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18. Le Sabbat dans la Prédication et la Pratique Apostolique

Introduction

Quand j’étais enfant, mes parents étaient propriétaires et dirigeaient une petite station de vacances d’été. Occasionnellement, il y avait des amis chrétiens qui venaient passer quelques temps avec nous, et un de ces amis était un pasteur. Quand il vint nous voir un dimanche avec sa famille, je me rappelle encore avoir été déconcerté par le fait que ses enfants, qui avaient mon âge, ne pouvaient pas faire beaucoup de choses amusantes le dimanche alors qu’elles leur étaient permises le reste de la semaine. Le motif de cet homme était sans aucun doute pûr, mais étant un enfant, cela n’avait aucun sens pour moi. J’espérais que sa conception du sabbat n’était pas la conception du ciel de Dieu.

A la vue de mon étude du sabbat, je trouve que mon dilemme puéril à propos de nos amis et de leur observance du sabbat n’était pas aussi puérile que je pensais. Une des idées fausses communes couramment entretenues parmi les chrétiens est que notre observance du dimanche comme le « Jour du Seigneur », est le jour du sabbat du saint de l’Ancien Testament, révisé pour et adapté aux besoins de la vénération chrétienne. Une étude attentive du sabbat dans l’enseignement et la pratique de l’église apostolique, du Nouveau Testament prouvera autrement. Notre étude finale du sabbat non seulement révèlera ce que le sabbat n’est pas, mais ce qu’il est et comment nous devrions comprendre et appliquer l’Ancien Testament aujourd’hui.

Dans nos deux premières leçons du sabbat, nous avons étudié son institution dans l’Ancien Testament et son interprétation dans l’enseignement et la pratique de notre Seigneur. Nous avons trouvé que le sabbat a ses racines dans le chapitre 2 de Genèse, dans le septième jour de la création quand Dieu se reposa, après avoir complété Son travail de la création. Le Livre d’Exode continue sur cette fondation, ordonnant en premier un repos du sabbat en ce qui concernait le ramassage de la manne dans le désert (chapitre 16), puis instituant le sabbat comme le Quatrième Commandement, donné par Dieu du mont Sinaï (chapitre 20). Finalement, l’observance du sabbat est déclarée être le signe de l’alliance mosaïque, avec la peine de mort comme sentence pour les transgresseurs de ce commandement (chapitre 31).

La nature du repos du sabbat est plus détaillée dans le reste du Pentateuque. Le repos est étendu aux jours quand Israël possédera le pays. Même la terre devra avoir son repos tous les sept ans. Le bétail des Israélites et leurs esclaves seront aussi exemptés de travail le jour du sabbat. Non seulement il y eut plus de clarifications concernant le genre de travaux interdits, et les travailleurs exemptés, il y eut aussi plus de détails fournis sur la vénération qui devrait être conduite le jour du sabbat. Les prophètes cherchaient à promouvoir l’observance du sabbat dans l’esprit de la Loi, pas seulement dans la lettre, promettant des bénédictions à ceux qui l’obéissaient et prévenant de la captivité qui résulterait s’ils continuaient à la négliger.

L’interprétation du sabbat de notre Seigneur est très accentuée dans les Evangiles, grâce à la controverse précipitée par les scribes et les pharisiens. La vraie question n’était pas ce que Jésus fit ou même ce qu’Il disait concernant le sabbat, mais Qui Il disait être en relation au sabbat. Dans le chapitre 4 de Luc, versets 16-21, Jésus lut du chapitre 61 du Livre d’Ésaïe. Le passage semble initialement n’avoir aucune référence au sabbat, mais quelques-uns des termes de ce passage sont liés à des passages de l’Ancien Testament sur l’année du Jubilée, comme célébration sabbatique.

Dans le chapitre 11 de Matthieu, versets 25-30, notre Seigneur offrit aux hommes « le repos » en Lui, une allusion évidente au « sabbat », avec la revendication ajoutée d’être la source du repos. Ces versets précèdent immédiatement la « controverse du sabbat » du chapitre 12. Dans le chapitre 12, Jésus S’identifie audacieusement avec Dieu, et en fait, en tant que Dieu, en revendiquant être le Seigneur du sabbat,5 ayant donc l’autorité non seulement d’interpréter la Loi du sabbat, mais même de la mettre complètement de coté. Bien que notre Seigneur n’ait jamais transgressé la Torah en ce qui concerne le sabbat, Il impliquait qu’Il provoquerait un changement important sur ce sujet.

Les résultats finaux de la venue de notre Seigneur en ce qui concerne le sabbat furent seulement insinués dans les Evangiles, dus au fait que le travail de rédemption de notre Seigneur allait être fait dans le futur. Le sens complet et final du sabbat ne pourrait être comprit qu’à la lumière de Sa croix. Ainsi, ce furent les apôtres qui eurent le privilège d’avoir le dernier mot sur le jour du sabbat. Ils furent le « tribunal du dernier recours », dont le verdict sur le sabbat dut être accepté et exécuté.

Le but de cette leçon est d’essayer de comprendre ce que le sabbat veut dire pour le saint du Nouveau Testament. Nous essaierons de le faire en regardant d’abord à la pratique des apôtres, et des églises du Nouveau Testament, comme vue essentiellement dans le Livre des Actes, mais aussi dans quelques-unes des épitres. Puis nous considérerons l'instruction des apôtres concernant le sabbat. En dernier, nous nous concentrerons sur la pédagogie apostolique du sabbat comme elle applique à la vie des saints du Nouveau Testament, et à la nôtre. Je crois que nous allons trouver des choses nouvelles et surprenantes ici. Nous allons, encore une fois, gagner un aperçu de la façon dont nous aussi devrions interpréter et appliquer l’Ancien Testament à nos vies. Cherchons à étudier le sabbat avec des cœurs et esprits ouverts à la vérité de Dieu, et déterminer à appliquer ce que l’Esprit de Dieu nous dit est la vérité.

Le Sabbat et l’Usage de l’Eglise du Nouveau Testament

Il y a peu d’information sur les coutumes du sabbat des saints du Nouveau Testament. Notre première surprise arrive ici, le manque d’importance ou d’information sur les coutumes de l’église concernant le sabbat. Ce manque de détails fournit dans le texte biblique a conduit à un grand éventail d’interprétations, la plupart des suppositions. Cette incertitude est informative. Incontestablement, puisque l’Ancien Testament alla dans beaucoup de détails sur le sabbat et son obéissance, et puisque le Nouveau Testament est étonnamment silencieux, la question ne doit pas être si importante que ça. L’obéissance du sabbat aurait due être donnée plus d’importance si cela avait été une question cruciale pour le saint du Nouveau Testament.

