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Where the world comes to study the Bible

29. Le Chercheur Est Cherché (Genèse 28:1–22)

Introduction

Dieu a une façon de former les vies de Ses enfants, même avant qu’ils entrent en relation avec LUI. Une de mes professeurs, que j’admire énormément, au séminaire, sert à illustrer cela parfaitement. Pendant qu’il était encore un non-croyant, il allait à l’université et devait prendre une décision à propos de quelle matière principale il voulait choisir. Il était (et est toujours) un golfeur exceptionnel et décida de choisir une matière dans n’importe quel sujet qui lui laisserait les après-midi libres pour aller jouer au golf. Ce sujet fut le Grecque. Après sa conversion, il continua vers le séminaire théologique et éventuellement devint le Directeur du Département « Grecque » pour bien des années.

Je suis incliné à regarder à la vie de Jacob dans un sens similaire. Je ne vois aucune évidence de sa conversion avant Genèse 28. Dans Genèse 27:20, Jacob réfère au Dieu d’Abraham et d’Isaac comme « ton Dieu. » C’est ici dans le chapitre 28 que Jacob a affirmé, « l'Eternel sera mon Dieu » (Genèse 28:21.) Jacob semble être sur la route d’Harân comme Saül était sur la route de Damas (Actes 9:3), religieux mais pas prêt de Dieu par une foi et un engagement personnel. Tous les deux, Saül et Jacob furent arrêtés par une vision qui allait changer la direction de leurs vies.

L’Adieu de Jacob et la Frustration d’Esaü

Bien que les conséquences de l’échec de tromper Isaac aient été soigneusement considérées, ni Rébecca, ni Jacob n’avaient calculé le coût du succès. Isaac avait été trompé et moqué (27:12) à cause de son grand âge. Esaü était très irrité, attendant avec impatience le jour où il pourrait tuer son frère (27:41.) Rébecca a du trouver le fossé entre elle et son mari (sans mentionné Esaü) élargit par sa déception. Plus que ça, Rébecca réalisa maintenant que Jacob devra partir jusqu’à ce que les émotions se refroidissent, et elle ne savait pas combien de temps cela prendrait.

Dans Genèse 27:42-45 Rébecca commença à expédier le plan qu’elle avait déjà formé dans sa tête. Elle devrait être sûre que Jacob échapperait à la fureur d’Esaü. Elle s’arrangerait pour qu’il aille passer quelque temps avec son frère, Laban, loin d’Esaü, et elle commença à paver le chemin d’évasion de Jacob. Premièrement, elle le prépara pour son départ en lui expliquant le besoin (versets 42-45.) Quelques jours seront suffisant, elle raisonna,232 pour que les choses se calment (verset 44.) Au lieu de quelques jours, il s’est passé vingt ans avant que Jacob ne revienne (31:38), et cela, il semblerait, fut après qu’elle mourut.

Le verset final du chapitre 27 décrit la manipulation habile d’Isaac par Rébecca, le guidant vers l’inévitable conclusion que Jacob devrait être envoyé à Harân, la ville de son frère Laban :

« Rébecca alla dire à Isaac:
   ---Je suis dégoûtée de la vie à cause de ces femmes hittites. Si Jacob épouse aussi une des filles de ce pays, cela ne vaut plus la peine que je vive. » (Genèse 27:46)

Combien est différente l’approche de Rébecca de ce que Sara aurait put prédire qu’elle ferait ! Je pense que Sara aurait donné un ultimatum à Abraham : « Envoies mon fils chez mon frère, Laban, à Harân ou alors… » Elle aurait ordonné cela, étant nez à nez avec d’Abraham pendant tout le temps de sa tirade (16:5 ; 21:10.) Rébecca avait plus confiance en une approche plus subtile et sûre. Elle ne disait jamais à Isaac ce qu’il devait faire ; Elle l’étalait devant lui d’une telle façon, qu’il ne pouvait raisonnablement pas faire autrement. Elle fit bien comprendre combien elle était angoissée par les femmes cananéennes qu’Esaü avait épousées (26:34-35.) Puis elle insinua que si Jacob allait faire la même chose, ce ne vaudrait plus avec elle la peine de vivre. Alors pas étonnant qu’Isaac fit ce qui est enregistré dans les deux premiers versets du chapitre 28 :

« Alors Isaac appela Jacob, il le bénit et lui donna cet ordre:
   ---Tu n'épouseras pas une Cananéenne.

