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31. La Bataille des Mariées (Genèse 29:31–30:24)


(Une Etude de l’Amour, Sexe, Mariage, et Enfants)

Introduction

Un de mes professeurs au séminaire, Dr Bruce Waltke, aimait comparer Isaac avec Jacob en décrivant Isaac comme une fuite lente pendant que Jacob était un éclatement. C’est pas mauvais, et ce n’est pas loin de la vérité. L’histoire du mariage de Jacob et de sa vie de famille laissent beaucoup à désirer. En fait, notre passage lit beaucoup comme un feuilleton mélo d’aujourd’hui. L’histoire racontée est celle de compétitions entre deux femmes et leurs servantes, qui résultent en Jacob allant d’une chambre à l’autre, d’une tente à l’autre. Les feuilletons mélos d’aujourd’hui traitent souvent avec un genre similaire de complots. Cependant, le « feuilleton » de Dieu n’a pas pour intention de nous encourager à avoir de mauvaises pensées ou à commettre des actes illégaux mais plutôt « à nettoyer nos propres actions » et à vivre vertueusement devant LUI.

Rappelons-nous que Jacob vit, à ce moment là, en dehors de la terre promise. Bien que Dieu lui ait promit SA présence, protection, et provision, IL travaille aussi dans la vie de Jacob à purger de nombreuses mauvaises habitudes qui l’ont caractérisé dans le passé. En conséquence, bien que Dieu soit avec Jacob, tout ne va pas bien pour lui pendant cette période. Beaucoup de conséquences de ses péchés précédents l’ont rattrapé. Son choix de Rachel, dû seulement à son attrait physique, et son insistance de l’avoir, même après qu’il ait marié Léa, causent un foyer et une vie de famille des plus angoissants.

Approchant ce passage, faisons attention au fait que Moïse n’a pas arrangé les évènements chronologiquement mais par thème. Avec seulement un peu de mathématiques, nous pouvons rapidement discerner que trop d’enfants sont naît dans ces versets pour être naît l’un après l’autre. Il y a dû avoir un chevauchement dans les naissances.244 En arrangeant les naissances comme il l’a fait, Moïse nous rend capables de sentir plus intensément la division et la compétition entre Léa et Rachel. Nous lisons ces versets comme quelqu’un regardant un match de tennis, nous regardons d’abord un joueur, puis l’autre, etc. C’est juste comme ça que le récit est écrit pour que nous puissions nous identifier avec ces deux femmes, qui veulent, toutes les deux, être désespérément assurées de l’amour et de l’affection de Jacob.

Léa a Besoin d’Amour (29:31-35)

Dans ses premières années d’élever ses enfants, nous trouvons Léa au plus haut point de sa vie spirituelle.245 L’intention pleine d’amour de Dieu dans sa vie est évidente pour elle, et elle l’admet avec reconnaissance :

« L'Eternel vit que Léa était mal aimée et il lui accorda des enfants, tandis que Rachel était stérile.

Ainsi Léa devint enceinte et donna naissance à un fils qu'elle appela Ruben (Voyez, un fils!), car elle dit:
---L'Eternel a vu ma misère; à présent, mon mari m'aimera. » (Genèse 29:31-32)

Dans quelle situation difficile et pathétique Léa était ! Elle était mariée à un homme qui ne l’a jamais voulu pour épouse et qui refusait de lui donner l’amour dont elle avait désespérément besoin. Dieu, avec amour, aida Léa en lui donnant un fils tant désiré, Ruben. Ruben veut dire quelque chose comme « Voyez un fils. » Ce fut une grande joie pour Léa que de pouvoir donner à Jacob un garçon, qui deviendrait son héritier. Cet enfant enflamma l’espoir de Léa d’être aimer par Jacob, dont l’amour pour Rachel était si grand qu’il ne remarquait presque pas l’existence de Léa. La stérilité de Rachel avait au moins conduit Jacob à la tente de Léa pour se fournir lui-même les fils qui le prospèreraient.

Les espoirs de Léa, pour une petite portion de l’affection de Jacob, ne furent pas réalisés, comme vu pas sa réponse à la naissance de son deuxième fils :

« Puis elle fut de nouveau enceinte et eut encore un fils. Elle dit:
---L'Eternel a entendu que je n'étais pas aimée et il m'a encore accordé celui-ci.
Et elle le nomma Siméon (Il entend).» (Genèse 29:33)

Léa ne vit pas de changements dans les attitudes et actions de Jacob, alors quand le second fils vint au monde, elle le vit comme une tendre réponse d’un Dieu plein d’amour Qui connaissait ses pensées les plus intimes et son cœur. Le nom Siméon, « Il entend », est la preuve que Léa avait conscience de la grâce de son Dieu.

Avec la naissance de son troisième fils, l’espoir de Léa, pour la tendresse et l’affection de Jacob, fut une fois encore réveillé :

« Elle devint encore enceinte et enfanta un fils. Elle dit:
---Cette fois-ci, mon mari s'attachera à moi, car je lui ai donné trois fils.
C'est pourquoi on l'appela Lévi (Il s'attache). » (Genèse 29:34)

Deux choses ont changé depuis la naissance de Ruben, l’ainé. Premièrement, Léa a donné trois fils à Jacob, pas seulement un. Seule la quantité d’enfants qu’elle lui a donnés devrait impressionner Jacob, lui faire réaliser la valeur qu’elle avait pour lui, spécialement puisque Rachel ne lui avait donné aucun enfant. Deuxièmement, ses espoirs sont devenus plus réalistiques. Elle ne désirait plus le grand amour que Jacob avait pour Rachel, mais simplement l’attachement qu’un homme a pour une femme qui est si féconde. Si je comprends ses mots correctement, l’attachement que Léa désirait n’etait pas autant celui d’affection que celui d’obligation. Comment est-ce que Jacob ne pouvait-il pas être plus gentil envers elle puisqu’elle lui avait donné ces fils ?

Bien que trois fils ne firent que peu de choses pour changer les sentiments de Jacob, la naissance du quatrième fut l’occasion d’exprimer des louanges et remerciements la plus pieuse à Dieu Qui avait entendu ses prières :

« De nouveau, elle devint enceinte et eut un fils. Elle s'écria:
---Cette fois, je louerai l'Eternel.
C'est pourquoi elle le nomma Juda (Il loue). Puis elle cessa d'avoir des enfants. » (Genèse 29:35)

Auparavant, Léa était reconnaissante à Dieu pour les enfants qu’IL lui avait donné, mais en plus dans ses pensées était l’effet que cela pouvait avoir sur Jacob. Elle avait tant besoin de son amour. Le pinacle de la piété de Léa était au point où elle reconnut que d’être aimée et guidée par Dieu était bien plus important que d’être aimée et guidée par n’importe quel homme. Bien que l’affection de Jacob était toujours quelque chose qu’elle désirait vraiment, elle était satisfaite avec l’amour abondant de Dieu. En LUI, elle était abondamment bénie. A LUI, elle chanterait ses louanges. Ce fut ainsi que le nom Juda, qui en fait veut dire, « louez le Seigneur », fut donné à son quatrième fils.

Rachel Ecume à la Fertilité de Léa (30:1-8)

Louer Dieu était facile pour Léa avec quatre fils à ses cotés ; cependant, voyant la bénédiction de sa sœur n’éveilla que de la jalousie de Rachel :

« Lorsque Rachel vit qu'elle ne donnait pas d'enfant à Jacob, elle devint jalouse de sa sœur et elle dit à son mari:
---Donne-moi des enfants, sinon j'en mourrai.

Jacob se fâcha contre elle et dit:
---Est-ce que je suis à la place de Dieu? C'est lui qui t'empêche d'avoir des enfants! » (Genèse 30:1-2)

A cette occasion, ni Rachel, ni Jacob n’ont répondu d’une manière pieuse. Rachel, désespérément jalouse de la fécondité de Léa, demandait des enfants de Jacob. Plutôt que de reconnaître que sa stérilité venait de Dieu, elle chercha à blâmer Jacob. Tout était de sa faute, elle insista.

Jacob ne répondait pas bien à ce genre de demande. Bien sur, il avait raison dans la logique de ce qu’il dit. C’était Dieu Qui empêchait Rachel d’avoir des enfants. Jacob ne pouvait pas maîtriser la main de Dieu. Cependant, l’attitude de Jacob est suspecte. Sa réponse bouillante semble être bien loin de la vraie indignation pieuse. Je crois que c’était plus une d’outrage : « Ne me blâme pas pour ta stérilité, blâme Dieu. » La demande de Rachel blessa la virilité et l’égo mâle de Jacob, alors il lui renvoya la balle tout aussi férocement. Le fait qu’il employa un langage spirituel et utilisa Dieu pour la réprimander ne veut pas dire que son esprit était correct en ce qu’il a fait. Nous employons souvent des mots pieux pour faire mal aux gens.

Comme Rachel, Rébecca fut stérile, mais la réponse d’Isaac fut différente de celle de Jacob. Il pria pour Rébecca, et pour lui, Dieu donna des enfants à sa femme (Genèse 25:21.) Aucunes prières comme ça ne sont mentionnées ici, ni somme nous dit que Dieu a répondu aux prières de Jacob. On nous dit seulement que Dieu entendit les pétitions des femmes (30:17,22.) Elqana traita Anne très délicatement et tendrement car elle ne pouvait pas avoir d’enfants (1 Samuel 1:5,8.), mais aucune tendresse comme ça ne caractérise Jacob.

Bien qu’on nous dise que Jacob avait un amour profond pour Rachel (29:18,20,30), ce n’est pas très évident à ce moment difficile de la vie de Rachel. Sa jalousie implique qu’elle manque l’assurance de l’amour de Jacob. Elle a peur de ne pas avoir d’enfants, et à cause de cela elle fait une proposition désespérée :

« ---Alors, suggéra-t-elle, voici ma servante Bilha, unis-toi à elle pour qu'elle ait un enfant: elle accouchera sur mes genoux, et j'aurai, moi aussi, un enfant par son intermédiaire[a].

Elle lui donna donc Bilha, sa servante, pour femme, et Jacob s'unit à elle.

Bilha devint enceinte et donna un fils à Jacob.

Rachel s'écria:
---Dieu a défendu mon droit. Et même, il m'a exaucée et m'a donné un fils.
C'est pourquoi elle l'appela Dan (Il juge). » (Genèse 30:3-6)

Il y a une similarité claire entre cette proposition et celle de Saraï dans Genèse 16. Chacune avait l’intention d’adopter un enfant né de l’union de leur mari et de leur servante, mais ici s’arrête la similarité. Saraï proposa cela à un moment quand Abram n’avait pas d’enfants (16:1), pendant que Jacob en avait déjà plusieurs par Léa avant la proposition de Rachel. Bien que la proposition de Saraï soit venue plus des circonstances qui semblaient demander des mesures désespérées, la demande de Rachel provenait de sa propre fierté et de sa jalousie. Elle devait avoir ses propres enfants, et elle ferait tout ce qui serait nécessaire pour les avoir.

Les résultats furent comme Rachel avait espéré, et sa réponse à la naissance de ce garçon semblait très spirituelle. Quelqu’un pourrait penser que Rachel a fait la chose la plus merveilleuse et sacrificielle en donnant sa servante à Jacob. Ses mots étaient supposés donner le crédit à Dieu pour tout ce qu’elle et IL avaient accomplit ensemble. Le nom Dan voulait dire « jugé. » Elle prétendait que Dieu avait jugé le sujet de sa dispute avec sa sœur Léa, avait prit son coté et la preuve était la naissance de l’enfant. Nulle part, cependant, n’est-il dit que Dieu ait ouvert l’utérus de Bilha. Après tout, la naissance d’un enfant n’est-elle pas le résultat naturel d’une telle union ? Parlant humainement, Dieu aurait eu à intervenir dans le cours normal des choses pour empêcher cette naissance, mais Rachel était soucieuse d’avoir Dieu dans son camp.

La déclaration faite par Rachel à l’occasion de la naissance du deuxième fils de Bilha est plus révélatrice, je pense, de son vrai état spirituel à ce moment :

« Puis Bilha, sa servante, devint de nouveau enceinte et donna un second fils à Jacob.

Rachel dit:
---J'ai livré un combat féroce contre ma sœur; et j'ai vaincu.
Elle nomma ce fils Nephtali (Il lutte). » (Genèse 30:7-8)

Rachel se vit en guerre, pas avec Dieu, mais avec sa sœur. Elle décrit cette confrontation comme un match de catch246 qu’elle gagna. Son intérêt principal et ce qui la concernait le plus étaient que par la naissance de ce second enfant, elle avait emporté la victoire sur Léa. Comment, je ne suis pas sûr, car comment deux fils adoptés pourraient-ils gagner contre les quatre fils de Léa ? Ici, Dieu n’est ni mentionné ni loué. Rachel est préoccupée par le concours entre elle-même et Léa, et elle proclama avoir gagné. A ce point dans sa vie, Rachel ne me frappe pas comme étant une femme spirituelle se soumettant humblement à la volonté de Dieu.

Léa Apprend une Leçon (30:9-13)

Léa tombe du piédestal de l’acceptation reconnaissante de la bénédiction de Dieu des versets précédents. Rachel, bien qu’ayant eu tors de proposer à Jacob de coucher avec sa servante Bilha, au moins pouvait être comprise d’avoir réagi à cause de sa stérilité ; Mais Léa avait déjà quatre fils. Elle n’avait pas besoin de donner sa servante Zilpa comme épouse à Jacob – juste parce que c’était ce que Rachel avait fait. Léa et Rachel étaient dans une confrontation nez à nez. Si Rachel pouvait utiliser sa servante dans cette guerre, elle aussi.

Quand Léa vit qu’elle avait arrêté d’avoir des enfants, elle prit sa servante Zilpa et la donna à Jacob comme épouse. Et la servante de Léa donna un fils à Jacob. Puis Léa dit, « Quel bonheur ! » Et elle le nomma Gad. Puis Zilpa donna un second fils à Jacob. Et Léa dit, « Que je suis heureuse ! Car les femmes me diront bienheureuse. » Alors elle le nomma Aser (Genèse 30:9-13.)

La déclaration de Léa l’a trahisse là. Pas une seule fois Dieu n’est mentionné. Au cœur de cette bataille entre deux femmes, peu de pensées sont données aux éthiques de leurs actions, seulement aux résultats espérés. Elle, qui auparavant voyait les enfants comme un don d’un Dieu gracieux et tendre, maintenant voyait ses fils simplement comme de la chance – « Quel bonheur ! », « Que je suis heureuse ! » La dévotion religieuse est jetée par la fenêtre. Si quelqu’un marque les points, Léa a de l’avance sur Rachel 4 à 2, mais ce ne fut pas assez. Maintenant elle avait ajouté deux points de plus au tableau d’affichage. Cependant, en voulant gagner du terrain sur sa sœur, elle avait abandonné la dévotion qu’elle avait une fois. Son point de concentration avait changé de l’estimation de Dieu pour ses actions aux louanges qu’elle recevrait des autres femmes (verset 13.)

L’Achat de la Potion (30:14-21)

La découverte innocente de Ruben de l’ancienne « potion d’amour » a fournit l’occasion pour une autre confrontation entre les deux épouses de Jacob :

« Au temps de la moisson des blés, Ruben sortit dans les champs et il trouva des mandragores, il les apporta à sa mère. Rachel dit à Léa:
---Donne-moi, s'il te plaît, quelques-unes des mandragores que ton fils a apportées.

Léa lui répondit:
---Est-ce qu'il ne te suffit pas de m'avoir pris mon mari? Il faut que tu prennes encore les mandragores de mon fils?
Rachel lui dit:
---Eh bien! Jacob couchera avec toi cette nuit en échange des mandragores de ton fils.

Le soir, quand Jacob revint des champs, Léa sortit à sa rencontre et lui dit:
---Tu viendras vers moi cette nuit, car, pour t'avoir, j'ai payé le prix avec les mandragores de mon fils.
Il coucha donc avec elle cette nuit-là.

Et Dieu exauça Léa: elle devint enceinte et donna un cinquième fils à Jacob.

Elle dit:
---Dieu m'a payé mon salaire pour avoir donné ma servante à mon mari.
Et elle appela ce fils Issacar (Homme de salaire). » (Genèse 30:14-18)

Les mandragores étaient des fruits trouvés dans cette partie du monde et qui étaient pensées être un aphrodisiaque et aussi augmenter les chances de conception.247 Léa, je pense, était plus intéressée par la première qualité de ces fruits, Rachel par la deuxième. Pendant que Léa n’était pas enceinte, son plus important besoin était d’attirer Jacob dans sa tente où la nature suivrait son cours. Rachel, d’un autre coté, avait Jacob avec elle pratiquement toutes les nuits, mais il semblerait qu’elle ne pouvait pas devenir enceinte.

On pourrait être amusé par la crédulité de ces femmes qui croyaient qu’une telle potion d’amour pourrait être un atout. Cependant, avant de devenir arrogant dans nos jours sophistiqués et éclairés, laissez-moi vous rappeler que des millions, peut-être des milliards, sont dépensés en cosmétiques par les femmes chaque jour. Chaque jour, les pubs de dentifrice et de parfum nous convainquent que des dents plus blanches ou une haleine plus fraîche ou un parfum « vient plus près » fera ce qu’il faut pour améliorer notre vie amoureuse. Alors, vous voyez, les choses n’ont pas vraiment changé des siècles plus tard, hein !

Rachel voulait absolument utiliser ses fruits et elle demanda à Léa. La réplique de Léa nous rappelle que, dans son esprit, c’était Rachel qui avait volé son mari. Elle se voyait comme l’épouse légitime de Jacob plutôt que Rachel, qui était simplement une préférence romantique.

Sachant ce que c’était que Léa voulait de ces mandragores, Rachel proposa un marché. Léa avait besoin de quelque chose pour que Jacob soit intéréssé par elle, pour l’amener dans sa tente. Puisque Rachel était celle qui couchait avec Jacob pratiquement toutes les nuits, elle pouvait assurer Léa que Jacob coucherait avec elle cette nuit. Donc, si Léa plaidait ou non, elle allait recevoir ce qu’elle voulait : Jacob, seul, pour la nuit. En échange pour cette nuit, Rachel reçut les mandragores, qui lui permettrait de concevoir, elle espérait.

Quelle triste situation le mariage de Jacob était devenu ! Il a tant échoué comme mari que sa femme a du recourir à une forme de prostitution pour acheter ses services de mari. Et Rachel avait si peu de foi qu’elle mit toute sa confiance en les mandragores plutôt qu’en le Dieu Qui les avait créées. Rachel, il apparaît, essayait de produire des fils comme Jacob chercha à produire des moutons, par l’usage de la magie (30:37-43.)

Sa nuit avec Jacob produisit ce que Léa avait espéré, un autre fils. Ce n’était pas à cause des mandragores, mais parce que Dieu eut de la compassion pour elle, qu’elle conçut et eu un fils de Jacob. Cela a du être en dépit de son marchandage avec Rachel, et non pas à cause de ça, que Dieu bénit Léa.

Je crois que Léa a mal interprété le sens du don de Dieu, ce cinquième fils. C’était, à mon avis, un cadeau de la grâce de Dieu en réponse à des circonstances pitoyables qu’elle a eu ce fils ; Mais Léa a choisi d’interpréter ce fils comme évidence de l’approbation et bénédiction de Dieu parce qu’elle avait donné sa servante Zilpa à Jacob (verset 18.) Dans ces jours, comme aujourd’hui, les vrais croyants créditent Dieu trop vite pour leurs « succès » qui sont un résultat de nos péchés. Nous cherchons à sanctifier nos péchés en disant que Dieu était derrière nous depuis le début. Mes amis, je crois sincèrement que nous donnons trop de crédits à Dieu quand nous LE faisons notre partenaire dans nos péchés. Des mots pieux ne sont pas nécessairement la preuve d’actions pieuses.

Finalement, Léa donne la naissance à un sixième fils et aussi à une fille :

« Elle fut de nouveau enceinte et donna un sixième fils à Jacob.

---Dieu m'a accordé un riche présent, s'écria-t-elle, désormais mon mari m'honorera, puisque je lui ai donné six fils.
Et elle appela cet enfant Zabulon (Honneur).

Plus tard, elle eut une fille qu'elle nomma Dina. » (Genèse 30:19-21)

Léa ne retourna pas au haut niveau de louanges que nous avons vu dans Genèse 29:35, mais elle a certainement retrouvé grâce auprès de Dieu, vu en le don du sixième fils. Le fait que son fils était un bon cadeau de Dieu suggère un espoir clignotant dans le cœur de Léa que son mari pourrait, un jour, d’une manière ou d’une autre, reconnaitre sa valeur en tant qu’une personne et qu’il la regarderait comme une épouse. Les traducteurs de la NASV (New American Standard Version) ont choisi de rapporter les mots de Léa avec l’idée que Jacob habitait avec elle. Donc, il apparaîtrait qu’elle voulait que Jacob passe plus de temps dans sa tente à elle, comparé au temps qu’il passait avec Rachel. Peut-être que maintenant, avec six fils venant d’elle, Jacob la regarderait avec plus d’importance.248

Le rapport de la naissance de Dina a pour intention de nous la présenter en préparation pour l’évènement tragique de Genèse 34. D’autres filles sont nées (46:15), mais elle est celle qui reçoit le plus d’attention.

Dieu se Souvient de Rachel (30:22-24)

Après que toutes les manipulations de Rachel soient épuisées, mais toujours sans aucuns enfants de son propre sein, Dieu lui accorde le désir de son cœur :

« Alors Dieu eut égard à Rachel, il l'exauça et lui accorda la possibilité d'avoir des enfants.

Elle devint enceinte et donna naissance à un fils en disant:
---Dieu a enlevé ma honte. » (Genèse 30:22-23)

Prier ne vient pas tout de suite à l’esprit de Rachel comme la solution de son stigmate de stérilité, mais il semble être son dernier recours. Je n’arrête jamais d’être totalement ébahi par moi-même et les autres qui classifient la prière comme la dernière chose à faire.

Le nom « Joseph » est significatif en deux sens. Le mot hébreu ‘asap, « a prit », a une référence à l’ablation de la stérilité qui a tant importunée Rachel. Un mot qui a un son similaire, yosep,249 « pourrait … ajouter », exprime l’espoir de Rachel qu’elle serait donné le privilège d’avoir encore un autre fils à présenter à son mari.

Il y a du passer près de sept ans après son mariage avec Jacob avant que Rachel lui ait finalement donné un fils. Il doit y avoir une raison pour ce délai. Jacob, à la tromperie et à la déception, avait été retardé dans le processus de prendre une femme pour lui-même. Peut-être que Rachel fut retardée dans ses essais d’avoir un enfant pour la même raison. Elle aussi voulait utiliser des méthodes discutables pour obtenir un fils. Seulement après que tous ces efforts futiles furent contrecarrés et ont démontré être sans résultats, Dieu ouvra le sein de Rachel, et il se peut que cela soit arrivé en réponse à ses prières. Rachel aura un autre enfant, mais il lui coûtera la vie (35:16.)

Conclusion

Les implications de ce texte sont si nombreuses que je ne puisse seulement en mentionner que quelques-uns et suggérer que vous y pensiez.

La nation Israël, qui lut ce Livre de la main de Moïse en premier, apprit la sagesse de la Loi, qui interdit un homme de marier une femme et sa sœur (Lévitique 18:18.) De plus, ce récit de l’origine des douze tribus Israël a du s’avérer être la plus humble à la nation, car c’était difficilement une histoire à inspirer la fierté nationale. Peut-être au moment de l’exode et durant les jours de la conquête du pays, les gens ont commencé à penser trop hautement d’eux-mêmes (Deutéronome 6:10.) Ils ont pu faussement conclure que Dieu les avait bénit à cause de leur grandeur et « racines » nobles. Cette histoire servira à leur rappeler que leurs « racines » n’étaient pas du tout une raison de fierté. Ils ne doivent jamais faire confiance à leur héritage, comme les Juifs du temps de Jésus (Jean 8:33,39), mais en le Dieu de leur héritage. C’est pourquoi Dieu les instruit de réciter leurs origines à la présentation des premiers-fruits :

« Alors tu prendras la parole et tu diras devant l'Eternel ton Dieu: «Mon ancêtre était un Araméen errant. Il s'est rendu en Egypte et y a émigré avec une poignée d'hommes, et ils y sont devenus un grand peuple puissant et nombreux. » (Deutéronome 26:5)

Nous pourrions être inclinés à lire ce récit des luttes entre Léa et Rachel et penser que c’était « il y a longtemps » et « dans un pays lointain » et donc, de peu d’importance pour nous. Ce ne pourrait pas être plus loin de la vérité. Il y a des différences entre la culture de ce jour et aujourd’hui, mais, comme un de mes amis l’a observé, la seule différence entre ce que Jacob faisait dans son temps et le nôtre est qu’il vivait avec quatre femmes simultanément, pendant que nous vivons avec les nôtres consécutivement. Nous faisons avec le divorce ce que Jacob faisait avec la polygamie.

Une rotation culturelle distincte dans les valeurs s’est aussi produite depuis ce jour. Les femmes de cette ère avaient tendance à déterminer leur valeur sur la base de combien d’enfants elles pourraient produire pour leurs maris. Cela semble expliquer les mots de Léa :

« ---Que je suis heureuse! Car les femmes me diront bienheureuse. » (Genèse 30:13.)

Aujourd’hui, les femmes considèrent les enfants des fardeaux plutôt que des bénédictions. Les enfants sont considérés des entraves aux accomplissements plutôt que leurs moyens. En conséquence, la pilule est devenue la clef de la liberté, et l’avortement est une nécessité pour le bonheur d’une femme.

J’aimerai suggérer que le sens de la vie ne devrait pas être comparer à l’un ou à l’autre. Rachel et Léa étaient toutes les deux dans l’erreur en faisant d’un bon cadeau de Dieu (les enfants) l’ultime pierre de touche d’accomplissement et de bonheur. Léa pourrait dire que ce n’a pas été prouvé. Alors, aujourd’hui, une carrière ne satisfera pas completement une femme (ou un homme) non plus. Léa était bien plus près de la vérité au moment de la naissance de Juda, car à cette période, elle comptait plus sur Dieu pour sa valeur, sens, et approbation que sur n’importe quel homme, incluant son mari. La vénération de Dieu est la fin la plus digne et noble. Ni les enfants, ni les carrières ne remplaceront ça. La position biblique semble être que les mères qui élèvent leurs enfants à être des fidèles loyaux de Dieu ont accomplit la vocation de leurs vies (1 Timothée 2:15.)

Maintenant je voudrai continuer avec plusieurs leçons de ce texte concernant l’amour, sexe, mariage et les enfants.

1. Sexe, amour, mariage, et famille ne peuvent jamais être totalement satisfaisant à moins d’être apprécié dans l’enceinte de la volonté de Dieu et de la Parole de Dieu. Je vois la vie de famille de Jacob comme un désastre. Je crois que Moïse nous montre par inférence que pendant que Jacob est en dehors de la terre promise, il peut appartenir à Dieu et être assuré de SA présence, protection et futures promesses ; mais il ne peut jamais être heureux là. L’amour, le sexe, le mariage et la famille sont tous des dons d’un bon Dieu Qui nous aime, mais on ne peut en profite complètement sans association avec LUI.

2. Pendant que l’amour sans le sexe peut être frustrant, le sexe sans amour est de la folie. C’est une leçon que nous apprenons de Jacob. Sûrement ces années avec Rachel quand le sexe n’était pas possible ou pas permis, furent frustrantes (Genèse 29:21), mais le sexe sans amour est aussi mauvais. Jacob a eu des relations sexuelles avec sa femme Léa, mais sans aucun plaisir. En fait, ça a dégénéré en simple prostitution où Léa a dû acheter ses services.

Je ne pense pas que ce genre de marchandage pour le sexe n’était présent que dans le passé lointain. Aujourd’hui le sexe est souvent une commodité qui est marchandée pour toutes sortes de choses. C’est de la simple prostitution. Le sexe sans amour est une tragédie.

Je sens que je dois faire une parenthèse pour un moment ici sur la relation entre le sexe et l’amour, car ce n’est pas du tout compris, même par les Chrétiens qui croient en la Bible. J’ai lu quelque part que « celui » qui a crée les hommes et les femmes et le sexe a du être un ingénieur pas très malin. Les hommes répondent très rapidement aux stimulations physiques ; les femmes, non. Les hommes sont au sommet de leurs désirs sexuels tôt dans leurs vies ; les femmes, plus tard. Penser séculaire supposerait que ce système n’est pas au point et que l’homme et la femme devraient correspondre précisément dans tous ces domaines et les autres. Je ne suis pas d’accord. Ces différences suivent un plan. Dieu a fait l’homme et la femme distinctement différent pour que le plus haut plaisir physique ne puisse seulement être obtenu que dans un amour délibéré et conscient, qui fait des sacrifices de lui-même pour le plaisir de l’autre. Sans sacrifice, le fait de faire l’amour détériore en pure satisfaction de soi-même aux dépens de l’autre partenaire. L’amour et le sexe doivent aller ensemble.

3. Ni le sexe, ni les enfants ne peuvent créer l’amour. Léa pourrait rapidement nous dire qu’elle a apprit que tout le sexe du monde n’aurait pas pu lui faire gagner l’amour de son mari. Même après six garçons, elle ne fut pas aimée. L’amour ne peut être manufacturé par le sexe.

C’est une vérité que je désire désespérément que mes filles apprennent. Je vois tellement de cas de filles, qui ont tant besoin d’être aimées, donnant leurs corps essayant futilement de trouver l’amour. Le sexe produira des enfants, mais il ne produira jamais l’amour. J’ai bien peur que beaucoup de prostituées furent conduites à cette profession par le sentiment qu’elles n’étaient pas aimées Tout ce qu’elles avaient à donner, elles supposent, était leurs corps.

J’ai vu beaucoup de mariages où le couple avait de très sérieux problèmes, et ils ont décidé d’avoir des enfants pour faire marcher le mariage. Cela ne marche pas non plus, car produire des enfants ne produit pas l’amour. Les enfants ne sont pas les créateurs d’amour mais son consommateur.

4. Celui ou celle, qui place le sexe sur un extrêmement haut niveau de priorité en devient son esclave. Ça peut sembler mal, mais l’amour de Jacob pour Rachel est largement basé sur son attrait physique. Jacob semble avoir été guidé plus par ses hormones que n’importe quoi d’autre.

Notre société informe les hommes et les garçons que leur masculinité est largement indiquée par le nombre de conquêtes qu’ils peuvent faire parmi les femmes. Le plus ils en font, le plus « homme » ils sont. Par ce standard, Jacob était plutôt bien placé. Il circulait parmi ses quatre femmes assez fréquemment pour produire une famille grandissante, mais regardez ce qu’il lui arrive à lui au long du chemin. Il n’était pas le maître du harem, mais il fut maîtrisé par son harem. Il fut poussé d’un lit à l’autre par ses femmes. Il fut acheté pour une nuit. La passivité de Jacob dans ces versets est une accusation de son manque de leadership. Il était un esclave du sexe et du mariage, pas le maitre.

5. Le mariage ne peut par rouler longtemps à l’essence de l’amour romantique. Je crois que l’amour de Jacob pour Rachel était surtout romantique. L’amour romantique n’est pas nécessairement mauvais, car la plupart des couples qui viennent me voir, pour conseils et mariage, ont ce même genre d’amour. Je serai très mal à l’aise s’ils ne l’avaient pas. Mais dans notre programme de conseils pré-maritaux, nous commençons à préparer le couple pour la phase de « désillusionnements » ou la période qui est communement appelée « quand la lune de miel est finie. » Dans la monotonie et pression de la vie maritale, l’amour romantique n’est pas suffisant pour supporter une relation bien longtemps. La femme que nous avions l’habitude de voir après des heures de préparation pour être avec nous, et qui était « belle à croquer », est maintenant la femme qui a passé toute la nuit au coté d’un enfant malade. Elle vient manger vêtue d’un peignoir, avec des bigoudis et ressemble à quelque chose de mort. La romance va et vient très vite.

Jacob ne semble pas avoir travailler à approfondir et élargir son amour. Au lieu, il semblerait que son amour était largement sur un niveau romantique. Pas étonnant que Rachel regardait Léa avec des yeux jaloux. Pas étonnant qu’elle semblait avoir si peur et était si désespérée. Elle croyait qu’elle n’était pas aimée, tout comme Léa. L’amour a besoin d’être méticuleusement entretenu et vigoureusement fortifié. Jacob a échoué ici. Que Dieu nous permette de ne pas échouer dans notre amour, sexe, et mariage, comme Jacob !


244 “. . . it becomes apparent that in the history of the births, the intention to arrange them according to the mothers prevails over the chronological order, so that it by no means follows, that because the passage, ‘when Rachel saw that she bore Jacob no children,’ occurs after Leah is said to have had four sons, therefore it was not till after the birth of Leah’s fourth child that Rachel became aware of her own barrenness. There is nothing on the part of the grammar to prevent our arranging the course of events thus.” C. F. Keil, and F. Delitzsch, Biblical Commentary on the Old Testament (Grand Rapids: Eerdmans, 1968), I. p. 291.

245 “It is impossible also to avoid noticing what seems to be a declension in Leah’s spiritual life from the time of the birth of her fifth son (xxx. 17-21). In connection with the first four the Lord’s hand was very definitely perceived, but now there is no longer any reference to the Covenant Name Jehovah, and the expressions indicate what is almost only purely personal and even selfish as two sons and a daughter are born to her.” W. H. Griffith Thomas, Genesis: A Devotional Commentary (Grand Rapids: Eerdmans, 1946), p. 277.

246 The “mighty wrestlings” of Rachel in verse 8 are literally the “wrestlings of God” (margin, NASV). It is significant, however, to note that the word used for Jacob’s wrestling with the angel in 32:24 is not the same as that found here.

247 “. . . the yellow berries of the mandrake about of the size of a nutmeg. The Hebrew knows them as duda’im, which according to its root signifies ‘love apples.’ The ancients and perhaps, the early Hebrews, too, regarded this fruit as an aphrodisiac and as promoting fertility.” H. C. Leupold, Exposition of Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 811.

248 Some have suggested that the rendering “dwell,” such as that of the NASV, might better be translated “marriage gift”:

“Two Hebrew roots, z-b-d and z-b-l are played upon in the two halves of this verse, and it now appears that they are linked by meaning as well as sound, in the light of the Akkadian zubullu, ‘bridegroom’s gift.’” Derek Kidner, Genesis (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), p. 162.

“The translation of ‘marriage gift’ is taken because z-b-l has this meaning in Akkadian, and Padan-Aram being in the area of influence, is to be preferred to the meaning of ‘dwell’ from Ugaritic texts. What greater mark of the husband’s affection is there than to be presented with a gift from him!” Harold Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 234.

249 Cf. Derek Kidner, Genesis, p. 162.

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34. Comment Gagner Avec Dieu et les Hommes (Genèse 32:1-32)

Introduction

Dr James Dobson raconte une histoire amusante qui illustre bien une tendance commune. Un certain étudiant en médecine pensait qu’il pouvait simplement et par lui-même prendre soin d’un malade mental qui avait certaines illusions en mettant tout en ordre dans son esprit. Vous voyez, ce patient pensait qu’il était mort. Ce docteur en herbe croyait que tout ce qu’il avait besoin de faire était de prouver rationnellement à cet homme qu’il était impossible qu’il soit mort. S’installant près de cet homme, l’interne lui demanda si les morts pouvaient saigner. Le patient lui dit qu’il était certain qu’ils ne pouvaient pas. L’interne, alors, lui piquât le doigt avec une aiguille et triomphalement lui demanda ce qu’il pensait maintenant qu’il saignait. « Ben ça alors ! », répondit-il, « Les morts peuvent saigner après tout ! »

Les idées préconçues sont très difficiles à changer, même à la lumière de faits indéniables. Je fus plutôt navré de réaliser que je suis comme ce malade mental quand j’arrive à Genèse 32. Je ne veux pas admettre que le verset 29 est vrai :

« ---Désormais, reprit l'autre, tu ne t'appelleras plus Jacob mais Israël (Il lutte avec Dieu), car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as vaincu. »

Ayant une certaine prédisposition théologique, je ne pouvais pas accepter ces mots comme étant vrais. Comment Dieu pouvait-il impliquer, bien pire, clairement dire, que Jacob avait lutté avec LUI et avait gagné ? Comment un homme peut-il l’emporter sur Dieu ? Et comment peut-il être dit que Jacob avait bataillé avec les hommes et avait gagné ? Tous ses efforts précédants n’étaient-ils pas charnels ? N’avaient-ils pas amené seulement des résultats négatifs ? Dieu n’avait-IL pas indiqué clairement dans le récit de ces évènements qu’une telle conduite ne pouvait pas être approuvée, ni imitée ? Pourquoi, alors, le verset 29 dit-il que Jacob avait lutté avec Dieu et les hommes et gagné ?

Moi, comme le malade mental, j’avais dans mon esprit que ma présupposition était correcte, et de ce fait rien ne réussirait à la détruire totalement. Les hommes ne peuvent pas prévaloir sur Dieu, je raisonnais, ça n’a pas d’importance ce que Moïse a écrit dans le verset 29. Mais j’avais tort. Beaucoup des efforts de Jacob étaient mauvais. Effectivement, tous ses efforts pour s’aider lui-même étaient mauvais, avant d’arriver à Genèse 32. Mais juste parce que les efforts de Jacob étaient des péchés, ça ne veut pas dire que tous les efforts sont comme ça. Il y a un effort que Dieu loue, auquel IL abdique pour ainsi dire. C’est ce genre d’effort auquel j’aimerai qu’on jette un œil en arrivant à ce chapitre dans la vie de Jacob.

Genèse 32 est un chapitre pivot en ce qui concerne la vie de jacob. Il devint un homme très différent ici de la personne que nous avons connue dans les chapitres précédents. La préoccupation qui obsède Jacob est la nécessité de faire face à son frère Esaü, duquel il a dépouillé le droit d’aînesse et la bénédiction de son père. Bien que les résultats furent consistants avec la volonté de Dieu, les moyens utilisés ne LUI ont pas fait plaisir. Le résultat fut un « frère offensé » (Proverbes 18:19.)

Quand Jacob avait quitté Canaan pour Paddân-Aram, sa mère lui avait dit que ce ne serait que « pour quelques temps » (27:44), et puis, quand la furie d’Esaü serait calmée, elle enverrait quelqu’un pour le chercher (27:45.) Vingt années avaient passé et, pour autant qu’on nous dise, il n’avait pas eu de ses nouvelles. Cela a dû amener Jacob à conclure qu’Esaü était encore en colère avec lui. Alors Jacob avait une bonne raison de craindre une confrontation avec son frère.

D’un point de vue divine, le chapitre 32 était la plaque tournante de la vie spirituelle de Jacob. Jacob était le roi du marchandage, même avec Dieu, jusqu'à présent. Dans Genèse 28, après la vision de l’escalier montant au ciel, Jacob fit un vœu, mais c’était plus un marchandage avec Dieu qu’une reddition :

« Puis il fit le vœu suivant:
---Si Dieu est avec moi, s'il me protège au cours du voyage que je suis en train de faire, s'il me fournit de quoi manger et me vêtir,

et si je reviens sain et sauf chez mon père, alors l'Eternel sera mon Dieu.

Cette pierre que j'ai dressée comme stèle deviendra un sanctuaire de Dieu et je t'offrirai le dixième de tous les biens que tu m'accorderas. » (Genèse 28:20-22)

Pour moi, ça a tout l’air d’une négociation avec Dieu. En retour pour la présence de Dieu, Sa protection, et Sa provision, Jacob laisserait Dieu être son Dieu. De tout ce que Dieu lui donnerait en forme de richesse, Jacob lui rendrait dix pourcent. En fait, Jacob a fait de Dieu son agent et lui offrit un salaire normal. C’est une réponse très différente de celle qu’un homme aurait dû donner à son Dieu!

Toutes les pratiques trompeuses de Jacob, que nous avons vu au cours des années de sa vie, sont le résultat de fausses idées. Jacob croyait que les bénédictions spirituelles devaient être sécurisées par des méthodes et des moyens charnels. Jacob avait correctement compris que Dieu lui avait promit qu’IL ferait de lui, pas d’Esaü, l’héritier de la promesse avec les droits d’aînesse. Il estimait chèrement cette promesse pendant qu’Esaü la méprisait. Ce qu’il ne savait pas encore était qu’il n’avait pas besoin de comploter pour obtenir les bénédictions promises par Dieu. La rencontre que Jacob allait avoir avec l’Ange de Dieu corrigera cette erreur et lui indiquera comment et pourquoi les bénédictions spirituelles doivent être obtenues par des moyens spirituels.

Une Réception Angélique (32:1-3)

« Le lendemain, de bon matin, Laban embrassa ses petits-enfants et ses filles et les bénit; puis il partit et retourna chez lui.

Jacob poursuivit sa route. Des anges de Dieu vinrent à sa rencontre.

En les voyant, il s'écria:
---C'est ici le camp de Dieu! Et il nomma ce lieu: Mahanaïm (Les deux camps). » (Genèse 32:1-2)

L’apparition des anges, dans les versets 2 et 3, donne le ton pour le chapitre entier. Dans sa première rencontre personnelle avec Dieu à Béthel, les anges jouaient un rôle dans la vision céleste de Jacob :

« Dans son rêve, il vit une sorte d'escalier reposant sur la terre, et dont le haut atteignait le ciel. Et voici que des anges de Dieu montaient et descendaient cet escalier. » (Genèse 28:12)

Dans cette révélation dramatique Jacob a réalisé qu’il était dans un endroit sacré, un endroit où le ciel et la terre se touchaient. En fait, c’était un endroit d’accès entre le ciel et la terre ; c’était « la porte du ciel » (28:17.)

Dans le chapitre 28, c’était la présence de Dieu qui était accentuée. Bien que Dieu ait promis d’être avec Jacob dans le pays de Laban, pour lui fournir ce dont il aurait besoin, pour le protéger, IL était aussi présent dans le pays de Canaan. Un jour Jacob reviendrait. Maintenant, comme Jacob était en route pour revenir au pays de Canaan, Dieu envoya Ses anges pour le rencontrer d’une façon spéciale. Ce fut destiné, je crois, à souligner le pouvoir de Dieu. C’est très important pour Jacob à ce moment dans sa vie.

Dans le chapitre 28, Jacob quittait le pays de Canaan. Dieu voulait qu’il se rende compte de la signification spéciale de ce pays pour qu’il puisse toujours attendre avec impatience le moment d’y retourner. Maintenant, cependant, Jacob retourne au pays. Le fait le plus important dans l’esprit de Jacob est l’hostilité de son frère Esaü. Si Laban fût en colère et voulait lui faire du mal, il s’attendait à ce qu’Esaü veuille le tuer. Que pourrait être plus rassurant pour Jacob que d’être rencontré par une foule d’anges, qui lui rappelaient le pouvoir infini de Dieu de le protéger de la furie d’Esaü, tout juste comme IL l’avait fait avec Laban (31:14.) Jacob vit que là où il avait monté son camp, il y en avait un autre, normalement invisible (2 Rois 6:16-17.) C’était la foule angélique de Dieu, qui le protègerait de tous les dangers qui l’attendaient.

Jacob conclut que le camp de Dieu était là où les anges l’ont rencontré. Quel autre endroit aurait été mieux pour planter sa tente qu’à coté de celui des anges ? Où un homme pourrait-il être plus en sécurité ? De là vient le nom de l’endroit, Mahanaïm, « Les deux camps. » D’un tel endroit sécurisé, Jacob enverrait d’avance des messagers, qui essayeraient d’apaiser la colère d’Esaü en préparation de l’arrivée de Jacob et de sa famille. Il semblerait que les évènements du reste de ce chapitre ont lieu à ce camp.

Un Rapport Consternant

« Puis il envoya devant lui des messagers vers son frère Esaü, au pays de Séir, dans la steppe d'Edom.

Il leur donna les instructions suivantes:
---Voici ce que vous direz à mon seigneur Esaü: «Ainsi parle ton serviteur Jacob: J'ai séjourné chez Laban et j'y suis resté jusqu'à maintenant.

J'ai acquis des bœufs, des ânes, des moutons, des chèvres, des serviteurs et des servantes, et j'en fais informer mon seigneur pour recevoir bon accueil auprès de lui.»

Les messagers revinrent auprès de Jacob en disant:
---Nous sommes allés trouver ton frère Esaü et le voilà qui vient à ta rencontre --- avec quatre cents hommes. » (Genèse 32:4-7)

Jacob se sentit obligé de contacter son frère Esaü. Jusqu’à un certain point, il voulait se réconcilier avec lui. Il voulait l’informer de son approche et, même plus, l’assurer de ses intentions amicales. La substance de ce message à Esaü était qu’il revenait un homme riche. Dans ce cas, il ne revenait pas pour exiger une part de la richesse de son père. Jacob tenait à assurer Esaü que son retour en était un amical et non menaçant. Tout ce qu’il voulait était une rencontre cordiale avec Esaü.

Jacob semble avoir ici une sensitivité intelligente pour les sentiments de son frère. Peut-être avait-il gagné une appréciation des sentiments d’Esaü en étant lui-même la victime de quelqu’un plus trompeur et escroc que lui. Indubitablement, l’escarmouche récente de Jacob avec le danger était encore fraîche dans son esprit. Il est en train de changer et ce message en est la première indication.

Le rapport des messagers de la réponse d’Esaü au message de Jacob fut effrayant: il était en route, pour rencontrer Jacob, avec 400 hommes. Qui aurait pu imaginer d’autres intentions qu’hostiles? Les hommes d’Esaü, comme la famille de Laban (31:24), n’avaient pas accompagné Esaü juste pour une ballade. Jacob n’avait pas beaucoup de raisons d’être optimiste, et nous aurions tous répondus de la même façon à un tel rapport. Les versets 8-13 nous relatent la double réponse de Jacob au rapport qu’il avait reçu qu’Esaü et sa compagnie approchaient rapidement :

« Jacob eut très peur, l'angoisse le saisit. Il répartit en deux camps les gens qui étaient avec lui, le menu et le gros bétail ainsi que les chameaux,

car il se disait: «Si Esaü attaque l'un des camps et le détruit, celui qui restera pourra en réchapper.»

Puis Jacob pria:
---Dieu de mon père Abraham et Dieu de mon père Isaac, ô Eternel, toi qui m'as dit: «Retourne dans ton pays, dans ta famille, et je te ferai du bien»,

je suis indigne de toutes les faveurs que tu as témoignées avec tant de fidélité à ton serviteur; car lorsque j'ai passé ce Jourdain, je n'avais que mon bâton, et maintenant je me trouve à la tête de deux camps.

Délivre-moi, je te prie, de mon frère Esaü; car j'ai peur qu'il vienne me tuer, sans épargner ni mère ni enfant.

Pourtant, toi tu m'as dit: «Je te ferai du bien, et je rendrai tes descendants aussi nombreux que le sable de la mer que nul ne peut compter.» » (Genèse 32:8-13)

Assumant le pire, Jacob divisa ses gens en deux groupes. Ses pensées étaient que pendant qu’un groupe pourrait être attaqué, l’autre avait une chance de s’échapper (verset 9.) Puisque tous ses gens était divisée en deux camps et que le mot pour « camp » est le même que celui dans le verset 3, il est possible que Jacob, d’une manière ou d’une autre, conclue que cette rencontre avec les anges avait pour intention de lui fournir un modèle pour sa décision de se séparer en deux groupes. Bien que c’était une action provoquée par la peur, non pas par la foi, il n’y avait rien de mal avec une division.

La prière de Jacob est notée en premier dans Genèse (28:20-22 ne me semble qu’être seulement l’ombre d’une prière.) Elle révèle aussi un changement de son point de vue. Certains commentateurs l’ont critiquée, pointant du doigt certaines omissions théologiques ou faiblesses. Pour moi, c’est la même chose qu’un bateau rempli de théologiens observant la prière de Pierre, « Au secours, Seigneur ! » (Matthieu 14:30), et puis critiquant sa brièveté ou le fait que Pierre n’ait pas dit, « Au nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit, Amen. » C’était un moment de désespoir, et Jacob pria, étant terrifié qu’Esaü allait lui tomber dessus à tout moment. Inutile de dire, la prière fut récitée sur un ton d’urgence. La situation de Jacob était désespérée. C’était le genre de « prière sur le pont du Titanic. » En plus de ça, la prière démontra une nouvelle humilité de la part de Jacob. « Je suis indigne de toutes les faveurs … » (verset 11) est maintenant la confession de Jacob. La confiance en lui-même arrogante a disparue, ainsi que la mentalité de marchandage. Jacob n’a aucun moyen de manipuler Dieu comme il l’a fait avec les autres. Les promesses de Dieu sont lesquelles il puisse faire sa requête, et ainsi il conclut sa prière, « Pourtant, toi tu m'as dit … » (verset 13.)

Une Réponse Apaisante

« Jacob s'installa à cet endroit pour la nuit. Il choisit dans ce qu'il avait à sa disposition de quoi faire un présent à son frère Esaü:

deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers,

trente chamelles qui allaitaient avec leurs petits, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânons.

Il les confia à ses serviteurs, par troupeaux séparés, en leur disant:
---Passez devant moi et laissez une certaine distance entre chaque troupeau.

Puis il donna les instructions suivantes au premier serviteur:
---Quand tu rencontreras mon frère Esaü et qu'il te demandera: «Quel est ton maître, où vas-tu, et à qui appartient ce troupeau qui te précède? »,

tu répondras: «Mon maître est ton serviteur Jacob, ce troupeau est un cadeau qu'il t'envoie, mon seigneur Esaü. Lui-même arrive derrière nous. »

Il donna les mêmes instructions au deuxième serviteur, au troisième, puis à tous ceux qui allaient marcher derrière les troupeaux:
---C'est en ces termes que vous parlerez à Esaü quand vous le rencontrerez!

Et dites-lui aussi: «Voici, ton serviteur Jacob vient lui-même derrière nous! »
Car il se disait:
---Je l'apaiserai par ce présent qui me précède, ensuite je paraîtrai moi-même devant lui, et peut-être me permettra-t-il de le regarder en face.

Les bêtes offertes en cadeau s'en allèrent donc devant lui, et lui-même passa cette nuit-là dans le camp. » (Genèse 32:14-22)

Une foi vitale n’a pas besoin d’en être une oisive. La foi sans actions, Jacques nous rappelle (Jacques 2:14), ne peut nous sauver. Alors, nous ne devons pas être trop rapides à condamner les actions de Jacob décrites dans ces versets. Il y a certainement une stratégie ingénieuse derrière les efforts de Jacob, mais il n’y a rien d’essentiellement mal dans ce qu’il fait. Rappelez-vous que pendant bien des années Esaü avait observé le caractère trompeur de son frère Jacob. La réception d’un cadeau énorme ne serait pas nécessairement assez convaincante pour Esaü de croire que Jacob avait changé sa façon de vivre. Au lieu d’envoyer un grand cadeau, Jacob envoya vagues après vagues de cadeaux à Esaü, insistant sur la nouvelle nature qu’il avait maintenant qui lui faisait vouloir donner plutôt que de recevoir et servir plutôt que de déposséder.

En conséquence, Jacob divisa le cadeau de cheptel en plusieurs groupes, gardés par des serviteurs qui suivaient leurs troupeaux. En premier étaient les chèvres, puis les moutons, les chameaux, le bétail et finalement les ânes. Normalement les femelles étaient accompagnées par un petit nombre de mâles, qui servaient à faire augmenter le cheptel d’Esaü. C’était un cadeau qui rendrait Esaü prospère.

Comme Esaü s’approchait de Jacob, il devait passer par chacun des groupes de bétails. Ceux qui gardaient ces animaux avaient été instruits comment répondre aux questions d’Esaü en ce qui concernaient à qui les troupeaux appartenaient et où ils allaient. Tous devaient l’informer que les troupeaux appartenaient à Jacob, et étaient des cadeaux pour lui, Esaü, et qu’il trouverait Jacob un peu plus loin derrière eux. L’effet cumulatif était espéré apaiser la colère d’Esaü et lui permettrait à jacob de le rencontrer face à face (verset 21.) Encore une fois, Jacob et sa famille passèrent la nuit au camp.

Un Lutteur Céleste (32:23-33)

« Dans la nuit, il se leva, emmena ses deux femmes, leurs servantes et ses onze fils et passa le gué du Yabboq.

Après leur avoir fait traverser le torrent et avoir fait passer tout ce qui lui appartenait,

Jacob resta seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu'à l'aube.

Quand l'adversaire vit qu'il n'arrivait pas à vaincre Jacob, il lui porta un coup à l'articulation de la hanche qui se démit pendant qu'il luttait avec lui.

Puis il dit à Jacob:
---Laisse-moi partir, car le jour se lève.
Mais Jacob répondit:
---Je ne te laisserai pas aller avant que tu ne m'aies béni.

---Quel est ton nom? demanda l'homme.
---Jacob, répondit-il.

---Désormais, reprit l'autre, tu ne t'appelleras plus Jacob mais Israël (Il lutte avec Dieu), car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as vaincu.

Jacob l'interrogea:
---S'il te plaît, fais-moi connaître ton nom.
---Pourquoi me demandes-tu mon nom? lui répondit-il.
Et il le bénit là.

Jacob nomma ce lieu Péniel (La face de Dieu) car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face et j'ai eu la vie sauve.

Quand il eut passé le gué de Péniel, le soleil se leva. Jacob boitait de la hanche.

C'est pourquoi, jusqu'à ce jour, les Israélites ne mangent pas le muscle de la cuisse fixé à l'articulation de la hanche, car c'est là que Dieu avait frappé Jacob. » (Genèse 32:23-33)

Pour des raisons inconnues, Jacob se sentit obligé de lever le camp au milieu de la nuit. Il arrangea en premier pour que ses femmes et ses servants traversent la rivière Yabboq, avec leurs enfants. Puis le reste des biens fut aussi transporté de l’autre coté. Il semblerait que lorsque Jacob fit son dernier voyage à son camp avant de joindre sa famille de l’autre coté de la rivière Yabboq, il fut abordé par un « homme » qui l’empêchait de traverser la rivière et qui le menaçait d'interdire Jacob d’entrer dans le pays de Canaan.

Au fil des siècles des érudits bibliques ont observé qu’il y a beaucoup de choses dans cet épisode qui sont masquées par le mystère. Nous pouvons cependant faire quelques observations avec certitude. Premièrement, nous savons que cet « homme » (verset 25) était Dieu :

« Dans le sein de sa mère,
il supplanta son frère

et dans son âge mûr, il lutta avec Dieu.
Il lutta avec l'ange et il sortit vainqueur,
il pleura et le supplia.
Il rencontra Dieu à Béthel,
et là, Dieu nous parla. » (Osée 12:4-5)

Dieu pré incarné, Qui apparut dans la chair humaine. C’est certain vues les paroles de Jacob :

« … j'ai vu Dieu face à face et j'ai eu la vie sauve.» (32:31)

La lutte n’était pas ni un rêve ou ni un cauchemar. Jamais un homme ne s’est réveillé d’un tel « rêve » avec un boitillement ! Et c’était une lutte que Dieu lui-même initia :

« Jacob resta seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu'à l'aube. » (32:25)

Jacob était dans l’erreur de penser qu’Esaü était celui qui l’empechait d’entrer dans le pays de Canaan et de recevoir les bénédictions de Dieu. Ce n’était pas Esaü qui lutta avec Jacob, mais c’était Dieu LUI-MEME. Nous devons nous émerveiller au récit de Moïse nous disant que Dieu n’a pas vaincu Jacob, qui avait maintenant presque 100 ans. Comment est-il possible que Dieu n’ait pas vaincu Jacob ?