Le manque d’information nous signale aussi le fait que la question d’observer le jour du sabbat n’était pas une grosse controverse dans l’église, même entre les Chrétiens juifs et les Chrétiens non-juifs, comme l’étaient, par exemple les controverses liées à la circoncision ou à l’abstinence de certaines nourritures :

Huit fois, nous entendons parler dans Actes de ce qui arrive le septième jour du sabbat, mais une seule fois du jour qui était supposé l’éclipser en importance, et cette seule référence concerne une église en dehors de la Palestine et elle ne nous dit pratiquement rien à propos de ce jour. La description de Luc de l’église à Jérusalem parle de l’instruction des apôtres, de la Communion, de la vénération de marchandises, de la célébration du temple, de l’accroissement de l’église en nombre, des miracles qui étaient performés, des prières qui étaient priées, et même de la joie qui fut ressentie (2:42-47), mais dans tout ça, il n’y avait pas la moindre allusion au commencement de l’observance du dimanche ! Si nous croyons Beckwith (que le sabbat de l’Ancien Testament fut changé en messe du dimanche dans le Nouveau Testament), la chose la plus distincte et très controversée des coutumes de la première église fut totalement ignorée.6

Toutes sortes de coutumes du sabbat sont décrites dans le Nouveau Testament. Quand le Nouveau Testament nous informe de la façon dont le peuple se conduisait en ce qui concerne le sabbat, nous voyons une variété de réponses.

(1) Au moins au début, les Chrétiens juifs continuaient à vénérer dans le temple et dans leurs synagogues, comme ils l’avaient toujours fait (Actes 3:1).7 Il se pourrait que comme le temps passa, les Chrétiens juifs fréquentèrent le temple ou les synagogues le jour du sabbat pour évangéliser leurs frères juifs qui n’étaient pas sauvés. Ce fut sûrement le cas avec Paul en beaucoup d’occasions.

(2) Les disciples convertis, « ceux qui s’attachent à Dieu » qui continuaient à vénérer le jour du sabbat ont dû le faire par habitude, plus que par obligation (opposé à vénérer le dimanche).8

(3) Bien que l’évidence soit clairsemée, il semblerait que les chrétiens non-juifs vénéraient le dimanche, et non pas le jour du sabbat (Actes 20:7-12 ; 1 Cor. 16:2 ; Apocalypse 1:10).

(4) Dans la période postapostolique de l’église (deuxième siècle), il y avait peu d’importance mise sur l’observance du sabbat. C’est important à la lumière de l’accentuation mise sur cette période, sur le Décalogue, les Dix Commandements, dont le Quatrième Commandement faisait parti, et en fait l’alliance dont l’obéissance du sabbat était un signe.9

Tout cela nous indique qu’il n’y avait pas d’uniformité, aucune coutume clairement établie pour observer le jour du sabbat dans le Nouveau Testament. Bien que beaucoup de Juifs le firent d’eux-mêmes, pas par obligation. Ainsi, il semblerait que Paul pouvait changer son genre de prêtrise comme il avait besoin :

« Car, bien que je sois un homme libre à l'égard de tous, je me suis fait l'esclave de tous, afin de gagner le plus de gens possible à Jésus-Christ.

   Lorsque je suis avec les Juifs, je vis comme eux, afin de les gagner. Lorsque je suis parmi ceux qui sont sous le régime de la Loi de Moïse, je vis comme si j'étais moi-même assujetti à ce régime, bien que je ne le sois pas, afin de gagner ceux qui sont sous le régime de cette Loi.

   Avec ceux qui ne sont pas sous ce régime, je vis comme n'étant pas non plus sous ce régime, afin de gagner au Christ ceux qui ne connaissent pas la Loi. Bien entendu, cela ne veut pas dire que je ne me soumets pas à la loi de Dieu; au contraire, je vis selon la loi du Christ. » (1 Cor. 9 :19-21)10

Le Sabbat et l’Instruction des Apôtres

Il y avait plusieurs facteurs qui précipitèrent le besoin de l’enseignement sur la relation des saints du Nouveau Testament à la Loi en général et au commandement du sabbat en particulier.

Premièrement, la mort du Christ amena un départ radical du judaïsme, qui dut être clarifié. L’expérience de Paul illustre cela. Quand il était un non croyant, Paul était considéré « irréprochable conformément à la Loi », et pourtant il était totalement perdu, sa vertu bonne à être mise au rebut, et il fut un persécuteur du Christ (Philippiens 3:1-7).

Deuxièmement, l’offre de l’Evangile aux païens et la grande affluence de chrétiens non-juifs causèrent de sérieux problèmes qui exigèrent une solution apostolique. La vision de Pierre et sa mission suivante de prêcher à ceux rassemblés à la maison de Cornelius (Actes 10) résulta par le fait qu’il fut « appelé dans le bureau du patron » pour expliquer ses actions (Actes 11). Même quand les Chrétiens juifs furent d’accord que « Dieu a aussi donné aux non-Juifs de changer pour recevoir la vie. » (Actes 11: 18), ils étaient toujours réticents d’agir sur cette vérité (Actes 11:19).

Troisièmement, les faux enseignants se pointèrent pour déformer l’Evangile et pour décevoir les saints. Puisque leurs hérésies furent souvent liées à la Loi de l’Ancien Testament, l’enseignement apostolique fut nécessaire. Nous étudierons brièvement comment ces trois facteurs et d’autres conduisirent à la clarification et à l’instruction apostolique concernant le sabbat.

(1) L’immaturité de l’église juive, comme un nourrisson, nécessitant une clarification apostolique sur le rôle que la Loi de l’Ancien Testament devait jouer dans les vies des saints du Nouveau Testament. Une excellente illustration de ce problème peut être vue dans le sujet des lois de la nourriture de l’Ancien Testament, qui déclaraient certaines nourritures impures (Lév. 11 ; Deut. 14). Le Judaïsme avait interprété et étendu ces lois d’une telle façon qu’elles interdisaient un Juif de manger avec un païen. Dans Son instruction, notre Seigneur avait déjà pavé le chemin pour mettre ces lois de coté :

« Il leur répondit:
   ---Ainsi, vous aussi, vous ne comprenez pas? Ne saisissez-vous pas ce que je veux dire? De tout ce qui vient du dehors et pénètre dans l'homme, rien ne peut le rendre impur.