   Mets-toi en route, va à Paddân-Aram chez Betouel, ton grand-père maternel, et prends une femme de là-bas parmi les filles de ton oncle Laban. » (Genèse 28:1-2)

Deux choses sont frappantes à propos de ces mots d’instruction des lèvres d’Isaac. Premièrement, c’était sans précédent. Nulle part auparavant, ces instructions n’avaient été données. Nous voyons cela de la réponse d’Esaü parlant des évènements des versets préalables du chapitre 28 :

« Esaü vit qu'Isaac avait béni Jacob et qu'il l'avait envoyé à Paddân-Aram pour y trouver une épouse, et qu'en le bénissant il lui avait ordonné de ne pas épouser une fille du pays de Canaan,

   que Jacob avait obéi à son père et à sa mère et qu'il était parti pour Paddân-Aram.

   Il comprit alors que les filles de Canaan étaient mal vues de son père,

   Esaü se rendit chez Ismaël, fils d'Abraham, et épousa, en plus de ses autres femmes, sa fille Mahalath, la soeur de Nebayoth. » (Genèse 28:6-9)

Nous devons donc conclure que ni Jacob ni Esaü n’avaient jamais été instruits que le mariage avec une femme cananéenne était incompatible avec la volonté de Dieu et pas satisfaisant pour leurs parents.

Deuxièmement, ce changement de Jacob était prématuré. Nous devons admettre que le départ de Jacob pour Paddân-Aram pour chercher une épouse était une bonne occasion pour cette instruction, mais nous ne devons pas oublier qu’il était déjà très tard dans la vie de ces deux fils. Nous avons dit préalablement que Jacob avait 77 ans quand il alla à Harân.233 Cela voudrait dire que Jacob ne s’est pas marié avant d’avoir 84 ans, puisqu’il a du travailler sept ans pour sa femme (29:18,20.)

Nous devons nous rappeler qu’Isaac avait 40 ans quand il épousa Rébecca (25:20), tout comme avait Esaü quand il prit ses deux épouses hittites (26:34.) Pour Esaü, cette instruction est venue 37 ans trop tard. Imaginez sa frustration de finalement apprendre la raison de la douleur de ses parents à propos de son mariage. Sûrement, les mots d’Isaac dans les versets 1 et 2 sont trop peu et trop tard pour lui, et pas trop tôt pour Jacob.

Couplée avec le fait que le mariage était une raison secondaire pour le départ de Jacob pour Harân, pendant que la survie était la première, nous commençons à comprendre l’attitude désinvolte d’Isaac envers la formation spirituelle de ses fils. Pour lui, ces questions ne devaient avoir qu’une importance minimum pour n’avoir été abordées que si tard dans leurs vies.

La bénédiction de Jacob est un peu plus positive. Bien qu’Isaac ait bénit Jacob dans le chapitre précédent, il l’avait fait pensant qu’il bénissait Esaü. Cette bénédiction n’avait pas la clarté et la spécificité des versets 3 et 4 :

« Le Dieu tout-puissant te bénira, il te donnera des enfants, il rendra tes descendants nombreux et tu deviendras l'ancêtre d'un grand nombre de peuples.

   Il te transmettra la bénédiction d'Abraham à toi et à ta descendance, afin que tu hérites le pays dans lequel tu habites en immigrant et que Dieu a donné à Abraham. »

Ce n’était que par allusion qu’Isaac avait transmit les bénédictions de l’alliance avec Abraham à Jacob dans le chapitre 27. Ici, elles sont épelées de manière très précise. Isaac s’est finalement résigné au fait que Dieu allait bénir Jacob au lieu d’Esaü. Ses paroles reflètent son acceptation des choses comme elles doivent être et comme Dieu a dit qu’elles seraient.

La télévision et les films nous ont conditionné à prendre plaisir à la destruction du méchant. Il reçoit ce qu’il mérite, et d’habitude dans un sens qui convient à ses actes infâmes. Nous savons tous que le bon gagnera (ou au moins cela était vrai), mais nous devons attendre jusqu'à ce que nous ayons le plaisir de voir que le méchant reçoit ce qu’il lui est destiné. De même, quand nous arrivons à ces versets concernant la réponse d’Esaü à ce qui est arrivé entre Isaac et Jacob, nous avons tendance à penser à Esaü comme le vilain. Nous nous attendons à voir sa chute, et nous avons l’intention de la savourer quand elle arrivera.

