182.

14 “Jewett suggests that Paul’s terminology indicates ‘that the agitators had not made use of the typically Jewish terminology but sought instead to connect the Jewish festivals with ideas and terms generally prevalent in the Hellenistic world. Thus the cultic calendar was presented to the Galatians on a basis which was far from orthodox. But the agitators were not disturbed as long as quick and observable results could be achieved. It was more important to them that the Galatians be circumcised and begin to keep the festivals than that they do so for proper reasons.’” Ibid, p. 180.

I am not sure that I accept Jewett’s conclusions as related to the Book of Galatians, but I do believe that his conclusions fit the false teachers and their teachings as dealt with in Colossians and the Pastoral Epistles.

15 B. B. Warfield holds to this view, and states the matter in strong terms: “I am to speak to you today, not of the usefulness or of the blessedness of the Sabbath, but of its obligation. And I am to speak to you of its obligation, not as that obligation naturally arises out of its usefulness or blessedness, but as it is immediately imposed by God in his Word.” B. B. Warfield, “The Foundations of the Sabbath in the Word of God,” Selected Shorter Writings of Benjamin B. Warfield, Ed. by John E. Meeter (Nutley, New Jersey: Presbyterian and Reformed Publishing Company, 1970), p. 308.

16 Warfield, for example, writes, “In thus emancipating his readers from the shadow-ordinances of the Old Dispensation, Paul has no intention whatever, however, of impairing for them the obligations of the moral Law, summarily comprehended in the Ten Commandments.” Ibid, p. 321.

17 When our Lord read from Isaiah 61:1-2 (Luke 4:16-20), the terminology of this text was sabbatical, and thus it would appear that He was, at this point, making another claim to be the source of Sabbath rest. Cf. “Jesus and the Sabbath in the Four Gospels,” D. A. Carson, From Sabbath to Lord’s Day, pp. 71-72.

18 It is noteworthy that in Psalm 127, the blessing of children is described as not the result of toil, but of rest: “It is vain for you to rise up early, To retire late, To eat the bread of painful labors; For He gives to His beloved even in his sleep” (Psalm 127:2).

Related Topics: Dispensational / Covenantal Theology, Sabbath

19. La Sainteté de la Vie (Exode 20:13)

Introduction

C’est un message à propos de meurtre. Je suis curieux de savoir quelle sorte de réponse cela suscite de vous. Est-ce que cela semble ennuyeux ? Peut-être vous demandez-vous comment quelqu’un pourrait tirer tout un message de ce sujet ? Ou peut-être vous vous demandez pourquoi quelqu’un penserait qu’un tel message soit nécessaire ? Après tout, qui ne serait pas contre le meurtre ? Certaines personnes pourraient (stupidement) s’en désintéresser complètement, se sentant un peu privilégiées, et même plus en sécurité. Mais ici est un message qui doit faire sentir une personne qu’elle est vraiment parvenue. S’il y avait un message à propos de colère, contrôle de soi ou de sacrifice de soi, cela serait un autre sujet. Mais pour quelqu’un qui n’a pas commit de meurtre et qui ne pense pas à ça, pourquoi ne devrait-il pas être relaxé, détendu à propos de ce sujet ?

Je dois vous prévenir à propos d’être trop confortable. Vous voyez, le commandement interdisant le meurtre va bien plus loin que ça. Il condamne toutes attitudes ou actions qui conduiraient au meurtre. Il est aussi nécessaire d’apprendre le principe qui souligne cette prohibition. Et finalement, il exige certaines actions positives de notre part, pas seulement pour d’éviter un mal spécifique, mais la poursuite de quelques biens particuliers.

Mon approche du Sixième Commandement sera de considérer l’enseignement biblique sur le meurtre vu par l’Ancien Testament, puis par le Nouveau. Nous essaierons de définir ce que le meurtre est, les différents genres, et ce qui n’est pas meurtre. Nous déterminerons aussi la punition pour le meurtre, avec les provisions que Dieu a faites pour certains meurtriers. Finalement, nous conclurons en explorant les implications du principe qui souligne le Sixième Commandement – la sainteté de la vie, avec les actions positives que ce commandement exige du Chrétien.

Le Meurtre Dans l’Ancien Testament

Nous devons commencer notre étude à la création du monde, et spécialement de l’humanité, car Dieu donna vie à l’homme d’une façon qui le sépare du reste des créatures vivantes de Dieu :

« L'Eternel Dieu façonna l'homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l'homme devint un être vivant. » (Genèse 2:7)

Dieu fut engagé plus intimement dans le processus de donner la vie à l’homme. Il souffla dans ses narines le souffle de la vie. C’est différent de la façon dont Il donna la vie à chaque autre créature vivante. Je crois que c’est parce que Dieu créea l’homme à Son image (Gen. 1:26). Puisque l’homme est une réflexion de Dieu (crée à Son image), il est différent, et donc, la façon dont l’homme fut crée fut aussi différente de toutes les autres créatures. Tout comme Genèse 2 sépara le septième jour des autres six jours, il sépare aussi l’homme des toutes autres créatures. Dans les passages que nous allons suivre, cela ne devrait pas surprendre que puisque Dieu donna vie à l’homme, l’homme ne devrait pas se sentir libre de prendre la vie d’un autre homme (la mienne incluse). Comme Job le dit,

« … L'Eternel a donné, l'Eternel a repris… » (Job 1:21)

« Ainsi, ils ne sont plus deux; ils font un. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. » (Matt. 19:6)

Puisque Dieu donna la vie à l’homme, l’homme ne devrait pas être celui qui la prenne.30

La première prise de vie (meurtre) est décrite juste après la chute de l’homme :

« Et lorsqu'ils furent dans les champs, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua.

   Alors l'Eternel demanda à Caïn:
   ---Où est ton frère Abel?
   ---Je n'en sais rien, répondit-il. Suis-je le gardien de mon frère?

   Et Dieu lui dit:
   ---Qu'as-tu fait? J'entends le sang de ton frère crier vengeance depuis la terre jusqu'à moi.

   Maintenant, tu es maudit et chassé loin du sol qui a bu le sang de ton frère versé par ta main.

   Lorsque tu cultiveras le sol, il te refusera désormais ses produits, tu seras errant et fugitif sur la terre.

   Caïn dit à l'Eternel:
   ---Mon châtiment est trop lourd à porter.

   Voici que tu me chasses aujourd'hui loin du sol fertile, et je devrai me cacher devant toi, je serai errant et fugitif sur la terre et si quelqu'un me trouve, il me tuera.

   L'Eternel lui dit:
   ---Eh bien! Si on tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois.
   Et l'Eternel marqua Caïn d'un signe pour qu'il ne soit pas tué par qui le rencontrerait.

    Caïn partit loin de l'Eternel: il alla séjourner au pays de Nod, le Pays de l'Errance, à l'orient d'Eden, le Pays des délices. » (Genèse 4:8-16)

A ce point, je n’aimerais faire que quelques observations qui je crois sont importantes pour notre étude sur le meurtre :

(1) Caïn tua Abel parce qu’Abel était juste et qu’il ne l’était pas. Le péché de Caïn se manifesta par sa persécution d’Abel, dont le sacrifice plut à Dieu (1 Jean 3 :12).

(2) Caïn tua Abel en rébellion contre Dieu. Dieu refusa l’offrande de Caïn, mais accepta celle d’Abel. Quand Il vit que Caïn était en colère, Dieu le chercha, lui conseillant vivement de faire ce qui était correct, et de contrôler le péché qui menaçait de le dominer. Quand Caïn tua Abel, ce fut un acte volontaire de rébellion contre l’encouragement de Dieu de résister le mal et de faire ce qui était juste.

(3) Caïn fut puni pour assassiner son frère, mais pas par la peine de mort, qui ne serait instituée que plus tard. Caïn fut forcé de vivre d’une certaine façon qui n’exigeait pas d’agriculture, puisque le sol fut maudit pour qu’il ne produise rien pour lui.31 Pour empêcher tout homme de tuer Caïn, un signe lui fut donnée et une vengeance sept fois plus grande fut promise à toute personne qui le tuerait. La peine de mort, qui fut ordonnée plus tard, est spécialement interdite ici. Ni Dieu, ni homme n’ont prit la vie de Caïn.

(4) Il semblerait que le versement du sang d’Abel sur le sol fut lié à la malédiction du sol, qui rendit l’agriculture impossible pour Cain. Plus tard, le versement du sang sera clairement identifié comme une profanation de la terre. Ici, il semblerait, que ça soit sous-entendu.

(5) Il ne fallut pas longtemps jusqu'à ce qu’un des descendants de Cain devint un meurtrier, et sembla presque de s’en vanter :

« Lémek dit à ses femmes:
      Ada et Tsilla, écoutez-moi bien,
      femmes de Lémek, et prêtez l'oreille à ce que je dis:
      J'ai tué un homme pour une blessure
      et un jeune enfant pour ma plaie.

   Caïn sera vengé sept fois
      et Lémek soixante-dix-sept fois. » (Gen. 4:23-24)

(6) Ce ne fut qu’après le déluge que la peine de mort fut ordonnée comme punition pour le péché de meurtre. Après le déluge, quand Dieu tua presque toute l’humanité pour leurs péchés, Dieu ordonna la peine de mort pour ceux qui prendront la vie d’un autre être humain :

« Dieu bénit Noé et ses fils et leur dit:
   ---Soyez féconds, multipliez-vous et remplissez la terre.

  Vous inspirerez désormais la crainte et la terreur à toutes les bêtes de la terre et à tous les oiseaux du ciel; tous les animaux qui se meuvent sur la terre et tous les poissons de la mer sont livrés en votre pouvoir.

  Tout ce qui remue et qui vit vous servira de nourriture au même titre que les légumes et les plantes: je vous donne tout cela.

  Toutefois, vous ne mangerez pas de viande contenant encore sa vie, c'est-à-dire son sang[a].

  Quant à votre sang à vous --- celui qui est votre vie --- j'en demanderai compte à quiconque le répandra, que ce soit un animal ou un homme. Je demanderai compte à chaque homme de la vie de son semblable.

  Dieu a fait l'homme
      pour être son image:
      c'est pourquoi si quelqu'un répand le sang d'un homme,
      son sang à lui doit être répandu par l'homme.

  Vous donc, soyez féconds, multipliez-vous et répandez-vous en grand nombre sur la terre. » (Genèse 9:1-7)

La relation entre ce texte et Genèse 1:27-30 est fascinante,32 mais au-delà de notre étude, autre que ces sujets qui se rapporte au meurtre. Le changement important à voir est que bien que le meurtre soit au moins tacitement comprit être interdit, ici il est clairement condamné, et la peine de mort est ordonnée. D’une manière ou d’une autre, c’est lié à d’autres changements qui sont indiqués dans le texte. Dans Genèse 1:27-30, seuls les plantes et les arbres sont vus comme nourriture pour les hommes et les animaux. Cependant, maintenant il est déclaré que l’homme peut aussi manger de la viande. Quelle est la relation entre la capacité de l’homme de manger de la viande et l’institution de la peine de mort ? Quelle est la raison pour la peine capitale ici ? Pourquoi Caïn ne fut pas mis à mort (ou que personne ne fut autorisé à le tuer), mais maintenant un meurtrier doit être exécuté ? J’ai quelques suggestions, qui pourraient aider à expliquer ce changement :

(1) La peur de l’homme, que Dieu mit en toutes créatures vivantes, maintenant nourriture pour l’homme, veut dire que les animaux furent donnés une défense et que l’homme devrait devenir un chasseur. Avant, si l’homme avait été permit de manger de la viande, il aurait pu approcher n’importe quel animal et tuer la créature sans défense. Maintenant, les animaux ont peur de l’homme et l’éviteraient. L’homme pourrait manger de la viande, mais seulement en devenant un chasseur. Les animaux domestiques pourraient être tués pour la viande, aussi, mais étaient le plus souvent utilisés pour la laine, le lait ou d’autres produits.

(2) Bien que l’homme fut donné le droit de manger de la viande, il ne doit jamais boire le sang, mais doit le verser. Le sang de toutes créatures est donc séparé. C’est pour que la vie de l’homme soit soutenue en mangeant de la viande, que le sang doit être versé. L’homme doit avoir du respect même pour le sang des animaux.

(3) L’institution de la peine capitale pour le meurtre éduqua aussi les hommes à avoir du respect pour le sang (voulant dire, la vie) de l’humanité. L’homme, qui fut créé à l’image de Dieu, ne doit pas perdre sa vie des mains d’un autre homme, à moins que, bien sûr, cela soit la punition pour un meurtre.

(4) A la fin, Dieu révèle progressivement le concept de réparation par le sang. Ce qui sera plus tard enseigné plus clairement est maintenant révélé en termes très généraux et vagues. Néanmoins, le chemin est préparé pour l’homme pour comprendre le concept du sacrifice de sang.

Quittant Genèse (et les incidents qui pourraient être liés à notre étude du meurtre33), allons sur le Livre d’Exode, où le Sixième Commandement fut d’abord donné. Cependant, avant d’aller sur la prohibition du meurtre dans les Dix Commandements, rafraichissons notre mémoire en ce qui concerne Moïse, par lequel ces Ecritures nous sommes parvenues :

« Lorsque Moïse fut devenu adulte, il alla rendre visite à ses frères de race et fut témoin des pénibles travaux qu'on leur imposait. Il vit un Egyptien qui rouait de coups l'un de ses frères hébreux.

  Après avoir regardé de côté et d'autre pour voir s'il n'y avait personne, il frappa l'Egyptien à mort et l'enfouit dans le sable. » (Exode 2:11-12)

Il est ironique que celui par lequel le commandement interdisant le meurtre nous vint est lui-même un meurtrier. Il est aussi ironique que quand Caïn tua Abel, il refusa toutes responsabilités d’être le gardien de son frère ; Quand Moïse tua l’Egyptien, il le fit pensant qu’il agissait en gardien de son frère (Actes 7:23-25) .

Dans le chapitre 20 d’Exode, nous trouvons l’interdiction de tuer donnée en le Sixième Commandement :

« Tu ne commettras pas de meurtre. » (Exode 20:13 ; Deutéronome 5:17). 

Il n’est donnée ici, aucune définition claire d’un « meurtre »34, ni n’est aucune punition spécifique ordonnée. Cela est dû à une forme précise, abrégée des Dix Commandements. Cependant, bientôt les détails regardant ce commandement commenceront à apparaître. Nous étudierons brièvement les sortes de meurtres, les punitions ordonnées pour meurtre, et les dispositions faites pour certains meurtriers, prescrites dans la Loi de l’Ancien Testament.

Le Meurtre prémédité est punissable de mort, pendant que le meurtre qui n’est pas prémédité (second degré ?) était vu comme une offense moins sérieuse :

« ---Celui qui frappera un homme et causera sa mort, sera puni de mort.

  Cependant, s'il n'avait pas l'intention de donner la mort, mais que Dieu a fait tomber l'homme entre ses mains, je te désignerai un endroit où il pourra se réfugier.

  Par contre, si quelqu'un agit avec préméditation, et qu'il assassine son prochain par ruse, vous irez jusqu'à l'arracher à mon autel pour le faire mourir. » (Exode 21:12-14)

Le Meurtre par négligence peut aussi être considéré aussi sérieux que meurtre prémédité quand quelqu’un sait qu’il y a un vrai danger, mais évite volontairement de faire ce qui est nécessaire pour empêcher la mort d’une autre personne :

« Si un bœuf tue quelqu'un à coups de corne, il sera abattu à coups de pierres. On n'en mangera pas la viande, mais son propriétaire ne sera pas puni.

   Toutefois si, depuis quelque temps, ce bœuf avait l'habitude d'attaquer les gens à coups de corne et que son propriétaire en a été formellement averti mais ne l'a pas surveillé, et si ce bœuf tue quelqu'un, il sera abattu à coups de pierres et son propriétaire sera puni de mort.

   Si on impose au propriétaire une rançon pour sa vie, il devra donner tout ce qu'on lui réclamera. » (Exode 21:28-30)35

Dans ce cas, bien que la peine de mort soit requise pour le propriétaire du bœuf, il semblerait qu’une rançon soit possible, si tel est le désir de la famille de la victime. Cependant, le propriétaire du bœuf ne peut absolument pas négocier le prix de la rançon qui est demandée.

La Loi va jusqu’au point de distinguer entre un meurtre qui est justifiable et un qui ne l’est pas :

« ---Si l'on surprend un voleur en train de pénétrer dans une maison par effraction et qu'on lui assène un coup mortel, celui qui l'aura frappé ne sera pas coupable de meurtre.

  Par contre, si cela se passe en plein jour, celui qui l'aura frappé sera coupable de meurtre. Tout voleur devra verser une indemnité. S'il ne possède rien, il sera lui-même vendu comme esclave pour compenser ce qu'il a volé. » (Exode 22:1-2)

De loin, le traitement le plus définitif du meurtre et de ses conséquences est trouvé dans Nombres 35.36 Ici, comme ailleurs, il y a une différence faite entre meurtres prémédités (vs. 16-21) et involontaires (vs. 22-28). La vérité importante qui est accentuée ici est la provision des villes de refuge pour ceux qui ne sont pas coupables de meurtres prémédités. Plusieurs choses devraient être soulignées en ce qui concerne les villes de refuge :

· Celles-ci sont des villes réservées pour les lévites (v.6).

· Ces villes sont un endroit de refuge non seulement pour les Israélites, mais aussi pour les étrangers et les voyageurs (v. 15).

· Elles sont un refuge pour ceux qui ont été jugés par la congrégation et ont été reconnus coupables d’avoir involontairement prit la vie d’un autre homme (vs. 11-12,24-25).

· Elles sont un refuge même s’il ne reste qu’une seule personne dans la ville de refuge (vs. 26-28).

· Elles sont un refuge jusqu'à la mort du grand-prêtre, à quel moment celui qui a versé le sang d’un autre homme pourra retourner chez lui, sans peur de représailles (vs. 25,28,32).37

· La raison pour laquelle le meurtre doit être jugé avec des termes si méticuleux est que si cela n’est pas rectifié d’une façon ou d’une autre, le sang qui a été verse polluera la terre (vs. 29-34).38

Cette pollution de la terre, avec les autres, est la raison pour laquelle Dieu chassera la nation d’Israël du pays, et l’enverra en captivité.39 Ainsi, les prophètes de l’Ancien Testament condamneront les Israélites pour avoir violer le Sixième Commandement, avec le reste des commandements de Dieu :

« Jérusalem!
      Comment se fait-il donc que la cité fidèle
      soit devenue une prostituée?
      Toi, jadis pleine de droiture,
      où la justice demeurait,
      maintenant, tu abrites des assassins. » (Ésaïe 1:21 ; Jér. 7:9)

« Vous, les Israélites, écoutez la parole que vous adresse l'Eternel,
      car l'Eternel est en procès avec les habitants de ce pays:
      «La vérité a disparu dans le pays,
      il n'y a plus d'amour
      on n'y connaît pas Dieu.

  On n'y voit que parjure, et tromperies.
      Le crime, le vol et l'adultère se multiplient.
      La violence s'étend,
      les meurtres s'ajoutent aux meurtres.

  C'est pourquoi le pays passera par le deuil,
      et tous ses habitants dépériront,
      jusqu'aux bêtes sauvages et aux oiseaux du ciel;
      les poissons de la mer disparaîtront aussi. » (Osée 4:1-3)

Aussi incroyable que cela puisse être, le meurtre est même pratiqué par les prêtres :

« Car je prends plaisir à l'amour bien plus qu'aux sacrifices,
      à la connaissance de Dieu bien plus qu'aux holocaustes.

   «Mais vous, tout comme Adam, vous avez transgressé l'alliance,
      là, vous m'avez trahi.

   Galaad est une cité de malfaiteurs
      maculée de traces de sang.

   Comme une bande de brigands postés en embuscade,
      la confrérie des prêtres
      s'en va assassiner les passants sur la route qui mène vers Sichem.
      Leur conduite est infâme! » (Osée 6:6-9)

Avant de quitter l’enseignement de l’Ancien Testament sur le meurtre et aller voir dans le Nouveau, laissez-moi vous rappeler que certains des grands hommes de la Bible furent des meurtriers. En plus de Moïse (l’Egyptien), il y eut David (Urie, le mari de Bath-Chéba), et le Roi Achab (qui était grand, mais pas juste), qui tua Naboth pour obtenir son champs (1 Rois 21:19).

Meurtre Dans le Nouveau Testament

Les scribes et les pharisiens pensaient qu’ils observaient toutes les Lois de Moïse.40 Ils pensaient sûrement qu’ils étaient innocents en ce qui concerne le Sixième Commandement. Jésus insistait sur une obéissance de la Loi qui allait bien plus loin que le précepte qui était déclaré, bien plus loin que la lettre de la Loi, dans son esprit. Dans le sermon sur la Montagne, Jésus élabora sur l’enseignement du meurtre dans l’Ancien Testament :

« ---Vous avez appris qu'il a été dit à nos ancêtres: «Tu ne commettras pas de meurtre. Si quelqu'un a commis un meurtre, il en répondra devant le tribunal.»

   Eh bien, moi, je vous dis: Celui qui se met en colère contre son frère sera traduit en justice. Celui qui lui dit «imbécile» passera devant le tribunal, et celui qui le traite de fou est bon pour le feu de l'enfer.

   Si donc, au moment de présenter ton offrande devant l'autel, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,

   laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis tu reviendras présenter ton offrande.

   Si quelqu'un porte des accusations contre toi, dépêche-toi de t'entendre avec ton adversaire pendant que tu es encore en chemin avec lui. Sinon, ton adversaire remettra l'affaire entre les mains du juge, qui fera appel aux huissiers de justice, et tu seras mis en prison.

   Et là, vraiment, je te l'assure: tu n'en sortiras pas avant d'avoir remboursé jusqu'au dernier centime. » (Matt. 5:21-26)

De l’enseignement de notre Seigneur dans ce texte, nous pouvons en tirer les conclusions suivantes :

(1) Il n’est pas suffisant d’observer le Sixième Commandement comme précepte, nous devons l’observer dans un contexte plus large. Si nous devons regarder le meurtre comme étant si diabolique que nous ne voudrons jamais être tentés de tuer quelqu’un, nous devons traiter avec ces attitudes et ces actions qui nous tenteront à y recourir, si nous ne nous en occupons pas. Quelques-unes suivent.