   Tout cela, en effet, ne va pas dans son cœur mais dans son ventre, et est évacué par les voies naturelles. --- Il déclarait par là même que tous les aliments sont purs. --- » (Marc 7:18-19)

Les implications de ce changement ne furent pas immédiatement vues, même par les disciples de notre Seigneur, et l’application de ce changement ne fut pas facile non plus. Ainsi nous lisons dans le 10ème chapitre d’Actes qu’il fallut une vision venue de Dieu pour convaincre Pierre qu’il devait aller à la maison d’un non-juif et prêcher l’Evangile. Et quand ça a atteint les oreilles des chefs de l’église juive à Jérusalem, Pierre dut les convaincre qu’il avait fait la chose juste. Même quand ils furent d’accord que Dieu faisait une chose nouvelle, les Chrétiens juifs ne furent pas trop rapides à agir sur cette nouvelle vérité (Actes 11:17-19). Plus tard, Pierre, sous la pression de ses frères juifs, succomba à la pression et arrêta d’aller manger avec les Chrétiens non-juifs (Galates 2:11-21).

La mise de coté des Lois de l’Ancien Testament ne fut qu’un aperçu d’autres questions liées à l’application de la Loi de l’Ancien Testament aux Chrétiens du Nouveau Testament. C’est seulement quand le temps passa que les apôtres arrivèrent à comprendre le changement qui eut lieu à la mort, l’enterrement, et la résurrection du Christ. La Loi de l’Ancien Testament fut donnée aux Israélites, pour distinguer ce peuple de tous les autres (Exode 19:4-6). La Loi plaça donc des obstacles entre le peuple de Dieu et les autres nations. Avec la venue du Christ et la nouvelle alliance, Dieu détruisit ces obstacles entre Israël et non-Juifs, créant un peuple, une église. Ainsi, ces lois qui séparaient les Juifs des non-Juifs devaient être mises de coté :

« C'est pourquoi, vous qui portez, dans votre corps, la preuve que vous n'êtes pas des Juifs et qui donc êtes traités d'«incirconcis» par ceux qui se disent «les circoncis» à cause d'un rite accompli sur leur corps et par des hommes, rappelez-vous quelle était votre situation autrefois.

  En ce temps-là, vous étiez sans Messie, vous n'aviez pas le droit de faire partie du peuple d'Israël, vous étiez étrangers aux alliances conclues par Dieu pour garantir sa promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde.

  Mais maintenant, par votre union avec le Christ, Jésus, vous qui, autrefois, étiez loin, vous êtes devenus proches grâce au sacrifice du Christ.

  Car nous lui devons notre paix. Il a, en effet, instauré l'unité entre les Juifs et les non-Juifs et abattu le mur qui les séparait: en livrant son corps à la mort, il a annulé les effets de ce qui faisait d'eux des ennemis,

  c'est-à-dire de la Loi de Moïse, dans ses commandements et ses règles. Il voulait ainsi créer une seule et nouvelle humanité à partir des Juifs et des non-Juifs qu'il a unis à lui-même, en établissant la paix.

  Il voulait aussi les réconcilier les uns et les autres avec Dieu et les unir en un seul corps, en supprimant, par sa mort sur la croix, ce qui faisait d'eux des ennemis. » (Ephésiens 2:11-16 ; Colossiens 3:11 )

La Loi, qui interdisait (ou au moins restreignait) l’association avec les non-Juifs dut être mise de coté, car avec la nouvelle alliance vint une toute autre direction, un tout nouvel ordre, un qui détruisit toutes distinctions et obstacles entre Israël et les nations et qui unit tous les saints en un corps – l’Eglise. Puisque ce n’était pas le Judaïsme qui sauvait les hommes, les non-Juifs n’avaient pas besoin de devenir des convertis Juifs, ni avaient-ils besoin d’obéir la Loi. Ils devaient cependant, faire certaines concessions pour garder l’unité et l’harmonie avec leurs frères Juifs. Le Grand-Conseil de Jérusalem souligne ces concessions (Actes 15).

(2) Le fait de si quelqu’un observait ou non le sabbat devint une question qui créa des tensions entre les forts et les faibles. Comme le temps passa, de plus en plus de gens non-Juifs furent convertis. Le fait qu’il y avait des Chrétiens Juifs qui continuaient à observer la Loi11 et des Chrétiens non-Juifs qui ne l’observaient pas créa des problèmes.12 Les Chrétiens les plus forts étaient ceux qui comprenaient et exerçaient leurs libertés chrétiennes, pendant que ceux qui étaient plus faibles n’y étaient pas enclins. Quelques-uns des problèmes « forts/faibles » étaient liés à la Loi de l’Ancien Testament, et ainsi la ligne de démarcation fut tracée entre les Chrétiens juifs et non-juifs. Paul pensa nécessaire, en une paire d’occasions, de donner des recommandations de conduite pour les « forts » et les « faibles », pour que l’harmonie, l’unité, et l’association puissent être assurées (Romains 14 et 15 ; 1 Cor. 8-10). Le point final de ces recommandations était que personne ne devait se profaner en faisant ce qu’il pensait n’était pas juste, que le fort et le faible devait tous les deux agir sur leurs convictions personnelles, et ne pas essayer de les imposer sur les autres. Le fort devrait s’abstenir d’exercer une des libertés qui pourrait causer le frère faible de faire un faux pas.

Dans le Livre de Romains, l’observance des jours fut un des problèmes « forts/faibles » que Paul adressa spécialement :

« Pour celui-ci, tel jour vaut plus qu'un autre; pour celui-là, ils ont tous la même valeur: à chacun d'avoir une pleine conviction en lui-même.

   Celui qui fait une distinction entre les jours le fait pour le Seigneur. Celui qui mange le fait aussi pour le Seigneur, puisqu'il remercie Dieu pour sa nourriture. Et celui qui s'abstient de certains aliments le fait encore pour le Seigneur, car lui aussi remercie Dieu. » (Romains 14:5-6)13

Ainsi dans le contexte du frère fort et du faible, et de leurs convictions personnelles, chacun est libre de choisir un certain jour pour vénérer Dieu. Sûrement, comme cela concerne l’observance du jour du sabbat, il n’est pas nécessaire de l’observer, ni est-ce mal d’observe le sabbat. C’est une question de liberté.