A cause de ça, nous devons être rappelés que Jacob n’a pas été choisi parce qu’il était le héro, ni qu’Esaü fut rejeté parce qu’il était le vilain. Genèse 25, spécialement quand on a l’explication de Paul dans Romains 9, nous force à conclure que Dieu a choisi Jacob et rejeté Esaü sans tenir compte de leurs actions (Romains 9:11-12.) Esaü n’est pas un homme qui, à cause de ses actions décrites ici et là, fut rejeté par Dieu. Esaü n’est aucunement différent de n’importe quel non-croyant dont le cœur n’a pas été animé et dont l’esprit n’a pas été illuminé pour répondre aux réalités divines. Esaü, dans son incrédulité, n’est pas plus dépravé, ni moins sensible aux choses spirituelles que n’importe quels fils ou filles d’Adam qui souffrent d’un péché héréditaire:

«  … Il n'y a pas de juste,
      pas même un seul,

    pas d'homme capable de comprendre,
      pas un qui cherche Dieu.

    Ils se sont tous égarés, ils se sont corrompus tous ensemble.
      il n'y en a pas qui fasse le bien,
      non, pas même un seul. » (Romains 3:10-12)

Mettons donc de coté tout sens d’arrogance et de supériorité quand nous considérons ce pauvre homme, pour lequel nous devrions tous avoir beaucoup de pitié. Reconnaissons tous ça, mais pour l’amour de Dieu, voilà un homme qui ne peut pas comprendre l’amour de Dieu et qui n’est pas non plus convaincu de l’amour de son père. C’est un homme qui ne comprend pas les réalités spirituelles car elles ne lui ont pas été apprises par ses parents.

Trente sept ans trop tard, Esaü a apprit au moins une des raisons pour lesquelles personne ne l’aimait : ses femmes ne plaisaient pas à ses parents. Je dis « parents », mais vous remarquerez qu’il n’est pas mentionné qu’Esaü se soit soucié des sentiments de sa mère envers lui, seulement des sentiments de son père (verset 8.) Il avait depuis longtemps abandonné l’espoir d’être aimé et accepté par Rébecca. Il a désespérément cherché à gagner l’approbation de son père.

Si avoir une femme pas cananéenne était tout ce qu’il fallait pour faire plaisir à son père, c’était un petit prix à payer pour recevoir l’approbation dont il avait tant besoin. Ne voyant aucunes fautes avec ses actions, Esaü prit Mahalath, la fille d’Ismaël, pour épouse (verset 9.) Cette femme n’était pas une Cananéenne ; elle était de la famille d’Abraham. Qu’est ce qui aurait pu faire plus plaisir à Isaac que ça ? Mais Esaü ne comprenait pas le sujet de pureté. Ismaël avait été rejeté de continuer la lignée d’Abraham car il était un enfant d’effort humain (Genèse 21:12, Galates 4:22-23.) Il était le produit d’efforts charnels, pas de dépendance spirituelle. Le mariage à un descendant d’Ismaël n’a pas achevé le but qu’Esaü avait espéré. Sans le réaliser, il a caractérisé par ses actions la même chose que Dieu condamnait : les efforts charnels. Tout comme Abraham avait agit de lui-même pour avoir un fils, Esaü agit sous l’emprise de la chair pour obtenir l’approbation de son père. Ce mariage fut très approprié et très ineffectif.

Le Départ de Jacob et Son Rêve (28:10-17)

En route pour Paddân-Aram , Jacob n’était accompagné que par son personnel (32:10) et ses pensées. Il ne serait pas difficile de spéculer vers quoi ses pensées étaient tournées. Il avait du sûrement considéré la sagesse de ses actions quand il a trompé son père. Il a du comparer ce qu’il pouvait attendre de son complot avec le résultat. Il aurait du se sentir coupable à la pensée de comment il avait traité son frère et son père. Sans aucuns doutes, il a du être peiné de devoir quitter sa mère. Il a du se demander quel genre de réception il recevrait de Laban. Il n’avait probablement pas oublié le fait qu’il n’ait rien à offrir à Laban comme dot pour une épouse. Comment serait sa femme ? Quand pourrai-t-il rentrer à la maison ?

Quelque ont pu être ses pensées, je crois que Jacob était finalement au bout du rouleau. Je crois qu’il avait finalement réalisé qu’il ne prospèrerait jamais en comptant sur ses magouilles. Sa confiance en lui-même était probablement au plus bas. C’était le moment idéal pour Dieu d’entrer dans sa vie, car maintenant Jacob savait combien il avait besoin de LUI pour être bénit comme son père l’avait été.

La nuit a du tombée avant que Jacob n’arrive à la ville de Louz. Les portes de la ville étaient fermées pour la nuit, alors Jacob, comme les bergers faisaient normallement, dormit sous les étoiles. Il trouva un bon endroit, prit une pierre qui était à coté, et il se cala pour la nuit. Dans son sommeil, il eut une vision grandiose. Il vit une échelle qui allait de la terre jusqu’aux cieux, avec des anges montants et descendants l’échelle. En haut de l’échelle était Dieu, Qui lui dit :

« ---Je suis l'Eternel, le Dieu d'Abraham ton ancêtre et le Dieu d'Isaac. Cette terre sur laquelle tu reposes, je te la donnerai, à toi et à ta descendance.