Il doit être noté que Moïse ne nous dit pas que Dieu était incapable de battre Jacob, seulement qu’IL ne l’a pas battu. A ce moment, Dieu rend Jacob infirme en disloquant sa hanche. Cela serait terriblement destructif pour un lutteur. Cela serait comme casser une jambe à un coureur à pied ou un bras à un joueur de tennis. Maintenant Jacob était incapable de monter une attaque. Il était impuissant. Tout ce qu’il pouvait faire maintenant était de s’accrocher défensivement au désespoir. Et c’est ce qu’il a fait.

Jacob, au moment d’être incapacité, semblait gagner. Dieu l’implora de le laisser partir, car l’aube se levait. Il semblerait que Dieu ne voulait pas être vu au grand jour. Dieu insinua à Jacob que maintenant il gagnait (contrairement à la réalité de sa hanche disloquée.) Jacob était testé en étant encouragé à faire une requête à Dieu Qu’IL n’était pas en position de refuser. Pour Jacob, le trompeur, c’était une situation tentante. Différemment de ses actions précédentes, Jacob demanda seulement une bénédiction (verset 27.) Finalement, Jacob a fini par réaliser que la seule chose importante dans la vie est d’être bénit pas Dieu. Dans les mots de Proverbes,

« C'est la bénédiction de l'Eternel qui enrichit,
et toute la peine qu'on se donne n'y ajoute rien. » (Proverbes 10:22)

Esaü ne pouvait ni fournir ni empêcher la bénédiction de Dieu. Ce n’était pas Esaü qui faisait obstacle à la bénédiction de Jacob dans le pays de Canaan. D’un coté, c’était Dieu Qui l’opposait. De l’autre, c’était Jacob lui-même, qui par ses ruses et traîtrises, roublardises et déceptions, essayait de produire des bénédictions spirituelles par des moyens charnels. La bénédiction de Dieu ne doit être obtenue que de Dieu, et cela ne peut être obtenu qu’en se cramponnant à LUI dans la dépendance désespérée, pas en essayant de LE manipuler. C’est le message qui est transmis par la lutte dans la nuit entre Jacob et Dieu. Une réalisation de ce fait amène un changement dramatique dans le caractère et la conduite de Jacob, et ainsi son nom fut changé pour refléter cette transformation.

Dieu lui a demandé son nom, et il dut répondre, « Jacob », qui veut dire « trompeur. » Ça a du être aussi inconfortable pour Jacob que ça a été pour Abraham, qui n’avait pas d’enfants, quand il devait dire son nom, voulant dire « père d’une multitude. » Jacob ne serait plus connu comme un trompeur, car maintenant il était un homme qui prospéra à cause de sa foi dans les intentions et le pouvoir de son Dieu, et ainsi le nom « Israël » lui fut donné.

Aucune expression n’est plus intriguante que celle du verset 29 :

« ---Désormais, reprit l'autre, tu ne t'appelleras plus Jacob mais Israël (Il lutte avec Dieu), car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as vaincu. »

Comment Dieu peut-IL dire quelque chose comme ça ? Est-ce que cela n’indique pas dans un sens, que Dieu a bénit Jacob à cause de sa supercherie et déception préalable ? Dieu ne complimente-t-IL pas Jacob pour les moyens qu’il a utilisé pour triompher des hommes au cours de sa vie ? La clef pour comprendre cette phrase est de reconnaître que ce n’est pas une déclaration historique mais un annoncement prophétique. Dieu ne se référait pas au passé de Jacob ici, mais parlait de ses confrontations à venir, particulièrement celle qu’il allait avoir avec Esaü très prochainement.

Jacob a remporté le match de lutte avec Dieu, bien que dans beaucoup de sens, il n’ait pas triomphé, car il fut immobilisé par la dislocation de sa hanche. Sa seule action fut de s’accrocher avec ténacité à Dieu et, par les mots d’Osée, « … il pleura et le supplia » (12:5.) Dans ce sens, et seulement celui-là, Dieu fut vaincu par Jacob. Dans ce même sens, nous, qui sommes Ses enfants et les héritiers de Ses bénédictions, pouvons triompher avec Dieu.

Ayant triomphé avec Dieu, Jacob était assuré de la victoire, peu importe les oppositions que les hommes pouvaient offrir. Cela certainement, et spécialement, incluait Esaü. Par les paroles de l’apôtre Paul: « Si Dieu est pour nous, qui se lèvera contre nous ? » (Romains 8:31.)

Dominer par la prière avec Dieu nous assure dominer avec les hommes. Si Dieu est de notre coté, nous ne pouvons pas perdre. C’est ce que le verset 29 avait l’intention de transmettre à Jacob. En apprenant comment dominer avec Dieu, Jacob apprit comment dominer avec les hommes.

Conclusion

La leçon que Jacob apprit ici est une leçon vitale pour chaque Chrétien. C’est une vérité qui transforme, car elle explique la raison pour laquelle les bénédictions de Dieu ne peuvent être obtenues que par des moyens pieux. Elle révéla à Jacob la raison pour laquelle toutes ses « victoires » précédentes étaient en fait des désastres, résultants en désaccord, haine et hostilité.

Le chapitre 32 de Genèse instruit vigoureusement Jacob que la vie chrétienne est une guerre spirituelle. C’est pourquoi nous voyons tant d’emphase sur les anges. Les anges le rencontre quand il entre dans le pays. Un être céleste s’oppose à lui quand il essaye de traverser la rivière Yabboq. Les bénédictions que Dieu a promises à Jacob étaient des bénédictions spirituelles, et les bénédictions spirituelles ne peuvent pas être obtenues par des moyens charnels. Si la vie de Jacob dans le pays de Canaan allait recevoir les bénédictions de Dieu, Jacob devait apprendre à mener une guerre spirituelle. Il doit réaliser que son plus grand obstacle n’est pas son frère, mais son Dieu. Une fois que Dieu est avec nous, la victoire est certaine. Puisque notre Dieu est un Dieu souverain, personne ne peut résister Sa volonté – pas Esaü, pas Pharaon, pas l’Assyrie, Babylone ou Rome.

Toute la vie de Jacob jusqu'au chapitre 32 fut caractérisée par un effort charnel constant pour être sûr qu’il recevrait les bénédictions divines. Maintenant Jacob apprit la folie et la futilité de tels efforts. L’entrée dans une vie bénie ne sera atteinte que sur la même fondation sur laquelle Jacob a obtenu la bénédiction de Dieu, en s’accrochant à Dieu pour remplir Ses promesses et en comptant sur LUI pour nous pourvoir et nous protéger quand nous faisons face à l’opposition.

Cela ne veut pas dire que l’homme doit être inactif et passif. Jacob ne fut pas du tout passif dans sa lutte avec Dieu. Mais notre activité devrait être correctement dirigée et motivée. Nous devons d’abord être assurés que nous recherchons ce que Dieu a promis. Nous devons commencer à travailler avec Dieu pour Ses bénédictions. Seulement alors, devrions-nous nous engager dans des activités autres que celle-là, et elles devraient être consistantes avec une vraie foi en Dieu. Tout comme nos buts doivent être pieux, nos moyens pour les atteindre doivent être aussi.

Quelle leçon ce chapitre fournit aux Israélites! Ici est l’origine de leur nom comme nation. Est-ce que les bénédictions, comme la nation, viendront par des moyens différents de ceux que Jacob apprit de sa lutte avec Dieu ? Je ne pense pas. C’est ce que Moïse chercha à transmettre aux Israélites quand ils (comme Jacob) cherchèrent à entrer dans le pays de Canaan et à garantir les bénédictions de Dieu. A la fin, ce n’étaient pas les Cananéens, ni les Hittites, ni les Phéréziens qui empêcheraient la nation Israël de recevoir les bénédictions de Dieu ; C’était Dieu LUI-MEME Qui les opposerait s’ils échouaient à espérer et à LUI faire confiance. Et ce serait Dieu Qui vaincrait les Cananéens pour eux s’ils mettaient leur confiance en LUI.

« ---Je vais envoyer un ange devant vous pour vous protéger en chemin et vous conduire au lieu que j'ai préparé pour vous.

Respectez-le et obéissez-lui. Ne lui résistez pas, il ne tolérerait pas votre rébellion, car il est mon représentant.

Mais si vous lui obéissez pleinement et si vous faites tout ce que je vous ai ordonné, je serai l'ennemi de vos ennemis et l'adversaire de vos adversaires.

Car mon ange marchera devant vous et vous fera entrer dans le pays des Amoréens, des Hittites, des Phéréziens, des Cananéens, des Héviens et des Yebousiens, et je les exterminerai.

Vous n'adorerez pas leurs dieux et vous ne leur rendrez pas de culte, vous n'adopterez pas leurs pratiques religieuses. Au contraire, vous renverserez leurs statues et vous mettrez en pièces leurs stèles sacrées.

Vous rendrez votre culte à l'Eternel votre Dieu. Alors je vous bénirai en vous donnant une nourriture excellente et de l'eau en abondance, et je vous préserverai des maladies.

Il n'y aura pas dans votre pays de femme qui avorte ou qui soit stérile. Je vous ferai parvenir à un âge avancé.

Je sèmerai la panique devant vous, je mettrai en déroute tous les peuples chez lesquels vous entrerez, et je ferai s'enfuir tous vos ennemis devant vous.

J'enverrai devant vous les frelons pour chasser les Héviens, les Cananéens et les Hittites devant vous. » (Exode 23:20-28)

La leçon pour nous est la même. Notre guerre est une guerre spirituelle, et elle ne peut pas être gagnée par des moyens charnels :

« Car nous n'avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang, mais contre les Puissances, contre les Autorités, contre les Pouvoirs de ce monde des ténèbres, et contre les esprits du mal dans le monde céleste.

C'est pourquoi, endossez l'armure que Dieu donne afin de pouvoir résister au mauvais jour et tenir jusqu'au bout après avoir fait tout ce qui était possible.

Tenez donc ferme: ayez autour de la taille la vérité pour ceinture, et revêtez-vous de la droiture en guise de cuirasse.

Ayez pour chaussures à vos pieds la disponibilité à servir la Bonne Nouvelle de la paix.

En toute circonstance, saisissez-vous de la foi comme d'un bouclier avec lequel vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du diable.

Prenez le salut pour casque et l'épée de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu.

En toutes circonstances, faites toutes sortes de prières et de requêtes sous la conduite de l'Esprit. Faites-le avec vigilance et constance, et intercédez pour tous ceux qui appartiennent à Dieu,

en particulier pour moi. Demandez à Dieu de me donner, quand je parle, les mots que je dois dire pour annoncer avec assurance le secret que révèle la Bonne Nouvelle.

C'est de cette Bonne Nouvelle que je suis l'ambassadeur, un ambassadeur enchaîné. Priez donc pour que je l'annonce avec assurance comme je dois en parler. » (Ephésiens 6:12-20)

Ce n’est pas par accident que le mot « lutte » (en grecque, pala) soit pratiquement le même que les traducteurs du Septante (la version grecque du Vieux Testament hébreu) ont utilisé pour la « lutte » de Jacob (grecque, epalaein) dans le chapitre 12 de Genèse. Parce que la victoire spirituelle ne peut être obtenue que par des moyens spirituels, Paul souligne les armes spirituelles que tous les Chrétiens doivent utiliser.

Il y a une illustration importante de l’usage d’armes spirituelles dans le Livre de 2 Corinthiens :

« Moi, Paul, je suis, paraît-il, «timide» quand je suis présent parmi vous et «hardi» quand je suis absent, loin de vous. Mais c'est au nom de la douceur et de la bonté du Christ que je vous adresse cet appel:

je vous en prie, ne m'obligez pas, lorsque je serai chez vous, à me montrer «hardi». Car je compte faire preuve de mon assurance et agir avec «audace» envers certains qui jugent notre conduite «trop humaine».

Sans doute, nous sommes des hommes et nous vivons comme tels, mais nous ne menons pas notre combat d'une manière purement humaine.

Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas simplement humaines; elles tiennent leur puissance de Dieu qui les rend capables de renverser des forteresses. Oui, nous renversons les faux raisonnements » (2 Corinthiens 10:1-4)

L’autorité de Paul était défiée par quelques personnes à Corinthe. Il est temps pour la plupart d’entre nous d’avoir notre égo emmêlé dans un concours de suprématie ! Quelle opportunité pour nous d’exercer notre pouvoir et notre influence pour défendre notre autorité ! Il est temps d’utiliser toutes les sortes de tactiques politiques et brutales ! Mais qu’a fait Paul ? Il utilisa l’humilité et la douceur du Christ (verset 1.) Il refusa d’utiliser la brutalité et l’autorité charnelle. C’était un conflit spirituel et des méthodes spirituelles devaient être employées.

« ni par votre bravoure ni par la force,
mais c'est par mon Esprit,
le Seigneur des armées célestes le déclare. » (Zacharie 4:6)

La grande tragédie dans les entourages chrétiens d’aujourd’hui est que beaucoup de ce qu’on fait est par des moyens charnels. Nous employons ces moyens car c’est ce que nous, par vieille nature préalable, nous avons tendance à faire. Et aussi parce que ça semble marcher ; et surement, parce que nous pensons, que la fin justifie les moyens. Et donc, quand nous sommes en désaccord avec quelqu’un, nous essayons de mettre tous les atouts de notre coté. Nous ne prions pas, nous ne laissons pas Dieu changer les cœurs des hommes (Philippiens 3:15) ; Nous essayons de manipuler politiquement l’opposition. Les bénédictions de Dieu sont spirituelles, et elles ne peuvent pas être, ne seront pas, obtenues par des moyens charnels.

Puisque Dieu est souverain, tous ce que les hommes doivent faire est dominer avec LUI. S’IL est avec nous, la victoire nous est assurée. Aucune opposition humaine ou démoniaque ne peut contrecarrer les buts d’un Dieu souverain (Romains 8:31-39), et puisque Dieu a l’intention de bénir l’humanité quand elle dominera avec LUI, nous devons nous dévouer à cette tâche. Mais comment allons-nous dominer avec Dieu ? Notre texte suggère plusieurs ingrédients. Premièrement, nous devrons arriver à l’endroit où nous reconnaitrons notre manque d’adaptation et notre impuissance. Nous devrons arriver au bout de nous-mêmes et reconnaître la futilité de nos efforts charnels. Jacob, je pense, est arrivé à cette réalisation dans le chapitre 32 de Genèse. Il ne pouvait pas résister Esaü, ni ne pouvait-il battre l’ « homme » qui l’opposa. Il était impuissant à cause de sa hanche disloquée. Deuxièmement, nous devrons avoir confiance en ce que Dieu a promis de faire. Jacob n’a pas dominé Dieu par des moyens nouveaux et inexplorés. Il a dominé avec Dieu sur un sujet dont Dieu a parlé plusieurs fois – les bénédictions qu’IL verserait sur Jacob car il était le bénéficiaire des bénédictions de l’alliance avec Abraham. La parole de Dieu était la seule revendication que Jacob avait sur Dieu. Finalement, Jacob s’accrocha avec ténacité à Dieu pour accomplir ce qu’IL avait promis de faire, même quand il semblait humainement impossible.

Et c’est comme ça que les hommes ont toujours dominé avec Dieu – en reconnaissant leur propre défaut d’adéquation, en croyant en la parole révélée de Dieu et en SES promesses, et en s’accrochant à Dieu seul pour faire ce qu’IL a promis (1 Jean 5:14-15.)

Le premier pas, mes amis, est de croire Dieu pour la bénédiction du salût. Nous ne sommes pas dignes de ce don, et pourtant Dieu l’a offert à tous les hommes (Romains 10:13.) Nous ne méritons seulement que la furie éternelle de Dieu (Romains 6:23.) Dieu a promis de sauver les hommes, basé sur la foi en le travail de Jésus Christ, qui mourut pour nos péchés et dont la vertu sauvera tous ceux qui croient en LUI (Jean 1:12 ; Actes 4:12, 16:31 ; 2 Corinthiens 5:21.) Avez-vous fait ce premier pas ? En vous accrochant à Dieu et en LUI faisant confiance qu’IL fera ce qu’IL a promis, vous pouvez recevoir la bénédiction de la vie éternelle. Et toutes les bénédictions qui suivront viendront de la même façon : En ne comptant pas sur vous-même, et en ayant foi que Dieu accomplira ce qu’IL a promis.

« Aussi, puisque vous avez reçu le Christ, Jésus le Seigneur, comportez-vous comme des gens unis à lui: » (Colossiens 2:6)


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35. Un Pas en Avant et Trois en Arrière (Genèse 33:1-34:31)

Introduction

Quand notre église commença à se réunir, un homme à une de nos réunions se leva avec plein de très bonnes choses à dire nous concernant. Il exprima son avis sincère que notre église était la plus basée sur le Nouveau Testament qu’il avait trouvée. En tout, c’était le genre de chose que la plupart d’entre nous aimait entendre. Après qu’il eut fini, j’ai ressenti le besoin d’ajouter un petit commentaire à ce qu’il venait de dire. Je me suis levé et j’ai dit que j’avais deux réponses à ses compliments. Premièrement, j’espérais que ce que cet homme avait dit était vrai et que nous nous approchions de ce que l’église du Nouveau Testament était et que nous continuerions de l’être. Deuxièmement, j’espérais que si c’était vrai, aucun d’entre nous ne le croirait jamais.

Vous voyez, rien ne peut être plus dévastateur que de faire des progrès dans un domaine particulier et puis être avalé par un sens d’orgueil et de complaisance. Nous aurions tendance à nous reposer sur nos lauriers et arrêterions de chercher à grandir et à devenir plus mâture.

Le même principe s’applique au sujet de la sécurité. Pendant que nous sommes à jamais assurés du salût que Jésus Christ nous a fournit et que nous avons accepté (Jean 10:27-29), il y a un genre de complaisance qui peut être destructive et contreproductive pour nos vies spirituelles. Nous pouvons mal conclure que puisque nous avons la sécurité éternelle, nous n’avons pas besoin de continuer, de rechercher à aller plus loin, qu’il n’y a pas d’urgence, pas de danger immédiat dans notre vie chrétienne. Le moment nous nous sentons en sécurité, nous sommes en plus grand danger. Le moment nous devenons distants de l’intensité de la guerre spirituelle dans laquelle nous sommes engagés et de l’ennemi qui cherche à nous détruire, nous commençons à tomber entre les mains de l’ennemi.

C’est précisément ce que Jacob fait dans ces deux chapitres de Genèse. Dans la première partie du chapitre 33, Jacob fait craintivement face à son frère, anticipant le pire. Mais, une fois que le danger passe, Jacob oublie le commandement divin et son serment de retourner à Béthel. Un faux sentiment de sécurité a rendu Jacob frivole dans ses actions et l’a amené à un point très dangereux. Ce danger était à la fois physique et spirituel. Exceptés pour les actions discutables de ses fils et la providence de Dieu, Jacob aurait pu être virtuellement détruit.

Ce passage est particulièrement important pour les Chrétiens du 20ème siècle qui vivent aux Etats-Unis, car nous avons été endormis dans un faux sens de sécurité par notre train de vie aisé et confortable. Nous avons la Sécurité Sociale et l’Aide Médicale, la couverture pour l’accident du travail… Nous avons des assurances pour nos maisons, notre santé, notre habilité de gagner notre vie, et contre toutes sortes de pertes. Nous ne nous réveillons jamais le matin nous demandant si l’on aura à manger ou où nous dormirons ce soir. Les chrétiens peuvent se sentir encore plus confortables, car beaucoup croient que quand les choses deviendront vraiment mauvaises (les grandes épreuves), ils ne seront de toute façon pas là pour y faire face à cause du ravissement.1 Au milieu de ce genre de sécurité artificielle, nous commençons à vivre insouciamment et nous nous trouvons en danger de subir quelques défaites spirituelles très sérieuses. Cherchons à apprendre, par les leçons de la vie de Jacob, comment nous pouvons éviter le sens de complaisance et le trop de confiance en soi, qui peut être très hasardeux pour notre santé spirituelle.

Un Pas en Avant (33:1-16)

« Jacob scruta l'horizon et aperçut Esaü qui arrivait avec quatre cents hommes. Alors, il répartit ses enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes.

Il plaça en tête les servantes et leurs enfants, puis Léa et les siens derrière eux et finalement Rachel et Joseph.

Lui-même passa devant eux. Il se prosterna sept fois jusqu'à terre avant d'arriver devant son frère.

Esaü courut à sa rencontre, le prit dans ses bras, se jeta à son cou et l'embrassa. Tous deux se mirent à pleurer.

Puis Esaü leva les yeux et vit les femmes et les enfants.
---Qui sont ceux qui sont là avec toi? demanda-t-il.
Jacob répondit:
---Ce sont là les enfants que Dieu, dans sa grâce, a donnés à ton serviteur.

Les servantes s'approchèrent avec leurs enfants et se prosternèrent. » (Genèse 33:1-6)

Comme nous fermons le chapitre 32, la lutte entre Jacob et Dieu vient juste de se terminer, et Jacob traversait Péniel comme le soleil se levait (verset 31). A ce moment là, il semblerait, Jacob leva ses yeux et vit Esaü et ses 400 hommes apparaître à l’horizon. Jacob sépara ses femmes et ses enfants en groupes, commençant avec les serviteurs et finissant avec Rachel et Joseph. Jacob alla à la tête des groupes pour que si du mal arrivait, ça lui arriverait à lui en premier. C’était lui qu’Esaü haïssait ; Finalement, c’était une confrontation entre ces deux frères. Quand Jacob arriva devant son frère, il se prosterna plusieurs fois jusqu’au sol, un gage de sa nouvelle humilité.

C’était maintenant un moment très dramatique. Esaü galopa jusqu’à Jacob, sauta de son cheval et courut vers son frère. Jacob a dû regarder cette approche avec beaucoup d’inquiétude, son regard fixé sur les armes qu’Esaü portrait. Ce ne fut pas avant la tendre étreinte, soulignée par les larmes de vraie joie, que Jacob réalisa, à son grand soulagement, qu’Esaü était venu en tant qu’ami absolvant et frère plutôt qu’en ennemi.

Le bavardage normal commença avec des questions sur les femmes et les enfants. Puis la conversation tourna sur les troupeaux qu’Esaü avait rencontrés lors de son approche. Jacob lui expliqua à nouveau qu’ils étaient des cadeaux, une expression d’amour. Esaü essaya poliment de les refuser comme n’étant pas nécessaires, mais Jacob persista et gagna.

Le dixième verset est la clef de la réunion paisible de ces frères:

« ---Non, dit Jacob, je t'en prie, si j'ai obtenu ta faveur, accepte mon présent, car je t'ai vu en face comme on regarde la face de Dieu, et tu m'as accueilli favorablement. »

Dans le chapitre précédent, Jacob avait apprit que de dominer avec Dieu était aussi dominer avec les hommes. Maintenant qu’Esaü l’avait accueilli à bras ouverts, Jacob vit que voir le visage de son frère était comme voir le visage de Dieu. L’un était le résultat de l’autre. Dieu, pas Esaü, était l’obstacle de l’entrée de Jacob dans le pays de Canaan. Maintenant qu’il avait gagné avec Dieu par des moyens de pétitions et en s’accrochant à LUI par la foi, Esaü n’était plus un ennemi, mais un ami.

Esaü est une image magnifique de grâce et de pardon. Ses mots de salutation à Jacob sont remarquablement similaires à ceux du père au fils prodige à son retour (comparez Genèse 33:4 à Luc 15:20).2 Ayant accepté la générosite de Jacob par les cadeaux du cheptel, Esaü offre d’accompagner son frère pendant qu’il voyage vers Canaan et, je suppose, jusqu’à la maison de son père (31:30). Jacob exprime sa gratitude mais explique qu’il ne pourrait pas voyager à la même allure que son frère et ceux avec lui. Le jeune bétail et les enfants ne pourraient que ralentir Esaü et les presser ne résulterait que par des pertes inutiles.

Le raisonnement de Jacob était sensé, mais Esaü semblait sentir qu’il était nécessaire pour Jacob, sa famille et ses troupeaux d’avoir une escorte. En conséquence, il urgea Jacob de lui permettre de lui laisser quelques-uns de ses hommes pour l’accompagner jusqu’au pays de Canaan. Jacob indiqua qu’il n’y avait vraiment aucune raison de prendre de telles précautions et que tout ce qu’il désirait de son frère était son amitié. Alors Esaü s’en alla, assumant qu’il verrait Jacob bientôt ; Mais, comme nous le savons, cela n’arrivera pas. Il semblerait que des années allaient passer avant que ces hommes ne se rencontreraient à nouveau. Bien qu’on ne veuille pas le croire et il se peut qu’il y ait quelques explications plausibles pour ses mots3, on ne peut s’empêcher de ressentir un malaise que Jacob a recourt à sa vieille habitude de déception. Bien qu’il ait dit qu’il allait rencontrer Esaü à Séir (verset 14), il se peut qu’il n’ait pas eu l’intention d’y aller. Bien sur, c’est arrivé comme ça, mais cependant sans aucunes bonnes raisons. Les résultats désastreux du détour de Jacob indiqueraient qu’il eut tort d’aller à Soukkoth et plus tard à Sichem.

Un Pas en Arrière (33:17)

« tandis que Jacob partit pour Soukkoth (les Cabanes). Il s'y construisit une maison; mais il bâtit aussi des cabanes pour son bétail, c'est pourquoi on nomma ce lieu Soukkoth. » (Genèse 33:17)

C’est Derek Kidner qui résume bien la signification du voyage de Jacob à Soukkoth : « Soukkoth était un pas en arrière, spirituellement autant que géographiquement… »4 Dieu est apparu à Jacob en premier à Béthel, et c’était là que Jacob jura qu’un jour il reviendrait, construirait un autel et donnerait la dîme à Dieu (28:20-22). Quand Dieu ordonna à Jacob de retourner à Canaan, IL S’identifia LUI-MEME comme étant le « Dieu de Béthel » (31:13). Jacob fut ordonné de retourner « au pays de tes pères, auprès de ta parenté » (31:3). Soukkoth était dans la direction opposée de Séir où Jacob avait dit à Esaü qu’il allait.5

Bien que le texte ne nous dise pas les raisons pour la décision de Jacob, plusieurs pourraient être suggérées. Premièrement, il se peut que Jacob n’ait pas été très impatient de voir son père, qu’il avait trompé et à qui il devrait demander pardon. Jacob n’était peut-être pas très excité de passer quelque temps proche d’Esaü, qui était évidemment très capable de défendre ses intérêts. De plus, Jacob avait fait un vœu de payer la dîme à Dieu à Béthel (28:22). Peut-être n’était-il plus désireux de faire cela maintenant que Dieu l’avait grandement fait prospérer. Finalement, et peut-être plus vraisemblablement, le pâturage était bien plus vert dans la Vallée du Jourdain ou Soukkoth était localisé, pendant que Béthel était dans les montagnes.6 Les troupeaux réussiraient normalement mieux dans le pâturage riche de la Vallée du Jourdain que dans les montagnes.

Plus dérangeant que la direction des voyages de Jacob était la longueur de son séjour à Soukkoth. Nous savons que Dina n’avait pas plus de 6 ou 7 ans quand Jacob quitta Paddân-Aram, car elle fut née plus tard de Léa (30:21). Mais quand Jacob est à Sichem, elle est en âge de mariage, qui aurait été au moins 12 ou 13 ans. Donc plusieurs années avaient passé depuis la rencontre entre Jacob et d’Esaü et les évènements du chapitre 34.7 Quelques-unes de ces années ont dû être passées à Soukkoth. C’est encore plus confirmé par le fait que Jacob construisit là une maison plutôt que de vivre dans une tente (verset 17). Il n’était plus un voyageur ici, mais un colon. Il y a beaucoup d’indications que Jacob avait l’intention de s’installer là pour de bon.

Un Deuxième Pas en Arrière (33:18-20)

« A son retour de Paddân-Aram, Jacob arriva sans encombre à la ville de Sichem, dans le pays de Canaan, et il établit son camp devant la ville.

Il acheta pour cent pièces d'argent aux descendants de Hamor, fondateur de Sichem, la parcelle de terrain où il avait dressé ses tentes.

Il y érigea un autel qu'il appela El-Elohé-Israël (Dieu est le Dieu d'Israël). » (Genèse 33:18-20)

On ne nous donne pas de raisons pour le départ de Jacob de Soukkoth vers Sichem. Cela serait probablement une lecture intéressante, mais Moïse ne cherche pas vraiment à satisfaire notre curiosité. Tout ce que nous savons est que Jacob arrive « sans encombre » à Sichem (verset 18).

Le fait qu’il ait campé près de la ville nous rappelle le campement de Loth et son attachement à la ville de Sodome, avant qu’il ne devienne un citoyen. Encore une fois, Jacob n’apparaît pas être un homme ne faisant que passer, car il acheta un morceau de terrain d’un homme dont il aurait bien voulu un jour oublier le nom.

D’apparence extérieure, Jacob était un homme religieux, tout comme son ancêtre Abraham. Il construisit un autel, qu’il appela El-Elohé-Israël. Initialement, cela semblait très similaire à ce qu’Abraham fit dans le passé, mais cette pensée s’arrête sec, là. Quand Abraham construisit les autels, il le fit « à l'Eternel » (12:8), et tous les deux, Abraham et Isaac « le pria » (12:8 ; 13:4 ; 26:25). Avec Isaac, l’autel fut la première chose qu’il battit (26 :25), alors qu’avec Jacob, ce fut la dernière (33:20). Tout cela, en plus d’autres développements plus tard, suggère fortement que bien qu’il y ait eu une formalité religieuse, il n’y avait pas de réalité spirituelle. Jacob avait promit de construire un autel à Béthel (28:22), ce qu’il fit plus tard (35:13-14), mais il ne semble pas avoir ici un grand exercice spirituel, seulement un rituel. Il est extrêmement difficile de vénérer Dieu dans un endroit où nous ne sommes pas supposés être.

Un Troisième Pas en Arrière (34:1-31)

« Dina, la fille que Léa avait donnée à Jacob, sortit pour aller voir les filles du pays.

Sichem, fils de Hamor le Hévien qui gouvernait la région, la remarqua: il l'enleva et coucha avec elle en lui faisant violence.

Il s'attacha à Dina, la fille de Jacob, en tomba amoureux et chercha par ses paroles à conquérir le cœur de la jeune fille.

Il dit à son père Hamor:
---Obtiens-moi cette jeune fille pour femme.

Or Jacob avait appris que sa fille Dina avait été déshonorée. Mais comme ses fils étaient aux champs avec son bétail, il n'avait rien dit jusqu'à leur retour.

Hamor, le père de Sichem, se rendit chez Jacob pour lui parler.

Entre-temps, les fils de Jacob étaient revenus des champs et apprirent ce qui s'était passé. Ces hommes en furent outrés et ils se mirent dans une grande colère parce que Sichem s'était rendu coupable d'une action qui est infâme contre Israël en couchant avec la fille de Jacob, ce qui est une chose inadmissible.

Hamor leur parla ainsi:
---Sichem, mon fils, s'est épris de votre fille; s'il vous plaît, donnez-la lui pour femme

et alliez-vous par mariage avec nous. Vous nous donnerez vos filles et vous prendrez les nôtres.

Vous vous établirez chez nous; le pays sera à votre disposition; demeurez-y, vous y ferez vos affaires et vous y acquerrez des propriétés.

Sichem, de son côté, s'adressa au père et aux frères de la jeune fille:
---Faites-moi cette faveur! Je vous donnerai ce que vous me demanderez.

Exigez de moi une forte dot et des présents. Je vous donnerai ce que vous me demanderez; accordez-moi seulement la jeune fille pour épouse. » (Genèse 34:1-12)

Jacob, qui avait toujours été un « campagnard/éleveur » a dû être ignorant des dangers de la ville. Aussi près qu’il vivait de Sichem, il était facile pour Dina d’aller visiter « les filles du pays » (verset 1). Plus que probablement, cela arrivait souvent, et il se peut que la relation de Dina avec Sichem ne soit pas aussi soudaine qu’il semblerait.8 Il est très possible que Sichem ait vu Dina et tomba amoureux d’elle quand Jacob acheta le terrain d’Hamor, son père. Comme il était le plus influent dans la famille de son père, il aurait pu avoir un rôle dans la vente (versets 2, 19).

En une occasion particulière, Sichem fut capable de la saisir pendant qu’elle était seule et de forcer son affection sur elle. Bien que son viol de Dina soit abominable, il l’aimait d’un amour très fort et désirait la marier. Il demanda vivement à son père d’arranger le mariage dès que possible, sans importance du prix. Il se pourrait que Dina soit restée dans la maison de Sichem pendant que les négociations avaient lieu (verset 26).

L’offre d’Hamor était une offre qui aurait pu être attendue d’un Cananéen qui était un homme d’importance dans la communauté. Il chercha à apaiser la colère des frères de Dina en accentuant le grand amour de Sichem pour elle (versets 7-8). En plus, une telle union ouvrait le chemin pour beaucoup d’autres bénéfices. Ils pourraient être libres de marier les Cananéens (verset 9) et aussi de faire du commerce plus librement (verset 10). En plus de tout ça, tout ce qu’ils voulaient pour la dot serait payé. Probablement qu’Hamor sentait qu’un prix fort pour Dina ferait beaucoup pour apaiser la colère de ces frères.

Les fils de Jacob ne furent pas content avec une telle offre, mais ils virent qu’elle fournirait un moyen pour obtenir leur revanche :

« Parce qu'on avait déshonoré leur sœur Dina, les fils de Jacob usèrent de ruse en répondant à Sichem et à Hamor, son père,

en ces termes:
---Il ne nous est pas possible de donner notre sœur à un homme incirconcis; ce serait un déshonneur pour nous.

Nous ne vous donnerons notre consentement qu'à la condition que, comme nous, vous fassiez circoncire tous ceux qui sont du sexe masculin parmi vous.

Alors nous vous donnerons nos filles en mariage et nous épouserons les vôtres, nous nous établirons chez vous et nous formerons un seul peuple.

Par contre, si vous n'acceptez pas de vous faire circoncire, nous reprendrons notre fille et nous nous en irons. » (Genèse 34:13-17)

Je trouve intéressant que ces paroles étaient dirigés pour les « fils de Jacob » plutôt qu’ « aux frères de Dina ». La raison doit être qu’en étant fourbes, ils prouvaient qu’ils étaient bien les fils de leur père. Nous ne sommes pas complètement surpris par le fait que ce sont eux, et non pas Jacob, qui répondit à l’offre d’Hamor. Une situation similaire apparue durant l’acquisition de Rébecca pour Isaac (24:50,55, 57-60).

La seule concession que les fils de Jacob exigèrent est faite d’une telle manière qu’elle ne pouvait être refusée qu’avec grande difficulté. C’est parce que la circoncision est peinte comme une partie vitale de leurs rituels religieux.9 La circoncision, ces fils soutenaient, unirait les Cananéens aux Israélites en rendant acceptable les mariages entre eux. Si cette tradition n’était pas suivie, alors les mariages entre leurs deux communautés ne seraient pas permissifs.

Les mensonges des fils de Jacob ne sont nullement défendables. Ils avaient l’intention de manipuler les Cananéens dans un arrangement dans lequel ils seraient physiquement immobilisés, spécialement le troisième jour après leurs circoncisions. Cela faciliterait beaucoup le massacre d’Hamor, de Sichem, et de tous les habitants de cette ville. Aucune défense de ce plan ne peut être présentée avec succès.

Le silence de Jacob est encore plus maléfique que les intrigues de ses fils. Ses fils avaient proposé le mariage avec les Cananéens seulement comme moyen de les amener à être circoncis pour qu’ils puissent les assassiner plus facilement. Jacob accepta l’agrément avec les gens de Sichem silencieusement et passivement, comptant bien le remplir. Jacob avait prévu de permettre à ses descendants de s’unir par mariages aux Cananéens, mais ses fils n’avaient pas de telles intentions. Jacob, comparé à ses fils, est plus coupable qu’eux !

La volonté de Jacob de marier les Cananéens n’est pas seulement contraire à la volonté et aux promesses de Dieu dans l’alliance avec Abraham, mais est aussi une directe transgression des instructions que son père lui avait données :

« Alors Isaac appela Jacob, il le bénit et lui donna cet ordre:
---Tu n'épouseras pas une Cananéenne.

Mets-toi en route, va à Paddân-Aram chez Betouel, ton grand-père maternel, et prends une femme de là-bas parmi les filles de ton oncle Laban.

Le Dieu tout-puissant te bénira, il te donnera des enfants, il rendra tes descendants nombreux et tu deviendras l'ancêtre d'un grand nombre de peuples.

Il te transmettra la bénédiction d'Abraham à toi et à ta descendance, afin que tu hérites le pays dans lequel tu habites en immigrant et que Dieu a donné à Abraham. » (Genèse 28:1-4)

De bonne foi, Hamor et Sichem sont retournés chez leurs concitoyens et les convainquirent d’accepter la proposition des fils de Jacob :

« Hamor et son fils Sichem acceptèrent cette proposition,

et le jeune homme fit sans délai ce qu'on lui demandait, tant il était épris de la fille de Jacob. Or, il était le plus influent dans la famille de son père.

Il se rendit donc avec lui à la porte[a] de leur ville et ils parlèrent ainsi à leurs concitoyens:

---Ces gens-là sont bien disposés envers nous; qu'ils s'établissent dans le pays et qu'ils y fassent des affaires; voici le pays est assez vaste pour eux dans toute son étendue. Nous épouserons leurs filles et nous leur donnerons les nôtres.

Seulement, ces hommes ne consentiront à habiter avec nous pour que nous formions ensemble un seul peuple que si tous les hommes parmi nous sont circoncis comme chez eux.

Ainsi, leurs troupeaux et leurs biens et toutes leurs bêtes de somme nous appartiendront. Consentons donc à ce qu'ils demandent et ils s'établiront chez nous.

Alors tous ceux qui se trouvaient à la porte de la ville se laissèrent convaincre par Hamor et son fils Sichem, et tous les hommes et les garçons qui se trouvaient dans la ville furent circoncis.» (Genèse 34:18-24)

En surface, c’était une offre raisonnable que les fils de Jacob avaient faite, et Sichem était impatient que le mariage soit performé. La raison pour laquelle Hamor et Sichem se soumettaient à la proposition était évidente, mais les autres hommes de la ville furent convaincus par les cotés financiers. Hamor devait être le président de la Chambre de Commerce. Comment ses concitoyens pouvaient-ils refuser cet inconvénient minime et temporaire quand éventuellement ils profiteraient substantiellement de l’arrangement (verset 23) ?

« Le troisième jour, alors qu'ils étaient souffrants, deux des fils de Jacob, Siméon et Lévi, les frères de Dina, prirent chacun son épée, et tombèrent sur la ville qui se croyait en sécurité. Ils tuèrent tous les hommes et les garçons.

Ils tuèrent aussi Hamor et son fils Sichem, reprirent Dina de la maison de Sichem et partirent.

Les autres fils de Jacob vinrent achever les blessés et pillèrent la ville, parce qu'on avait déshonoré leur sœur.

Ils prirent le gros et le petit bétail ainsi que les ânes et tout ce qui était dans la ville et dans les champs.

Ils s'emparèrent de tous leurs biens, de leurs enfants et de leurs femmes et raflèrent tout ce qui était dans les maisons. » (Genèse 34:25-29)

Les gens de Sichem ne réalisèrent pas les intentions des frères de Dina, dont la furie ne pouvait être apaisée par rien de moins qu’une vengeance sanguinaire. Affaiblis par leur circoncision, les hommes de la ville étaient virtuellement sans défense quand il furent attaqués par Siméon et Lévi. Ce ne fut rien de moins qu’un massacre. Ils tuèrent tous les hommes, et le reste de leurs frères ne furent pas long à les joindre et à partager le butin.10 Toutes leurs richesses, ainsi que les femmes et les enfants, furent emmenées.

Le silence de Jacob est brisé par le bain sanguinaire de ses fils :

« Jacob dit à Siméon et à Lévi:
---Vous me causez des ennuis car vous m'avez rendu odieux aux Cananéens et aux Phéréziens qui habitent le pays. Je ne dispose que d'un petit nombre d'hommes; s'ils se liguent contre moi, ils me battront et extermineront toute ma famille avec moi.

Ils lui répliquèrent:
---Pouvions-nous laisser traiter notre sœur comme une prostituée? » (Genèse 34:30-31)

Une réprimande était certainement méritée, mais les paroles de Jacob manquaient de force parce que ses raisons étaient égoïstes et non pas basées sur un principe, mais seulement sur l’intérêt de sauver sa propre peau. Ils lui avaient causé des ennuis. Ils le faisaient paraître monstrueux aux yeux des gens de Sichem. Ils mettaient sa vie en danger. Il pourrait peut-être être attaqué et détruit. Jacob semblait s’inquiéter plus pour sa sécurité.

Le manque de profondeur de sa réprimande sévère fut exposé par la réponse de ses fils : « Pouvions-nous laisser traiter notre sœur comme une prostituée? » Le sujet de la moralité n’avait jamais été soulevé par Jacob. Bien sur, la déception et la destruction causées par ses fils semblent difficilement morales, mais ils, au moins, avaient un sens de l’abomination qui avait eu lieu à l’égard de leur sœur, pendant que Jacob étais étrangement silencieux et passif jusqu'à présent.

Conclusion

Nous pouvons faire plusieurs observations sur le sujet de la sécurité en regardant de plus prêt ces deux chapitres de Genèse.

Premièrement, Jacob ne fut jamais plus en sûretéque dans ces moments les plus dangereux. Pensez à la vie de Jacob pendant un moment, spécialement à ces moments de grand danger. Quand il fuyait Esaü, Jacob fut rencontré par Dieu à Béthel (28:10). Quand Jacob fut chaudement poursuivit par son oncle furieux et frustré, Dieu avertit sévèrement Laban qu’il ne devrait même pas parler durement à Jacob (31:24). Cela écourta les plans de Laban (31:29). Quand Jacob entra dans une nouvelle vie, une vie dangereuse, dans le pays de Canaan, une troupe d’anges le rencontra et lui assura de la présence et protection de Dieu (32 :1-2). Finalement, comme Jacob avait peur de son frère, puisqu’il ne voyait que lui qui pouvait être l’obstacle à son entrée dans le pays de Canaan et à recevoir les bénédictions de Dieu, Dieu, LUI-MEME, le rencontra et lutta avec lui, et à la fin, « succombant » à sa pétition d’être bénit. Ayant dominé avec Dieu dont il a vu le visage, il fut assuré de prévaloir sur Esaü dans la rencontre qui allait avoir lieu. Jamais Jacob ne fut plus en sûreté qu’à ces moments où sa vie sembla être en grand danger.

Deuxièmement, Jacob ne fut jamais plus en danger que quand il pensait qu’il n’avait rien à craindre. Jacob semblait se sentir en sécurité quand son frère était loin, et pourtant il semble qu’Esaü était venu le rencontrer avec des hommes armés pour lui servir d’escorte dans le pays de Canaan. Jacob se sentait en sécurité quand son troupeau pouvait se nourrir des pâturages de Soukkoth plutôt que des pâturages clairsemés de Béthel. Il se sentait plus en sécurité près d’une ville pleine de Cananéens plutôt que dans la solitude d’un endroit plus éloigné de la civilisation. Mais c’est à Sichem que le viol de Dina eut lieu, et c’est là que Jacob aurait pu être tué par les Cananéens.

La raison pour cela est vraiment assez simple : nous sommes plus prédisposés à faire confiance à Dieu et à LUI obéir quand nous sentant que nous sommes en grand danger et que notre seul espoir est en Dieu seul pour nous sauver. Il est triste mais vrai que nous avons tous tendance à ralentir dans notre méditation et notre dévotion quand les choses vont bien. Nous pensons que nous pouvons prendre soin de tout nous-même quand les dangers sont distants et les troubles sont loin, mais quand quelque chose arrive, dès qu’un problème sérieux apparaît, alors nous courrons vers Dieu pour qu’IL nous aide. Quand tout va bien, nous marchons tout seuls, nous sommes braves, nous n’avons pas besoin de LUI, mais dès qu’il y a un petit ou grand accroc, nous détalons vers notre refuge pour protection. C’est le genre de christianisme que nous vivons.

Quand Jacob fut libéré d’Esaü, qu’il percevait comme son danger principal, il se sentit libre de brasser ses affaires lui-même. Il rechercha la sécurité dans la séparation de son frère et des succulents pâturages pour la sécurité des villes et des alliances avec les païens. En ce temps de déclin spirituel, il était remarquablement passif en face de l’adversité qui aurait dû le consterner. Lui, qui était si agressif quand il recherchait la prospérité matérielle, n’avait aucun zèle pour la pureté morale. Ses propres intérêts et sa préservation étaient ses seuls soucis.

Quelle leçon cela a dû être pour les Israélites qui lisait ce récit de Moïse ! Spécialement quand ils étaient sur le point d’entrer dans le pays de Canaan. Cela aurait dû leur apprendre que leur seule sécurité était en Dieu. Cela aurait dû les avertir que le plus grand danger dans la terre promise n’était pas la taille des habitants ou leurs prouesses militaires, mais en devenant négligemment complaisant en ce qui concerne la pureté spirituelle et en ne résistant pas l'orgueil.

Les Israélites, comme Jacob, apparaissaient être dans un endroit très dangereux, bloqués entre la Mer Rouge et les soldats égyptiens (Exode 14:10-12). Le fait était qu’ils n’avaient jamais été plus en sécurité car ils étaient dans la volonté de Dieu et marchaient selon Sa parole. Ils étaient en sécurité car ils étaient exactement là où Dieu voulait qu’ils soient, alors IL ouvrit un chemin pour eux à travers la mer.

Le grand danger pour Israël était ce qui arriverait une fois qu’ils seraient sur la terre promise. Pendant les années qu’ils ont erré dans le désert, ils étaient, humainement parlant, dans une situation des plus dangereuses, mais Dieu miraculeusement pourvut pour eux. Effectivement, Dieu a utilisé ces circonstances pour leurs apprendre que les sujets les plus importants de la vie n’étaient pas la nourriture ou la boisson, mais l’obéissance à la volonté de Dieu et la préservation de sa parole (Deutéronome 8:1-6).

Le plus grand danger qu’Israël pourrait rencontrer n’était pas la persécution des Egyptiens, car cela les garda purs. Ce n’était pas le problème de survie dans le désert, car Dieu leurs fournit tout ce dont ils avaient besoins pour nourriture et vêtements. Le plus grand danger qu’Israël pourrait rencontrer était la prospérité et la sécurité apparente une fois qu’ils possèderaient la terre promise.

« Garde-toi d'oublier l'Eternel, ton Dieu, et de négliger d'obéir à ses commandements, à ses ordonnances et à ses lois que je te donne aujourd'hui.

Si tu manges à satiété, si tu te construis de belles maisons et que tu y habites,

si ton gros et ton petit bétail se multiplient, si ton argent et ton or s'accumulent, si tous tes biens s'accroissent,

prends garde de ne pas céder à l'orgueil et d'oublier l'Eternel ton Dieu, qui t'a fait sortir d'Egypte, du pays où tu étais esclave,

qui t'a conduit à travers ce vaste et terrible désert peuplé de serpents venimeux et de scorpions, dans des lieux arides et sans eau où il a fait jaillir pour toi de l'eau du rocher le plus dur.

Dans ce désert, il t'a encore nourri en te donnant une manne que tes ancêtres ne connaissaient pas. Il a fait tout cela afin de te faire connaître la pauvreté et de te mettre à l'épreuve, pour ensuite te faire du bien.

Prends donc garde de ne pas te dire: «C'est par mes propres forces et ma puissance que j'ai acquis toutes ces richesses.»

Souviens-toi au contraire que c'est l'Eternel ton Dieu qui te donne la force de parvenir à la prospérité et qu'il le fait aujourd'hui pour tenir envers toi les engagements qu'il a pris par serment en concluant alliance avec tes ancêtres. » (Deutéronome 8:11-18)

Construit dans la Loi que Dieu avait donné à Son peuple étaient quelques facteurs qui avaient pour intention de stimuler la foi des Israelites une fois qu’ils seraient dans le pays.

« Vous obéirez à mes commandements, vous observerez mes lois et vous les appliquerez; ainsi vous demeurerez dans le pays en sécurité;

et la terre vous donnera ses fruits, vous mangerez à satiété et vous mènerez une existence paisible.

Peut-être direz-vous: «Que mangerons-nous la septième année puisque nous n'aurons ni semé ni rentré de récoltes?»

Sachez que la sixième année, je répandrai ma bénédiction sur vous, en vous assurant une récolte suffisante pour trois ans.

Lorsque vous sèmerez la huitième année, vous vivrez encore sur l'ancienne récolte dont vous mangerez même jusqu'à la récolte de la neuvième année.» (Lévitique 25:18-22)

Ici Dieu dit aux gens de ne pas planter ou récolter la septième année. Cela, bien sur, pour reposer la terre. En plus, cela étira la foi des Israélites, car cela les forçait à obéir Dieu, même quand le résultat normal aurait été un manque de nourriture. Ils devaient avoir foi en Dieu de subvenir à leurs besoins. Pendant que l’Egypte avait sa rivière et ses fermes très prédictibles et prospères par irrigation, Dieu avait amené Son peuple dans un pays où ils devaient LUI faire confiance pour les pluies dont la terre avait besoin pour produire en abondance. Il y avait des conditions stimulant la foi, désignées à garder les Israélites vigilants à leur dépendance de Dieu pour leurs besoins quotidiens. La seule sécurité d’Israël était leur Dieu, en Qui ils devaient croire, faire confiance, et à Qui ils devaient obéir.

« Si vous suivez mes ordonnances, si vous obéissez à mes commandements et si vous les appliquez,

je vous donnerai vos pluies en leur saison[c], la terre livrera ses produits et les vergers donneront leurs fruits.

Vous serez encore en train de battre le blé quand viendra le temps de la vendange et celle-ci durera jusqu'aux semailles ; vous mangerez du pain à satiété, et vous habiterez en sécurité dans votre pays. » (Lévitique 26:3-5)

La sécurité de l’homme a toujours été en Dieu, et en Dieu seul. Ce n’est pas simplement une vérité du Nouveau Testament ; C’est une vérité eternelle.

« Du haut du ciel, l'Eternel regarde la terre.
Il voit tous les humains.

De son trône, il observe
tous les habitants de la terre.

Il a formé leur cœur à tous,
et il reste attentif à chacun de leurs actes.

Le roi n'est pas sauvé par une armée nombreuse,
la force ne saurait délivrer le guerrier.

Pour avoir la victoire, le secours du cheval est illusoire,
et toute sa vigueur ne suffit pas pour échapper.

Mais l'Eternel prend soin de ceux qui le révèrent,
comptant sur son amour

pour les délivrer de la mort
et préserver leur vie aux jours de la famine.

Oui, nous comptons sur l'Eternel,
il est notre secours et notre bouclier.

En lui nos cœurs trouvent leur joie,
et notre confiance, nous la plaçons dans le Dieu saint.

Accorde-nous ta grâce, ô Eternel,
car nous comptons sur toi. » (Psaume 33:13-22)

Il n’y a aucune sécurité dans les « armes de la chair », seulement dans les « armes de Jéhovah ». Si nous croyons en nos propres appareils, nous sommes très vulnérables. Si nous croyons en Dieu, nous sommes invincibles.

Le massacre des Cananéens par les fils de Jacob, bien que fait dans la déception, était une nécessité. Si Siméon et Lévi n’avaient pas massacré les hommes de cette ville, les fils et filles de Jacob se seraient mariés avec ces gens. Il y avait peu de doute à propos de ça, puisque Jacob y aurait consenti. Jacob voyait leur amitié et franchise comme évidences de sécurité. En réalité, c’était tout l’opposé. La bonne volonté des Cananéens d’adopter Jacob, les Israélites, et leur religion dans leurs vies auraient profané la pureté que Dieu exigeait pour cette race. Pendant que Jacob n’a pas prit une telle activité comme profane et ignoble, c’est comme ça que ses fils l’ont vue (34:7,31), ainsi que Dieu. C’est pour cela que plus tard IL ordonna aux Israélites d’exterminer les Cananéens, à cause de leur dépravation et de leur déchéance (Deutéronome 20:17-18). De cet incident dans la vie de Jacob, les Israélites pouvaient voir les conséquences de la cohabitation avec les Cananéens.

Un certain nombre de principes font surface dans cet évènement dans la vie de Jacob qui s’appliquent à nous des siècles plus tard.

(1) La sécurité n’est pas quelque chose que nous sommes capables de pourvoir pour nous-même. Les hommes ne sont jamais en sécurité sans Dieu. Chaque non-croyant doit être avertit de cette vérité. Comme Pierre l’a dit il y a des siècles :

« C'est en lui seul que se trouve le salut. Dans le monde entier, Dieu n'a jamais donné le nom d'aucun autre homme par lequel nous devions être *sauvés. » (Actes 4:12)

(2) La sécurité ne vient que de Dieu :

« Dans la paix, je me couche et m'endors aussitôt;
grâce à toi seul, ô Eternel, je demeure en sécurité. » (Psaume 4:9)

(3) Le vrai croyant est plus sécurisé quand il suit la Parole de Dieu :

« Mais celui qui m'écoute habitera en sécurité,
il vivra tranquille, sans avoir à redouter le malheur. » (Proverbes 1:33)

(4) La sécurité n’est pas l’absence de danger, mais la reconnaissance de celui-ci et le fait de tourner vers Dieu pour notre protection contre celui-ci. Cela était la foi des trois compagnons de Daniel (Daniel 3:13)

(5) Les temps d’apparente sécurité qui mènent à la complaisance sont des occasions quand le danger est à sa plus grande intensité. Les vrais dangers sont le plus souvent invisibles à l’œil humain car ils sont d’une nature spirituelle. Ces dangers incluent l’incrédulité, l’indifférence, les compromis et la complaisance. Et ce sont contre ceux-là que les Chrétiens doivent être vigilants, attentifs aux dangers qui sont toujours présent, spécialement quand il y a des temps de prospérité et de paix :

« C'est pourquoi, si quelqu'un se croit debout, qu'il prenne garde de ne pas tomber. » (1 Corinthiens 10:12)

    « Lorsque les gens diront: «Maintenant règne la paix! Maintenant nous sommes en sécurité!», alors précisément, la ruine fondra subitement sur eux, comme les douleurs saisissent la femme enceinte, et aucun n'échappera.

    Mais vous, mes frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres pour que le jour du Seigneur vous surprenne comme un voleur.

    Car vous êtes tous enfants de la lumière, enfants du jour. Nous n'appartenons ni à la nuit ni aux ténèbres.

    Ne dormons donc pas comme le reste des hommes, mais restons vigilants et sobres. » (1 Thessaloniens 5:3-6)

    « Ne vous laissez pas distraire, soyez vigilants. Votre adversaire, le diable, rôde autour de vous comme un lion rugissant, qui cherche quelqu'un à dévorer.» (1 Pierre 5:8)

    « Tu dis: Je suis riche! J'ai amassé des trésors! Je n'ai besoin de rien! Et tu ne te rends pas compte que tu es misérable et pitoyable, que tu es pauvre, aveugle et nu!» (Apocalypse 3:17)

Comme les épreuves et les souffrances de la vie sont différentes à la lueur de ces vérités ! Les épreuves de la vie ne nous sont pas données par Dieu pour notre destruction, mais pour notre défense. Elles nous causent de nous accrocher plus à LUI Qui est capable de nous donner de la force pendant ces temps de besoins (Hébreux 4:14-16). Les épreuves de la vie sont des cadeaux de la grâce de Dieu (Philippiens 1:29), voulues par un tendre Père pour renforcer notre foi :

« Supportez vos souffrances: elles servent à vous corriger. C'est en fils que Dieu vous traite. Quel est le fils que son père ne corrige pas?