(2) La colère contre un frère peut devenir un motif pour le meurtre. Personne ne saura le nombre de meurtres qui furent le résultat de la colère, mais le pourcentage de tels cas serait très haut. Jésus expose ainsi l’émotion de la colère, bien trop commune, comme un motif pour meurtre, qui doit être négocier.

(3) Regarder un frère comme un inférieur, comme un bon à rien ou comme une responsabilité pour la société, est un motif pour meurtre. Les mots « imbécile » et « fou » ne sont pas simplement mal parce que ce sont des noms que nous nous appelons les uns les autres. Ces noms trahissent une attitude de la part de celui qui les dit que le monde serait un endroit meilleur sans ceux nommés. Beaucoup qui ont tué une autre personne, l’ont fait en pensant qu’ils rendaient un service à la société.

(4) Des relations irréconciliables et des conflits non résolus peuvent conduire au meurtre :

« D'où proviennent les conflits et les querelles entre vous? N'est-ce pas des désirs égoïstes qui combattent sans cesse en vous?

  Vous convoitez beaucoup de choses, mais vos désirs restent insatisfaits. Vous êtes meurtriers, vous vous consumez en jalousie, et vous ne pouvez rien obtenir. Vous bataillez et vous vous disputez. Vous n'avez pas ce que vous désirez parce que vous ne demandez pas à Dieu. » (Jacques 4:1-2)

Il nous informe que la convoitise de ces choses qui nous apportent du plaisir souvent nous apportent des conflits avec nos frères. Encore pire, les hommes quelques fois se tuent les uns les autres pour profiter des plaisirs qu’ils possèdent.

Ailleurs, Jésus nous apprend qui est la source et le promoteur ultime du meurtre :

« Votre père, c'est le diable, et vous voulez vous conformer à ses désirs. Depuis le commencement, c'est un meurtrier: il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il ment, il parle de son propre fond, puisqu'il est menteur, lui le père du mensonge. » (Jean 8:44)

Il dit cela à Ses ennemis, les scribes et les pharisiens, qui étaient les fils du diable, par qui Lui, Lui-même, serait assassiné. Ainsi Pierre pourra dire aux Juifs dans son sermon puissant de Pentecôte :

« Oui, vous avez renié celui qui est saint et juste. A sa place, vous avez demandé comme faveur la libération d'un meurtrier.

   Ainsi vous avez fait mourir l'auteur de la vie. Mais Dieu l'a ressuscité des morts: nous en sommes témoins. » (Actes 3:14-15)

A ceux qui assassinèrent notre Seigneur, l’Evangile fut proclamé. Certains d’entres-eux crurent. Un meurtrier allait devenir un des plus grands annonceurs de l’Evangile de tous les temps :

« Saul, qui ne pensait qu'à menacer et à tuer les disciples du Seigneur, se rendit chez le grand-prêtre » (Actes 9:1)

Ce fut Saul qui, quand il fut confronté par le Sauveur sur la route de Damas, devint un homme qui volontairement donna sa vie pour les autres. Un meurtre doit donc être regardé comme un péché des plus sérieux, mais pas un péché impardonnable.

Conclusion

Jusqu'à présent nous avons vu que le meurtre fut interdit très tôt dans l’Ancien Testament. Il fut détaillé de façon à ce que le meurtre prémédité fut distingué de celui qui était involontaire. Ainsi, le fait qu’une vie soit prise par quelqu’un n’est pas toujours un meurtre, et même quand nous pourrions appeler l’action meurtre, il y a encore des niveaux différents de culpabilité. L’Ancien Testament prescrit donc différentes punitions, selon les circonstances du meurtre.

Il est très important à la vue de la sévérité du crime de meurtre de noter les provisions gracieuses de la Loi pour ceux qui involontairement ou « sans préméditation » prirent la vie d’un autre. Les villes de refuge sont, je crois, une évidence de la grâce de Dieu, et peut-être même un avant-gout de la délivrance que les hommes éprouveront quand Jésus Christ, le Grand-Prêtre mourut.

La Loi de l’Ancien Testament est aussi instructive en ce qu’elle nous aide à garder le meurtre dans la bonne perspective. Ici est un péché que nous plaçons en tête de liste. Quoi pourrait être pire que ce mal ? Peut-être une meilleure question serait, « Quoi serait aussi mal ? » Si la sévérité de la punition est un indice de comment sérieux ce péché est, alors nous devrions nous rappeler de tous les péchés qui sont punis par la peine de mort. Ceux-ci sont :

· Le meurtre Prémédité (Exode 21:12-14).

· L’enlèvement (Exode 21 :16 ; Deut. 247).

· L’adultère (Lev. 20 :10-21).

· L’homosexualité (Lev. 20:13).

· L’inceste (Lev. 20:11-12,14).

· La bestialité (Exode 22:19 ; Lev. 20:15-16).

· La délinquance incorrigible et désobéissance persistante aux parents et aux autorités (Deut. 17:12 ; 21:18-21).

· Frapper ou maudire les parents (Exode 21:15 ; Lev. 20:9 ; Proverbes 20:20 ; Matt. 15:4 ; Marc 7:10).

· Offrir un sacrifice humain (Lev. 20:2).

· La fausse prophétie (Deut. 13:1-10).

· La blasphémie (Lev. 24:11-14,16,23).

· Profaner le sabbat (Exode 35:2 ; Nombres 15:32-36).

· Sacrifier aux idoles (Exode 22:20).

· La magie et divination (exode 22:18).

· L’immoralité (Deut. 22:20-21).

· Le viol d’une fiancée vierge (Deut. 22:23-27).41

Si nous sommes tentés de nous sentir satisfait car nous n’avons pas commit de meurtre, nous devrions aussi regarder s’il n’y a aucun péché ci-dessus dont nous sommes coupables, et pour lequel la peine de mort a été ordonnée.

Pour aller un peu plus loin, dans le Nouveau Testament, Jacques semble enseigner que cela n’a vraiment pas d’importance lequel des Dix Commandements nous n’avons pas violé, care en violer un nous rend coupable de les avoir tous violer:

« En effet, celui qui désobéit à un seul commandement de la Loi, même s'il obéit à tous les autres, se rend coupable à l'égard de toute la Loi.

   Car celui qui a dit: Tu ne commettras pas d'adultère, a dit aussi: Tu ne commettras pas de meurtre. Si donc, tout en évitant l'adultère, tu commets un meurtre, tu désobéis bel et bien à la Loi. » (Jacques 2:10-11)

Pour cette raison, l’enfer sera peuplé non seulement de meurtriers, mais aussi de toutes sortes d’autres pécheurs.

« Quant aux lâches, aux infidèles, aux dépravés, meurtriers et débauchés, aux magiciens, aux idolâtres et à tous les menteurs, leur part sera l'étang ardent de feu et de soufre, c'est-à-dire la seconde mort. » (Apocalypse 21:8)

En fin de compte, que quelqu’un soit envoyé en enfer parce qu’il est un meurtrier ou un menteur, il est un pécheur méritant l’enfer. Il n’y aura que peu de prestige et aucune satisfaction en enfer, sachant que vous ne soyez pas coupables de meurtre, comme si cela vous rendait un meilleur pécheur, comme un menteur.

Les implications du Sixième Commandement sont larges et importantes. Permettez-moi de suggérer comment vous et moi devrions répondre à ce commandement à différents niveaux :

Premièrement, au niveau littéral, vous et moi n’avons pas le droit de prendre la vie de quelqu’un d’une façon qui constituerait un meurtre, c’est à dire, qui enlève la vie de quelqu’un que Dieu avait voulu et avait indiqué devrait vivre. Je crois que ce commandement interdit l’avortement sur demande à une mère, car la vie, donnée par Dieu à un bébé dans le ventre de sa mère, est terminée. L’euthanasie ou plus vulgairement « débrancher la machine » est questionnée. Quelques fois des machines sont utilisées pour soutenir artificiellement la vie ou prolonger inutilement le processus de la mort. A mon avis « débrancher la machine » dans de tels cas n’est pas un meurtre. Cependant, quand quelqu’un prive un individu des nécessités pour vivre (par exemple, oxygène ou alimentation), c’est très probablement une action meurtrière. Meurtre de sang-froid ou suicide, sont catégoriquement et clairement interdits par le Sixième Commandement.

Deuxièmement, le meurtre est interdit dans ses formes primitives ou formatrices. Jésus dit clairement que des pensées et attitudes meurtrières étaient, en effet, des meurtres en principe ou au moins meurtres à la forme embryonnaire. Ainsi, toute attitude ou action qui conduirait au meurtre doit être traitée rapidement et irrévocablement. Désir sexuel, cupidité, haine, ou préjudice dégradant (« toi fou ») doivent être traités comme des attitudes meurtrières. Des conflits non résolus et l’animosité doivent être traités rapidement, pour qu’une réconciliation survienne. Prolonger l’hostilité n’arrive qu’à accroitre la tentation de détruire l’ennemi.

Troisièmement, le principe soulignant l’interdiction du meurtre est celui de LA SAINTETE DE LA VIE. Assassiner est un péché et c’est interdit parce que Dieu a donné vie à l’homme et S’est accordé le droit exclusif de l’enlever. Même dans les cas où la peine capitale est administrée, c’est fait au nom de Dieu, avec l’homme agissant comme l'exécuteur de la furie de Dieu (Gen. 9:5-6 ; Romains 13:4).

La sainteté de la vie demande bien plus que simplement interdire le meurtre. Elle demande que nous cherchions à sauver la vie de ceux qui sont en péril de mort, ceux dont les vies nous sommes capables d’épargner. Cela veut dire que, comme beaucoup de Chrétiens ont réalisé, nous ne pouvons pas juste observer sans rien faire pour essayer de stopper l’avortement sur demande. Cela veut aussi dire que quand une personne se meurt de faim, de maladie ou à cause d’un désastre naturel, vous et moi sommes obligés de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver leurs vies. Cela veut dire que ces réfugiés politiques, dont les vies sont en danger dans des pays étrangers, pourraient avoir besoin de trouver un sanctuaire en ici, même si quelques postes de travail leurs soient fournis dans le processus et quelques sacrifices économiques soient assumés par des citoyens pour trouver une place où les mettre.

Quatrièmement, la sainteté de la vie souligne l’urgence et la priorité de l’évangélisme. Notre Seigneur dit une fois,

« ---Ne craignez donc pas ceux qui peuvent tuer le corps, mais qui n'ont pas le pouvoir de faire mourir l'âme. Craignez plutôt celui qui peut vous faire périr corps et âme dans l'enfer. » (Matt. 10:28)

La mort est une chose terrible, spécialement quand elle plonge une personne dans l’éternité sans Christ, l’enfer. Si la mort est quelque chose que nous soyons ordonnés d’empêcher si c’est possible, alors surement le mal le plus grand, à empêcher de la plus grande urgence, est d’entrer dans une éternité sans Jésus Christ et sans le salut qu’Il offre à tous ceux qui croient en Lui. Ce n’est pas la « première mort » (la mort physique) qui est la plus effrayante, mais la « deuxième mort » (la mort spirituelle) que nous devons chercher à empêcher dans laquelle les hommes entrent sans avertissements sans le message de délivrance – la bonne nouvelle de l’Evangile.

Cinquièmement, pendant que l’Ancien Testament nous ordonne de ne pas prendre la vie d’une autre personne, le Nouveau Testament demande au Chrétien de donner sa vie pour quelqu’un d’autre.

« Car si quelqu'un déteste son frère, c'est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier ne possède en lui la vie éternelle.

   Voici comment nous savons ce que c'est que d'aimer: Jésus-Christ a donné sa vie pour nous. Nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères. » (1 Jean 3:15-16)

Quand Caïn tua Abel et fut questionné par Dieu à propos d’où était Abel, Caïn répondit, « Suis-je le garden de mon frère? » En fait, Caïn ne sembla pas penser que c’était son problème, même si son frère était mort. Quand nous suivons le précédent établit par notre Seigneur, nous ne trouvons pas seulement nécessaire d’être le « gardien de notre frère », mais de vouloir l’être aux prix de notre vie. Nous sommes non seulement dits de ne pas prendre la vie de notre frère, mais de donner la nôtre pour notre frère.

Cette attitude, qui est aussi décrite dans le chapitre 2 de Philippiens comme « l’Esprit de Christ », est cette vue de la vie qui tourne les valeurs chrétiennes sens dessus-dessous et les valeurs du monde à l’envers. Une fois que nous avons pris notre décision d’abandonner notre vie pour notre frère, il nous est possible de mettre l’intérêt des autres avant le nôtre. Nous trouvons donc nécessaire de « porter notre croix quotidiennement », sacrifiant nos désirs physiques pour Dieu, ce qui est ce que le Nouveau Testament nous dit que la vie du Chrétien doit être.

« Qu'aucun de vous n'ait à endurer une punition parce qu'il aurait tué, volé ou commis quelque autre méfait, ou encore parce qu'il se serait mêlé des affaires d'autrui;

   mais si c'est comme «chrétien» qu'il souffre, qu'il n'en éprouve aucune honte; qu'il fasse, au contraire, honneur à Dieu en se montrant digne de ce nom. » (1 Pierre 4:15-16)

· L’autodéfense évalue sa propre vie au-dessus de celle d'un autre.

· L’assassinat évalue ses intérêts personnels au-dessus de la vie d'un autre - l'avortement

· Le christianisme donne sa vie pour d'autres

Pour conclure, permettez-moi de suggérer plusieurs façons malignes par lesquelles nous pourrions essayer d’éviter les applications du Sixième Commandement dans nos vies.

Premièrement, nous pourrions chercher à appliquer ce commandement comme un précepte, mais pas comme un principe. Si nous, comme les scribes et les pharisiens des jours de Jésus, ne voyons cela que comme un commandement de ne pas tuer une autre personne, nous l’avons généralement rendu sans importance pour notre vie, car peu de gens, en général, considèrent tuer une autre personne. Si nous comprenons le principe, d’être la sainteté de la vie humaine, les principes sont profonds et intensément pratiques. Alors, réfléchissons à ce commandement comme un principe, et non pas seulement comme un précepte.

Deuxièmement, nous pourrions éviter ce commandement en diminuant l’application. La réponse au professeur de la Loi qui demanda à Jésus ce qu’il devait faire pour obtenir la vie éternelle fut qu’il devait obéir la Loi (Luc 10:25-28). Cherchant à éviter tout ce que le commandement voulait dire (v. 29), le professeur posa la question,

« ---Oui, mais qui donc est mon prochain? » (Luc 10:29)

C’était une question très importante, et la réponse de notre Seigneur fut pleine de sous-entendus. Vous voyez, le professeur, un Juif, voulait appliquer les commandements pour les hommes aux Juifs, mais pas aux non Juifs. Il espérait que la bonté que la Loi exigeait était de la bonté à être appliquée qu’aux camarades Juifs. Quand notre Seigneur raconta l’histoire du Bon Samaritain, ce furent un lévite et un prêtre qui n’aidèrent pas la victime qui avait été attaquée. Ce fut un Samaritain, un étranger méprisé (que les Juifs ne voulaient pas considérer comme «  voisin »), qui fut le « voisin ». Si les voisins incluaient des non Juifs, les Dix Commandements allaient être une grosse pilule à avaler.

C’est facile pour nous d’être touché par le meurtre de bébés innocents et sans défenses, ayant encore besoin d’être protéger et en sécurité dans le ventre de la mère. Mais je vous demande, mes amis, que ressentez-vous quand vous entendez parler de l’exécution d’un criminel ou de la mort d’un homosexuel qui avait le SIDA ? Si la vie est sacrée, alors nous devons sauver les vies (et les âmes) de tout homme et femme, pas seulement les vies qui semblent innocentes ou sans défense ou socialement désirables. Si nous sommes pour la peine de mort parce que la vie humaine nous est précieuse, c’est une chose compatible avec l’enseignement du chapitre 9 de Genèse. Si nous nous réjouissons à la nouvelle de la mort de quelqu’un parce que nous haïssons et méprisons cette personne, nous sommes coupables du même péché que le Sixième Commandement interdit.

Troisièmement, nous pouvons manquer le point de ce commandement si nous catégorisons les péchés de façon à ce que le meurtre soit le plus grand péché et que mentir ou l’adultère ou un autre péché soit moins mauvais. Je ne veux pas dire que tous les péchés sont égaux. Il est certainement plus terrible de tuer une personne qu’il est juste d’y penser. Mais quand nous commettons un péché (comme un meurtre) le pire des péchés, un péché que nous ne feront probablement jamais, souvent nous minimisons nos propres péchés qui sont aussi mortels et sont surement autant damnant. Rappelons-nous que Jacques nous a dit que celui qui enfreint une Loi enfreint la Loi toute entière. Rappelons-nous que les hommes sont condamnés à l’enfer pour mentir tout autant que pour meurtre. Souvent la gravité d’un péché particulier est simplement la mesure de son acceptabilité sociale. Regardons tous les péchés aussi mortels et damnant. Fuyons tous les péchés. Et ne nous décevons pas qu’il n’y a aucun péché que nous ne pouvons ou pourrons pas commettre, meurtre inclut. Nous avons seulement a nous souvenir du roi David.

Que Dieu nous permette de réaliser la sainteté de la vie, et d’avoir l’attitude d’être disposés de donner nos vies pour le bénéfice des autres.


30 Incidentally, at the beginning, it does not seem that man had the right to kill any animal. Then, it would seem, after the fall man could kill an animal for a sacrifice (since God killed an animal to cover the nakedness of Adam and Eve). Finally, after the flood, permission was given to shed the blood of animals for food.

31 This is indeed interesting. Adam suffered the curse of the soil too, but only to the degree that he had to work hard to produce a crop (“by the sweat of his brow”). For Cain, the ground was doubly cursed, so that it would appear that he could not farm at all. No wonder he fled from Eden and his offspring built cities. As a friend of mine pointed out, his sentence was poetic justice. The one who would not be his brother’s keeper now becomes dependent upon his brethren, for he cannot grow his own crops.

32 For your further study, let me mention several important features of Genesis 9:1-7 when compared with Genesis 1:27-30. There is a deliberate attempt to show the similarity of the two events. In both passages, there is a new beginning. Also, in both texts God pronounced a blessing closely associated with the command to be fruitful and multiply (or was the blessing that man would be fruitful and would multiply?). In the first passage, God instructed man to subdue the creation, while in the second, God seems to have indicated that every living creature now fears man. Does this suggest that some aspects of nature may have changed after the flood, just as they did after the fall? We assume that it did not rain until the time of the flood; what other changes occurred? Finally, it seems to me that God frequently sets the example, which He then calls upon men to follow. God first sacrificed an animal, so that He could cover Adam and Eve with skins. From this time on, man apparently could kill an animal for sacrifice, as Abel did (but interestingly, not Cain). Now, God has put most of mankind and most of the living animals on the earth to death, in judgment of man’s sin. He then instructs men to put a man to death who sins by the taking of human life. Is there a sense in which every new command which God gives is preceded by an exemplary act of God?

33 Specifically, I am thinking of the slaughter of the Shechemites (Genesis 34) and the near murder of Joseph (Genesis 37, especially v. 18), both by Jacob’s sons.

34 “It does not say, ‘Thou shalt not kill’ but, ‘Thou shalt not commit murder’ (the verb rasah is a specific term for murder, and is never used of executing a criminal or slaying an enemy in battle).” “Crimes and Punishments,” G. L. Archer, The Zondervan Pictorial Encyclopedia of the Bible (Grand Rapids: Zondervan, 1977), vol. 1, p. 1032.

35 It is interesting to notice that the blood of the ox, that is, his death, is required, as well as that of his master. If a man’s blood is shed by either man or animal (or, as in this case, both), the blood of the killer is required.

36 Cf. also Deuteronomy 4:41-43; 19:1-13.

37 It seems to me that there is something prophetic here. A man who has unintentionally shed the blood of another finds refuge in a priestly city (that is, one of the cities of the Levites), and upon the death of the high priest, may return to his home with no more guilt or fear. Does this in any way anticipate the death of our Great High Priest?

38 “It is significant that in the case of unsolved murders a public hearing had to be held in which the elders of the community in whose borders the crime had occurred would have to take an oath of innocence and then offer a sacrifice to God with an accompanying prayer for forgiveness, lest their land should remain polluted (Deut 21:1-9).” The Zondervan Pictorial Encyclopedia of the Bible, p. 1032.

39 Generally, I hear people speak of the Jews as God’s chosen people, and that they own the land of Palestine because of their chosen status. The Scriptures substantiate some of this, but not all. The land is God’s, not Israel’s (Lev. 25:23; cf. Exod. 19:5). God thrust out the Canaanites because of their iniquity (Gen. 15:16), and He will also thrust out the Israelites if they defile the land by doing the same (Lev. 18:24-28). I understand Jacob’s dream (Jacob’s ladder) in Genesis 28:10-17 was intended to teach him of the sacredness of the promised land. Thus, the holiness of this land, as God’s dwelling place, necessitates that He cast out any nation (including Israel) which defiles it. One way of defiling the land is the shedding of innocent blood on it.

40 Cf. Paul’s words in Philippians 3:4-6.

41 This list is virtually identical with that provided by Walter C. Kaiser in his book, Toward Old Testament Ethics (Grand Rapids: Academie Books, 1983), pp. 91-92.

20. La Sainteté du Mariage (Exode 20:14)

Introduction

Il y a quelques mois, je parlais au téléphone à mon ami John Maurer. Au milieu de la conversation, je lui dis, « John, tu n’aurais pas été très heureux avec moi. J’ai fait quelque chose qui t’aurait fait honte. Devines quoi. » John n’a pas hésité une minute. Il répondit, « Je parie que tu as, encore une fois, utilisé le ciseau à bois Stanley pour gratter les joints de culasse du moteur de ta voiture. »

Pour comprendre la réponse de John, vous devez connaître John. Pour John, mon ciseau à bois Stanley ne devrait servir qu’à ciseler du bois. De ce coté, John est un puriste – je ne le suis pas. Pour moi, mon ciseler du bois Stanley est un instrument très délicat pour gratter le vieux résidu des joints de culasse du moteur d’une voiture. La différence entre John et moi dans ce cas est que John croit que tout devrait être utilisé pour ce qu’il a été créé.

Vous vous demanderez qu’est ce qu’un ciseau à bois a à voir avec le Septième Commandement. En fait, mes différences avec John à propos du bon usage d’un ciseau à bois ont beaucoup à voir avec le commandement, « Tu ne commettras pas d'adultère. » Le principe de ce commandement est celui de la sainteté du mariage. La différence entre John et moi regardant l’usage d’un ciseau à bois est aussi une question de sanctification. Pour John, un ciseau à bois doit être sanctifié – ne doit être utilisé que sur du bois. Pour moi, un ciseau à bois peut être utilisé sur un grand nombre de choses, incluant, si nécessaire, des moteurs automobiles.