   Elle sera aussi nombreuse que la poussière de la terre; elle étendra son territoire dans toutes les directions: vers l'ouest et l'est, vers le nord et le sud. Par toi et par elle, toutes les familles de la terre seront bénies.

   Et voici: je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras; et je te ferai revenir dans cette région; je ne t'abandonnerai pas mais j'accomplirai ce que je t'ai promis. » (Genèse 28:13-15)

Cette vision a été la victime de beaucoup d’interprètes. Sa signification a été dite être profonde. Je ne pense pas. Je crois qu’elle est destinée à être comprise très simplement, juste comme Jacob l’a comprise. Mon interprétation de ce qu’elle veut dire et signifie sera basée sur quatre considérations : a) les paroles de Dieu à Jacob ; b) les paroles immédiatement parlées par Jacob ; c) les paroles parlées par Jacob ultérieurement ; et d) les paroles de notre Seigneur dans Jean 1:51.

Les mots parlés par Dieu sont très similaires à ceux dits auparavant à Abraham et à Isaac. La déclaration d’Isaac qui transmit la bénédiction d’Abraham à Jacob (verset 4) était maintenant confirmée par Dieu LUI-MEME. Pendant qu’il y avait différents aspects des bénédictions de l’alliance, les plus évidents étaient ceux qui faisaient référence au pays :

«  … Cette terre sur laquelle tu reposes, je te la donnerai… » (verset 13)

« … vers l'ouest et l'est, vers le nord et le sud… » (verset 14)

« … et je te ferai revenir dans cette region… » (verset 15)

Jacob reconnu l’importance de cet endroit, aussi, car immédiatement ses pensées allèrent directement vers l’intensité de l’endroit où il se trouvait :

« --- Assurément, l'Eternel est en ce lieu, et moi je l'ignorais! » (verset 16)

« … --- Ce lieu est redoutable! Ce ne peut être que le sanctuaire de Dieu. C'est ici la porte du ciel. » (verset 17)

Plus tard dans sa vie, Jacob repensa à sa vision, réalisant encore la manière dont Dieu lui fit savoir combien cet endroit était spécial :

« Je suis le Dieu de Béthel, où tu as répandu de l'huile sur une pierre dressée en *stèle, et où tu m'as fait un voeu. Maintenant, lève-toi, quitte ce pays et retourne dans ton pays natal. » (Genèse 31:13)

Comme Jacob, obéissant à ce commandement, approchait la terre promise, il reçut un rapport qu’Esaü était en route avec quatre cent hommes pour le rencontrer (Genèse 32:6.) Jacob pria pour être protégé en avançant, basé sur la promesse de Dieu dans la vision de Béthel :

« Délivre-moi, je te prie, de mon frère Esaü; car j'ai peur qu'il vienne me tuer, sans épargner ni mère ni enfant.

   Pourtant, toi tu m'as dit: «Je te ferai du bien, et je rendrai tes descendants aussi nombreux que le sable de la mer que nul ne peut compter. » (Genèse 32:12-13)

Les phrases de Dieu et de Jacob vont bien ensemble, spécialement vues dans le contexte de la vision. Jacob était prêt à quitter la terre promise pour un voyage de 20 ans à Paddân-Aram. Il pourrait être tenté de ne jamais revenir dans ce pays. Par les moyens de cette vision dramatique, Dieu imprima en Jacob l’importance de cette terre. C’était l’endroit où le ciel et la terre se rencontraient. C’était l’endroit où Dieu descendrait vers l’homme et où les hommes trouveraient l’accès à Dieu. C’était, comme Jacob affirma, « la porte du ciel. » Pendant ces vingt années, Jacob n’oublierait jamais ce rêve. Il réaliserait que finalement, pour être dans la volonté de Dieu, il doit être à l’endroit que Dieu a choisi, la terre promise. C’était dans le pays que les bénédictions de Dieu seraient déversées sur Ses peuples. Bien que Jacob devait partir, il reviendrait.

Les premiers gens à recevoir ce récit ont du le lire avidement. Les Livres de la Loi furent écrits par Moïse et donc ont du être completés avant sa mort et avant l’entrée d’Israël sur la terre promise. Ces Israélites ont du avoir un sens d’anticipation immense en regardant l’autre coté de la rivière Jourdain sachant que, d’une façon spéciale, la présence de Dieu allait être révélée à cet endroit. L’expérience au Mont Sinaï a sûrement donné de la substance à cet espoir.