Si vous êtes dispensés de la correction qui est le lot de tous les fils, alors vous êtes des enfants illégitimes, et non des fils.

D'ailleurs, nous avions nos parents terrestres pour nous corriger, et nous les respections. N'allons-nous pas, à plus forte raison, nous soumettre à notre Père céleste pour avoir la vie?

Nos parents nous corrigeaient pour un temps limité, selon leurs idées, mais Dieu, c'est pour notre bien qu'il nous corrige, afin de nous faire participer à sa sainteté.

Certes, sur le moment, une correction ne semble pas être un sujet de joie mais plutôt une cause de tristesse. Mais par la suite, elle a pour fruit, chez ceux qui ont ainsi été formés, une vie juste, vécue dans la paix.

C'est pourquoi: Relevez vos mains qui faiblissent et raffermissez vos genoux qui fléchissent.

Faites-vous des pistes droites pour votre course, afin que le pied qui boite ne se démette pas complètement, mais qu'il guérisse plutôt. » (Hébreux 12:7-13)

A mon avis, la plupart des Chrétiens préfèrent rester dans le confort et la complaisance plutôt que de vivre sur le bord tranchant de la lame du Christianisme. La plupart d’entre nous, comme Jacob, préfère la paix à la pureté, la prospérité à la piété, et la sécurité à la spiritualité. Les commandements et les principes du Nouveau Testament, comme les Lois du Vieux, sont là pour que l’on vive une vie excitante. Ça, je crois, est pourquoi notre Seigneur a dit au jeune homme riche de vendre ses possessions et de donner l’argent aux pauvres. Cet homme ne pouvait pas faire confiance à Dieu et à l’or – c’était l’un ou l’autre. Pendant que l’argent n’est pas mauvais, croire en ça pour sa propre sécurité l’est (1 Timothée 6:17). Dieu désire enlever de nos vies tout ce qui fait entrave à notre foi en LUI. Que chacun d’entre nous soit disposé à ne regarder que vers LUI pour notre sécurité, car c’est comme ça que Dieu a créé l’univers.

Je crois vraiment que beaucoup de Chrétiens désirent vivre le genre de vie que Dieu veut que nous vivions. Comment résulter à ça est intensément facile : Croyez, faites-LUI confiance, et obéissez. La croyance mène à l’obéissance à la volonté et à la Parole de Dieu. Et obéir la Parole de Dieu nous force à croire en LUI pour pourvoir à tous nos besoins. Que nous soyons tous disposés à faire comme IL commande !


1 I, too, believe in the pre-tribulation rapture of the church, but one of the dangers in the Christian life is the misuse of right doctrine. Some twist the doctrine of God’s grace into a license for sin (cf. Romans 5:20-6:23, I Peter 2:16). The doctrine of the return of our Lord was intended to inspire holy living, not carelessness (cf. II Peter 3:11-13), watchfulness, not waywardness (I Thessalonians 5; II Timothy 3).

2 So remarks Derek Kidner, Genesis (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), p. 171.

3 “. . . these words are not to be understood as meaning that he intended to go direct to Seir; consequently they were not a willful deception for the purpose of getting rid of Esau. Jacob’s destination was Canaan, and in Canaan probably Hebron, where his father Isaac still lived. From thence he may have thought of paying a visit to Esau in Seir. Whether he carried out this intention or not, we cannot tell; for we have not a record of all that Jacob did, but only of the principal events of his life.” C. F. Keil and F. Delitzsch, Biblical Commentary on the Old Testament (Grand Rapids: Eerdmans, 1968), I, p. 309.

“Few of us could cast the first stone at him for failing to combine grace and truth in refusing an embarrassing invitation. It is also possible, as Delitzsch suggests, that he intended to visit Seir one day, and deceived Esau ‘by deceiving himself.’ None the less, some of the deviousness of the old Jacob comes out, for he could have said plainly that he was under oath to go to Bethel.” Kidner, Genesis, p. 171.

4 Kidner, Genesis, pp. 170-171.

5 “What, then was Jacob’s next step? Actually this: instead of going after Esau to Seir, which was situated southeast of Peniel, he took his journey in an exactly opposite direction, and went to Succoth, northwest of Peniel.” W. H. Griffith Thomas, Genesis: A Devotional Commentary (Grand Rapids: Eerdmans, 1946), p. 312.

6 “Finding better pasture at Succoth for his considerable flocks and herds only furthered the delay. The site of Bethel in the mountains does not offer anything comparable to the fields east of the Jordan near the bottom of the escarpment of the Jordan Valley where the waters of the Jabbok offered drink for his animals.” Harold Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 255.

7 “The implied ages of Jacob’s daughter and his elder sons in the next incident, at Shechem, show that several years were indeed spent in one or both of these places, since Dinah was evidently a child of about seven when the family left Paddan-aram (cf. 30:19-25; 31:41).” Kidner, Genesis, p. 172.

8 “Her action is not prefaced by the phrase ‘Now it happened one day,’ which could then be followed by ‘that Dinah went out. . . .’ It would appear that her visits may have been a frequent occurrence and the event should be introduced by ‘Now Dinah had made it a practice to visit with the women . . .’” Stigers, Genesis, p. 256.

9 “The stipulation of circumcision was all the more plausible because the rite, outside Israel, was sometimes an initiation into marriageable status; cf. on 17:9-14.” Kidner, Genesis, p. 174.

10 There is some question as to who participated in the taking of the spoils of Shechem, but it appears to me that all of Jacob’s sons took part in this act, not just Simeon and Levi.


36. Le Chemin du Retour (Genèse 35:1-29)

Introduction

Près de trente ans ont passé depuis que Jacob avait prêté serment de retourner à Béthel, où Dieu s’était révélé à lui durant sa fuite d’Esaü à Paddân-Aram. Bien plus pire, il s’était passé dix ans depuis que Jacob avait quitté Laban et était retourné à la terre promise. Jacob avait construit une maison à Soukkoth (33:17) et formé une alliance à Sichem avec les Cananéens, qui aurait pu amener la ruine de la nation qui devait émerger des descendants de Jacob. C’était maintenant trente ans après le serment de Jacob de retourner à Béthel que finalement il décida à le tenir, et cela à la lueur du fait que Béthel était localisée seulement à trente miles (50 kms) de Sichem.11

Physiquement, Jacob n’était pas loin de Dieu – seulement 30 miles (50 kms) de Béthel. Il avait aussi construit un autel à Sichem (33:20), alors il y avait dû avoir une certaine sorte d’observance religieuse là. Spirituellement, cependant, Jacob n’était pas du tout proche de Dieu. Jacob avait dit à Esaü qu’il le rejoindrait à Séir (33:14), mais il est allé dans la direction opposée vers Soukkoth, puis vers Sichem. Jacob, un peu passivement, accepta le viol de sa fille et fit même un traité où la pureté du peuple de l’alliance avec Dieu serait perdue (chapitre 34). Jacob était préoccupé avec sa prospérité et sa sécurité aux frais de la pureté et de la piété. Il était près de Béthel mais pas près du Dieu de Béthel – ou du moins pas dans le chapitre 34.

La condition de Jacob n’était pas différente de beaucoup de Chrétiens d’aujourd’hui. Il se peut que nous semblions marcher près de Dieu pendant que l’opposé est vrai. Nous pouvons peut-être continuer à préserver les formes et observer les rituels de la piété, mais en fait, la réalité n’est pas là. Paul décrit cette condition comme « … ils resteront attachés aux pratiques extérieures de la religion mais, en réalité, ils ne voudront rien savoir de ce qui en fait la force » (2 Timothée 3:5). Nous sommes peut-être comme ceux dans l’Eglise d’Ephèse, qui ont « abandonné l'amour que tu avais au début » (Apocalypse 2:4) ou ceux à Laodicée qui, dus à leur richesse et sécurité, se considéraient très spirituals quand ils étaient misérables et pitoyables, pauvres, aveugles, et nus (Apocalypse 3:15-17)

Puisque chacun d’entre nous fera face à des moments quand on s’éloigne de la marche intime avec Dieu, Genèse 35 nous donne un modèle pour trouver le chemin de retour. Ce chapitre non seulement décrit-il le chemin de retour pour Jacob, mais il montre aussi le chemin de retour pour n’importe quel croyant qui est devenu indifférent en ne marchant pas sur le chemin que Dieu a tracé pour lui.

Retour à Béthel  (35:1-8)

« Dieu dit à Jacob:
   ---Pars, rends-toi à Béthel et fixe-toi là-bas. Tu y construiras un autel au Dieu qui t'est apparu quand tu fuyais ton frère Esaü.

Alors Jacob dit aux gens de sa famille et à tous ceux qui étaient avec lui:
   ---Faites disparaître les dieux étrangers qui se trouvent au milieu de vous. Purifiez-vous et changez de vêtements!

Nous allons partir et nous rendre à Béthel, où je construirai un autel dédié au Dieu qui m'a exaucé lorsque j'étais dans la détresse et qui a été avec moi tout au long de ma route.

Ils remirent à Jacob tous les dieux étrangers qu'ils avaient entre les mains et les boucles qu'ils portaient aux oreilles[a]; et Jacob les enterra sous le chêne qui est près de Sichem.

Puis ils levèrent le camp. Dieu frappa de panique les villes environnantes, de sorte que personne ne poursuivit les fils de Jacob.

Jacob arriva avec tous ceux qui l'accompagnaient à Louz --- c'est-à-dire Béthel --- au pays de Canaan.

Il bâtit là un autel et appela ce lieu El-Béthel (Dieu de Béthel), car c'est à cet endroit que Dieu lui était apparu lorsqu'il fuyait loin de son frère.

C'est là que mourut Débora, la nourrice de Rébecca; elle fut enterrée près de Béthel, au pied du chêne que l'on appela depuis lors «le chêne des pleurs». » (Genèse 35:1-8)

Jusqu'à présent comme les Ecritures racontent, Dieu avait été silencieux pendant presque dix ans, depuis qu’IL avait commandé à Jacob de quitter Paddân-Aram et de retourner à Béthel (31:3).12 La question doit être posée, « Pourquoi Dieu a-t-il attendu si longtemps pour dire à Jacob de retourner à Béthel, comme IL lui avait clairement ordonné auparavant ? Pour moi, la réponse est assez simple – jusqu'à ce moment là, l’oreille de Jacob n’était pas tournée vers Dieu.

En dépit de la rencontre dramatique avec Dieu dans le chapitre 32, Jacob avait rapidement perdu tout sens d’urgence concernant faire ce que Dieu lui avait ordonné. Il n’y avait aucun doute que Jacob avait l’intention d’aller à Béthel, un jour, mais il n’y avait pas d’urgence dans son esprit. J’ai suggéré précédemment que Jacob se serait senti obligé de donner la dîme qu’il avait promise (28:22), ce qui aurait pu être dûr à avaler. Après ayant promis de joindre Esaü à Séir (33:14), Jacob voyagea dans la direction opposée, premièrement vers Soukkoth, puis vers Sichem. Jacob avait agréé de permettre à ses enfants de marier les Cananéens pour préserver la paix et promouvoir la prospérité (34:8). Jacob semblait avoir peu de désir de faire la volonté du Dieu qu’il connaissait. Dieu avait, après tout, parlé clairement. Devait-IL vraiment reparler à Jacob ?

Les évènements tragiques et douloureux du chapitre 34 ont beaucoup amélioré l’habilité de Jacob d’entendre et d’obéir Dieu. Sa fille avait été violée, ses fils avaient tué les hommes de Sichem, et il semblait que ni lui ni sa famille ne pourraient plus vivre en sécurité dans cette région. Vous voyez, pendant que tous les hommes de la ville de Sichem avaient été tués, les femmes, les enfants et le bétail avaient été emmenés comme butin (34:28-29). Les familles de ceux qui avaient été tués et de ceux fait prisonniers n’étaient pas disposées à prendre les actes des fils de Jacob à la légère. Jacob était correct dans son estimation du danger de rester dans cette région (34:30). Ce n’était qu’au point où Jacob se sentait en péril et où il lui semblait impossible de rester à Sichem que Jacob fut prêt à écouter la voix de Dieu lui rappelant son devoir de retourner à Béthel. 

Il y a sûrement une leçon ici pour tous les Chrétiens en ce qui concerne la volonté de Dieu et celle de l’homme. Le Chrétien a le choix dans le sens d’être capable de choisir s’il (ou elle) obéira ou pas de faire ce que Dieu a ordonné.13 Nous pouvons résister l’ordre de Dieu, mais nous ne pouvons pas déjouer SES intentions finales.14 Dieu permit à Jacob de continuer son propre chemin et récolter les conséquences de sa désobéissance. Mais en dernier, nous ferons ce que Dieu avait décidé. Dieu ne crie et ne hurle pas, ne s’agite et ne s’enrage pas comme beaucoup d’entre nous faisons en tant que parents, à cause de la désobéissance de Ses enfants. IL est, bien sur, profondément chagriné par la désobéissance, mais IL nous permettra toujours de choisir notre chemin et de récolter le prix douloureux du péché. Puis, quand nous avons reçu tout notre content de péchés et qu’il n’y a nulle part d’autre où se tourner, IL nous parlera à nouveau, nous rappelant ce qu’IL nous a dit auparavant. Et cette fois, nous L’écouterons et LUI obéirons. La volonté de Dieu peut être résistée pour une saison, nous coûtant très cher, mais ultimement Dieu créera une atmosphère dans laquelle nous serons heureux de L’entendre et de LUI obéir. Et en fin de compte, Ses desseins seront réalisés dans nos vies.

Jacob devait retourner à l’endroit de sa racine, spirituellement parlant, et rester15 là. Bien qu’ignorant les standards divins de sainteté et de pureté à Soukkoth et à Sichem, Jacob avait l’intention de rejeter l’impureté avant de se présenter devant Dieu. Jacob devait savoir qu’il y avait des dieux étrangers dans son camp. De plus, il semblait être content de ne rien faire à ce propos jusqu'à maintenant. Une des raisons aurait pu être que Rachel, sa favorite, avait établit un précédent quand elle avait emmené avec elle les dieux de la maison de son père (31:19). Mais ici on nous dit que la possession de tels « dieux » était bien plus commune dans le camp de Jacob que par seulement Rachel. Une partie de l’explication pour cela est le fait que beaucoup d’étrangers avaient été ajoutés à la famille de Jacob. Pendant que tous les hommes de Sichem avaient été tués, les femmes et les enfants avaient été pris vivants. Ces Cananéens avaient sans aucun doute gardé leurs dieux avec eux (ou fabriqué des nouveaux) quand ils furent fait prisonniers. Finalement, cette idolâtrie devait être considérée.

Les dieux étrangers et les boucles d’oreilles, qui devaient être associés avec des pratiques religieuses païennes inacceptables (Osée 2:13), furent ramassés et enterrés sous le chêne près de Sichem. Quelques années plus tard, les Israélites lirent à propos de l’enterrement (littéralement « la cache ») de ces artifices païens, ils furent appelés par Josué à se débarasser de leurs dieux étrangers. Il semblerait que c’est sous ce même chêne que leurs dieux furent enterrés et qu’une grosse pierre fut placée comme monument témoignant de cet acte (Josué 24:19-28).

On ne peut s’empêcher de remarquer l’attitude désinvolte de Jacob envers la séparation et la pureté pendant qu’il restait à Sichem. Il tolérait la possession de dieux étrangers. Il était prêt à entrer en relation avec les Cananéens, ce qui détruirait la pureté de cette race choisie. Mais d’un coup, quand Dieu lui ordonna de retourner à Béthel, il fut très intéressé par la pureté. Jacob savait que personne ne pouvait approcher Dieu dans une condition impure. Peut-être que cela explique, en partie, sa réticence de « monter »16 à Béthel auparavant. Suivre notre Seigneur a toujours été coûteux, et les hommes ne devraient pas le faire sans calculer ce coût (Luc 9:57-62). De peur que vous ne condamniez Jacob trop vite pour ça, laissez moi vous rappeler que c’est précisément le cas ici. Beaucoup de Chrétiens ne veulent pas ou hésitent à s’engager totalement avec Dieu par peur de ce que cet engagement leurs coûtera. Il y a une chanson qui dit, « … Quel que soit le prix pour être plus prêt de Toi, Seigneur, je suis d’accord pour le payer. » Je doute que beaucoup d’entre nous soyons prêts à faire ce genre d’engagement, de peur de ce qu’on devrait abandonner.

Jacob avait tout à fait raison d’avoir peur de représailles des familles de ces Sichemites qui avaient été massacrés par ses fils. De plus, les femmes et les enfants, qui avaient été fait prisonniers et qui allaient être emmenés, devaient avoir de la famille cananéenne qui allait demander vengeance.17 Après tout, ce qui avait été fait à Dina avait été fait sur une grande échelle par ses frères quand ils ont tué les hommes de Sichem et kidnappé les femmes et les enfants.

Contrairement à ses peurs, personne ne l’empêcha de partir pour Béthel, trente miles (50 kms) au sud. L’explication est trouvée dans la grande terreur répandue par Dieu. Les Cananéens craignaient des actions militaires car ils étaient convaincus de la férocité des fils de Jacob et du pouvoir de leur Dieu. Cette terreur allait tombée à nouveau sur les Cananéens quand Israël marchera d’Egypte vers Canaan (Exode 15:16 ; 23:27 ; Deutéronome 2:25).

Dans cette expérience, Jacob apprit une leçon qui est appropriée à nous aussi : La sécurité n’est pas trouvée dans notre propre force ni dans les alliances avec des païens, mais dans le respect de Dieu, Qui nous cause de maintenir la pureté qu’IL exige.

« La crainte que vous avez des hommes tend un piège sous vos pas,
      mais l'Eternel protège celui qui se confie en Lui. » (Proverbes 29:25 ; Exode 14:13-14 ; Proverbes 8:13 ; 10:27 ; 14:26 ; Ésaïe 8:13-15)

La défense nationale fut une chose important aux dernières élections présidentielles. Je ne veux pas insinuer que je suis en faveur d’aucun système de défense militaire ou d’un système faible ou périmé. Mais je dois dire que ce n’est pas notre force militaire qui va nous garder en sécurité. Notre sécurité ne viendra jamais de l’ « arme de la chair », mais seulement du Dieu Souverain Qui prend soin des Siens (Psaume 20:7 ; 33:13-22 ; Ésaïe 30:1-3,15, 31:1, 41:10-16 ; Jérémie 5:17, 17:5-8).

Obéissant au commandement de Dieu, Jacob retourna finalement à Béthel, et là il construisit un autel, appelant l’endroit El-Béthel car le Dieu de Béthel s’était révélé à lui ici. On ne nous dit nulle part que Jacob donna la dîme, comme il avait promis des années auparavant (28:22). Dieu ne lui a pas rappelé cette promesse comme IL lui avait rappelé celle de son retour et de construire un autel. Je suspecte qu’il y a deux raisons. La première est qu’il n’y avait pas de besoin pour la dîme là. A quoi ça aurait servi ? La deuxième est que je suis convaincu que quand Jacob a fait cette promesse, il l’a faite avec une mentalité de marchandage, et Dieu ne négocie pas avec les hommes. Dieu a peut-être choisi de laisser cette promesse couler. Certaines promesses sont faites sans réfléchir, spécialement par ceux qui sont immatures. Dieu semble avoir ignoré celle-là, faite trop vite par Jacob.

C’était là à Béthel que Débora, la servante de Rébecca mourut. On ne nous dit pas pourquoi ou quand elle a joint Jacob. Il est possible qu’elle soit arrivée avec les nouvelles de la mort de Rébecca et soit restée avec Jacob. Il n’y a aucun doute que Débora était une femme à qui Jacob se sentait très attaché, spécialement s’il savait que sa mère était morte. Le corps de Débora fut enterré sous le chêne.18

La Bénédiction de Dieu Renouvelée (35:9-15)

« Dieu apparut encore à Jacob à son retour de Paddân-Aram et le bénit.

   Il lui dit:
   ---Ton nom est Jacob, mais tu ne seras plus appelé ainsi, ton nom sera Israël.
   C'est ainsi que Dieu l'appela Israël.

   Et Dieu lui dit:
      Je suis le Dieu tout-puissant.
      Sois fécond et aie de nombreux descendants;
      une nation, et même tout un ensemble de peuples seront issus de toi.
      Tu auras pour descendants des rois.

   Le pays que j'ai donné à Abraham et à Isaac, je te le donnerai
      ainsi qu'à ta descendance après toi[b].

   Puis Dieu se retira d'auprès de lui, du lieu où il lui avait parlé.

   Jacob érigea une *stèle en pierre à l'endroit même où Dieu lui avait parlé, il y versa une libation et répandit de l'huile sur elle.

   Jacob donna au lieu où Dieu lui avait parlé le nom de Béthel. » (Genèse 35:9-15)

Le verset 9 nous surprend un peu, car il semble suggérer que Dieu soit apparut plusieurs fois à Jacob depuis qu’il revint de Paddân-Aram.

Le mot « encore » en particulier suggère notre conclusion. Dans Genèse 35:1 Jacob fut ordonné de retourner à Béthel, où IL lui était apparut. La première apparition de Dieu était à Béthel, trente ans auparavant. La deuxième apparition (« encore ») fut aussi à Béthel, comme elle est enregistrée dans les versets 10-13. Dieu n’est pas apparut quand IL commanda Jacob de retourner à Béthel dans le verset 1, il semblerait, mais IL lui aurait seulement parlé.

Le verset 9 est inhabituel parce qu’il semble presque oublier le temps qui passa entre le départ de Jacob de Paddân-Aram et son voyage jusqu'à Béthel. Moïse, sous inspiration, a écrit d’une manière à suggérer quelque chose d’important pour nous concernant la vie de Jacob. Le verset 9 met de coté dix années comme si elles n’avaient même pas existées. Ainsi, l’apparition de Dieu « la deuxième fois » est enregistrée comme si elle était arrivée peu de temps après son retour au pays de Canaan. J’en conclus ici que ces dix ans avaient peu ou pas de valeur spirituelle. Ce furent des années perdues, car elles furent des années d’indépendance et de désobéissance de la part de Jacob. A chaque fois que le peuple de Dieu choisit de suivre son propre chemin, ils doivent toujours retourner au point d’où ils ont choisi d’ignorer la volonté de Dieu. Alors qu’il n’aurait fallu à Jacob qu’une paire de jours pour aller de Paddân-Aram à Béthel, cela lui a prit dix ans. La vie spirituelle de Jacob n’a pas vraiment progressée avant qu’il ne retourne à Béthel.

Les bénédictions annoncées par Dieu sont remarquablement similaires à celle données à Abraham dans Genèse 17:4-7. En fait, rien de nouveau fut promis à Jacob ici, et les anciennes promesses annoncées à Béthel 30 ans auparavant furent simplement répétées. Désormais Jacob serait appelé Israël. Il serait fructueux et deviendrait un pays et un ensemble de pays, et la terre promise à Abraham serait à lui et ses descendants. La répétition du changement du nom de Jacob à Israël lui assurait encore plus que Celui dont il avait vu le visage dans le chapitre 32 était le même Dieu Qui, deux fois, s’était révélé à lui à Béthel.

Visiblement, Dieu remonta aux cieux devant les yeux de Jacob de l’endroit d’où IL lui avait parlé (verset 13). Jacob érigea une stèle là sur laquelle il versa de l’huile d’olive et du vin (verset 14). Encore une fois, Jacob nomma cet endroit, qui était alors connu comme Louz, lui donna le nom Béthel (verset 6). Une fois que les Israélites posséderaient cette terre, elle serait connue par le nom que Jacob lui avait donné.

Pour Jacob, cet évènement a servit d’un nouveau témoignage au Dieu Qui l’avait couvert de Son amour, depuis aussi longtemps qu’il pouvait se rappeler, et Qui l’avait recherché trente ans avant qu’il n’ait fuit Esaü. Pour les fils de Jacob, qui étaient toujours à la maison, cela pouvait être la première claire évidence et explication de la foi qu’il avait, mais si pauvrement pratiquée devant eux. Bientôt, ils devraient reprendre le flambeau de la foi, et les desseins de Dieu seraient réaliser par eux. La foi de Jacob devait devenir la foi de ses enfants.

Maux de Cœur Dans la Famille (35:16-29)

« Jacob et sa famille quittèrent Béthel. Lorsqu'ils étaient encore à une certaine distance d'Ephrata, Rachel donna naissance à un enfant. Elle eut un accouchement difficile.

   Pendant les douleurs du travail, la sage-femme lui dit:
   ---Courage! C'est encore un garçon.

   Mais elle se mourait. Dans son dernier souffle, elle le nomma Ben-Oni (Fils de ma douleur), mais son père l'appela Benjamin (Fils de bon augure).

   Rachel mourut, on l'enterra sur la route d'Ephrata, c'est-à-dire Bethléhem.

   Jacob érigea une stèle sur sa tombe; c'est la stèle funéraire de Rachel qui subsiste encore aujourd'hui.  » (Genese 35:16-20)

Quelque part entre Béthel et Bethléhem, Rachel accoucha. Comme l’enfant arrivait, la sage-femme essaya d’encourager Rachel en l’informant que c’était le second garçon qu’elle attendait avec tellement d’impatience. Rappelons-nous que Joseph, le nom qu’elle avait donné son premier fils, voulait littéralement dire « il ajoute » (Genèse 30:24), exprimant son désir pour un autre fils. Avec son dernier souffle, Rachel nomma son second fils Ben-oni, voulant dire « fils de mes douleurs ». Cependant, Jacob ne voulait pas ce nom et le changea pour Benjamin, « le fils de bon augure ». Rachel fut alors enterrée sur la route de Bethléhem. Jacob et sa famille élevèrent une stèle et continuèrent leur route.

Avec importance, Moïse ajouta que cette stèle était encore là de ses jours. Bien que cela ne veuille pas dire grand chose pour nous, je pense que cela était d’un grand intérêt pour les premières personnes qui lisaient ce récit, les Israélites, qui étaient prêts à entrer dans le pays de Canaan. Cela informait ces voyageurs que s’ils cherchaient cette stèle, quand ils posséderaient le pays, ils la trouveraient. Quel sens d’histoire cette stèle a dû aider à créer ! Les évènements du passé arrivent pour qu’on s’en souvienne et qu’on les commémore. Les rappels visuels avaient une grande place dans les temps du Vieux Testament, et c’est sans parler du présent (Exode 13:14 ; Josué 4:4-7 ; 1 Corinthiens 11:26).

La mort de Rachel devrait être regardée du point de vue de deux évènements précédents :

« Lorsque Rachel vit qu'elle ne donnait pas d'enfant à Jacob, elle devint jalouse de sa sœur et elle dit à son mari:
   ---Donne-moi des enfants, sinon j'en mourrai. » (Genèse 30:1)

Rachel demandait des enfants de son mari parce qu’elle était jalouse de sa sœur Léa. Elle disait qu’elle mourait si elle ne pouvait pas avoir d’enfants. En vérité, elle mourait en accouchant.

Un second passage est encore même plus frappant. Dans le contexte de ce texte, Jacob fuit Laban, sans savoir que Rachel a volé les dieux de la maison de son père (Genèse 31:19-20). Après qu’il se soit lamenté que Jacob ait enlevé sa famille avant qu’il ait pu leur faire ses adieux, il en arrive au cœur du problème et exige le retour de ses dieux. En réponse à cette accusation Jacob répliqua :

« Quant à celui chez qui tu trouveras tes dieux, il ne vivra pas. Fouille tout ce que j'ai, en présence de nos gens! Ce qui t'appartient, reprends-le! » (Genèse 31:32)

Pendant que cette sentence fut retardée dans son exécution, c’est mon opinion que la mort de Rachel était le résultat, d’une manière ou d’une autre, des ces mots prononcés par son mari.

Pendant que Jacob vivait au-delà de la tour de Migdal-Eder, un autre incident douloureux attrista son cœur :

« Puis Israël leva le camp, il planta sa tente au-delà de Migdal-Eder.

   Pendant qu'il séjournait dans cette contrée, Ruben alla coucher avec Bilha, l'épouse de second rang de son père. Celui-ci l'apprit[d].

   Jacob avait douze fils.

   Fils de Léa: Ruben, le premier-né de Jacob, Siméon, Lévi, Juda, Issacar et Zabulon.

   Fils de Rachel: Joseph et Benjamin.

   Fils de Bilha, servante de Rachel: Dan et Nephtali.

   Fils de Zilpa, servante de Léa: Gad et Aser. Tels sont les fils de Jacob, qui lui naquirent à Paddân-Aram. » (Genèse 35:21-26)

Ruben, le premier-né de Jacob, initia une relation sexuelle illicite avec Bilha, la servante de Rachel, devenue plus tard la concubine de Jacob. Ce rapport nous est donné ici parce qu’il arrive à ce point dans la chronologie des choses, et il nous prépare pour le moment où Jacob retirera de Ruben les droits d’aînesse (Genèse 49:34).

Un regard attentif à cet évènement suggère qu’il y ait eut plus à l’histoire qu’il ne paraîssait à première vue. Jusqu'à présent, d’après ce qu’on nous dit, il n’y eut qu’un acte d’immoralité plutôt qu’une longue relation. Jacob le savait mais n’a rien fait.19 C’est probablement parce que le péché ne fut commit qu’une seule fois et jamais répété. Qu’est-ce qui aurait pu être fait pour empêcher ce qui était déjà arrivé ?

De plus, cet acte n’est pas décrit en termes de désir sexuel, tel que l’incident avec Sichem et Dina (34:1). Il semble y avoir peu de doute que Bilha était une femme qui n’était plus toute jeune. Il n’y a aucune mention de sa jeunesse et beauté. Une chose plus importance, je crois, doit être vue dans sa position, étant la concubine de Jacob, pas dans sa beauté. Un incident plus tard dans l’histoire d’Israël nous aide à comprendre ce qui a incité cet acte et la punition infligée par Jacob.

Quand David devint vieux et qu’il fut temps pour lui de designer son successeur comme roi, il tergiversa. Le résultat fut qu’Adoniya fit une revendication au trône en obtenant l’obéissance des chefs du pays. C’est seulement dû à l’insistance de Bath-Chéba que David désigna Solomon, son fils à elle, comme successeur au trône. Adoniya osa essayer une dernière fois de regagner la main haute. Il le fit en demandant Bath-Chéba de plaider avec David pour une requête qui semblait innocente et inoffensive :

« Adoniya, fils de Haggith, vint trouver Bath-Chéba, la mère de Salomon. Elle lui demanda:
   ---Viens-tu me voir avec de bonnes intentions?
   Il répondit:
   ---Oui.

   Et il ajouta: J'aimerais te parler.
   Elle dit:
   ---Parle! De quoi s'agit-il?

   ---Tu sais que la royauté aurait dû me revenir, lui dit-il, et que tous les Israélites regardaient vers moi comme à celui qui devait régner. Mais les choses ont tourné autrement: la royauté est passée à mon frère parce que l'Eternel la lui avait destinée.

   Maintenant, j'ai une seule demande à t'adresser, ne me la refuse pas!
   Elle répondit:
   ---Parle!

   Il reprit:
   ---Si tu demandes quelque chose au roi Salomon, il ne te le refusera pas. Alors veuille, je te prie, lui demander de me donner pour femme Abichag, la Sunamite.

   Bath-Chéba dit:
   ---Bien! Je parlerai moi-même au roi à ton sujet.

   Elle se rendit auprès du roi Salomon pour lui parler en faveur d'Adoniya. Le roi se leva pour aller à la rencontre de sa mère, il se prosterna devant elle, puis il s'assit sur son trône. Il fit placer un siège pour sa mère à sa droite.

    Elle lui dit:
   ---J'ai juste une petite chose à te demander, ne me la refuse pas!
   ---Demande ce que tu veux, ma mère, lui dit le roi, car je n'ai rien à te refuser.

    Elle continua:
   ---Qu'Abichag la Sunamite soit donnée pour femme à ton frère Adoniya.

    Le roi Salomon répondit à sa mère:
   ---Comment peux-tu demander Abichag la Sunamite pour Adoniya? Demande donc tout de suite la royauté pour lui --- puisqu'il est mon frère aîné --- pour lui, pour le prêtre Abiatar et pour Joab fils de Tserouya!

    Alors le roi Salomon prêta serment au nom de l'Eternel:
   ---Que Dieu me punisse très sévèrement, si Adoniya ne paie pas cette demande de sa vie!

    L'Eternel lui-même m'a fait siéger sur le trône de mon père David, il a affermi mon autorité et a fondé pour moi une dynastie, comme il l'avait promis. Aussi vrai qu'il est vivant, je jure qu'aujourd'hui même Adoniya sera mis à mort.

    Alors le roi Salomon donna ordre à Benayahou, fils de Yehoyada, de l'exécuter, et Adoniya mourut. » (1 Rois 2:13-25)

Adoniya savait que sa revendication au harem du roi était comme posséder le royaume. C’était la raison pour sa requête. Solomon le savait aussi et le fit exécuter pour haute trahison. N’est-ce pas aussi l’explication pour les actions de Ruben? Il, comme Adoniya, était le frère aîné, qui aurait dû assumer les droits d’aînesse. Il, comme Adoniya, aurait pû, par cet acte de posséder le harem, assumer la position de chef de famille qui semblait être la sienne, étant le frère aîné.

Si cette explication est correcte, n’est-ce pas le genre de justice poétique pour son père Jacob, qui désirait tant la position de chef de famille qu’il tricha son frère et trompa son père ? Le fruit ne tombe jamais loin de l’abre, je dois vous rappeler. A mon avis, c’est précisément ce qui s’est passé ici.

Comme Jacob commençait à s’effacer des feux de la rampe, ses douze fils entrèrent en scène. Alors, Moïse liste ces douze fils selon le nom de leurs mères, commencant en premier avec Léa, puis Rachel, et finissant avec Bilha et Zilpa. Avant ce moment, Dieu avait choisi de compléter son alliance avec Abraham par un fils à l’exclusion des autres. Maintenant les peuples de Dieu seront engendrés par tous les fils de Jacob.20

L’évènement final du chapitre semble avoir été inévitable – la réconciliation de Jacob, son père Isaac, et son frère Esaü :

« Jacob revint auprès de son père Isaac à Mamré, à Qiryath-Haarba qui s'appelle aujourd'hui Hébron, où Abraham et Isaac avaient vécu.

   Isaac atteignit l'âge de cent quatre-vingts ans,

   puis il rendit son dernier soupir et mourut. Il rejoignit ses ancêtres, âgé et comblé de jours. Ses fils Esaü et Jacob l'ensevelirent. » (Genèse 35:27-29)

Peut-être la chose la plus difficile au monde à faire pour Jacob fut de se tenir devant son père, qu’il avait trompé pour obtenir sa bénédiction. Personnellement, je vois la réticence de Jacob de retourner à Béthel et à la maison de son père comme provenant de sa culpabilité et de sa honte. Mais la réconciliation avec Dieu et les retrouvailles à Béthel nécessitaient la réconciliation décrite dans les versets 27-29.

Certains peuvent conclure que Jacob ne venait que d’arriver chez son père quand Isaac mourut, et c’est pourquoi il semble que Jacob arriva juste à temps. Des calculs plus attentifs nous informent qu’il y eu quelque chose comme dix ans entre le retour de Jacob et la mort de son père.21 Moïse ne pensa probablement pas que ce fait était important. Il était temps pour Isaac de se retirer, de même que Jacob, au moins pour l’instant. L’enterrement d’Isaac fut un effort coopératif des deux frères, Jacob et Esaü. Il n’y a pas un soupçon d’une allusion que Esaü avait encore l’intention de mettre à exécution sa menace des années passées qu’il tuerait Jacob une fois que son père mourait (27 :41).

Conclusion

Plusieurs leçons peuvent être retenues des évènements de ce chapitre. Premièrement, je suis profondément impressionné par l’importance des retrouvailles. Les Chrétiens semblent être toujours à la recherche d’expériences nouvelles et émoustillantes. Ils veulent aller d’une nouvelle expérience à une autre. Cependant dans les Écritures, rarement voyons-nous ça, ni avec Abraham, Isaac, ou Jacob. Ce que Jacob fit à Béthel était difficilement inédit, et ce que Dieu lui avait dit lors de Sa seconde apparition n’était rien de neuf. Cela devrait nous dire quelque chose. Ce qui était vraiment important pour Jacob était le fait qu’il gagna une appréciation de plus en plus profonde de ce qui lui était arrivé dans le passé mais qu’il n’avait pas totalement compris. Il n’avait pas besoin de quelque chose de nouveau, seulement d’une meilleure compréhension de ce qui était vieux.

C’était George Bush (pas le Président des Etats-Unis mais l’auteur d’un vieux commentaire classique sur le Livre de Genèse) qui a le mieux verbalisé cette vérité :

« Ces incidents peuvent nous apprendre que les faveurs les plus précieuses du ciel souvent nous viennent, pas sous la forme de bénédictions ou de promesses complètement nouvelles, mais par la répétition de celles dont nous avons déjà expérimentées dans le passé. Donc, d’un autre coté, il se peut que la plus acceptable manière par laquelle nous pouvons servir Dieu sera, non pas en nous engageant dans quelque chose jamais essayé auparavant, mais en ‘recommençant à zéro’, en nous rappelant nos vœux d’alliance, et en cherchant à nouveau cette communion spirituelle qui est la vie de nos âmes.22 »

Je crois que c’est précisément pour cette raison que notre Lord a commandé les croyants d’observer fréquemment et systématiquement l’ordonnance de la célébration de la Communion, « Faites cela en souvenir de moi. ».23 C’est ici, semaine après semaine, que nous sommes ramenés lors de notre rencontre initiale avec notre Seigneur et rappelés que nous sommes tous, tout ce que nous serons, et tout ce que nous accomplirons en valeur éternelle, comparés à ce qui s’est passé sur la croix du Calvaire il y a 2,000 ans.

J’assume peut-être trop. Il se peut que je ne doive pas du tout vous pousser à retourner à Béthel, spécialement si vous n’y avez jamais été. Si vous n’êtes jamais arrivé à ce point où Jacob était trente ans avant ce moment, le point de reconnaissance de votre culpabilité et de danger imminent, le point de reconnaître que le seul chemin pour aller au ciel est par les moyens que Dieu LUI-MEME a fournit, alors vous devez initialement venir à Dieu par la foi. Vous devez, en termes bibliques, renaître (Jean 3:3) ; vous devez être sauvé (actes 4:12 ; 16:31). Je prie que vous fassiez cela maintenant en reconnaissant simplement vos péchés et votre impuissance à gagner la faveur de Dieu ou Son admission dans Son royaume. Cela a été fourni par la vie, la mort, l’enterrement, et la résurrection de Jésus Christ, Qui mourut à notre place et Qui offrit Sa vertu à tous ceux qui croiront en LUI seul pour leur salut.

La renaissance de Jacob à Béthel nécessitait plusieurs actions de sa part. Premièrement, il arriva au point où il arrêta de continuer sur son chemin remplit de culpabilité et obéit ce qu’il savait était la volonté de Dieu. La renaissance est impossible sans obéissance. Deuxièmement, la renaissance est impossible sans séparation. Jacob détruisit ces dieux étrangers qu’il avait tolérés pendant si longtemps et qui étaient si offensifs à Dieu. Finalement, la renaissance de Jacob impliqua la réconciliation avec ceux qui avaient été blessés et offensés par ses péchés. Nous ne pouvons pas être réconcilier avec Dieu sans être réconcilié avec les hommes (Matthieu 5:23-24).

La seconde leçon que les Chrétiens ont besoin d’apprendre est celle que même nous, nous devons réitérer notre relation avec Dieu, tout n’ira pas comme sur des roulettes. La vie, même une vie remplie par le Saint-Esprit, est pleine de maladie (Philippiens 2:25), de souffrance, et de chagrin (2 Corinthiens 6:4-5 ; 12:7-10). Marcher sur la route avec Dieu ne s’est pas révélé être une balade dans le parc, exemptée des adversités de la vie (Jean 1:2-4). Si la tragédie de Dina n’était pas arrivée ou le massacre des Sichémites n’avait pas mit les Cananéens des environs en colère, je suis sûr que Jacob aurait été content de rester parmi eux, et pire, en serait devenu un.

La troisième leçon a à voir avec « récolter ce que nous avons semé » (Galates 6:7). Une grande partie des maux de cœur dont Jacob a souffert dans ce chapitre fut le résultat de ses péchés précédents. Je veux maintenant être très clair que Jacob n’a pas souffert la pénalité pour ses péchés. Aucun Chrétien ne souffre la punition pour ses péchés, car Jésus Christ a enduré tous nos péchés sur la croix. Mais pendant que la culpabilité et la condamnation sont traitées, les conséquences des péchés restent. David rechercha le pardon de Dieu pour son péché et le reçu (Psaume 51,32), mais les conséquences pour ses actions ne furent pas retenues (2 Samuel 12:9-12).

La leçon finale est ce que nous pourrions appeler la certitude de la sanctification. Dieu avait décidé que Jacob retournerait un jour à Béthel et chez son père. Jacob se tourna les pouces et traîna ses pieds pendant dix ans mais il y arriva. Nous ne pouvons contrecarrer les desseins de Dieu pour nos vies. Nous pouvons, bien sûr, les résister, mais nous sommes incapables de les empêcher.

Ne concluons donc pas que ce que nous faisons n’a pas d’importance. C’est au contraire très important. Il y eut beaucoup de maux de cœur et de chagrins inutiles dans la vie de Jacob à cause de sa tête dure. Le péché ne vaut pas le prix que nous devons payer. Nous pouvons être totalement assurés que ce que Dieu a commencé, IL le finira (Philippiens 1:6). Que cela soit fait durement ou facilement dépend seulement de notre résistance ou notre coopération, mais les desseins de Dieu seront réalisés (Romains 8:28-30). N’est-ce pas ce qui nous motive à être fidèle et nous encourage quand nous avons échoué ?

« Lorsque la conduite de quelqu'un lui plaît,
      l'Eternel lui donne d'affermir sa marche dans la vie.

   Il peut trébucher, cependant jamais il ne tombera:
      l'Eternel le tient par la main.

   J'étais un enfant et me voilà vieux,
      jamais je n'ai vu celui qui est juste être abandonné,
      ni ses descendants mendier leur pain.

   Tout au long des jours, il a compassion et il prête aux autres.
      Ses enfants seront en bénédiction. » (Psaume 37:23-26)

« car même si le juste tombe sept fois, il se relèvera,
      alors que les méchants s'effondrent dans le malheur. » (Proverbes 24:16)


11 “Bethel was only thirty miles away from Shechem, and yet it was quite ten years since Jacob’s return into Canann. And it was over thirty years since he had made his vow to return to Bethel and acknowledge God’s hand if he were brought back in peace.” W. H. Griffith Thomas, Genesis: A Devotional Commentary (Grand Rapids: Eerdmans, 1946), p. 329.

12 We can deduce that some time has passed from two lines of inquiry. First, from the age of Dinah in Shechem as compared to her age at the time of Jacob’s departure. When Jacob left Paddan-aram, she must have been a very young child, for Dinah was born after Leah had borne Jacob six sons (cf. 30:21). By the time Jacob was in Shechem, Dinah was of a marriageable age (cf. 34:1ff.). Secondly, we know that Joseph was 17 when he was sold into slavery, and this seems to be not too long after Jacob went to Bethel for the second time (37:2). Since we know that Joseph was born at the end of Jacob’s 14-year contract with Laban (30:25-26), he would have been about six years old when Jacob left Paddan-aram (cf. 31:41). Thus, there is a period of nearly ten years between Jacob’s departure from Paddan-aram and his final arrival at Bethel.

13 The “bondage of the will” is a soteriological concept, unrelated to our present discussion. By it, theologians refer to the inability of any unsaved person to voluntarily “choose” to obey or trust in God. We are by nature “children of wrath” (Ephesians 2:3), born “dead in trespasses and sins” (Ephesians 2:1). Man cannot first choose God, for he is born at enmity with God. That is why the scriptures speak of God first opening the heart of men (cf. Acts 13:48; 16:14; Philippians 1:6,29). Christians can choose to sin by disobeying the revealed will of God (I John 1:8-9), as countless examples in Scripture evidence, but ultimately we cannot thwart the purposes of God. This is a lesson which Jonah had to learn the hard way.

14 Elsewhere I have referred to the commands of God as His “declared will,” the expressions of the desires of God as His “desiderative will,” and the decree of God as His “determined will.” Only the last of these is inviolable. God’s Word is not always obeyed (sometimes we would better say, not often obeyed), even though God commanded it. God’s desires are not always realized (such as the salvation of all men, I Timothy 2:4), even though it would please Him. But God’s determined ends always come to pass, without a hitch and without delay. (For further information on this subject, consult the series “Guidelines For Guidance,” which I did some time ago.)

15 It may appear from God’s command that Jacob was to “dwell” at Bethel (35:1) and that his departure from Bethel after a time was sinful disobedience. But was it not needful that Jacob return to his father to be reconciled to him and to be with him before his death? Leupold removes our difficulties by explaining the meaning of “dwell” or “tarry”: “He should ‘tarry’ (shebh, imperative from yashabh; here not in the sense of ‘dwell’ but ‘tarry’) just long enough to carry out the injunction laid upon him. Jacob was not to ‘go up to Bethel to live’ (Meek). This rendering creates an unnecessary conflict with what Jacob actually does.” H. C. Leupold, Exposition of Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 914.

16 “Up” here does not mean “north,” for Bethel was south. “Up” has reference to the higher altitude of Bethel.

17 Notice that Moses wrote, “. . . and they did not pursue the sons of Jacob” (Genesis 35:5, emphasis added).

18 Both in verse 4 and verse 8, the oak tree is called “the” oak, not “an” oak. This is probably due to a combination of two factors. First, trees were not all that numerous there, and so it may have been the only tree around. Second, it designates a specific oak, probably one that could be pointed out in Moses’ day (cf. verse 20).

19 More precisely, Israel was told of Reuben’s sin and did nothing. The name Israel, rather than Jacob, may suggest that here the patriarch responded rightly (as Israel, not the old “Jacob”) to this situation.

20 The Messiah, of course, will come through only one of Jacob’s sons, Judah (49:8-12).

21 “. . . Isaac’s death is now reported, though it did not take place for another twelve or thirteen years. For shortly after this, when Joseph was sold into Egypt, he was seventeen years old. When he stood before Pharaoh he was thirty (41:46). Seven years later when Joseph was thirty-seven, Jacob came to Egypt at the age of 130 (47.9). Consequently Jacob must have been ninety-three at Joseph’s birth and at the time of our chapter 93 + 15, i.e. about 108 years. But Isaac was sixty years old when Jacob was born; 108 + 60 = 168 = Isaac’s age when Jacob returned home. But in closing the life of Isaac it is proper to mention his death, though in reality this did not occur for another twelve years. Strange to say, Isaac lived to witness Jacob’s grief over Joseph.” Leupold, Genesis, II, p. 929.

22 George Bush, Notes on Genesis (Minneapolis: James Family, 1979), reprint, II, p. 205.

23 The command of our Lord, “This be doing in remembrance of Me” (Luke 22:19, my translation), is a present imperative, suggesting a continuing observance through the ages, till He comes (cf. also I Corinthians 11:26).

37. Jacob, Joseph, la Jalousie et un Voyage en Egypte (Genèse 36:1-37:36)

Introduction

C’est l’histoire (je suis sûr qu’elle n’est pas vraie) d’un homme qui était le seul survivant d’un bateau qui coula. Il réussit à se bricoler un radeau avec des morceaux du cargo du bateau et éventuellement s’échoua sur une île déserte. Là, il se construisit une hutte précaire et survécut grâce au peu de nourriture qu’il sauva du bateau. A chaque fois qu’un bateau passait à proximité de l’île, il essayait d’attirer l’attention sans réussite. Finalement, il vit un bateau qui passait plus prêt de l’île que les autres, et il se dépêcha d’allumer un feu pour signaler sa présence. A sa consternation, le bateau passa sans voir le signal et disparaissait à l’horizon. Par accident le vent souffla sur le feu et des étincelles tombèrent sur le toit de chaume de sa hutte. L’homme ne put que regarder comme toutes ses provisions tournaient en cendres.

« Tout est perdu, » il pensa, « et je n’en ai plus pour longtemps. » Soudainement, il remarqua que le bateau qui avait passé l’île faisait demi-tour et approchait. A son grand soulagement, il fut vu par l’équipage et fut secouru. Une fois à bord, le survivant, reconnaissant, alla voir le capitaine pour exprimer ses remerciements. « Mais pourquoi avez-vous fait demi-tour après que vous aillez passé mon île ? » il demanda. « Ben, nous avons vu le feu que vous aviez fait en incendiant votre hutte » le capitaine répondit.

La chose qui semblait être ce qui allait coûter la vie à ce naufragé fut son moyen de sauvetage. Ce qui sembla être un désastre pour lui devint un instrument de salût. C’est précisément le cas avec Joseph et Jacob dans Genèse 37. Un évènement tragique et cruel arriva qui fit s’écrouler le monde de Jacob. La vie ne valait plus le coût d’être vécue, il pensa, car il avait perdu la seule chose qui était la plus précieuse pour lui. Mais à la fin, la perte de Joseph pendant quelques années fut le moyen que Dieu utilisa pour sauver la nation de la famine et, pire encore, de la perte de pureté en étant absorbée dans la culture et la religion des Cananéens.

L’intensité émotionnelle des évènements de cet épisode de la vie de Jacob et de ses fils est difficile pour nous à attraper. Nous arrivons au chapitre 37 du Livre de Genèse tout comme si nous regardions une retransmission d’un match de foot vieux d’une semaine. Nous connaissons la fin de l’histoire. Nous savons que Jacob était dans l’erreur quand plus tard il se lamenta, « …vous me feriez mourir de douleur à mon grand âge » (Genèse 42:36). Seulement dans les affres de crises ou de tragédies pouvons-nous apprécier ce que Genèse éprouva dans ce chapitre.

Genèse 36 : Quelques Observations

J’ai choisi de passer brièvement sur les détails de Genèse 36 car l’intention principale de ce chapitre a déjà été réalisée. Vous voyez, les premiers lecteurs de ce chapitre étaient les Israélites qui étaient prêts à traverser la rivière Jourdain pour aller envahir le pays de Canaan et annihiler les Cananéens (Deutéronome 1:8 ; 20:16-18). Il y avait cependant quelques gens qui ne devaient pas être attaqués ou annihilés, parmi lesquels étaient les Edomites, les descendants d’Esaü :

« Alors l'Eternel me dit:

«Vous avez fait assez longtemps le tour de ces montagnes, prenez la direction du nord.

Ordonne au peuple: Vous allez passer près de la frontière de vos frères, les descendants d'Esaü, qui habitent la région de Séir; ils auront peur de vous, mais faites bien attention:

n'allez pas les attaquer, car je ne vous donnerai rien dans leur pays, pas même de quoi poser le pied. En effet, j'ai donné la région montagneuse de Séir en possession à Esaü. » (Deutéronome 2:2-5)

De peur que ce commandement soit enfreint, il était primordial pour ces Israélites du temps de Moïse de savoir qui les Edomites étaient et d’avoir un dossier soigneusement documenté de la génération d’Esaü. Ce dossier est la base pour le chapitre 36. Comme vous pouvez voir, cela n’a aucun rapport avec les Chrétiens d’aujourd’hui, bien qu’il était indispensable pour les premiers lecteurs de ce récit.

Cela étant dit, je ne veux pas vous laisser avec l’impression qu’il n’y a aucune valeur pour nous dans ces versets. J’aimerais suggérer deux avenues à considérer pour nous aujourd’hui. Premièrement, j’ai été impressionné par le fait qu’Esaü était un homme très gracieux. Pendant qu’il avait menacé de tuer son frère sur le coup de la colère, il le reçut chaudement (33:4), et quand la prospérité le nécessita, il déplaça sa famille et ses troupeaux pour ne pas le blesser :

« Esaü emmena ses femmes, ses fils et ses filles et tous les gens attachés à sa maison ainsi que ses troupeaux, son bétail et tous les biens qu'il avait acquis au pays de Canaan, et il émigra dans un autre pays, loin de Jacob, son frère.

Car leurs troupeaux étaient trop nombreux pour qu'ils puissent demeurer ensemble, et le pays où ils séjournaient ne pouvait plus subvenir à leurs besoins à cause de l'importance de leurs troupeaux.

Ainsi, Esaü s'établit dans la montagne de Séir. Esaü, c'est Edom. » (Genèse 36:6-8)

J’ai maintenu que si Dieu avait élu l’un ou l’autre des ces jumeaux sur la base de sympathie, IL aurait probablement choisi Esaü. Du moins, c’est qui j’aurai choisi. Bien que les choses spirituelles n’avaient pas d’importance pour lui (Genèse 25:34; Hébreux 12:16-17), il avait beaucoup de bonnes qualités. Dans les versets 6-8 ci-dessus, c’est Esaü qui a déménagé tout juste comme Abraham laissa Loth choisir (13:5) et s’en alla dans l’autre direction. Les élus de Dieu ne sont pas nécessairement des gens sympathiques, ni sont-ils toujours gracieux et gentils. C’est pourquoi l’élection est totalement séparée des actions des hommes, pour que le choix libre de Dieu soit vraiment libre (Romains 9:10-13).

Finalement, bien qu’Esaü fut disqualifié sur la base spirituelle, il était quand même un bénéficiaire de la grâce de Dieu. Abraham plaida avec Dieu de bénir son fils avec Agar, Ismaël, et IL l’a fait (Genèse 17:18-20 ; 25:16). Mais à part toutes les requêtes enregistrées d’Isaac pour Esaü, Dieu l’a beaucoup béni et l’a fait prospérer. Cela a même inclut à l’ordre de Dieu pour Israël de ne pas attaquer les Edomites, ni de prendre leur territoire (Deutéronome 2:1-7 ; 23:7 ; Nombres 20:14).

Les Générations de Jacob et la Jalousie de ses Fils (37:1-11)

« Jacob s'établit au pays de Canaan où son père avait séjourné.

Voici l'histoire de la famille de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, gardait les moutons et les chèvres avec ses frères. Il avait passé son enfance avec les fils de Bilha et de Zilpa, femmes de son père. Il rapportait à leur père leurs mauvais propos.

Israël aimait Joseph beaucoup plus que tous ses autres fils, car il l'avait eu dans sa vieillesse. Il lui fit une tunique splendide.

Ses frères virent que leur père le préférait à eux tous; alors ils le prirent en haine, et ils ne pouvaient plus lui parler aimablement.

Joseph fit un rêve et le raconta à ses frères, qui ne l'en détestèrent que davantage.

Il leur dit, en effet:
---Ecoutez, je vous prie, ce songe que j'ai eu.

Nous étions en train de lier des gerbes dans les champs. Soudain, ma gerbe s'est dressée et s'est tenue debout; les vôtres se sont placées autour d'elle et se sont prosternées devant elle.

Ses frères lui dirent:
---Prétendrais-tu devenir notre roi et nous gouverner? Et ils le détestèrent de plus belle à cause de ses songes et de ses propos.

Il eut encore un autre rêve qu'il raconta également à ses frères:
---Voici, leur dit-il, j'ai encore fait un rêve. J'ai vu le soleil, la lune et onze étoiles se prosterner devant moi.