Dans toute la Bible, Dieu met de coté, sépare, certaines choses ; Il restreint leurs usages ; Il les sanctifie. Le Mont Sinaï, d’où Dieu parla à Moïse et aux Israélites, fut sanctifié, séparé. Ni homme, ni bête n’était permit de s’approcher de la montagne (Exode 19:12-13,23-24). Les Israélites eux-mêmes furent séparés des Egyptiens et de toutes les autres nations. Nous découvrirons dans notre leçon que le mariage et le sexe sont aussi sanctifié par Dieu. Les résultats de la sainteté du sexe et du mariage sont le sujet de cette leçon.

Notre approche de cette étude sera de considérer les vérités progressivement révélées de Dieu à propos du sexe et du mariage, commençant dans l’Ancien Testament, et puis allant dans le Nouveau Testament. Ensuite, nous essaierons de distiller l’enseignement biblique en quelques principes de guidages. Finalement, nous essayerons de découvrir comment ces principes s’appliquent à notre marche quotidienne chrétienne.

L’Adultère dans l’Ancien Testament

La fondation pour la sainteté du mariage et du sexe est posée tôt dans le Livre de Genèse, où nous rencontrons le premier mariage.

« L'Eternel Dieu dit:
   ---Il n'est pas bon que l'homme soit seul, je lui ferai une aide qui soit son vis-à-vis.

   L'Eternel Dieu, qui avait façonné du sol tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, les fit venir vers l'homme pour voir comment il les nommerait, afin que tout être vivant porte le nom que l'homme lui donnerait.

   L'homme donna donc un nom à tous les animaux domestiques, à tous les oiseaux du ciel et aux animaux sauvages. Mais il ne trouva pas d'aide qui soit son vis-à-vis.

   Alors l'Eternel Dieu plongea l'homme dans un profond sommeil. Pendant que celui-ci dormait, il prit une de ses côtes et referma la chair à la place.

    Puis l'Eternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena à l'homme.

    Alors l'homme s'écria:
      Voici bien cette fois
      celle qui est
      os de mes os,
      chair de ma chair.
      Elle sera appelée «femme»
      car elle a été prise
      de l'homme.

   C'est pourquoi un homme se séparera de son père et de sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux ne feront plus qu'un. » (Gen. 2:18-24)

Tout comme Dieu donna la vie à toutes Ses créatures dans le premier chapitre de Genèse, maintenant dans le chapitre 2, Il donne une femme à Adam comme épouse. Ce fut Dieu qui joignit Adam et Eve comme mari et femme. Dieu non seulement créa l’homme et la femme, Il créa aussi l’institution du mariage. Il joignit le premier homme et la première femme par le mariage. Cette union demandait que l’homme quitte ses parents42 et s’attache à son épouse. La vieille relation dépendante et soumise de l’enfant à ses parents dut être mise de coté pour que cette unité de mari et femme puisse être établie. Il a séparé cette unité, la distinguant de la première unité enfant-parents. En résumé, il y eut à la fois un départ et un attachement, une séparation et une union. Je crois que l’union sexuelle d’Adam et d’Eve consomma leur union maritale, et ainsi résultant donc en la sainteté d’à la fois le mariage et la relation sexuelle d’Adam et d’Eve. Du tout début de la création, commettre l’adultère fut violer la sainteté du sexe et du mariage.

Le troisième chapitre du Livre de Genèse est aussi important pour notre étude. Quand le premier péché fut commit en participant au « fruit défendu », Dieu prononça des punitions qui étaient appropriées à chacune des parties coupables, ainsi que des conséquences pour toute l’humanité. La chose importante à noter ici est que Dieu promit aussi le salut par la semence de la femme au milieu de la malédiction prononcée sur Satan :

« Je susciterai l'hostilité entre toi-même et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci t'écrasera la tête, et toi, tu lui écraseras le talon. » (Genèse 3:15)

Satan, pour s’en tirer, arriveerait à comprendre qu’il devait déclarer la guerre à la semence de la femme. Nous nous attendrions ainsi à ce qu’il déclare la guerre à l’union maritale, car c’est par l’union maritale que la semence sera préservée et que la semence promise viendra. Nous savons, bien sûr, que notre Seigneur Jésus ne fut pas né de l’union de Marie et Joseph, mais par la conception super naturelle amenée par le Saint-Esprit. Mais la lignée messianique jusqu'à Marie fut préservée par l’union d’un homme et d’une femme, le mariage. Nous pouvons nous attendre à ce que Satan attaque la sainteté du mariage pour déclarer la guerre à la « semence ».

Dans le chapitre 12 de Genèse, plus de révélations à propos du salut de l’homme sont faites illustrant les bénéfices apportés par la semence humaine (et finalement divine) :

« Je ferai de toi l'ancêtre d'une grande nation; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d'autres.

   Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui t'outrageront. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. » (Gen. 12:2-3)

Dieu dit à Satan, Adam et Eve que le sauveur de l’humanité serait la semence de la femme. Maintenant, Il dit à Abram que les bénédictions qu’Il lui donnera et à toutes les nations viendront par sa semence. A juste quelques versets de l’alliance avec Abraham dans Genèse 12:1-3, Abram met sa semence en danger, du moins de la perspective humaine.

« Une famine survint dans le pays. Alors Abram se rendit en Egypte pour y séjourner quelque temps, car la famine sévissait dans le pays.

  Lorsqu'il approchait de l'Egypte, il dit à Saraï sa femme:
   ---Ecoute, je sais que tu es très belle.

  Quand les Egyptiens te verront, ils se diront: «C'est sa femme.» Ils me tueront et te laisseront en vie.

  Dis-leur donc que tu es ma sœur, pour qu'on me traite bien à cause de toi. Ainsi, grâce à toi, ma vie sera épargnée. » (Genèse 12:10-13)

La requête d’Abram était que Sarai mente, se présentant comme une femme à marier, et ainsi pouvant la mettre dans le lit d’un autre homme pour sauver sa vie à lui. En effet, Abram ne mettait pas seulement en danger les promesses de Dieu et la pureté de sa femme, mais il pavait le chemin, sans le savoir, pour les hommes de commettre l’adultère avec sa femme. Ce n’est pas un des points hauts de la vie d’Abraham.

Il y a d’autres cas d’immoralité sexuelle dans Genèse, mais tournons notre attention vers la brillante lumière du caractère de Joseph, en comparaison de ceux de ses parents proches.43 Joseph était un jeune homme, avec tous les désirs sexuels de n’importe quel mâle en bonne santé. Eloigné de sa famille, peut-être à ne jamais revoir les siens, il aurait était si facile pour lui de succomber aux avances de la femme de son maitre :

« de sorte que la femme de son maître porta les yeux sur lui et lui dit:
   ---Viens coucher avec moi!

   Mais il s'y refusa et lui dit:
   ---Mon maître ne me demande compte de rien dans la maison, il m'a confié tous ses biens.

   Lui-même n'a pas plus d'autorité que moi ici et il ne m'a rien interdit --- excepté toi, parce que tu es sa femme. Comment commettrais-je un acte aussi abominable et pécherais-je contre Dieu?

   Jour après jour, elle revenait à la charge; mais Joseph ne voulait pas l'écouter, refusant de coucher avec elle et d'être avec elle. » (Gen. 39:7-10)

Cet incident révèle plusieurs vérités importantes :

(1) Joseph savait qu’il ne pouvait pas coucher avec cette femme parce qu’elle était la femme d’un autre homme. Le mariage, comme Joseph le comprenait, était une relation exclusive. Non seulement son maitre ne lui avait pas donné sa femme, il n’aurait pas pu le faire.

(2) Nous pouvons voir par les paroles de Joseph que l’adultère était non seulement mal, mais qu’il comprenait que c’était un péché.

(3) Joseph comprenait que, plus que tout autre, l’adultère était un péché contre Dieu.

(4) Les résultats immédiats des actions de Joseph furent douloureux, mais le résultat ultime fut une bénédiction de Dieu.

C’est dans le contexte de l’histoire d’Israël, décrite dans Genèse que le Septième Commandement fut donné aux Israélites :

« Tu ne commettras pas d'adultère. » (Exode 20:14 ; Deut. 5:18))

De ce que nous avons déjà appris dans Genèse, il est apparent que les Israélites comprenaient ce que l’adultère était et que c’était un péché. Néanmoins, le reste du Pentateuque (le Pentateuque étant les cinq livres de l’Ancien Testament, écris par Moïse) nous fournit beaucoup de détails concernant les péchés sexuels, et les différentes formes de punitions exigées par chacun. Résumons brièvement cette révélation.

Exode 22:16-17 – Un homme qui séduit une jeune fille vierge doit la marier ou payer le prix d’une dot pour une vierge.

Lévitique 18 – Israël doit se distinguer des autres, d’Egypte et de Canaan, en maintenant une pureté sexuelle (vs. 3, 24-30). Avoir une relation avec un parent est interdite (vs. 6-18), ainsi qu’une relation sexuelle illégitime (vs. 19-23). Le péché sexuel souille le peuple (vs. 24-30) ainsi que la terre (vs.25, 27, 28), résultant ainsi par l’expulsion du pays.

Lévitique 20 – Israël ne doit pas jouer « la prostituée » en consultant des mediums ou les devins, mais ils doivent se consacrer au Dieu d’Israël, qui les sanctifie (vs. 6-8). Les péchés sexuels et leurs punitions sont détaillés (vs. 10-21). La sanctification est alors accentuée, pour qu’Israël ne pratique pas l’immoralité des Cananéens devant eux, de peur qu’ils ne soient eux aussi expulsés du pays (vs. 22-27).

Nombres 5 – Un test est donné pour déterminer si une femme a été ou non fidèle à son mari. Les conséquences d’à la fois la culpabilité ou l’innocence sont détaillées (vs. 11-31).

Deutéronome 22 – Quand un homme accuse sa femme de ne pas être vierge quand ils se sont mariés, les parents peuvent montrer le vêtement taché de sang comme preuve de sa pureté. Les conséquences de culpabilité ou d’innocence sont détaillées (vs. 13-21).

Pris dans l’ensemble, je crois que les passages ci-dessus transmettent plusieurs vérités extrêmement importantes, que nous devons prendre un moment pour souligner :

(1) L’adultère est un péché plus sérieux parce que c’est une profanation du mariage. Pendant que la séduction d’une vierge nécessite soit le mariage de la vierge ou le paiement du prix de sa dot au père, l’union sexuelle avec une femme mariée est punissable de mort. Bien que l’union sexuelle illégitime soit un péché, ces unions qui profanent un mariage sont prises plus au sérieux. La raison semble être uniquement parce que Dieu a sanctifié le mariage et le péché sexuel l’a profané.

(2) L’impureté sexuelle souille les deux personnes impliquées et la terre. Lévitique 18 et 20 accentue la nature déshonorante de l’adultère et prévient que la pratique de tels péchés souille la terre et résultera par l’expulsion du pays, tout comme les Cananéens furent expulsés (Lév. 18:24-30 ; 20:22-26).

(3) Les termes faisant référence à l’adultère et à l’immoralité sexuelle ne sont pas utilisés littéralement, en ce qui concerne l’infidélité d’Israël à Dieu.

« J'en ferai de même de ceux qui consultent les médiums et les devins pour se prostituer à eux: je me retournerai contre eux et je les retrancherai de leur peuple. » (Lév. 20:6)

C’est un point que les prophètes de l’Ancien Testament ramèneront sur le tapis et sur lequel ils s’étendront plus tard.

La distinction douteuse pour le cas d’adultere le plus connu devrait aller à David qui pecha en couchant avec Bath-Chéba, la femme d’Urie:

« Au printemps suivant, à l'époque où les rois ont coutume de partir en guerre, David envoya Joab et ses officiers en campagne à la tête de toute l'armée d'Israël. Ils ravagèrent le pays des Ammonites et mirent le siège devant Rabba, leur capitale. David était resté à Jérusalem.

  Or, vers le soir, après avoir fait la sieste, David se leva et alla se promener sur le toit en terrasse de son palais. De là, il aperçut une femme qui se baignait; cette femme était très belle.

  David fit demander qui elle était, et on lui dit:
   ---C'est Bath-Chéba, la fille d'Eliam, l'épouse d'Urie le Hittite.

  David envoya des messagers la chercher. Elle se rendit chez lui, et il s'unit à elle. Elle venait de se purifier de ses règles. Puis elle retourna dans sa maison.

  Mais voici qu'elle se trouva enceinte et envoya dire à David:
   ---J'attends un enfant.

    Alors David fit parvenir à Joab l'ordre de lui envoyer Urie le Hittite. Joab donna ordre à celui-ci de rejoindre le roi.

   Urie se présenta à David qui lui demanda des nouvelles de Joab, de l'armée et du déroulement des opérations.

   Puis David lui dit:
   ---Maintenant, rentre chez toi et repose-toi!
   Dès qu'il fut sorti du palais, le roi lui fit porter un présent.

   Mais Urie ne rentra pas dans sa maison: il se coucha à l'entrée du palais royal en compagnie des gardes de son seigneur.

   On vint dire à David qu'Urie n'était pas rentré chez lui. Le roi le fit appeler et lui demanda:
   ---Voyons, tu reviens après une longue absence, pourquoi n'es-tu pas rentré chez toi?

   Urie lui répondit:
   ---Le coffre sacré, Israël et Juda logent sous des tentes, mon général Joab et ses officiers couchent en rase campagne, et moi, j'irais dans ma maison pour manger, pour boire et pour coucher avec ma femme! Aussi vrai que tu es vivant, je te jure que je ne ferai jamais pareille chose.

   David lui dit:
   ---Reste encore ici aujourd'hui, demain je te laisserai repartir.
   Urie resta donc à Jérusalem ce jour-là et le lendemain.

   David l'invita à manger chez lui. Il le fit boire jusqu'à l'enivrer. Mais le soir, Urie alla quand même se coucher avec les gardes de son seigneur et ne rentra pas chez lui. » (2 Samuel 11:1-13)

Dans ces versets, le péché de David contraste du contexte historique de la dévotion et la discipline d’Urie. Remarquez ces points de contraste :

(1) La dévotion militaire d’Urie au front est comparée à la complaisance de David, qui n’a même pas été à la bataille.

(2) Pendant que David profitait de tout le luxe du palais, Urie refusa d’en jouir alors même il y fut poussé.

(3) Pendant que David savourait l’intimité sexuelle avec Bath-Chéba, bien qu’interdite, Urie refusa un tel plaisir, bien que légitime et encouragé par le roi.

(4) Alors qu’Urie était disposé à donner sa vie pour le roi et la patrie, David était prêt à prendre la vie d’Urie pour sauver sa réputation et pour satisfaire ses propres désirs sexuels.

(5) Bien que David ait beaucoup d’épouses, il était disposé à prendre la seule femme qu’Urie avait.

(6) Alors que David était de la semence choisie, Urie n’était qu’un Hittite. Urie était un Cananéen, mais un bon, alors que David, l’Israélite, agit comme un sauvage.

Les Ecritures nous disent franchement que le péché sexuel peut être la source d’autres péchés. Il peut émousser l’esprit, comme le vin, rendant une personne insensible à la réalité (Osée 4:11-12). Ici, l’immoralité de David conduisit au péché de meurtre. Le péché sexuel est aussi lié à l’apostasie religieuse (Nombres 25:1-9).

Les prophètes de l’Ancien Testament reprennent les thèmes déjà développés dans le Pentateuque. L’immoralité sexuelle d’Israël a profané le peuple et la terre, et nécessita leur expulsion du pays. L’adultère spirituel est aussi devenu exubérant, et est condamné. Le jugement attend cette nation, qui ressemble à une prostituée. Sa restauration est décrite comme un mariage entre Dieu et Sa promise.

« Avec cela pourrais-je encore te pardonner?
      Tes enfants m'ont abandonné
      et ils prêtent serment par ce qui n'est pas Dieu.
      Moi, je les ai comblés et ils sont adultères;
      ils vont en foule aux maisons des prostituées.

   Ce sont des étalons bien repus et pleins de désirs,
      et chacun d'eux hennit après la femme du prochain.

   Ne dois-je pas intervenir contre des gens pareils,
      demande l'Eternel,
      et payer en retour une telle nation? » (Jérémie 5:7-9)

« J'ai vu tes adultères et tes hennissements,
      tes prostitutions exécrables,
      tes idoles abominables
      sur toutes les hauteurs, dans la campagne.
      Malheur à toi, Jérusalem!
      Jusqu’à quand resteras-tu impure? » (Jérémie 13:27)

« C'est pourquoi je viendrai reprendre
      mon blé au temps de la moisson,
      mon vin au temps de la vendange,
      je leur retirerai ma laine avec mon lin
      dont elle s'habillait.

    Mais maintenant, je vais découvrir son intimité
      aux yeux de ses amants.
      Et nul ne la délivrera de mon emprise. » (Osée 2:11-12)

« pour s'adonner à la prostitution ainsi qu'au vin.
      Alors le vin nouveau leur a fait perdre la raison.

   Ce sont ses dieux de bois que mon peuple consulte,
      et voilà que c'est son bâton qui lui répond.
      Car un vent de prostitution les fait errer,
      ils s'égarent loin de leur Dieu en se prostituant. » (Osée 4:11-12)

Ainsi, parce qu’Israël pratiquait les mêmes péchés que les Cananéens, qui vivaient dans le pays avant eux, ils furent expulsés du pays, tout comme leurs prédécesseurs, et tout comme Dieu les avait avertis :

« Ne vous rendez pas impurs par une de ces pratiques; c'est en s'y adonnant que les nations que je vais déposséder en votre faveur se rendent impures.

   Le pays entier a été souillé, et je vais intervenir pour punir sa faute, et le pays vomira ses habitants.

   Vous, au contraire, vous obéirez à mes lois et à mes ordonnances et vous ne commettrez aucun de ces actes abominables, ni l'autochtone, ni l'étranger qui réside au milieu de vous.

   Car toutes ces abominations ont été commises par les hommes du pays qui y ont séjourné avant vous, et le pays en a été souillé.

   Craignez donc qu'il ne vous vomisse, vous aussi, si vous le souillez, comme il va vomir la nation qui vous a précédés.

   Car tous ceux qui commettront l'un ou l'autre de ces actes abominables seront retranchés de leur peuple.

   Vous obéirez donc à mes commandements, et vous ne suivrez aucune des coutumes abominables que l'on pratiquait avant vous; vous ne vous rendrez pas impurs par elles. Je suis l'Eternel, votre Dieu. » (Lév. 18:24-30)

« Vous obéirez à toutes mes ordonnances et à toutes mes lois et vous les appliquerez. Ainsi le pays où je vous mène pour que vous vous y installiez ne vous vomira pas.

   Vous ne suivrez pas les coutumes des nations que je vais chasser devant vous; car c'est parce qu'elles ont commis toutes ces actions que je les ai prises en aversion.

   Aussi, je vous ai dit: C'est vous qui posséderez leur pays; je vous le donnerai à posséder; c'est un pays ruisselant de lait et de miel. Je suis l'Eternel, votre Dieu, qui vous ai mis à part des autres peuples.

   Faites donc la différence entre les bêtes pures et celles qui sont impures, entre les oiseaux purs et les oiseaux impurs, et ne vous rendez pas vous-mêmes impurs par des bêtes, des oiseaux et tout ce qui se meut à ras de terre, que j'ai mis de côté comme impurs.

   Vous serez saints pour moi, car moi, l'Eternel, je suis saint et je vous ai mis à part des autres peuples pour que vous m'apparteniez.

   Un homme ou une femme qui évoque les esprits ou qui pratique la divination, doit être mis à mort à coups de pierres; ils porteront seuls la responsabilité de leur mort. » (Lév. 20:22-27)

L’Adultère dans le Nouveau Testament

Jésus n’avait pas autant à dire à propos de l’adultère et de l’immoralité sexuelle que les apôtres. De plus Il pourrait même sembler être plus indulgent sur ceux coupables d’immoralité. Cela pourrait être la conclusion à laquelle quelqu’un pourrait arriver en lisant le chapitre 4 de Jean, où Jésus parla à la femme immorale près du puits ou en lisant le chapitre 8 de Jean, où Jésus refusa de lapider la femme prise en flagrant délit d’adultère. Il y a plusieurs raisons pour la différence de l’accentuation de notre Seigneur à celle de l’Ancien Testament, qui condamnait l’adultère et demandait la peine de mort.

(1) Jésus était venu pour endurer la punition de tous les pécheurs, et ainsi Il n’est pas venu pour condamner les gens, mais pour offrir le salut à tout le monde (Jean 3:16-17). Lors de Sa deuxième venue, Il jugera les mauvaises gens.

(2) Jésus parlait à une audience juive, alors que les apôtres s’adressaient aux non Juifs. Le judaïsme condamnait l’adultère et l’immoralité sexuelle, comme cela peut être vu dans le chapitre 8 de Jean. Les non Juifs étaient plus comme les Cananéens des temps de l’Ancien Testament – ils étaient distinctement païens dans leur conduite sexuelle et leurs valeurs. Ainsi, il n’était pas nécessaire pour notre Seigneur de s’éterniser sur le fait d’être coupable d’immoralité sexuelle, puisque les Juifs de Son temps étaient d’accord avec Lui sur ce point.

(3) Les chefs religieux juifs se sentaient fiers d’eux-mêmes parce qu’ils ne pratiquaient pas cette forme de péché, mais ils étaient coupables d’autres péchés, des péchés plus subtils, qui étaient plus socialement acceptés. Ceux qui étaient immoraux sexuellement, tel que la femme prise en flagrant délit d’adultère, reconnaissaient honnêtement leur péché, mais les scribes et les pharisiens étaient des hypocrites, refusant de reconnaître leur propre hypocrisie. Donc Jésus se concentrait sur ces péchés qui étaient plus subtils, et qui étaient plus caractéristiques de la direction religieuse d’Israël.

Si ces chefs Juifs condamnaient les péchés qui étaient ouvertement de mauvaises actions, Jésus choisit de se concentrer sur ces péchés caches qui étaient les attitudes. Ainsi, dans les Evangiles nous voyons comment notre Seigneur poussa au-delà de l’action de l’adultère, à l’attitude pécheresse de l’adultère :

« ---Vous avez appris qu'il a été dit: «Tu ne commettras pas d'adultère

   Eh bien, moi je vous dis: Si quelqu'un jette sur une femme un regard chargé de désir, il a déjà commis adultère avec elle dans son cœur.