Dans le premier chapitre de l’Évangile de Jean, Jésus a invité Philippe à LE suivre (1:43.) Philippe de même chercha Nathanaël, l’assurant qu’il avait trouvé le Messie. Ce Messie était Jésus de Nazareth (verset 45.) Nathanaël se demanda comment le Messie pouvait venir d’un endroit comme Nazareth (verset 46.) Quand Jésus vit venir Nathanaël, IL l’identifia comme étant « un homme d'une parfaite droiture » (verset 47.) Plus loin, Jésus indiqua qu’IL avait vu Nathanaël pendant qu’il était « sous le figuier” (verset 48.) Cela fut assez pour convaincre Nathanaël que Philippe avait raison – Jésus était le Messie !

Cependant, notre Seigneur ne s’est pas arrêté là. Pendant qu’IL loua sa croyance, IL continua en donnant une révélation encore plus grande concernant LUI-MEME :

« Et il ajouta:
   ---Oui, je vous l'assure, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre entre ciel et terre par l'intermédiaire du Fils de l'homme. » (Jean 1:51)

Nathanaël avait mit trop de valeur sur l’endroit. Comment le Messie pouvait-IL venir de Nazareth ? Jésus était né à Bethlehem. Dieu s’était révélé LUI-MEME à l’homme en Israël. Mais pendant que Jacob s’était concentré sur le lieu, l’endroit où l’échelle était, Jésus attira l’attention de Nathanaël sur échelle même. LUI, Jésus de Nazareth, était l’échelle. Ce n’était pas l’endroit où l’échelle était qui était le plus important, mais la personne qui était l’échelle. Jacob a vu Dieu en haut de l’échelle ; Jésus a révélé que Dieu était l’échelle. Finalement, c’était Jésus Christ qui était le pont qui joignait le ciel et la terre. C’est par LUI que Dieu est venu à l’homme. Et c’est par LUI que l’homme aura accès à Dieu. Jacob avait vu ce qu’il avait besoin de voir à ce moment-là dans sa vie. Jésus a révélé à Nathanaël qu’il y avait bien plus à voir que ce que Jacob avait perçu ce jour là.

La Déclaration de Jacob (28:18-22)

La réponse de Jacob à ce dévoilement des promesses et buts divins de Dieu peut être résumée par trois phrases.

Jacob Construit Une Stèle

« Le lendemain, de grand matin, il prit la pierre sur laquelle avait reposé sa tête, il la dressa en stèle et répandit de l'huile sur son sommet.

   Il appela cet endroit Béthel (Maison de Dieu). Auparavant la localité s'appelait Louz. » (Genèse 28:18-19)

La stèle devait servir comme un monument de souvenir. Elle marqua l’endroit où il devait revenir pour construire un autel et révérer Dieu.

Jacob Fait Une Profession de Foi

« Puis il fit le voeu suivant:
   ---Si Dieu est avec moi, s'il me protège au cours du voyage que je suis en train de faire, s'il me fournit de quoi manger et me vêtir,

   et si je reviens sain et sauf chez mon père, alors l'Eternel sera mon Dieu. » (Genèse 28:20-21)

Certains sont enclins à voir ces « si » de ces paroles comme évidences de la nature de marchandage de Jacob. C’est comme si Jacob essayait de négocier avec Dieu. Bien que la foi de Jacob soit certainement immature à ce point, j’ai tendance à voir ces « si » plus dans le sens de « puisque », avec d’autres.234

Jacob Fait Une Promesse

« Cette pierre que j'ai dressée comme stèle deviendra un sanctuaire de Dieu et je t'offrirai le dixième de tous les biens que tu m'accorderas. » (Genèse 28:22)

Jacob avait prévu de revenir là, ayant confiance en la vision qu’il avait eue. Quand il reviendrait, il construirait un autel et offrirait une dîme à Dieu. Pendant que les Écritures relatent la construction de l’autel (35:7), il n’y a aucune mention de l’offre de la dîme. Cependant, il se peut que cette dîme faisait partie du sacrifice qui serait offert sur l’autel. Il n’y avait pas de commandement de donner une dîme ; c’était une action volontaire de la part de Jacob.