Il raconta également ce rêve à son père qui le réprimanda et lui dit:
---Qu'as-tu rêvé là? T'imagines-tu que moi, ta mère et tes frères, nous allons nous prosterner en terre devant toi?

Ses frères étaient jaloux de lui: mais son père garda ce fait en mémoire. » (Genèse 37:1-11)

On a tendance à regarder le reste des chapitres de Genèse comme l’ « histoire de Joseph », mais ce n’est pas techniquement exact. Moïse fait allusion au chapitre 36 comme « la famille d’Esaü » (36:1,9). Dans Genèse 37:2, Moïse titre cette partie l’ « histoire de Jacob ». Nous ne devons pas oublier que Jacob ne quittera pas la scène avant Genèse 49, où nous trouvons le récit de sa mort. Cette dernière section, est donc un récit de Dieu travaillant dans la vie de Jacob et de ses fils par Joseph. Joseph est certainement la figure centrale de ces chapitres, mais il n’est pas la seule. Dieu est en train de former une nation de tous les fils de Jacob. Le voyage de Joseph en Egypte et sa promotion suprême à la position de Premier Ministre sous le règne de Pharaon rend possible la préservation de Jacob et de ses fils, de même que l’éducation de quelques leçons spirituelles de valeur.

Un des mauvais services que nous rendons à ce texte est que nous échouons à reconnaître la cause de l’animosité des frères de Joseph envers lui. Généralement, nous avons tendance à penser de Joseph comme un gosse de 8-10 ans, étant un petit mouchard pour de ses frères. C’est difficilement un crime qui mérite la peine de mort, et cela ne mérite pas les détails du récit. Joseph n’a pas 7 ans, mais 17 (37:2). Bon, dans un sens c’était jeune, mais dans l’ancien Proche Orient, les filles de cet âge étaient souvent déjà mariées, et les jeunes hommes n’étaient pas trop jeunes pour devenir rois (2 Rois 12:1).

Je crois vraiment que les frères de Joseph avaient quelque chose contre lui à cause du pouvoir qu’il exerçait sur eux. Dix-sept ans n’était pas spécialement jeune pour une telle autorité, mais il etait plus jeune que tous ses frères, et cela était en fait dur à avaler pour eux. Plusieurs lignes convaincantes convergent pour documenter cette assertion :

(1) Grammaticalement, l’autorité de Joseph n’est pas permissive, mais elle est préférable. George Bush, auteur du commentaire classique sur le Livre de Genèse, supporte fortement l’interprétation plus littérale du verset 2, duquel il écrit,

« … Littéralement gardait les moutons et les chèvres avec ses frères, ou agissant comme berger au-dessus de ses frères. Cependant, bizarre à nos oreilles était la phraséologie, c’est sans aucun doute le sens exact de ces mots était que Joseph était chargé de la supervision de ses frères, particulièrement les fils de Bilha et de Zilpa.24

Bush continue par des détails grammaticals considérables pour établir son point,25

(2) Après le péché de Ruben, Joseph fut donné le droit d’aînesse :

« Ruben était le premier-né d'Israël, mais parce qu'il avait eu des relations sexuelles avec l'une des femmes de son père, son droit d'aînesse fut donné aux fils de Joseph, fils d'Israël; ainsi Ruben ne fut pas recensé comme l'aîné.

Juda fut puissant parmi ses frères, et de lui est issu le prince d'Israël, mais le droit d'aînesse appartenait à Joseph. » (1 Chronicles 5:1-2)

Bien que cela ne soit pas avant le chapitre 49 que ce transfert soit clairement déclaré par Jacob, le péché qui précipita cela fut déjà enregistré dans Genèse 35:22. Ce ne serait pas inhabituel que Jacob ait exprimé ses intentions bien plus tôt à ses fils et qu’il commença même à donner à Joseph prééminence sur ses frères dans ces moments là. Des détails plus loin semblent démontrer ça.

(3) La tunique de Joseph était un symbole de l’autorité qui lui avait été donnée sur ses frères. La préférence de Jacob pour Joseph n’était pas un secret (37:2,3). La tunique que son père lui donna était vu comme l’évidence de l’amour plus grand de Jacob pour Joseph que pour n’importe quel autre fils. De plus, cette tunique indiquait encore plus que la préférence ; il symbolisait sa prééminence et supériorité.

Personne ne sait vraiment à quoi ressemblait cette tunique. Certains ont suggéré qu’elle était différente des tuniques de ses frères parce qu’il avait des manches longues,26 dans quel cas cela marquerait Joseph comme étant un « gars de direction » pendant que ses frères ne seraient simplement que des « cols bleus ». Tout comme les superviseurs ou chefs aujourd’hui sont remarqués par le fait qu’ils portent des complets (costumes), alors, Joseph était distingué par sa tunique à manches longues.

Pendant qu’il y ait des conjectures considérables sur ce sujet, une chose est certaine. Le terme qui fut utilisé pour la tunique de Joseph dans ce chapitre est trouvé ailleurs, dans 2 Samuel 13:18-19. Là, il est utilisé pour décrire une robe qui est portée par Tamar, la fille de David. Pendant que d’autres choses pouvaient être symbolisées par ce vêtement (telle que la virginité), la robe était l’évidence de royauté.

Dans le contexte de notre passage, je pense que la tunique de Joseph était considérée être symbolique de son autorité de la même manière que des galons sur un uniforme militaire. Les frères de Joseph détestaient ce vêtement et ce qu’il symbolisait, car leurs premières actions de violence fut de dépouiller Joseph de sa tunique (37:23).

(4) Le plus grand antagonisme envers Joseph fut des fils de Bilha et Zilpa (verset 2), pendant que les deux frères qui ont essayé de le libérer (Ruben et Juda) étaient les fils de Léa (37:21,26).Dans le verset 2, il est dit que Joseph passait beaucoup de temps aux champs avec les moutons accompagné les fils de Bilha et Zilpa. Ruben, et plus tard Juda, fils de Léa, essayèrent d’empêcher ou du moins de modifier le plan des autres de tuer Joseph. Une note dans la marge du verset 2 dans la version Berkeley27 suggère que les fils de Bilha et Zilpa étaient moins disciplinés, étant fils de mères païennes, pendant que Léa et Rachel démontreraient l’instruction relativement plus vertueuse de Laban.

Il y a peu de doute que Bilha et Zilpa faisaient parties d’une classe sociale plus basse que Léa et Rachel puisque les premières n’étaient que des concubines, pendant que les dernières étaient des épouses légitimes. Cette stratification sociale serait naturellement reflétée chez les fils de ces femmes et ainsi il n’était pas difficile de penser que Jacob aurait chargé Joseph de surveiller les fils de Bilha et Zilpa.

(5) Le rapport de Joseph à son père serait une partie logique et nécessaire de sa position et d’autorité comme superviseur. Joseph, à 17 ans, n’était pas un mouchard. Ça pourrait être difficilement le cas. Sûrement, ce genre de rivalité fraternelle serait attendue, mais ne méritant pas une telle contre-mesure de la part des frères de Joseph. Si Joseph avait été placé dans une position d’autorité (un boulot de supervision) par son père, qu’aurait été plus logique qu’un rapport à Jacob sur sa performance, efficacité, et sa fiabilité de ceux sous ses ordres ?

Quand Jacob demanda à Joseph d’aller à Sichem pour se renseigner sur ses fils et ses troupeaux (versets 12-14), il n’envoyait pas Joseph au bout de la rue pour espionner et rapporter sur ses frères C’était un voyage de plus ou moins 50 miles (80 kms) pour aller à Sichem et 70 miles (110 kms) jusqu'à Dotân ! Puisque Sichem avait été la scène du massacre des hommes de cette ville des années auparavant (34:25), Jacob n’aurait pas délégué cette tâche à la légère. C’était le genre de responsabilité qu’il ne pouvait que donner à quelqu’un qui n’avait jamais prouvé ses capacités de leader. Une mission sensible et potentiellement dangereuse ne pouvait pas être donnée à un fils sans fiabilité ou autorité.

(6) L’intensité de la réaction des frères de Jacob à son rêve indique qu’il y avait dû avoir quelques substances à leurs peurs que Joseph allait assumer un tel pouvoir et importance. Les frères de Joseph furent profondément angoissés par ses deux rêves (versets 8,11). Et quand le complot de le tuer fut conçu, les rêves furent une partie importante de leur hostilité et leur motivation :

« ---Voilà le maître-rêveur qui arrive, se dirent-ils les uns aux autres.

C'est le moment! Allez, tuons-le et jetons-le dans une citerne, nous dirons qu'une bête féroce l'a dévoré. On verra bien alors ce qu'il advient de ses rêves! » (Genèse 37:19-20)

Des rêves oisifs ou chimériques fournissent seulement une occasion pour rire. Dans la plupart des circonstances, le pire qui pourrait arriver serait que Joseph ait besoin d’être envoyé à l’asile pour sa propre protection. Mais s’il y avait déjà des évidences de son autorité, de ses capacités de leader, une peur des plus intenses les aurait envahit.

(7) Comme un genre de Christ, la cause du rejet de Joseph aurait été le refus de se soumettre à l’autorité de quelqu’un qui menacerait pouvoir et prestige personnel. Joseph, comme j’ai déjà dit, fut rejeté par ses frères car ils ressentaient l’autorité que leur père lui avait donné, spécialement quand ils raisonnaient qu’elle aurait du être la leur. N’était-ce pas le cœur de la raison du rejet de Jésus par les chefs religieux de Ses jours ? Quand Jésus enseignait les gens, la réponse était unanime :

« Quand Jésus eut fini de parler, les foules étaient impressionnées par son enseignement.

Car il parlait avec une autorité que n'avaient pas leurs spécialistes de la Loi. » (Matthieu 7:28-29)

Quel coup ça a du être à la fierté des chefs religieux d’Israël ! C’était la raison pour laquelle ils résistaient le Maître avec le challenge,

« ---De quel droit agis-tu ainsi? Qui t'a donné le droit de faire cela? » (Matthieu 21:23)

Toutes ces évidences me conduisent à la même conclusion : Joseph fut rejeté par ses frères parce que lui, le plus jeune de tous ces hommes (excepté Benjamin, bien sur), fut donné une position d’autorité au-dessus d’eux. Ce rejet de l’autorité de Joseph, avec le spectre de plus grande proéminence comme c’était présagé dans ses rêves, les menaient à conclure qu’ils devaient se débarrasser de lui pour protéger leurs positions.

Un Complot Diabolique, un Trou Vide, et un Achat Egyptien (37:12-36)

L’animosité envers Joseph a continué à monter jusqu'à ce que la situation devint explosive. Ce n’était maintenant plus qu’une question de temps et d’opportunité. Cette opportunité arriva finalement quand Jacob envoya Joseph à Sichem.

« Les frères de Joseph allèrent faire paître les troupeaux de leur père dans la région de Sichem.

Israël dit à Joseph:
---Je veux t'envoyer trouver tes frères qui font paître les troupeaux à Sichem.
Joseph répondit:
---Eh bien, j'y vais.

Son père lui dit:
---Va voir comment se portent tes frères et si tout se passe bien pour les troupeaux. Tu m'en rapporteras des nouvelles.
Il l'envoya donc depuis la vallée d'Hébron et Joseph se rendit à Sichem.

Un homme l'y rencontra, alors qu'il errait dans la campagne. Il lui demanda:
---Que cherches-tu?

---Je cherche mes frères, lui dit-il, peux-tu me dire où ils font paître leurs troupeaux?

---Ils sont partis d'ici, lui répondit l'homme, et je les ai entendu dire: «Allons vers Dotân.»
Joseph partit donc à la recherche de ses frères et les trouva à Dotân. » (Genèse 37:12-17)

L’inquiétude de Jacob pour les intérêts de sa famille et ses troupeaux n’était pas sans fondement. Sichem était la ville où Dina avait été violée et où les fils de Jacob, spécialement Simon et Lévi (34:30), avaient massacré tous les hommes. Puisque Jacob avait acheté de la terre là (33:19), il n’était pas inhabituel pour lui de l’utiliser en envoyant ses troupeaux aux pâturages là-bas sous la garde de ses fils. Mais il y avait toujours le danger des familles furieuses recherchant vengeance pour ces Sichemites qui avaient été tués ou capturés. Cela semblait être ce pour lequel Joseph fut envoyé là-bas pour évaluer. Seul un homme avec des aptitudes prouvées serait envoyé pour s’occuper d’une affaire aussi sensible et volatile que celle-là.

Joseph se balada dans les champs de Sichem à la recherche de ses frères. Il est juste arrivé28 qu’il trouva un homme qui avait vu les frères de Joseph et les avait entendus parlé d’aller à Dotân. Ne voulant pas abandonner sa recherche et retourner chez son père sans compléter sa mission, Joseph alla à Dotân.

Bien qu’à une distance considérable, Joseph fut reconnu par ses frères. Ils conspirèrent immédiatement un crime violent et osé qui allait les débarrasser de leur frère une bonne fois pour toutes :

« Ceux-ci l'aperçurent de loin. Avant qu'il ne soit près d'eux, ils complotèrent de le faire mourir.

---Voilà le maître-rêveur qui arrive, se dirent-ils les uns aux autres.

C'est le moment! Allez, tuons-le et jetons-le dans une citerne, nous dirons qu'une bête féroce l'a dévoré. On verra bien alors ce qu'il advient de ses rêves!

Lorsqu'il entendit cela, Ruben chercha à sauver Joseph. Il dit:
---Ne portons pas atteinte à sa vie!

Ne répandez pas le sang! Jetez-le dans cette citerne qui se trouve dans le désert, mais ne portez pas la main sur lui!
Il avait l'intention de le sauver pour le renvoyer à son père.

Dès que Joseph eut rejoint ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique splendide.

Ils se saisirent de lui et le jetèrent au fond de la citerne qui était vide; il n'y avait pas d'eau dedans. » (Genèse 37:18-24)

Ce fut probablement la tunique de Joseph qui rendit possible son identification si rapide d’une telle distance. C’est peut-être aussi cette tunique qui provoqua ce sentiment de jalousie et d’hostilité refoulé envers le fils tant aimé de leur père. Ils se virent la grande distance de leur père et l’isolation de cet endroit comme l’opportunité idéale pour se débarrasser de la menace que Joseph représentait. L’opportunité parfaite pour un alibi était aussi sous la main, car les animaux sauvages étaient une menace à toutes vies dans ces champs ouverts. Ils n’avaient pas besoin de produire un corps s’ils blâmaient l’absence de Joseph sur les bêtes sauvages qui l’auraient dévoré. Seule une tunique sanglante serait nécessaire à être présentée à Jacob. Son imagination prendrait soin du reste.

Ruben avait une bonne raison de haïr son frère, car c’était Joseph qui recevrait le droit d’aînesse qui aurait pu lui appartenir. Mais il semblait que Ruben avait plus peur de faire face à son père, qu’il haïssait Joseph. Il était toujours l’aîné de la famille. Qu’il ait le droit d’aînesse ou pas, il en portait quand même les responsabilités. Cela était peut être l’explication pour la suggestion de Ruben et son intention d’épargner la vie de Joseph.

Les actions de Ruben n’ont rien d’héroïques. Cependant, je dois admettre, que je n’aurais pas voulu non plus m’opposer à ces gars. Ils étaient mauvais, vraiment mauvais. Le massacre des Sichemites n’était qu’une des évidences de leurs natures brutales. Donc Ruben suggéra qu’ils tuent Joseph sans épanchement de sang. Jeter le garçon dans une citerne et laisser la nature suivre son cours. Cette idée avait quelques avantages, et donc, le plan fut accepté.

Quand Joseph arriva, sa réception fut loin d’être amicale. Ils déchirèrent sa tunique, le symbole de tout ce qu’ils méprisaient, et jetèrent le jeune homme sans défense dans la citerne. Il est important que cette citerne ait été vide, car normalement, elle aurait dû contenir de l’eau.29 Si cela avait été le cas, Joseph se serait noyé avant que la caravane ismaélite ne soit arrivée. Même la citerne vide était une providence de Dieu pour le soin de Joseph et de ses frères.

La dureté de cœurs des frères de Joseph est presque incroyable.

« Puis ils s'assirent pour manger. En regardant au loin, ils aperçurent une caravane d'Ismaélites venant de la région de Galaad et dont les chameaux étaient chargés de gomme, de baume et de *myrrhe, qu'ils transportaient en Egypte.

Alors Juda dit à ses frères:
---Quel intérêt avons-nous à tuer notre frère et à cacher sa mort?

Vendons-le plutôt aux Ismaélites. Ne portons pas la main sur lui, car c'est notre frère, il est de même sang que nous.
Ses frères furent d'accord

et, lorsque les marchands madianites passèrent, ils hissèrent Joseph hors de la citerne et le vendirent aux Ismaélites pour vingt pièces d'argent. Ceux-ci l'emmenèrent en Egypte.

Quand Ruben retourna à la citerne, il n'y trouva plus Joseph. Alors il déchira ses vêtements en signe de désespoir,

il alla trouver ses frères et leur dit:
---Le garçon n'y est plus! Que vais-je faire maintenant?

Alors ils égorgèrent un bouc, prirent la tunique de Joseph et la trempèrent dans le sang du bouc.

Ils envoyèrent la tunique splendide à leur père en disant:
---Voici ce que nous avons trouvé. Reconnais-tu ou non la tunique de ton fils? » (Genèse 37:25-32)

Ayant jeté Joseph dans la citerne, ils se mirent à table et mangèrent. Personne n’avait perdu l’appétit, personne n’avait des remords ou se sentait coupable. Et pas de pitié non plus, car ils mangèrent leur repas, pouvant probablement entendre les cris venant du fond de la citerne. Je peux presque entendre un des frères lever sa voix, couvrant les supplications de Joseph, et demander à un des autres, « Tu veux échanger un sandwich au mouton pour un au fromage ? » Seulement plus tard, ces cris allaient hanter les fils de Jacob :

« Ils se dirent l'un à l'autre:
---Certainement, nous sommes punis à cause de ce que nous avons fait à notre frère; car nous avons vu sa détresse quand il nous suppliait, et nous ne l'avons pas écouté. Voilà pourquoi nous nous trouvons nous-mêmes à présent dans la détresse. » (Genèse 42:21)

Pendant qu’ils mangeaient, une caravane d’Ismaélites les approcha en route pour l’Egypte venant de Galaad (verset 25). Cela donna à Juda l’idée qui empêcherait l’épanchement du sang de Joseph. Plutôt que de laisser Joseph mourir de faim et des éléments, pourquoi pas le vendre comme esclave à ces marchands ? Cela règlerait leur problème, éviterait la question de meurtre, et les débarrasserait des évidences de méfaits. Peut-être plus attractif était le fait que cela leurs donnerait un bénéfice monétaire.

Je ne trouve pas de vertu dans la proposition de Juda à ses frères. Pendant que Ruben chercha à retourner Joseph à son père, Juda n’est pas dit avoir de telles intentions. Il ne questionna pas les éthiques ou la désirabilité du meurtre de Joseph, seulement les bénéfices. ‘Bénéfice’ est le seul mot qui peut résumer la motivation de Juda. Pendant que l’esclavage semblait être un meilleur avenir pour un humain que la mort, certains qui vivent dans un tel état pourraient disputer ça. Vendre un frère comme esclave n’était pas plus louable que le tuer. En fin de compte, Joseph fut vendu aux marchands madianites30 pour vingt pièces d’argent, le prix que Moïse avait fixé pour un jeune esclave masculin (Lévitique 27:5).

Ruben était absent quand ses frères vendirent Joseph aux marchands. Très vraisemblablement, c’était pour distraire leur attention de Joseph dans l’espoir qu’ils partiraient rapidement, pour qu’il puisse retourner pour secourir Joseph. Quel choc ça a dû être pour lui de revenir et trouver une citerne vide ! Ruben, comme fils aîné, était celui qui devait faire face à son père, et ça pour lui n’était pas une idée plaisante.

Non seulement les frères de Joseph étaient totalement indifférents à sa souffrance, ils semblaient presque se réjouir de la souffrance que leur rapport causerait à Jacob. Il n’y avait pas d’approche douce, pas de préparation pour la nouvelles tragiques, seulement le fait cru d’envoyer la tunique sanglante et le laisser lui-même en tirer ses propres conclusions. C’était une action tout à fait insensible, totalement sans-cœur, mais une qui décrivait exactement la condition spirituelle de ce temps-là.

Comme la plupart d’entre nous, Jacob sauta à la conclusion, assumant que le pire était arrivé :

« Jacob la reconnut et s'écria:
---La tunique de mon fils! Une bête féroce l'a dévoré! Joseph a été mis en pièces!

Alors il déchira ses vêtements et mit un tissu de sac sur ses reins. Il porta longtemps le deuil de son fils.

Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler; mais il refusa toute consolation et dit:
---Non! c'est dans le deuil que je rejoindrai mon fils au séjour des morts!
Et il continua à pleurer Joseph. » (Genèse 37:33-35)

C’était, bien sûr, la tunique de son fils, car il n’y en avait pas une autre comme celle-là. Et elle était couverte de sang. Un tel vêtement couvert de sang, sans un corps amena Jacob à la conclusion que ses fils désiraient : Joseph avait du être attaqué et dévoré par une bête sauvage. Peut-être que les frères de Joseph étaient fiers du fait qu’ils n’avaient jamais dit que Joseph était mort. Ils ont simplement « leurré » leur père à croire ça. N’est-ce pas ironique que cette déception impliqua la mort d’un bouc, tout comme l’avait requit la déception d’Isaac.

Jacob sembla encaisser la mort de Débora (35:8)et de Rachel (35:16-19) avec un relatif sang-froid, mais la mort de Joseph simplement le submergea. Ses enfants furent incapables de le consoler. Ces efforts auraient été hypocrites de toute façon. La vie pour Jacob ne valait plus la peine d’être vécue. Le seul avenir que Jacob ne voyait était la tombe. Jacob vivrait avec le mensonge que son fils était mort pendant de nombreuses années.

Dans un sens, croire ça était une bonne chose. Pouvez-vous imaginer l’agonie mentale que ça aurait été pour Jacob de savoir ce qui était vraiment arrivé à son fils ? Nous venons juste d’assister à la conclusion dramatique de la crise des otages en Colombie, qui a duré six ans. Nous savons quelque chose de l’agonie de la famille et des amis de ces captifs, mais Jacob aurait dû endurer une telle souffrance et angoisse pendant plus de vingt ans.31 Son âme aurait été si troublée sachant que la femme de Potiphar poursuivait Joseph jour après jours (39:10). Quelle vie misérable aurait eu Jacob s’il avait eu connaissance de l’emprisonnement de Joseph (39:19). L’ignorance, dans ce cas, n’était pas une félicité, mais c’était mieux que Jacob ne sache pas les choses qui arrivaient à Joseph.

« Les Madianites vendirent Joseph en Egypte à Potiphar, un haut fonctionnaire du pharaon, chef de la garde royale. » (Genèse 37:36)

Joseph, en fait, n’était pas mort, ni en dehors du soin providentiel de Dieu. Ce n’était pas par accident qu’il atterrit dans la maison d’un des hommes les plus puissants dans l’administration de Pharaon. Bien que des années allaient passer avant que les desseins de Dieu ne se soient révélés, le train était en marche.

Conclusion

Historiquement et dans le contexte, la vente de Joseph comme esclave explique comment Joseph (et ultimement toute la nation d’Israel) finit par se retrouver en Egypte, d’où l’exode commenca. Plus important encore, ce chapitre nous dit une bonne part de la raison de la nécessité des 400 ans d’esclavage. Le fait que ce servage arriva n’est pas un mystère, car Dieu l’avait déjà dit à Abraham :

« Le Seigneur lui dit:
---Sache bien que tes descendants vivront en étrangers dans un pays qui ne leur appartiendra pas, on en fera des esclaves et on les opprimera pendant quatre cents ans[d].

Mais je punirai la nation qui les aura réduits en esclavage et ils quitteront le pays chargés de grandes richesses. » (Genèse 15:13-14)

Spirituellement, l’état des fils d’Israël était au plus bas. Nulle part n’avons-nous vu un semblant de relation avec Dieu telle que celle qu’avaient leurs ancêtres. Dans la famille, il n’y avait aucune unité parmi ces frères. Ils étaient simplement les fils de quatre mères différentes qui perpétuaient les conflits qui existaient entre elles (29:21-30:24). Il n’y avait pas d’amour fraternel, seulement la recherche pour satisfaire leurs propres intérêts. Il n’y a rien de mieux pour stimuler l’unité que la persécution. Une querelle entre frères est rapidement oubliée et l’unité de la famille est intensifiée quand une opposition extérieure est introduite. Quatre cents ans passés parmi les Egyptiens, qui détestaient les Hébreux (46:34), développa et renforça la cohésion de ces tribus d’Israël.

Plus tard dans l’histoire de Joseph et ses frères, Joseph les testera sur ce sujet de l’unité de la famille, car il leur offrira l’opportunité de gagner leur liberté en échange du sacrifice de leur frère cadet (chapitres 42-44). Là ils montreront un changement de cœur qui encouragera et touchera grandement Joseph.

Nous gagnons là un aperçu de plusieurs vérités bibliques. Premièrement, nous sommes rappelé de l’enseignement des Ecritures sur le sujet de l’élection. Nous avons presque à nous pincer pour être rappelé que les racines de la race d’Israël et de la religion retournent à des hommes tels que ces frères, qui ont conspiré de se débarrasser de leur chair et sang. Dans le neuvième chapitre de Romains, Paul enseigne que l’élection ne dépend pas du travail qu’une personne a fait ou fera dans l’avenir (9:6-13). Sûrement le choix de ces fils d’Israël illustre ce principe de l’élection. Pratiquement, personne d’autre dans le pays de Canaan n’aurait été autant ou plus qualifié que ces hommes cruels et mauvais. La plupart des païens ont un sens plus profond de loyauté familiale que ça.

De plus, la doctrine de la souveraineté de Dieu est clairement vue dans ce chapitre. Dans Romains, elle est résumée en ces mots :

« Nous savons en outre que Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment, de ceux qui ont été appelés conformément au plan divin. » (Romains 8:28)

Dans le Livre d’Ephésiens, Paul écrit :

« Et c'est aussi en Christ que nous avons été choisis pour lui appartenirconformément à ce qu'avait fixé celui qui met en œuvre toutes choses, selon l'intention qui inspire sa décision. » (Ephésiens 1:11)

Dieu avait l’intention et promit d’accomplir l’exécution de SES promesses qu’IL avait faites à Abraham, Isaac et Jacob à travers ces fils (35:10-12). Ni Jacob, ni Joseph, ni les autres fils de Jacob, ni même Pharaon lui-même ne pouvaient empêcher ou seulement retarder les desseins souverains du Dieu d’Israël.

Les moyens que Dieu employa pour accomplir SA volonté sont vus dans la doctrine de la providence de Dieu. Personne n’a défini la providence de Dieu mieux que George Bush :

Pendant que le récital s’écoule avec tout le charme d’une histoire de fiction magnifiquement tournée, nous sommes toujours assurés de la vérité et de la réalité de chaque incident, et nous sentons que nous sommes en train de contempler un résumé de la dispense de ce Pouvoir d’annulation qui est « … merveilleux, sa sagesse est immense » qui contrôle l’action libre et volontaire de créatures intelligentes, même quand elle est provoquée par un esprit de malveillance et de rébellion, afin de les rendre servile à l'accomplissement de ces mêmes plans qu'ils sont destinés à vaincre, pendant que la culpabilité des agents reste sur eux avec tous ses développements inchangés.32

En termes des plus simples, la règle providentielle de Dieu est que SON plan s’accomplit avec la participation d’hommes coupables et obstinés, même quand ils essayaient activement de résister, résister Dieu et SES desseins. Pendant tout ce temps là, Dieu reste souverain et contrôle tout. IL n’assume aucune culpabilité ou responsabilité pour les péchés de l’homme ; l’homme doit supporter tout le poids de la responsabilite pour ses actions.

La providence de Dieu n’est pas SON plan préféré, mais un plan de secours qui assure la réalisation de SES desseins éternels. Idéalement, Dieu travaille en employant des femmes et des hommes croyants qui feront SA volonté comme elle est exprimée par SA parole. Quand les croyants ou non croyants choisissent de résister la volonté et la parole de Dieu, IL a recours à SON plan B. C’est nettement moins désirable que l’obéissance volontaire et la submissivité, car le rétif devra toujours faire face aux conséquences de ses actions et ne trouvera aucune joies et résultats qui accompagnent toujours l’obéissance. La joie de participer activement et joyeusement aux plans et programmes de Dieu est perdue. Le travail de Dieu continue, mais nous ne nous en rendons pas compte, tout comme Jacob et les frères de Joseph étaient ignorants que la main de Dieu contrôlait tout ce qui arrivait. Dieu n’est jamais handicapé par le péché et la désobéissance de l’homme, mais nous sommes toujours blessé par eux.

Peu de gens ont manqué de remarquer la signification importante de la vie de Joseph, qui dans beaucoup de sens présageait la vie et le travail de notre Seigneur.33 Bien que ce soit une avenue profitable d’étude, nous devons faire remarquer que nulle part les Ecritures ne réfèrent à Joseph comme un genre de Christ. Tant qu’une telle étude est vue comme étant supplémentaire et secondaire en importance, elle peut être poursuivit avantageusement.

Les applications pratiques des principes trouvés dans ce passage sont nombreux. Premièrement, il y a une leçon sur le sujet de conseils divins. Puisque nous avons déjà traité avec le sujet de la providence de Dieu, nous nous contenterons de rattacher cette doctrine à la question de conseils.

La volonté de Dieu nous est donné par SA parole. Dans ce sens, ce n’était sûrement pas la volonté de Dieu que des frères vendent un des leurs à l’esclavage. Donc, les actions des frères de Joseph étaient coupables. Dieu ne dirige jamais par uniquement des circonstances, mais par les Ecritures, SA parole. Ils se sont trouvés dans un endroit isolé, loin des yeux observateurs de leur père. Il y avait une citerne toute prête, à portée de la main, mais ce n’était pas la volonté de Dieu que Joseph soit jeté dedans. Il y avait une bande de marchands qui passait par-là commodément, mais vendre Joseph en esclavage était mal.

Le dessein éternel de Dieu, dit à Abraham des années auparavant (Genèse 15:13-15), était une période de servage. Les frères de Joseph n’avaient aucune intention d’accomplir les desseins de Dieu – ils voulaient seulement se débarrasser de Joseph. Le plan de Dieu était pour les Israélites de séjourner en Egypte mais les fils de Jacob ne le savaient pas à ce moment-là. (En fait, Dieu avait fait attention de ne pas le dire à Abram où ce séjour serait ou comment ça arriverait.) Rarement est le guidage une question de ne pas savoir les principes généraux et les préceptes qui devraient gouverner notre conduite. Le plus souvent nous « loupons » la volonté de Dieu en choisissant délibérément de désobéir ce que nous savons est la bonne chose à faire. Mais même quand nous faisons ça délibérément, SES desseins continueront par SA direction providentielle. Comme ça, nous ne pouvons pas manquer SA volonté. Et, soyez assurés, Dieu nous fera savoir que nous avons péché et nous ramènera à un endroit où nous voudrons LUI obéir volontairement, mais IL nous ramènera par le chemin d’expériences douloureuses.

Quel commentaire cet évènement est sur le sujet de la souffrance ! Je pense qu’un excellent titre pour cet épisode complet pourrait être « Une Sévère Piété », comme le titre d’un livre récent. Les deux termes « sévère » et « piété » semblent être contradictoires, mais ce n’est jamais le cas pour le Chrétien. C’est pourquoi l’Apôtre Jacques a écrit des siècles plus tard :

« Mes frères, quand vous passez par toutes sortes d'épreuves, considérez-vous comme heureux.

Car vous le savez: la mise à l'épreuve de votre foi produit l'endurance.

Mais il faut que votre endurance aille jusqu'au bout de ce qu'elle peut faire pour que vous parveniez à l'état d'adultes et soyez pleins de force, des hommes auxquels il ne manque rien. » (Jacques 1:2-4)

L’auteur d’Hébreux a presque dit la même chose en termes plus profonds (Hébreux 12:1-13 et, en effet, l’épître entier).

D’un coté, la souffrance que nous observons dans les vies de Jacob, Joseph, et ses frères est inutile, le résultat du péché. C’est pourtant une part du gracieux traitement et de la discipline de Dieu pour amener ces hommes vers LUI et à maturité. Au milieu de notre souffrance, le plus souvent nous ne le voyons pas car la vérité est voilée par nos larmes. Mais le résultat final de la souffrance doit être la foi, la maturité, et la joie. C’était comme ça pour Jacob et ses fils. Et ça sera comme ça pour chaque enfant de Dieu.

« Certes, sur le moment, une correction ne semble pas être un sujet de joie mais plutôt une cause de tristesse. Mais par la suite, elle a pour fruit, chez ceux qui ont ainsi été formés, une vie juste, vécue dans la paix. » (Hébreux 12:11)

La vie de Joseph fournit un matériel excellent pour une étude sur le rejet. Nous savons, bien sur, que Joseph n’était pas pur. Ses péchés ne sont pas enregistrés, je crois, pour fournir un genre plus exact de Christ et aussi pour illustrer la question de souffrance innocente. Puis Moïse dépeint un incident où le rejet de Joseph est sans cause. Ça m’informe, comme d’autres passages suggèrent (1 Pierre 2:20-25 ; 3:17 ; 4:4-5,12-19), que le rejet et la persécution arrivent quelque fois complètement sans causes. Le Chrétien doit être préparé pour le rejet dans sa vie. C’est le badge des disciples :

« ---Si le monde a de la haine pour vous, sachez qu'il m'a haï avant vous.

Si vous faisiez partie du monde, il vous aimerait parce que vous lui appartiendriez. Mais vous n'appartenez pas au monde parce que je vous ai choisis du milieu du monde; c'est pourquoi il vous poursuit de sa haine.

Souvenez-vous de ce que je vous ai déjà dit: le serviteur n'est jamais supérieur à son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi; s'ils ont gardé mes paroles, ils garderont aussi les vôtres. » (Jean 15:18-20)

« En fait, tous ceux qui sont décidés à vivre dans l'attachement à Dieu par leur union avec Jésus-Christ connaîtront la persécution. » (2 Timothée 3:12)

« Allons donc à lui en sortant en dehors du camp, et acceptons d'être méprisés comme lui » (Hébreux 13:13)

La persécution ne doit jamais être recherchée, mais elle doit être attendue et acceptée. Une partie de la persécution est le rejet. Peu ont fait face au même genre de rejet que Joseph a subit. Il fut rejeté par ses frères, par Potiphar et sa femme (éventuellement), et pas les Egyptiens en général, qui haïssaient les Hébreux. Son rejet, et le nôtre, cependant n’indique pas que nous ayons des défauts. Il peut être une évidence de piété et de pureté. Puisque cela est vrai, notre image de nous-même (pas l’amour de nous-même) ne doit pas souffrir de tortures de culpabilité volontaire et d'abus.

Dans ce chapitre Dieu a préparé Joseph pour le rejet qu’il devait connaître. Les deux rêves qu’il avait eus étaient bien plus pour son bénéfice que pour celui de ces frères. Ils ont beaucoup impressionné Joseph avec le rôle important qu’il allait jouer dans le résultat du programme de Dieu. Aux yeux de ses frères et des Egyptiens (au moins pour un temps), Joseph était un détriment, un obstacle, et un problème à se débarrasser si possible. Pour Dieu, Joseph était la figure clef pour le salût (au sens physique) et l’instruction spirituelle de ses frères.

Le rejet est une part inévitable de la vie chrétienne. Si nous vivons comme Dieu le désire, nous serons rejetés par les hommes. Le rejet justifié, si je peux me permettre de l’appeler comme ça, est cause pour encouragement, pas désespoir. Le rejet peut mieux être traité en réalisant que Dieu a, pour nous, un rôle important à jouer dans SON travail. N’est-ce pas une part de ce que le Nouveau Testament enseigne le corps du Christ et ce que sont les dons et appels de membres individuels ?

« En fait, les organes sont nombreux, mais ils forment ensemble un seul corps.

C'est pourquoi l'œil ne saurait dire à la main: «Je n'ai pas besoin de toi», ni la tête aux pieds: «Je peux très bien me passer de vous. »

Au contraire, les parties du corps qui nous paraissent insignifiantes sont particulièrement nécessaires.

Celles que nous estimons le moins sont celles dont nous prenons le plus grand soin, et celles dont il n'est pas décent de parler, nous les traitons avec des égards particuliers

dont les autres n'ont guère besoin. Dieu a disposé les différentes parties de notre corps de manière à ce qu'on honore davantage celles qui manquent naturellement d'honneur.

Il voulait par là éviter toute division dans le corps et faire que chacun des membres ait le même souci des autres.

Un membre souffre-t-il? Tous les autres souffrent avec lui. Un membre est-il à l'honneur? Tous les autres partagent sa joie.

Or vous, vous constituez ensemble un corps qui appartient au Christ, et chacun de vous en particulier en est un membre. » (1 Corinthiens 12:20-27)

La vie de Joseph est un encouragement merveilleux pour les parents, qui, un jour, devront laisser leurs enfants partir, leurs permettant de quitter la maison, de quitter leur contrôle et protection. Ça pourrait être sous la forme d’envoyer un enfant à l’université, loin de la supervision des parents. Ça pourrait être par un mariage ou un changement de travail. Nous aurons tous, comme parents, à faire face au moment quand nous ne pourrons plus contrôler l’environnement dans lequel nos enfants vivront. (Peut-être est-ce plus vrai aujourd’hui que nous aimerions l’admettre).

Joseph fut arraché brusquement à son père, à ses amis et à sa famille. Il fut enlevé de toutes influences religieuses et d’encouragements. Il fut placé parmi un peuple qui ne croyait pas en son Dieu. En Egypte, il fut sujet à de très fortes tentations. Et pourtant, séparé de tous amis chrétiens, Joseph n’a pas seulement survécu, mais fut fortifié. Son père ne pouvait pas sauver Joseph de tout ça, mais Joseph sauverait son père et ses frères de la famine.

Dieu sait comment prendre soin de SES gens. Personne n’est en plus grand danger qu’un qui est complaisant et stupidement sécurisé. Personne n’est plus en sécurité, indifféremment de son environnement, que celui ou celle qui ne compte que sur Dieu pour sa protection et sa provision pour ses besoins du moment. Quand nos enfants ont quitté la sécurité de nos nids, ils seront en sécurité entre les mains du Dieu Qui les a créés et prend soin d’eux.

Il y a une analogie intéressante entre Abraham et Jacob. Tous les deux furent appelés à laisser leurs fils bien-aimés derrière. Abraham l’a fait volontairement et activement, Jacob, sans le savoir et à contrecœur. Les deux fils leurs furent rendus. Ce fut par ces fils, que ces pères perdirent, que l’avenir des pères fut assuré.

A travers les Ecritures, le salût n’est jamais sécurisé sans de grands sacrifices. Comme c’est arrivé à Abraham, c’est aussi arrivé à Jacob. Ces deux instances nous préparent pour le plus grand sacrifice du monde, quand Dieu le Père livra son Fils, Jésus Christ, pour notre salût. Tout comme Joseph fut rejeté par ses frères et humilié par l’esclavage et l’emprisonnement, Jésus Christ fut rejeté par les chefs juifs et ses frères et crucifié sur une croix romaine parmi des criminels. Par la souffrance de Joseph, Jacob et ses fils furent épargnés les ravages d’une famine sévère. Par les souffrances de notre Seigneur Jésus Christ, ceux qui croient en LUI, sont épargnés de la furie éternelle de Dieu.

La Parole de Dieu déclare que nous sommes des pécheurs, mes amis, méritant la furie éternelle d’un Dieu sacré et juste (Romains 3:10-18,23 ; 6:23). Mais la bonne nouvelle de l’Evangile est que Jésus Christ est venu pour prendre la place du pécheur, payant le prix pour ses péchés et fournissant la vertu que Dieu exige pour la vie éternelle (2 Corinthiens 5:21 ; Romains 3:21-22). Vous pourriez connaître le pardon des péchés et la paix de Dieu, simplement en reconnaissant votre culpabilité et en croyant en le travail de Jésus Christ a fait pour vous, car, « Tous ceux qui feront appel au Seigneur seront sauvés » (Romains 10:13).


24 George Bush, Notes on Genesis (Minneapolis: James Family Christian Publishers, 1979 (reprint)), II, p. 220.

25 Ibid, p. 221.

26 “The gift of a coat of many ‘pieces’ (not ‘colors’), or rather ‘the tunic with sleeves,’ was about the most significant act that Jacob could have shown to Joseph. It was a mark of distinction that carried its own meaning, for it implied that exemption from labor which was the peculiar privilege of the heir or prince of the Eastern clan. Instead of the ordinary work-a-day vestment which had no sleeves, and which, by coming down to the knees only, enabled men to set about their work--this tunic with sleeves clearly marked out its wearer as a person of special distinction, who was not required to do ordinary work.” V. H. Griffith Thomas, Genesis: A Devotional Commentary (Grand Rapids: Eerdmans, 1946), p. 356.

“The outward distinction which the father bestows upon this son is ‘a long-sleeved cloak,’ kethoneth passim. The kethoneth is the undergarment or tunic, which usually was sleeveless--a thing of about knee-length. But passim means ‘ankles’ or ‘wrists.’ Consequently, this tunic was sleeved and extended to the ankles. It was not, therefore, a garment adapted to work but suitable to distinguish a superior, or an overseer. By this very garment the father expressed his thought that this son should have pre-eminence over the rest.” H. C. Leupold, Exposition of Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 955.

Not all agree with statements such as these by Thomas and Leupold, Stigers challenges, “There is nothing in any of the texts where the term is used to indicate that the tunic had long sleeves or was of many colors. The AV ‘coat of many colors’ becomes only an attempt to give a meaning to the total term.” Harold Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 271.

27 Gerrit Verkuyl, editor-in-chief, The Berkeley Version in Modern English (Grand Rapids: Zondervan, fifth edition, 1962), p. 37, fn. w.

28 These “strange coincidences” are evidence of the providence of God, which we shall discuss more fully later.

29 “The original word is sometimes rendered ‘cistern,’ a term applied to hollow reservoirs excavated out of the solid rock for the purpose of holding rain water, or to natural cavities containing fountains, which were often walled up with stone to prevent the water from escaping.” Bush, Genesis, II, p. 231.

30 “The alternation of the names Ishmaelites and Midianites in verses 25, 27, 28, 36, and chapter 39:1 would suggest that they were synonymous or overlapping terms, even if no evidence confirmed it. It is in fact settled by Judges 8:24, which says of the Midianites ‘they had golden earrings, because they were Ishmaelites.”’ Derek Kidner, Genesis: An Introduction and Commentary (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), pp. 182-183.

31 Joseph was 17 years old when he was sold into slavery (37:2). He was raised to a position of power under Pharaoh at age 30 (41:46). The seven years of plenty had already passed and two years of famine had gone by before Joseph revealed his identity to his brothers (45:6-9). Joseph was therefore 39 when he revealed his identity to his brothers, and so 22 years had elapsed since his brothers sold him into slavery.

32 Bush, Genesis, II, p. 219.

33 “Hence the appearance, in our history, of individual types representing the New Testament history of Jesus, such as the jealousy and hatred of Joseph’s brethren, the fact of his being sold, the fulfillment of Joseph’s prophetic dreams in the very efforts intended to prevent his exaltation, the turning of his brothers’ wicked plot to the salvation of many, even of themselves, and of the house of Jacob, the spiritual sentence pronounced on the treachery of the brethren, the victory of pardoning love, Judah’s suretyship for Benjamin, his emulating Joseph in a spirit of redeeming resignation, Jacob’s joyful reviving on hearing of the life and glory of his favorite son, whom he had believed to be dead.” John Peter Lange, Commentary


38. Le Squelette dans le Placard de Juda (Genèse 38:1-30)

Introduction

Les interruptions dérangent souvent, mais sont quelque fois vitales. Il y a quelques années, un couple que ma femme et moi connaissions nous raconta une des ces occasions. La femme savait que son mari détestait être interrompu quand il était au milieu d’un projet. En conséquence, elle alla au garage dans lequel son mari travaillait joyeusement, s’installa dans un coin silencieusement, attendant le moment propice pour lui parler. Quand il eut finit ce qu’il faisait, il leva ses yeux et lui fit signe qu’il était maintenant permit d’engager la conversation. Ce que la femme dit le prit totalement par surprise. Calmement, elle déclara, « La maison est en feu ». Et c’était vrai, la maison était vraiment en feu !

Le chapitre 38 de Genèse est aussi une interruption, mais une qui est très importante. Dans le chapitre 37, notre attention était concentrée sur Joseph, qui fut cruellement vendu à l’esclavage, une chose un petit peu plus attrayante que d’être tuer. Le chapitre 38, donc, semble interrompre brusquement le cours de l’histoire. A cause de ça, certains intellectuels, d’une persuasion plus libérale, ont fait une grande injustice à ce chapitre. C’est comme si le livre que Moïse écrivait était devenu intolérablement ennuyeux, et ce chapitre est un genre de « double page » littéraire, épiçant l'immatériel avec l’immoral.

Rien ne pourrait être plus loin de la vérité. Ce chapitre est absolument essentiel au développement de l’histoire de ce Livre. Il arrive exprès, s’intégrant parfaitement dans le contexte. Pendant que le chapitre 37 expliqua comment Joseph (et la nation entière d’Israël) atterrit en Egypte plutôt qu’à Canaan, le chapitre 38 nous raconte pourquoi ce séjour en Egypte fut nécessaire. Il nous fournit une toile de fond contre laquelle la pureté de Joseph dans le chapitre 39 ressort encore plus clairement. Le chapitre 39 ainsi que les suivants décrivent le prix que Joseph a dû payer pour les péchés de ses frères. Le chapitre 38 suggère quelques conséquences du péché de la vente de Joseph dont Juda souffrit.

Il est vrai que ce chapitre pourrait être « Interdit au moins de 13 ans » à cause de l’immoralité qui est décrite.34 Et pourtant, quand vous lisez l’histoire attentivement, il y a beaucoup de chose qui ne soit pas dit qui aurait pu ajouter du « piment » au récit. Hollywood aurait beaucoup de retouches à faire avant qu’un film puisse être réalisé avec ce récit. Et bien que quelques actes immoraux soient relatés, il n’y a rien ici qui pourrait nous conduire à ressentir ces péchés personnellement.

Je suis spécialement impressionné avec le message de ce chapitre à cause de son applicabilité aux gens de Dieu d’aujourd’hui. Les mêmes forces qui étaient actives dans les jours de Juda, travaillent aujourd’hui. Les dangers décrits dans le chapitre 38 qui menaçaient l’accomplissement des desseins de Dieu pour Israël sont ceux-là même qui menacent d’entraver le programme de Dieu à travers SON église de nos jours. Et le même Dieu Qui alors, providentiellement, effacait les péchés des hommes pour amener la réalisation de SES desseins, est vivant et bien portant, et immuable aujourd’hui.

La Famille de Juda (38:1-11)

« A la même époque, Juda se sépara de ses frères et alla vivre chez un habitant d'Adoullam nommé Hira.

Il y fit la connaissance de la fille d'un Cananéen nommé Choua, il l'épousa et s'unit à elle.

Elle devint enceinte et lui donna un fils: il l'appela Er.

Elle devint encore enceinte et mit au monde un fils qu'elle appela Onân.

Elle eut encore un troisième fils qu'elle appela Chéla. Quand sa femme accoucha du troisième, Juda se trouvait à Kzib.

Juda prit pour Er, son premier-né, une femme nommée Tamar.

Jugeant Er mauvais, l'Eternel le fit mourir.

Alors Juda dit à Onân:
---Tu connais ton devoir de proche parent du défunt: épouse ta belle-sœur pour donner une descendance à ton frère.

Onân savait que les enfants qui naîtraient ne seraient pas pour lui. Chaque fois qu'il avait des rapports avec sa belle-sœur, il laissait tomber sa semence à terre pour éviter de donner une descendance à son frère.

Son comportement déplut à l'Eternel qui le fit aussi mourir.

Alors Juda dit à Tamar, sa belle-fille:
---Reste veuve dans la maison de ton père jusqu'à ce que mon fils Chéla soit devenu adulte.
Car il se disait:
---Il ne faut pas que celui-ci meure aussi comme ses frères.
Tamar retourna donc dans la maison de son père et y resta. » (Genèse 38:1-11)

La vente de Joseph ne fut que le « commencement des malheurs » pour son père, Israël. Directement sur les talons de ce péché découlent les évènements du chapitre 38. L’unité parmi les fils d’Israël ne fut jamais une force importante. La vente de Joseph n’était qu’une seule indication de ce fait, et même là, les frères ne marchaient pas à l’unisson. Mais maintenant Juda choisit de quitter ses frères et son père pour aller chercher ailleurs « de l’herbe plus verte », à savoir association et union avec les Cananéens.

Les problèmes de Juda commencèrent avec son association avec Hira, un Adoullamite. Les évènements de ce chapitre nous informe qu’Hira était un ami proche qui avait une mauvaise influence sur Juda. Là où Hira est mentionné, il y a des problèmes pour Juda. Pendant qu’il est à Adoullam avec Hira, Juda sort avec une certaine femme cananéenne dont le nom n’est jamais donné. Elle n’est référée que comme « la fille de Choua » (versets 2, 12). Je comprends d’après le stress mis sur le fait que Juda sort avec cette femme (« Il y fit la connaissance de la fille d'un Cananéen », verset 2) que son apparence physique a dû être la seule considération dans sa décision de l’épouser. Puisqu’il semble que ça a été influent dans la sélection d’une femme pour Jacob, nous ne devrions pas être surpris pas ça. C’était donc un choix purement physique. Aucunes considérations spirituelles n’ont été prises en compte.

Je ne pouvais pas m’empêcher de revoir le chapitre 34 où on nous dit que Sichem prit Dina. Il est dit de lui qu’il « la remarqua », il « l’enleva et coucha avec elle » (34:2). Il y a peu de différence entre ces mots et la description que nous avons dans le verset 2 du chapitre 38. Juda « fit la connaissance de cette femme », « l’épousa », et « s’unit à elle ». Seule la dernière expression est différente, mais toutes les deux décrivent une union physique. L’action qui rendit furieux les fils d’Israël au point de massacrer tous les hommes de la ville ressemble de très près à celle de Juda prenant une épouse.

Trois fils naquirent de l’union de Juda à une femme cananéenne : Er, Onân, et Chéla. Pour le premier fils, Tamar fut acquise pour épouse. Cependant, Er était si mauvais que Dieu le fit mourir. Ses péchés ne sont pas détaillés, car ils n’ont pas d’importance à ce point. Onân fut alors obligé de marier Tamar, d’avoir et d’élever des enfants pour son frère. Puisque la position de chef de famille (le droit d’aînesse) allait normalement au premier-né, c’était une action nécessaire.

Nous pouvons être un peu surpris par cette référence à ce qui est connu plus tard comme « le lévirat ». Des siècles plus tard, Moïse ordonna qu’il soit enregistré dans le Livre de Deutéronome :

« ---Si deux frères demeurent ensemble et que l'un d'eux vienne à mourir sans laisser d'enfant, sa veuve ne se remariera pas en dehors de la famille; son beau-frère l'épousera pour accomplir son devoir de beau-frère envers elle.

Le premier fils qu'elle mettra au monde perpétuera le nom du frère défunt pour que ce nom ne s'éteigne pas en Israël.

Si cet homme n'a pas envie d'épouser sa belle-sœur, elle se rendra à la porte de la ville vers les responsables et leur dira: «Mon beau-frère refuse de perpétuer le nom de son frère en Israël, il ne veut pas remplir son devoir de beau-frère.»

Alors les responsables de la ville le convoqueront et lui parleront. S'il persiste dans son refus d'épouser sa belle-sœur,

celle-ci s'approchera de lui en présence des responsables, elle lui ôtera sa sandale et lui crachera au visage; puis elle déclarera à haute voix: «Voilà comment doit être traité l'homme qui ne veut pas constituer une famille pour son frère!»

Dès lors, on surnommera la famille de cet homme en Israël «la famille du Déchaussé». »

Un tel mariage n’a pas son origine avec la Loi de Dieu donnée par Moïse. C’était une pratique commune au Proche-Orient depuis des siècles. Cela sert pour un coté pratique, pour assurer la continuation du nom de famille. Pour cette raison, ça a été ordonné dans la Loi de Moïse. De plus en plus, je réalise le fait que la Loi de Moïse n’a pas nécessairement initié des principes et préceptes entièrement nouveaux, mais a simplement ratifié beaucoup de ceux qui existaient déjà (35:2 ; 14:20 ; 28:22).

Onân savait que les enfants de son union avec Tamar favoriserait la cause de son frère défunt plutôt que la sienne. En conséquence, il ne voulait pas d’enfants avec elle. Pour empêcher Tamar de concevoir, Onân « laissa tomber sa semence à terre » (verset 9). Un tel acte était pratiqué régulièrement, mais Dieu le fit aussi mourir pour sa perversité.

Beaucoup de gens ont essayé d’utiliser ce passage pour interdire toutes méthodes de contraception. A cause des fortes implications émotionnelles et morales impliquées ici, nous devons faire attention à ce qui est appelé mauvais. Je crois qu’Onân fut condamné pour trois raisons. Premièrement, la conduite sexuelle d’Onân était « contraire à la nature ». Pendant que Paul parlait d’homosexualité et peut-être d’autres perversions dans Romains 1:26-27, ce qui était pratiqué par Onân était aussi contre nature. Il serait difficile, à mon avis, de parler des actions d’Onân comme “naturelles”.

Deuxièmement, Onân était désobéissant dans ses actions. Sa société au moins ordonnait d’avoir des enfants avec la veuve d’un frère au nom du frère, et son père le lui avait directement ordonné (verset 8). Cela nous conduit à déduire de cette histoire, que Juda n’a jamais su pourquoi des enfants n’avaient pas été conçus, car seule Tamar connaissait la cause. De la perspective préconçue de Juda, ça devait être Tamar la responsable, et c’est cette raison qui le poussa à retenir son dernier fils.

Troisièmement, Onân a péché car sa motivation était mauvaise. Non seulement il pécha contre son père et Tamar, mais il pécha primordialement contre son frère défunt. Onân mit son intérêt personnel au-dessus du fait que son frère ne pouvait pas continuer la lignée de la famille. En gros, l’action d’Onân était le résultat d’intérêt personnel aux dépends des autres. Tout comme les frères de Joseph n’avaient aucun « amour fraternel », ce fils de Juda n’en avait pas du tout.35 Dans ce sens, il était sûrement un « fils de son père ».

Personnellement, je pense que nous faisons injustice au texte si nous concluons, basé sur ce passage, que toutes formes of contraception sont des péchés. N’importe quelle forme de contraception aurait été mauvaise pour Onân, mais cela ne veut pas dire que toutes sont mauvaises pour nous, car nous n’avons pas été ordonnés de faire ce qu’il devait faire. La contraception (ou n’importe quelles actions) est mauvaise si elle est motivée par un intérêt personnel et si c’est clairement un acte de désobéissance. « Tout ce qui ne découle pas de la foi est péché. » (Romains 14:23) doit être un standard par lequel nous mesurons toutes nos actions. Beaucoup, j’ai bien peur, empêche la conception d’enfants pour de simples raisons égoïstes. Certains pratiquent la contraception à cause d’un manque de foi, doutant que Dieu fournira le nécessaire matériel et émotionnel. Puisque « oui, des enfants sont une récompense. » (Psaume 127:3), je crois que chacun devrait considérer avec attention les vraies raisons pour la contraception, mais je ne peux pas aller plus loin, disant que c’est toujours mauvais. Il pourrait y avoir des raisons de santé, par exemple, qui demanderaient que des mesures devraient être prises pour empêcher la conception. L’avortement, bien sûr, est un sujet complètement différent.