   Par conséquent, si ton oeil droit te fait tomber dans le péché, arrache-le et jette-le au loin, car il vaut mieux pour toi perdre un de tes organes que de voir ton corps entier précipité en enfer.

   Si ta main droite te fait tomber dans le péché, coupe-la et jette-la au loin. Il vaut mieux pour toi perdre un de tes membres que de voir tout ton corps jeté en enfer.

   ---Il a aussi été dit: «Si quelqu'un divorce d'avec sa femme, il doit le lui signifier par une déclaration écrite

   Eh bien, moi, je vous dis: Celui qui divorce d'avec sa femme --- sauf en cas d'immoralité sexuelle --- l'expose à devenir adultère, et celui qui épouse une femme divorcée commet lui-même un adultère. » (Matt. 5:27-32)

« Car, c'est du cœur que proviennent les mauvaises pensées qui mènent au meurtre, à l'adultère, à l'immoralité, au vol, aux faux témoignages, aux blasphèmes. » (Matt. 15:19)

« Eh bien, moi, je vous dis: Celui qui divorce d'avec sa femme --- sauf en cas d'immoralité sexuelle --- l'expose à devenir adultère » (Matt. 5:32)

Ces trois textes nous fournissent l’essence de l’enseignement de notre Seigneur sur l’adultère et l’immoralité sexuelle. Considérons brièvement les vérités importantes que notre Seigneur enseigna sur le sexe et le mariage.

(1) Jésus enseigne ici que bien qu’une personne doive d’observer la Loi à la lettre, il/elle doive toujours la garder à l’esprit. Les scribes et les pharisiens légalistes limitaient l’application de la Loi à seulement l’appliquer littéralement. Ils croyaient ainsi qu’il était mal pour une personne de commettre l’adultère, mais que c’était tout à fait normal pour un homme de regarder une femme avec des pensées adultères. Jésus enseigna que les scribes et les pharisiens ne prenaient pas la Loi assez au sérieux, ne l’appliquaient pas assez loin. Ce n’était pas seulement mal de commettre un meurtre, c’était mal de penser d’une autre personne comme étant si inutile que le monde serait une meilleure place sans eux (voulant dire, les haïssant). La haine est une attitude qui mène au meurtre, tout comme le désir sexuel mène à l’adultère.

(2) Jésus enseigne ici que les tentations précèdent les actions (Jacques 1:13-15). Il n’enseigne pas nécessairement que la tentation est aussi mal que les actions. Du point de vue des dommages faits aux hommes, les actions sont plus sérieuses. (C’est mieux pour la société qu’un homme ne pense qu’à commettre un meurtre plutôt qu’il ne prenne une vie). Du point de vue de nos péchés contre Dieu, les tentations et les actions sont toutes les deux une rébellion contre Lui.

(3) La façon d’observer complètement le Septième Commandement est de regarder le péché sexuel comme étant si sérieux (accablant) que nous sommes disposés à prendre toutes les mesures nécessaires pour l’empêcher. Nous devons commencer par comprendre qu’arracher des yeux et couper des mains ne guérira pas le péché ou ne nous assurera pas d’observer le Septième (ou tout autre) Commandement. Cependant, les mains et les yeux précipitent les causes de l’immoralité. Les stimulations visuelles et sensorielles (le toucher) sont souvent le prélude à l’immoralité. Ayant dit ça, remarquons que les yeux et les mains sont des membres précieux du corps. Enlever l’un ou l’autre est une action drastique (comme par exemple, quelqu’un ferait dans le cas d’un cancer). Si une personne était si sérieuse qu’elle serait disposée à arracher un œil ou à couper une main, alors l’attitude de cette personne serait la même en ce qui concerne l’adultère. Notre Seigneur nous enseigne que nous devons, contrairement à notre société, prendre le péché sexuel très au sérieux. Quand nous sommes disposés à faire tout ce qu’il faut pour éviter un péché, nous ferons probablement ce qui est nécessaire pour l’éviter.

(4) L’adultère est un viol de l’union du mariage. Il est important que notre Seigneur commença en parlant de l’adultère, mais aussi qu’Il suivit presque immédiatement avec le sujet du divorce. Il est aussi important qu’Il enseigna que les divorces causent l’adultère, excepté dans le cas où le divorce est basé sur un adultère préalable. La conclusion est assez claire : puisque l’union sexuelle joint un homme et une femme en mariage, l’adultère profane cette union. Ainsi, quand un divorce est accordé à cause d’adultère, un mariage plus tard de la part de la partie innocente (voulant dire, celle non coupable d’adultère) n’est pas vue comme étant adultère.

Il est important pour moi d’être clair sur ce que je dis là. Premièrement, je crois qu’un Chrétien a le droit de divorcer un époux(se) dans le cas d’adultère, mais ce n’est jamais son devoir, et rarement est-ce demandé par Dieu. Je ne pense pas que cela soit correct de conclure que l’adultère résilie un mariage, pas plus qu’il soit correct de conclure que le péché résilie notre salut. Ainsi, une personne devrait faire attention de ne pas penser ou dire que puisque l’adultère est un péché contre le mariage, c’est la raison pour laquelle le mariage est, en fait, rompu.

(5) Le divorce cause l’adultère. Combien de fois avons-nous entendu dire que l’adultère brise l’union du mariage, voulant dire, l’adultère (légitimement) cause le divorce ? Notre culture croit qu’obtenir un certificat de divorce rend l’adultère légitime. Notre Seigneur nous enseigne ici que le divorce cause l’adultère. Selon Matthieu 19:9, si une personne divorce une autre (à moins que le divorce soit basé sur l’immoralité de l’autre partie), cette personne commet l’adultère. La supposition ici est que le divorce est obtenu pour marier une autre personne. De plus, celle qui divorce leur époux(se) leur causent de commettre l’adultère, puisqu’un remariage est assumé. Laissons ceux qui considéreraient le divorce une option, réfléchir sérieusement aux conséquences de leurs actions en accordance avec les paroles de notre Seigneur ici. Laissons ceux qui sont déjà divorcés et remariés se souvenir que le divorce et l’immoralité (comme tous les autres péchés, excepté l’incrédulité) n’est pas un péché impardonnable. Laissons ceux qui pensent que c’est une occasion ou une excuse pour pécher lire le chapitre 6 de Romains très attentivement.

Quand nous quittons les Evangiles du Nouveau Testament et arrivons aux épitres, il y a un changement que nous devrions reconnaître et apprécier. Premièrement, nous allons de la culture juive à la culture païenne. La religion païenne entremêle souvent l’immoralité sexuelle avec sa « vénération ». Nous nous attendrions donc à trouver quelques révélations spécifiques sur le sujet de l’adultère et des péchés sexuels dans les épitres. Deuxièmement, nous allons de la dispense de l’Ancien Testament (centrée autour de la nation d’Israël) à la dispense du Nouveau Testament (centrée autour d’une église en majeure partie païenne). La conduite sexuelle d’Israël les a séparés des Egyptiens et des Cananéens. Elle assure aussi l’intégrité de la maison et de la semence vertueuse, par laquelle le Rédempteur arrivera. Ce fut maintenant réalisé. Qu’est-ce qui fait que la pureté sexuelle soit si importante pour le saint du Nouveau Testament qui n’est pas un Israélite, mais seulement un membre de l’église, le corps du Christ ? C’est ce que nous allons chercher à apprendre des écritures des apôtres dans le Nouveau Testament.

L’apôtre Paul a le plus à dire des apôtres sur le sujet de la pureté sexuelle. Dans le Livre de 1 Corinthiens, il se concentre sur l’union sexuelle illicite et sa relation avec l’union du croyant avec Christ :

« Ignorez-vous que vos corps sont des membres du Christ? Vais-je donc arracher les membres du Christ pour en faire ceux d'une prostituée? Sûrement pas!

   Ou bien, ignorez-vous qu'un homme qui s'unit à une prostituée devient un seul corps avec elle? Car il est écrit: Les deux ne feront plus qu'un.

   Mais celui qui s'unit au Seigneur devient, lui, un seul esprit avec lui.

   C'est pourquoi, fuyez les unions illégitimes. Tous les autres péchés qu'un homme peut commettre n'impliquent pas intégralement son corps, mais celui qui se livre à la débauche pèche contre son propre corps.

   Ou bien encore, ignorez-vous que votre corps est le temple même du Saint-Esprit qui vous a été donné par Dieu et qui, maintenant, demeure en vous? Vous ne vous appartenez donc pas à vous-mêmes.

   Car vous avez été rachetés à grand prix. Honorez donc Dieu dans votre corps. » (1 Cor. 6:15-20)

A travers les Ecritures, à la fois Ancien Testament (Gen. 39:9 ; 2 Samuel 12:13 ; Ps. 51:4) et le Nouveau, l’adultère est, avant tout, un péché contre Dieu. De la perspective de l’Ancien Testament, l’adultère est un viol de la sainteté du mariage, que Dieu a établit, et que la Loi cherchait à maintenir. Les paroles de Paul dans le chapitre 6 de 1 Corinthiens vont bien plus loin, montrant les implications de l’union sexuelle d’un Chrétien avec une prostituée. Quand quelqu’un vient à croire en Christ, quand il est re-né, cette personne devient un (1) avec Christ. Ainsi, tout ce que cette personne fait, elle le fait en union avec Christ.

Une relation sexuelle avec une prostituée, contrairement aux avis populaires, n’est pas une affaire désinvolte, c’est aussi une union. En fait, dans le verset 16, Paul dit une phrase d’importance monumentale. Il égale l’union sexuelle à l’union maritale. Quand quelqu’un s’engage dans une relation sexuelle, Paul raisonne, il s’engage dans une relation maritale. Pour un Chrétien, avoir une relation sexuelle avec une prostituée risque deux relations : sa relation avec Christ et celle avec la prostituée. Tout comme personne ne peut avoir deux maitres, personne ne peut avoir deux relations – une avec Christ, et l’autre avec une prostituée. Le péché sexuel a des conséquences théologiques très sérieuses.

Dans le chapitre 5 d’Ephésiens, Paul se concentre sur la relation entre le mari chrétien et sa femme, et la façon dont elle décrit une vérité spirituelle importante au monde :

« Voilà comment chaque mari doit aimer sa femme comme si elle était son propre corps: ainsi celui qui aime sa femme s'aime lui-même.

   Car personne n'a jamais haï sa propre chair; au contraire, chacun la nourrit et l'entoure de soins, comme le Christ le fait pour l'Eglise,

   parce que nous sommes les membres de son corps.

   C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme et les deux ne seront plus qu'une seule chair.

   Il y a là un grand mystère: je parle de ce que je viens de dire au sujet du Christ et de l'Eglise. » (Ephésiens 5:28-32)

Bien que je n’aie cité qu’une portion de ce paragraphe important (22-33), le point important à reconnaître ici est que la relation du mari chrétien avec sa femme doit être une réflexion de la relation de Jésus Christ avec Son église.

Finalement, la pureté sexuelle est extrêmement importante dans la vie chrétienne parce qu’elle est directement liée à la sanctification :

« Ce que Dieu veut, c'est que vous meniez une vie sainte: que vous vous absteniez de toute immoralité;

   que chacun de vous sache gagner une parfaite maîtrise de son corps[a] pour vivre dans la sainteté et l'honneur,

   sans se laisser dominer par des passions déréglées, comme le font les païens qui ne connaissent pas Dieu[b].

   Qu'ainsi personne ne cause du tort à son frère dans ce domaine en portant atteinte à ses droits. Dieu, en effet, fait justice de toute faute de ce genre: nous vous l'avons déjà dit et nous vous en avons avertis.

   Car Dieu ne nous a pas appelés à nous adonner à des pratiques dégradantes mais à vivre d'une manière sainte.

   Celui donc qui rejette cet enseignement rejette, non pas un homme, mais Dieu qui vous donne son Esprit Saint. » (1 Thess. 4:3-8)

« Cependant, le solide fondement posé par Dieu demeure; il porte, en guise de sceau, les inscriptions suivantes: Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent et «Qu'il se détourne du mal, celui qui affirme qu'il appartient au Seigneur».

   Dans une grande maison, il n'y a pas seulement des vases d'or et d'argent, il y en a aussi en bois et en terre cuite. Les premiers sont réservés aux grandes occasions. Les autres sont destinés à l'usage courant.

   Eh bien, si quelqu'un se garde pur de tout ce dont j'ai parlé, il sera un vase destiné à un noble usage, purifié, utile à son propriétaire, disponible pour toutes sortes d'œuvres bonnes.

   Fuis les passions qui peuvent assaillir un jeune homme. Fais tous tes efforts pour cultiver la foi, l'amour et la paix avec tous ceux qui font appel au Seigneur d'un cœur pur.» (2 Tim. 2:19-22)

Dans le chapitre 4 de 1 Thessaloniciens, Paul dit que la volonté de Dieu pour nous est d’être sanctifiés. Puis immédiatement, il tourne vers notre sanctification, la liant à notre conduite sexuelle. Notre sanctification ne peut être exprimée ou réalisée séparément d’un changement radical dans notre conduite sexuelle – c’est à dire, un changement radical dans la façon dont nous nous conduisons sexuellement, comparé à notre conduite préalable et celle du monde païen autour de nous.

Dans le chapitre 2 de 2 Timothée, l’instruction de Paul est plus générale, mais toujours droite au but, sur la moralité sexuelle. Sanctification signifie mettre quelque chose à part pour un usage spécial. Sanctification signifie pureté, l’absence de ce qui est sale. Et Paul dit, que cela veut dire pour Timothée, l’abandon de désires juvéniles, qui incluent certainement la conduite sexuelle et les passions illicites.

Quand nous arrivons à notre dernier texte, nous bouclons le cercle :

« Que chacun respecte le mariage et que les époux restent fidèles l'un à l'autre, car Dieu jugera les débauchés et les adultères. » (Hébreux 13:4)

L’union de mariage que Dieu a établie, Dieu l’a aussi sanctifiée. La pureté sexuelle commence avec avoir un grand respect pour ce que Dieu a donné – mariage, et celui que Dieu a donné – notre conjoint. Quand nous honorons le mariage, nous ferons tout pour que le lit du mariage, la bénédiction de l’union sexuelle, reste pûr, contrairement à l’union sexuelle en dehors du mariage, qui dégrade.

Conclusion

Nous pouvons voir, qu’à travers la Bible, le plaisir du sexe est limité au mariage, et à ce qui est compatible avec notre position et invitation par Christ. Concluons en cherchant à isoler les principes qui soulignent et gouvernent la purete sexuelle, et quelques-uns des résultats pratiques de ces principes.

(1) Le principe de la sanctification. La sanctification est un des grands principes de la Bible, dans l’Ancien ou le Nouveau Testament. La sanctification était, par exemple, le premier grand test que l’homme rata dans le Jardin d’Eden. Certains ont essayé de montrer que le péché commit dans le Jardin d’Eden était un péché sexuel. Je pense qu’il n’y a que très peu d’évidences pour cette conclusion. Cependant, je crois que le premier péché est similaire à celui de l’adultère, et ainsi, très instructif. Considérez, pour un moment, comment ce « fruit défendu » (quoi qu’il ait pu être) est similaire au « fruit défendu » du sexe illicite.

Dans les deux cas, le « fruit défendu » est très désirable. Je trouve très intéressant que le fruit de cet arbre du choix entre le bien et le mal soit bon, comme tout ce que Dieu créa (Genèse 1:11-12,31). Plus que ça, il était très désirable :

« L'Eternel Dieu fit pousser du sol toutes sortes d'arbres d'aspect agréable portant des fruits délicieux, et il mit l'arbre de la vie au milieu du jardin. Il y plaça aussi l'arbre du choix entre le bien et le mal. » (Genèse 2:9)

Alors il n’est pas étonnant qu’Eve fut séduite par le « fruit défendu » :

« Alors la femme vit que le fruit de l'arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea. » (Genèse 3:6)

Dans les deux cas, le « fruit défendu » est disponible. Tout comme Dieu plaça le « fruit défendu » à la vue et à la portée d’Adam et d’Eve, le « fruit défendu » de l’immoralité sexuelle est visible et disponible.

Dans les deux cas, le « fruit défendu » est interdit. Tout comme Dieu avait clairement interdit de consommer le « fruit défendu » dans le Jardin, Il a clairement interdit le « fruit » de l’impureté sexuelle.

Dans les deux cas, consommer le « fruit défendu » amène des résultats désastreux. Satan fit de grandes promesses à propos des bénéfices s’ils consommaient le fruit de cet arbre, mais il oublia de dire le reste. Immenses furent les conséquences. Le péché entra dans la race humaine et l’histoire humaine, et les conséquences sont évidentes tout autour de nous. Les plaisirs du péché sexuel sont aussi grandement proclamés, mais le prix pour l’immoralité est extrêmement cher (Proverbes 2:16-22).

Le « fruit défendu » n’était pas défendu  parce qu’il était naturellement mauvais. Il n’était pas moche, il n’avait pas une mauvaise saveur. En fait, il n’était pas mauvais du tout. Rappelez-vous que Dieu l’avait créé, et que tout ce qu’Il avait fait était bon. Le fruit défendu était défendu non pas à cause de caractéristiques maléfiques du fruit lui-même, mais parce que Dieu le « sanctifia » ou l’avait mit de coté. Il n’avait pas permit à l‘homme de l’utiliser.

La sanctification fut donc le premier test que Dieu donna à l’humanité et ce fut ce test que l’homme rata. Alors, pas étonnant que Dieu ait tant à enseigner à l’homme à propos de la sanctification dans la Bible.

Abraham, et sa semence, est mis à part du reste de l’humanité, et par lui le Messie viendra et apportera des bénédictions et le salut à toutes les nations. La nation d’Israël reste séparée des autres nations par son séjour en Egypte, et au temps des fléaux, les Israélites sont distingués des Egyptiens. L’alliance que Dieu avait faite avec Israël au mont Sinaï était un autre moyen de sanctifier Son peuple, pour être une nation sainte :

««Vous avez vu vous-mêmes comment j'ai traité les Egyptiens et comment je vous ai portés comme sur des ailes d'aigles pour vous faire venir jusqu'à moi.

    Maintenant, si vous m'obéissez et si vous restez fidèles à mon alliance, vous serez pour moi un peuple précieux parmi tous les peuples, bien que toute la terre m'appartienne.

    Mais vous, vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte.»» (Exode 19:4-6a)

Pour jouer son rôle de nation sainte, Israël dut être séparé, sanctifié, différent des autres nations. Ces distinctions sont détaillées dans la Loi, et une de ces distinctions est celle du maintien de la sainteté sexuelle et maritale.

Le Nouveau Testament décrit une image très similaire. Ici, l’église est la « fiancée de Christ », avec la responsabilité d’illustrer la relation de Christ avec Son église (Ephésiens 5:22-33). Pour faire ceci, les Chrétiens doivent être saints, sanctifiés, tout comme Dieu est saint (1 Pierre 1:14-16). La vie chrétienne implique donc faire beaucoup de distinctions, puis les vivre. Nous devons distinguer entre la vérité et le mensonge, entre bon et mauvais, entre sainteté et perversité. Nous devons même distinguer entre ce qui est personnellement permit et ce qui est personnellement bénéficial (1 Cor. 6:12). De plus, il doit y avoir une distinction faite entre ce qui est personnellement permit et ce qui est préjudiciable aux autres (1 Cor. 8-10).

Les différences entre saint et impie, pur et impur sont cruciales. Dans une vision divine, Dieu dit à Pierre,

« ---Ce que Dieu a déclaré pur, ce n'est pas à toi de le considérer comme impur. » (Actes 10:15)

Des fois, nous sommes tentés de penser que ce que Dieu a appelé pur est vraiment impur (comme ce fut le cas de Pierre ; aussi 1 Tim. 4:1-5). D’autres fois, nous sommes tentés d’appeler « pur » ce que Dieu a appelé « impur ». Une des décisions les plus importantes que le Chrétien puisse prendre est de distinguer correctement entre saint et impie – voir ce que Dieu a sanctifié et ce qu’Il n’a pas sanctifié. La sanctification est donc un des plus grands principes, gouvernant et guidant, de la Parole de Dieu.

(2) La sainteté du mariage. Si nous avons accepté le principe de la sanctification en général, nous devons alors le voir dans les détails de notre expérience chrétienne. Un de ces détails est celui du mariage. Le mariage, par un décret de Dieu, est sanctifié, c’est une relation qui est séparée et limitée. Si le péché d’adultère est traité si sévèrement c’est parce que c’est une violation de la sainteté du mariage que Dieu a ordonnée et mis de coté.

La sainteté du mariage est indiquée par la déclaration dans Genèse 2:24, qu’un homme doit quitter son père et sa mère et s’attacher à sa femme. Cette union est spéciale, elle doit être distincte de la relation d’avant de parent et d’enfant. Quand notre Seigneur commentait sur ce texte, Il dit,

« Ainsi, ils ne sont plus deux; ils font un. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. » (Matt. 19:6)

La Loi concernant l’adultère confirme aussi la sainteté du mariage.

Quoi distingue la relation de l’homme avec sa femme d’autres relations ? En d’autres mots, qu’est-ce qui fait que le mariage est distinct, unique, sanctifié ? Je crois qu’il y a plusieurs façons qui font que le mariage est sanctifié :

Unité. La relation entre un mari et sa femme est une union. Le mari et la femme deviennent un. Ils deviennent un spirituellement, et sexuellement ; Ils deviennent un en l’union physique. Cette union sexuelle consomme et symbolise l’union du mariage. Notre Seigneur dit que cette union du mari et de la femme ne doit pas être détruite (Matt. 19:6). La Bible semble enseigner que cette union ne peut être détruite que par la mort ; rien, incluant le divorce, ne brise cette union. L’union du mari à sa femme est un des éléments uniques du mariage. Cette union est violée et profanée par l’adultère. L’adultère se moque de l’union d’un homme et de sa femme, et du Dieu qui les a joints ensemble.

Intimité. Liée étroitement à l’union d’un mari et de sa femme est l’intimité qu’ils expériencent dans le mariage. L’intimité physique est la plus évidente, mais il y a aussi une intimité spirituelle et émotionnelle. Cette intimité peut être à la fois constructive et destructive. Une personne peut renforcer l’autre dans ces domaines intimes du cœur et de la vie, mais une personne peut aussi faire beaucoup de dommage dans les domaines intimes. Qui sait mieux comment blesser son/sa partenaire que celui/celle qui a le plus de connaissances intimes de l’autre ?