(3) De fausses instructions surgirent, mélangeant la philosophie hellénistique, des spéculations, et les lois juives. Dans les églises non-juives mentionnées dans le Nouveau Testament, il y avait une forme de fausse instruction qui avait une saveur juive, mais était un mélange de philosophie hellénistique et de Loi de l’Ancien Testament. Ainsi, nous pouvons lire des avertissements comme celui-ci :

« Veillez à ce que personne ne vous prenne au piège de la recherche d'une «sagesse» qui n'est que tromperie et illusion, qui se fonde sur des traditions tout humaines, sur les principes élémentaires qui régissent la vie dans ce monde, mais non sur le Christ. » (Col. 2:8)14

Initialement, cet avertissement ne semble avoir aucun rapport avec le Judaïsme, mais cette observation serait incorrecte, pour plusieurs raisons. En premier, l’expression « principes élémentaires » est utilisée ailleurs en référence à la Loi de l’Ancien Testament (v. 20 ; Galates 4:9). De plus, le contexte plus large du deuxième chapitre de Colossiens traite clairement avec la Loi de l’Ancien Testament. La circoncision mentionnée dans le verset 11, est en contraste avec la circoncision physique de l’Ancien Testament. Les versets 14 et 20-23 traitent avec la Loi de l’ancien testament ou sa perversion. Ainsi, un genre de mélange d’erreurs est adressé dans ce chapitre, duquel certains sont dérivés de l’Ancien Testament et déformés par la philosophie, les spéculations, et l’ascétisme.

L’ « épitre pastorale » de Paul est remplie de références de ce genre d’erreurs et de ses dangers :

« En partant pour la Macédoine, je t'ai encouragé à demeurer à Ephèse pour avertir certains de ne pas enseigner de doctrines étrangères à la foi.

  Qu'ils cessent de porter leur intérêt à des récits de pure invention et à des généalogies interminables. Des préoccupations comme celles-ci font naître des spéculations au lieu de nous aider dans les responsabilités que Dieu nous confie dans l'œuvre de la foi…

… Certains se sont écartés de ces principes et se sont égarés dans des argumentations sans aucune valeur.

  Ils se posent en enseignants de la Loi mais, au fond, ils ne comprennent ni ce qu'ils disent, ni les sujets sur lesquels ils se montrent si sûrs d'eux-mêmes. » (1 Timothée 1:3-4,6-7)

« Car nombreux sont ceux qui refusent de se soumettre à la vérité. Ils tournent la tête aux gens par leurs discours creux. On en trouve surtout parmi les gens issus du judaïsme.

  Il faut leur fermer la bouche, car ils bouleversent des familles entières en enseignant ce qu'il ne faut pas, pour s'assurer des gains malhonnêtes. » (Tite 1:10-11 ; aussi 1 Timothée 4:1-3,6 ; 6:3-5,20-21 ; 2 Timothee 2:14-18,23-26 ; 4:3-4 : Tite 3:9-11)

Les avertissements contre l’enseignement de tels hommes sont nombreux, mais incluent des instructions conceernant directement l’observance du sabbat :

« C'est pourquoi, ne vous laissez juger par personne à propos de ce que vous mangez ou de ce que vous buvez ou au sujet de l'observance des jours de fête, des nouvelles lunes ou des sabbats. » (Colossiens 2:16)

Cette instruction implique qu’observer le sabbat (ou autres jours fériés Juifs) ne serait pas mal. C’est une question de liberté chrétienne. Ce qui est interdit n’est pas l’observance (ou la non-observance) du sabbat, mais permettre à d’autres gens (principalement aux faux enseignants ou un de leurs adeptes) d’être notre juge en ce qui concerne observer ce jour. Puisque l’observance du sabbat est une question de liberté, personne ne devrait oser être le juge d’un autre sur ce sujet. Là, personne ne devrait permettre à un autre de decider sur ce sujet. La liberté dans ce domaine est ainsi assurée, et l’autorité du faux enseignant lui fut enlevée.

(4) L’hérésie des Judaïser. Durant le temps du ministère terrestre de notre Seigneur, les scribes et les pharisiens résistèrent ardemment le Seigneur Jésus Christ à cause de ce qu’Il enseignait, mais aussi à cause de ce qu’Il affirmait. La vertu selon les scribes et les pharisiens était une vertu de travail, atteinte en observant la Loi. Le conflit entre Jésus et ces légalistes conduisit à la croix du Calvaire. Après la résurrection et l’ascension du Christ, les Juifs persistèrent à résister la grâce. Les Juifs non croyants étaient opposés à la vénération des « Juifs remplis de grâce » dans leur temple et leur synagogue. Ils suivirent Paul partout, cherchant à discréditer son instruction et essayèrent même de le tuer. Certains de ces légalistes furent convertis ou du moins déclarèrent être convertis, et joignirent l’église, l’attaquant de l’intérieur, tentant de faire de l’observance de la Loi le seul moyen d’atteindre la vertu. C’est l’hérésie à laquelle Paul s’opposa dans le Livre de Galates. Paul vit cette instruction comme de l’hérésie, comme un « autre message » (Galates 1:6), prononçant une malédiction sur tous ceux qui l’enseignaient (1:8,9). L’essence de cette instruction était qu’un non-Juif pouvait être sauvé en se convertissant au judaïsme (signifié par la circoncision) et par l’observance de la Loi de l’Ancien Testament. Une partie de cette observance de la Loi serait l’observance du sabbat :

« Vous observez les jours spéciaux, les nouvelles lunes, certaines saisons et certaines années!

   Ah! je crains fort que toute la peine que je me suis donnée pour vous n'ait été inutile. » (Galates 4:10-11)

Les Judaïsers insistaient que le salut en Christ ne pouvait être atteint que par la conversion aux doctrines de l’Ancien Testament et aux pratiques du Judaïsme. Bien sûr, cela incluait l’observance des jours de célébration. C’était une chose pour les hommes comme Paul d’observer les rites et les jours fériés Juifs (Actes 18:18 ; 20:16 ; 21:17-26), car Paul les regardait en termes de leurs réalisations en Christ. Cependant, les légalistes les virent comme quelque chose que la Loi exigeait en plus du travail de Christ (Galates 3:1-3). Donc, pour pratiquer la Loi avec cet état d’esprit était d’oublier Christ et de ne plus être sous le régime de la grâce (Galates 5:1-4). Ce n’est pas étonnant que l’ « observance du jour » fut attaquée si violemment par Paul dans le contexte de cette hérésie.