Une fois qu’Onân fut mort, Juda devint très réticent à donner son fils cadet (et le dernier) à Tamar. Il ne lui est jamais venu à l’idée que c’étaient ses fils qui étaient le problème, pas Tamar. Chéla était probablement trop jeune au début pour assumer le rôle de mari et père, mais plus qu'assez de temps s'est écoulé pour résoudre le problème. Finalement, Tamar fut convaincu que Juda n’avait aucune intention de lui donner Chéla. Si elle allait devoir avoir des enfants pour continuer la lignée de famille, elle allait devoir forcer la chose, elle conclut.

La Fornication de Juda (38:12-19)

« Bien longtemps après cela, la fille de Choua, femme de Juda, mourut. Quand les jours de deuil furent passés pour Juda, il monta avec son ami Hira l'Adoullamite à Timna, pour la tonte de ses moutons.

Quelqu'un en informa Tamar en lui disant:
---Voici, ton beau-père monte à Timna pour la tonte de ses moutons.

Alors elle ôta ses habits de veuve, se couvrit le visage d'un voile et, ainsi déguisée, s'assit au carrefour d'Enaïm, sur la route de Timna; car elle voyait bien que Chéla était devenu adulte sans qu'on le lui ait donné pour mari.

Juda aperçut cette femme et la prit pour une *prostituée, car elle avait le visage voilé.

Il s'approcha d'elle au bord du chemin et lui dit:
---Permets-moi d'aller avec toi!
Car il n'avait pas reconnu sa belle-fille. Elle répondit:
---Que me donneras-tu pour venir avec moi?

---Je te ferai apporter un chevreau du troupeau, lui dit-il.
---D'accord, répondit-elle, à condition que tu me donnes un gage jusqu'à ce que tu l'envoies.

---Quel gage veux-tu que je te donne?
---Ton *cachet, le cordon qui le tient et le bâton que tu as en main.
Il les lui remit et s'unit à elle, et elle devint enceinte.

Elle se leva et partit; elle ôta son voile et remit ses habits de veuve. » (Genèse 38:12-19)

Après une considérable période, deux évènements survinrent qui établirent la scène pour que Juda s’éloigne encore plus de la foi de ses pères. Juda avait déjà quitté ses frères et formé une alliance avec Hira. Il avait marié une Cananéenne et eut trois enfants, deux si mauvais que Dieu avait dû les enlever. Quand son heure arriva, la femme cananéenne de Juda, dont le nom ne fut jamais mentionné, mourut. Dans une société orientée vers la sensualité et sexuellement pervertie,36 cela mit Juda dans une position vulnérable. Mais bien que Tamar était officiellement regardée comme la femme de Chéla, le mariage ne fut jamais consommé, car Juda n’avait jamais donné Chéla à Tamar.

Juda, avec son compagnon peu recommandable Hira, alla à Timna pour tondre les moutons. Cette nouvelle atteignit Tamar et lui signala qu’il était temps pour elle d’entrer en jeu pour fournir un fils et assurer la continuation du nom de son premier mari. Dans sa société, non seulement les jeunes frères pouvaient continuer la lignée familiale, mais le beau-père, Juda, pouvait aussi.37 Puisque Juda ne voulait risquer de perdre son dernier fils vivant, Tamar décida de forcer les choses, en devenant enceinte par Juda. Juda était dans le tort en retenant Chéla, mais de même était Tamar en prenant les choses en main.

A mon avis, Tamar n’avait pas beaucoup de chances d’échouer en faisant ce qu’elle essayait de faire à la porte d’Enaïm.38 L’atmosphère morale de la tonte annuelle des moutons pourrait être mieux comprise, comparée à une pub de télévision d’aujourd’hui. Visualisez un groupe de bergers assoiffés finissant une semaine épuisante, très chaude parmi les moutons, quittant les champs après avoir fini la besogne annuelle. Soudainement, un appela un autre, « C’est l’heure d’une bière ! » Avec une fille accrochée à un bras et une bonne bouteille sous l’autre, la célébration commença. Tamar savait parfaitement bien que c’était ce genre de chose qui se passait pendant la saison de la tonte.39

Non seulement connaissait-elle les hommes en général, mais elle connaissait très bien Juda. La pureté morale ne semblait pas être une de ses vertus. Il n’y a aucun doute que cela n’était pas la première rencontre de Juda avec une prostituée. Il ne démontrait pas la naïveté de quelqu’un qui est nouveau à ce genre de chose. Il s’occupa des arrangements comme un pro qui connaît les règles du jeu. Tamar était convaincue que si elle pouvait seulement ressembler à une prostituée, Juda s’occuperait du reste et le but de Tamar serait réalisé.

Avec tout le savoir-faire d’un pro de la bagatelle, Juda négociât des termes acceptables pour les deux camps. C’était probablement pratiques communes de demander un genre de gage, puisque peu pouvait être fait pour forcer le « client » à payer après la chose. Juda ne fut donc pas surpris par l’insistance de Tamar que quelques garanties lui soient données. Tamar n’était pas intéressée par un paiement. Elle voulait seulement devenir enceinte par Juda. Mais le gage qui lui fut donné servira plus tard à prouver que Juda était le père du bébé qui avait été conçu de cette union.

Un sceau, un cordon et un bâton n’étaient pas des choses achetées au bazar. Chacun d’entre eux avait des caractéristiques distinctives qui étaient particulière à leurs propriétaires. Le sceau était l’ancien cylindre utilisé pour faire des contrats. C’était la contrepartie de notre carte Mastercard d’aujourd’hui. Le sceau cylindrique avait un dessin unique que son propriétaire avait carvé. Quand un contrat était fait, de la cire chaude était placée sur le document et le sceau était roulé dessus, laissant une impression du propriétaire du sceau. Le sceau de Juda était unique, comme l’étaient ceux d’autres personnes.40 Il reconnaîtrait donc immédiatement le sien. C’était la même chose pour le bâton. La possession de ces choses donna Tamar la preuve de l’identité du père de son enfant quand il naîtrait.

La Stupidité de Juda (38:20-26)

Quand l’affaire fut faite, Juda et Tamar s’en allèrent de leurs chemins. Juda ne connut jamais l’identité de cette « prostituée », et Tamar retourna à sa routine habituelle, vivant comme une veuve dans la maison de son père. Normalement une telle affaire aurait été rapidement oubliée, mais plusieurs évènements arrivèrent qui firent de cet interlude immoral un cauchemar que Juda n’arrivera jamais à sortir de sa tête.

« Juda chargea son ami l'Adoullamite d'apporter le chevreau à cette femme et de retirer les gages qu'il lui avait donnés. Mais celle-ci resta introuvable.

Hira interrogea les hommes de l'endroit:
---Où est cette *prostituée sacrée[c] qui se tenait sur le chemin à Enaïm?
Ils lui répondirent:
---Il n'y a jamais eu de prostituée sacrée à cet endroit.

Il revint dire à Juda:
---Je ne l'ai pas trouvée, et les gens de là-bas ont même affirmé qu'il n'y a jamais eu de prostituée sacrée à cet endroit.

Alors Juda s'écria:
---Qu'elle garde ce qu'elle a! Ne nous rendons pas ridicules. Quoi qu'il arrive, moi j'ai envoyé ce chevreau, et toi, tu n'as pas retrouvé cette femme.

Environ trois mois après cela, on vint dire à Juda:
---Tamar, ta belle-fille, s'est prostituée, et même: la voilà enceinte suite à cela.
---Qu'on la fasse sortir et qu'elle soit brûlée vive!

Comme on la jetait dehors, elle envoya un message à son beau-père:
---C'est de l'homme à qui appartiennent ces objets que je suis enceinte. Reconnais, je te prie, à qui sont ce cachet, ces cordons et ce bâton.

Juda les reconnut et s'écria:
---Elle est plus juste que moi; elle a fait cela parce que je ne l'ai pas donnée pour femme à mon fils Chéla.
Il ne s'unit plus jamais à elle. » (Genèse 38:20-26)

Hira fut envoyé pour payer la prostituée et ramener le gage que Juda lui avait donné. Un changement de mots, subtil et important a lieu ici, qui est indicatif d’un défaut sérieux de caractère de Juda. Juda pensait que la femme à la porte d’Enaïm était une simple prostituée (verset 15). Mais quand Hira la chercha, ils questionna les gens à propos d’où il pourrait trouver les « prostituée sacrée » (verset 21,22).41 La religion des Cananéens était si corrompue que la prostitution faisait partie du culte de la déesse de la fertilité. Juda, dans sa stagnation morale et spirituelle, était ignorant de telles différences. Pour lui, c’était simplement une affaire, mais pour les Cananéens c’était un acte d’adoration. L’immoralité conduit inévitablement à l’idolâtrie. Pourtant Juda n’avait aucune idée de ces dangers.

Ne trouvant pas la « prostituée sacrée » et, pire encore, étant dit qu’une telle personne n’existait pas, mit Juda dans une position très bizarre et éventuellement embrassante. Il semblerait qu’il se soit fait avoir, mais il était totalement impuissant. Qui reporterait un vol aux autorités dans des circonstances si délicates ? Le plus il chercha à trouver cette femme, le plus sa stupidité deviendrait évidente et publique. C’était le genre d’histoires qui seraient passées en plaisanterie. Juda n’avait aucun désir de devenir l’objet de moquerie de la ville. Il avait essayé de trouver la femme et de la payer, il avait autant prendre ses pertes et espérer que c’était la fin de l’histoire.

Un mois, puis deux, et presque trois mois passèrent sans incident, Juda commença à respirer un peu plus aisément. Il semblait qu’il s’en était sorti sans trop de dégâts. Ni La femme, ni son gage personnel n’avaient réapparu. Jamais il n’avait pensé que ça se terminerait comme ça.

Un jour Juda fut informé que Tamar était enceinte. Ce n’était pas un simple péché de chair, c’était de l’adultère car Tamar avait été promise au troisième fils de Juda, Chéla.42 L’indignation justifiée de Juda a dû être quelque chose à voir. Elle devait etre mise au bûcher ! C’était une sentence inhabituelle, plus même que ce que la Loi exigeait. La sentence habituelle selon la Loi de Moïse était la lapidation (Deutéronome 22:20-24). En cas de perversité inaccoutumée, il y avait une sentence de mort par le feu (Lévitique 20:14 ; 21:9). Alors pourquoi Juda demandait-il une telle sentence pour sa belle-fille ? Il y a du avoir une surcompensation de son subconscient pour sa propre immoralité. Souvent nous essayons de cacher notre propre culpabilité par une sévérité dans notre réponse aux péchés des autres.

D’un autre coté, ça a pu être encore plus sournois. Il est possible, son état spirituel étant si dépravé, que Juda vit cela comme la solution d’un problème sur lequel il avait si longtemps agonisé. Tôt ou tard, il devrait faire face au fait que Chéla, son seul fils vivant, avait été promis à Tamar. Il n’y avait aucun doute que, maintenant, il était en âge d’assumer le rôle de mari et père, mais Juda avait peur de perdre aussi ce fils (38:11). Si Tamar était exécutée, son problème était résolu. Pas de Tamar, pas de menace. C’était presque trop beau pour être vrai.43 Puisqu’on ne puisse que supposer à ce point, il n’est pas difficile de croire que ça pourrait être vrai à ce moment. La sentence de Juda fut le début d’une série d’évènements qu’il n’aurait jamais cru arriveraient.

La réponse de Tamar à la situation fut incroyablement soumise. Franchement, j’aurai crié du haut des toits que Juda était le père de cet enfant. J’aurai cherché à l’embarrasser encore plus. Quelle opportunité de s’enrichir sur la situation et de trouver de la satisfaction pour les années de délai et déception en gardant Chéla loin d’elle. Mais elle, il semblerait, présenta en privé les évidences à Juda et poliment le poussa à les étudier attentivement. Elle ne fit aucunes accusations le condamnant, mais présenta seulement le sceau, les cordons et le bâton à Juda.

Quel choc ça a dû être pour Juda ! Il n’aurait jamais pensé qu’il était le coupable qui devrait subir la sentence qu’il avait prononcée de sa propre bouche. Juda, l’ancêtre du Messie et l’arrière-petit-fils d’Abraham, dût dire de cette femme, « ---Elle est plus juste que moi » (verset 26). Ça vaut le coup de remarquer qu’il ne dit pas qu’elle était plus vertueuse que lui sur le sujet de l’immoralité commise, mais dans ce qu’elle avait agi pour se procurer un fils qui était légalement le sien, pendant que Juda lui refusait Chéla qu’il lui avait promi. Quant à son acte d’immoralité, Juda ne fit aucun commentaire. Quel contraste comparé à sa réponse au rapport de l’adultère de Tamar !

Juda a dû avoir un changement de cœur ici, car il n’eut pas d’autres rapports sexuels avec Tamar. Et la prochaine fois qu’on lit à son propos, il est de nouveau avec ses frères et son père. Un genre de renouveau spirituel a dû avoir lieu.

La Famille de Jésus (38:27-30)

« Quand vint le moment de la naissance, il s'avéra qu'elle portait des jumeaux.

Pendant l'accouchement l'un d'eux présenta une main; la sage-femme la saisit et y noua un fil rouge en disant:
---C'est celui-ci qui sort le premier.

Mais il retira sa main, et c'est son frère qui vint au monde. La sage-femme s'écria:
---Quelle brèche ne t'es-tu pas ouverte! La brèche soit sur toi! Et on le nomma Pérets (Brèche).

Ensuite son frère naquit, celui dont la main portait le fil rouge, et il fut appelé Zérah (Lever du soleil). » (Genèse 38:27-30)

Le dernier paragraphe du chapitre décrit la naissance des jumeaux qui résulta de l’union de Juda et Tamar. Puisque le jumeau qui émerge le premier du ventre de la mère possède traditionnellement les droits d’aînesse, un genre de marque pour l’identifier était placé sur le premier à sortir du ventre de la mère. Quand un des garçons sortit une main, un fil rouge fut noué à son poignet, assumant qu’il sortirait rapidement. Cependant, la main se retira et l’autre jumeau fut le premier-né. Celui-ci fut nommé Pérets, et le suivant, celui avec le fil rouge, fut nommé Zérah. Comme les généalogies plus tard le prouveront, l’enfant premier-né, Perets, sera le fils de Juda qui portera la lignée messianique jusqu’aux temps de David, et ultimement de Jésus (Ruth 4:12; Matthieu 1:3).

Conclusion

Historiquement, ce chapitre avait beaucoup à apprendre aux anciens Israélites. Pour commencer, cet évènement souligne la nécessité d’un séjour en Egypte. La pureté spirituelle était essentielle aux desseins de Dieu pour leurs réalisations. Juda, le fils par lequel le Messie allait venir (Genèse 49:8-12), était si charnel qu’il a marié une femme cananéenne, pour avoir un païen pour son meilleur ami, et il aurait eu une relation illicite avec une prostituée sacrée. Quelque chose de rigoureux devait être fait, et l’exile en Egypte fut la solution de Dieu. Là, vivant parmi un peuple qui détestait les Hébreux (43:32 ; 46:34), même si les Hébreux voulaient bien s’entremêler et se marier avec ces gens, les Egyptiens ne voulaient même pas considérer une telle chose. La bigoterie raciale, sinon pas la piété religieuse, garderait le peuple de Dieu un peuple séparé. Pendant que le séjour en Egypte était dans beaucoup de sens une expérience amère, c’était un acte gracieux de la part de Dieu. Ces Israélites, qui avaient vécut l’exode, pouvaient commencer à sentir cela quand ils lisaient ce récit.

Aucun Israélite ne pourrait prendre ce rapport sérieusement sans un sens profond d’humilité. Les « racines » d’Israël, si vous me pardonnez pour dire cela, étaient pourries. Ils ne pouvaient pas se retourner et regarder à leurs ancêtres avec des sentiments de se sentir privilégiés ou de fierté. Il y avait trop de squelettes dans leurs placards pour cela. Au lieu de ça, ils devaient reconnaître que tout le bien qui était arrivé à Israël n’était que le résultat de la grâce de Dieu.

« Si l'Eternel s'est attaché à vous et vous a choisis, ce n'est nullement parce que vous êtes plus nombreux que les autres peuples. En fait, vous êtes le moindre de tous.

Mais c'est parce que l'Eternel vous aime et parce qu'il veut accomplir ce qu'il a promis par serment à vos ancêtres, c'est pour cela qu'il vous a arrachés avec puissance au pouvoir du pharaon, roi d'Egypte, et qu'il vous a libérés de l'esclavage. » (Deutéronome 7:7-8)

C’était une leçon trop vite oubliée, car les Israélites des jours de Jésus étaient très fiers de leurs ancêtres et comptaient sur leurs « racines » pour leur vertu :

« Ne vous imaginez pas qu'il vous suffit de répéter en vous-mêmes: «Nous sommes les descendants d'Abraham.» Car, regardez ces pierres: je vous déclare que Dieu peut en faire des enfants d'Abraham. » (Matthieu 3:9)

« ---Nous, lui répondirent-ils, nous sommes la postérité d'*Abraham[e], nous n'avons jamais été esclaves de personne. Comment peux-tu dire: «Vous serez des hommes libres?»» (Jean 8:33)

La vertu ne vient que de Dieu par la foi. Notre premier ancêtre, Adam, a échoué à vivre par les standards de Dieu et a péché. Tous ses descendants, comme Adam, sont des pécheurs (Romains 5:12) et donc ont besoin d’une vertu pas d’eux memes. Jésus Christ, le Fils de Dieu, est venu dans ce monde pour prendre le péché sur LUI-MEME, pour souffrir la pénalité de nos péchés, pour que nous puissions avoir SA vertu et passer l’éternité avec Dieu.

« Celui qui était innocent de tout péché, Dieu l'a condamné comme un pécheur à notre place pour que, dans l'union avec le Christ, nous soyons justes aux yeux de Dieu. » (2 Corinthiens 5:21)

« Si vous lui appartenez, vous êtes la descendance d'Abraham et donc, aussi, les héritiers des biens que Dieu a promis à Abraham. » (Galates 3:29)

Le thème principal de ce chapitre est la providence divine, qui tient ensemble la section entière ; Dieu travaille à la réalisation de SES desseins par les hommes qui poursuivent le péché. Dans les chapitres 37, 39 et les suivants, Dieu travaille providentiellement à accomplir SA promesse de faire des descendants de Jacob une grande et puissante nation (35:11), en même temps que la seule intention de ces frères est de diminuer leurs nombres. Dans le chapitre 38 Dieu est au travail, assurant providentiellement la réalisation de SA promesse de fournir un Messie par les descendants de Juda (49:8-12).

Dans un monde idéal, le pouvoir souverain et les desseins sages et tendres de Dieu seraient accomplis par des serviteurs obéissants. Mais quand SES enfants suivent leurs propres chemins, le pouvoir infini de Dieu est conduit par des hommes et des femmes involontaires, désobéissants qui, en dépit d’eux-mêmes, achèvent les plans de Dieu. Ils font cela sans le savoir et d’une manière désagréable.

Qui aurait pu penser qu’il y avait une chance que la lignée messianique continue par Juda en regardant les évènements initiaux de ce chapitre ? Voilà Juda, l’ancêtre du Messie, prenant une Cananéenne pour femme, manquant de tenir une promesse faite à sa belle-fille, et proposant une prostituée, qui aurait pu faire partie d’un culte religieux païen ? En dépit de tous les péchés de Juda et en dépit de l’impatience de Tamar, Pérets, l’aïeul de David et du Sauveur, naquit. Qui autre que Dieu aurait pu faire arriver une telle chose ?

Il a été dit à beaucoup de Chrétiens que les desseins de Dieu ne peuvent être accomplis que si l’on est fidèle et obéissant. Que peuvent-ils dire à propos de ce chapitre sur ce sujet ? Et qui d’entre nous voudrait croire que les desseins de Dieu dépendent de notre engagement et notre soumission ? Rien ne pourrait être plus loin de la vérité que de penser que Dieu puisse être limité par la nature pécheresse de l’homme.

La théorie de la providence de Dieu est une des vérités les plus encourageantes de toute la Bible, car elle m’assure que ce que Dieu dit, IL le fera, même si je me trouve en train de LUI résister activement. Si la promesse du salût éternel ne dépendait pas du caractère et du pouvoir de Dieu, Qui peut amener à réaliser sa volonté en dépit de l’homme, quel genre de promesse serait-elle ? J’aurai autant à abandonner dès maintenant et éviter la foule. Mais si les promesses de Dieu sont certaines (comme elles le sont, Philippiens 1:6), je peux alors travailler avec zèle pour ces desseins, réalisant que je ne peux pas perdre, même quand j’ai le cœur faible ou je me trompe de chemin par la désobéissance ou la révolte.

A ce point, beaucoup de gens sont effrayés par les implications de la souveraineté de Dieu. Ils ont peur que les Chrétiens concluront, « Pourquoi s’embêter à obéir Dieu, à lutter contre les désirs de la chair, ou à combattre la guerre spirituelle ? Après tout, si la volonté de Dieu va être réalisée que j’obéisse ou pas, pourquoi obéir ? »

Il y a un danger à la souveraineté de Dieu et à ma sécurité qui me tente à compromettre. C’est pourquoi ce problème est adressé dans les Ecritures (Romains 5:19-6:23). Mais le danger ne réfute pas la théorie. Beaucoup d’hérésies chrétiennes sont les mauvais usages illogiques de la vérité biblique. Dans le Livre de Romains, par exemple, quand Paul enseigne que, « Quant à la Loi, elle est intervenue pour que le péché prolifère. Mais là où le péché a proliféré, la grâce a surabondé » (Romains 5:20), nous reconnaissons que cette théorie est vraie et qu’elle est illustrée dans Genèse 38. Mais de conclure de ça que quelqu’un devrait pécher pour que la grâce abonde plus (Romains 6:1), est une amplification incorrecte du principe biblique. Certains ont été prédisposés à rejeter la théorie de la souveraineté de Dieu à cause de ce que certains ont fait avec elle. C’est ce que les hommes font avec elle qui devrait être condamné, pas la théorie.

Puisque beaucoup de ce que Dieu fait dans ce monde est par SON conseil divin, il est vital que nous comprenions ses implications pour les Chrétiens d’aujourd’hui. La première chose est que vivre vertueusement est nécessaire pour la gloire de Dieu. Si nous n’avions pas reçu le récit inspiré de la vente de Joseph à l’esclavage, nous n’aurions pas pu imaginer que ça faisait partie du plan éternel de Dieu. Au mieux, les non croyants auraient considéré le résultat de cet incident de la chance ou une simple coïncidence. Vous voyez, quand Dieu travaille providentiellement en utilisant des femmes et des hommes désobéissants, non seulement ces instruments ne savent-ils pas que la main de Dieu est à l’œuvre, mais les témoins non plus.

Dans le chapitre 39, on nous dit, « Celui-ci remarqua que l'Eternel était avec Joseph et faisait prospérer tout ce qu'il entreprenait » (verset 3). Pourquoi est-ce cela dit du maître de Joseph mais pas de ses frères, ni des marchands madianites, ni d’Hira, ni de Tamar ? C’était parce que Dieu utilisait ces instruments en dépit d’eux-mêmes. Joseph a donné un témoignage très clair de sa foi en Dieu ; son bon travail et sa bénédiction divine ont prouvé sa foi en le Dieu d’Israel. Juda n’a pas témoigné à Tamar quand il marchanda le prix de ses services. Hira n’a probablement jamais su que Juda allait jouer un rôle dans les desseins de Dieu.

Le point est celui-ci : pendant que Dieu puisse accomplir SES desseins dans ce monde, sans la coopération de l’homme, par SON travail providentiel, IL est le mieux exalté et proclamé aux non croyants par ceux qui LE croient et qui obéissent SA volonté. De peur d’être tentés d’être faible dans nos vies spirituelles, convaincus que la volonté de Dieu sera faite de toute façon, rappelons-nous que Dieu désire être glorifié par SES saints (Genèse 49:3 ; 2 Thessaloniens 1:10,12).

La deuxième implication venant de la théorie de la règle providentielle de Dieu, est que nous, Chrétiens, devons regarder à toutes les circonstances avec les yeux de la foi. Juda n’a pas réalisé à ce moment que les promesses de Dieu étaient accomplies par son acte immoral. Joseph ne savait pas totalement que sa vente à l’esclavage allait amener la libération de ses frères et de son père. Il va y avoir beaucoup de fois dans la vie d’un Chrétien quand il apparaîtra que tout s’écroule. Des tragédies, disputes, divisions, et des maux de cœur nous affligeront tant que nous serons dans ces corps mortels. Nous aussi devons croire, dans ces moments d’adversité, qu’il y a un Dieu Qui travaille providentiellement dans nos vies. C’est l’assurance que nous recevons de Romains 8:28 :

« Nous savons en outre que Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment, de ceux qui ont été appelés conformément au plan divin. »

Seuls les yeux de la foi reconnaîtront la main de Dieu dans les moments difficiles de la vie.

Bien que la théorie de la providence de Dieu soit un problème majeur dans ce chapitre, il y a un certain nombre d’implications que nous pouvons aussi tirer de ce texte. Laissez-moi vous en suggérer quelques-unes pour un peu plus d’observation.

(1) La spiritualité n’est pas démontrée par les standards que nous avons pour les autres. Dieu juge les hommes par les standards par lesquels nous devons vivre nos vies. Juda était prêt à lapider Tamar et à la brûler pour le même péché qu’il avait commit. Dans le Nouveau Testament nous trouvons le même concept :

« Toi donc, qui que tu sois, qui condamnes ces comportements, tu n'as donc aucune excuse, car en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui les juges, tu te conduis comme eux. » (Romains 2:1)

(2) Dans le temps de Jacob, comme aujourd’hui, une des plus hautes priorités de Satan est l’attaque de la famille du peuple de Dieu. Les desseins de Dieu devaient être réalisés dans les familles d’Abraham, Isaac et Jacob. Ce fut la séparation de la famille qui menaça sérieusement (du point de vue humain) les desseins de Dieu. Aujourd’hui la famille chrétienne fait face aux mêmes conflits.

(3) Dans le temps de Jacob, comme aujourd’hui, les mêmes sujets de base sont en jeu. La famille était attaquée, comme l’église l’est aujourd’hui, sur deux fronts. Le premier est dans le domaine de la pureté et de la séparation. Juda commit avidement le péché pour lequel il (ou au moins ses frères) ont mis à mort une ville entière. Il maria une Cananéenne et aurait eu des relations sexuelles avec une prostituée sacrée. Aujourd’hui, nos enfants font face à une pression incroyable de se conformer au monde qui les entoure, de fréquenter et de marier des non croyants, et d’abandonner la foi qu’ils apprennent de leur famille.

La séparation du monde est spécialement importante dans la question des amis qu’on choisit. Comme Juda s’éloigna de sa famille, il entra en alliance avec Hira, un homme qui était toujours là quand Juda avait des problèmes. C’est l’apôtre Jacques qui écrivit il y a très longtemps,

« Peuple adultère que vous êtes! Ne savez-vous pas qu'aimer le monde, c'est haïr Dieu? » (Jacques 4:4)

Le deuxième front de l’attaque de Satan sur la famille et l’église est sur l’unité et l’amour fraternel. Les frères de Joseph n’avaient aucun amour fraternel, ni d’unité. Le fils de Juda, Onân, n’avait aucun sens d’obligation envers son frère défunt, et n’était motivé que par ses intérêts personnels et une ambition égoïste. Pour autant qu’il était concerné, ça n’avait pas d’importance si Tamar n’avait jamais d’enfant, mais Dieu décida qu’elle serait celle par laquelle le Messie viendrait.

Le Nouveau Testament abonde de passages qui nous exhortent de pratiquer l’amour fraternel (Romains 12:10 ; 1 Thessaloniens 4:9 ; Hébreux 13:1 ; 2 Pierre 1:7). La raison pour laquelle nous manquons ce genre d’amour et d’unité qu’il encourage est que nous, comme Onân, sommes plus concernés avec nos propres intérêts qu’avec ceux des autres. Ecoutez la solution que Paul projette :

« N'avez-vous pas trouvé dans le Christ un réconfort, dans l'amour un encouragement, par l'Esprit une communion entre vous? N'avez-vous pas de l'affection et de la bonté les uns pour les autres?

Rendez donc ma joie complète: tendez à vivre en accord les uns avec les autres. Et pour cela, ayez le même amour, une même pensée, et tendez au même but.

Ne faites donc rien par esprit de rivalité, ou par un vain désir de vous mettre en avant; au contraire, par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes;

et que chacun regarde, non ses propres qualités, mais celles des autres.

Tendez à vivre ainsi entre vous, car c'est ce qui convient quand on est uni à Jésus-Christ.

Lui qui, dès l'origine,
était de condition divine,
ne chercha pas à profiter
de l'égalité avec Dieu,

mais il s'est dépouillé lui-même,
et il a pris
la condition du serviteur.
Il se rendit semblable
aux hommes en tous points,
et tout en lui montrait
qu'il était bien un homme.

Il s'abaissa lui-même
en devenant obéissant,
jusqu'à subir la mort,
oui, la mort sur la croix.» (Philippiens 2:1-8)

(4) Il y a des fois quand nous devons faire face à des choses qui sont sales. Je connais bien le texte qui nous instruit,

« Ne participez pas aux pratiques stériles que favorisent les ténèbres, mais démasquez-les plutôt.

Car tout ce que ces gens-là font en cachette est si honteux qu'on n'ose même pas en parler. » (Ephésiens 5:11-12)

Il était nécessaire de traiter les péchés d’Onân et de Juda parce que le Messie devait venir de la semence de Juda. Les péchés sexuels dans la famille de Juda avaient de très sérieuses ramifications. Les péchés d’Er n’étaient pas nécessaires pour nous instruire, c’est pourquoi ils ne sont même pas énumérés. Pendant que les péchés d’Onân et de Juda sont mentionnés, aucuns détails inutiles ne sont donnés. Notre curiosité n’est pas stimulée, ni sommes-nous encouragés à les répéter. Au lieu de ça, le prix douloureux payé à cause d’eux nous est dévoilé. Quelques fois, le péché doit être exposé. Dans de tels cas, traitons les comme Moïse les a traités.


34 Even a great commentator like Leupold suggests that this chapter is “entirely unsuited to homiletical use, much as the devout Bible student may glean from the chapter.” H. C. Leupold, Exposition of Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 990.

35 “The enormity of Onan’s sin is in its studied outrage against the family, against his brother’s widow and against his own body. The standard English versions fail to make clear that this was his persistent practice.” Derek Kidner, Genesis: An Introduction and Commentary (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), p. 188.

36 “. . . for evidence of the demoralized conduct of the Canaanites has been found on every hand, in the remains of city after city of the Canaanites.” Harold G. Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 256. Here, Stigers refers the reader to M. F. Unger, Archaeology and the Old Testament (Grand Rapids: Zondervan, 1965), pp. 168-177.

37 “Marriage customs in this area provided for marriage within the husband’s house. Tamar could be reserved for other sons and even for her father-in-law, but she could not contract marriage for herself.” Harold G. Stigers, Genesis, p. 279. Stigers here refers the reader to C. H. Gordon, Introduction to Old Testament Times (Ventnor, N. J.: Ventnor Publishing Co., 1953), p. 123.

38 This is the view of Leupold, who writes, “She makes calculations that seem to have but one chance in a hundred of being realized, but just that one chance is sufficient.” Leupold, Genesis, II, p. 982.

39 “Sheep-shearing was a festive time (cf. I S. 25:4, 11, 36), when sexual temptation would be sharpened by the Canaanite cult, which encouraged ritual fornication as fertility magic.” Kidner, Genesis, P. 188.

40 “The ‘seal’ (chotham) may have been a ring or even a cylinder seal, such as the Babylonians commonly used. This was always carried around upon his person by the well-to-do man, suspended by the ‘cord’ (pethil); cf. Song 8:6. The ‘staff’ may have been like those which, according to Herodotus, the Babylonians carried, having at its head a specially carved figure of an apple, or a rose, or a lily, or an eagle, or any such thing, for no man may carry a staff without a device,’ (Herodotus 1:195, cited by Delitasch).” Leupold, Genesis, II, pp. 984-985.

41 “When Hirah sought out Tamar, he used a different word to describe her (qedesah) connoting a religious prostitute, available to the Canaanites who come to worship at shrines of the fertility goddess. Harlotry was not the stigma to the Canaanites that it was to Israel. A qedesah was distinguished from a zoneh . . . . Offerings to a qedesah were kids, as was Judah’s.* He considered qedesah and zoneh to be the same.” Stigers, Genesis, p. 280.

* S. Talmon, “Desert Motifs,” in Biblical Motifs, ed. A. Altmann (Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 1966), ii:3.

42 “Tamar was regarded as the affianced bride of Shelah, and was to be punished as a bride convicted of a breach of chastity.” C. F. Keil, Biblical Commentary on the Old Testament (Grand Rapids: Eerdmans, 1968), I, p. 342.

43 Stigers suggests this when he writes


39. Du Château à la Prison (Genèse 39:1-23)

Introduction

Quand j’étais à l’université (il y a trop longtemps), une chose étrange se passa en allant d’une salle de classe à une autre. Mon université était à Seattle, dans l’Etat de Washington, où il pleuvait fréquemment. En conséquence, il y avait ici et là des trous pleins de boue. Un étudiant, que je ne connaissais pas, marchait à mes cotés quand, tout d’un coup, une jeune fille qui nous approchait se trouva dans le pétrin. Elle avait essayé de gagner du temps en traversant la pelouse plutôt que de rester sur le trottoir. Comme vous pouvez le deviner, elle marcha dans un trou de boue et perdit son équilibre. Ses livres sont allés voler dans les airs, et en tombant, elle essaya de s’accrocher au gars à mes cotés qui était plus près d’elle que moi.

Ratant de saisir la situation comme une opportunité d’être chevaleresque, le jeune homme sauta de coté pour l’éviter, et l’inévitable arriva. Elle tomba par terre, ses livres et ses papiers volant tout partout, et elle fut couverte de boue. Elle ramassa en vitesse la majorité de ses papiers et continua rapidement son chemin, passant difficilement inaperçue.

Tout cela arriva si soudainement qu’il était dur de réaliser ce qui s’était passé pour un moment. Automatiquement, nous, l’autre étudiant et moi-même, reprirent notre chemin vers notre salle de classe. Finalement, se sentant obliger de donner quelques mots d’explication, mon compagnon confessa, « j’ai cru qu’elle allait m’attaquer ».

Beaucoup de gens, vivant de nos jours, regardent les actions de Joseph tout comme on regarderait la réponse de mon compagnon. Joseph, un jeune célibataire, qui montait rapidement les échelons du pouvoir et du succès, manqua sa chance de tirer le meilleur parti d'une occasion en or. Cependant, les deux situations ne sont pas du tout pareil. L’étudiant eut l’opportunité d’épargner des blessures et d’être embarrassée à une jeune femme. Joseph a dû faire face à une femme mariée qui se jetait à sa tête constamment. Il n’avait pas grand chose à gagner et beaucoup à perdre.

Comme vous pourriez l’espérer, ce chapitre a quelques très bonnes leçons à nous apprendre concernant comment faire face à la tentation, mais je ne pense pas que ce soit le message que Dieu veuille que nous apprenions ici. Le fil qui ficelle ensemble toute l’histoire du chapitre 39 est le thème de la souffrance. Peu ne seraient pas d’accord avec cette declaration que Dieu était avec Joseph dans la maison de Potiphar, mais beaucoup se demanderaient comment Dieu pouvait être avec Joseph en prison. Tous seraient d’accord que la prospérité de Joseph dans la maison de Potiphar provenait de Dieu dû à sa fidélité comme serviteur très travailleur, mais combien peuvent dire avec autant de conviction que la pureté de Joseph en ce qui concerne la femme de Potiphar découlerait à le faire légitimement atterrir en prison.

Puisque les Chrétiens d’aujourd’hui semblent penser que l’obéissance devrait toujours être suivit de succès et de prospérité, l’emprisonnement de Joseph devrait nous causer à repenser les stratégies de succès qui sont si populaires dans notre société. Pendant que Joseph aurait fait un orateur fantastique, après les dîners, à l’apogée de sa carrière avec Potiphar, combien lui aurait demandé de sermonner pendant qu’il était en prison ? Beaucoup de ce qu’on pense concernant la souffrance et le succès a besoin être mis en question et changé. Je ne connais aucun meilleur endroit pour commencer que par Genèse 39.

Les Résultats de la Vertu – Promotion et Prison (39:1-18)

Un bref coup d’œil à la chronologie de la vie de Joseph nous permettra de mieux comprendre ce qui arrive dans ce chapitre. Quand Joseph fut vendu par ses frères, il avait 17 ans (37:2). Quand il fut nommé à une position d’autorité par Pharaon, il avait 30ans (41:46). Treize ans sont passés entre son arrivée en Egypte et sa promotion à la deuxième position de pouvoir dans le pays. De plus, nous savons que deux ans passèrent depuis que le chef des échansons fut retourné à sa position par Pharaon (41:1). Cela nous laisse avec onze ans que Joseph fut soit à la maison de Potiphar ou en prison. L’ascension de Joseph au pouvoir ne fut donc pas achevée rapidement ou aisément.

« Quand Joseph arriva en Egypte, il fut acheté aux Ismaélites qui l'avaient conduit là-bas, par un haut fonctionnaire du pharaon nommé Potiphar qui était le commandant de la garde royale.

   L'Eternel fut avec Joseph, de sorte qu'il réussissait tout ce qu'il entreprenait. Il demeurait dans la maison de son maître égyptien.

   Celui-ci remarqua que l'Eternel était avec Joseph et faisait prospérer tout ce qu'il entreprenait.

   Ainsi Joseph obtint la faveur de son maître qui l'attacha à son service personnel: il l'établit comme intendant sur sa maison et lui confia la gérance de tous ses biens.

   A partir de ce moment-là, l'Eternel bénit la maison de l'Egyptien à cause de Joseph. Sa bénédiction reposait sur tout ce qu'il possédait, dans sa maison comme aux champs.

   Alors Potiphar laissa tout ce qui lui appartenait entre les mains de Joseph --- ne s'occupant plus de rien --- sauf de ses repas. » (Genèse 39:1-6)

Par ces six premiers versets, nous pouvons déterminer une série d’évènements qui résultèrent de la promotion de Joseph à la deuxième plus haute position dans la maison de Potiphar. Joseph était un berger, alors, il aurait été naturel pour lui d’avoir commencé sa « carrière » dans les champs de Potiphar. Son succès aurait été d’abord observé là par son maître. De bons rapports auraient atteint les oreilles de Potiphar, qui l’aurait alors amené dans sa maison (verset 2). Maintenant, sous les yeux attentifs de son maître, les compétences administratives de ce berger hébreu furent encore plus apparentes.

Potiphar n’observa pas seulement que Joseph était un employé exemplaire, mais il reconnut aussi que son efficacité était due à sa relation avec son Dieu (verset 3). Joseph a dû révéler ses origines hébreuses depuis le début (voir aussi verset 14), ainsi que sa propre foi en le Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob. Bien qu’il aurait pû être crédité pour ses habiletés inhabituelles, Joseph donna la gloire à Dieu. Je ne crois pas que Potiphar n’ait discerné cela de sa sensitivité religieuse44, mais du témoignage clair et ferme de Joseph. Bien que personne n’aurait deviné que Juda fut béni par Dieu (chapitre 38), la vie de Joseph en fut une qui amena de la gloire à Dieu. L’obéissance et la pureté donnent gloire à Dieu, dans un sens que la désobéissance et l’immoralité sont incapables.

Potiphar avait assez de sagesse pour reconnaître les habiletés extraordinaires de Joseph. Sous sa supervision, de plus en plus d’autorité fut donnée à cet Hébreu. Non seulement Dieu bénit tout ce dont Joseph s’occupait, mais Potiphar fut béni en proportion de l’autorité qu’il donnait à Joseph. Eventuellement, Potiphar promut Joseph à la position d’assistant administratif et lui donna contrôle total de toutes les facettes de son entreprise. Potiphar avait assez de sagesse pour ne pas rester sur le chemin de Joseph, et le laissa s’occuper de pratiquement tout, excepté de la nourriture qu’il mangeait et la femme qu’il avait mariée.

L’élévation progressive au pouvoir sur plusieurs années n’était pas sans rapport avec le test auquel il allait faire face en la personne de la femme de Potiphar. Si Joseph ne s’était pas prouvé un dirigeant si capable, elle n’aurait même pas remarqué qu’il existait. Et s’il n’avait pas acquit cette position de pouvoir dans la maison de Potiphar, la tentation aurait été inconcevable.

« Joseph était un très bel homme ayant un beau visage,

    de sorte que la femme de son maître porta les yeux sur lui et lui dit:
   ---Viens coucher avec moi!

    Mais il s'y refusa et lui dit:
   ---Mon maître ne me demande compte de rien dans la maison, il m'a confié tous ses biens.

    Lui-même n'a pas plus d'autorité que moi ici et il ne m'a rien interdit --- excepté toi, parce que tu es sa femme. Comment commettrais-je un acte aussi abominable et pécherais-je contre Dieu?

    Jour après jour, elle revenait à la charge; mais Joseph ne voulait pas l'écouter, refusant de coucher avec elle et d'être avec elle.

    Un certain jour, Joseph était entré dans la maison pour faire son travail. Aucun domestique ne se trouvait là.

    Alors elle l'agrippa par son vêtement en disant:
   ---Viens coucher avec moi!
   Mais il s'enfuit, lui abandonnant son vêtement entre les mains, et s'élança dehors. » (Genèse 39:6-12)

Jacob était un jeune homme séduisant physiquement. Il est intéressant que la même description de Joseph fut aussi utilisée avec référence à sa mère (29:17). Mais son physique n’était pas la seule raison pour laquelle la femme de Potiphar avait son œil sur lui. (Incidemment, remarquez-vous que cette femme, comme celle de Juda, n’est jamais nommée ?) Ce ne fut qu’après l’élévation de Joseph à sa position de pouvoir, que l’attraction physique de Joseph fut remarquée par cette femme. Il y a très peu de chance qu’elle ait trouvé un intérêt s’il était resté un esclave, un simple serviteur. Mais un homme qui avait de grandes habiletés de dirigeant et était séduisant – bien, c’était quelque chose d’autre. Le texte indique que beaucoup de temps passa avant que cette femme soit arrivée à la conclusion qu’il fallait absolument qu’elle l’ait.

Joseph avait probablement son « bureau » dans la maison de Potiphar. Il avait maintenant l’autorité d’aller et venir partout et quand il voulait. Il avait libre accès à la maison de Potiphar et tout le temps. Nous n’aurions pas à aller loin si nous voulions assumer que Potiphar était souvent en déplacement (39:16). Après tout, il avait une position importante sous Pharaon, et avec un gérant comme Joseph, pourquoi devrait-il se soucier des affaires à la maison ?

Il était inévitable que le contact avec la femme de Potiphar serait plus fréquent et dans des conditions plus privées. De plus en plus, cette femme commença à profiter de cela. Finalement, effrontément, elle lui fit une proposition (verset 7). Après cela, elle lui courra après, probablement inventant des excuses pour l’attirer et essayant constamment de briser sa résistance.

La tentation de Joseph ressemble d’une façon frappante au test d’Adam et Eve dans le jardin. Ils avaient libre accès à tout ce qu’il y avait dans le jardin, excepté pour le fruit d’un arbre. De même, Joseph avait accès à tout ce qui appartenait à Potiphar excepté sa femme. Mais pendant que le fruit interdit était simplement là devant eux, tentant Adam et Eve, la femme de Potiphar poursuivait activement Joseph.

Joseph a dû s’occuper de cette poursuite persistante en trois phases. Premièrement, il essaya de raisonner avec la femme. Il lui expliqua qu’il avait une position, non seulement de pouvoir, mais aussi de privilèges et de confiance. De prendre la femme de son maître et satisfaire ses propres désirs étaient profaner la confiance sacrée qui lui était faite. De plus, elle était une femme mariée, et comme telle, leur relation serait de l’adultère. Pour ces deux raisons, ce que la femme de Potiphar proposait serait un acte qui serait un grand péché contre Dieu.

Mais la femme de Potiphar n’était pas d’humeur à raisonner. Elle était indifférente à la logique de Joseph, alors il dut continuer à résister à ses avances. Même les requêtes de la femme de Potiphar, intentionnées à amener les deux en contact plus proche, furent refusées. Il semblerait que des fois, elle l’appelait seulement pour qu’il soit près d’elle, mais Joseph savait très bien qu’elle voulait plus, et même cela serait inapproprié. Il n’était pas responsable pour s’occuper de ses besoins émotionnels et physiques, qui étaient seulement le problème de son mari.45

Finalement, Joseph dut fuir. Jour après jour, elle cherchait à briser ses défenses. En fait, elle a pu être excitée par sa résistance, car cela le rendait encore plus désirable. Il semblerait qu’il y avait toujours eu quelqu’un aux alentours auparavant, mais maintenant ils étaient seuls. C’était, je pense, difficilement un accident. Au moins, il n’y avait aucun homme dans les environs (verset 11).

Je doute que personne, travaillant comme domestique dans la maison de Potiphar, n’ignorait les intentions de la maîtresse de maison envers Joseph. Il apparaît qu’elle ne s’inquiétait pas s’ils savaient ou pas, car elle le poursuivait tous les jours. Mais quand ils furent seuls, elle a du penser que maintenant Joseph allait être persuadé. Ne lui résistait-il pas de peur des conséquences d’être prit ? Mais maintenant qui saurait ? Et alors, elle l’attrapa par son vêtement et plaida avec lui.

Ce n’était pas le moment de raisonner avec cette femme. Ce n’était pas le moment de « prier » ou de méditer. La seule course d’action vertueuse était de fuir, loin d’elle. Joseph le fit en abandonnant son vêtement entre les mains de la femme. Rapidement, Joseph alla dehors où on pourrait supposer qu’il y avait d’autres domestiques et où plus d’avances ne pourraient être faites.

Comme c’est souvent le cas, la passion d’amour peut rapidement tourner à la haine (2 Samuel 13:15). Le vêtement laisser derrière par Joseph était encore entre les mains de la femme de Potiphar, qui précipitamment imagina un plan pour lui faire regretter sa résistance.

« Quand elle vit qu'il s'était enfui dehors en lui laissant son vêtement entre les mains,

   elle se mit à crier pour appeler ses domestiques, puis elle leur dit:
   ---Voyez cela! On nous a amené un Hébreu pour se jouer de nous. Il est venu vers moi pour coucher avec moi. Mais j'ai crié très fort.

   Quand il a entendu que je poussais des cris pour appeler à l'aide, il a abandonné son vêtement à côté de moi et s'est enfui dehors.

   Elle garda le vêtement de Joseph à côté d'elle jusqu'au retour de son mari à la maison.

   Alors elle lui raconta la même histoire:
   ---L'esclave hébreu que tu nous as amené, dit-elle, est venu vers moi pour se jouer de moi.

   Mais quand je me suis mise à crier et que j'ai appelé au secours, il a abandonné son vêtement à côté de moi et s'est enfui dehors. » (Genèse 39:13-18)

Appelant les domestiques de la maison, dont l’absence avait précipité la passe finale à Joseph, elle l’accusa d’avoir essayé de la violer. Non seulement fit-elle fait appel à la réaction émotionelle qu’un tel crime susciterait, mais elle pointa aussi le fait que cette « attaque » était par un étranger détesté, un Hébreu (verset 14, 43:32 : 46:34). Parce que personne n’était présent, elle pouvait prétendre avoir crié, ce que personne n’aurait entendu à une telle distance. Cela explique pourquoi l’ « attaque » est arrivée apparemment sans appels au secours. Le cri qu’elle reportait faussement expliqua cependant le vêtement de Joseph entre ses mains, car elle prétendit que quand elle cria, ça effraya Joseph qui laissa son vêtement et s’enfuit.

C’était vraiment une histoire digne de cette femme. Il n’y a aucun rapport de réponses de la part de ceux à qui elle raconta cette fable, ceux qui étaient tous sous les ordres de Joseph. Personnellement, je doute qu’un seul n’ait cru son histoire. Jour après jour, ils avaient dû observer qu’elle lui courrait après (verset 10), mais jamais n’avait-il été inopportun avec elle. Effectivement, les seules conversations des serviteurs avaient dû être à propos de ce que Joseph faisait pour éviter cette femme et comment certains d’entre eux se sentaient obligés de l’accompagner dans la maison.

La réponse des autres esclaves n’avait pas vraiment d’importance, car ce n’était pas plus dans leurs intérêts de rapporter à Potiphar la mauvaise conduite de sa femme que dans celui de Joseph. Ils n’étaient pas non plus disposés à prendre le coté de Joseph et démentir le témoignage de cette femme quand son mari reviendrait. Quel mari n’entrerait-il pas dans une rage folle s’il était raconté une histoire comme ça ?

« Quand le maître de Joseph entendit le récit de sa femme qui lui disait: «Voilà comment ton serviteur s'est comporté envers moi», il se mit dans une grande colère.

   

Il fit saisir Joseph pour le jeter dans la maison d'arrêt où étaient détenus les prisonniers du roi. Ainsi Joseph demeura dans la prison.

  Mais l'Eternel fut avec lui et lui témoigna sa bonté: il lui fit gagner la faveur du commandant de la prison.

  Celui-ci lui confia le soin de tous les détenus qui se trouvaient dans la prison et la direction de tout ce qu'on y faisait.

  Il ne s'occupait plus de rien de ce qui passait par la main de Joseph, parce que l'Eternel était avec lui et faisait réussir tout ce qu'il entreprenait.» (Genèse 39:19-23)

La réponse de Potiphar fut prévisible. Un esclave, un esclave Hébreu pas moins, avait essayé de violer sa femme. Naturellement Potiphar était dans une colère folle. Il n’est pas dit que Joseph fut questionné, mais même s’il l’avait été, la vérité aurait été plus dure à avaler que l’accusation contre cet esclave. Même s’il n’avait pas eu de la compassion pour Joseph, Potiphar a dû être troublé à avoir à emprisonner un employé si capable, car presque tout ce qu’il possédait était le résultat de son service.

La punition de Joseph par Potiphar n’est certainement pas aussi sévère que nous aurions pensé. Etant un « haut fonctionnaire » du Pharaon (verset 1), il avait probablement l’autorité d’exécuter des criminels. Un crime tel que le viol, perpétré par un esclave étranger, aurait dû être digne de la peine de mort. Au lieu de ça, Potiphar l’envoie à la « maison d’arrêt », l’endroit où les prisonniers politiques sont détenus (verset 20). Le mot hébreu pour cette prison est unique, suggérant qu’il y ait eu quelque chose d’un intérêt spécial là.46

Deux passages dans le chapitre 40 veulent dire presque certainement que cette prison n’était localisée nulle part ailleurs que dans la maison de Potiphar, probablement un donjon au sous-sol.47

« et les fit jeter dans la prison du commandant de la garde où Joseph était incarcéré. » (Genèse 40:3)

« Joseph demanda donc aux hauts fonctionnaires du pharaon qui se trouvaient en prison avec lui dans la maison de son maître:
   ---Pourquoi avez-vous cet air sombre aujourd'hui? » (Genèse 40:7)

En les prenant ensemble, nous savons que Joseph était emprisonné dans une maison qui appartenait au « commandant de la garde » (40:3), et nous savons que ce commandant était Potiphar (39:1). Finalement, Joseph est dit avoir été emprisonné dans « la maison de son maître » (40:7). Où aurait pu être la prison sinon que dans la maison de Potiphar ?

Cela correspondrait certainement aux détails de l’histoire que Moïse avait enregistrée. Premièrement, elle explique pourquoi l’endroit d’emprisonnement était appelé « la » maison d’arrêt (verset 20) ; c’était la maison d’arrêt qui était localisée dans le domaine de la propriété de Potiphar. Ça explique aussi pourquoi le commandant de la prison lui confia rapidement le soin de tout ce qui s’y passait. Joseph était bien connu du commandant de la prison, si notre suggestion est correcte. Finalement, il est logique avec les doutes que Potiphar a dû avoir concernant la véracité des accusations de sa femme. Même s’il avait cru sa femme, Potiphar pouvait continuer à bénéficier des habiletés mystérieuses de Joseph s’il l’emprisonnait dans la prison qui était dans sa propre maison.

Joseph, pour autant que je puisse dire, fut rétrogradé. Il fut banni de la maison et enchainé en prison. Il a été du plus haut, le château, au plus bas, la prison. Et si ça s’est passé c’est comme ça, je peux très bien visualiser Potiphar descendre voir Joseph chaque jour pour discuter la bourse, les conditions économiques du pays, et tous les domaines qui étaient avant sous le contrôle direct de Joseph. Maintenant il n’était plus que son conseillé.

Conclusion

Quand nous comparons la première partie du chapitre avec la dernière, nous sommes forcés d’arriver à une conclusion très importante : Dieu était avec Joseph autant en prison qu’IL était avec lui quand il était dans le château. Dans les versets 2 et 3, on nous dit que le Seigneur était avec Joseph quand il travaillait pour son maître. On nous dît la même chose dans les versets 21 et 23 en ce qui concerne la présence de Dieu avec lui quand il est en prison.

La conclusion est indéniable : Dieu est présent avec ses saints autant quand ils souffrent que quand ils prospèrent paisiblements. Plus encore, un homme peut prospérer autant dans les temps de souffrance que dans les temps d’affluence et d’aise. Dieu ne fait pas toujours pousser les Chrétiens dans des conditions idéales. IL nous fait grandir dans les conditions nécessaires pour que nos racines s’enfoncent profondément dans le sol de l’adversité, pour que nous puissions mieux48 LE connaître et LE servir.

Nous pourrions nous attendre à voir Joseph jeter dans la prison de Potiphar s’il avait commit un péché terrible, mais la raison pour sa captivité était sa pureté morale. C’était parce qu’il ne voulait pas coucher avec la femme de Potiphar qu’il fut faussement accusé et condamné. Vivre vertueusement n’est pas toujours récompensé par des chemins couverts de pétales de fleurs ; Souvent ça amène l’opposé. L’expérience de Joseph n’est qu’un seul exemple de ça.

Quelle leçon ce chapitre fournit pour les Israélites qui lisent ce récit de la main de Moïse ! Ils auraient dû savoir que l’expérience de Joseph n’était pas l’exception, mais la règle, car c’était eux qui venaient de passer 400 ans en Egypte, étant esclaves sous les mains cruelles de leurs maîtres, et sans qu’ils n’aient fait aucunes fautes. C’était ces gens qui liraient du Livre de Deutéronome:

« N'oublie jamais tout le chemin que l'Eternel ton Dieu t'a fait parcourir pendant ces quarante ans dans le désert afin de te faire connaître la pauvreté pour t'éprouver. Il a agi ainsi pour découvrir tes véritables dispositions intérieures et savoir si tu allais, ou non, obéir à ses commandements.