Conclusion

Ce chapitre a quelques leçons qui nous font réfléchir, en temps que parents. L’indifférence d’Isaac en ce qui concerne l’éducation de ses fils peut sembler inconfortablement familière. En plus de ça, je trouve que l’amour d’Isaac était dépendant de la performance d’Esaü. Isaac « avait une préférence pour Esaü car… », on nous dit (25:28.) D’une façon intéressante, dans ce même verset, on nous dit simplement que Rébecca aimait Jacob. Aucunes conditions ne sont exprimées. Regardez à l’insécurité d’Esaü. Voilà un homme de 77 ans, essayant toujours de gagner l’amour et l'acceptation de son père – et avec de bonnes raisons, car son père aimait à condition de ses accomplissements.

Et puis il semblerait qu’Esaü, comme fils préféré, était choyé par son père. Nulle part il n’est mentionné la discipline de ni l’un ni ou l’autre des fils d’Isaac. La discipline, comme la Bible nous informe plusieurs fois, est une manifestation d’amour véridique (Proverbes 3:12 ; 13:24 ; Hébreux 12:5-11.) Je ne peux m’empêcher de penser que quelques mots de réprimande et de correction dans la vie d’Esaü l’aurait assuré de l’amour de son père. La discipline n’est pas l’ennemi de l’amour mais son évidence.

Tous les deux, Jacob et Esaü, illustrent la futilité de tricher et d’essayer d’achever soi-même l’acceptation divine. Ici, les efforts diligents d’Esaü de gagner l’approbation de son père en mariant une fille d’Ismaël sont inutiles. Pendant que sa sincérité est évidente, ses actions ne se conforment pas aux exigences de la foi. Un effort sincère qui n’est pas basé sur une révélation divine est de la folie.

Tous les efforts de Jacob pour gagner les bénédictions de Dieu furent aussi en vain. Ce ne fut qu’en acceptant une relation avec le Dieu de l’alliance avec Abraham et Isaac que Jacob ne put faire l’experience des bénédictions de Dieu. La base d’une telle relation était la Parole Révélée de Dieu. Je trouve amusant que pendant que Jacob ne pouvait pas trouver Dieu en essayant, il fut trouvé par Dieu pendant qu’il dormait. Dieu, certainement, essaye de nous dire quelque chose par cela. C’est en nous reposant en LUI et en Ses Paroles que nous serons bénis. Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas être actifs235, mais ça veut dire que nos efforts, s’ils sont indépendants et sans la bénédiction de Dieu, seront toujours puérils.

Deux autres leçons devraient être remarquées dans ce texte. Premièrement, l’endroit est important. C’était sûrement important en ce qui concernait Jacob. Faire l’expérience des bénédictions de Dieu voulait dire qu’il fallait être là où Dieu avait promis de bénir. J’entends des gens dire des choses telles que, « Je peux prier Dieu aussi bien quand je pêche qu’à l’église. » Mais la Parole de Dieu nous dit,

« Ne prenons pas, comme certains, l'habitude de délaisser nos réunions. » (Hebreux 10:25) 

Il y a effectivement certains endroits où il serait difficile, même impossible, pour un Chrétien d’être pour la gloire de Dieu.

Deuxièmement, une profession de foi ne garantit pas notre admission immédiate dans des expériences bienheureuses et dans une vie en rose. Pendant vingt ans après l’expérience de sa conversion, Jacob a du vivre loin de ses parents, loin de la terre promise. Pendant vingt ans Jacob a du recevoir une large dose de sa propre médecine, distribuée par un oncle qui était plus sournois que lui. Accepter une relation avec Dieu ne nous garanti pas que des bonnes choses ; mais ça nous assure le pardon de nos péchés, l’espoir d’une vie éternelle, et la présence de Dieu à nos cotés chaque jour de nos vies.


232 It is possible that Rebekah did realize that Jacob’s separation would be long-term. Was she then making his exit more palatable by saying it was only for a “few days” (27:44)? Surely it would take more than this to travel that distance and return.

233 Cf. Lesson 28, footnote 2, or Harold G. Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 211.

234 E. G. Stigers, Genesis, p. 228. Cf. also H. C. Leupold, Exposition of Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 780.

235 Here we see Jacob resting in God, later he will wrestle with God (32:24-30). These two aspects of the Christian life are not contradictory. We are saved only by resting in His Word and His work on our behalf. But God delights to bless His children when they actively prevail with Him in prayer.


30. J’ai Mené Deux Femmes (Genèse 29:1–30))

Introduction

J’ai entendu une histoire qui semble véridique. Un amoureux de voitures de collection cherchait un modèle particulier de Studebaker. Dans sa routine normale de lire le journal, il vit une annonce qui semblait être impossible à croire. Il y avait une petite annonce pour la voiture qu’il voulait, exactement, et seulement pour 100 dollars. Sachant que la voiture aurait du se vendre pour des milliers de dollars, il conclut que la voiture était soit un tas de tole et de rouille ou il y avait une erreur typographique. Finalement, ne pouvant résister, il appela. Une femme répondit au téléphone et lui assura que la voiture était en excellant état et qu’il n’y avait aucune erreur dans le prix.