Dans l’enseignement des apôtres, l’observance de beaucoup de l’Ancien Testament était une question de choix personnel, de liberté chrétienne. Personne ne devrait se sentir coupable concernant continuer ces observances, car cela était la pratique commune de Paul et des autres apôtres juifs. D’un autre coté, personne n’avait besoin de faire ça parce que c’était une exigence de la Loi ou parce que ça leur était imposé par des autres (qui servaient comme leurs juges sur le sujet). Quand une telle pratique était liée aux Chrétiens « forts » et « faibles », l’amour chrétien devrait prévaloir. Quand l’observance de la Loi était une nécessité pour le salut et la sanctification, c’était de l’hérésie qui devait être éviter à tout prix.

Dimanche, le Jour du Seigneur, Est-ce le Sabbat du Nouveau Testament ?

Il semblerait alors qu’à la fois selon la pratique et la prêtrise apostolique, l’observance du sabbat était purement une question de préférence et de choix personnel. Certains, cependant, ont insisté que le « Jour du Seigneur » du Nouveau Testament (Apocalypse 1:10), avec la réunion de l’église le « troisième jour de la semaine » (Actes 20:7 ; 1 Cor. 16:2), seraient le « sabbat » du Nouveau Testament, que les Chrétiens sont obligés d’observer.15 Cette conclusion en est une qui contredit trop d’évidences. Parce que cette vue est si communément entretenue aujourd’hui parmi les Chrétiens, je vais prendre un moment pour défendre ma conclusion que cette vue est incorrecte.

(1) Notre Seigneur insinua fortement dans Son enseignement qu’il devait y avoir un changement dramatique concernant l’observance du sabbat à cause de Sa venue. Notre Seigneur non seulement Se justifia en ce qui concerne Sa pratique sur le sabbat, mais Il suggéra qu’un changement décisif allait arriver bientôt. Il était Celui qui travaillait parce que Son Père travaillait (Jean 5:17). Il était Celui qui était plus grand que David, plus grand que les prêtres, plus grand que le temple – le Maître du sabbat (Matthieu 12:1-8). Comme le Maître du sabbat, notre seigneur ne pouvait pas techniquement violer le sabbat, Il pouvait le changer complètement. Simplement changer la célébration du sabbat à dimanche ne rendrait pas justice au changement auquel nous nous attendrions selon les paroles de notre seigneur.

(2) L’ancienne alliance et la Loi de l’Ancien Testament ne sont plus obligatoires pour les saints du Nouveau Testament. Le commandement du sabbat fait parti de la Loi de l’Ancien Testament que les saints du Nouveau Testament ne sont plus obligés d’obéir. Il y a deux différentes réponses à cette objection. La première est que le sabbat est un « décret de la création », établi au début de la création, avant que la Loi ne fut donnée. Cependant, les Ecritures contredisent cette conclusion. A la création (Genèse 2:1-3), on nous dit seulement que Dieu se reposa et qu’Il bénit et sanctifia le septième jour. Aucun commandement ne fut donné d’observer le sabbat avant que la Loi ne fut donnée au mont Sinaï (Exode 16, 20, 31, etc.). Deuxièmement, il y a des efforts pour différentier la « Loi morale » de Dieu16 (qui inclut les Dix Commandements) de la « Loi civile » et « Loi Cérémoniale » de l’Ancien Testament. Cependant, comme beaucoup ont observé, ces distinctions entre les Lois « morales », « civiles », et « cérémoniales » sont arbitraires et extrêmement discutables.

(3) Il n’y a vraiment aucune possibilité que le Quatrième Commandement puisse être modifié pour qu’il s’adapte à la célébration du « Jour du Seigneur » du Nouveau Testament et retienne son caractère unique. Il n’y a pas d’accentuation sur le « repos » dans la célébration du dimanche de l’église. Il n’y a pas d’égalité au repos de Dieu le septième jour à la création avec la célébration du premier jour de l’église qui pourrait bien être liée à la résurrection de notre Seigneur. Le sabbat de l’Ancien Testament et le « Jour du Seigneur » du Nouveau Testament sont simplement trop différents. C’est incroyable que si une telle transition du sabbat au dimanche soit enseignée dans le Nouveau Testament, la connexion entre les deux soit si obscure dans le Nouveau Testament. Loin de stresser la continuité entre le sabbat et le Jour du Seigneur, le Nouveau Testament semble accentuer le contraste entre les deux. Le sabbat forcé des Colossiens (avec la peine de mort) est une contradiction à la liberté de choisir et observer les jours dans le Colossiens (Romains 14 :5 ; Galates 4 :10 ; Colossiens 2 :16).

L’Importance du Sabbat Pour les Saints du Nouveau Testament

Si la nécessité d’observer le Quatrième Commandement est une chose du passé, et est juste une question de liberté chrétienne, quel est le rapport du sabbat avec le Chrétien contemporain ? Est-ce seulement une des Ecritures antiques, quelque chose qui devrait être reléguée au muséum, mais plus être utilisée ? Tout au contraire. Il y a deux textes dans les Ecritures qui nous informent du rôle du sabbat pour les saints du Nouveau Testament. Considérons brièvement ces textes.

Colossiens 2:16-17

« C'est pourquoi, ne vous laissez juger par personne à propos de ce que vous mangez ou de ce que vous buvez ou au sujet de l'observance des jours de fête, des nouvelles lunes ou des sabbats.

   Tout cela n'était que l'ombre des choses à venir: la réalité est en Christ. » (mon accentuation)

Nous avons déjà appris de ce texte que l’observance du sabbat est une question de liberté chrétienne, et donc nous ne devons pas permettre à d’autres gens de nous juger sur le fait que nous observons ou pas le sabbat. Mais dans le 17ème verset Paul continue pour nous informer du rôle que le sabbat joue : c’était l’ombre des choses qui doivent arriver. Remarquez le temps que Paul utilise ici. Il n’a pas dit, « le sabbat était l’ombre de choses qui devraient arriver », il a dit, « le sabbat était l’ombre de choses qui doivent venir ». En d’autres mots, le sabbat fut donné en genre, une prophétie du futur. Ce qui fut prophétisé (comme il l’est) n’est pas encore arrivé, car c’est encore vu comme étant dans le futur. Le sabbat est appelé une « ombre », non pas parce que ce n’est pas important mais parce que c’est pâle comparé à la venue de notre Seigneur. Lui, en fait, est la substance, la base de ce qui va arriver. Le sabbat est une « ombre » parce qu’elle pointe vers ce qui va arriver ; le Seigneur Jésus est la substance de ce qui va arriver parce qu’Il est Celui Qui fournit ce qui va arriver.