   Oui, il t'a fait connaître la pauvreté et la faim, et il t'a nourri avec cette manne que tu ne connaissais pas et que tes ancêtres n'avaient pas connue. De cette manière, il voulait t'apprendre que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de toute parole prononcée par l'Eternel. » (Deutéronome 8:2-3)

Plus tard dans l’histoire de la nation, David fut préparé pour diriger, pour recevoir l’importance et le pouvoir d’être le roi d’Israël, en étant injustement persécuté par le Roi Saul. Partout dans les Ecritures nous sommes dits que la souffrance n’est pas anormale, mais que c’est une partie du traitement gracieux de Dieu dans les vies de SES enfants pour développer la maturité et l’obéissance. Même notre Seigneur fut assujetti à la discipline de Dieu qui est commune aux Chrétiens :

« Ainsi, au cours de sa vie sur terre, Jésus, avec de grands cris et des larmes, a présenté des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé, à cause de sa soumission à Dieu.

   Bien qu'étant Fils de Dieu, il a appris l'obéissance par tout ce qu'il a souffert.

   Et c'est parce qu'il a été ainsi amené à la perfection qu'il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l'auteur d'un salut éternel » (Hébreux 5:7-9)

Nous n’osons pas oublier que ce temps d’adversité fut créé pour le bien de Joseph autant que pour le bien de sa famille. Laissez-moi suggérer trois choses par lesquels le temps de service à Potiphar lui fut profitable. Dans ces trois domaines, et sans aucun doute dans bien d’autres, nous voyons que la main de Dieu était bonne et gracieuse dans ces temps de souffrance.

En premier, le service à Potiphar fut bénéficiel à Joseph en ce qu’il l’a préparé pour le devoir important qui l’attendait, servir comme commandant en second en Egypte. Si quelqu’un devait savoir qu’une telle position de pouvoir et de responsabilité était 13 ans dans le futur, comment pourrait-il/elle se préparer de la meilleure façon possible pour elle ? Il serait sûrement nécessaire d’apprendre la langue égyptienne, comme Joseph l’a fait (42:23), et leur culture (43:32). Il n’y avait pas d’écoles linguistiques, spécialement pour des étrangers comme les Hébreux. Dans la providence de Dieu, nous pouvons voir maintenant que cette expérience était, pour Joseph, le Cours Préparatoire de Potiphar. Ici il apprit la langue, la culture, et les magouilles politiques de la nation, incidemment ou non.

En second, l’emprisonnement de Joseph par Potiphar, bien que déplaisant, était probablement la réponse à ses prières. Sachant que, jour après jour, cette femme persistait à lui courir après et à essayer de briser sa résistance, j’imagine qu’une de ses prières les plus urgentes était, « Seigneur, protège-moi de cette femme », et c’est exactement ce que les barreaux de prison ont fait. Son emprisonnement était la réponse à ses prières. Ces barreaux et ces chaînes (Psaume 105:17-18) n’ont en aucun cas ralentis les plans de Dieu pour Joseph, mais ils ont réussit à éloigner la femme de Potiphar de lui, exactement ce qu’il voulait, sans y réussir de lui-même. Combien de fois les réponses de nos prières arrivent enveloppées dans un paquet différent de ce qu’on attend ?

Finalement, ce fut dans cette prison que Dieu avait décidé pour Joseph d’avoir un rendez-vous avec un homme qui le présenterait au Pharaon et à sa position de pouvoir. Qui aurait jamais pensé qu’une entrevue pour un travail aurait eu lieu dans un endroit pareil ? Mais c’était dans cette prison pour prisonniers politiques (verset 20) que Joseph avait rendez-vous avec le chef des échansons de Pharaon, l’homme qui un jour raconterait à Pharaon que Joseph avait une capacité inhabituelle pour interpréter les rêves. Humainement parlant, éviter l’emprisonnement aurait voulu dire manquer le rendez-vous qui le conduirait vers un future incroyable.

La nécessité de la souffrance et de l’adversité est enseignée partout dans les Ecritures, particulièrement celle de la souffrance qui n’est pas méritée ou le résultat d’actions vertueuses. C’est vue comme une part normale de la vie chrétienne et attendue comme le résultat d’une vie vertueuse.

« Mais ce trésor, nous le portons dans les vases faits d'argile que nous sommes, pour que ce soit la puissance extraordinaire de Dieu qui se manifeste, et non notre propre capacité.

   Ainsi, nous sommes accablés par toutes sortes de détresses et cependant jamais écrasés. Nous sommes désemparés, mais non désespérés,

   persécutés, mais non abandonnés, terrassés, mais non pas anéantis.

   Oui, nous portons toujours et en tout lieu, dans notre corps, la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit, elle aussi, rendue manifeste par notre corps. » (2 Corinthiens 4:7-10)

« Car en ce qui concerne le Christ, Dieu vous a accordé la grâce, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. » (Philippiens 1:29)

« Mes chers amis, vous avez été plongés dans la fournaise de l'épreuve. N'en soyez pas surpris, comme s'il vous arrivait quelque chose d'anormal.

   Au contraire, réjouissez-vous, car vous participez aux souffrances du Christ, afin d'être remplis de joie quand il paraîtra dans toute sa gloire.

   Si l'on vous insulte parce que vous appartenez au Christ, heureux êtes-vous, car l'Esprit glorieux, l'Esprit de Dieu, repose sur vous.

   Qu'aucun de vous n'ait à endurer une punition parce qu'il aurait tué, volé ou commis quelque autre méfait, ou encore parce qu'il se serait mêlé des affaires d'autrui;

   mais si c'est comme «chrétien» qu'il souffre, qu'il n'en éprouve aucune honte; qu'il fasse, au contraire, honneur à Dieu en se montrant digne de ce nom. » (1 Pierre 4:12-16)

Puisque souffrir innocemment fait partie de l’expérience chrétienne normale, laissez-moi suggérer deux implications pratiques. En tout premier, cela suggère aux parents chrétiens que la chose tendre à faire pour nos enfants est de ne pas leurs donner toutes choses trop rapidement ou trop aisément. Dans notre société matérialiste, aimer nos enfants est égal à leurs donner tout ce qu’ils veulent, possessions matérielles et luxueuses. Conditionner nos enfants à attendre que la vie chrétienne soit juste comme ça est les introduire grandement en erreur. Ils auront tendance à grandir attendant que Dieu soit un père indulgent qui donne à SES enfants tout ce qu’ils veulent et désirent et QUI les protègera de toutes situations inconfortables et de dépravation. Un père tendre est quelqu’un qui discipline ses enfants d’une façon à développer obéissance et endurance :

« D'ailleurs, nous avions nos parents terrestres pour nous corriger, et nous les respections. N'allons-nous pas, à plus forte raison, nous soumettre à notre Père céleste pour avoir la vie?

   Nos parents nous corrigeaient pour un temps limité, selon leurs idées, mais Dieu, c'est pour notre bien qu'il nous corrige, afin de nous faire participer à sa sainteté. » (Hébreux 12:9-10)

Deuxièmement, beaucoup de Chrétiens ont grandit avec des parents indulgents, qui ont apprit à leurs enfants à ne pas s’attendre à souffrir, à avoir des soucis, des épreuves et de la privation dans la vie. Je dois vous dire, mes amis, si c’est la façon dont vous avez été élevés, cela n’est pas conforme à la réalité ou à la Parole de Dieu. Vos parents ont peut-être eu de bonnes intentions, mais ils avaient tout faux. On ne peut pas espérer (et certainement pas demander) de Dieu de continuer à nous donner des vies en rose. Plein d’amour, Dieu apportera des difficultés dans nos vies pour renforcer notre foi et développer maturité et endurance. Si vous avez été dorlotés et protégés, votre vue entière de la vie a besoin d’être repensée pour être conforme à la façon la vie est vraiment et à la façon dont Dieu travaille dans les vies de SES enfants.

« Mes frères, quand vous passez par toutes sortes d'épreuves, considérez-vous comme heureux.

   Car vous le savez: la mise à l'épreuve de votre foi produit l'endurance.

   Mais il faut que votre endurance aille jusqu'au bout de ce qu'elle peut faire pour que vous parveniez à l'état d'adultes et soyez pleins de force, des hommes auxquels il ne manque rien. » (Jacques 1:2-4)

Ce chapitre a beaucoup à nous apprendre en ce qui concerne « faire face aux tentations. » Deux grosses idées fausses sont exposées dans le récit de Genèse 39. La première est que nous devons nous attendre à ce que la tentation vienne d’une façon dramatique et dans un évènement momentané. Quand nous pensons à Joseph et à la femme de Potiphar, nous pensons seulement à cet incident, celui décrit dans les versets 11 et 12. L’importance de cet incident particulier est qu’il fut la tentative finale de séduire Joseph. Par son refus et sa fuite sans son vêtement, la femme de Potiphar porta une fausse accusation qui amena son emprisonnement.

Cependant, le texte nous dit carrément que la tentation de Joseph a eut lieu « jour après jour » (verset 10), pendant une longue période, et sous une variété de formes. Joseph n’a pas été tenté en une seule occasion, mais dans tous les évènements quotidiens de la vie. Et encore plus, la victoire que Joseph conquit sur le péché en cette dernière occasion était directement liée à ses décisions préalables.

Une erreur que nous faisons souvent est d’essayer de deviner les tests qui doivent nous arriver dans quelque confrontation dramatique où les problèmes sont clairs comme du cristal. En pensant de cette manière, nous avons tendance à ignorer la nécessité de se tenir loin du péché dans les questions banales et apparemment insignifiantes de la vie quotidienne. Joseph avait résolu le problème en question bien avant cette confrontation finale. Cette décision était due à l’usage et l’abus des possessions de son maître. Etant esclave, il faisait face à la tentation de prendre des choses qui appartenaient à Potiphar et à les utiliser pour son propre bénéfice (Tite 2:9-10). Pratiquer l’honnêteté dans les petites choses rendit bien plus facile pour lui de résister la tentation de succomber à la femme de son maître. Comment nous traitons les tentations quotidiennes détermine souvent comment nous traiterons les gros problèmes qui surgissent seulement occasionnellement.

Deuxièmement, la tentation que Joseph résista avec succès n’était pas une qui représentait la situation idéale pour le Chrétien. J’ai dit à quelqu’un l’autre jour, « La plupart des Chrétiens veulent résister la tentation, mais ils veulent d’abord être propositionnés. » Pour Joseph, la poursuite par la femme de Potiphar a pu faire enfler son ego. Pensez au fait qu’une femme vous trouve attrayant et veuille coucher avec vous. Mais, vous voyez, Joseph ne pouvait rien faire à propos de la tentation de la femme de Potiphar. Elle était la seule personne sur laquelle Joseph n’avait pas d’autorité. C’est pourquoi il était nécessaire pour lui de se tenir loin d’elle, de fuir sa présence.

Dans la plupart de nos situations, nous ne pouvons pas dire que les tentations auxquelles nous faisons face sont au-delà de notre contrôle, car nous ne sommes pas des esclaves comme Joseph l’était. Beaucoup des tentations qui nous font face sont celles que nous avons permises, et peut-être même encouragées.

J’ai entendu une histoire vraie d’un homme qui était alcoolique. Un prêcheur vertueux le conseillait, essayant de l’aider à éviter une nouvelle chute. Il demanda à l’homme comment il était arrivé à entrer dans la taverne. Rentrait-il à la maison ? L’homme confessa qu’elle n’était pas sur le chemin de sa maison, qu’il avait fait ce détour exprès pour passer devant la taverne. Le vrai problème était que l’homme voulait être tenté et il voulait chuter.

L’expérience de Joseph nous donne un aperçu précieux dans les paroles de Dieu quand IL nous a apprit à prier, « Garde-nous de céder à la tentation, et surtout, délivre-nous du diable » (Matthieu 6:13). Notre Seigneur ne suggére pas que Dieu a besoin d’être imploré de ne pas nous tenter (Jacques 1:13-14), mais IL nous dit que le désir de nos cœurs devrait non seulement être de résister le péché, mais aussi d’éviter les situations qui nous tenteraient à pécher.49 Dans ce sens, nous ne devrions jamais désirer à reproduire ou à répéter la victoire de Joseph sur cette tentation particulière. Ses circonstances ne nous donnent pas un idéal, mais son attitude d’éliminer la tentation de cette femme, en évitant même d’être à proximité d’elle, nous donne un exemple à suivre (verset 10).

Notre chapitre a plusieurs autres leçons par déductions. La première de celles-ci réfère au sujet des dons spirituels. Le don de Joseph était celui de l’administration. Avez-vous remarqué qu’où qu’il soit, quelles que soient les circonstances, son don s’adapta à la situation ? Je crois que Joseph devint un dirigeant dans la maison de son père, à la grande consternation de ses frères. Dans les champs de Potiphar, puis dans sa maison et finalement en prison, il utilisa ses dons pour prospérer son maître. Pas étonnant que cette même habileté deviendrait aussi évidente à Pharaon.

Dans le Nouveau Testament, on nous apprend que chaque Chrétien a au moins un don spirituel (1 Corinthiens 12:7,11). Ces dons sont accordés pour l’intérêt commun, pas seulement pour le plaisir ou l’enrichissement de celui qui le possède (1 Corinthiens 12:7). Ces dons doivent être utilisés comme un administrateur le ferait (1 Pierre 4:10). Beaucoup de Chrétiens semblent attendre le meilleur moment et le meilleur endroit pour utiliser leurs dons plutôt que de les utiliser là où ils sont. A n’importe endroit où il y a un besoin que nous pouvons satisfaire, nous devrions le satisfaire. Le Nouveau Testament nous apprend que non seulement le don, qui nous est donné, fait parti de la volonté de Dieu, mais que l’endroit où il doit être utilisé et le résultat qu’il produira y sont aussi inclus.

« Il y a toutes sortes de dons, mais c'est le même Esprit.

   Il y a toutes sortes de services, mais c'est le même Seigneur.

   Il y a toutes sortes d'activités, mais c'est le même Dieu; et c'est lui qui met tout cela en action chez tous. » (1 Corinthiens 12:4-6)

Apprenons de Joseph que n’importe où où nous sommes, nous devons utiliser le(s) don(s) que Dieu nous a donnés pour le bien de tout le monde et pour la gloire du Dieu Qui nous les a donnés.

Un mot final devrait être dit sur le sujet de la prospérité. La prospérité dans la Bible ne devrait pas toujours être égalée à l’abondance financière. Bien sur, Dieu peut donner quelques moyens financiers, et ce n’est pas mauvais (1 Timothée6). Cependant, être riche n’est pas la norme pour le Chrétien, même pour ceux qui sont spirituels (1 Corinthiens 1:26-29 ; Matthieu 19:23-24). Joseph, on nous dit, fut béni par Dieu, et le Seigneur le prospéra immensément (Genèse 39:2-3 ;21-23) – mais il était un esclave. Il ne travaillait pas pour un salaire. Il ne participait pas à un plan de retraite. La prospérité dont Dieu parle ici est la bénédiction que Dieu lui donna dans l’exercice de son don pour que Potiphar prospère (financièrement) et pour que le chef de la prison succède (probablement non financièrement). Comme l’auteur de Proverbes dit, « C'est la bénédiction de l'Eternel qui enrichit, » (Proverbes 10 :22). Les bénédictions dont Dieu combla Joseph n’étaient pas mesurés par son carnet de chèques, ni ne le seront-elles pas nécessairement pour nous.

Si vous lisez ce message sans n’avoir jamais eu une relation personnelle avec Jésus Christ, je vous presse de la commencer maintenant. Mais je veux que vous compreniez que LUI faire confiance, pendant que cela vous assurera le pardon de vos péchés et la vie éternelle, cela ne vous garantira pas une vie en rose, sans problèmes, ni soucis. Ce que ça promet est que chaque difficulté, chaque injustice, chaque problème, arrivera de la main de Dieu pour votre bien et SA gloire. IL sera personnellement présent dans chaque épreuve, et SES desseins seront un jour montrés être arrivés pour le bien, et parfait pour le Chrétien.

« Nous savons en outre que Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment, de ceux qui ont été appelés conformément au plan divin. » (Romains 8:28)


44 Griffith Thomas seems to give Potiphar credit for greater religious sensitivity than he deserves when he states,

“Not that Potiphar had any spiritual insight into the ways of Jehovah, but being in some sort a religious man, he became convinced that Joseph’s powers must come from a Divine source.” W. H. Griffith Thomas, Genesis: A Devotional Commentary (Grand Rapids: Eerdmans, 1946), p. 370.

45 It is possible, though not necessarily probable, that Potiphar was unable to meet his wife’s physical needs. Leupold states: “It seems very strange that a eunuch should be married, as we learn of Potiphar in this chapter. Two possibilities confront us, and the choice between them is difficult. It actually happened in days of old that eunuchs had wives. On the other hand, the term ‘eunuch’ (saris) very likely lost its original meaning and came to signify: prominent court officials.” H. C. Leupold, Exposition of Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 992.

46 “An unusual word, sohar, found only in these chapters, is used for prison: the Hebrew root suggests a round structure and therefore perhaps a fortress, which is the term used by LXX.” Derek Kidner, Genesis: An Introduction and Commentary (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), p. 191.

47 Bush convincingly holds this position, citing the work of Jamieson:

“Scarcely, indeed, is there any point in which the notions and practices of the people of the East differ so essentially from ours as in those which relate to the treatment of criminals; for while in Europe there are places reared for the confinement of offenders, and officers specially appointed to have the custody of them, the houses of the highest and greatest persons in the East, are not unfrequently dedicated to the purposes of a prison, and men who fill public and official stations of the greatest dignity, perform the duties of an office which, in our estimation, is the most ignoble. From the earliest times, the jails in the East have been of this description, and under the care of persons of elevated rank; and as it is highly probable that the palace of Joseph’s confinement was some dungeon, or secluded port of the house of Potiphor, who was the principal state officer of Egypt at the time, the knowledge of this circumstance furnishes a natural way of accounting for the freedom allowed to Joseph by the deputy jailer, . . .” George Bush, Notes on Genesis (Minneapolis: James and Family, reprint, 1979), II, p. 257.

48 “The symmetry of this chapter, in which the serene opening (1-6) is matched, point for point, at a new level at the close (19-23) despite all that intervenes, perfectly expresses God’s quiet control and the man of faith’s quiet victory. The good seed is buried deeper, still to push upward; the servant, faithful in a little, trains for authority in much.” Kidner, Genesis, p. 189.

49 This petition establishes the principle that the true saint will not only desire to overcome temptation, but he will hate sin so much that he will not even desire to be put to the test. There is absolutely no suggestion that God would ever tempt us in the sense of soliciting us to sin (James 1:13-14). The most effective prayers are those which request that which God has promised. It is the attitude of heart that shuns not only sin but the occasion which solicits it that our Lord is teaching by example.

41. Du Cachot au Palais

Introduction

Une histoire est racontée d’un homme qui fut appelé sous les drapeaux pour faire son service. Partout où il allait, il s’accroupissait pour ramasser n’importe quel morceau de papier qui se trouvait au sol. Et chaque fois qu’il ramassait un papier, il le regardait, il hochait sa tête « non » et le jetait. Il n’a pas fallu longtemps pour que ses supérieurs remarquèrent ses actions et décidèrent d’en trouver la cause. Finalement, en désespoir de cause, ils lui octroyèrent une libération de service pour raison médicale. Le soldat fut appelé dans le bureau de son supérieur qui lui donna le papier officiel. L’examinant très attentivement, il s’exclama, « C’est ça ! C’est exactement ce que je cherchais ! »

Beaucoup d’entre nous sommes comme ce soldat en ce que nous passons notre vie à attendre le grand truc qui changera notre vie et qui nous donnera richesses et célébrité, prospérité et pouvoir. Pour quelques gens, ils croient que ce truc arrivera par la bourse et qu’il sera écrit dans les moyennes de l’index. Pour d’autres, le truc chanceux est pensé arriver à Nashville, Hollywood ou Las Vegas. La plupart d’entre nous ont tendance à penser que notre succès arrivera par des évènements qui changeront notre vie.

Il est très facile de mal comprendre Genèse 41 en superposant cette fausse conception de succès sur l’expérience de Joseph quand il fut promu à la seconde plus haute position de toute l’Egypte. Nous pouvons regarder au rêve de Pharaon et la mention de Joseph par l’échanson comme les trucs chanceux dans la vie de Joseph, qui ont brisé la chaîne d’évènements frustrants qui l’avaient harcelé. Quelqu’un a même suggéré que Joseph ait pu connaître la Loi de Murphy : « Tout ce qui peut tourner mal, tournera mal » ou « la tartine tombe toujours du coté de la confiture. »55

Cependant, le chapitre 41 de Genèse ne nous raconte pas toute l’histoire. Il nous fournit simplement un point de vue d’où nous pouvons regarder en arrière sur des évènements passés et voir qu’ils ont contribué à amener Joseph au palais de Pharaon. Nous pouvons aussi regarder en avant et voir la raison pour laquelle Dieu a amené Joseph à sa position d’autorité de cette manière. L’histoire de la vie de Joseph n’était pas un conte de fée. Moïse ne nous dit pas qu’après avoir été promu par Pharaon, il vécut heureux le reste de ses jours. Joseph a été promu pour une raison précise, et nous n’osons pas négliger ça dans la joie de le voir sortir de la prison et mit dans une position d’autorité et de prestige au palais de Pharaon.

La Révélation de Pharaon et la libération de Joseph (41:1-13)

« Deux années entières passèrent. Puis le pharaon fit un rêve: il se tenait au bord du Nil

et vit sortir du fleuve sept vaches belles et bien grasses, qui se mirent à paître près de la rive.

Puis, après elles, sept autres vaches sortirent du fleuve, elles étaient laides et décharnées. Elles vinrent se placer à côté des premières vaches, au bord du fleuve.

Et voilà que les sept vaches laides et décharnées dévorèrent les sept vaches belles et grasses. Alors le pharaon se réveilla.

Puis il se rendormit et fit un second rêve: Sept épis poussaient sur une seule tige, des épis pleins et beaux.

Puis sept épis maigres et desséchés par le vent d'orient[a]poussèrent après eux.

Les épis maigres engloutirent les sept épis pleins et beaux. Alors le pharaon se réveilla et se rendit compte qu'il avait rêvé.

Au matin, inquiet, il fit convoquer tous les magiciens et les sages d'Egypte et leur raconta ses rêves, mais aucun d'eux ne put les lui interpréter. » (Genèse 41:1-8)

Deux années complètes avaient passées,56 et Joseph est toujours emprisonner dans le donjon de Potiphar, oublié par l’échanson de Pharaon en dépit de l’interprétation favorable de Joseph et sa demande d’être évoqué après que sa prédiction se soit réalisée (40:14-15). Dieu avait choisi de travailler avec d’autres moyens que les hommes, et IL parla donc à Pharaon dans deux rêves dramatiques. Tous les deux étaient très vivants et très troublants. Après chaque, Pharaon se réveilla (41:4,7). Ces rêves étaient remarquablement égyptiens, car les vaches étaient apparues du Nil, et les épis de grain avaient été abîmés par un vent d’Est bien connu et redouté.57 La vue des vaches se rafraîchissant dans la rivière et broutant l’herbe luxuriante des marécages était typiquement égyptienne.

Le rêve était troublant pour Pharaon car il l’eut deux fois sous des formes différentes, interrompues par lui se réveillant. Le sens était un puzzle, car les sept vaches maigres restaient maigres et lugubres, même après avoir consommé les vaches grasses. La même chose était vraie pour le grain. Ce n’était pas normal pour des vaches de manger des vaches ou pour du grain de consommer du grain, mais sûrement les choses maigres auraient dû être engraissées par ce qu’elles avaient mangé. Quelque chose ne tournait pas rond, mais qu’est-ce que c’était ?

La source d’information du roi, les magiciens,58 étaient totalement déconcertés, tout comme l’était Pharaon. Ils ne pouvaient pas comprendre le sens de ces rêves. Ces hommes ne devraient pas être confondus avec les magiciens de nos jours. Ils ne portaient de complets (costumes) et ne faisaient pas apparaître des lapins de chapeaux. Ils étaient les hommes les plus sages et les plus éduqués du royaume de Pharaon, instruits dans l’art de l’interprétation des rêves. De peur d’être étonnés par l’impuissance de ces hommes de discerner le message de ces deux rêves, du moins en termes généraux, rappelons-nous du fait que ces deux rêves étaient une révélation de Dieu, et les choses de Dieu ne peuvent seulement être comprises que par SON Esprit (1 Corinthiens 2:10-16).

La frustration du roi à avoir un rêve si impressionnant, et pourtant être incapable de le comprendre était trop similaire de l’expérience de l’échanson pour être négligée. L’échanson se souvint finalement de Joseph, et il mentionna à Pharaon l’esclave hébreu avec qui l’officiel avait « passé quelque temps. »

« Alors le chef des échansons prit la parole et dit au pharaon:
---Je vais évoquer aujourd'hui le souvenir de ma faute.

Le pharaon s'était emporté contre ses serviteurs et m'avait fait mettre aux arrêts avec le chef des panetiers dans la maison du commandant des gardes.

Une nuit, nous avons fait tous deux un rêve ayant sa signification propre.

Or, il y avait là avec nous un jeune homme hébreu, un esclave du commandant des gardes; nous lui avons raconté nos deux rêves et il a donné l'interprétation de chacun d'eux.

Par la suite, les choses se sont passées conformément à l'interprétation qu'il nous avait donnée: moi j'ai été rétabli dans mes fonctions, et le panetier a été pendu. » (Genèse 41:9-13)

Nulle part l’échanson ne mentionne l’injustice de l’emprisonnement de Joseph. La « faute » de laquelle il parla ne semble pas être liée au fait qu’il avait oublié Joseph, mais plutôt à ses péchés contre Pharaon pour lesquels il fut jeté en prison, et placé sous les ordres de Joseph. La substance des paroles de l’échanson à son maître était que ce jeune esclave hébreu était très bon à l’interprétation des rêves.

Aucunes mentions de son caractère ou de sa foi religieuse ne sont faite. La libération de Joseph et la question de rectifier le mal commit contre lui n’avaient aucun intérêt pour l’échanson, du moins c’est de quoi ses paroles nous informent.

Le Problème de Pharaon et le Plan de Joseph (41:14-36)

« Alors le pharaon envoya chercher Joseph et, sur le champ, on courut le faire sortir du cachot; on le rasa, on le fit changer d'habits et on l'introduisit auprès du pharaon.

Celui-ci dit à Joseph:
---J'ai fait un rêve et personne n'est capable de l'interpréter. Or, j'ai entendu dire qu'il te suffit d'entendre raconter un rêve pour pouvoir l'interpréter.

Joseph répondit au pharaon:
---Ce n'est pas moi, c'est Dieu qui donnera au pharaon l'explication qui convient.

Le pharaon dit alors à Joseph:
---Dans mon rêve, je me tenais debout sur le bord du Nil.

Sept vaches grasses et belles sortirent du fleuve et se mirent à paître sur la rive.

Puis sept autres vaches surgirent derrière elles, maigres, laides et décharnées; elles étaient si misérables que je n'en ai jamais vues de pareilles dans tout le pays d'Egypte.

Ces vaches décharnées et laides dévorèrent les sept vaches grasses,

qui furent englouties dans leur ventre sans que l'on remarque qu'elles avaient été avalées: les vaches maigres restaient aussi misérables qu'auparavant. Là-dessus je me suis réveillé.

Puis j'ai fait un autre rêve: Je voyais sept épis pleins et beaux pousser sur une même tige.

Puis sept épis secs, maigres et desséchés par le vent d'orient poussèrent après eux.

Les épis maigres engloutirent les sept beaux épis. J'ai raconté tout cela aux magiciens, mais aucun d'eux n'a pu me l'expliquer. » (Genèse 41:14-24)

Joseph fut rapidement sorti du donjon de Potiphar, mais il ne fut pas présenté devant Pharaon avant d’avoir rasé et changé ses vêtements. Ce n’était pas seulement un « nettoyage », dont il avait sûrement besoin ; c’était une faveur culturelle. Pour les Hébreux, une barbe était une marque de dignité (2 Samuel 10:4-5 ; Esdras 9:3), mais pour l’Egyptien c’était une chose offensive.59 Joseph prit le temps nécessaire pour ne pas offenser le roi d’Egypte. Quand Joseph arriva devant Pharaon, les rêves troublants de la nuit précédente furent immédiatement relatés. Pharaon avait apprit que Joseph pouvait les expliquer.

Quelle opportunité pour Joseph ! Si Jacob avait été dans les chaussons de son fils, les choses se seraient passées très différemment, je crois. Il aurait probablement utilisé cette occasion pour marchander avec le roi – sa liberté pour la requête de Pharaon. Jacob aurait eu des soldes sur l’interprétation des rêves cette semaine-là. Tout au moins, il se serait arrangé pour que Pharaon comprenne l’injustice de ces circonstances présentes. « Vous voyez, Pharaon, j’aimerai beaucoup vous aider avec votre problème, mais mon esprit est si troublé avec ce qui se passe maintenant, que je ne peux pas penser… »60

Bien que Joseph désirait être libéré de sa captivité, il n’a jamais mis le sujet sur la table. Sa première inquiétude n’était pas avec son propre confort, mais avec la gloire de Dieu. La capacité d’interpréter les rêves, dont Pharaon avait crédité Joseph, ne lui appartenait pas du tout. Seul Dieu peut interpréter les rêves, Joseph corrigea rapidement. Les paroles du jeune esclave hébreu non seulement clarifiaient la source de sa compétence, mais elles semblaient aussi donner à Pharaon l’espoir que le résultat du ministère de Joseph lui amènerait du réconfort dans sa détresse (verset 16). Avec ses paroles, Pharaon répéta avidement ses rêves à Joseph, finissant en confessant l’incapacité de ses magiciens les plus capables de lui donner une explication (verset 24).

« Joseph dit au pharaon:
---Ce que le pharaon a rêvé constitue un seul et même rêve. Dieu a révélé au pharaon ce qu'il va faire.

Les sept belles vaches représentent sept années, tout comme les sept beaux épis; c'est un seul et même songe.

Les sept vaches décharnées et laides qui ont surgi derrière les premières représentent aussi sept années, et les sept épis maigres, desséchés par le vent d'orient, seront sept années de famine.

Comme je l'ai dit au pharaon: Dieu a révélé au pharaon ce qu'il va faire.

Il y aura d'abord sept années de grande abondance dans toute l'Egypte.

Elles seront suivies de sept années de famine qui feront oublier toute cette abondance en Egypte, tant la famine épuisera le pays.

Le souvenir même de l'abondance dont le pays aura joui s'effacera à cause de cette famine, car elle sévira très durement.

Si le rêve du pharaon s'est répété par deux fois, c'est que Dieu a irrévocablement décidé la chose et qu'il va l'exécuter sans délai.

Maintenant donc, que le pharaon choisisse sans tarder un homme avisé et sage et qu'il le mette à la tête du pays.

Que le pharaon agisse ainsi: Qu'il nomme dans tout le pays des commissaires qui prélèveront le cinquième de toutes les récoltes d'Egypte durant les sept années d'abondance.

Ils collecteront les vivres que produiront les bonnes années qui viennent, ils emmagasineront le blé dans les villes sous l'autorité du pharaon, et le garderont comme réserve de vivres.

Ces provisions serviront de réserve pour le pays, en prévision des sept années de famine qui s'abattront sur l'Egypte. Ainsi les habitants du pays ne mourront pas de faim. » (Genèse 41:25-36)

Joseph expliqua habilement les deux rêves. Son interprétation suivait étroitement les deux rêves dans beaucoup de détails, un fait qui aurait difficilement pu passer inaperçu auprès de Pharaon et qui ajoutait de la crédibilité à l’explication de Joseph. Les deux rêves, quoi que différents dans quelques détails, n’avaient qu’un sens (verset25). Tous les deux étaient donnés pour indiquer la certitude de ce qui allait arriver (verset 32). Dans les deux cas, « sept » indiquaient une période temporelle – sept années. Les vaches grasses et les épis de grains dodus indiquaient les sept années d’abondance qui allaient bientôt commencer en Egypte. Les sept vaches décharnées et les sept épis de grains abîmés présageaient la famine qui allait suivre les années d’abondance. Pour aller droit au but, l’Egypte allait avoir à endurer sept années d’abondance suivies par une famine si dure que toute l’abondance préalable allait être consommée.

Ça aurait été très facile d’arrêter ici. Il y avait une bonne et une mauvaise nouvelle pour Pharaon – abondance suivie d’une famine. Mais Joseph était plus qu’un prophète ; il était un administrateur. Non seulement pouvait-il dire les « choses qui allaient arriver », mais il était aussi compétent à analyser la situation et à déterminer la meilleure course d’action pour minimiser les dégâts. Alors un plan d’action péremptoire fut proposé à Pharaon avec les prédictions qui furent données.

Ils avaient besoin d’un administrateur compétent. Il devrait prendre le taureau par les cornes et etre capable de rassembler une double portion des récoltes exceptionnelles qui seraient produites dans le pays durant les années de prospérité. Sous ses ordres, des hommes seraient nommés pour collecter et superviser l’emmagasinage des denrées alimentaires du pays. Ces surplus devraient être amenés dans les villes pour être conservés et, plus tard, distribués. Par ces moyens, les effets de la famine pourraient être minimisés.

Je suis plus convaincu que jamais, ayant gagné une plus profonde appréciation du caractère et de l’humilité d’esprit de Joseph, qu’il ne lui était jamais venu à l’esprit qu’il devait être celui nommé à la tête de ce projet. Son propre intérêt n’a jamais été manifesté dans son caractère ou dans sa conduite avant cela. Il n’avait même pas mentionné son emprisonnement injuste. En plus, qui aurait pu imaginer un esclave hébreu promu au second poste le plus haut du pays ? Qui que ce soit à la tête du projet, le plan devrait être suivi pour traiter avec la famine qui avait été prédictée.

Une Promotion par Pharaon (41:37-45)

« Cette proposition plut au pharaon et à tous ses hauts fonctionnaires.

Alors le pharaon leur dit:
---Trouverions-nous un homme aussi compétent que celui-ci en qui habite l'Esprit de Dieu[c]?

Le pharaon dit à Joseph:
---Puisque Dieu t'a fait connaître toutes ces choses, il n'y a personne qui soit aussi avisé et aussi sage que toi.

Tu seras donc à la tête de mon royaume, et tout mon peuple obéira à tes ordres. Moi-même je ne serai au-dessus de toi que par le trône.

Ainsi, lui dit-il, je te mets à la tête de toute l'Egypte.

Et le pharaon retira son anneau de sa main et le passa au doigt de Joseph; il le fit revêtir d'habits de fin lin et lui suspendit un collier d'or au cou.

Il le fit monter sur son deuxième char et, sur son parcours, on cria:
---A genoux!
C'est ainsi qu'il le mit à la tête de toute l'Egypte.

Le pharaon dit encore à Joseph:
---Je suis le pharaon. Mais sans ton ordre, personne dans tout le pays ne lèvera le petit doigt ni ne se déplacera.

Le pharaon nomma Joseph Tsaphnat-Paenéah et lui donna pour femme Asnath, fille de Poti-Phéra, un prêtre d'On. Joseph partit inspecter l'Egypte. » (Genèse 41:37-45)

Pendant qu’il y avait un certain soulagement dans l’interprétation de Joseph, le grand réconfort venait du plan d’action qu’il proposait et de l’évidence de sa compétence pour superviser la question. Même les magiciens étaient unanimement d’accord (qui parmi eux auraient eu l’audace ne pas l’être ?), ils agreaient que Joseph était l’homme parfait pour ce travail.

Bien que la déclaration de Pharaon témoigne de sa conviction que Joseph avait une habilité divine, je ne pense pas que sa compréhension soit suffisante pour lui donner la compétence d’écrire une doctrine religieuse sur le ministère du Saint Esprit dans le Vieux Testament. Je crois que Pharaon voulait concéder l’assertion de Joseph que Dieu était avec lui et qu’il avait une habilité spirituelle. Il était de ce fait d’accord de reconnaître qu’il y avait un dieu qui, par un esprit divin, travaillait à travers Joseph. A ce point, sa conception de la religion de Joseph était extrêmement élémentaire. Vraisemblablement, plus de temps avec Joseph changea ça.

Le mieux que Joseph aurait pu oser espérer était sa libération de prison. Combien plus loin que ça fut son élévation à une position d’autorité et de prestige ? Les preuves de sa nouvelle autorité étaient l’anneau royal, des vêtements élégants, un collier en or et le chariot royal précédé par ceux qui proclamaient la notoriété et la position de Joseph (versets 42,43). Ce chariot n’avait peut-être pas été la Rolls Royce de l’armée de Pharaon, mais c’était au moins une Mercedes. Tout comme Joseph avait été second seulement de Potiphar dans sa maison, maintenant il n’était second que de Pharaon (verset 40,44).

Pharaon prit deux autres actions hautement symboliques qui aidèrent à cémenter la nouvelle position de Joseph avec le peuple du pays. Premièrement, Joseph fut donné un nom égyptien. Il y a de nombreuses hypothèses sur ce que ce nom voulait dire.61 Franchement, je n’en ai aucune idée, et je ne m’en soucie pas non plus. Un nom égyptien, quoi qu’il veuille dire, voulait dire que dans l’esprit de Pharaon, Joseph n’était pas « simplement un Hébreu » (Hébreux qui étaient méprisés par le peuple d’Egypte (43:32, 46:34)), mais un Egyptien. Parmi les Indiens d’Amérique, la même chose que ça aurait été d’avoir fait de Joseph un frère de sang de la tribu.

C’est encore plus confirmé par le don d’une femme égyptienne, Asnath (verset 45). Beaucoup de Chrétiens sont troublés par le fait que Joseph ait prit une épouse égyptienne. Permettez-moi de vous poser une question pratique : Si vous aviez été Joseph, où seriez-vous allé pour trouver une épouse pieuse ? Seriez-vous allé vers Juda, qui n’avait pas hésité à coucher avec une prostituée cananéenne ? Seriez-vous allé vers vos frères, qui avaient essayé de vous tuer ? Seriez-vous allé vers un homme comme Laban ? Où un homme aurait-il pu trouver une femme pieuse à cette époque-là et dans ce pays ?

Dieu n’avait pas encore donné de commandements concernant le mariage, mais ce qui était écrit dans la Loi n’interdisait pas un mariage tel que celui de Joseph :

« ---Lorsque vous partirez en guerre contre vos ennemis, et que l'Eternel votre Dieu les livrera en votre pouvoir, il se peut que parmi les prisonniers que tu feras

tu remarqueras une belle captive, que tu en tombes amoureux et que tu l'épouses.

Alors tu l'emmèneras chez toi dans ta maison, là elle se rasera la tête et se coupera les ongles,

elle enlèvera le vêtement qu'elle portait comme prisonnière et elle demeurera dans ta maison. Pendant un mois, elle pleurera son père et sa mère. Après cela seulement, tu t'uniras à elle, tu seras son mari et elle sera ta femme. » (Deutéronome 21:10-13)

Seul le mariage à une femme cananéenne était interdit par Dieu :

« Vous exterminerez totalement pour les *vouer à l'Eternel les Hittites, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens, comme l'Eternel votre Dieu vous l'a ordonné,

afin qu'ils ne vous apprennent pas à imiter les pratiques abominables auxquelles ils se livrent en l'honneur de leurs dieux, et par lesquelles vous pécheriez contre l'Eternel votre Dieu. » (Deutéronome 20:17-18)

Nous devons donc conclure que Joseph n’a pas commit de péché en prenant cette Egyptienne pour épouse. Le fait qu’elle était la fille d’un prêtre égyptien (verset 45) n’indique pas nécessairement le contraire. Je doute beaucoup que Pharaon ait donné à Joseph une femme qui lui aurait été une offense ou une contradiction à ses croyances. Je doute encore plus que Joseph aurait prit pour épouse une femme qui aurait été un détriment à sa vie spirituelle. Le genre d’homme qui pouvait dire « non » à la femme de Potiphar, aurait sûrement refusé la fille de Poti-Phéra62 si elle allait entraver sa foi.

Un Programme Exécuté (41:46-57)

La section finale sert à plusieurs choses. Premièrement, elle révèle l’exactitude de l’interprétation de Joseph. Deuxièmement, elle évidence l’astuce administrative de Joseph en traitant les affaires de l’état en préparation de la famine à venir.

« Il était âgé de trente ans quand il entra au service du pharaon, roi d'Egypte. Il quitta la cour du pharaon et parcourut tout le pays d'Egypte.

Pendant les sept années d'abondance, la terre produisit de riches moissons.

Joseph rassembla tous les vivres possibles en Egypte pendant ces sept années, et il les entreposa dans les villes. Dans chaque ville, il mit en réserve les denrées alimentaires produites par le territoire environnant.

Il entreposa du blé en aussi grande quantité que le sable de la mer; il y en avait tant que l'on cessa d'en faire le compte, car cela dépassait toute mesure.

Avant la période de famine, Asnath, fille de Poti-Phéra, prêtre d'On, donna deux fils à Joseph.

Il appela son premier-né Manassé (Celui qui fait oublier), car, dit-il, Dieu m'a fait oublier toutes mes souffrances et ma séparation de la famille de mon père.

Il donna au second le nom d'Ephraïm (Fécond), car Dieu, dit-il, m'a rendu fécond dans le pays où j'ai connu l'affliction.

Les sept années où l'abondance avait régné en Egypte touchèrent à leur terme

et les sept années de famine commencèrent, comme Joseph l'avait prédit. La famine sévissait dans tous les pays. Mais il y avait du pain dans toute l'Egypte.

Quand la population de l'Egypte n'eut plus de pain, elle en réclama à grands cris au pharaon, qui dit à tous les Egyptiens:
---Adressez-vous à Joseph et faites ce qu'il vous dira!

La famine sévissait dans toute la contrée. Joseph ouvrit tous les entrepôts du pays et vendit du blé aux Egyptiens. Mais la disette s'aggrava encore en Egypte.

De tous les pays environnants, on y venait acheter du blé auprès de Joseph, car la famine était grande sur toute la terre. » (Genèse 41:46-57)

Tout comme Joseph l’avait indiqué, les sept années qui suivirent furent marquées par une grande abondance. Le pays produit une telle quantité que le grain gardé en réserve pour l’avenir dépassait toute proportion (verse 49). Joseph, habilement, accomplit le plan qu’il avait proposé à Pharaon, entreposant un cinquième du grain dans les villes pour l’utiliser plus tard. A la fin des sept années d’abondance, la famine tomba sévèrement sur l’Egypte. Le peuple se tourna vers Pharaon demandant du pain, et il les envoya vers Joseph, en leur disant de faire tout ce qu’il leur dirait (verset 55). Joseph ouvrit les entrepôts et commença à vendre le grain aux Egyptiens et à ceux qui venaient d’autres pays, dont quelques-uns seraient ses propres frères.

Durant les années d’abondance en Egypte, Joseph fut béni avec deux fils, Manassé et Ephraïm. Les noms qui leurs furent donnés nous donnent une plus grande indication de la condition spirituelle de Joseph durant ces années euphorisantes au palais de Pharaon. Manassé, qui veut dire « Celui qui fait oublier », était l’expression de gratitude de Joseph à Dieu, Qui lui avait permit d’oublier « toutes mes souffrances et ma séparation de la famille de mon père » (verset 51). Je ne pense pas que ça devrait être interprété dans un sens négatif comme si Joseph n’avait plus aucun intérêt pour eux. Les bénédictions riches de Dieu lui avaient certainement permis d’oublier quelques-uns des souvenirs douloureux de son passé, spécialement la blessure et l’amertume qui ne pouvait que masquer une rancune contre ses frères et chercher une occasion de revanche.

Nous ne devrions pas non plus avoir l’impression que Joseph n’avait plus envie de revoir son père ou ses frères. Je pense que Joseph n’était pas submergé par une compulsion de retourner au pays parce que sa famille lui manquait, mais il était satisfait de rester dans le pays où Dieu l’avait amené. S’il était retourné dans sa famille à Canaan, il n’aurait pas pu être leur libérateur, comme c’était le dessein de Dieu, et la nation n’aurait pas été étrangère dans ce pays lointain comme Dieu l’avait indiqué à Abraham beaucoup d’années auparavant :

« Le Seigneur lui dit:
---Sache bien que tes descendants vivront en étrangers dans un pays qui ne leur appartiendra pas, on en fera des esclaves et on les opprimera pendant quatre cents ans.

Mais je punirai la nation qui les aura réduits en esclavage et ils quitteront le pays chargés de grandes richesses. » (Genèse 15:13-14)

Pendant que nous ne voulons pas offrir une nouvelle traduction, cette paraphrase pourrait nous aider à exprimer le sens que je crois Joseph essayait de transmettre quand il a nommé Manassé : « Dieu m’a permit d’oublier toutes mes souffrances et ma séparation de la famille de mon père. » L’amertume était partie. Joseph était capable, maintenant, de voir que bien que les actions de ses frères aient été mauvaises, Dieu les avait prévu pour le bien de tout le monde (Genèse 50:20). Avec cette attitude, Joseph pouvait exercer assez de contrôle de lui-même pour ne pas révéler son identité trop rapidement, et donc amener ses frères à se repentir vraiment par un programme appliqué d’instruction libre de sentiments de colère et de vengeance.

Le nom Ephraïm, qui veut dire « fécond », transmet l’assurance de Joseph que c’était Dieu Qui lui avait donné prospérité et bénédictions dans le pays de son affliction. Pour Joseph, affliction et bénédictions n’étaient pas contradictoires, car Dieu était capable de faire tourner chagrin en joie.

Conclusion

Cet épisode de la vie de Joseph nous amène à une position avantageuse d’où nous pouvons regarder en arrière et en avant. Regardant derrière, nous devons réaliser que la promotion de Joseph n’était pas le résultat de la chance, mais plutôt d’une chaîne d’évènements douloureux mais divinement guidés. Si Joseph n’avait pas dit « non » à la femme de Potiphar et été injustement jeté en prison avec l’échanson, il n’aurait jamais pu être recommandé au roi. Et si Joseph n’avait pas été cruellement traité par ses frères et vendu en esclavage, il n’aurait jamais été dans la maison de Potiphar. Quelle belle illustration de Romains 8:28 :

« Nous savons en outre que Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment, de ceux qui ont été appelés conformément au plan divin. »

Regardant en avant, nous voyons que l’histoire ne finit pas avec le chapitre 42, car bien que Joseph soit le caractère principal de cette section, il n’est pas le seul objet de l’attention et l’activité de Dieu. Bien que dans un sens Joseph fut béni à cause de sa fidélité, il y a une plus grande chance que sa promotion ne fut pas autant pour sa propre prospérité que pour la préservation de ses frères. La position de pouvoir et de prospérité lui a permit de devenir le « sauveur » de ses frères. Nous devons être modestes du fait que pendant que Dieu prend soin de nous comme individus, IL a souvent un plus grand dessein pour ce qu’IL nous donne. Les dons spirituels, par exemple, ne sont pas donnés pour notre propre bénéfice autant que pour renforcer les autres :

« En chacun, l'Esprit se manifeste d'une façon particulière, en vue du bien commun. » (1 Corinthiens 12:2)

« Chacun de vous a reçu de Dieu un don particulier: qu'il le mette au service des autres comme un bon gérant de la grâce infiniment variée de Dieu. » (1 Pierre 4:10)

Nous devons faire très attention de ne pas utiliser Joseph comme modèle dans les sujets de souffrance et gloire. Dans le sens ultime, Joseph illustre la vérité que la souffrance vient avant la gloire et, en fait, elle nous prépare pour la gloire. La vie chrétienne sera marquée par la souffrance, comme de nombreux passages des Ecritures nous informent (par exemple, Jean 15:19 ; 2 Corinthiens 1:3-5 ; Philippiens 1:29 ; 2 Timothée 3:12 ; Hebreux 12:7-13 ; Jacques 1:2-4 ; 1 Pierre 4:12-19), mais nous savons que nous connaitrons beaucoup de joies dans notre salut et la gloire qui est celle de notre Seigneur à Son retour (2 Thessaloniens 1:3-12 ; 1 Pierre 1:3-12). Faisons très attention, cependant, à ce que nous ne regardions pas Joseph comme la promesse que tous ceux qui sont fidèles dans la souffrance seront glorifiés et prospérés dans cette vie.

Peut-être mon point pourrait être le mieux illustré par un contraste entre les vies de Joseph, qui vécut ces évènements, et Moïse, qui les raconta pour nous. Joseph commença dans le pays de Canaan et atterri en Egypte avec la nation d’Israël sous ses soins. Moïse commença en Egypte et atterri dans le pays de Canaan avec la nation d’Israël sous ses soins. Joseph commença sa vie comme berger dans les pâturages de son père et fut exalté au palais de Pharaon. Moïse fut emmené, quand il était bébé, au palais de Pharaon, mais plus tard il devint un berger parmi les troupeaux de son beau-père.

Voyez-vous comment Dieu a utilisé ces deux hommes de manière très différente pour accomplir SES desseins ? Pendant qu’il fut nécessaire, dans les desseins de Dieu, de promouvoir Joseph des pâturages au palais pour sauver les soixante-dix gens de Dieu (46:27), il fut nécessaire pour Moïse de quitter le palais pour libérer le peuple de Dieu de l’esclavage. :

« Par la foi, Moïse, devenu adulte, a refusé d'être reconnu comme le fils de la fille du pharaon[f].

Il a choisi de prendre part aux souffrances du peuple de Dieu plutôt que de jouir --- momentanément --- d'une vie dans le péché.

Car, estimait-il, subir l'humiliation que le Christ devait connaître constituait une richesse bien supérieure aux trésors de l'Egypte: il avait, en effet, les yeux fixés sur la récompense à venir.

Par la foi, il a quitté l'Egypte sans craindre la fureur du roi et il est resté ferme, en homme qui voit le Dieu invisible. » (Hébreux 11:24-27)

Les desseins de Dieu ne sont pas accomplis par une seule méthode ou par une seule manière pour tous les hommes. IL en élève certains, leurs donnant autorité et prospérité, pendant qu’IL en abaisse d’autres. Nous n’avons pas le droit d’exiger que Dieu nous traite comme IL a traité Joseph, car IL peut choisir de nous traiter comme IL a traité Moïse. Ou, plus vraisemblablement, IL pourrait décider de nous traiter d’une façon qui serait totalement différente de celle dont IL a traité Joseph ou Moïse. Alors, Joseph n’est aucune garantie que l’obéissance fidèle conduit toujours à une position, à la prospérité, et au pouvoir dans cette vie. On a seulement besoin de se rappeler la vie de Job pour corriger cette pensée si superficielle.

Maintenant je dois dire quelque chose de très important à ceux qui ont nonchalamment fait une distinction arbitraire et non biblique entre le « séculier » et le « spirituel » ou entre les « Chrétiens à temps plein » et les « laïcs. » Remarquez-vous que Dieu n’a pas amené la délivrance de Son peuple par Juda, par lequel le Messie viendrait, ni par Lévi, par lequel viendrait la classe sacerdotale, mais par Joseph, un gratte-papier, un disque jockey, un administratif ?

Pour autant spirituel qu’il était, je peux très bien imaginer que beaucoup de gens de nos jours, auraient approché Joseph avec des mots similaires à ceux-là : « Joseph, aussi spirituel que tu es, tu devrais aller au seminaire et entrer dans les ordres à plein temps. » Comment un ministère séculaire pourrait-il être assez satisfaisant pour un homme aussi spirituel que Joseph ? Dieu n’a pas élevé un prêcheur ni un prêtre, mais un administrateur pour délivrer SON peuple de l’extermination. Soyons prudent en catégorisant les professions d’une telle façon qu’on rendrait certaines plus spirituelles que d’autres. Tout le monde est un pasteur à temps plein dans les Ecritures, mais certains sont appelés à travailler dur dans un domaine pendant que d’autres sont appelées dans un autre. La spiritualité est totalement indépendante de la profession de quelqu’un. La profession de quelqu’un est une question de deux choses, du don et de l’appel, pas de la spiritualité.

Sur la même ligne, Joseph ne fut pas promu par Pharaon (en termes humains) à cause de sa spiritualité, mais parce qu’il était doué et connaisseur. Pharaon a reconnu en Joseph un homme qui avait une habileté divine, mais il se tamponnait le coquillard qui était son « dieu. » Il était seulement intéressé à trouver un homme qui pouvait faire le boulot qui avait besoin d’être fait. Beaucoup de Chrétiens pensent que Dieu est obligé de les bénir ou que SES gens doivent à coup sûr traiter les autres avec condescendance simplement parce qu’ils sont Chrétiens. Durant les dernières élections, il était quelquefois impliqué que nous devions voter pour une personne uniquement sur la base d'une profession de foi. Quand je vais voir un chirurgien, je vais voir celui qui est le plus qualifié, le meilleur, indifférent s’il est un païen, un athée ou un Chrétien dévot. Dieu n’est pas limité à travailler seulement par les saints, vous savez. Beaucoup d’entre nous, Chrétiens, ne sommes pas très bons à ce que nous faisons, soit parce que nous sommes paresseux, ou nous pensons que Dieu est obligé de nous bénir simplement parce que nous donnons des témoignages de notre foi. Le témoignage de Joseph aurait eu peu d’impact s’il avait eu tout faux dans ses prédictions ou s’il avait faillit misérablement à l’administration du rassemblement du grain. Mettons en valeur notre témoignage en faisant bien ce que nous faisons. Comme l’auteur du proverbe l’écrit :

« Connaissez-vous un homme habile dans ce qu'il fait?
Il ne restera pas au service de gens obscurs,
mais il entrera au service des rois. » (Proverbes 22:29)

Pendant que je crois que Dieu a élevé Joseph parce qu’il croyait en LUI et obéissait, je suis tout aussi confiant que Pharaon le promut parce qu’il était consciencieux et habile dans ce qu’il faisait. La pitié sans compétence est de la folie. Nous louons Dieu dans notre travail autant que dans nos paroles. L’un sans l’autre est inutile.

La vie de Joseph est une observation sur le principe que :

« Si quelqu'un est fidèle dans les petites choses, on peut aussi lui faire confiance pour ce qui est important. Mais celui qui n'est pas fidèle dans les petites choses ne l'est pas non plus pour ce qui est important. » (Luc 16:10)

Joseph n’a rien fait de différent dans le palais de Pharaon qu’il n’avait fait dans la maison de Potiphar ou dans la prison. Dans tous les cas, Joseph a utilisé l’habileté que Dieu lui avait donnée d’administrer. Bien que les caractéristiques de chaque boulot aient été différentes, les fonctions étaient les mêmes. Joseph, je suis sûr, fut reconnu au palais car il fit son travail diligemment et loyalement partout où il fut auparavant.

Combien de fois avons-nous été comme le serviteur fidèle qui n’avait qu’un seul talent et qui le cachait car il le pensait trop insignifiant pour s’en servir. Les autres ont tant de choses plus importantes à offrir que moi, il raisonna. Mais son maître l’appela vaurien et fainéant (Matthieu 25:26). Seuls ceux qui sont fidèles avec les occasions et les devoirs présents ont le droit d’avoir des espoirs de responsabilités et de privilèges plus importants. Notre premier devoir est de ne pas rêver de ce que l’avenir nous réserve, mais de faire ce que le présent nous fournit. Il est fou celui qui a ses yeux « portés au bout du monde » (Proverbes 17:24), attendant toujours l’arrivée de son bateau, pour sa chance, mais ne faisant rien dans le présent.