Reproduction. Quand Dieu joignit l’homme et la femme ensemble en tant que mari et femme, Il leur commanda de,

«  ---Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre » (Genèse 1:27-28)

La reproduction de la vie est cette fonction qui est accomplie dans l’union du mariage, selon le dessein de Dieu et Son décret. Elle délimite une autre façon dans laquelle le mariage est sanctifié.

Association. Quand Dieu créa un partenaire pour chacune de Ses créatures, Il vit Adam et sa solitude et dit,

« ---Il n'est pas bon que l'homme soit seul, je lui ferai une aide qui soit son vis-à-vis. » (Genèse 2:18)

Dieu créa Eve et l’amena à Adam pour s’associer, pour être son aide et sa compagne. Le mariage est sanctifié au dégrée auquel un homme et sa femme sont associés l’un à l’autre.

Il y a deux applications spécifiques qui émergeraient de l’observation de ces domaines uniques dans lesquels le mariage est sanctifié, et unique. La première est que la sanctification du mariage demande que non seulement nous ne profanions pas l’union de n’importe quelle façon, incluant l’adultère, mais aussi que nous recherchions activement à l’améliorer. Je suggérerais que les catégories d’unité, intimité, reproduction, et association sont quatre mesures spécifiques de nos mariages, et ainsi quatre spécifiques domaines dans lesquels nous devons concentrer nos efforts. Je suggèrerais par ailleurs que ces quatre domaines (il y en a probablement d’autres) fournissent la « colle » qui tient un mariage ensemble. Travaillons à faire grandir chacun de ces domaines.

La deuxième couche de l’application concerne l’église. Je proposerais que les quatre choses qui distinguent un mariage de toutes autres relations sont exactement les quatre choses qui distinguent la relation d’un Chrétien avec son Seigneur et Son corps, l’église. Un manque de temps ne nous permettra pas d’entrer dans les details, mais prenez note de combien de fois unité (Eph. 4:1), intimité et association, et reproduction (évangélisme…) sont discutées dans le contexte de la marche personnelle d’une personne avec le Seigneur ou avec l’union corporative de croyants dans le corps du Christ.

(3) La sainteté du sexe. Si le septième commandement enseigne la sainteté du mariage, il enseigne aussi la sainteté du sexe, car c’est seulement dans le mariage que le plaisir et le produit (enfants) doivent être expérimenté. Notre culture est expressément opposée à la sainteté du sexe. La plupart des gens semblent penser que la sexualité humaine doit être utilisée de la même façon que j’utilise mon ciseau à bois Stanley – le plus je peux l’utiliser, le meilleur. Vue d’une perspective séculaire contemporaine, le plaisir sexuel limité seulement au mariage est une perte tragique, un échec d’utiliser au maximum le potentiel sexuel de quelqu’un, et ainsi de le/la priver de beaucoup de plaisirs sexuels. La virginité est ainsi regardée comme un stigmate, dont une personne doit se débarrasser aussi vite que possible.

A mon avis, l’immoralité sexuelle incontrôlée de nos jours n’est pas principalement le résultat de plus de tentations, de plus de désirs sexuels, de plus grandes opportunités ou même de la disponibilité de la pilule et de l’avortement. L’épidémie de l’immoralité sexuelle, je crois, est le résultat d’un échec de comprendre ou d’apprécier la sainteté du sexe et du mariage. Pour cela et d’autres raisons, le Septième Commandement est d’une importance vitale, non seulement pour le monde païen, mais pour une église charnelle et libérale.

Là, nous arrivons à une des implications les plus cruciales de la sainteté du sexe. Quand nous sanctifions le sexe, c’est parce que nous l’estimons hautement, pas parce que nous le dédaignons comme quelque chose de peu de valeur. Nous sanctifions les choses auxquelles nous attachons beaucoup de valeur. Notre culture proteste que les Chrétiens dédaignent et dégradent le sexe, pour lequel nous n’avons que peu d’appréciation. L’opposé est vrai. Nous sanctifions le sexe parce que nous l’estimons hautement, comme un bon cadeau venant de la main d’un Dieu gracieux.

Réfléchissez à ça attentivement, car c’est de grande importance. Mesdames, pourquoi gardez-vous votre argenterie dans un endroit spécial, ne la sortant que pour des occasions « spéciales » ? La même question pourrait être posée en ce qui concerne la porcelaine de Chine ou cette robe très spéciale. Messieurs, à propos de cette voiture spéciale ou ce fusil ou club de golf ? Si vous aviez une Mercedès, la prêteriez-vous à un voisin pour aller à la chasse ou couper du bois ? Nous limitons tous l’usage de (nous sanctifions) ces choses que nous estimons le plus.

Adolescents, la culture vous ment. Notre culture n’estime pas le sexe hautement, elle pense qu’il est très commun, si commun que des étrangers partagerons le trésor le plus intime de la vie. Quelle tragédie de voir des jeunes gens séduits (philosophiquement et physiquement), partageant ce cadeau le plus précieux avec ceux dont ils ne peuvent même pas nommer ou compter. La sainteté du sexe dans le mariage appelle clairement à la sainteté du sexe avant le mariage. Que Dieu vous accorde la conviction de résister le déluge de pressions culturelles et de vos pairs !

En conclusion, permettez-moi de suggérer trois manières de plus dans lesquelles la sainteté du sexe doit être appliquée d’une façon pratique. Premièrement, puisque la sainteté du sexe réfléchit sa valeur, sa beauté, sa bonté, ne pensons jamais au sexe comme quelque chose d’impur et de souillant. Certains semblent dédaigner le sexe dans le mariage autant que la Bible le dédaigne en dehors du mariage. La Bible parle autrement. Dans les deux, le Nouveau et l’Ancien Testament, nous sommes poussés à laisser le plaisir et la jouissance du sexe dans le mariage nous servir comme une défense vertueuse contre l’immoralité.44

« Bois les eaux de ta propre citerne
      et celles qui jaillissent de ta fontaine:

  tes sources doivent-elles se disperser au-dehors
      et tes ruisseaux dans les rues?

  Qu'ils soient pour toi seul!
      Ne les partage pas avec des étrangers.

  Que ta source soit bénie!
      Fais ta joie de la femme que tu as aimée dans ta jeunesse,

  biche charmante, gracieuse gazelle,
      que ses charmes t'enivrent toujours
      et que tu sois sans cesse épris de son amour!

  Pourquoi, mon fils, t'amouracherais-tu de la femme d'autrui?
      Pourquoi donnerais-tu tes caresses à une inconnue? » (Proverbs 5:15-20)

« Que le mari accorde à sa femme ce qu'il lui doit et que la femme agisse de même envers son mari.

   Car le corps de la femme ne lui appartient plus, il est à son mari. De même, le corps du mari ne lui appartient plus, il est à sa femme.

   Ne vous refusez donc pas l'un à l'autre. Vous pouvez, certes, en plein accord l'un avec l'autre, renoncer pour un temps à vos relations conjugales afin de vous consacrer davantage à la prière, mais après cela, reprenez vos rapports comme auparavant. Il ne faut pas donner à Satan l'occasion de vous tenter par votre incapacité à dominer vos instincts. » (1 Cor. 7:3-5)

Deuxièmement, pour éviter les malédictions du sexe, nous devons minimiser notre exposition à ces choses qui stimulent les pensées lubriques et les tentations sexuelles. Spécialement, je me rapporte à ce que Paul écrivit dans le Livre d’Ephésiens, qui parle spécifiquement de l’impureté sexuelle :

« Puisque vous êtes les enfants bien-aimés de Dieu, suivez l'exemple de votre Père.

  Que toute votre vie soit dirigée par l'amour, comme cela a été le cas pour le Christ: il nous a aimés et a livré lui-même sa vie à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice dont le parfum plaît à Dieu.

  Quant à l'immoralité et aux pratiques dégradantes sous toutes leurs formes, et à la soif de posséder, qu'il n'en soit pas même question entre vous: ce ne sont pas des sujets de conversation pour ceux qui appartiennent à Dieu,

  pas plus que les propos grossiers ou stupides, et les plaisanteries équivoques. C'est inconvenant! Exprimez plutôt votre reconnaissance envers Dieu.

  Car, sachez-le bien: aucun homme qui se livre à l'inconduite, à l'impureté ou à la soif de posséder --- qui est une idolâtrie --- n'a d'héritage dans le *royaume du Christ et de Dieu.

  La vie dans la lumière

  Que personne ne vous trompe par des arguments sans valeur: ce sont ces désordres qui attirent la colère de Dieu sur ceux qui refusent de lui obéir.

  Ne vous associez pas à ces gens-là.

  Autrefois, certes, vous apparteniez aux ténèbres, mais à présent, par votre union avec le Seigneur, vous appartenez à la lumière. Comportez-vous donc comme des enfants de la lumière ---

  car ce que produit la lumière c'est tout ce qui est bon, juste et vrai.

  Comme des enfants de la lumière, efforcez-vous de discerner ce qui plaît au Seigneur.

  Ne participez pas aux pratiques stériles que favorisent les ténèbres, mais démasquez-les plutôt.

  Car tout ce que ces gens-là font en cachette est si honteux qu'on n'ose même pas en parler.

  Mais quand ces choses sont démasquées, leur véritable nature paraît à la lumière.

  Or ce qui paraît à la lumière est lumière. De là viennent ces paroles:
      Réveille-toi,
      ô toi qui dors,
      relève-toi
      d'entre les morts:
      le Christ fera lever
      sa lumière sur toi. » (Eph. 5:1-14)

Troisièmement, nous devons faire attention à cet enseignement (soit par des déclarations directes ou des conclusions ou du silence) qui veut dire que tout et chaque plaisir sexuel peut être jouit par un couple marié derrière des portes fermées. Je comprends que,

« … gagner une parfaite maîtrise de son corps pour vivre dans la sainteté et l'honneur, » (1 Thess. 4:4)

et,

« Que chacun respecte le mariage et que les époux restent fidèles l'un à l'autre » (Héb. 13:4)

veuillent dire que pas toutes les pratiques du monde païen sont permises ou bénéficiaires pour le Chrétien. Ce pourrait être une question de conviction personnelle, à propos de laquelle il y a beaucoup de désagrément, mais le mariage ne rend pas chaque pratique sexuelle pure.

Que Dieu nous permette de garder le sexe et le mariage saint, et qu’Il permette chacun d’entre nous, par Sa grâce et à travers Son Esprit, de continuer dans le processus de la sanctification, à la louange de la gloire de Sa grâce.


42 One may wonder why only the husband is to leave his father and mother, and not the wife. Some of this may be cultural, but I think the primary reason is that in those days especially (and in other cultures still today) the woman is under the authority of her parents, and her parents authority over her is simply transferred to her husband. The man, on the other hand, is under his parents’ authority as a child, but when he “leaves” them he terminates that “chain of command” and establishes a new “chain of command,” being the head of his wife and the family which may follow.

43 In Genesis chapter 34, Dinah is apparently forcibly raped by Shechem, a deed to which Jacob’s sons violently reacted as an abomination (cf. 34:7). In chapter 35, Ruben lay with one of his father’s concubines (35:22). In chapter 38, Judah engaged in sexual union with his daughter-in-law, whom he thought to be a Canaanite cult prostitute (38:14-23). His indignation at discovering his daughter-in-law was pregnant out of wedlock (not knowing yet it was by him), reveals that sexual immorality was clearly condemned (cf. v. 24). The incidents in chapters 34 and 38 indicate that the Law of Moses only codified what was already understood to be wrong.

44 In saying that sexual pleasure in marriage is one of God’s safeguards against immorality, I am not saying that the husband or wife who gives freely of themselves in a sexual way thereby guarantees the sexual purity of their partner. I have heard it cruelly stated or implied that had a mate satisfied his or her partner in marriage, adultery would have been prevented. While depriving a partner tempts them, fulfilling a partner does not necessarily keep them from sexual sin. We need only look at men like David and Solomon, who had so many wives they couldn’t keep up with them, but still sought after more (such as David sought Bathsheba).

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8. Le Cantique de Moïse (Exode 15)

Introduction

Il y a quelques années, un enfant fut tué dans un accident. L’enfant était le fils du prêtre d’une église très libérale. Ses funérailles furent une des occasions les plus tristes parce qu’il n’y avait aucune évidence d’une vraie foi chrétienne de la part de ceux les plus intimement impliqués. Je n’oublierais jamais la chanson* qui fut choisie pour représenter l’affirmation de foi du petit garçon.

La première grande affirmation de foi d’Israël fut aussi exprimée dans un cantique, mais un genre très différent de cantiques. Certains ont intitulé ce cantique, « La Cantique de Moïse ». Puisque ce n’est pas le seul cantique de Moïse (Deut. 32 ; Ps. 90), ce titre est assez définitif, le liant à la traversée de la Mer Rouge par Israël, décrite dans Exode chapitre 14.

L’oppression de 400 ans d’Israël en Egypte que Dieu avait prédit à Abraham (Gen. 15:13-15) se terminait maintenant, réalisée précisément, jusqu’au dernier jour (Exode 12:40-41).155 L’affliction des Israélites fut remarquée par Dieu qui avait fait une alliance avec Abraham pour le bénir à travers ses descendants, les délivrerde l’esclavage et les emmener au pays de Canaan. Envoyant Moïse à Pharaon, Dieu força ce tyran réticent à libérer les Israélites par les dix fléaux accomplis par la main de Moïse. La mort des premiers-nés males des Egyptiens les obligea même a pousser les Israélites à quitter leur cadre de vie, leur fournissant des cadeaux de tous ce que l’Egypte avait de mieux (Exode 12:31-36). Après que les Israélites soient partis, Pharaon et ses officiels changèrent d’idée, et avec le rapport qui les a fait croire que les Israélites vagabondaient, perdus dans le désert, ils les poursuivirent, jusqu'à et même dans la Mer Rouge, où ils furent détruits quand les eaux de la mer se remirent en place (Exode 13:17-14:31).

La délivrance des Israélites et la défaite des Egyptiens est une occasion pour le cantique qui est enregistré dans le chapitre 15 d’Exode. Il semblerait que Moïse ait écrit ce cantique, qui est sans surprise la lumière des autres cantiques qu’il a écrits (Deut. 32 ; Ps. 90). La disposition du cantique est triomphale. Il est une description de la puissance de Dieu, le défendeur d’Israël, mise en évidence par la destruction de l’armée égyptienne et dans la délivrance d’Israël par le moyen de la Mer Rouge. La victoire récente de Dieu à la Mer Rouge est vue comme une garantie de la réalisation de Ses desseins pour Israël dans l’avenir, spécialement dans la défaite de leurs ennemis et leur possession de Canaan.

La structure d’exode 15 est sans surprises. Les versets 1-21 contiennent le « Cantique de Moïse ». Les versets 22-26 décrivent l’incident de Mara, occasionné par la soif des Israélites et l’eau amère qu’ils trouvèrent là. Le verset 27 enregistre l’arrivée des Israélites à Elim, où il y avait de l’eau en abondance.

La Victoire de Dieu sur les Egyptiens à la Mer Rouge (15:1-12)

Généralement parlant, la structure du « Cantique de Moïse » est sans surprises. Il n’y a que deux divisions : (1) Ce que Dieu fit pour Israël en noyant les Egyptiens dans la Mer Rouge (vs. 1-12) ; (2) Ce que Dieu fera sûrement pour Israël dans l’avenir (vs. 13-21). Des distinctions plus fines peuvent être tirées, mais il y a moins d’agrément quand quelqu’un devient plus détaillé dans l’épluchage de la chanson.

Apparemment, Moïse écrivit le cantique,156 et aurait conduit Israël quand ils l’ont chanté. Le premier couplet,

« Je veux chanter pour l'Eternel,
      il a fait éclater sa gloire,
      il a culbuté dans la mer le cheval et son cavalier. » (v.1)

est chanté aussi par Myriam,157 qui conduisait les femmes en chanson avec presque les mêmes mots et en dansant :

« Chantez pour l'Eternel:
      il a fait éclater sa gloire,
      il a culbuté dans la mer
      le cheval et son cavalier. » (v. 21)

Pendant que ce cantique était chanté par tout le monde comme l’expression de louanges et de remerciement à Dieu par Israël pour leur délivrance d’Egypte en traversant la Mer Rouge, les versets 1 et 2 expriment cette louange à la première personne et au singulier. Les pronoms de la première personne « Je » et « mon » rendent cette louange très personnelle.

D’une façon très typique de psaumes, les actions de Dieu sont vues comme évidences de Sa nature et de son caractère. En conséquences, la défaite des Egyptiens est décrite en images poétiques. La délivrance de Dieu est alors vue en relation au caractère de Dieu qui est démontré dans Sa délivrance.

Avec des touches poétiques dramatiques, l’évènement qui vient juste d’arriver au milieu de la Mer Rouge est décrit. Bien que des forces naturelles soient employées, elles sont vues comme miraculeuses, produites par l’intervention et la participation directe de Dieu. Le Seigneur est dit avoir « jetés (les Egyptiens) à la mer » ( v.4). Ils ont coulé comme une pierre dans les profondeurs158 de l’abîme (v. 5). Les vents sont décrits comme venant du « souffle de Dieu » (v. 8). Les eaux « furent figées » comme « un rempart » (v. 8). La souveraineté de Dieu est évidente par Son control sur les forces de la nature (le vent, les eaux), et par Sa capacité, étant le Créateur de causer la nature à agir anormalement (« eaux figées » comme un rempart).

Dans les versets 9 et 10, la souveraineté de Dieu est vue dans Sa capacité de dominer les Egyptiens, comme un guerrier puissant (v. 3), la plus puissante armée du monde. Pleins d’arrogance, ils poursuivirent les Israélites, sûrs de leur victoire (v. 9). En dépit de leur pouvoir et confiance, Dieu les a simplement anéantis. Ils se sont enfoncés comme des blocs de plomb dans les puissantes eaux (v. 10). Le Dieu d’Israël n’eut aucun problème à se débarrasser de la plus grande armée de la terre.

Les versets 11 et12 résument les implications des actions puissantes de Dieu à la Mer Rouge, concentrant sur la nature et le caractère de Dieu :

« Qui, parmi tous les dieux, ô Eternel, qui est semblable à toi?
      Et qui est, comme toi, paré de sainteté,
      et redoutable, et digne de louanges,
      opérant des prodiges?

   Tu étends ton bras droit,
      et la terre engloutit nos poursuivants. »

La grandeur et la bonté de Dieu sont donc reconnues par les Israélites après avoir réfléchis à la victoire de Dieu sur leurs ennemis, les Egyptiens. Ce qui m’impressionne à propos des conclusions que ce cantique révèle est qu’elles sont les mêmes que les desseins que Dieu a déjà dits dans le Livre d’Exode. Ce que Dieu voulait que Son peuple apprenne des miracles de l’exode est exactement ce qu’ils apprirent, ce qui est indiqué dans le cantique qu’ils chantèrent.

Avant son retour en Egypte, Dieu dit à Moïse que Pharaon ne relâcherait pas les Israélites avant qu’Il ne le force à le faire « avec puissance » révélée en performant des « prodiges » parmi eux (Exode 3:19-20 ; 6:1). Maintenant, après leur passage a travers la Mer Rouge, Israël loua Dieu pour ce que Son « bras droit » avait fait (vs. 6,9,12). Dieu révéla par Moïse qu’Il allait « passer jugement sur tous les dieux d’Egypte » (Exode 12:12). Maintenant, après l’exode Israël déclara,

« Qui, parmi tous les dieux, ô Eternel, qui est semblable à toi? » (Exode 15:11)

Par l’exode, Dieu proclama qu’Israël saurait qu’Il était l'Eternel leur Dieu qui les avait affranchis des corvées que les Egyptiens leur avaient imposées (Exode 6:7). Donc, après la traversée de la Mer Rouge, les Israélites chantèrent,

« L'Eternel est ma force, il est le sujet de mes chants, » (Exode 15:2).

Ce que Dieu chercha à accomplir par les évènements de l’exode, Il l’accomplit, révélé par les louanges de Son peuple dans ce cantique.

La Victoire de Dieu sur les Ennemis d’Israël Dans l’Avenir (15:13-21)

La première partie du « Cantique de Moïse » souligne la défaite des ennemis d’Israël, les Egyptiens. La seconde partie de ce cantique, versets 13-21, est sur la défaite de ceux qui opposeraient Israël dans le futur. En d’autres mots, la première partie du cantique accentue la défaite des Egyptiens, pendant que la seconde partie concentre sur la délivrance d’Israël, spécialement sur celle qui allait venir, la défaite des ennemis qui résisteraient la possession du pays de Canaan par Israël, ce que Dieu avait promit Il leur donnerait.

La version NIV (New International Version) montre clairement le changement de la défaite passée des Egyptiens à la défaite future des ennemis d’Israël en conjuguant constamment les verbes des versets 13 et suivants au futur.159 Donc, pendant que les versets 1-12 exprimaient les délivrances passées de Dieu pour Son peuple, les versets 13-21 décrivent Ses futures délivrances des Israélites.

A juste titre, les Israélites virent les fléaux et leur traversée de la Mer Rouge comme un commencement. Dieu n’avait pas seulement promit de les libérer de l’esclavage égyptien, Il avait promit de les emmener à la terre promise de Canaan. Dans un sens, tout l’exode n’était que de seconde importance, un moyen pour Son peuple de posséder le pays de Canaan :

« C'est pourquoi dis-leur de ma part: «Je suis l'Eternel! Je vous soustrairai aux corvées auxquelles les Egyptiens vous soumettent: je vous libérerai de l'esclavage qu'ils vous imposent, et je vous délivrerai par la force de mon bras et en exerçant de terribles jugements.

Puis je vous ferai entrer dans le pays que j'ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob; je vous le donnerai pour qu'il vous appartienne, moi, l'Eternel.» » (Exode 6:6,8)

Le verset 13 commence donc avec un résumé de ce que Dieu allait accomplir pour Son peuple. A cause de Son amour incontestable, Il conduira Son peuple qu’Il a juste libéré, dans Sa « demeure sainte ». Il n’y a que peu d’agrément en ce qui concerne ce qu’est l’expression « demeure sainte » ici. Je doute que sa référence principale soit le temple (Psaume 92:13), qui n’est, jusqu'à présent, pas un élément de l’espoir d’Israël.160 Le cantique pourrait faire allusion à la terre promise de Canaan comme étant la « demeure sainte » de Dieu (Psaume 78:54 ; Esaie 11:9). En relation à la promesse de Dieu à Abraham le signe de Sa présence avec Israël serait qu’Israël vénèrerait Dieu sur « Sa montagne (sainte) » (Exode 3:12, 5), la « demeure sainte » pourrait être Mont Sinaï. Dans tous les cas, je crois que la « demeure sainte » de Dieu est une référence à la terre promise, que ce soit un endroit particulier ou pas (Mt. Sinaï ou le temple) est aussi à l’esprit.