Le même principe, que le sabbat soit une ombre de ce qui va arriver, est enseigné dans le Livre d’Hébreux :

« La Loi de Moïse ne possède qu'une ombre des biens à venir et non pas l'image même de ces réalités. Elle ne peut donc en aucun cas amener à la perfection ceux qui s'approchent ainsi de Dieu sur la base des mêmes sacrifices offerts perpétuellement d'année en année. » (Hébreux 10:1)

Hébreux 3 et 4

C’est le Livre d’Hébreux qui expose ce que le sabbat de l’Ancien Testament veut dire pour les saints du Nouveau Testament dans les chapitres 3 et 4. Le message de ces deux chapitres va au-delà du contenu de ce message, mais néanmoins nous essaierons d’attraper l’essence de l’argument de ces deux chapitres quand il développera et conclura la doctrine du sabbat dans les Ecritures.

Dans le chapitre 3, l’auteur encourage ses lecteurs à être fidèles, comme notre Seigneur (vs. 2,6) et Moïse (vs. 2, 5) le furent. Cela exige de la foi (contraire de d’incrédulité) et de l’obéissance (contraire de la désobéissance). Le danger contre lequel le Chrétien peut ne pas être en garde est celui de l’incrédulité. Israël est utilisé comme exemple de la dureté de cœur que le Chrétien doit éviter. Dans leurs jours d’épreuves dans le désert, les Israélites n’ont pas fait confiance à Dieu, et ils Le testèrent (vs. 7-11). La conséquence de la dureté de cœur de cette génération fut qu’ils ne furent pas autorisés à entrer dans le « repos de Dieu » (v. 10).

Le lecteur est averti de la possibilité d’avoir la même dureté de cœur (v. 12). La solution est de s’encourager quotidiennement (v. 13). Le lecteur peut être assuré d’être associé au Christ s’il conserve fermement, jusqu’au bout, l’assurance qu’il avait au début (v. 14). Le danger de l’incrédulité et de la désobéissance est présenté comme étant réel et imminent. Ceux dont le cœur est endurci peuvent être ceux qui ont fait l’expérience de la grâce de Dieu d’une façon incroyable. Après tout, l’auteur affirme,

« N'est-ce pas tous ceux qui étaient sortis d'Egypte sous la conduite de Moïse? » (vs. 16-19)

Dans le chapitre 3, l’auteur regarde en arrière, se concentrant sur l’incrédulité et la désobéissance d’Israël, et cherchant à montrer que le danger auquel nous faisons face est du même genre que celui qu’Israël a rencontré – et fuit. Dans le chapitre 4, l’auteur regarde à l’avenir se concentrant sur le repos dans lequel les Israélites ne furent pas permis d’entrer, montrant que ce repos est le même repos que les saints attendent encore avec impatience.

Le repos dans lequel la première génération des Israélites ne fut pas permise d’entrer est présenté comme étant ce futur repos dans lequel les saints du Nouveau Testament devraient essayer d’entrer. La même promesse de repos, l’auteur nous assure, est toujours vivide (v. 1). Tout comme ce repos est un but vers lequel nous devrions tout faire pour y arriver, c’en est aussi un qui peut être perdu à cause de l’incrédulité :

« Ainsi donc, pendant que la promesse d'entrer dans le repos de Dieu est toujours en vigueur, craignons que l'un d'entre vous ne se trouve coupable d'être resté en arrière.http://www.biblegateway.com/passage/?book_id=65&chapter=4&version=32 » (4:1)

L’auteur, comme la première génération israélite du chapitre 3, a pu entendre un mot de Dieu, mais ce bon mot ne sera d’aucun bénéfice à moins qu’il ne soit accepté avec foi (v. 2), car la foi est le moyen d’entrer dans le repos de Dieu (v. 3).

L’auteur raconte maintenant aux Hébreux le « repos » que les Israélites échouèrent d’obtenir, et que nous avons toujours comme espoir futur, ce repos que Dieu établit à la conclusion de Sa création (vs. 3-5). Le repos était quelque chose de déjà « fini » comme Genèse 2:2 indique. Donc, l’échec d’entrer dans ce repos était uniquement dû à l’incrédulité d’Israël, à aucun autre échec (certainement pas à un manque de préparation de la part de Dieu).

L’auteur stresse que le repos des Israélites est le même que ce repos que les saints du Nouveau Testament attendent avec impatience. Il fait cela en soulignant le mot « Aujourd’hui » du Psaume 95:7. Il raisonne que tant que le mot « Aujourd’hui » est applicable, la promesse est là, disponible. De plus, le repos promit dans lequel cette première génération d’Israélites manqua d’entrer ne fut atteint par aucun Israélite jusqu’aux jours de David (spécialement le temps où le Psaume 95 fut écrit). Si Josué avait donné le repos aux Israélites, David n’aurait pas encore parlé de ce repos comme une bénédiction future et non remplie (vs. 8-9). Une fois que quelqu’un entre dans le repos promit de Dieu, il y a plus besoin d’essayer de s’efforcer d’y arriver (v. 10).

Puisque la promesse de repos reste, et puisqu’elle est perdue par l’incrédulité et obtenue par la foi, laissons le lecteur essayer diligemment d’entrer dans ce repos, craintif de développer un cœur endurcit dû à l’incrédulité et à la négligence de la parole de Dieu. C’est cette parole qui est vivante et active et capable de juger les motifs et les intentions du cœur, exposant donc le péché qui l’endurcit (vs. 12-14).

Et justement, quel est le « repos » duquel nous parlons ? Ici, les étudiants de la Bible diffèrent beaucoup. Je crois que l’accent de ces deux chapitres tombe sur le repos futur, plutôt que sur le repos présent. Nous devons travailler pour entrer dans notre repos (4:11). Je crois que tout comme notre Seigneur fut justifié en travaillant pendant le sabbat pour fournir notre repos (Jean 5:17), se reposer quand ce travail est fini (Hébreux 10:11-12), nous devons travailler maintenant pour entrer dans le repos promit par Dieu. Ainsi, l’auteur ne stresse pas un repos « présent de la foi » comme certains diraient.