Le principe biblique que nous devons pratiquer est plutôt ça :

« Recommande tes œuvres à l'Eternel,
et tes projets se réaliseront. » (Proverbes 16:3)

Il n’est pas mauvais d’avoir des buts bibliques, mais c’est de la folie de dévouer notre énergie aux rêves glorieux de l’avenir quand les devoirs présents sont négligés. Ce n’est pas mauvais d’avoir de « grands espoirs » comme le dit la chanson, mais c’est de la folie de continuer à « se cogner la tête contre les murs » quand elle devient de plus en plus ensanglantée. Dieu nous a donné un travail à faire maintenant ; Soyons fidèles et faisons-le. Et rappelons-nous que les choses que Dieu a prévues pour nous sont encore plus grandes que ce que nos esprits puissent concevoir (1 Corinthiens 2:9). Nos rêves les plus grands sont probablement plus petits que ce que Dieu réserve à ceux qui font les petites choses dans le présent et LUI laissent l’avenir.

Finalement, un mot à propos de l’adversité. Je pense que nous pouvons tous voir comment Dieu a utilisé l’adversité pour préparer Joseph à la promotion et l’autorité qu’il reçoit dans le chapitre 41. Mais avez-vous remarqué que ce fut un désastre national qui fournit l’occasion pour cette promotion ? Pharaon n’aurait jamais promu Joseph s’il n’avait pas su à l’avance qu’il y avait une periode difficile qui allait arriver et qu’il, et ses conseillés, ne pouvaient rien faire pour l’éviter. C’est dans ces périodes-là que nous avons besoin de Josephs, dans l’adversité.

Certains d’entre nous, Chrétiens, peuvent faire des prédictions. Nous sommes de grands prophètes de ruine. Nous aimons nous lever et déclarer au monde que le monde est en route pour l’enfer sur un bobsleigh. Et nous arrêtons là, avec seulement la mauvaise nouvelle. Joseph ne s’arrêta pas là ; Il avait un message d’espoir, un message qui a fourni la solution aux problèmes de ce jour.

L’ultime solution des problèmes de l’humanité en est une spirituelle. Les crises dans nos vies sont les résultats du péché. Et la solution au problème du péché est une dont Dieu seul, par la mort de SON Fils sur la croix de Calvaire, connaît. Soyons fidèles d’offrir aux hommes espoir et pas seulement désespoir. C’est dans les heures les plus sombres de l’humanité que nous avons le plus désespérément besoin du message de l’Evangile et quand les hommes et les femmes s’y tourneront.

Mais ne nous arrêtons pas sur ça, pour autant que ce soit fondamental et primaire. Nous vivons dans des jours de difficultés terribles. Nous n’avons besoin que de peu de sagesse pour reconnaitre le fait que les choses vont mal, mais il faut la sagesse que Dieu seul donne pour offrir des solutions aux problèmes pratiques de la faim et de l’injustice, de l’énergie et de l’écologie. Parlons, comme Joseph, de ces problèmes aussi, avec sagesse et compétence, et quand nous faisons cela, cela ajoute crédibilité à la foi que nous proclamons.


55 Edward R. Dayton, Christian Leadership Letter, World Vision International, February, 1981, p. 3.

56 It is not possible to determine, with any degree of certainty, whether this two years begins with the imprisonment of Joseph or with the release of the cupbearer. The value of such a fact would only be to enable us to determine the chronology of Joseph’s life more precisely.

57 “The essentially Egyptian character of this section, and indeed of the entire narrative of Joseph, is worthy of constant notice, for it provides us with one of the watermarks of the Pentateuch enabling us to perceive its historical character and its truthfulness to life. It is not too much to say that at no period after the time of Moses could anything so true to Egyptian life have been written out of Egypt by a member of the community of Israel.” W. H. Griffith Thomas, Genesis: A Devotional Commentary (Grand Rapids: Wm. B. Eerdmans Publishing Co, 1946), p. 389.

58 “Magicians is another Egyptian-based word, hartummim: it appears to be part of a composite title for those who were expert in ritual books of priest-craft and magic. They appear in Exodus 7:11 where spells were needed; here they would be consulting the considerable literature on dreams . . .” Derek Kidner, Genesis: An Introduction and Commentary (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), pp. 194-195

59 “The bath and the shave are designed to make Joseph ritually and socially acceptable to Pharaoh. (None of the Egyptians wore beards. Beards shown on the monuments are ceremonial and even Queen Hatshepsut wore an imitation one, as is to be seen on the representations left to her after Thutmosis III had her images defaced or removed.) Change of clothing was necessary to suit Joseph’s status as a wise counselor.” Harold G. Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 288.

60 I confess, I may be getting carried away with Jacob’s traits; however, he surely was a schemer and a “wheeler-dealer.” In chapter 43 he will rebuke his sons for telling the truth to Joseph (verse 6). At least this is the way I would have handled the situation with Pharaoh.

61 “The practice of giving foreigners on Egyptian name is very well attested, but no agreement exists on the meaning of Zaphenath-paneah. Egyptian-based interpretations have been offered as diverse as ‘God has spoken and he lives’ (G. Steindortf), ‘He who knows things’ (J. Vergote), and ‘(Joseph), who is called Ip’ ankh’ (K. A. Kitchen).” Kidner, Genesis, p. 197.

62 Incidentally, there is absolutely no reason to see any connection between Potipher and Potiphera, other than a similarity of sound.


40. Comment Sortir des Citernes ?

Introduction

Un couple que je connais A eu une expérience qui ressemble aux évènements de la vie de Joseph que nous avons étudié jusqu'à présent. Le mari allait à sa voiture un matin seulement pour découvrir qu’elle ne voulait pas démarrer – la batterie avait disparue. Après avoir regarder sous le capot, il découvrit un petit mot qui disait quelque chose comme ça : « Je suis désolé d’avoir prit votre batterie, mais c’est une urgence. Je dois aller à l’hôpital. Je vous la rapporterai aussitôt que je pourrai. » Un peu plus tard, la batterie réapparut avec un autre petit mot : « Merci beaucoup pour l’usage de votre batterie. Pour exprimer notre appréciation et pour compenser pour l’inconvenient que nous vous avons causé, acceptez deux billets pour le match des ‘Cowboys’ de Dallas dimanche prochain. »

Le couple était extasié. Les ‘Cowboys’ étaient leur équipe favorite et ils étaient enchantés d’avoir l’occasion d’aller au match. Quelle chose magnifique qui leur arrivait ! Mais quand ils rentrèrent à la maison après le match, ils découvrirent, à leur grande consternation, que leur appartement avait été totalement vidé. Les tickets avaient simplement été une ruse pour les éloigner de la maison.

La vie de Joseph, elle aussi, eut plusieurs tournures bizarres. Juste au moment quand les choses semblaient aller bien pour lui, les circonstances changèrent rapidement, et l’espoir sembla disparaître. A 17 ans, il dirigeait ses frères, mais ce fut la cause pour laquelle il fut jeté dans une citerne. A cause d’une bande de marchands ismaélites qui passait par-là, et à la suggestion de Juda, ils le vendirent au lieu de le laisser mourir là. Comme les habiletés de Joseph devinrent évidentes à Potiphar, l’officiel égyptien qui acheta Joseph comme esclave, il se trouva promu à une position seulement seconde à celle de son maître. Le refus de Joseph d’avoir une affaire avec la femme de Potiphar eut pour résultat, sous fausses accusations, qu’il fut incarcéré dans la prison de Potiphar. Et de nouveau dans Genèse 40, quand il semblerait que le chef des échansons puisse faire appel à Pharaon pour Joseph, les espoirs de Joseph semblent être anéantis.

Comment Joseph traitent les « citernes » de sa vie nous fournit une indication de son aptitude à vivre dans des circonstances non méritées et déplaisantes avec foi, espoir et amour. Et ce qui lui a permit de vivre au jour le jour, a prouvé aussi être le moyen par lequel Dieu amena sa libération et promotion au poste second seulement à celui du patron.

Beaucoup d’entre nous vivons aussi dans des « citernes. » Ce ne sont peut-être pas des citernes au sens littéral, mais plutôt des réalités déplaisantes de la vie, telles que des circonstances que nous ne pouvons pas contrôler et que nous ne pouvons pas éviter. Puisque ceux qui vivront des vies vertueuses souffriront persécution et difficultés (2 Timothée 3:12 ; Jacques 1: 2-4 ; 1 Pierre 4:12), nous devons apprendre de Joseph comment vivre la vie dans les citernes pour la gloire de Dieu et pour notre santé mentale et notre propre sérénité. Cette leçon, pendant qu’on ne la trouve pas seulement dans Genèse 40, est là pour être vue par tous ceux qui désirent l’apprendre.

Un Rendez-vous Divin (40:1-8)

« Quelque temps après, deux hauts fonctionnaires du pharaon, le chef des échansons et le chef des panetiers, commirent une faute envers leur maître

qui fut très irrité contre eux

et les fit jeter dans la prison du commandant de la garde où Joseph était incarcéré.

Celui-ci les confia aux soins de Joseph qui s'occupa d'eux. Ils passèrent un certain temps en prison.

Une nuit, l'échanson et le panetier du pharaon détenus dans la prison firent tous deux un rêve; chacun eut le sien, ayant sa signification propre.

Le lendemain matin, quand Joseph se rendit auprès d'eux, il remarqua qu'ils étaient soucieux.

Joseph demanda donc aux hauts fonctionnaires du pharaon qui se trouvaient en prison avec lui dans la maison de son maître:
---Pourquoi avez-vous cet air sombre aujourd'hui?

Ils lui répondirent:
---Nous avons fait un rêve et il n'y a ici personne pour nous l'interpréter.
---N'appartient-il pas à Dieu de donner l'interprétation des rêves? leur dit Joseph. Racontez-les moi donc, je vous prie. » (Genèse 40:1-8)

Deux des officiers de Pharaon avaient commit des offenses inconnues qui avaient mis leur maître en colère et résulta de leurs emprisonnements (versets 1,2). L’un d’eux était le chef des échansons (le sommelier), l’autre était le chef des panetiers (le boulanger). Ces offenses n’étaient pas de simples indiscrétions, mais de vrais actes de désobéissance ou de mauvaise conduite, comme le texte original indique.50 Ces deux officiers, avec qui Pharaon n’était plus en bons termes, furent placés sous l’autorité de Joseph dans la prison où il était aussi.

A cause des détails donnés dans le chapitre 40, il est certain que la prison était dans un donjon sous la maison de Potiphar. Dans le verset 3, on nous informe que la prison était la même où Joseph était captif et que cette incarcération eut lieu dans la « maison du commandant de la garde », l’officier qui a déjà été identifié comme étant Potiphar (39:1). Dans le verset 7, l’échanson et le panetier sont rapportés rester avec Joseph dans « la maison de son maître. » Cela ne peut être que Potiphar. Et finalement, Joseph plaide, « pour me faire sortir de cette prison » (verset 14), et il dit aussi, « et ici même, je n’ai rien fait qui mérite le cachot » (verset 15). Le « ici » doit faire allusion au domaine de Potiphar, où il fut amené comme esclave et emprisonné comme tel.

On doit s’émerveiller à l’esprit de soumission de Joseph. Il était toujours regardé comme l’esclave de son maître là dans la prison. En fait, il lui fut donné de plus en plus grandes responsabilités (39:22-23). Témoignant sa confiance continue en les aptitudes de Joseph, Potiphar plaça ces deux officiers sous son autorité (40:4). Quel serait votre sentiment pour Potiphar et le devoir de vous occuper de ces deux hommes, après ce que Potiphar vous aurait fait ? Joseph non seulement obéit son maître à la lettre, mais il en fit ses affaires de leurs prêcher, même au point de les garder de bonne humeur.

Après un certain temps, l’échanson et le panetier firent un rêve durant la même nuit. Le rêve de chaque homme était différent et les sens divergeaient (verset 5). On nous dit que les Egyptiens croyaient que les rêves présageaient des évènements futurs,51 ce qui inquiétait ces deux-là car ici, dans le donjon, il n’y avait personne de qualifier pour interpréter les rêves pour eux. Leurs futurs leurs avaient été révélés dans leurs rêves, mais ils ne savaient pas comment les interpréter, et cette réalisation les perturba grandement. Leurs mines misérables reflétèrent leur profonde consternation.

Joseph remarqua rapidement que quelque chose n’allait pas. Leurs expressions corporelles seules lui dirent qu’il y avait un besoin à satisfaire. La confiance qu’il avait gagné depuis qu’ils avaient été emprisonnés tous ensemble rendit plus facile à Joseph de leur demander la raison de leurs tristes mines et pour eux de répondre franchement. Chacun avait fait un rêve, ils lui dirent, mais personne ne pouvait les expliquer.

Avec une confiance trop contagieuse à résister, Joseph rappela à ses compagnons que les interprétations des rêves appartenaient à Dieu. Puisque c’était le cas ici, ils avaient juste à lui raconter leurs rêves. Tous les trois attendaient une interprétation des rêves de la nuit précédente. La confiance absolue de Joseph nous informe de sa condition spirituelle. Un homme dans ces circonstances aurait pu tout aussi bien se demander s’il y avait ou non un Dieu. Beaucoup de Chrétiens, comme les amis de Job, se demanderaient si son emprisonnement n’était pas le résultat de péchés. Joseph était assuré de l’amour et de l’attention de Dieu. Le fait qu’il veuille écouter et expliquer ces rêves révèlent sa confiance en cette conviction. L’avidité de l’échanson de relater son rêve à Joseph indique que lui aussi sentait la proximité de Dieu autour de cet Hébreu.

La Bonne et la Mauvaise Nouvelle (40:9-19)

« Alors le chef des échansons lui raconta ce qu'il avait rêvé.
---Dans mon rêve, lui dit-il, j'avais devant moi un cep de vigne

portant trois sarments. Il se mit à bourgeonner, à fleurir, puis ses grappes donnèrent des raisins mûrs.

Je tenais en main la coupe du pharaon, je cueillis les raisins, j'en pressai le jus dans la coupe du pharaon et je la présentai à mon maître.

Joseph lui dit:
---Voici ce que signifie ce rêve: Les trois sarments représentent trois jours.

Dans trois jours, le pharaon te permettra de relever la tête et te rétablira dans tes fonctions. Tu lui présenteras sa coupe comme le veut la charge que tu occupais auparavant en qualité d'échanson.

Mais, s'il te plaît, pense à moi quand tout ira de nouveau bien pour toi et aie la bonté de parler en ma faveur au pharaon pour me faire sortir de cette prison.

En effet, j'ai été amené de force du pays des Hébreux, et ici même je n'ai rien fait qui mérite le cachot. » (Genèse 40:9-15)

Le rêve de l’échanson correspond étroitement au travail qu’il avait avant sous l’autorité de Pharaon. Le rêve devait donc indiquer ce que l’avenir avait pour lui, spécialement concernant sa position d’échanson de Pharaon. La vigne devant lui, ayant 3 branches, bourgeonna, fleurit et produisit rapidement du raisin qu’il pressa dans la coupe de Pharaon qu’il lui présenta, tout comme il faisait auparavant. Joseph dit à l’échanson que les trois branches représentaient trois jours. Le rêve présageait la restauration de l’échanson à sa position d’auparavant. Dans trois jours, les choses redeviendraient comme elles étaient préalablement.

Un homme dans la position de Joseph aurait très bien pu profiter des circonstances. Souvent les hommes chargés des prisonniers pouvaient donner des traitements favorables à ceux qui voulaient et étaient capable de payer (Actes 24:17,26). Ces deux officiers étaient impatients de connaître le sens de leurs rêves, un service que Joseph aurait pu rendre en échange d’une rétribution. Cependant, il demanda à être évoqué devant Pharaon (verset 14), car les circonstances qui l’avaient amené en Egypte, tout comme celles qui l’avaient fait atterir en prison, étaient un sujet d’injustice que Pharaon pouvait corriger.

Nous savons tous que tout le monde est innocent à leurs propres yeux (Proverbes 16:2), et donc la demande de Joseph ne serait pas une demande inattendue de quelqu’un dans sa situation. Mais son habileté à interpréter le rêve de l’échanson prouverait qu’il disait la vérité devant le Dieu Qui avait révélé le sens de ce rêve. Il était vraiment innocent. Joseph ne demanda aucunes faveurs avant le fait, mais seulement après que ses paroles soient prouvées être véridiques. C’était une requête raisonnable, car il demanda seulement ce qui était juste.

La seule requête de Joseph à l’échanson donna un témoignage plus grand de la grande foi de ce prisonnier hébreu. Il était si certain que son interprétation était correcte qu’il fit la requête à l’échanson, une requête qu’il n’a jamais considérée dans le cas du panetier. Il demanda à être évoqué devant Pharaon quand ses paroles arriveraient. C’est une chose d’aventurer une opinion sur le sens d’un rêve fait par un homme, mais une toute autre de faire une demande pour votre libération basée sur le résultat de votre interprétation. Joseph était convaincu que Dieu avait parlé à travers lui. Et pendant qu’il était satisfait de rester dans le donjon tant que Dieu le voulait, Joseph fit tout ce qu’il put pour essayer d’être libéré par tous les moyens qui lui étaient légitimement disponibles.

L’échanson fut encouragé à partager son rêve avec Joseph sur la base de l’habileté de Dieu d’expliquer les rêves et à cause de sa confiance en la relation que Joseph avait avec son Dieu. Le panetier, cependant, ne fut seulement motivé que par le fait que l’interprétation fut bonne pour l’échanson. Lui aussi est maintenant impatient de relater son rêve à Joseph et cela pour avoir un pronostic optimiste pour son avenir.

« Lorsque le chef des panetiers vit que Joseph avait donné une interprétation favorable du songe, il lui dit:
---Moi aussi, j'ai fait un rêve: Je portais trois corbeilles de pain blanc sur la tête.

Dans celle du dessus, il y avait de la nourriture préparée par un panetier et destinée au pharaon; mais les oiseaux venaient les picorer dans la corbeille qui reposait sur ma tête.

Joseph lui dit:
---Voici ce que signifie ce rêve: Les trois corbeilles représentent trois jours.

Dans trois jours, le pharaon élèvera ta tête au-dessus de toi, il te pendra à un arbre et les oiseaux viendront se repaître de ta chair. » (Genèse 40:16-19)

On nous a déjà dit que les rêves des deux officiers étaient différents et qu’ils ne voulaient pas dire la même chose (40:5). Le panetier n’a pas semblé réaliser cela, car il raconta son rêve impatiemment, pensant que le résultat serait aussi favorable (verset 16). Dans son rêve, il avait trois paniers remplis de différentes sortes de pain blanc. Les oiseaux venaient manger le pain qui était dans le panier du dessus.

Il y avait un genre de similarité entre le rêve de l’échanson et celui du panetier. Le rêve du panetier correspondait aussi à son métier précédent sous l’autorité de Pharaon. Il était un boulanger, et donc son rêve était centré sur trois paniers remplis de pain, tout comme l’échanson vit une vigne avec trois branches. Dans les deux cas le numéro « trois » se rapportaient au nombre de jours jusqu'à ce que le rêve soit réalisé. Mais c’est là que les similarités s’arrêtent. La mauvaise nouvelle pour le panetier était que dans trois jours sa tête serait élevée. Il devrait être pendu, et son corps laissé pendu pour que les oiseaux mangent sa chair (et aussi, probablement, pour que le peuple puisse le voir). C’était une prophétie horrible, et Joseph naturellement n’a demandé aucune faveur de cet homme.

Mais pourquoi une prédiction si macabre fut-elle nécessaire ? Joseph n’était-il pas excessivement franc dans son interprétation ? Premièrement, nous devrions remarquer que les deux rêves, prit cote à cote, ont tendance à renforcer le témoignage de Joseph que Dieu était avec lui et le rendait capable d’interpréter les rêves. Joseph n’a pas, comme c’est si souvent le cas, fait de prédictions nébuleuses et vagues. Il donna deux prophéties très spécifiques à deux personnes, et pourtant elles étaient exactement opposées dans leurs résultats. Si elles devenaient vraies toutes les deux, il serait bien plus difficile d’attribuer l’exactitude de Joseph à la chance.

Nous ne savons pas pour sûr que les paroles de Joseph furent délibérément graphiques ou intentionnellement cruelles. Elles le sont certainement pour nous. Mais rappelons-nous aussi que ces rêves venaient de Dieu. Les interprétations venaient de Dieu, comme Joseph le dit (verset 8), car les rêves venaient de LUI. Dieu donna ces rêves a ces hommes pour les préparer à des choses qui allaient arriver. Le devoir de Joseph, en tant qu’interprète, n’était pas de créer le message de Dieu, ni de le changer. Il parla comme Dieu lui commanda. Le message du rêve du panetier venait de Dieu, et il se réalisa. Joseph n’a rien changé à cette révélation divine, ni dans le contenu, ni dans le ton.

Pendant que nous serions enclins à réaliser le fait que le rêve soit sanglant, n’oublions pas qu’il était aussi, au moins dans un sens, gracieux. Les trois jours furent donnés à l’échanson et au panetier, non seulement pour agoniser, mais pour les préparer à ce qui allait arriver. Aurait-il été moins cruel pour Joseph d’avoir menti au panetier sur son avenir ? S’il avait menti, il n’y aurait pas eu de motivation pour lui de considérer ses voies et de tourner sa foi vers le Dieu de Qui cet avertissement était venu. Il vaut beaucoup mieux être prévenu d’une « colère à venir » et de se préparer à la recevoir que d’être déçu et de l’affronter non préparé.52

Ces deux rêves et leurs interprétations contiennent un parallèle frappant à l’Evangile de notre Seigneur Jésus Christ. Tous les deux, l’échanson et le panetier, avaient péché contre leur maître et ont justement attiré sa furie. Tous les deux attendaient la sentence qu’ils méritaient. Un fut pardonné et accordé une restauration d’association et de travail de la main de son maître. L’autre reçut la punition qu’il méritait et paya avec sa vie.

La Bible nous déclare que « Tous ont péché, en effet, et sont privés de la glorieuse présence de Dieu, » (Romains 3:23). Etant des pécheurs coupables, nous méritons la punition de nos péchés, qui est la mort éternelle et la séparation d’avec Dieu, mais il y a pour nous l’offre de pardon à travers la provision de Jésus Christ.

« Car le salaire que verse le péché, c'est la mort, mais le don gratuit que Dieu accorde, c'est la vie éternelle dans l'union avec Jésus-Christ notre Seigneur. » (Romains 6:23)

Quand IL viendra pour SES enfants, certains passeront l’éternité avec LUI, pendant que d’autres vivront dans la séparation éternelle de SON amour et de SON pouvoir :

« Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la présence du Seigneur et de sa puissance glorieuse

lorsqu'il viendra pour être en ce jour-là honoré dans la personne de ceux qui lui appartiennent » (2 Thessaloniens 1:9-10)

Le message de salût est celui-là :

« ---Crois au Seigneur Jésus, lui répondirent-ils, et tu seras sauvé, toi et les tiens. » (Actes 16:31)

Beaucoup de Chrétiens désirent partager avec les non croyants uniquement la bonne nouvelle de salût par la foi dans le travail de Jésus Christ pour eux. Pendant que ce soit à la fois vrai et nécessaire, ce n’est pas toute l’histoire. L’avertissement doit aussi être transmit que de rejeter Christ est égal à continuer sur le chemin de la destruction.

« Oui, Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle.

En effet, Dieu a envoyé son Fils dans le monde non pas pour condamner le monde, mais pour qu'il soit *sauvé par lui.

Celui qui met sa confiance en lui n'est pas condamné, mais celui qui n'a pas foi en lui est déjà condamné, car il n'a pas mis sa confiance en la personne du Fils unique de Dieu.

Et voici en quoi consiste sa condamnation: c'est que la lumière est venue dans le monde, mais les hommes lui ont préféré les ténèbres, parce que leurs actes sont mauvais.

En effet, celui qui fait le mal déteste la lumière, et il se garde bien de venir à la lumière de peur que ses mauvaises actions ne soient révélées. » (Jean 3:16-21)

J’ai un ami qui partage l’Evangile quelque chose comme ça : « Il y a la bonne Nouvelle, et il y a la mauvaise nouvelle. La bonne Nouvelle est que Jésus Christ va revenir. La mauvaise Nouvelle est : IL est en pétard pas croyable ! » L’Evangile est la bonne Nouvelle, mais son rejet nécessite la mauvaise nouvelle de condamnation et de séparation éternelle.

« Ensuite je vis des trônes. On remit le jugement entre les mains de ceux qui y prirent place. Je vis aussi les âmes de ceux qu'on avait décapités à cause du témoignage rendu par Jésus et à cause de la Parole de Dieu. Je vis encore tous ceux qui n'avaient pas adoré la bête ni son image et qui n'avaient pas reçu sa marque sur leur front et leur main. Ils revinrent à la vie[b] et régnèrent avec le Christ pendant mille ans.

C'est la première résurrection. Les autres morts ne revinrent pas à la vie avant la fin des mille ans.

Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection. La seconde mort n'a pas prise sur eux. Ils seront *prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans.

Je vis les morts, les grands et les petits, comparaissant devant le trône. Des livres furent ouverts. On ouvrit aussi un autre livre: le livre de vie. Les morts furent jugés, chacun d'après ses actes, suivant ce qui était inscrit dans ces livres.

La mer avait rendu ses naufragés, la mort et le royaume des morts avaient rendu ceux qu'ils détenaient. Et tous furent jugés, chacun conformément à ses actes.


Puis la mort et le séjour des morts furent précipités dans l'étang de feu. Cet étang de feu, c'est la seconde mort.

On y jeta aussi tous ceux dont le nom n'était pas inscrit dans le livre de vie. » (Apocalypse 24:4-6,12-15)

L’Evangile n’est pas notre message pour les hommes ; C’est celui de Dieu. Nous ne pouvons pas plus le changer que Joseph pouvait changer l’interprétation des rêves de ces hommes. Nous devons dire la vérité.

Incidemment, cette aptitude de « dire la vérité » est une qualité vitale pour un leader. Nous avons naturellement tendance à nous entourer d’hommes qui nous disent ce que nous voulons entendre, plutôt que de nous encourager avec ce que nous avons besoin d’entendre. Les nouvelles que Joseph a dû partager avec Pharaon n’était pas entièrement bonnes, mais c’était la vérité. Sur la base de ce message de Dieu, des provisions pouvaient être faites pour les années difficiles qui allaient arriver. Pharaon voulait un homme sous ses ordres qui lui dirait la vérité, pas un qui lui donnerait des rapports en rose qui le complimenterait, lui et son administration. Ce devoir déplaisant de dire au panetier ce que l’avenir lui réservait, n’était pas seulement pour son bien, mais pour le bien de Joseph, qui continuerait d’ « exprimer la vérité avec amour » (Ephésiens 4:15).

Des Prophéties Réalisées, Mais des Promesses Oubliées (40:20-23)

Les espoirs de Joseph ont dû monter en flèche quand les trois jours passèrent et quand les deux, l’échanson et le panetier, connurent la réalisation de ses prophéties. L’échanson, certainement, ne manquerait pas de montrer sa gratitude en parlant à Pharaon, et avec de la chance, cela serait bientôt. Mais ce ne fut pas le cas.

« Effectivement, trois jours plus tard, à l'occasion de son anniversaire, le pharaon offrit un festin à tous ses grands. Il «éleva la tête» du chef des échansons et du chef des panetiers en présence de ses grands.

Il rétablit dans sa fonction le chef des échansons, qui lui présenta de nouveau sa coupe,

et il fit pendre le chef des panetiers. Les choses se passèrent donc conformément à l'interprétation que Joseph avait donnée de leurs rêves.

Mais le chef des échansons ne pensa plus à Joseph: il l'oublia. » (Genèse 40:20-23)

Il arriva que le troisième jours était l’anniversaire de Pharaon. Une telle occasion appelait pour un banquet et des festivités. Dans une telle occasion, les services de l’échanson et du panetier auraient été requis, et leurs absences auraient été évidentes. L’impression que j’ai du verset 20 est que tous les deux, l’échanson et le panetier, sont amenés au banquet ensemble. Puis, pour des raisons inconnues, l’échanson est rendu la position qu’il avait avant l’incident, alors que le panetier est emmené dehors et pendu. Peut-être que l’échanson a répondu correctement à la générosité de Pharaon, pendant que le panetier a faillit. Si c’est le cas, le panetier n’a pas cru à l’interprétation du rêve que Joseph lui avait donnée.

Il semblerait impossible que l’échanson ait complètement oublié Joseph pendant deux ans. Peut-être avait-il l’intention de tenir sa promesse, mais il n’a jamais trouvé le bon moment pour mentionner l’injustice faite à Joseph. Avec le temps, le souvenir de Joseph souffrant en prison fut effacé, ainsi que tous les autres souvenirs douloureux provoqués par toute mention de cette prison. Finalement, Joseph fut complètement oublié jusqu'à ce que le roi, lui aussi, eut un rêve qui ne pouvait être interprété.

Les espoirs montants de Joseph furent brisés une dernière fois. Quand il gagna du pouvoir et de l’importance dans la maison de Potiphar, Joseph a dû espérer pouvoir faire appel soit à son maître ou par lui au Pharaon pour qu’il puisse être libéré et retourner chez son père et dans son pays. Sa pureté envers la femme de Potiphar le jeta au donjon, tout comme ses frères l’avait jeté dans la citerne. Puis, quand il eut l’occasion d’interpréter le rêve de l’échanson, il sembla que Joseph allait pouvoir faire appel a Pharaon par cet homme une fois qu’il aurait été rétabli dans sa position d’influence avec le roi. Deux ans de silence du palais érodait petit à petit le peu d’espoir qui lui restait.

Conclusion

Ces deux ans passés dans la prison de Potiphar ont dû être les jours les plus noirs de la vie de Joseph. Ces années se sont écoulées sans un mot de Moïse. Nous lisons dans le Livre de Proverbes,

« Un espoir différé rend le cœur malade;
un désir exaucé est comme un arbre de vie. » (Proverbes 13:12)

Si Joseph n’avait jamais été désespéré, il a du l’être maintenant. Pourtant il n’est jamais dit qu’il souffrit de réactions émotionnelles normales dans ses circonstances qui sont communes à tout homme. Au lieu de ça, nous trouvons dans le chapitre 40 une leçon merveilleuse sur comment traiter avec le désespoir et la dépression.

La première chose qui a permit à Joseph d’endurer ces circonstances adverses était sa confiance absolue et inébranlable dans le fait que Dieu était avec lui dans sa souffrance. Deux fois dans le chapitre précèdent, il nous est dit par Moïse que Dieu était avec Joseph. La première fois, nous ne sommes pas surpris que Dieu ait été avec lui durant la période d’ascension dans l’organisation de Potiphar (39:2-3), mais nous sommes dit, tout aussi vigoureusement, que Dieu était aussi avec lui quand il était en prison (39:21-23). Dans le chapitre 40, personne n’avait la confiance que Joseph avait, que Dieu était capable d’interpréter les rêves à travers lui, à part le fait qu’il avait une relation intime avec LUI dans ce donjon. Et personne n’aurait pu convaincre l’échanson de ça, à moins qu’il y ait eu des évidences visibles de ça.

La tragédie de nos jours et que certains Chrétiens sont enseignés que si un Chrétien avait simplement assez de foi, il ne souffrira jamais, car (ils disent) la mort du Christ fournit la délivrance de toute adversité et affliction.53 Pendant que cette doctrine peut être considérée encourageante pour les saints, elle produit juste le résultat opposé.54 Si Joseph croyait que s’il avait assez de foi, il pourrait être instantanément délivré de ses problèmes, sa foi aurait été dévastée par le fait que ses problèmes n’avaient pas disparu. Si le manque de douleurs et de problèmes est uniquement dépendant de la foi, alors, quand les douleurs et les problèmes m’arrivent, il doit y avoir quelque chose de mauvais avec ma foi. Joseph aurait alors mis en question sa relation avec Dieu, peut-être même SON existence, au moment même où il aurait dû prêcher aux autres et témoigner de sa foi. Si notre foi n’endure pas les tempêtes de la vie, à quoi sert-elle?

Heureusement, Joseph croyait en un Dieu Qui est non seulement sage et tendre, mais tout-puissant. Le Dieu qu’il servait plaçait ses serviteurs dans des circonstances difficiles et déplaisantes, mais IL leurs donnait aussi suffisament de SA grâce pour les endurer. Le témoignage de Joseph dans ces jours sombres est un rappel à chaque Chrétien que même les vertueux souffriront et qu’une telle souffrance est dans la volonté de Dieu pour accomplir SES desseins. Aucune promesse n’est plus réconfortante à SES enfants qui souffrent que ça :

« il ne vous délaissera pas et ne vous abandonnera pas. » (Deutéronome 31:6 ; Josée 1:5 ; Hébreux 13:5)

Et par peur qu’une telle promesse ne soit seulement que pour les pieux, des hommes comme Joseph, nous avons besoin d’être rappelés qu’un fripon comme Jacob fut assuré,

« Et voici: je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras; et je te ferai revenir dans cette région; je ne t'abandonnerai pas mais j'accomplirai ce que je t'ai promis. » (Genèse 28:15)

La seconde raison pour la sérénité de Joseph dans sa souffrance était son assurance que Dieu pouvait et le délivrerait de ses souffrances en SON bon temps et à SA manière. Les rêves de l’échanson et du panetier ont dû lui rappeler deux rêves qu’il avait eus, quand il était jeune dans le pays de Canaan (Genèse 37:5-11). Dans les deux rêves, Dieu confirma SON dessein de l’élever au-dessus de ses frères et même de son père. Nulle part Dieu a indiqué quand ou comment viendrait cette promotion. Joseph a du sourire à lui-même, assis dans sa cellule, sachant qu’un jour, Dieu allait le délivrer.

La confiance de Joseph n’était pas de l’optimisme. Je sais que beaucoup, même dans les cercles chrétiens, recommandent la méthode d’une « attitude mentale positive » pour nous sortir des citernes de médiocrité et de désespoir. Je crois que c’est Zig Ziglar, auteur de On se rencontre au sommet, qui a été cité à dire, « Je suis un tel optimiste, j’irai à la pêche pour Moby Dick dans une barque et je mettrai la sauce tartare dans le bateau. »

A moins que Dieu nous ait ordonné de « poursuivre Moby Dick dans une barque », le simple fait de notre optimisme ne nous garantira pas le succès dans une telle entreprise. La pensée positive est seulement biblique tant qu’elle poursuit des buts bibliques, utilisant des moyens bibliques, et soit motivée par des désirs bibliques. La confiance que Joseph avait était une confiance basée sur une révélation divine.

Le mot maître pour les Chrétiens au milieu de la souffrance n’est pas évasion, mais endurance.

« Mes frères, quand vous passez par toutes sortes d'épreuves, considérez-vous comme heureux.

Car vous le savez: la mise à l'épreuve de votre foi produit l'endurance.

Mais il faut que votre endurance aille jusqu'au bout de ce qu'elle peut faire pour que vous parveniez à l'état d'adultes et soyez pleins de force, des hommes auxquels il ne manque rien. » (Jacques 1:2-4)

« Certes, sur le moment, une correction ne semble pas être un sujet de joie mais plutôt une cause de tristesse. Mais par la suite, elle a pour fruit, chez ceux qui ont ainsi été formés, une vie juste, vécue dans la paix. » (Hébreux 12:11)

« Mais quand vous aurez souffert un peu de temps, Dieu, l'auteur de toute grâce, qui vous a appelés à connaître sa gloire éternelle dans l'union à Jésus-Christ, vous rétablira lui-même; il vous affermira, vous fortifiera et vous rendra inébranlables. » (1 Pierre 5:10)

La troisième raison for l’aptitude de Joseph de faire face à son emprisonnement est trouvée dans son ambition désintéressée de servir les autres plutôt que de gaspiller son énergie en pitié pour lui-même. Une évidence de ça est trouvée dans le verset 4 :

« Celui-ci les confia aux soins de Joseph qui s'occupa d'eux (littéralement, ‘il prêcha à eux’). Ils passèrent un certain temps en prison. »

Le terme « s’occuper d’eux » n’est normalement pas une expression utilisée pour un petit service mais pour un service sacerdotal. Il est employé dans le Vieux Testament pour la cléricature d’Aaron (Exode 28:35,43) et des Lévites (Deutéronome 10:8) et des prêtres (1 Rois 8:11). Je ne veux pas que vous pensiez que ce mot ne soit utilisé que dans le ministère religieux (Genèse 39 :4), mais il a, en effet, des connotations religieuses. Personnellement, je crois que Joseph regardait son service, où qu’il soit, comme un acte de dévotion à Dieu et par cela, comme un ministère au plus haut sens du mot. Cela serait en accord avec ce que le Nouveau Testament enseigne les serviteurs :

«Aux esclaves, tu recommanderas d'obéir à leurs maîtres en toutes choses. Qu'ils cherchent à leur donner satisfaction, qu'ils évitent de les contredire

et se gardent de toute fraude; qu'ils se montrent au contraire dignes d'une entière confiance. Ainsi ils rendront attrayant l'enseignement de Dieu notre Sauveur. » (Tite 2:9-10)

Il n’y a absolument aucun endroit sur la terre où il est impossible de prêcher aux autres, car même si l’on est au cachot, nous pouvons toujours intercéder pour les autres (Philippiens 1:1-11)

Assister les besoins des autres a eu deux effets très bénéfiques pour Joseph. Pour une chose, cela l’empêcha d’avoir trop de pitié pour lui-même. Il n’avait pas le temps de se plaindre quand il avait à s’occuper de beaucoup de besoins à satisfaire pour les autres. Si Joseph s’était prit lui-même en pitié, il n’aurait jamais remarqué les tristes mines de l’échanson et du panetier, et n’aurait rien fait pour eux, même s’ils lui avaient raconté leurs problèmes.

Un de mes professeurs à l’université partagea une illustration personnelle de comment nous sauvons nos vies en les mettant au service des autres. Il avait passé plusieurs années de la seconde guerre mondiale dans un camp de prisonniers de guerre au Japon. (Incidemment, il fut décerné une citation présidentielle pour promouvoir la paix et l’harmonie parmi les prisonniers en accomplissant et supervisant un programme pour mesurer attentivement et distribuer les provisions fournies pour les prisonniers du camp). Il observa que ceux qui ne pensaient qu’à eux-mêmes, gardant secrètement le petit peu de nourriture qu’ils pouvaient quêter, emprunter ou voler, souvent rampaient dans un coin et mouraient. Par contre, ceux qui cherchaient à s’occuper des autres, même en donnant généreusement de leurs propres réserves, survécurent. Prêcher aux autres a un effet des plus bénéfique sur ceux qui servent.

Au-delà de la valeur immédiate du service de Joseph aux autres était le fait que son service fut le moyen de sa libération finale. Si Joseph n’avait pas remarqué les besoins de ceux sous ses ordres, il ne serait jamais arrivé dans le palais de Pharaon. S’il n’avait pas interprété les rêves de l’échanson et du panetier, l’échanson n’aurait pas pu dire à Pharaon qu’il connaissait un Hébreu qui pouvait interpréter les rêves. Et donc, un acte qui, à un certain moment, ne semblait pas avoir beaucoup d’importance, fut le tournant de la carrière de Joseph. Le fait qu’il prêcha fidèlement dans ce donjon ouvrit la porte pour un ministère bien plus grand dans le palais du Pharaon.

Nous pouvons trouvé un parallèle frappant dans le Nouveau Testament dans la vie de l’apôtre Paul. Paul fut faussement accusé et jeté en prison à cause de ses accusations. Pendant son emprisonnement, l’apôtre écrit une épître aux fidèles de Philippes. Sa grande inquiétude n’était pas pour lui-même, mais pour ceux à qui il avait prêché l’Evangile auparavant. Les onze premiers versets enregistrent la substance de sa prière pour eux.

Paul aurait pu partager beaucoup de détails déplaisants de son emprisonnement, mais il ne l’a pas fait. Même prêcher à propos de motifs impurs le fit réjouir parce que l’Evangile était proclamé (Philippiens 1:15-18). Bien loin de ralentir le travail de Dieu, l’emprisonnement de Paul l’accéléra. Il donna à d’autres Chrétiens le courage et la confiance de proclamer audacieusement leur foi (1:14). Et cela a aussi permit à l’Evangile d’être proclamé à toute la garde prétorienne (1:13). Pas étonnant donc, que dans les versets finaux de cette épître Paul puisse écrire,

« Tous ceux qui appartiennent à Dieu vous adressent leurs salutations, et en particulier ceux qui sont au service de l'empereur. » (Philippiens 4:22)

Au moment de sa conversion, Saul connut les desseins de Dieu pour sa vie :

« Mais le Seigneur lui dit:
---Va! car j'ai choisi cet homme pour me servir: il fera connaître qui je suis aux nations étrangères et à leurs rois, ainsi qu'aux Israélites.

Je lui montrerai moi-même tout ce qu'il devra souffrir pour moi. » (Actes 9:15-16)

La bonne Nouvelle de l’Evangile atteignit la famille de César, mais par un chemin que Paul n’aurait jamais pensé et que certains Chrétiens refusent d’accepter – par la souffrance injustifiée. Les circonstances les plus humbles sont souvent les occasions des plus grandes actions de Dieu. Qui, par exemple, aurait pensé que quelque chose d’important serait venu de Bethlehem ?

Joseph fut un grand succès, mais dans un sens très différent que ce qu’on nous dit d’espérer aujourd’hui. La clef biblique de réussir n’est trouvé que dans l’épître de St. Paul aux Philippiens :

« Je peux tout, grâce à celui qui me fortifie. » (Philippiens 4:15)

Ici, nous avons l’assurance complète que nous pouvons tout faire quand c’est autorisé par le Seigneur, Qui nous aime et s’est abandonné pour nous. Rien n’est impossible à ceux qui reçoivent leur force du Seigneur. Les Chrétiens ne devraient jamais être pessimistes en ce qui concerne les possibilités qui peuvent être réalisées en Christ. Le pessimisme n’est pas approprié pour le Chrétien.

Dans ce sens, les partisans de l’ « attitude mentale positive » ont une expression que beaucoup de Chrétiens ont besoin de connaître. De grands hommes à travers l’histoire, tel que D. L. Moody, ont été motivés par le challenge, « Le monde a encore à voir ce que Dieu peut faire par une personne qui LUI est totalement soumise. » Mais nous devons savoir qu’en fuyant le pessimisme nous n’allons pas très loin de la présomption, testant Dieu en nous outrepassant nous-mêmes et en espérant Dieu de nous secourir – sautant du toit du temple, comme il était. Dieu n’est pas obligé de nous enrichir, de faire que tout le monde nous aime ou que nous n’ayons jamais de problèmes. Dieu a promis d’être avec ceux qui LUI appartiennent là où ils sont et de les rendre mature, mais pas de nous pomponner.

Deuxièmement, nous devons nous rappeler que « tout » dont Paul a dit qu’il peut faire, inclut des choses comme la souffrance et le manque. Dans le contexte de ce verset nous lisons,

« Ce n'est pas le besoin qui me fait parler ainsi, car j'ai appris en toutes circonstances à être content avec ce que j'ai.

Je sais vivre dans le dénuement, je sais aussi vivre dans l'abondance. C'est le secret que j'ai appris: m'accommoder à toutes les situations et toutes les circonstances, que je sois rassasié ou que j'aie faim, que je connaisse l'abondance ou que je sois dans le besoin. » (Philippiens 4:11-12)

Satisfaction, pas réconfort, est la clef d’une vie réussie.

Troisièmement, ces choses merveilleuses que je peux faire ne sont pas le résultat de ma force, mais par SON pouvoir.

« Je peux tout, grâce à celui qui me fortifie. » (Philippiens 4:13)

Si en ayant une « attitude mentale positive » nous voulons dire avoir confiance en nous-mêmes, alors nous avons tout faux, nous avons loupé le train. Notre confiance et notre capacité ne doivent être trouvée qu’en LUI QUI travaille à travers nous. Quand nous commençons à nous approprier le crédit, Dieu doit nous rappeler QUI accomplit toutes les choses pour SA gloire. C’est pourquoi, notre force la plus grande vient quand notre faiblesse est la plus grande, pour que nous soyons obligés de compter sur LUI et non pas sur nous-mêmes :

« Telle est l'assurance que nous avons par le Christ, devant Dieu.

Cela ne veut pas dire que nous puissions nous considérer par nous-mêmes à la hauteur d'une telle tâche; au contraire, notre capacité vient de Dieu. » (2 Corinthiens 3:4-5)

« Mais ce trésor, nous le portons dans les vases faits d'argile que nous sommes, pour que ce soit la puissance extraordinaire de Dieu qui se manifeste, et non notre propre capacité. » (2 Corinthiens 4:7)

« D'ailleurs, parce que ces révélations étaient extraordinaires, pour me garder de l'orgueil, Dieu m'a imposé une épreuve qui, telle une écharde, tourmente mon corps. Elle me vient de *Satan qui a été chargé de me frapper pour que je ne sois pas rempli d'orgueil.

Au sujet de cette épreuve, j'ai prié par trois fois le Seigneur de l'éloigner de moi,

mais il m'a répondu: «Ma grâce te suffit, c'est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste pleinement. » C'est pourquoi je me vanterai plutôt de mes faiblesses, afin que la puissance du Christ repose sur moi.

Je trouve ainsi ma joie dans la faiblesse, les insultes, la détresse, les persécutions et les angoisses que j'endure pour le Christ. Car c'est lorsque je suis faible que je suis réellement fort. » (2 Corinthiens 12:7-10)

Que Dieu nous permette de faire face à nos difficultés comme si elles venaient de LUI ! Soyons assurés qu’IL est avec nous dans nos épreuves et qu’IL nous appellera en SON temps et de SA façon. Et décidons, par la grâce de Dieu, de prêcher l’Evangile aux autres dans nos souffrances.

« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père qui est plein de bonté, le Dieu qui réconforte dans toutes les situations.

Il nous réconforte dans toutes nos détresses, afin qu'à notre tour nous soyons capables de réconforter ceux qui passent par toutes sortes de détresses, en leur apportant le réconfort que Dieu nous a apporté. » (2 Corinthiens 1:3-4)


50 “When it is said that they ‘offended’ their lord, the verb used, hate’u implies actual guilt on the part of each, for literally it means, ‘they sinned.”’ H. C. Leupold, Exposition of Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 1005.

The point of the word is not that the butler and the baker were guilty of some indiscretion or inadvertently offended Pharaoh but that they committed some sin which rightly angered this potentate. The same Hebrew word is found in Genesis 20:6,9; 39:9; 42:22; Exodus 20:20, in this same sense. While Joseph was innocently imprisoned, these two officials were not.

51 “On the dreamers’ part, the conviction that the dreams had a meaning is equally in character: it was common belief in Egypt that they were predictive, and a body of writings grew up on the art of interpreting them.” Derek Kidner, Genesis: An Introduction and Commentary (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), p. 193.

52 The purpose of prophetic revelation which speaks of impending judgment is to turn men to God in repentance:

Then the word of the LORD came to me saying, “Can I not, O house of Israel, deal with you as this potter does?” declares the LORD. “Behold, like the clay in the potter’s hand, so are you in My hand, O house of Israel. At one moment I might speak concerning a nation or concerning a kingdom to uproot, to pull down, or to destroy it, if that nation against which I have spoken turns from its evil, I will relent concerning the calamity I planned to bring on it” (Jeremiah 18:5-8).

This is why Jonah dreaded preaching a message of condemnation to the people of Ninevah (cf. Jonah 3:5-4:3). He knew that God was gracious and not willing that men should perish. In the same way, I believe, the prediction of the death of the baker was intended to bring him to repentance.

53 In his classic work Knowing God, J. I. Packer devotes an entire chapter to the matter of suffering and the error of those who insist that the Christian need not experience it. I will cite several excerpts from this chapter, hoping you will read the entire book:

“A certain type of ministry of the gospel is cruel. It does not mean to be but it is. . . .

“What kind of ministry is this? The first thing to say is that, sad as it may seem, it is an evangelical ministry. Its basis is acceptance of the Bible as God’s Word and its promises as God’s assurances. Its regular themes are justification by faith through the cross, new birth through the Spirit, and new life in the power of Christ’s resurrection. . . .

“The type of ministry that is here in mind starts by stressing, in an evangelistic context, the difference that becoming a Christian will make. Not only will it bring a man forgiveness of sins, peace of conscience, and fellowship with God as his Father; it will also mean that, through the power of the indwelling Spirit, he will be able to overcome the sins that previously mastered him, and the light and leading that God will give him will enable him to find a way through problems of guidance, self-fulfillment, personal relations, heart’s desire, and such like, which had hitherto defeated him completely. How, put like that, in general terms, these great assurances are scriptural and true--praise God, they are! But it is possible so to stress them, and so to play down the rougher side of the Christian life--the daily chastening, the endless war with sin and Satan, the periodic walk in darkness--as to give the impression that normal Christian living is a perfect bed of roses, a state of affairs in which everything in the garden is lovely all the time, and problems no longer exist--or, if they come, they have only to be taken to the throne of grace, and they will melt away at once.” J. I. Packer, Knowing God (Downers Grove: Inter Varsity Press, 1973), pp. 221-222.

54 Joe Bayly has an excellent discussion on the detrimental effect of presumptuously praying the prayer of faith for healing in the case of the terminally ill in the chapter entitled “Prayer and Terminal Illness.” Joseph Bayly, The Last Thing We Talk About (Elgin, Illinois: David C. Cook Publishing Co., 1973), pp. 80-88.


42. L’Usage Correct du Pouvoir (Genèse 42:1-38)

Introduction

Seuls ceux qui me connaissent le mieux réalisent quel enfant mignon et innocent j’étais. Il y a eu des exceptions bien sur, mais très peu. C’est une de ces rares exceptions qui vient à l’esprit quand nous approchons la réunion de Joseph et ses frères dans le 42ème chapitre de Genèse. Chaque été, ma sœur et moi allions en colonie de vacances organisée par notre église. Un été, c’était dans un orphelinat réputé qui avait fermé (je crois qu’il l’est toujours). J’étais dans une petite chambre avec un camarade de mon église, un gamin très calme et obéissant. Un jour, j’ai réalisé que le tableau électrique qui contrôlait tout l’orphelinat était dans notre chambre. Comme vous pourriez le deviner, la tentation fut trop forte – du moins pour moi. Quand la nuit tomba et que tout le monde était dépendant des lumières, j’ai appuyé sur l’interrupteur, coupant le courant partout.

Vous pouvez imaginer le tumulte que cela causa. Je ris encore en pensant à ça. Il fallut un peu de temps à tout le monde pour trouver leurs bagages et leurs lampes de poche en tâtonnant. Et ce ne fut que le début, car plusieurs minutes excitantes suivirent, observant les chefs de camps parcourant les couloirs de l’orphelinat, inspectant les fils électriques, essayant de trouver la source du problème. Cependant, je vous épargnerai les détails de ce qui arriva quand ils la trouvèrent.

Si nous sommes honnêtes, nous admettrons que la plupart d’entre nous rêvons d’avoir l’opportunité de tout contrôler. Ne serait-il pas glorieux et honorant que quelque chose arrive qui amènerait le monde à ramper à nos pieds. Pensez à tous les plaisirs qu’une expérience comme ça pourraient nous donner. Pensez à ce que vous pourriez faire dans une situation pareille où vous auriez un contrôle absolu.

Une situation comme celle-là fut exactement ce qui arriva à Joseph dans Genèse 42. La famine créa un désastre international. Les gens des nations environnantes entendirent parler que seule l’Egypte avait assez de provisions pour survivre à la famine qui ravageait tous les pays du Proche-Orient. Et qui d’autres arriva pour en acheter que les frères de Joseph, qui l’avaient jeté et laissé dans une citerne pour mourir de faim, pendant qu’ils mangeaient leur déjeuner, ne faisant pas attention aux cris de secours de Joseph. Pouvez vous imaginer les pensées qui étaient dans l’esprit de quelqu’un dans la position de Joseph ?

Jusqu'à présent, j’avais toujours considéré la souffrance et l’injustice de Joseph des mains de ses frères, de la femme de Potiphar, et de son maître comme étant les tests les plus grands de sa vie, mais j’avais tort. Quel test pourrait être plus grand que celui auquel Joseph allait faire face dans Genèse 42 ? Il se trouvait face à face à ses frères, absolument indigents et sans défenses, pendant que Joseph avait un pouvoir illimité. Sans aucun doute, ce fut le test le plus grand du caractère de Joseph. C’est une chose d’être testé quand il vous est impossible de résister. C’en est une tout autre quand il vous est donné l’opportunité de vous venger et vos ennemis sont simplement de la pâte à modeler dans vos mains.

Pendant que la pauvreté, la souffrance ou l’injustice peuvent être des épreuves qui nous arrivent de temps en temps, je crois que nous, tout comme Joseph, sommes encore plus testés par le pouvoir qui nous est donné et comment nous l’utilisons. Pour cette raison, nous devons étudier très attentivement ce qui permet à Joseph d’utiliser le pouvoir à sa disposition pour l’amélioration de ses frères, plutôt qu’une opportunité de relâcher tous les sentiments amers qu’il aurait pu avoir.

La Réunion (42:1-7)

Pendant que la famine était dite être mondiale (41:57), elle devait être plus particulièrement vue à être la raison pour laquelle la famille de Jacob allait devoir aller en Egypte où ils resteraient plus de 400 ans :

« Le Seigneur lui dit:
---Sache bien que tes descendants vivront en étrangers dans un pays qui ne leur appartiendra pas, on en fera des esclaves et on les opprimera pendant quatre cents ans. » (Genèse 15:13)

Les évènements du chapitre 42 sont donc l’occasion de l’accomplissement de la promesse de Dieu à Abraham :

« Quand Jacob apprit que l'on vendait du blé en Egypte, il dit à ses fils:
---Pourquoi restez-vous là à vous regarder les uns les autres?

J'ai appris qu'il y a du blé en Egypte. Allez-y donc et rapportez-nous en du grain pour que nous puissions survivre et que nous ne mourions pas de faim!

Dix frères de Joseph partirent donc pour acheter du blé en Egypte.

Quant à Benjamin, le frère de Joseph, Jacob ne l'avait pas laissé partir avec eux, car il s'était dit: Il ne faut pas qu'il lui arrive malheur.

Les fils d'Israël arrivèrent en Egypte au milieu des autres gens qui s'y rendaient, car la famine sévissait au pays de Canaan.

Joseph gouvernait tout le pays. C'était lui qui supervisait la vente du blé à toute la population du pays. Les frères de Joseph vinrent donc et se prosternèrent devant lui, face contre terre.

Joseph aperçut ses frères et les reconnut; mais il se comporta vis-à-vis d'eux comme un inconnu et leur parla durement. Il leur demanda:
---D'où venez-vous?
---Du pays de Canaan, répondirent-ils, pour acheter de quoi manger. » (Genèse 42:1-7)

La scène à Canaan était presque amusante. Les frères de Joseph se tenaient devant leur père, profondément angoissé par le fait que les provisions avaient pratiquement disparu, et qu’il n’y avait pas d’espoir d’en trouver d’autres tant que la famine persistait. Jacob, sachant qu’il y avait beaucoup de grain en Egypte, poussa ses fils à entrer en action avec le reproche, « Ne restez pas là avec vos mains dans les poches, allez en Egypte et ramenez du grain ! »

Le favoritisme de Jacob pour les fils de Rachel (ce qui avait presque couté la vie de Joseph) est toujours très évident. Pendant que les dix autres fils furent envoyés en Egypte, Benjamin resta derrière, sous l’œil attentif de son père (verset 4). Il n’aurait pas pu être possible qu’il ait été trop jeune, car il devait déjà avoir plus de 20 ans.63 A l’ âge de 17 ans, Joseph fut envoyé à une distance considérable pour chercher ses frères (37:2,12). Peut-être les circonstances de la disparition de Joseph furent assez suspectes pour que Jacob ne prenne un autre risque en envoyant Benjamin aux soins de ses frères.