L’espoir exprimé dans le verset 13 exigera la défaite des ennemis d’Israël, les Cananéens, qui résisteront leur entrée et leur possession du pays. Les moyens pour accomplir ça sont regardés comme étant les mêmes que ceux utilisés pour libérer Israël d’Egypte ainsi que de l’armée égyptienne. La défaite des ennemis cananéens d’Israël est donc décrite dans les versets 14-15.161 La défaite des Cananéens était assurée par la défaite des Egyptiens, l’ennemi le plus formidable de tous. Les Cananéens seraient battus plus facilement à cause de la terreur produite par le récit de la noyade de l’armée égyptienne dans la Mer Rouge. Ils sauront que le Dieu d’Israël est un Dieu puissant, un guerrier (v. 3), qui est capable de détruire les ennemis de Son peuple.

Il y a un jeu de mots évident dans la deuxième partie du « Cantique de Moïse », qui copie un peu les mêmes expressions ou images employées pour décrire la défaite des Egyptiens et les appliquent à la défaite des Cananéens. Par exemple, on nous dit que les soldats Egyptiens « avaient coulé comme une pierre » dans la Mer Rouge (15:5). Maintenant, les Cananéens terrifiés sont prédits être « tous pétrifiés » (15:16). Tout comme le bras du Seigneur permit à Israël de traverser la Mer Rouge, les Israélites passeront à travers tous leurs ennemis (15:16).

Les versets 17 et 18 finissent avec une affirmation confiante que Dieu amènera Son peuple dans la terre promise, où Il les installera sur Sa montagne sacrée. Peut-être maintenant la référence du sanctuaire de l’Eternel fait allusion au temple. Au moins cela peut être la réalisation dans le sens que c’est plus spécifique qu’Israël anticipait. Là, l’Eternel règnera sur Son peuple pour toujours. Le Seigneur est maintenant vu, pour la première fois je crois, comme le roi d’Israël. Le traité entre Dieu et Son peuple leur sera transmit du Mont Sinaï. L’exode servira comme la base pour ce traité, comme les premiers chapitres de Deutéronome le rendront clair.

Les versets 19 et 20 tournent de la poésie à la prose, mais ils pourraient encore faire partis du cantique. Ces versets servent à accentuer le fait que l’espoir d’Israël pour l’avenir était directement lié à l’action de délivrance de Dieu à la Mer Rouge. Myriam, une prophétesse et la sœur d’Aaron (sans dire de Moïse), conduisait les femmes qui répétaient le premier couplet du « Cantique de Moïse », ce qui dut être un accomplissement pour une femme qui devait avoir près de 90 ans. A la fois, les hommes et les femmes semblaient avoir chanté chacun leurs parts dans ce merveilleux hymne de louange.

Le « Cantique de Moïse » était manifestement important pour les Israélites qui avaient traversé la Mer Rouge, et qui le chantaient comme c’est enregistré dans notre texte. Il servit comme moyen pour louer Dieu. Il fournit aussi le système pour enregistrer et se rappeler les grandes actions de délivrance de l’Eternel à la Mer Rouge. Il dirigea l’attention d’Israël sur le caractère de Dieu, et il créa de l’espoir et de la confiance en la protection et bénédictions futures de Dieu.

Le « Cantique de Moïse » révèle la grande importance que l’exode avait pour celui qui avait traversé la mer, mais quelle valeur avait cet évènement pour les autres ? Est-ce que l’exode et la traversée de la Mer Rouge étaient seulement de bonnes histoires, sans rapport avec nos vies ? Loin de là, l’exode est un thème qui contamine tout le reste du Vieux Testament, aussi bien que le Nouveau. Pour les saints de toutes périodes, l’exode est à la fois un prototype et une prophétie de la future rédemption de Dieu. Remarquez les allusions suivantes à l’exode ou à la terminologie du « Cantique de Moïse » :

(1) Les évènements de l’exode étaient racontés à la génération suivante des Israélites, comme la base et la motivation pour leur obéissance à la Loi que Dieu avait donnée (Deut. 4 :32-40 ; 7 :17-19).

(2) A la traversée du Jourdain, il y a un parallèle à la traversée de la Mer Rouge (Josué 3 :14-17).

(3) L’histoire de l’exode d’Israël et des parties du « Cantique de Moïse » sont fréquemment citées dans les Psaumes.162

(4) D’un bout à l’autre du Livre d’Ésaïe, ainsi que dans quelques-uns des autres prophètes, la délivrance d’Israël de l’esclavage en Egypte était comparée à la délivrance d’Israël et de Juda de leurs captivités des Assyriens et des Babyloniens. Donc, soit par une référence directe ou une allusion, l’exode est constamment utilisé comme symbole et source d’espoir pour la délivrance future d’Israël.163

(5) L’exode était, dans les prophètes du Vieux Testament et dans les Evangiles du Nouveau Testament, un prototype de la plus grande rédemption de toutes, la rédemption des âmes des hommes de l’esclavage du péché, qui fut accompli par le seigneur Jésus Christ, l’Agneau de Dieu (Luc 9:31, où la « mort » dont Jésus parlait avec ses disciples était littéralement Son « exode »).

(6) Dans le Livre d’Apocalypse, la délivrance d’Israël (décrite dans le « Cantique de Moïse ») était vue symboliquement comme la délivrance des saints qui ont souffert (Apocalypse 15:1-4).

L’Histoire biblique n’est pas écrite ici pour nous ennuyer avec des détails sans importances. Elle est écrite pour fournir à notre foi des racines historiques. L’espoir d’Israël regardant l’avenir (Exode 15:13-21) provenait de leur expérience dans l’Histoire, des fléaux et de leur traversée de la Mer Rouge. Alors, notre espoir pour l’avenir est aussi basé sur les actions de Dieu dans le passé, à la fois dans nos expériences, et dans celles de ceux qui les ont vécus (et qui ont fait l’expérience de la main de Dieu) avant nous. Le Vieux Testament est donc une source riche d’Histoire de l’édification de la foi, qui nous assure de ce que Dieu peut faire, basé sur notre connaissance de ce que Dieu a déjà fait. Cela assume, bien sûr, que nous lisions le Vieux Testament avec les « yeux de la Foi », croyant que ces évènements sont arrivés, comme ils sont décrits.

Le « Cantique de Moïse» et l’expérience de l’exode qui est décrite sont une illustration excellente du principe qui est enseigné dans le Nouveau Testament :

« … et notre fierté se fonde sur l'espérance d'avoir part à la gloire de Dieu.

   Mieux encore! Nous tirons fierté même de nos détresses, car nous savons que la détresse produit la persévérance,

   la persévérance conduit à la victoire dans l'épreuve, et la victoire dans l'épreuve nourrit l'espérance.

   Or, notre espérance ne risque pas d'être déçue, car Dieu a versé son amour dans nos cœurs par l'Esprit Saint qu'il nous a donné. » (Rom. 5:2-5)

Ici, Paul nous enseigne que la joie du Chrétien reste, et même grandit, au milieu des épreuves et de la souffrance. Plus les choses deviennent difficiles, plus notre foi est testée. Le plus notre foi testée s’avère être légitime et vivante, le plus d’espoir nous avons pour l’avenir. C’est le test de la souffrance et des épreuves qui prouve que notre foi est bien plus que « la foi des beaux jours », nous donnant donc même une plus grande confiance l’avenir.

Israël arriva à connaître Dieu plus personellement par les résultats des épreuves et des tests qu’ils ont éprouvés en Egypte et dans le désert. Nous aussi arrivons à connaître Dieu plus intimement et plus complètement au milieu des épreuves à travers lesquelles Il nous guide. Et quand nous « traversons » ces épreuves, nous croyons à la réalisation future des promesses de Dieu avec encore plus de certitude, ayant fait l’expérience de Sa fidélité pendant les temps durs de nos vies.

Le « Cantique de Moïse» que les Israélites chantèrent sert aussi à nous rappeler que notre sécurité et notre espoir sont à la fin dépendant du caractère de Dieu. Pendant que leur chanson décrivait les actes de Dieu dans la destruction de leurs ennemis, la chanson décrit le caractère de Dieu. Sa grandeur, Sa bonté, et Sa fidélité sont les bases pour notre foi et notre espoir. En fin de compte, nous faisons confiance à une personne à cause de son caractère, et non pas à cause de son aptitude. Dieu est à la fois capable et est disposé à nous aider dans nos périodes de besoin. Le Dieu du Vieux Testament est le même que Celui du Nouveau Testament, et parce qu’Il ne change pas (Jacques 1:17), nous pouvons faire confiance à Son caractère, démontré dans les vies des saints de l’ancien temps.

Les Protestations d’Israël à Mara (15:22-27)

Le « Cantique de Moïse» ne fut pas écrit pour n’être chanté qu’une fois. Peut-être que les Israélites ont continué à chanter cette chanson en voyageant des bords de la Mer Rouge jusqu’au Désert de Chour. Pendant trois jours ils ne trouvèrent pas d’eau. Cela ne voulait pas dire qu’ils n’avaient rien à boire, mais leurs provisions devaient être limitées, et ils ont dû les rationner très attentivement. Le peuple était sans doute inquiet à propos de leur réserve d’eau en approchant Mara.

Voir les eaux à Mara a dû être rendre les Israélites fous de joie. Leur soif, ils pensaient, allait être étanchée et leurs provisions d’eau réapprovisionnées. Quel désappointement ça a dû être de découvrir que les eaux étaient amères, et donc non potables. Leur joie de découvrir de l’eau tourna vite en colère contre Moïse pour les avoir amener à un tel endroit. Comment a-t-il pu autant  se tromper? Ils n’ont pas hésité à placer la responsabilité de cette gaffe sur le dos de Moïse. Ils exigèrent qu’il trouve une solution.

Moïse implora le Seigneur, qui lui montra un morceau de bois, qu’il jeta dans l’eau, la causant de devenir potable. Personne ne connaissait quelle sorte de bois pouvait faire ça. La transformation des eaux de Mara (qui veut dire « amertume », Ruth 1:20) était un miracle. Jeter le morceau de bois dans l’eau a dû être un acte symbolique, comme quand Moïse à lever son bâton au-dessus des eaux de la Mer Rouge.

L’incident à Mara fut divinement crée, un test de la foi d’Israël (v. 25), et un outil d’enseignement (v.26). En protestant contre Moïse, Israël révéla leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs. Ils méritaient les mêmes fléaux qui avaient frappés les Egyptiens. Si les Israélites Lui obéissaient (par ça je comprends, obéissaient Moïse) Dieu ne ferait pas tomber les fléaux sur eux. S’ils persistaient à protester la direction de Moïse, le résultat serait que Dieu harcèlerait Son peuple comme Il avait fait aux Egyptiens. Dieu ne tolère pas la désobéissance et l’incrédulité, ni par les Egyptiens, ni par Son peuple. Tout comme l’Eternel « cura » les eaux amères de Mara, les rendant potables, Il curerait Israël, s’ils Luidésobéissaient.

Ayant fait comprendre ce message aux Israélites, Dieu les conduisit à Elim, où il y avait énormément d’eau. Ils campèrent là, et eurent les rafraichissements dont ils avaient besoin fournis par l’eau des sources et l’ombre des arbres (v. 27).

Conclusion

Bien que ce chapitre semble avoir deux récits très différents, il y a une bonne raison pour le fait que Moïse les ait mis cote à cote. Le « Cantique de Moïse» et « les eaux amères de Mara » sont deux récits distincts, mais des récits qui ont une relation directe l’un avec l’autre. Deux observations sont cruciales à notre compréhension de la relation entre les louanges d’Israël dans le « Cantique de Moïse» (vs. 1-21) et les protestations d’Israël à Mara (vs 22-26).

(1) Les Israélites manquèrent de voir la relation entre l’affirmation de leur foi dans leur culte (vs. 1-21) et l’application de leur foi dans leur vie quotidienne (vs. 22-26). Israël venait juste de proclamer sa foi en Dieu comme son guerrier (15:3), mais il furent incapable de Lui faire confiance en ce qui concerne l’approvisionnement d’eau (15:22-26). Que Dieu puisse prendre soin du problème d’eau à Mara n’aurait pas dû être une surprise ! Après tout, Dieu avait libéré Israël et détruit les Egyptiens en contrôlant les eaux de la Mer Rouge. Les vents (que le cantique décrit provenant du souffle de Dieu, vs. 8,10) causa les eaux de s’écarter. Dieu était capable de faire que les eaux se figent comme des remparts de chaque coté des Israélites (v. 8). Dieu causa les eaux de retomber sur l’armée égyptienne, les noyant tous. Si Dieu pouvait faire tout ça avec les eaux de la Mer Rouge, Il pouvait surement prendre soin des eaux de Mara. Israël aurait dû être capable d’appliquer la foi qu’ils affirmaient avoir dans le « Cantique de Moïse» au problème des eaux de Mara, mais ils ne l’ont pas fait.

Par peur de devenir inutilement perturbés par le manque de foi des Israélites, et de devenir un peu fier de nous-mêmes, laissez-moi suggérer que le problème qu’Israël illustre est aussi un des plus grands problèmes des Chrétiens de tous les âges, incluant le nôtre. Nous manquant souvent d’appliquer notre foi en Dieu, résultant d’un évènement, à un autre qui est presque identique. Par exemple, l’alimentation des 5 000 (Marc 6:30-44) aurait dû apprendre aux disciples de faire confiance au Seigneur Jésus de nourrir les multitudes, et pourtant, peu de temps après ce grand miracle, les disciples manquèrent d’appliquer leur foi au problème de nourrir les 4 000 (Marc 8:1-10).

Quand nous nous rassemblons pour vénérer Dieu, nous ne chantons pas le « Cantique de Moïse» mais nous chantons beaucoup d’hymnes qui expriment notre foi en Dieu. Nous chantons, « Great Is Your Faithfulness » (« Grande est Ta Fidélité »), puis continuons notre petit bonhomme de chemin, nous faisant du souci, nous inquiétant à propos de petits détails de nos vies, comme si Dieu n’était pas fidèle du tout. Nous chantons, « It Is Well With My Soul » (« Tout Va Bien Pour Mon Ame »), mais quand une petite complication arrive, notre foi faillit. Nous chantons, « O, For A Thousand Tongues » (« O, Pour Milles Langues »), et puis quand quelqu’un se moque de notre foi, nous perdons notre langue et ne pouvons pas dire un mot concernant notre foi.

Le point est simplement cela. Il est beaucoup plus facile d’affirmer notre foi dans les services publics qu’il est d’appliquer notre foi dans notre vie quotidienne. Voilà la vraie vérité. Ce n’est pas que nous devons vénérer moins, c’est qu’il nous faut appliquer dans notre vie quotidienne les vérités par lesquelles nous affirmons vivre. Ce n’est pas assez de pouvoir réciter les paroles de Dieu, mais il faut les vivre. Tout comme Dieu conduisit les Israélites aux eaux de Mara, Il nous guide de façon à nous donner amples opportunités d’appliquer notre foi ou au moins de révéler notre manque de foi.

Un des facteurs qui contribue à notre échec d’appliquer notre foi à notre vie quotidienne est que nous avons tendance à créer de fausses distinctions entre ces domaines qui sont sacrés (église, services publics) et ceux qui sont séculiers (le travail, la vie quotidienne). Le résultat est que nous pensons à notre foi comme étant pertinente à nos activités de piété, mais pas à nos activités quotidiennes. C’est mon avis que Dieu fait des distinctions entre les sujets qui sont sacrés et ceux qui sont profanes, mais pas entre les sujets qui sont sacrés et ceux qui sont séculiers. Un coup d’œil plus attentionné à la Loi de Moïse révèlera que la foi d’Israël devait les gouverner et les guider dans les plus petits détails de leur vie (séculière).

(2) Non seulement Israël échoua à appliquer leur foi à leur situation à Mara, ils échouèrent même à voir le problème comme étant spirituel. Dans le texte nous lisons que les Israélites protestaient contre Moïse, pas contre Dieu (v. 24). Ils demandaient que Moïse produise de l’eau pour eux, ils n’ont pas imploré l’Eternel pour avoir de l’eau. C’est mon avis qu’ils n’ont pas vu leurs circonstances comme nécessitant une solution « spirituelle », mais nécessitant seulement une solution « séculaire ». Au moins quand les Israélites étaient piégés entre l’armée égyptienne et la Mer Rouge, ils implorèrent Dieu pour de l’aide (avant de commencer à grommeler contre Moïse, 14:10-12). Ici à Mara, ils confrontèrent immédiatement Moïse, et ignorèrent complètement Dieu.

Ironiquement, les Israélites oublièrent que la colonne de nuée les guidait toujours (13:21-22), et que l’Eternel Lui-même était présent avec eux dans la nuée. S’ils étaient mal guidés, Dieu les guidait dans la mauvaise direction par la nuée. Imaginez les protestations des Israélites, pendant que le nuage planait au-dessus des eaux de Mara. Les Israélites faillirent de comprendre que si Dieu leurs avait promit de les guider sains et saufs d’Egypte au pays de Canaan, tout obstacle qui les ralentirait ou les empêcherait, en était un avec lequel Dieu serait préoccupéet qu’Il surmonterait. Ils ne virent pas l’eau amère comme étant un problème qui inquiéterait l’Eternel, mais Il était concerné parce que l’eau était nécessaire à la survie de Son peuple.

A la Mer Rouge, Israël aurait dû apprendre que Dieu était capable de surmonter tout obstacle (tel que la Mer Rouge qu’Il avait divisée) ou tout adversaire (tel que les Egyptiens, qu’Il noya dans la Mer Rouge – l’obstacle). Donc, pendant que les Israélites chantaient que Dieu allait surmonter leurs adversaires (les Cananéens), ils ne comprenaient pas le fait qu’Il surmonterait aussi tous les obstacles à leur entrée dans Canaan (tel que les eaux amères de Mara).

Combien de fois tombons-nous dans le même piège ? Nous voyons Dieu comme étant seulement préoccupé par les grands problèmes de la vie, ceux qui semblent être spirituels. Mais tout ce qui entrave notre croissance, notre sanctification ou notre capacité de faire ce qu’Il veut que nous fassions est ce qu’Il le concerne, et Il est capable de tout surmonter. Quand nous rencontrons un problème dans nos vies, fréquemment, nous ne considérons pas que ce soit quelque chose qui préoccupe beaucoup Dieu. Immédiatement nous commençons à nous tourner vers les solutions séculières, sans rechercher la solution de Dieu.

Une raison pour laquelle nous échouons à voir nos problèmes comme étant une occasion pour notre foi est que nous sommes habitués à vivre par des principes scientifiques plutôt que par des principes spirituels. La méthode scientifique est une bonne méthode – pour des sujets de science. Mais c’est incompatible quand on vient au sujet de la foi. Ici, la méthode scientifique doit être mise de coté (pas totalement abandonnée, mais mise de coté). Les principes scientifiques sont essentiels pour des buts scientifiques. Par exemple, on ne conçoit pas un avion, on ne le charge pas plein de passagers et espérons simplement qu’il vole. Il doit passer une série rigoureuse de tests et s’avérer fonctionnel et fiable.

La méthode scientifique exige que chaque fait scientifique soit prouvé, étant performé dans des conditions contrôlées, ayant une évidence fortement empirique, et qui puisse être répété maintes fois. Pour que quelqu’un accepte le récit de la Mer Rouge sur des bases scientifiques, la profondeur de la mer aurait dû être mesurée, la vélocité des vents calculée, et toutes les variantes considérées. Pour prouver que cela soit scientifiquement vérifiable, l’écartement des eaux devrait être répété maintes fois. Et après avoir été prouvé scientifiquement, quelqu’un pourrait prédire que cet évènement arriverait à nouveau s’il était répété sous des conditions identiques. N’importe quel changement dans n’importe quelle variante causerait le scientifique de questionner la possibilité de répéter le phénomène sous des conditions différentes.

La méthode spirituelle est différente. La méthode spirituelle observe ce que Dieu a fait, acceptant l’évènement sur sa valeur nominale, gouverné et qualifié par la révélation divine qui accompagne le phénomène. La méthode spirituelle alors regarde à l’évènement comme une manifestation du caractère de Dieu. Sur la base du caractère de Dieu (étant conséquent aux descriptions bibliques de Son caractère ailleurs), le Chrétien regarde à n’importe quelle circonstance comme une opportunité pour Dieu d’agir de façon à achever Ses desseins en surmontant les obstacles (comme la Mer Rouge ou la dureté des cœurs des hommes) et les adversaires (comme Satan, l’Antéchrist ou les armées des hommes qui ont été déçus et utilisés par Satan). Les variations des conditions ne changent pas le caractère de Dieu, ni ne posent-elles un problème pour le Dieu qui est tout-puissant.

La raison qui nous cause de ne pas voir les circonstances comme des occasions exigeantes une solution spirituelle (et donc exigent aussi de la foi) est parce que nous utilisons la méthode scientifique de raisonnement, plutôt que la méthode spirituelle de raisonnement, qui pense selon la volonté révélée de Dieu et en conformité avec le caractère de Dieu, démontré dans l’Histoire.

Arrivant à la conclusion du message, laissez-moi essayer d’appliquer ce texte à un problème d’aujourd’hui, que je vais appeler le « problème charismatique ». Beaucoup de charismatiques contemporains sont enclins à penser et à enseigner que la vie peut et sera vécue comme si on était au septième ciel. Donc nous devrions nous attendre à ce que les Israélites continuent à faire l’expérience de l’euphorie et de l’optimisme du « Cantique de Moïse». Cependant ce ne fut pas le cas. Dieu n’a pas permit aux Israélites de rester à coté de la mer, chantant leur chanson glorieuse. Il ne les a pas gardés sur la montagne. Au lieu de ça, Dieu conduisit les Israélites dans le désert, les assoiffant et leurs donnant de l’eau amère. Cette situation déplaisante testa la foi et l’endurance des Israélites, et fournit l’occasion pour Dieu d’apprendre à Son peuple une leçon importante. S’attendre à vivre une vie chrétienne comme si on était continuellement au septième ciel n’est pas réaliste, ni biblique. Dieu merci pour les moments de victoires et d’allégresse, mais ne vous attendez pas à ce que les choses restent comme ça toute votre vie.