Je crois que ce repos promit est dans le futur, repos complet et final de notre salut Eternel ; En un mot, notre repos éternel, céleste. Certains protesteraient que cela ne peut pas être correct puisque les Israélites de l’ancien temps ne purent entrer dans le salut. C’est précisément le point : ils ne sont pas, pas encore, entrés dans leur repos, mais ils y arriveront. Chaque Israélite de l’Ancien Testament (Moïse inclut) n’est pas, en ce temps là, entré dans son repos céleste, qu’il espérait et qu’il attendait avec impatience (Hébreux 11:13-16). Cependant, ils le feront dans le futur, comme le dit clairement Hébreux 11. Une raison importante pour laquelle Israël n’est pas entré dans leur repos était leurs péchés, comme le signale Hébreux 3. Une autre raison est donnée dans le chapitre 11 :

« Dieu a approuvé tous ces gens à cause de leur foi, et pourtant, aucun d'eux n'a reçu ce qu'il leur avait promis.

   C'est que Dieu avait prévu quelque chose de meilleur pour nous: ils ne devaient donc pas parvenir sans nous à la perfection. » (Hébreux 11:39-40)

Le repos que le saint de l’Ancien et du Nouveau Testament attend avec impatience est le repos du salut, éternel, céleste. Dieu choisit de ne pas donner ce repos aux Juifs avant qu’Il puisse aussi le donner aux saints non-juifs. Ainsi, les péchés de chaque croyant de l’Ancien Testament étaient suffisants pour retarder le repos bénit, jusqu'au moment où le Messie viendrait pour donner à chaque croyant, Juif ou non-Juif, ce repos.

Le point des chapitres 3 et 4 supporte puissamment le message de l’épitre tout entière pour les Hébreux. Les Hébreux étaient tentés de retomber dans le Judaïsme (légaliste) de l’Ancien Testament, dû à la pression et à la persécution de leurs frères Juifs. Et pourtant, ce Judaïsme n’avait pas permit à un Israélite d’entrer dans le repos que le sabbat anticipait et annonçait. Ce repos fut accomplit sur la croix du Calvaire par le Messie, et ces lecteurs étaient prêts à L’abandonner et Son repos, pour éviter la persécution des Juifs. La parole de Dieu que ces lecteurs avaient entendue (et crue) était la parole de Christ, l’Evangile. Abandonner cet Evangile voulait dire avoir un cœur endurci, et mettre en danger le repos que seul Christ pouvait fournir.

Ce texte en Hébreux joint l’enseignement de toute la Bible, l’Ancien et le Nouveau Testament, en ce qui concerne le sabbat. Comme Paul (Colossiens 2:17) et l’auteur d’Hébreux (10:1) enseignèrent, le sabbat fut donné comme une ombre, une avant-première du repos de Dieu qui est encore à venir. Le repos de la création de Dieu était une anticipation du repos de l’homme, mais la chute empêcha cela d’arriver immédiatement. Le repos qu’Israël attendait avec impatience était bien plus grand que juste l’entrée et la possession du pays de Canaan. Son incrédulité lui causa de forfaire ce repos, du moins pour l’instant. Ce repos ne fut jamais atteint par un saint de l’Ancien Testament. Pas étonnant que notre Seigneur puisse se présenter comme étant Celui par Qui Israël trouverai le repos (Matt. 11:25-30).17

Ainsi, du premier texte du sabbat (Genèse 2:1-3) au dernier, il y a un repos auquel il est fait allusion qui est encore dans le futur, un repos que notre Seigneur Lui-même a fourni et a assuré, un repos que nous attendons avec impatience et pour lequel nous devrions faire tous nos efforts pour atteindre, en persévérant dans notre foi et notre obéissance.

Conclusion

La première leçon que nous apprenons de l’enseignement du sabbat des apôtres est que le repos du sabbat est le salut. Il est ironique et tragique que Dieu créa le monde et se reposa, prêt à partager ce repos avec l’humanité. Au lieu de l’accepter, l’homme se rebella dans le jardin d’Eden, et sa malédiction fut de travailler dur. Quand Dieu donna la Loi à Son peuple, le signe de l’alliance fut celui du repos. Dans l’analyse finale, ce ne fut pas par son propre travail que l’homme serait béni, mais par le repos.18 Ce repos, comme le « repos du sabbat » de Dieu dans Genèse 2:1-3, présage ce repos dont les femmes et les hommes croyants feront l’expérience un jour.

Quand notre Seigneur est venu sur terre, Il est venu pour donner le repos à l’homme, ce repos qui avait été promit depuis si longtemps. Sa tâche était de travailler pour fournir ce repos à l’homme. Aucune tâche n’était plus difficile, pas de travail plus douloureux, que ce « travail » qu’Il accomplit sur la croix du Calvaire. C’est le seul travail que Dieu trouva acceptable pour le salut éternel. Je prie que vous ailliez trouvé le repos en Christ et en Son travail fini.

Une autre leçon à apprendre est dans le domaine de l’interprétation biblique. Vous avez sûrement vu dans notre étude du sabbat que Dieu révèle la vérité progressivement, et donc, nous devons étudier la doctrine de Genèse à Apocalypse. Nous n’osons pas dériver notre doctrine d’un seul texte, pour peur de négliger les autres. Alors, nous devons noter attentivement les différences créées par la croix du Christ. Que vous aimiez le terme « dispense » ou non, la croix affecte grandement les choses qui furent introduites dans l’Ancien Testament. Eviter une perspective compréhensive est dangereux et insouciant, évitant ces distinctions faites par notre Seigneur et Ses apôtres.

Une telle approche de l’interpretation des Ecritures ne nous force pas à mettre notre Ancien Testament de coté, comme s’il était devenu inutile. Cela nous permet de regarder à la Loi de l’Ancien Testament, ses institutions, ses symboles, et son enseignement comme ils prophétisent Christ et la réalisation de la nouvelle alliance. L’Ancien Testament est tellement plus riche à la vue du Nouveau. Là, je suis totalement pas d’accord avec ceux qui voudraient que nous évitions de « lire le Nouveau Testament dans l’Ancien ». C’est ce que les apôtres et notre Seigneur faisaient souvent, et c’est bon pour nous aussi de le faire, tant que nous suivons la méthodologie des auteurs inspirés des Ecritures.

Finalement, bien que vénérer le jour du sabbat soit une question de liberté chrétienne, et non pas une question de nécessité (avec la pénalité de peine de mort et tout et tout), nous avons besoin de conclure que ce que nous avons apprit sur le sabbat a une nouvelle pertinence pour notre vénération du dimanche. Comme nous avons déjà dit, « il faut du temps pour être vertueux ». Faire des plans pour finir notre travail à une certaine heure et mettre de coté le reste du temps pour vénérer est une discipline magnifique (mais rare). Tout comme Dieu établit un modèle hebdomadaire pour commémorer l’alliance mosaïque (en observant le sabbat) dans l’Ancien Testament, je crois qu’Il a établi un modèle hebdomadaire pour commémorer la nouvelle alliance, par la Communion. Plus nous méditons sur la façon dont Israël a été distingué par sa célébration du sabbat, plus nous arriverons à mieux connaître notre propre sanctification. Bien que le précepte de l’observance du sabbat ne soit pas en vigueur aujourd’hui, les principes du sabbat ont beaucoup à nous apprendre à propos de la vie hectique de notre monde.