Les dix frères arrivèrent en Egypte avec beaucoup d’autres gens pour acheter le grain de Joseph. Sans réaliser qu’ils accomplissaient la prophétie des deux rêves de Joseph des années auparavant (37:6-11), ses frères se prosternèrent devant lui, exprimant le respect dû à une personne d’autorité. Cela aurait pu être tentant pour Joseph de leurs demander de se courber un peu plus bas ou peut-être de le faire une fois de plus. Ça aurait pu être facile pour lui de se baigner dans l’honneur et le pouvoir qui étaient maintenant les siens. Mais tout ce qu’on nous dit est que Joseph reconnut ses frères, mais son identité leurs était inconnue. Plus de vingt ans, ainsi qu’un visage rasé, des vêtements égyptiens, la tradition et la langue parlée empêchaient la plus petite idée de germer dans leurs esprits que ce roi puisse être leur frère. Après tout, il avait été vendu comme esclave.

Du verset 7 seul, nous pourrions être enclins à penser que Joseph traita ses frères durement par esprit de vengeance. Cela serait certainement une réaction normale de la part de quelqu’un qui avait été aussi maltraité que Joseph par ses frères. Sa sévérité, cependant, était une mascarade (verset 7), un effort pour garder son identité secrète. Le caractère, quelqu’un a dit, est ce que nous sommes dans l’ombre, et Joseph gardait ses frères dans l’ombre jusqu’à ce qu’il puisse déterminer leurs caractères.

La Confrontation (42:8-17)

L’explication des actions de Joseph est trouvée dans les deux versets suivants. Ici nous gagnons une appréciation des motifs de Joseph et de ses méthodes de traitement de ses frères :

« Joseph reconnut bien ses frères, mais eux ne le reconnurent pas.

Alors il se souvint des rêves qu'il avait eus à leur sujet.
---Vous êtes des espions, déclara-t-il, c'est pour repérer les points faibles du pays que vous êtes venus. » (Genèse 42:8-9)

Le verset 9 veut dire bien plus de choses que Joseph se souvenait simplement du rôle de ses frères dans ses rêves et il reconnut leurs réalisations quand ils se prosternèrent devant lui. Tout ce que cela aurait pu faire est que cela aurait pu le faire gonfler de fierté. Non seulement Joseph réalisa que ses reves venaient de s’accomplir, mais aussi leur raison. Il vit que Dieu avait un plan pour le placer dans cette position d’autorité, et ce plan était pour lui de fonctionner comme chef de famille, protégeant et préservant sa famille. Il avait beaucoup de pouvoir et de prestige, mais Dieu les lui avait donnés pour une raison bien plus grande que simplement se venger. Il vit que diriger incluait avoir du pouvoir, mais que ça lui a aussi amené le poids des responsabilités. Quelques fois le plus grand besoin n’est pas de connaître le pouvoir qu’on a à notre disposition, mais la raison pour laquelle ce pouvoir nous a été donné.

J’ai besoin de faire un petit détour pour un moment pour montrer comment notre caractère affecte notre compréhension et notre application de la Parole de Dieu. Il a été observé par les saints et les pécheurs pendant des siècles que « La Bible peut dire tout ce que vous voulez. » Que vous aimiez ça ou pas, c’est la vérité. Pensez ce que Joseph aurait pu faire avec ses rêves. Ils étaient des messages de Dieu ! Si Joseph avait été dominé par rancœur et haine, il aurait très bien pu interpréter sa vision comme un mandat de Dieu pour rendre la vie de ses frères misérable. Dieu n’avait-IL pas révélé que ses frères se prosterneraient devant lui ? Il aurait pu frotter leurs nez dans leur crotte, s’il avait voulu. Il est possible pour nous de justifier des mauvaises actions par des textes bibliques, si nous voulons, mais cela sera toujours au détriment d’autres passages clairs que nous avons choisis d’ignorer.

« Alors il se souvint des rêves qu'il avait eus à leur sujet.
---Vous êtes des espions, déclara-t-il, c'est pour repérer les points faibles du pays que vous êtes venus.

---Non, mon seigneur, protestèrent-ils, tes serviteurs sont seulement venus pour acheter des vivres.

Nous sommes tous fils d'un même père, nous sommes des gens honnêtes, et non des espions.

---Pas du tout, répliqua-t-il, vous êtes venus pour repérer les points faibles du pays!

---Mais, dirent-ils, nous, tes serviteurs, nous étions douze frères, fils d'un même père, habitants du pays de Canaan. Le plus jeune est resté avec notre père, et il y en a un qui n'est plus. » (Genèse 42:9-13)

L’austérité de Joseph était une ruse. Il avait besoin d’avoir plus d’information sans que ses frères ne réalisent qui il était ou ce qu’il essayait de faire. Sa dureté avait pour intention d’inspirer la peur, car à ce moment dans la vie de ses frères, la peur produisait plus de résultats que la foi. A travers leur peur, ils avouèrent toutes les choses que Joseph voulait désespérément savoir. Son père était-il vivant ? Comment allait Benjamin ? Essayant désespérément de s’acquitter de l’accusation qu’ils étaient des espions, ils lui fournirent des faits qu’il n’aurait jamais sus autrement. Plus tard, Jacob réprimanda ses fils pour tout ce qu’ils avaient révélé (43:6). Révélant la disparition d’un frère et l’existence d’un autre dans le pays de Canaan fournit à Joseph l’opportunité de tester ses frères dans le domaine de leur plus grand échec.

« Mais Joseph leur dit:
---Je maintiens ce que j'ai dit: vous êtes des espions.

Voici comment je mettrai votre sincérité à l'épreuve: Par la vie du pharaon, je vous jure que vous ne sortirez pas de ce pays avant que votre jeune frère y soit venu!

Envoyez l'un de vous le chercher, tandis que vous, vous resterez en prison jusqu'à ce que la vérité de vos paroles soit confirmée. Sinon, par la vie du pharaon, c'est que vous êtes vraiment des espions.

Puis il les fit mettre tous ensemble pour trois jours en prison. » (Genèse 42:14-17)

Joseph limita la situation à deux choses : Ou bien ils étaient des espions, dans quel cas leur histoire d’un jeune frère était une fabrication ou ils disaient la vérité. La question pourrait être facilement résolue s’ils pouvaient montrer leur jeune frère. Tous les frères seraient arrêtés excepté un, qui irait chercher la preuve de leur honnêteté. Joseph traita cette situation habilement pour amener la fin désirée sans que ses frères ne voient le but de tout ça.

Joseph emprisonna alors tous ses frères. Je ne peux pas le prouver, mais ma suspicion est que la prison était une que nous connaissons bien – la prison de Potiphar. Plus important est le fait que Joseph les emprisonna ensemble (verset 17). Plus que pour les rassurer, au contraire de l’isolation, cela leurs donna l’occasion de considérer le sens de ce qui leurs arrivait. On voit mieux ça dans leur conversation enregistrée dans les versets suivants. Même s’il n’était pas avec ses frères en prison,64 son cœur a du être avec eux. Cela n’était pas une punition, mais une préparation, tout comme l’emprisonnement l’avait été. Cela servit à intensifier leur compréhension de la gravité de la situation.

Les Demandes Réduites (42:18-24)

Le résultat du traitement de Joseph avec ses frères fut considérablement moins dur que ce qui avait été menacé. Il avait en premier dit que tous les frères seraient tenus captifs pendant qu’un seul irait chercher Benjamin (verset 16). Mais maintenant, il réduisit ses demandes considérablement.

« Le troisième jour, Joseph leur dit:
---Je suis un homme qui révère Dieu: faites donc ce que je vous dis et vous aurez la vie sauve.

Si vous êtes des gens sincères, que l'un de vous, votre frère, reste ici en prison, quant aux autres, vous partirez, vous emporterez du blé pour vos familles qui connaissent la famine.

Mais ramenez-moi votre jeune frère. Cela prouvera que vous avez dit vrai et vous ne mourrez pas.
Ils acceptèrent de faire ainsi.

Ils se dirent l'un à l'autre:
---Certainement, nous sommes punis à cause de ce que nous avons fait à notre frère; car nous avons vu sa détresse quand il nous suppliait, et nous ne l'avons pas écouté. Voilà pourquoi nous nous trouvons nous-mêmes à présent dans la détresse.

Ruben leur rappela:
---Ne vous avais-je pas dit: Ne vous rendez pas coupables d'un tel péché envers cet enfant! Mais vous ne m'avez pas écouté. Voilà pourquoi nous devons maintenant payer pour sa mort.

Ils ne savaient pas que Joseph les comprenait, car il se servait d'un interprète pour communiquer avec eux.

Joseph s'éloigna et pleura. Puis il revint vers eux et s'entretint encore avec eux. Il prit Siméon et le fit incarcérer sous leurs yeux. » (Genèse 42:18-24)

Ces trois jours ont du être misérables. Ils ont du être remplis de peur et de pressentiments. Reverraient-ils leur père ? Regagneraient-ils leur liberté ? Et plus important, qui serait celui qui serait libéré pour retourner à Canaan pendant que les autres resteraient captifs ? Pour eux, l’expérience de Joseph, qui dura des années, était concentrée en jours. Les mots que Joseph leurs avaient dit furent comme le lever du soleil dissipant l’obscurité. Ses mots étaient remplis d’espoir et d’encouragement, pas de peur et de jugement. « Faites donc ce que je vous dis et vous aurez la vie sauve » Joseph les pressa (verset 18). La vie, pas la mort, la joie, pas la misère, étaient ce que Joseph désirait pour ses frères. Mais certains changements devaient arriver avant que cela soit leur expérience. L’intérêt personnel et la cruauté qui leurs avaient causé de le vendre à l’esclavage devaient être traités. Cela ne viendrait pas facilement ou rapidement, mais ça viendrait.

La phrase de Joseph « Je suis un homme qui révère Dieu » (verset 18) a du être la cause de beaucoup de délibérations dans les jours et le mois suivant. Qu’est-ce que ce despote « égyptien » voulait bien dire par ces mots ? Je comprends cette phrase comme étant une expression technique réservée à ceux qui ont une vraie foi en l’unique vrai Dieu, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Quand Abraham s’est tenu devant Abimélek, essayant d’expliquer sa fourberie, de passer sa femme pour sa sœur, il dit :

« ---Je me suis dit: Certainement, on n'a aucun respect de Dieu dans ce pays-ci, et on me tuera à cause de ma femme. » (Genèse 20:11)

L’expression « révèrer Dieu » était technique, je pense, équivalente à notre expression d’aujourd’hui « être renaît ». Ces mots furent dits par Joseph pour inspirer l’espoir et pour encourager la contemplation de ce qui arrivait. Ce ne fut seulement qu’après que Joseph ait donné l’expression de sa foi que ses frères commencèrent à reconnaître la main de Dieu dans leurs vies à travers les événements.

Une autre cause d’encouragement fut la réduction significative des demandes qui furent faites à ces étrangers. Pendant qu’on leurs dit qu’ils devaient tous rester captifs pendant qu’un d’entre eux serait permit de retourner à la maison pour Benjamin, maintenant tous, excepté un, pourraient retourner au pays de Canaan. Ils allaient devoir emmener du grain pour toutes leurs familles nécessiteuses et revenir avec leur jeune frère. Les mots « Ils acceptèrent de faire ainsi » (verset 20) semble indiquer que les dix furent d’accord avec les termes que Joseph proposait et étaient disposés à les accomplir, seulement pour être contrarié par leur père quand ils furent rentrés (verset 36-38).

C’est à ce moment là que les frères commencèrent à parler entre eux, ne sachant pas que Joseph comprenait chaque mot. Jusqu'à présent il avait utilisé un interprète, leur donnant l’impression que cet « Egyptien » ne pouvait pas parler leur langage. Cela les empêcha de considérer qu’ils auraient pu le connaître, ou même qu’ils pourraient faire partie de la même famille.

Le rapport entre leur situation difficile présente et leur traitement de Joseph était trop évident pour être négliger. Chacun reconnut que leurs difficultés étaient le résultat de leur péché contre Joseph. Ils avaient imploré la pitié sans résultat, tout comme Joseph avait appelé au secours du fond de la citerne et ils l’avaient ignoré. Ruben leurs rappela ses avertissements et leur résistance. Le péché a toujours des conséquences, et ils commençaient à réaliser combien elles pouvaient être douloureuses.

Le cœur de Joseph est révèlè dans le verset 24. Ayant surprit l’examen de conscience qui se passait parmi ses frères, Joseph ne put contenir ses émotions plus longtemps. Il dut quitter leur présence, de peur que par ses larmes ils découvriraient son identité. Les actions de Joseph n’étaient pas celles d’un homme qui se fout de ses frères, mais de quelqu’un qui les aimait tellement qu’il résista l’envie de s’identifier lui-même dans le but de promouvoir leur bien être spirituel.

Ce fut Siméon qui fut choisi par Joseph pour rester derrière. Il y avait-il une raison particulière pour ce choix? On dirait ! Dans la marge de la version de Berkeley, les éditeurs suggèrent,

« Avec Ruben absent quand Joseph fut vendu à l’Egypte, Siméon était le chef responsable, parce qu’il était le suivant de l’aîné ; C’est pourquoi il fut retenu.65 »

Cela, à mon avis, vaut le coup d’être considéré.

Paiement Rendu (42:25-28)

« Puis il ordonna qu'on remplisse leurs sacs de blé, que l'on remette l'argent de chacun dans son sac et qu'on leur donne des provisions pour la route. Ce qui fut fait.

Ils chargèrent leur blé sur leurs ânes et s'en allèrent.

Arrivés à l'endroit où ils passèrent la nuit, l'un d'eux ouvrit son sac pour donner du fourrage à son âne et il trouva son argent à l'ouverture de son sac.

---On m'a rendu mon argent, dit-il à ses frères, le voici dans mon sac!
Alors leur cœur vacilla et, saisis de panique, ils se dirent les uns aux autres:
---Qu'est-ce que Dieu nous a fait? » (Genèse 42:25-28)

Il était temps pour ses frères de retourner à la maison, car leurs familles allaient bientôt manquer de nourriture. Des ordres furent donnés de remplir les sacs de ses frères avec du grain et de leurs rendre leurs paiements, mais de les dissimuler dans leurs sacs. Probablement pour être sûr qu’ils ne découvrent pas l’argent avant qu’il soit trop tard pour faire demi-tour, des provisions furent données pour leurs besoins durant leur voyage. J’imagine que des sacs plus petits et séparés furent fournis avec de la nourriture, pour les hommes et peut-être leurs animaux, pour que les sacs de grain avec l’argent n’aient pas besoin d’être ouvert avant qu’ils n’arrivent à la maison.

Par mégarde, un des frères ouvrit son gros sac pour nourrir son âne et découvrit son argent. La réponse des frères fut, à mon avis, un signe positif. De mauvais hommes auraient rigolé à la stupidité du serviteur qui avait dû égarer le paiement et auraient été content d’avoir eu les Egyptiens. Un tel évènement aurait pu être considéré de la chance. Pourtant ces hommes étaient désemparés, car ils virent que c’était la main de Dieu, pas le hasard, et que cela pourrait être découvert au palais de Pharaon où leur frère Siméon était toujours prisonnier. Ils savaient qu’ils avaient promis de revenir avec Benjamin. Si Joseph apprenait que de l’argent manquait au palais, il se peut que les choses ne se passeraient pas trop bien pour eux lors de leur prochaine visite. Ils n’ont pas semblé réaliser que leur argent pourrait être aussi dans leurs sacs (verset 35).

Initialement, j’ai pensé que le motif de Joseph pour rendre leur argent était pour les tester – pour tester leur honnêteté. Mais pourquoi, alors, des sacs de provisions plus petits avaient-ils été préparés de façon à ce que les sacs avec l‘argent n’aient pas été ouverts ? Voulait-il voir s’ils lui rendraient l’argent lors de leur prochain voyage ? Peut-être, car ils l’avaient vendu en esclavage pour de l’argent (37:25-28). Franchement, je ne pense pas que Joseph avait l’intention de les tester, bien qu'il se soit avéré en être ainsi. Je crois qu’il n’avait pas l’intention de vendre quoi que ce soit à ses frères, mais plutôt de leurs donner tout ce qu’ils avaient besoin gratuit. Cela aurait alors été une illustration du principe enseigne dans Proverbes :

«Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger,
s'il a soif, donne-lui à boire. » (Proverbes 25:21)

« Donne », le proverbe nous dit, pas « vend ». Pour moi, c’est toute l’explication necessaire pour les actions de Joseph.

Les Fils de Jacob Reviennent et Racontent (42:29-38)

« Lorsqu'ils furent de retour chez leur père Jacob au pays de Canaan, ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé.

---L'homme qui est le maître du pays nous a parlé durement, dirent-ils. Il nous a pris pour des espions.

Nous avons protesté: «Non, nous sommes d'honnêtes gens, nous n'avons jamais été des espions.

Nous étions douze frères, fils d'un même père; l'un d'eux n'est plus et le plus jeune est resté avec notre père au pays de Canaan.»

Alors l'homme qui est le maître du pays nous a répondu: «Voici comment je saurai que vous êtes d'honnêtes gens: Laissez-moi l'un de vos frères, prenez ce qu'il vous faut pour les besoins de vos familles et partez!

Ramenez-moi votre jeune frère pour que je sache que vous n'êtes pas des espions mais des gens honnêtes. Alors je vous rendrai votre frère et vous pourrez circuler librement dans le pays.»

Lorsqu'ils vidèrent leurs sacs, chacun d'eux trouva une bourse avec son argent dans son sac. Eux et leur père virent les bourses avec leur argent et tous furent saisis de crainte.

Jacob leur dit:
---Vous voulez me priver de mes enfants: Joseph n'est plus; Siméon a disparu et vous voulez encore me prendre Benjamin! C'est sur moi que tout cela retombe!

Ruben dit à son père:
---Confie-le moi et je te le ramènerai. Si je ne te le ramène pas, tu feras mourir mes deux fils!

Mais Jacob répliqua:
---Non, mon fils ne partira pas avec vous, car son frère est mort et c'est le seul qui me reste. S'il lui arrivait malheur au cours de votre voyage, vous me feriez mourir de douleur à mon grand âge. » (Genèse 42:29-38)

En arrivant à la maison, les frères avaient une grande histoire à raconter. Jacob insista certainement à avoir une explication de l’absence de Siméon. Il n’y a toujours pas une réponse de chagrin que l’on pourrait attendre si l’un de ses fils les plus adorés avait été fait prisonnier. Un récit coup par coup lui fut narré, finissant avec la mauvaise nouvelle que Benjamin devrait repartir avec eux la prochaine fois, s’ils voulaient revoir Siméon ou pour acheter plus de grain (verset 34).

Apparemment les sacs de grain étaient déchargés et ouverts au moment où le rapport fut donné à Jacob, car sa réponse à toute l’affaire fut retardée jusqu'à la découverte de l’argent dans le reste des sacs qui avaient été ramenés.

« Lorsqu'ils vidèrent leurs sacs, chacun d'eux trouva une bourse avec son argent dans son sac. Eux et leur père virent les bourses avec leur argent et tous furent saisis de crainte.

Jacob leur dit:
---Vous voulez me priver de mes enfants: Joseph n'est plus; Siméon a disparu et vous voulez encore me prendre Benjamin! C'est sur moi que tout cela retombe!

Ruben dit à son père:
---Confie-le moi et je te le ramènerai. Si je ne te le ramène pas, tu feras mourir mes deux fils!

Mais Jacob répliqua:
---Non, mon fils ne partira pas avec vous, car son frère est mort et c'est le seul qui me reste. S'il lui arrivait malheur au cours de votre voyage, vous me feriez mourir de douleur à mon grand âge. » (Genèse 42:35-38)

Je trouve très intéressant de comparer la réponse des frères de Joseph à propos de la découverte de l’argent en chemin (versets 27-28) avec celle de Jacob ici. Là, on voit la main de Dieu. Ici, rien n’est dit de Dieu, seulement la malchance et le désastre personnel de Jacob sont mentionnés.

Dans ces chapitres traitant avec la vie de Joseph, trois réponses différentes à l’adversité sont remarquées. Pour Joseph, sa souffrance était ultimement de la main d’un tendre Père Céleste, Qui était prêt de lui dans son affliction (39:23, 21-23 ; 40:8 ; 41:16,51-52). Pour ses frères, leur adversité était la punition d’un Dieu en colère, Qui les punissait pour leurs péchés (42:21-22,28). Pour Jacob, ce n’était pas plus que la main volage du destin ou, pire encore, la stupidité de ses fils qui ont rendu sa vie misérable (42:36-38). Et pourtant, dans chaque cas, l’affliction était la gentille et gracieuse main de Dieu, ramenant SES enfants vers LUI.

Jacob était dans un état spirituel bien différent de celui de son fils Joseph. Pas étonnant que Joseph ait dû fonctionner comme chef de famille pour qu’une leçon spirituelle puisse être apprise et que la foi de tous puisse être renforcée. Comme étaient égoïstes les paroles de Jacob ! « Pauvre moi ! » Ce sont leur essence. Il ne pouvait pas voir la douce main de Dieu dans tout ça, mais elle était quand même là. Pendant que l’affliction attirait Joseph encore plus près de Dieu, Jacob avait, semblerait-il, oublié sa foi.

Une indication de plus de la défaillance de la vie spirituelle de Jacob était sa réaction de la nécessité d’envoyer Benjamin en Egypte. Ruben chercha à assurer Jacob que les choses s’arrangeraient au mieux. Jacob ne fut pas convaincu. Effectivement, il ne voulait pas prendre le risque de perdre Benjamin. En fait, cela voulait dire que Jacob n’aurait pas eu de problèmes à sacrifier son fils Siméon plutôt que de courir le risque de perdre son fils préféré, Benjamin. Le favoritisme était encore en grande part la nature de Jacob.

Pas étonnant que les fils de Jacob n’aient pas hésité à vendre Joseph en esclavage pour sécuriser leurs propres intérêts. Pour leurs propres bénéfices, ils n’ont pas hésité à laisser Joseph vivre toute sa vie en Egypte en esclave. C’est exactement l’effet de la décision de Jacob ici. Plutôt que de courir le moindre risque de perdre son fils tant aimé Benjamin, Jacob aurait permit à Siméon de passer le reste de sa vie dans la prison de Pharaon et de donner à ce potentat égyptien (Joseph) l’impression que les paroles de ses fils étaient des mensonges. Les frères de Joseph étaient vraiment les fils de leur père.

Jacob ne pouvait pas vivre sans Benjamin, il protesta. Il n’y renoncerait jamais (verset 38). Et pourtant c’était précisément la façon dont Dieu avait décidé de sauver Jacob et toute sa famille. Tout comme Abraham exprima sa foi en démontrant sa volonté de sacrifier son fils Isaac (22:1-19), Jacob devait abandonner son fils Benjamin. La chose dont Jacob pensait allait le détruire devait être le chemin de sa délivrance. Mais cela est traité dans les chapitres suivants. Nous sommes tellement aveugles des façons dont Dieu travaille, spécialement quand nous prenons notre propre chemin.

Conclusion

Pour comprendre comment Jacob fut en mesure d’utiliser sa position d’autorité et de le faire dans un sens qui honorait Dieu et bénit sa famille, nous devons comprendre quelques principes bibliques d’autorité. Laissez moi tenter de les expliquer clairement.

(1) L’autorité, comme l’argent, n’est pas mauvaise, mais une gestion peut l’être. Si l’autorité que nous avons est légitime, alors c’est une autorité qui a été donnée par Dieu. Depuis le commencement de la création, l’autorité était donnée par Dieu :

« Et Dieu dit:
---Faisons les hommes pour qu'ils soient notre image, ceux qui nous ressemblent. Qu'ils dominent sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les bestiaux sur toute la terre et sur tous les reptiles et les insectes. » (Genèse 1:26)

Dans Genèse 9:5-7, l’autorité gouvernementale fut donnée à l’homme, et son pouvoir est réaffirmé dans le Nouveau Testament :

« Que tout homme se soumette aux autorités supérieures, car il n'y a pas d'autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été mises en place par Dieu. » (Romains 13:1)

Quand Pilate chercha à provoquer une réponse de Jésus en L’impressionnant avec l’autorité qu’il avait, Jésus remit rapidement son autorité dans la bonne perspective. C’était une autorité déléguée, donnée par Dieu :

« Jésus lui répondit:
---Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, s'il ne t'avait été donné d'en haut. Voilà pourquoi celui qui me livre entre tes mains est plus coupable que toi. » (Jean 19:11)

Joseph savait très bien que l’autorité qu’il avait lui avait été donnée par Dieu. Nous pouvons voir cela, par exemple, quand Pharaon dit à Joseph qu’il connaissait sa capacité d’interpréter les rêves. Joseph fut rapide à clarifier que son pouvoir ne lui appartenait pas, mais appartenait à Dieu :

« Celui-ci dit à Joseph:
---J'ai fait un rêve et personne n'est capable de l'interpréter. Or, j'ai entendu dire qu'il te suffit d'entendre raconter un rêve pour pouvoir l'interpréter.

Joseph répondit au pharaon:
---Ce n'est pas moi, c'est Dieu qui donnera au pharaon l'explication qui convient. » (Genèse 41:15-16)

Le premier pas vers la fierté et l’abus de pouvoir est d’oublier la source dont notre autorité vient et d’ignorer la responsabilité qui l’accompagne et qui nous revient en tant que stewards :

« Car qui te confère une distinction? Qu'as-tu qui ne t'ait été donné? Et puisqu'on t'a tout donné, pourquoi t'en vanter comme si tu ne l'avais pas reçu? » (1 Corinthiens 4:7)

(2) Le pouvoir n’est pas à être recherché pour notre propre bénéfice, mais doit être utilisé pour servir les autres. L’argent est seulement mauvais quand il n’est recherché que pour notre propre plaisir.

« Ceux qui veulent à tout prix s'enrichir s'exposent eux-mêmes à la tentation et tombent dans le piège de nombreux désirs insensés et pernicieux qui précipitent les hommes dans la ruine et la perdition.

Car « l'amour de l'argent est racine de toutes sortes de maux ». Pour s'y être abandonné, certains se sont égarés très loin de la foi, et se sont infligé beaucoup de tourments.» (1 Timothée 6:9-10)

La même chose est vraie en ce qui concerne l’autorité. Le prophète du Vieux Testament Ézéchiel avait accusé les dirigeants d’Israël d’avoir perdu de vue la raison de leur autorité. Ils commençaient à l’utiliser pour leurs propres fins:

« L'Eternel m'adressa la parole en ces termes:

---Fils d'homme, prophétise au sujet des bergers d'Israël, prophétise et dis à ces bergers: «Voici ce que déclare le Seigneur, l'Eternel: Malheur aux bergers d'Israël qui ne s'occupent que d'eux-mêmes. N'est-ce pas le troupeau que les bergers doivent faire paître?

Vous vous êtes nourris de sa graisse et habillés de sa laine, vous avez abattu les bêtes grasses, mais vous ne faites pas paître le troupeau.

Vous n'avez pas aidé les brebis chétives à retrouver des forces. Vous n'avez pas soigné celle qui était malade, vous n'avez pas bandé celle qui avait une patte cassée, vous n'avez pas ramené celle qui s'était écartée, vous n'avez pas cherché celle qui était perdue; non, vous leur avez imposé votre autorité par la violence et la tyrannie. » (Ézéchiel 34:1-4)

Le même abus de pouvoir était évident quand notre Seigneur marchait parmi nous. IL réprimanda sévèrement les scribes et les pharisiens pour leur arrogance et leur fierté comme dirigeants:

« Alors Jésus, s'adressant à la foule et à ses disciples, dit:

---Les spécialistes de la Loi et les pharisiens sont chargés d'enseigner la *Loi transmise par *Moïse.

Faites donc tout ce qu'ils vous disent, et réglez votre conduite sur leur enseignement. Mais gardez-vous de prendre modèle sur leurs actes, car ils parlent d'une manière et agissent d'une autre.

Ils lient de pesants fardeaux et les placent sur les épaules des hommes; mais ils ne bougeraient même pas le petit doigt pour les déplacer.

Dans tout ce qu'ils font, ils agissent pour être vus des hommes. Ainsi, les petits coffrets à versets qu'ils portent pendant la prière sont plus grands que ceux des autres, et les franges de leurs manteaux plus longues.

Ils affectionnent les meilleures places dans les banquets et les sièges d'honneur dans les synagogues.

Ils aiment qu'on les salue sur les places publiques et qu'on les appelle «Maître».

Mais vous, ne vous faites pas appeler «Maître», car pour vous, il n'y a qu'un seul Maître, et vous êtes tous frères.

Ne donnez pas non plus à quelqu'un, ici-bas, le titre de «Père», car pour vous, il n'y a qu'un seul Père: le Père céleste.

Ne vous faites pas non plus appeler chefs[b], car un seul est votre Chef: le Christ.

Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.

Car celui qui s'élève sera abaissé; et celui qui s'abaisse lui-même sera élevé. » (Matthieu 23:1-12)

Pas étonnant que les disciples étaient constamment enclins à penser en termes de grades et à courir après la prééminence et l’autorité (Marc 9:34, 10:35-45 ; Luc 9:33, 22:24). La splendeur ne peut pas être mesurée en termes de pouvoir, mais en termes de service. C’est pourquoi notre Seigneur dit de LUI-MEME :

« Car le Fils de l'homme n'est pas venu pour se faire servir, mais pour servir lui-même et donner sa vie en rançon pour beaucoup. » (Marc 10:45)

Est-il surprenant que le problème fondamental entre Jésus et l’établissement religieux était celui de l’autorité (Matthieu 21:23) ? Ici était où la grande différence allait être remarquée dans leurs sacerdoces. Jésus utilisait son autorité pour servir les autres alors qu’ils la recherchaient pour atteindre leurs propres buts.

Quand Joseph se rappela ses rêves, il a dû réaliser que son pouvoir était un don de Dieu, pas pour satisfaire des désirs égoïstes, mais pour sauver la nation d’Israël d’une famine physique et de la décadence spirituelle. Donc, il donna du grain gratuitement à ses frères plutôt que de les obliger à s’humilier pour l’avoir. Le pouvoir dans les mains d’un serviteur est une chose bénie, mais le pouvoir dans les mains d’un dictateur est une malédiction.

(3) L’autorité est obtenue et exercée de façons différentes. Ce n’est pas un principe qui est particulièrement évident dans notre passage, mais c’en est un qui nous permet de voir l’application des principes regardant l’utilisation de l’autorité de Joseph de nos jours. Vous et moi ne seront jamais promus à la seconde plus importante position de notre pays. Parce que l’autorité vient sous toutes sortes de formes, quelle que soit la sorte d’autorité que nous ayons, elle doit être vue à la lumière des principes bibliques se rapportant à l’autorité. Permettez-moi de suggérer plusieurs genres de pouvoir qui sont tous pertinents pour nous, dans notre temps et notre culture.

Le pouvoir de position. La premiere forme d’autorité est celle qui vient d’une position. Un sergent dans l’armée a autorité66 sur un simple soldat à cause de son grade. Un employeur a autorité sur un employé (ce n’est plus toujours le cas de nos jours). Un directeur ou un superviseur a autorité sur leurs subordonnés. Un parent a une certaine autorité sur son enfant, et ainsi de suite.

Le pouvoir de position n’est pas à être confondu avec un caractère personnel ou une valeur indispensable. Un homme qui est une mauvaise personne pourrait être un sergent. Un tel pouvoir n’est pas le résultat des qualités personnelles de quelqu’un, mais de sa position. L’autorité qui est accordée avec n’importe quelle position peut être utilisée méchamment, justement ou pas du tout. Cela dépend de celui/celle qui a la position. Joseph avait un pouvoir de position par vertu de sa fonction politique de sous-chef, redevable seulement à Pharaon. Comme Pharaon l’exprima, « ---Adressez-vous à Joseph et faites ce qu'il vous dira! » (41:55).

Le pouvoir de situation. Pendant que le pouvoir de position est le mécanisme absolu pour allouer l’autorité, les circonstances peuvent aussi mettre le pouvoir dans nos mains, au moins pour un temps. Par exemple, supposons que vous soyez un vendeur de voitures d’occasion et des gens viennent regarder à des voitures sur le parking de votre garage. Ils en trouvent une qu’ils aiment, mais pensent que le prix est trop cher. Ils vous disent qu’ils vont y réfléchir et remontent dans leur voiture pour s’en aller. Juste comme le moteur démarre, des bruits bizarres surviennent sous le capot, suivis de fumée, et puis plus rien. Silence. Ce vendeur a maintenant un pouvoir situationnel.

Joseph avait autant d’autorité situationnelle que d’autorité de position. Il était le sous-chef de Pharaon, mais ses frères n’étaient pas sous son autorité car ils vivaient au pays de Canaan. Quand la famine arriva et Jacob fut désespéré d’acheter du grain pour garder sa famille en vie, les circonstances étaient telles que ses fils furent forcés de venir vers Joseph et d’être assujettis à ses caprices. Ils n’avaient pas le choix.

Beaucoup d’entre nous manquent d’apprécier le pouvoir qui nous vient de temps en temps à cause de situations particulières qui nous donnent l’avantage. Nous pourrions penser à ces temps comme étant des opportunités, et nous pourrions voir notre pouvoir comme étant impressionnant et nos manipulations perspicaces. En réalité, nous pourrions utiliser le pouvoir de situation pour profiter de nos camarades. Je trouve intéressant de considérer la Loi du Vieux Testament sous la lumière de ce genre de pouvoir. Dieu a semblé rendre extrêmement difficile pour un Juif de profiter de son frère simplement parce qu’il était dans la misère (et par là, au désavantage). De l’argent ne pouvait pas lui être prêté avec intérêt (Exode 22:25-27), et le pauvre devait être généreusement aidé avec tout ce dont il avait besoin (Deutéronome 15:7-11). Après sept ans, toutes les dettes devaient être pardonnées (Deutéronome 15:1-2), et les esclaves devaient être relachés (Deutéronome 15:12-15). Dans la cinquantième année, toutes les propriétés achetées d’un frère israélite devaient être rendues à leurs propriétaires originaux (Lévitique 25:8-17).

Il devrait être précisé qu’une distinction est faite entre la conduite d’Israël envers un camarade israélite et la conduite envers un non israélite. Des intérêts pourraient être requis d’un non israélite par exemple (Deutéronome 23:19-20). Mais jamais quelqu’un ne pouvait tirer un avantage injustifié d’une autre personne, pas même d’un étranger (Exode 22:21 ; 23:9,12 ; Lévitique 19:10). L’autorité situationnelle ne doit jamais être perçue comme une opportunité pour profiter d’un frère.

Autorité spécialisée. Un peu plus pragmatique est le sujet de l’autorité spécialisée. Normalement, bien que pas toujours, l’autorité spécialisée est basée sur la performance. Peu de gens demandent à un mécanicien quand il a été formé ou à un docteur quand il a eu son diplôme. Ce qu’ils veulent vraiment savoir est s’il sait ce qu’il fait.

Joseph nous fournit un exemple de premier choix de ce genre d’autorité. Pharaon ne s’interessait pas au passé de Joseph, à son dossier criminel ou à sa nationalité. Ce qui était important pour lui, dans son moment de besoin, était si oui ou non il pouvait interpréter ses rêves. En plus de son habileté de le faire, Joseph démontra sa capacité d’administrer en proposant un plan d’action pour contrecarrer les sept ans de famine. Le pouvoir de position de Joseph lui fut accordé à cause de son autorité spécialisée. Pharaon fut justifié de placer Joseph dans une position d’autorité car il avait la capacité de remplir les exigences du travail.

L’autorité spécialisée peut être facilement abusée. Un « scientifique », dans notre temps de « science », est regardé comme étant un expert, quand il se peut très bien que ce ne soit pas le cas. Certains scientifiques nous disent que le monde n’a pas été crée par un Dieu infini. Ce n’est pas parce qu’ils sont des scientifiques qu’ils ont raison, même s’ils parlent de sujets de leur propre champ d’étude. On m’a dit qu’Einstein avait tort dans beaucoup de ses théories scientifiques, mais les gens assument qu’il était un expert dans chaque domaine de recherche scientifique. Pire encore, Einstein commença à réfléchir sur d’autres sujets, tel que la théologie, sur laquelle il avait peu de connaissances.

Ceux d’entre nous qui avons eu le luxe d’une éducation religieuse sont automatiquement élevés au niveau d’ « expert », bien que cela ne soit pas le cas. La simple mention d’un mot hébreu ou grec ou l’emploi d’un terme théologique inconnu peut étouffer la discussion d’un saint pieux et mature qui est intimidé par une telle connaissance. L’éducation peut beaucoup aiguiser un esprit ouvert ou curieux, mais elle peut aussi fournir des munitions pour un esprit étroit qui recherche seulement à plus justifier des idées ou des opinions conçues au préalable.

Spécialement, prenons garde à ces moments quand nous, qui nous tenons derrière la chaire, commençons à parler autoritairement de choses dont nous avons peu ou pas de connaissance. C’est une chose très tentante que d’utiliser le pouvoir de la chaire et l’apparence d’une Bible ouverte pour justifier nos préjudices et nos théories. N’essayons pas de manipuler le pouvoir de notre expertise en essayant d’ajouter de la force à nos opinions sur des choses dont nous sommes mal informées.

Le pouvoir psychologique. Il y a des formes différentes de pouvoir psychologique qui nous sont disponibles. Par exemple, quand j’enseignais à l’école, il m’a été nécessaire quelquefois de dérouter mes élèves. Dans des situations particulièrement sérieuses, j’emmenais l’élève(s) dans le bureau du directeur et l’asseyais par terre. Tout le monde qui entrait le(s) regardait d’en haut et, soit verbalement ou par langage corporel, demandait pourquoi il(s) étai(en)t là. En plus de ça, je pouvais mettre un martinet sur le bureau où il(s) pouvai(en)t fixer leur attention sur tous ses détails. Quand il était temps de passer à l’action, le plus grand impact avait déjà été fait.

Quel grand pouvoir avait Joseph sur ses frères ! C’était un pays étranger et ces bergers hébreux ne pouvaient ni parler la langue (42:23), ni étaient-ils bien vus par les Egyptiens (43:32 ; 46:34). Ils étaient des paysans, et ils étaient maintenant dans la grande ville (41:35). Les pompes et circonstances de leur entourage et l'austérité et dureté feintes de Joseph étaient presque assez pour rendre ces frères misérables (43:18). En plus de leur peur, Joseph aurait pu facilement jouer sur leur culpabilité, qui ne lui était pas cachée (42:21-22). Ces hommes étaient comme de la pâte à modeler dans les mains de quelqu’un aussi perspicace que Joseph. Un tel pouvoir aurait pu être facilement corrompu.

Aujourd’hui le pouvoir psychologique est un phénomène très courant. Beaucoup d’hommes ont un grand pouvoir à cause de leurs prouesses physiques, voix portantes ou de leurs personnalités agressives et leurs assurances (ces gens sont de très bons représentants de commerce). Les gens, généralement, reculent et les laissent contrôler les situations plutôt que de courir le risque d’une confrontation ou d’opposition. Je crois que Saül avait aussi ce genre de comportement magnifique (1 Samuel 9:1-2), de même que Goliath (1 Samuel 17:1-12), et les géants (Nombres 13:32-33). Les femmes qui ont des physiques de déesses ont aussi souvent des pouvoirs psychologiques formidables.

Ceux d’entre nous qui n’avons ni un physique de dieu, ni même attractif, ont cependant quand même des opportunités d’exercer un pouvoir psychologique. Les femmes ont une habileté mystérieuse de commencer à pleurer sans préavis, désarmant ainsi beaucoup d’entre nous du sexe opposé. Les hommes qui ont des tempéraments violents ont la capacité de contrôler les choses par vertu que personne ne veut déclencher une explosion qui brûlera toute personne ayant la malchance d’être dans les environs au moment de la crise.

Il y a une variante du pouvoir psychologique qui est spécialement effectif dans les cercles religieux. J’ai étiqueté cette façon d’agir chrétienne, « le pouvoir religieux ». Le pouvoir religieux profite de l’impression d’une plus grande spiritualité en cherchant à attaquer les sentiments d’insécurité ou d’infériorité de ceux qui se sentent moins spirituels. En employant des expressions pieuses, un jargon spirituel ou même des yeux remplis de larmes, ceux que nous voulons manipuler sont enclins à se sentir moins spirituels, immatures ou pas dévoués s’ils ne font pas ce que nous suggérons. Cela peut être fait soit par une manière agressive et assertive comme Moïse ou par un « saint » apparaissant humble et réservé. Qui, par exemple, pourrait refuser une requête d’enseigner la Bible dans une classe du dimanche par quelqu’un qui nous dit qu’il a prié à ce propos pendant des mois, souvent à l’aube, et que Dieu lui a dit que nous sommes la personne qui doit faire cette tache sacrée ? Ça, mes amis, c’est le pouvoir religieux.

Le pouvoir de récompenses et punitions. Pendant que d’autres formes de pouvoir ont été identifiées et discutées dans le cercle séculaire,67 je voudrais seulement mentionner une dernière forme de pouvoir séculaire. C’est le pouvoir qui vient de notre capacité de donner ou de retenir des récompenses désirables et le pouvoir qui peut exécuter ou différer le jugement.

Un parent a manifestement cette sorte de pouvoir. Les maris peuvent bouder ou refuser de parler à leurs femmes, et les femmes ont des façons subtiles de punir leurs maris. Les prêcheurs, de derrière (la sainteté) de la chaire peuvent louer les efforts de certains individus ou ils peuvent « demander des prières » pour ceux qui sont résistants à leurs plans et à leurs programmes. Joseph, lui aussi, avait un grand pouvoir de récompenses et punitions sur ses frères. Il pouvait les emprisonner comme traîtres ou il pouvait leurs accorder une abondance de bienfaits (45:10-11,16-20).

Le pouvoir spirituel. Tous les genres précédents de pouvoir peuvent être utiliser pour la gloire de Dieu, mais ils sont, en fait, des genres séculaires de pouvoir. Faisant contraste de ceux-la, nous devons mentionner ce que j’appelle le pouvoir spirituel.

Le pouvoir spirituel ne naît pas de l'intérieur de l'homme, mais il vient de Dieu, Qui est le Créateur tout-puissant, Celui Qui prend soin de l’univers. Ce pouvoir est accessible à tous les croyants.

« Mais ce trésor, nous le portons dans les vases faits d'argile que nous sommes, pour que ce soit la puissance extraordinaire de Dieu qui se manifeste, et non notre propre capacité. » (2 Corinthiens 4:7)

« David loua l'Eternel devant toute l'assemblée en disant:
Loué sois-tu à tout jamais, ô Eternel,
Dieu de notre ancêtre Israël!

A toi, Eternel, appartiennent la grandeur, la puissance et la magnificence,
et la gloire et la majesté.
Car tout ce qui est dans le ciel et sur la terre est à toi, Eternel.
C'est à toi qu'appartient le règne,
tu es le souverain au-dessus de tout être[c].

Et c'est de toi que viennent la richesse et la gloire.
Tu domines sur tout
et dans ta main résident la force et la puissance,
tu détiens le pouvoir d'élever qui tu veux et de le rendre fort. » (1 Chroniques 29:10-12)

« et quelle est l'extraordinaire grandeur de la puissance qu'il met en œuvre en notre faveur, à nous qui plaçons notre confiance en lui. Cette puissance, en effet, il l'a déployée dans toute sa force » (Ephésiens 1:19)

« A celui qui, par la puissance qui agit en nous, peut réaliser infiniment au-delà de ce que nous demandons ou même pensons,

à lui soit la gloire dans l'Eglise et en Jésus-Christ pour toutes les générations et pour l'éternité. Amen! » (Ephésiens 3:20-21)

Le pouvoir spirituel est inconsistant avec les moyens humains et les techniques manipulatives.

« C'est pourquoi, moi aussi, frères, lorsque je suis allé chez vous, je ne suis pas venu proclamer le secret de Dieu[a] en utilisant les prestiges de l'éloquence ou de la sagesse.

Car, je n'ai pas estimé devoir vous apporter autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié.

De plus, quand je suis arrivé chez vous, je me sentais bien faible et je tremblais de crainte.

Mon enseignement et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la «sagesse», mais sur une action manifeste de la puissance de l'Esprit.

Ainsi votre foi a été fondée, non sur la «sagesse» humaine, mais sur la puissance de Dieu. » (1 Corinthiens 2:1-5)

Le pouvoir spirituel est manifesté par l’Esprit de Dieu.

« … ni par votre bravoure ni par la force,
mais c'est par mon Esprit,
le Seigneur des armées célestes le déclare. » (Zacharie 4:6)

« Mais le Saint-Esprit descendra sur vous: vous recevrez sa puissance et vous serez mes témoins à *Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'au bout du monde. » (Actes 1:8)

le pouvoir spirituel n’est pas donne a ceux qui sont humainement capables est confident, mais a ceux qui sont faibles est dependant de LUI pour rendre possible.

« Car devant l'Eternel, il a grandi comme une jeune pousse
ou comme une racine sortant d'un sol aride.
Il n'avait ni prestance ni beauté
pour retenir notre attention
ni rien dans son aspect qui pût nous attirer.

Il était méprisé, abandonné des hommes,
un homme de douleur
habitué à la souffrance.
Oui, il était semblable à ceux devant lesquels on détourne les yeux.
Il était méprisé,
et nous n'avons fait aucun cas de sa valeur. » (Ésaïe 53:2-3)

« Car, bien que je n'aie rien à me reprocher, ce n'est pas cela qui fait de moi un juste. Celui qui me juge, c'est le Seigneur.

Ne jugez donc pas avant le temps. Attendez que le Seigneur revienne. Il mettra en lumière tout ce qui est caché dans les ténèbres et il dévoilera les intentions véritables qui animent les cœurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui revient.

Frères, je viens d'employer diverses images à propos d'Apollos et de moi pour que vous appreniez, à notre sujet, à appliquer cette règle: «Ne pas aller au-delà de ce qui est écrit», et qu'ainsi aucun de vous ne s'enfle d'orgueil en prenant le parti de l'un contre l'autre.

Car qui te confère une distinction? Qu'as-tu qui ne t'ait été donné? Et puisqu'on t'a tout donné, pourquoi t'en vanter comme si tu ne l'avais pas reçu?

Dès à présent, vous êtes rassasiés. Déjà, vous voilà riches! Vous avez commencé à régner sans nous.
Comme je voudrais que vous soyez effectivement en train de régner, pour que nous soyons rois avec vous.

Mais il me semble plutôt que Dieu nous a assigné, à nous autres apôtres, la dernière place, comme à des condamnés à mort car, comme eux, il nous a livrés en spectacle au monde entier: aux anges et aux hommes.

Nous sommes « fous » à cause du Christ, mais vous, vous êtes sages en Christ! Nous sommes faibles, mais vous, vous êtes forts! Vous êtes honorés, nous, nous sommes méprisés.

Jusqu'à présent, nous souffrons la faim et la soif, nous sommes mal vêtus, exposés aux coups, errant de lieu en lieu.

Nous nous épuisons à travailler de nos propres mains. On nous insulte? Nous bénissons. On nous persécute? Nous le supportons.

On nous calomnie? Nous répondons par des paroles bienveillantes. Jusqu'à maintenant, nous sommes devenus comme les déchets du monde et traités comme le rebut de l'humanité. » (1 Corinthiens 4:7-13)

« mais il m'a répondu: «Ma grâce te suffit, c'est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste pleinement.» C'est pourquoi je me vanterai plutôt de mes faiblesses, afin que la puissance du Christ repose sur moi.

Je trouve ainsi ma joie dans la faiblesse, les insultes, la détresse, les persécutions et les angoisses que j'endure pour le Christ. Car c'est lorsque je suis faible que je suis réellement fort. » (2 Corinthiens 12:9-10)

« Il donne de la force à qui est las
et il augmente la vigueur de celui qui est fatigué.

Les jeunes gens se lassent et ils s'épuisent,
et même de robustes gaillards tombent,

mais ceux qui comptent sur l'Eternel renouvellent leur force:
ils prennent leur envol comme de jeunes aigles;
sans se lasser, ils courent,
ils marchent en avant, et ne s'épuisent pas. » (Ésaïe 40:29-31)

Le pouvoir spirituel est la capacité de sauver, de garder, de sanctifier, de servir, et de ressusciter les morts quand notre Seigneur reviendra.

« Certains pourtant l'ont accueilli; ils ont cru en lui. A tous ceux-là, il a accordé le privilège de devenir enfants de Dieu. » (Jean 1:12)

« Car je suis fier de l'Evangile: c'est la puissance de Dieu par laquelle il sauve tous ceux qui croient, les Juifs d'abord et aussi les non-Juifs. » (Romains 1:16)

« vous qu'il garde, par sa puissance, au moyen de la foi, en vue du salut qui est prêt à être révélé au moment de la fin. » (1 Pierre 1:5)

« Par sa puissance, en effet, Dieu nous a donné tout ce qu'il faut pour vivre dans l'attachement au Seigneur, en nous faisant connaître celui qui nous a appelés par la manifestation de sa propre gloire et l'intervention de sa force.» (2 Pierre 1:3)

« Alors Jésus s'approcha d'eux et leur parla ainsi:
---J'ai reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre:

allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici: je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu'à la fin du monde.» (Matthieu 28:18-20)

« Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d'entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Romains 8:11)

« En effet, comme Dieu a ressuscité le Seigneur d'entre les morts, il nous ressuscitera, nous aussi, par sa puissance. » (1 Corinthiens 6:14)

(4) Les résultats spirituels sont les produits du pouvoir spirituel, pas de l’autorité politique. La grande tentation pour Joseph était d’utiliser son autorité politique pour se venger des choses horribles que ses frères lui avaient faites. Bien que Joseph ait utilisé son pouvoir séculaire pour bénéficier ses frères, c’était, à mon avis, son pouvoir spirituel qui eut les plus grands résultats.

Avez-vous remarqué que pendant que la rudesse feinte de Joseph engendra de la peur, c’était sa bienveillance qui occasionna une sensibilisation spirituelle et le début de la repentance ? Les accusations bourrues de Joseph firent ce qu’il espérait de son père et frère (42:8-13), mais ce fut la grâce qui causa ses frères de considérer leurs circonstances comme venant de la main de Dieu. Ce ne fut seulement qu’après que Joseph relâcha ses frères de prison et assouplit ses demandes et offrit espoir et vie en leurs assurant qu’il respectait aussi Dieu (42:18) qu’ils commencèrent à considérer la main de Dieu dans leur épreuve (42:21-22). Et ce ne fut qu’après qu’ils réalisèrent que leur argent leur fut rendu dans les sacs à grain qu’ils dirent, « ---Qu'est-ce que Dieu nous a fait? » (42:28).

Tout cela devient très clair à la vue de l’enseignement de l’apôtre Paul dans le Livre de Romains :

« Ne répondez jamais au mal par le mal. Cherchez au contraire à faire ce qui est bien devant tous les hommes.

Autant que possible, et dans la mesure où cela dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes.

Mes amis, ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit:
C'est à moi qu'il appartient de faire justice;
c'est moi qui rendrai à chacun son dû.

Mais voici votre part:
Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger.
S'il a soif, donne-lui à boire.
Par là, ce sera comme si tu lui mettais
des charbons ardents sur la tête.

Ne te laisse jamais dominer par le mal. Au contraire, sois vainqueur du mal par le bien. » (Romains 12:17-21)

C’était ce que devaient amener toutes les relations de Joseph avec ses frères. Il était en position d’utiliser son pouvoir séculaire pour décharger tous ses sentiments de colère et d’amertume mais, au lieu de ça, il utilisa le pouvoir spirituel de Dieu, manifesté en servant et mettant les intérêts des autres avant les siens. Cela commença le processus de restauration chez ses frères.

L’esprit altruiste de joseph est un contraste remarquable à l’esprit égocentrique de Jacob et de ses 10 fils. Joseph ne pouvait pas espérer voir ses frères restaurés par l’exercice du pouvoir séculaire, motivé par des désirs égoïstes. Il y a une loi de physique qui dit que toute action à une réaction opposée égale. Le pouvoir humain, motivé par des motifs charnels, amène des réactions similaires. Le pouvoir spirituel, motivé par de smotifs sains, amène des fins spirituelles. Le bon produit du bon.

Quel genre de pouvoir employez-vous, mes amis ? Et comment exercez-vous cette autorité qui est entre vos mains ? Pères, utilisez-vous la simple supériorité physique pour discipliner vos enfants ? Ou utilisez-vous l’autorité spirituelle pour amener leur soumission spirituelle ? Frustrons-nous nos enfants par l’abus de notre autorité ? Décourageons-nous nos épouses en utilisant l’autorité que Dieu nous a donnée dans notre mariage seulement pour servir notre propre intérêt plutôt que d’enrichir et de mettre en valeur notre compagne ? La question que Joseph pose à tous les Chrétiens est celle-là : Comment exerçons-nous le pouvoir qui est mit à notre disposition ? Est-ce que nous nous en servons pour aider les autres ou pour aider nos propres intérêts?

Peut-être ressortons-nous au pouvoir séculaire, de ce monde, pour achever nos buts, même des buts justes, simplement car nous en avons plus l’habitude. J’ai bien peur que beaucoup de ce que nous essayons de faire pour Dieu est accompli simplement par des moyens séculaires. Beaucoup de nos églises pourraient probablement être gouvernées par des administrateurs non croyants et nous ne verrions même pas la différence. De simples formes religieuses ne garantissent pas le pouvoir spirituel :

« … attachés aux pratiques extérieures de la religion mais, en réalité, ils ne voudront rien savoir de ce qui en fait la force… » (2 Timothée 3:5)

Que Dieu nous permette d’utiliser le pouvoir spirituel par des moyens spirituels pour SA gloire et notre bien.


63 Joseph was born at the end of Jacob’s 14 years of service to Laban, and at the time Jacob asked to be released (30:25). We know also that Jacob served Laban another 6 years before leaving to return to the land of Canaan (cf. 31:38). Adding to these 6 years several more spent dallying in Succoth and Shechem (33:18-34:31), we conclude that Benjamin must have been ten or more years younger than Joseph. Joseph was 30 when he entered into Pharaoh’s court (41:46) and the seven years of plenty had passed, with the famine under way. That would make Joseph around 39 and Benjamin no older than 29. Since Benjamin was alive when Joseph was sold into slavery at the age of 17 (37:2), and he was now 22 years older, Benjamin would have to be at least 22 and not older than 29. In other words, he was not a child.

64 The appearance is that Joseph sent the ten brothers to be confined for three days, during which he is not said to have visited them. It would seem that what occurs in verses 18-23 is that Joseph summoned his brothers to him from the jail and spoke to them from his quarters. If this is so, that which is overheard is not spoken in the jail, but in Joseph’s headquarters.

65The Berkeley Version in Modern English (Grand Rapids: Zondervan Publishing House, Fifth Edition, 1962), p. 44, fn. f.

66 Technically, there is a difference between power and authority. Authority refers to the right one has to command, while power refers to the ability. In many instances there are two chains-of-command, a formal one and an informal one. This is the result of giving authority to people who lack the power to carry out their task. As a result, some one with power (legitimate or otherwise) arises who gets the job done, but outside the system.

67 For a more thorough treatment of the various types of power, handled from a secular point of view, see Joseph L. Massie and John Douglas, Managing: A Contemporary Introduction (Englewood Cliffs, N. J.: Prentice-Hall, 1973), pp. 337 ff.


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