Avec une odeur de bonne affaire dans l’air, le collectionneur se dépêcha d’aller chez la dame pour voir. Il fut ravit de constater que la voiture était tout ce que la dame lui avait dit. Elle etait magnifique. Bien sûr, il lui dit qu’il la prenait – pour 100 dollars. Se sentant de plus en plus coupable, l’homme a du dire à la femme, « Madame, je dois absolument vous dire que cette voiture vaut énormement plus que 100 dollars. Vous devriez recevoir bien plus pour cette automobile. » « Oh ! Je le sais très bien », répondit-elle, « mais voyez-vous Monsieur, mon mari m’a quitté pour sa secrétaire. Il m’a envoyé la carte grise de la voiture et m’a dit de la vendre et de lui envoyer l’argent. C’est ce que je vais faire avec les 100 dollars. »

Il est difficile d’entendre une histoire comme celle-là sans savourer le goût de la justice poétique qu’elle contienne. Je crois que la plupart d’entre nous avons ce même sentiment quand nous lisons Genèse 29. Jacob, le tricheur, reçoit une double raclée. Jacob, le trompeur, se fait rouler par son oncle Laban. Nous supposons que Léa était une sorte de modèle défectif de femme qui aurait du être sujet à un rappel de l’usine, et nous sommes amusés de trouver qu’il doit passer le reste de sa vie collé à elle, bien qu’il marie finalement la fille qu’il aime.

J’aimerai mettre en question notre interprétation de ce chapitre, car il ne semble pas que nos conclusions conviennent aux faits, seulement notre désir de voir Jacob recevoir ce qu’il mérite. Il y a cet élément, bien sur, mais il n’est pas le thème principal de l’histoire. Approchons cet épisode de la vie de Jacob avec un regard sur le traitement gracieux de Dieu dans la vie de celui qui va devenir le patriarche.

Le Coup de Foudre (29:1-12)

Jacob a quitté Béthel avec les pieds légers236 et un nouveau bail sur la vie. Avant sa rencontre avec Dieu, il ne pouvait seulement référer au Dieu de son père que comme « ton Dieu » (27:20.) Maintenant, Yahvé était le Dieu de Jacob (28:21.) Il avait eu la vision de l’échelle des cieux et entendu la promesse de Dieu, de Sa présence, provision et protection. Il avait l’assurance de son retour dans son pays et les bénédictions d’Abraham (28:10-17.) Il avait un sens nouveau de direction, un espoir nouveau, et une signification nouvelle de la vie. Il allait quand même aller à Harân, mais Dieu était avec lui.

« Jacob reprit sa marche vers les pays de l'Orient.

Un jour, il aperçut dans la campagne un puits où l'on fait boire les troupeaux. Trois troupeaux de moutons et de chèvres étaient couchés alentour. L'ouverture du puits était fermée par une grosse pierre

que l'on roulait de côté lorsque tous les troupeaux y étaient rassemblés. Après avoir abreuvé les bêtes, on remettait la pierre sur l'ouverture. » (Genèse 29:1-3)

Approchant Harân, Jacob arriva à un puits qui était situé dans un champs. C’était un puits différent, je pense, de celui où le serviteur d’Abraham fut (Genèse 24:11.) Ce puits était une source située en dehors de la ville à laquelle les femmes venaient puiser de l’eau potable (24:11,13.) Le puits que Jacob approcha était un dans un champs bien loin de la ville, et c’était plus un réservoir d’eau où les troupeaux venaient s’abreuver. Ce puits était couvert par un gros rocher, probablement pour qu’il ne soit pas pollué ou rempli de sable. Peut-être plus important, le rocher limitait l’usage de ce puits à certaines heures et seulement pour certaines personnes qui avaient l’autorisation. Les bergers, peut-être des adolescents, étaient assis prêt du puits, attendant l’heure d’abreuver leurs moutons. Jacob engagea la conversation avec ces bergers :

« Jacob demanda aux bergers:
---D'où êtes-vous, les amis?
---Nous sommes de Harân, lui répondirent-ils.

---Alors, reprit-il, connaissez-vous Laban, descendant de Nahor?
---Oui, nous le connaissons.