Maintenant un mot pour mes lecteurs non-charismatiques. Pendant que nous accusons souvent nos frères charismatiques de s’attendre à ce que les miracles et l’extase soient les normes, nous nous contentons souvent d’espérer que les choses arriveront toujours selon les lois naturelles et pratiques, donc nous espérons que les miracles n’arriveront pas. Les Israélites virent la main miraculeuse de Dieu au travail dans leur traversée de la Mer Rouge, et ils s’attendaient à ce que Sa main travaille puissamment et miraculeusement quand ils entrèrent dans le pays de Canaan pour le posséder. Nous, d’un autre coté, nous sommes convaincus que nous ne devrions pas nous attendre à des miracles.

La transformation d’âmes est un miracle. Si nous ne nous attendons pas à ce que Dieu travaille de façon miraculeuse, nous aurions autant à ne pas témoigner et essayer d’évangéliser les égarés. Le processus de sanctification autant que la manifestation de l’Esprit dans les vies des saints pour le travail d’évangéliser est un miracle, et nous ne devons pas chercher à servir le Seigneur sans demander l’aide de Son pouvoir miraculeux de le faire.

Franchement, je ne sais pas ce qui est pire – penser que les miracles devraient être la règle ou penser que les miracles n’existent pas – mais il doit y avoir une balance. L’évènement de l’exode est une manifestation de la puissance miraculeuse de Dieu, utilisée pour achever Ses desseins et pour réaliser Ses promesses. Les Israélites virent les miracles accomplis dans le passé comme une garantie de Son intervention dans l’avenir. Que Dieu nous donne la foi de chercher (mais pas de demander) le miracle dans nos vies, quand il est exigé pour accomplir les desseins et les promesses de Dieu.

Si vous n’êtes pas personnellement arrivé à avoir foi en Jésus Christ, notre Seigneur, alors vous n’avez pas fait l’expérience du miracle d’être renait, d’avoir vos péchés pardonnés, votre culpabilité enlevée, et de la joie d’être associé avec Dieu et l’espoir du paradis. C’est seulement quand vous ferez l’expérience de ce miracle de la transformation que vous chercherez à ce que la main miraculeuse de Dieu travaille dans votre vie dans l’avenir.


* Translator’s note: une chanson d’enfant qui n’avait aucun rapport avec Dieu, ni avec la foi chrétienne, démontrant que cet enfant n’avait jamais été enseigné la Parole de Dieu.

155 The reason for the difference between the 400 years given in Genesis 15 and the 430 years given in Exodus 12 is easily explained. God spoke of 400 years of oppression in Genesis 15. During the lifetime of Joseph, the Israelites were not persecuted, and thus Moses writes in Exodus that Israel departed from Egypt 430 years after they had arrived. The difference of 30 years is therefore the time which Israel spent in Egypt in the favor of the Pharaoh who exalted Joseph (cf. Exod. 1:8-9).

156 I have worded this statement carefully because there is no clear statement that Moses actually wrote this song. It is, however, rather strongly implied. Moses and Miriam are the two prominent leaders in Israel’s worship. Both Moses and Miriam are prophets of God, who can give inspired utterance (Exod. 15:20; Num. 12:6-8). This song is sung by the victorious tribulation saints in Revelation 15, where it is called the “song of Moses” (Rev. 15:3). We can, I believe, safely infer that Moses is the author of this song. The motivation for rejecting the Mosaic authorship of the “Song of the Sea” is the belief that some, if not all, of this song was written considerably later than the time of the exodus. The primary reason appears to be the “prophecies” of verses 13 and following, which they choose to view as history, described after the event.

157 It is interesting that Miriam is referred to as “Aaron’s sister” (v. 20), and not as the sister of Moses. On the basis of this statement, some have suggested that Aaron and Miriam had the same father as Moses, but that Moses was the child of another wife. Others, perhaps more reasonably, have understood that this choice of words emphasized the prominence and position of Moses, even though he was the youngest of the three.

158 Davis reminds us that the description of the waters of the Red Sea is not consistent with the drying up of any shallow body of water: “The poetic description of Pharaoh’s defeat further substantiates the concept of a crossing where the water was relatively deep. In verse 5 it speaks of the ‘depths’ having covered the Egyptian army. The Hebrew word for depths … usually carries the sense of oceanic depths, the sea, or an abyss.” John J. Davis, Moses and the Gods of Egypt (Grand Rapids: Baker Book House, 1971), p. 174.

159 This is done even when the verb is actually a past tense. The reason for this is that the past tense is often used to describe a future event, which is certain due to the promise or prophecy of God (this is called, by the grammarians, a “prophetic perfect”). The future is so certain it can be described as already having occurred. In our idiom we would say, “It is as good as done.”

160 Those who would argue for a late dating of this song would argue that the temple is in mind here.

161 It is evident that the utter terror of Israel’s foes, which will cause them to “melt away in terror and dread” (15:15) is not as complete as is here envisioned. That the enemies of Israel did fear is clear from the words of Rahab to the Israeli spies in Joshua 2:9-11 (cf. also Josh. 2:24; 5:1; Deut. 2:25). Nevertheless, the Canaanites did resist Israel, in a way that seems inconsistent with the optimism of this song (cf. Num. 14:14-21; 20:18ff.; 21:4; 22:2ff.; Deut. 2:1, 3, 8). There are at least two possible explanations. First, the text of the song does not speak of immediate and total defeat, but of the fear of Israel which the exodus produced. The fierce resistance of the Canaanites was motivated, no doubt, by this fear. Secondly, Israel’s delay in entering the land would tend to minimize the impact of the Red Sea event. Had Israel attempted to take the land sooner, the defeat of the Egyptians would have had a greater psychological effect on Israel’s enemies.

162 Gispen supplies us with this list of citations from the “Song of the Sea” in the Psalms: “v. 1, cf. Pss. 66:6; 68:18; 106:12; v. 2, cf. Ps. 118:14, 21, 28; v. 3, cf. Ps. 24:8; v. 4, cf. Ps. 136:15; vv. 5-17, cf. Ps. 78:52-54; vv. 5-13, cf. Ps. 77:14-21; vv. 5-10, cf. Ps. 106:11; v. 7, cf. Ps. 78:49; v. 8, cf. Ps. 78:13; v. 11, cf. Pss. 66:3, 5; 78:4, 12; 86:8; vv. 13-17, cf. Pss. 44:2, 4; 74:2; v. 17, cf. Ps. 80:9, 16; v. 18, cf. Ps. 146:10.” W. H. Gispen, Exodus, trans. by Ed van der Maas (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, 1982), p. 146.

163 The following are just a few of the passages in Isaiah and other prophets which are dependent upon the exodus account or exodus terminology: Isa. 12 (compare v. 2 with Exodus 15:2); Isa. 43:1-3a, 14-21; 44:24-28; 50:2-3; 51:9-11; 52:3-6, 11-12; Jer. 16:14f.; 23:7f. Hosea (takes up on the theme of Egypt) 7:16; 8:13; 9:3, 6; 11:5, 11.

9. Entrainement et Rationnement (Exode 16)

Introduction

Cette semaine, un de mes amis me rappela d’un article de journal à propos d’une camionnette de transport de fond, qui était chargée d’argent si usé qu’on ne pouvait plus l’utiliser et était en route pour être détruit. La camionnette eut un accident. Le résultat fut que les portes arrières de la camionnette s’ouvrirent et l’argent fut complètement éparpillé sur la route. On n’a pas besoin de beaucoup d’imagination pour voir ce qui est arrivé. Les gens sortirent de leurs voitures qu’ils laissèrent sur la route, bloquant le trafic, et se précipitèrent vers l’argent volant partout, essayant d’attraper tout ce qu’ils pouvaient et se bourrant les poches.

Naturellement, aucun de nous n’aurions fait ça. Enfin, aucun d’entre vous. Mais moi, je l’aurai fait. Une veille de Noël, mon petit frère et moi sommes allés au magasin du quartier pour acheter quelques provisions de dernières minutes. Nous voulions être sûrs d’avoir tout ce que nous avions besoin, sachant que les magasins seraient bientôt fermés pour Noël. Quand nous sommes arrivés à la caisse, mon frère entendit la caissière dire à un client que tout le pain qui était sur les étagères était gratuit, puisqu’il serait trop vieux pour vendre après Noël.

A part mon frère et moi, plusieurs autres clients entendirent la bonne nouvelle, et commencèrent à se diriger vers les étagères de pains. Ils marchaient lentement, et choisissaient leurs pains, faisant attention de n’en prendre qu’un ou deux. Mais pas nous. Nous avons attrapé une paire de chariots vides et avons commencé à les remplir avec tout le pain qui était sur les étagères, surtout les pains spéciaux qui étaient les plus chers. Heureusement, nous avions pris ma camionnette que nous avons chargée de pain. Nous avons appelé les amis et la famille avec qui nous avons partagé la bénédiction du pain gratuit.

Ces histoires d’avarice humaine vous semblent peut-être amusantes, mais elles sont aussi pertinentes au récit de la provision de manne de Dieu pour les Israélites dans le désert, décrit dans le chapitre 16 d’Exode. Ayant épuisés leur nourriture dans le désert, les Israélites pensaient qu’ils allaient mourir de faim. Quelqu’un peut facilement imaginer la ferveur avec laquelle ils récoltèrent le premier arrivage de manne. Il y avait assez de manne, semblerait-il, pour que chaque Israélite puisse remplir sa tente avec. Selon le récit, il semblerait que quelques-uns ont essayé, pour découvrir simplement qu’elle ne se gardait pas, moisissant et étant remplit d’asticots. Les efforts pour accumuler la provision de manne était une désobéissance directe des instructions de Dieu. Leur avarice, comme la mienne et la vôtre (allez, admettez-le, vous auriez essayé de passer devant moi au magasin), fut prouvée par leur essai d’accumuler un surplus de manne, pour être sûrs d’en avoir assez pour le lendemain.

Dans le passage que nous allons étudier ici, Israël est coupable de deux péchés : l’avarice et la grogne. Nous découvrons que ces deux péchés sont typiques d’un autre péché caché encore plus sérieux. C’est ce péché qui est caractérisé, et que Dieu essaye de guérir, dans notre texte.

La toile de fond de la provision de manne de Dieu pour Son peuple est trouvée dans les derniers versets du chapitre précédent. Ne trouvant pas d’eau pendant trois jours, les Israélites arrivèrent aux eaux de Mara, qu’ils ne pouvaient pas boire à cause de leur amertume. Au début le peuple implora Dieu, puis commenca à grogner après Moïse. Ils exigèrent de savoir ce qu’ils devaient boire. En premier, l’Eternel prit Ses dispositions pour rendre l’eau les eaux amères de Mara (qui veut dire amertume) potables, puis Il dit :

« Si vous écoutez attentivement l'Eternel votre Dieu, et si vous faites ce qui est droit à ses yeux, si vous êtes attentifs à ses commandements et si vous obéissez à toutes ses lois, je ne vous infligerai aucune des maladies dont j'ai frappé les Egyptiens; car je suis l'Eternel qui vous apporte la guérison. » (Exode 15:26).

Les paroles de Dieu me suggèrent qu’il y a une relation entre les fléaux qui sont tombés sur les Egyptiens et l’adoucissement des eaux de Mara. Les eaux « amères » de Mara étaient aussi inutiles aux Israélites qu’étaient les eaux « sanguines » du Nil après que le premier fléau soit tombé sur l’Egypte. Les Egyptiens furent sanctionnés par Dieu parce qu’ils avaient refusé de suivre Son instruction de « laisser partir Son peuple ». Quand le commandement de Dieu aux Egyptiens fut désobéi, les fléaux leurs tombèrent dessus. Maintenant, Il présente les ordres pour Son peuple, les Israélites. S’ils les négligeaient, ils souffriraient des fléaux, tout comme les Egyptiens les souffrirent. La réponse d’Israël aux eaux amères de Mara révèle que les Israélites étaient aussi des pécheurs. Les ordres de Dieu seront donnés à Son peuple pour les tester.164 Ne pas les obéir serait inviter Ses jugements à leur tomber dessus.

Bien que la déclaration de Dieu à Israël soit un commandement général, le premier des « commandements et des décrets » auxquels Dieu fait allusion ici sont donnés dans le chapitre 16.165 Ces commandements sont les instructions de Dieu qui règlementent le ramassage et l’usage de la manne qu’Il allait fournir à Son peuple. Ce sont ces commandements qui servent à tester la foi et l’obéissance d’Israël. Ce sont ces mêmes commandements qui servent à renforcer la foi d’Israël et à apprendre à Son peuple à Lui obéir.

Après avoir donné la Loi au Mt. Sinaï et l’échec d’Israël à posséder la terre promise, l’errance d’Israël dans le désert est une part de son jugement, dû à son incrédulité. Mais ici, au début du voyage d’Israël d’Egypte vers Canaan, le temps passé dans le désert n’est pas disciplinaire (le résultat de son péché), mais didactique (instructif), une occasion pour apprendre à Israël la nécessité de foi et d’obéissance. Les chapitres 16 et 17 décrivent le « camp d’entrainement » pour Israël. Obéir les commandements et les décrets de Dieu se rapportant au ramassage et à l’usage de la manne apprendra au peuple de Dieu à Lui faire confiance et à Lui obéir.

La Grogne des Estomacs et des Saints

Un mois passa entre le temps où Israël quitta l’Egypte et quand la nation arriva au désert de Sin.166 L’eau avait déjà été un problème (15:22-26), et maintenant ils avaient épuisé leur nourriture.167 La grogne de leurs estomacs produisit bientôt des grognes de bouches. Toute l’assemblée grogna contre Moïse et Aaron (16:2). Ils dirent qu’ils auraient préféré mourir en Egypte plutot que d’avoir été amené dans le désert pour mourir de faim (16:3).

Les Caractéristiques de la Grogne d’Israël

Avant de considérer la réponse de Dieu à la grogne de Son peuple, il vaudrait la peine de signaler quelques unes des caractéristiques de la grogne d’Israël dans cet incident. Très vraisemblablement, nous trouverons que grogner n’était pas un problème seulement là, mais c’est aussi un problème dans nos vies.

(1) Grogner est un problème avec la douleur ou les difficultés. Grogner n’arrive jamais quand nous faisons l’expérience du plaisir, mais pratiquement à chaque fois que nous souffrons. Dans notre passage, il y a une relation évidente entre les grognes d’estomac des Israélites et leurs bouches rouspéteuses. Nous grognons parce que nous n’aimons pas la douleur ou l’incommodité de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Nous grognons parce que nous pensons que nous devrions avoir du plaisir plutôt que de la douleur, de l’affluence et de l’aisance plutôt que de l’adversité et de la privation.

(2) Grogner est un problème de perception. Grogner résulte d’une différence entre la façon dont nous percevons les choses et la façon dont nous pensons elles devraient être. Le problème est que quand nous grognons notre perception de comment les choses sont est déformée. Grogner, invariablement, déforme les faits. Dans notre texte, Israël exagère beaucoup les bénéfices de l’Egypte. Ils disent qu’ils « étaient installés » (v. 3) devant des marmites de nourriture et qu’ils mangeaient « à satiété » d’une grande variété de nourriture et de viandes. C’est, franchement, difficile à croire. Si les Egyptiens les forçaient à ramasser la paille pour fabriquer les briques et essayaient de tuer les bébés mâles, pourquoi les nourriraient-ils si bien ? Leur perception de l’imminence du danger de famine était aussi grandement exagérée. Ils croyaient que leur faim était famine. Personne n’était encore mort de faim ; au plus, quelques-uns commencèrent à avoir faim. Au pire, ils accusèrent Moïse de le guider dans le désert pour les tuer. Leur perception de la motivation de Moïse était complètement déformée. Finalement, la perception d’Israël du soin et de la compassion de Dieu est minimisée à de grotesques proportions. Ils manquèrent de voir la main tendre d’un Dieu souverain dans leurs souffrances.

(3) Grogner est un problème de soumission. Les Israélites protestaient contres leurs dirigeants, Moïse et Aaron. Le peuple avait oublié que c’était Dieu qui les guidait, non seulement par Moïse, mais aussi par la colonne de nuée qui était devant eux (Exode 13:21-22 ; 16:10). A la fin, la grogne d’Israël était une protestation contre l’autorité de Dieu, comme le signalait Moïse (16:7-8).

(4) Grogner est un péché de la langue, qui est étroitement lié à la désobéissance. La grogne arrive quand nous ne pouvons pas contrôler notre situation. La désobéissance survient quand nous avons une option et nous choisissons de faire une autre chose que ce que Dieu commanda.

(5) Grogner est une maladie contagieuse. On nous dit dans le verset 2 que, « toute l’assemblée des Israélites se plaignit… ». Je suggèrerais que les plaintes d’une poignée de gens se propagèrent comme une épidémie de grognements à toute la congrégation. Grogner n’est pas seulement une maladie de la bouche, c’est une maladie qui est répandue parla bouche.

(6) Grogner est le résultat d’un échec de notre foi. Grogner est un péché, mais c’est un péché symptomatique. Il révèle un manque de foi, car le grogneur ne voit pas la bonté de la main de Dieu, refuse d’accepter l’adversité, et voit plutôt le désastre que la bénédiction comme le résultat de leurs circonstances. En fait, nous pouvons aller plus loin et dire que grogner permet à nos circonstances présentes d'invalider notre confiance en les desseins et promesses de Dieu.

La Réponse de Dieu à la Grogne d’Israël

Sachant que la grogne d’Israël était le résultat de leur manque de foi, Dieu y répondit d’une façon à laquelle je ne m’attendais pas. Plus tard, la grogne des Israélites résulta en punitions douloureuses. La différence entre la réponse de Dieu à la grogne d’Israël ici dans Exode 16 et Son traitement plus sévère dans Nombres 11 est expliquée, je crois par la différence de temps passé avec Dieu dans le désert. Ici, les Israélites n’avaient passé qu’un mois à suivre Dieu, et étaient relativement immatures dans leur foi. Plus tard, la Loi leur avait été donnée et Sa fidélité à Israël avait été maintes fois démontrée.

En conséquences, Dieu répondit gentiment et gracieusement à la grogne des Israélites. Plutôt que de les réprimander pour leurs plaintes, Il fit deux choses, qui avaient pour intention de démontrer Sa présence avec Son peuple dans leur affliction et adversité. Premièrement, Il se révéla aux Israélites par une manifestation spéciale de Lui-même dans la colonne par laquelle Il les guidait (16:10). Deuxièmement, Dieu fournit à Son peuple des cailles168 et de la manne (16:11-14).

La Nature de la Provision de Manne de Dieu

Comme d’habitude, il y a beaucoup de gens qui essayent de prouver que la manne qui fut fournit aux Israélites n’était pas miraculeuse du tout.169 C’est très difficile de croire à la vue de ce que le texte nous dit à propos de la manne que Dieu fournit à Son peuple.

(1) La manne que Dieu fournit semblait être très nutritive, comme l’exigerait des rations de désert. De la nourriture et de l’énergie pour la tâche rigoureuse de la traversée du désert furent fournies à Israël. Elles n’ont peut-être pas eu la saveur la plus excitante, ou du moins les Israélites furent fatigués de ça, demandant quelque chose d’un peu plus épicé (Nombres 11:4-9).

(2) La manne que Dieu fournit pouvait être préparée de différentes façons. Elle pouvait être cuite au four ou bouillie (v. 23).

(3) La manne n’était pas nécessairement la seule chose au menu d’Israél.170

(4) La manne fut donnée en abondance, tant qu’une limite dut être placée sur la quantité à ramasser (versets 13-21).

(5) La manne fut fournie miraculeusement. Elle avait « plu du ciel » (v. 4). Les Israélites n’avaient jamais rien vu comme ça auparavant (v. 15). Elle apparaissait chaque matin, excepté le matin du sabbat. A la fin du séjour d’Israël dans le désert, elle cessa d’apparaître (Josué 5:12).

(6) La manne apparaissait le matin et disparaissait à la chaleur de la journée.

(7) La manne ne se gardait pas, excepté pendant le sabbat.

(8) Un peu de manne fut miraculeusement préservée, comme témoignage de la provision de Dieu pour les générations futures (versets 31-36)171.

La Régulation de Dieu concernant la Manne

Quand Dieu fournit aux Israélites ce « pain du ciel » (16:4), Il leur donna aussi des instructions en ce qui concerne comment le pain devait être ramassé et utilisé. Ces instructions avaient pour intention de tester les Israélites ainsi que de leur apprendre l’obéissance et l’augmentation de leur foi. Nous allons donc revoir brièvement ces instructions, puis considérer leur rôle dans la promotion de la foi d’Israël.

(1) Israël ne devait ramasser que ce qui était nécessaire pour un jour (v. 16).

(2) Il semblerait que chaque Israélite devait ramasser lui-même la quantité de manne dont il avait besoin (16).

(3) La manne devait être ramassée quotidiennement, et uniquement la quantité suffisamment pour cette journée. Tout ce qui restait en excès de cette journée devait être disposé à la fin de la journée (v. 19). En d’autres mots, la manne ne pouvait être accumulée ou entreposée.

(4) Israël devait ramasser deux fois plus le sixième jour, et ne rien ramasser le jour du sabbat (versets 23-26).

Ce que la Manne Voulait Dire

Dieu n’imposait pas de statuts et de règlements inutiles aux Israélites, comme nous accusons quelques fois notre gouvernement de faire aujourd’hui. La raison de la provision de manne de Dieu et pour Ses règles exigeantes concernant son ramassage et son usage, peut être mieux comprise en regardant le reste de la Bible, commençant avec la manne dans ces textes, puis résumant leur pertinence à nos vies aujourd’hui.

La tentation de notre Seigneur (Matt. 4:1-4; Deut. 8:1-3). Israël fut conduit dans le désert pour être y testé par Dieu pendant quarante ans (Deut. 8:2). Notre Seigneur fut conduit par Dieu dans le désert pour y être testé (ce qui incluait aussi la faim) pendant quarante jours (Matt. 4:1-2). A la fin de cette période, Satan approcha notre Seigneur pour Le tenter. La première tentation172 essayée était centrée sur la nourriture. Puisque notre Seigneur avait faim après Son jeûne de quarante jours, il était logique qu’Il avait besoin de manger. Satan le défia de prouver Sa divinité en satisfaisant Son besoin humain pour de la nourriture, en le faisant en exerçant Son pouvoir divin.