5 “In the Old Testament the Sabbath was said to be ‘a Sabbath to the LORD your God’ (Exod. 20:10; Deut. 5:14; cf. Exod. 31:15; 35:2; Lev. 23:3). It belonged to Yahweh, the covenant Lord. Now here is Jesus as the son of man claiming to be the Lord of the Sabbath. Jesus’ claim to authority over the day is not only a claim to equal authority with the Law given by God in which the Sabbath demand was embedded but can be understood as a claim to the same authority over the day as the covenant Lord Himself, a claim to equality with God every bit as strong as the Johannine saying. … If the Sabbath was made for man, and its regulations are to be employed for that end (a principle foreshadowed in the David incident) then it should not be surprising that one with the special status of Son of Man, who has already been shown to possess God’s prerogative and authority to forgive sins (cf. 2:10), should also be Lord of the Sabbath and determine how those who are with Him may act on this day.” “From Sabbath to Lord’s Day: A Biblical and Theological Perspective,” A. T. Lincoln, From Sabbath to Lord’s Day, D. A. Carson, ed. (Grand Rapids: Academie Books, 1982), p. 363.

6 Max. M. B. Turner, “The Sabbath, Sunday, and the Law in Luke/Acts,” From Sabbath to Lord’s Day, p. 135.

7 “Judaism as a whole considered the Sabbath to be binding on Israel alone. It was not a matter for Gentiles (note its absence from the Noachian laws) and this was sometimes very strongly put.” Ibid, p. 128.

8 “‘God-fearers’ (cf. Acts 13:43; 17:4, 17), and even some Gentiles with remoter connections with Judaism, tended to keep the Sabbath; but here again this commandment, while more commonly followed than many others, was accepted as part of the God-fearer’s general imitation of Judaism, not because it was singled out as a creation ordinance binding even on Gentiles.” Ibid.

9 “The striking thing about the evidence we have from the second century is that it is almost as if the Sabbath commandment were not a part of the Decalogue, because the writers of this period take one attitude towards the Decalogue but a different one towards the Sabbath.” Lincoln, From Sabbath to Lord’s Day, p. 378.

“In the light of their views of the Decalogue one might expect early Christian writers to have treated the Sabbath commandment as eternally binding and to have attempted to argue that it was part of natural Law for all people. This, however, was a much later development in Sabbatarian argumentation and in general the Sabbath discussion of the fathers not only rejects the Sabbath as temporary, treating it along with other Mosaic ceremonial regulations, but also fails to notice the issue raised by the Sabbath commandment being in fact part of that Decalogue they treat as ‘natural Law.’… Ignatius rejected Sabbath keeping, seeing it as having become outmoded together with the whole Jewish religion … and expecting Jewish Christians to be ‘strong’ and take the same approach. This was a common attitude among second-century writers. … Judging in terms of what we have seen of the attitude of the New Testament writers, the majority of second-century writers seem to have been sound in their instinct to treat the Sabbath as a temporary Mosaic institution, …” Ibid, pp. 380, 381.

10 I understand that 1 Corinthians 9 does not specify Sabbath worship as that which Paul could “leave or take,” but surely this is one specific instance of his general principle, as Romans 14:1-6 clearly states.

11 “The earliest Jewish Christians, almost without exception, kept the whole Law and were theologically committed to it.” From Sabbath to Lord’s Day, p. 134.

12 “The needed inner freedom came when the entry of the Gentiles brought the claims of Christ into sharp conflict with those of the Law and led to a new realization of the total subordination of the whole Law to Christ and to His teaching.” Ibid.

13 “On the other hand, we have evidence from both Paul himself and the Book of Acts that Paul continued his own Sabbath keeping. The balance of probability, then, is in favor of the Sabbath being included in the “days” of Romans 14:5. Paul allows that the keeping of such days is purely a matter of individual conscience.” “The Sabbath/Sunday Question and the Law in the Pauline Corpus”, D. R. Lacey, From Sabbath to Lord’s Day, p. 182.

14 “Jewett suggests that Paul’s terminology indicates ‘that the agitators had not made use of the typically Jewish terminology but sought instead to connect the Jewish festivals with ideas and terms generally prevalent in the Hellenistic world. Thus the cultic calendar was presented to the Galatians on a basis which was far from orthodox. But the agitators were not disturbed as long as quick and observable results could be achieved. It was more important to them that the Galatians be circumcised and begin to keep the festivals than that they do so for proper reasons.’” Ibid, p. 180.

I am not sure that I accept Jewett’s conclusions as related to the Book of Galatians, but I do believe that his conclusions fit the false teachers and their teachings as dealt with in Colossians and the Pastoral Epistles.

15 B. B. Warfield holds to this view, and states the matter in strong terms: “I am to speak to you today, not of the usefulness or of the blessedness of the Sabbath, but of its obligation. And I am to speak to you of its obligation, not as that obligation naturally arises out of its usefulness or blessedness, but as it is immediately imposed by God in his Word.” B. B. Warfield, “The Foundations of the Sabbath in the Word of God,” Selected Shorter Writings of Benjamin B. Warfield, Ed. by John E. Meeter (Nutley, New Jersey: Presbyterian and Reformed Publishing Company, 1970), p. 308.

16 Warfield, for example, writes, “In thus emancipating his readers from the shadow-ordinances of the Old Dispensation, Paul has no intention whatever, however, of impairing for them the obligations of the moral Law, summarily comprehended in the Ten Commandments.” Ibid, p. 321.

17 When our Lord read from Isaiah 61:1-2 (Luke 4:16-20), the terminology of this text was sabbatical, and thus it would appear that He was, at this point, making another claim to be the source of Sabbath rest. Cf. “Jesus and the Sabbath in the Four Gospels,” D. A. Carson, From Sabbath to Lord’s Day, pp. 71-72.

18 It is noteworthy that in Psalm 127, the blessing of children is described as not the result of toil, but of rest: “It is vain for you to rise up early, To retire late, To eat the bread of painful labors; For He gives to His beloved even in his sleep” (Psalm 127:2).

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