La réponse de notre Seigneur fut de référer Satan à Deutéronome chapitre 8, qui était une réflexion théologique d’incidents tels que celui enregistré dans le chapitre 16 d’Exode. La leçon apprise de Deutéronome 8 était que les besoins physiques de quelqu’un sont secondaires aux responsabilités spirituelles – à savoir d’être obéissant à la volonté de Dieu. La faim de notre Seigneur, comme celle d’Israël, était la volonté de Dieu. Satisfaire le besoin physique de nourriture et, en même temps, désobéir la volonté de Dieu était mal. En effet, Jésus disait que l’obéissance à la volonté de Dieu sauvait plus la vie d’un homme affamé que s’il mangeait du pain. Obéissance à la volonté de Dieu est la base de la survie, et est une priorité plus importante que le fait de manger. Le principe pertinent est ceci : La soumission à la volonté de Dieu est plus importante que la satisfaction de nos besoins physiques et corporels.

Réfléchissez à ce principe car il nous aide à comprendre ce Livre d’Exode. L’Egypte était la corbeille à pain du monde, à la fois dans le temps de Joseph, et dans le temps de Moïse. Quand Pharaon, ses officiers, et les Egyptiens désobéirent l’ordre de l’Eternel de « laisser partir Son peuple », cette « corbeille à pain » fut quasiment vidée. Les fléaux montrent la dévastation progressive agriculturale et économique de ce pays. Donc, désobéir la volonté de Dieu a amené la faim physique aux Egyptiens.

D’un autre coté, le désert aride n’était pas un endroit où trouver de la nourriture, mais parce que les Israélites obéirent Dieu et suivirent Moïse et la colonne de nuée, Dieu fournit aux Israélites affamés une récolte exceptionnelle de manne, six matins sur sept, pendant quarante ans. La désobéissance tourna une corbeille à pain en une corbeille vide. L’obéissance tourna un désert aride en une corbeille à pain. La soumission à la volonté de Dieu est une priorité plus haute que satisfaire nos besoins physiques.

Les mots de la prière de notre Seigneur dans le Sermon sur la Montagne (Matt. 6:11). Notre Seigneur enseigna Ses disciples à prier,

« donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin » (Matt. 6 :11)

Donnant la toile de fond de la provision quotidienne de manne de Dieu dans le désert pendant quarante ans, il est presque impossible de concevoir que cette prière ne soit pas liée à la raison du don de la manne dans Exode 16. Je vous suggèrerais que la provision divine quotidienne de manne dans le désert apprit aux Israélites à compter quotidiennement sur Dieu pour leur nourriture. Ils devaient littéralement faire confiance à Dieu pour leur « pain quotidien ». Ceux d’entre nous qui ne vivons pas au jour le jour devons nous en remettre à Dieu, qui est la source de notre vie, que nous ayons assez de nourriture pour la semaine ou pas. La dépendance est un thème quotidien, et nos prières devraient démontrer ce genre de dépendance. Que nous ayons un surplus de choses ou pas n’est pas aussi important des qui ou de quoi nous dépendons. Comme Paul instruit à Timothée,

« Recommande à ceux qui possèdent des richesses en ce monde de se garder de toute arrogance et de ne pas fonder leur espoir sur la richesse, car elle est instable. Qu'ils placent leur espérance en Dieu, qui nous dispense généreusement toutes ses richesses pour que nous en jouissions. » (1 Timothée 6:17)

L’alimentation des cinq milles et la discussion qui en suivit (Jean 6). Les foules avaient suivi notre Seigneur jusqu'à un endroit désolé (oserais-je dire désertique ? Marc 6:35), où il n’y avait pas de nourriture disponible. Notre seigneur leur donna du pain et de la viande (du poisson) à manger, tout comme Dieu avait donné du pain et de la viande (des cailles) dans le désert dans Exode 16. La réponse de la foule fut qu’ils espéraient que le Seigneur Jésus deviendrait leur « chèque-restaurant » pour le reste de leurs vies. :

« ---Seigneur, dirent-ils alors, donne-nous toujours de ce pain-là. » (Jean 6:34)

En réponse, Jésus dit,

« ---C'est moi qui suis le pain qui donne la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif.

   Mais je vous l'ai déjà dit: vous avez vu, et vous ne croyez pas. » (Jean 6:35-36)

Jésus n’a pas seulement nourrit les 5 000 pour s’occuper de leurs besoins physiques, Il cherchait à leur montrer leurs besoins spirituels, pour lesquels Il était venu. Comme la manne dans le désert, qui sauva les vies des Israélites d’une mort physique, Il était le « pain du ciel » (un jeu de mots qui vient de la manne que Dieu avait « fait pleuvoir du ciel », Exode 16:4). Différant du « pain du ciel » que Dieu donna aux Israélites (la manne), le nouveau « Pain du ciel » donnerait aux hommes la vie éternelle. Jésus prétendait non seulement être le pain, mais d’être un meilleur pain.

Comme si le parallèle n’était pas assez clair, nous voyons que comme les Israélites râlaient après avoir reçu la manne que Dieu donna dans Exode 16 (et plus tard, Nombres 11, spécialement verset 6), ils râlèrent encore contre notre Seigneur parce qu’Il était le « pain du ciel » :

« Alors les gens se mirent à murmurer contre lui, parce qu'il avait dit: «C'est moi qui suis le pain descendu du ciel.» » (Jean 6:41)

Le Nouveau Testament nous montre donc que le « pain du ciel » est l’instrument du salut de Dieu. L’ancien « pain du ciel » préserva les vies physiques. Le dernier « Pain du ciel » est Lui qui sauve les âmes des hommes de la mort éternelle. Il a fait cela en donnant sa vie comme sacrifice. Ce n’est pas étonnant qu’un des deux symboles présents à la communion qui est partagé chaque dimanche soit du pain.

L’éducation de l’apôtre Paul dans 1 Corinthiens 10 et 2 Corinthiens 8:14-15. L’église de Corinthe était complaisante d’elle-même. Il y avait ceux qui vivaient dans l’immoralité sexuelle (1 Cor. 6). L’église fermait même les yeux sur un homme vivant avec la femme de son père (1 Cor. 5). Non seulement l’église était tolérante sur les sujets de leurs appétits sexuels, ils étaient aussi indulgents en ce qui concernait la nourriture. Plutôt que de s’abstenir de certaines nourritures pour le bénéfice d’un frère plus faible, certains des Corinthiens se payaient de somptueux repas qui étaient liés à des célébrations et des sacrifices païens (1 Cor. 10:14-33). Même lors de la communion, certains n’avaient pas assez de maîtrise d’eux-mêmes pour attendre ceux qui devaient arriver plus tard (1 Cor. 11:17-34).

Paul parle aux Corinthiens de leur tolérance en tournant leur attention vers l’exode des Israélites :

« Car il ne faut pas que vous ignoriez ceci, frères: après leur sortie d'Egypte, nos ancêtres ont tous marché sous la conduite de la nuée, ils ont tous traversé la mer,

  ils ont donc tous, en quelque sorte, été baptisés «pour *Moïse» dans la nuée et dans la mer.

  Ils ont tous mangé une même nourriture spirituelle.

  Ils ont tous bu la même boisson spirituelle, car ils buvaient de l'eau jaillie d'un rocher spirituel qui les accompagnait; et ce rocher n'était autre que le Christ lui-même.

  Malgré tout cela, la plupart d'entre eux ne furent pas agréés par Dieu, puisqu'ils périrent dans le désert.

  Tous ces faits nous servent d'exemples pour nous avertir de ne pas tolérer en nous de mauvais désirs comme ceux auxquels ils ont succombé.

   Ne soyez pas idolâtres comme certains d'entre eux l'ont été, selon ce que rapporte l'Ecriture: Le peuple s'assit pour manger et pour boire, puis ils se levèrent tous pour se divertir.

  Ne nous laissons pas entraîner à l'immoralité sexuelle comme firent certains d'entre eux et, en un seul jour, il mourut vingt-trois mille personnes.

  N'essayons pas de forcer la main au Christ, comme le firent certains d'entre eux qui, pour cela, périrent sous la morsure des serpents.

  Ne vous plaignez pas de votre sort, comme certains d'entre eux, qui tombèrent sous les coups de l'ange exterminateur. » (1 Cor. 10:1-10)

Je suggèrerais que pendant qu’il y ait bien plus de choses sous-entendues ici que juste les évènements du chapitre 16 d’Exode, il y a un thème commun, un élément commun – celui de l’indulgence de soi dans les domaines d’appétits physiques. C’est pourquoi les versets précédant immédiatement cette section ont rapport à la discipline de soi-même exigée des Chrétiens (1 Cor. 9:24-27).

La manne que Dieu fournit en abondance dans le désert fournit les Israélites avec l’opportunité de ne rien se refuser, mais les commandements de Dieu regardant sa récolte et son usage interdisaient un tel excès. La manne était donc donnée pour enseigner une leçon de maîtrise de soi au peuple de Dieu, et ce n’est pas étonnant. C’est ce que la manne représentait – la maîtrise de soi.

Les avertissements et les promesses de l’église de Pergame (Apocalypse 2:12-17). L’église de Pergame était tombée dans l’erreur que notre Seigneur appelait « l’enseignement de Balaam » (v. 14). Nous savons du contexte que cela avait quelque chose à voir avec des « choses sacrifiées aux idoles », et des « actes d’immoralité », les mêmes mauvaises choses qui étaient présentes à l’église de Corinthe (voir ci-dessus). A ceux qui étaient fidèles et seraient les vainqueurs, notre Seigneur fit cette promesse,

« … Au vainqueur, je donnerai la manne cachée … » (Apocalypse 2:17)

J’aimerais suggérer que notre Seigneur promet Sa « manne cachée », Sa provision pour les besoins intérieurs (pas seulement les besoins physiques) à ceux qui sont fidèles, et qui exercent la maîtrise de soi nécessaire pour nier les désirs charnels, qui étaient colportés par des enseignants faux, appelés l’ « enseignement de Balaam ».

Conclusion

Des références du Nouveau Testament de la manne des Israélites, je voudrais suggérer que plusieurs principes étaient enseignes dans la provision de ce « pain du ciel » qui sont aussi applicables aux Chrétiens vivant aujourd’hui qu’ils étaient aux Israélites.

(1) La manne nous apprend la priorité de soumission à la volonté révélée de Dieu. Le grand danger auquel Israël fit face n’était pas l’inanition au milieu du désert, mais la furie de Dieu. Dieu pouvait changer une corbeille de pain en une corbeille vide, comme il avait juste fait aux Egyptiens. Dieu pouvait aussi tourner un désert en une corbeille de pain, comme Il le fit avec la manne. Comme les derniers versets du chapitre 15 d’Exode le révèle, la récolte par Israël des bénédictions de Dieu et sa guérison des jugements de l’Egypte furent dépendantes de son obéissance aux commandements et aux décrets de Dieu. C’est notre réponse à la volonté révélée de Dieu qui résulte soit de la vie ou de la mort, soit de bénédictions ou de jugements.

(2) L’obéissance à la volonte de Dieu est complètement opposé à l’orientation de l’indulgence de soi de notre culture. L’obéissance à la parole de Dieu exige donc reniement de soi-même, et discipline. Peu de cultures ont été plus orientées vers l’indulgence et la gratification de soi-même que la nôtre. Dans ce sens, notre culture est totalement opposée à la parole de Dieu. Le sacrifice volontaire de notre Seigneur (Philippiens 2:5-8) est le modèle pour chaque saint, qui doit « se charger chaque jour de sa croix » pour suivre Jésus (Luc 9:23). L’obéissance à la parole de Dieu est l’appel le plus haut, même si cela veuille dire privation physique ou même mort.

Notre obéissance à Dieu exige donc de se nier et se nier exige discipline. Si nous obéissons à notre Seigneur, nous devons obéir Ses commandements. Puisqu’Il nous a commandé de nous refuser les excès quotidiennement et de se charger de notre croix (Luc 9:23), nous devons nous discipliner nous-mêmes pour remplacer la complaisance (encouragée par notre culture) avec le reniement de nous-mêmes. De plus en plus je peux comprendre pourquoi Dieu n’a pas immédiatement guidé Son peuple d’Egypte à Canaan. Ils n’avaient pas la discipline nécessaire pour survivre l’adversité ou l’affluence du pays de Canaan.

Le plus je lis le Nouveau Testament, le plus je vois l’importance de la discipline de soi-même, qui, vous vous rappelez, est une des manifestations de l’Esprit de Dieu :

« Dieu nous a donné un Esprit qui, loin de faire de nous des lâches, nous rend forts, aimants et réfléchis. » (2 Timothee 1:7)

Lisant la seconde épître de Paul à Timothée, avec la lettre à Titus a souligné dans mon esprit le rôle vital que la discipline de soi joue dans la vie d’un Chrétien. Et, par ailleurs, il vaut le coup d’observer qu’une des caractéristiques communes des faux enseignants est la complaisance soi :

« Ces hommes-là sont d'éternels mécontents, toujours à se plaindre de leur sort, et entraînés par leurs mauvais désirs. Ils tiennent de grands discours et flattent les gens pour en tirer profit. » (Jude 1:16,18 ; 2 Pierre 2:10,13-22)

J’aimerais suggérer deux résultats très pratiques de la maîtrise de soi dans nos vies quotidiennes. Je dois vous avertir, ils ne sont pas faciles, ni très plaisants (ce qui est exactement pourquoi la maîtrise de soi est exigée). La première suggestion est que nous apprenions à nous passer des choses qui ne sont pas abordables. Une telle suggestion est si évidente, vous devez vous demander pourquoi je la mentionne. La raison est que la publicité contemporaine et acheter à crédit nous encouragent constamment à acheter ce dont nous n’avons ni besoin, ni pouvons nous permettre. On nous dit que « nous le méritons », « nous sommes dignes de ça», et en plus, on nous donne assez de crédit pour acheter ces choses pour lesquelles nous n’avons pas l’argent. Je ne dis pas que tout achat à crédit ou emprunt est mal. Je dis que la plupart d’entre nous achetons des choses dont nous ne pouvons pas nous permettre, simplement pour nous gâter.

La seconde suggestion pratique que je ferais est que nous avons besoin de développer la capacité de nous nier des choses dont nous ne pouvons pas nous permettre. J’ai une illustration négative d’expérience personnelle. Cette semaine, un ami m’a invité à déjeuner ainsi qu’un autre ami. C’était un buffet, alors une fois que vous aviez payé, vous pouviez manger autant que vous vouliez. J’ai mangé deux parts de gâteau, avec beaucoup de glaçage. Me permettre le gâteau n’était pas la question. Disons la vérité, j’ai cédé à la tentation, je me suis empiffré. Nous avons tous besoin d’apprendre à dire non aux choses que nous pourrions avoir, mais n’avons pas besoin. C’est ce que Dieu exigeait des Israélites. Ils auraient pu récolter d’énormes quantités de manne, mais Il leur dit de ne prendre que ce qu’ils avaient besoin pour ce jour.

(3) La maîtrise de soi n’est pas quelque chose que l’homme peut produire de lui-même, mais vient de Dieu. Quand je parle de maîtrise de soi, je veux être clair que je ne parle pas de grincer les dents, d’un effort personnel qui est simplement une forme de « travail » qui déplait à Dieu. Il y a ceux qui se livrent à l’abnégation d’une façon qui est injurieuse à Dieu.

« Vous êtes morts avec le Christ à tous ces principes élémentaires qui régissent la vie dans ce monde. Pourquoi alors, comme si votre vie appartenait encore à ce monde, vous laissez-vous imposer des règles du genre:

  «Ne prends pas ceci, ne mange pas de cela, ne touche pas à cela!...»?

  Toutes ces choses ne sont-elles pas destinées à périr après qu'on en a fait usage? Voilà bien des commandements et des enseignements purement humains!

  Certes, les prescriptions de ce genre paraissent empreintes d'une grande sagesse, car elles demandent une dévotion rigoureuse, des gestes d'humiliation et l'assujettissement du corps à une sévère discipline. En fait, elles n'ont aucune valeur, sinon pour satisfaire des aspirations tout humaines.» (Col.2:20-23)

Non, nous ne parlons pas du genre d’abnégation que nous produisons en nous-mêmes, pensant qu’un tel ascétisme nous rend plus saints aux yeux de Dieu. Nous parlons de la maîtrise de soi que l’Esprit de Dieu produit dans le croyant et qui caractérise ceux qui sont matures dans leur foi et les sépare des faux enseignants (2 Tim. 1:7 ; 2:1-7 ; 3:3 ; Titus 1:8 ; 2:2,6,12). Nous parlons de cette discipline qui est motivée par notre amour pour Dieu, et notre amour pour les hommes.

La tension à laquelle nous faisons face ici, en ce qui concerne la maîtrise de soi, fait partie d’une tension plus grande entre la souveraineté divine et la responsabilité humaine. La manne que Dieu fournit à Israël dans Exode 16 illustre le fait que la souveraineté divine et la responsabilité humaine sont corrélatifs. Dieu fournit la manne dont Israël avait besoin, mais Il leur ordonna de la récolter, la cuire, et de la garder, selon Ses instructions. Alors, la maîtrise de soi est aussi quelque chose que Dieu produit dans le saint par Son Esprit, mais c’est aussi quelque chose à laquelle nous participons.

Laissez-moi essayer de conclure ces sujets de complaisance et de maîtrise de soi en résumant plusieurs principes qui leurs sont liés :

(1) Le Chrétien doit fréquemment choisir entre le plaisir immédiat et les bénédictions éternelles. L’indulgence de soi pousse quelqu’un à poursuivre le plaisir immédiat, alors que la discipline de soi est exigée pour gagner les bénédictions éternelles. Hebrews 11 est rempli avec les noms de ceux qui ont choisi de se refuser le plaisir immédiat pour la certitude des bénédictions éternelles de Dieu.

(2) Le Chrétien qui peut se débarrasser de l’indulgence de lui-même doit apprendre à être content avec la condition et les circonstances dans lesquelles Dieu l’a placé. (Phil. 4:10-13 ; 1 Tim. 6:6-10).

(3) Le Chrétien qui triomphe de la tendance de l’indulgence de lui-même doit développer un sens de dépendance journalière de Dieu pour faire face à tous ses besoins (Matt. 6:11). Pour ceux d’entre nous qui avons assez de nourriture pour aujourd’hui et demain et les semaines suivantes, nous devons reconnaitre que c’est Dieu qui en est la source. Nous devons chercher à éviter un faux sens de confiance basé sur la richesse matérielle (1 Tim. 6:17), et nous devons être libres de partager notre surplus (2 Cor. 8; 1 Tim. 6:18). Nous devons reconnaitre que nous sommes dépendants de Dieu quotidiennement pour notre vie, notre santé, et pour la grâce de traiter avec tout ce qui nous arrive. Il y a des choses que l’argent ne peut acheter.

Que Dieu nous donne la grâce d’apprendre à vivre avec abondance, et d’éviter les périls de l’indulgence de soi par le développement de la discipline et le refus de soi dans nos vies.


164 Note the words of Exodus 15:25: “There the Lord made a decree and a Law for them, and there he tested them.” This suggests to me that God tests men by the decrees and laws which He gives them. Surely this was the case with Adam and Eve. So, too, it is the case with Israel, and with us. Our obedience to God is revealed by our response to His commands.

165 Ultimately, the commands and decrees of God will be spelled out on Mt. Sinai, as summarized in the 10 commandments, but initially the commands of God which are referred to are those regulations regarding the gathering and use of manna.

166 In Exodus 12 we learn that the Passover meal was eaten on the night of the 14th day of the first month (12:2, 6). Israel departed early the next morning. In 16:1 we are told that Israel arrived at the Desert of Sin on the 15th day of the second month.

There is no commonly accepted view of the location of the Wilderness of Sin. Davis outlines four views, and gives his preference. This is not really a matter which bears upon the interpretation or the application of the text. Cf. John J. Davis, Moses and the Gods of Egypt (Grand Rapids: Baker Book House, 1971), pp. 178-179.

167 From Deuteronomy 8:3, we learn that Israel had come to the point of suffering hunger before God supplied them with manna.

168 At this time the quail are barely mentioned. God gave the Israelites what they desired, and without any negative consequences. The quail were provided once, while the manna was a daily provision. It is the manna which is clearly in focus in this chapter.

169 So far as I have read, there are two primary natural explanations of the manna which is provided in Exodus 16. One is a “mossy manna,” which produces “pea-sized globules, found in central Asia, but absent from Sinai during the last 150 years.” The other is a substance which comes from the tamarisk trees, which grow in thickets in that part of the world. Cf. Davis, pp. 181-182.

It is somewhat disturbing to find Cole leaning toward the natural explanation of manna. He writes, “The manna was white, round and sweet. It was obviously unknown to later Israelites: hence the careful characterization. This description, and its quality of disappearing in the heat of the sun (when collected by ants), prove almost conclusively that it was the Arabic man, a globular exudation of two types of scale insects, living on twigs of tamarisk. This substance is chemically composed of natural sugars and pectin, and is found today only in the south-western part of the Sinai Peninsula after the rains of spring.” R. Alan Cole, Exodus: An Introduction and Commentary (Downers Grove: InterVarsity Press, 1973), p. 133.

As to the origin of the term manna, the text informs us that the name manna originated from the question of the Israelites, when they first saw the manna, “What is it?” (v. 15). While the Hebrew expression rendered “What is it?” is not identical to the expression “manna,” they are similar. Davis (p. 180) quotes Bohl, who argues that there was another form of the question which closely approximates the term manna.

170 “It should not be assumed from these passages that manna constituted the only part of the diet of the Hebrews during this forty-year period. … That wheat and meats were available is clearly implied in such references as Exodus 17:3; 24:5; 34:3; Leviticus 8:2, 26, 31; 9:4; 10:12; 24:5; and Numbers 7:13, 19.” Davis, p. 181.

171 One cannot fail to be impressed with the many memorials God instructed the Israelites to prepare and/or to preserve. The importance of memorials is something which we ought not overlook.

172 I refer to this as an “attempted temptation” because we know from James 1:13 that God is not temptable. This was a temptation so far as Satan’s motivation was concerned, however. Satan’s desire was to tempt our Lord, but we learn that He could not be tempted to sin because there was no inclination to sin in Him. Jesus had no sin nature, and just as a magnet cannot attract a non-metalic object, so Satan found nothing in our Lord which was inclined toward or desirous of sinning.

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