---Comment va-t-il?
---Il va bien. D'ailleurs, voici justement sa fille Rachel qui vient avec les moutons et les chèvres. » (Genèse 29:4-6)

Jacob voulait savoir s’il était loin de sa destination. La réponse des bergers lui dit qu’il était très près d’Harân. Sa question à propos du bien-être de Laban n’était pas indifférente. Il était vraiment intéressé de savoir comment les affaires de la famille de Laban se portaient. Dans un sens, le succès de son voyage pourrait être mesuré par la réponse des bergers. Au grand soulagement de Jacob, Laban allait bien, et encore mieux, il avait une fille qui devait arriver bientôt. Le mieux à faire était de l’attendre pour qu’elle le guide vers sa maison.

Pendant ce temps, Jacob se renseigna sur ce qui le frappa comme étant très inhabituel :

« ---Mais, dit Jacob, il fait encore grand jour! Ce n'est pas le moment de rassembler le bétail. Faites-donc boire les brebis et ramenez-les aux pâturages!

---Nous ne devons rien faire, lui répondirent-ils, avant que tous les troupeaux soient rassemblés; alors seulement on roule la pierre qui bouche l'ouverture du puits et nous faisons boire les bêtes. » (Genèse 29:7-8)

Les moutons n’étaient pas rassemblés pour la nuit, puisqu’il était encore tôt dans la journée. Ça n’avait aucun sens pour ces bergers de rester assis autour du puits, attendant jusqu'à plus tard pour abreuver leurs moutons, quand ils pouvaient leurs donner à boire maintenant, et les ramener aux pâturages pour plusieurs heures.

Les bergers n’étaient pas du tout impressionnés par la question ou ne savaient pas très bien comment prendre soin des moutons. Effectivement, sa question a du leur sembler idiote. Bien sûr, Jacob avait raison. Même ces garçons savaient que les moutons grossissaient plus vite quand ils paissaient dans une prairie plutôt que quand ils attendaient autour du puits où l’herbe avait été dévorée depuis longtemps. Toutefois, il semblerait que le puits ne pouvait pas être utilisé quand ils voulaient.

Un puits était une ressource de grande valeur, tout comme le serait un puits de pétrole aujourd’hui. Comme tel, il devait appartenir à quelqu’un, et cette personne imposerait comment et quand le puits devrait être utilisé, et probablement à quel prix. Cet agrément, entre le propriétaire du puits et les bergers, semble être que le puits ne pouvait être utilisé qu’une fois par jour. Les bergers doivent d’abord être rassemblés autour du puits avec leurs troupeaux. Puis le propriétaire ou ses hommes roulent la grosse pierre et les moutons pouvaient alors être abreuvés, peut-être dans l’ordre de leur arrivée. Cela expliquerait pourquoi les bergers et leurs troupeaux étaient là de si bonne heure. Comme ça, ce qui était le plus lucratif (c’est à ce que la question de Jacob arrivait) n’était pas le plus pratique. Mais les stipulations du propriétaire doivent être respectées.

Au cours de la conversation, Rachel arriva. A cause de cela, Jacob n’était plus beaucoup intéressé par les bergers, car elle était un membre de sa famille et une jeune fille ravissante :

« Pendant qu'il s'entretenait ainsi avec eux, Rachel arriva avec les moutons et les chèvres de son père. Elle était en effet bergère.

Lorsque Jacob vit Rachel, la fille de son oncle Laban et les bêtes de son oncle, il s'approcha, roula la pierre de l'ouverture du puits et fit boire les moutons et les chèvres de son oncle.

Puis il embrassa Rachel et éclata en pleurs.

Il apprit à la jeune fille qu'il était un parent de son père, un fils de Rébecca. Rachel courut prévenir son père. » (Genèse 29:9-12)

Certains commentateurs suggèrent en fait que Jacob aurait suggéré aux bergers qu’ils abreuvent leurs moutons immédiatement pour se débarrasser d’eux avant que Rachel n’arrive pour qu’il puisse la rencontrer sans témoins.237 Cela semble difficilement être le cas. Il ne connaissait pas son âge et sa beauté et il aurait sûrement voulu la rencontrer dans des circonstances dignes.

Je suis, cependant, intéressé par la série d’évènements qui a eut lieu quand Jacob et Rachel se sont rencontrés. Je me serais attendu à ce que d’abord Jacob se présente, puis l’embrasse, et finalement abreuve ses moutons. Juste l’inverse est relaté.238 D’abord, Jacob abreuve les moutons de Laban, ne considérant rien de ce que les bergers lui avaient dit. Puis il l’embrasse. Finalement il s’est présenté comme étant un membre de sa famille. Si l’ordre des évènements est correct, Jacob jette toutes les bonnes manières à la poubelle, et Rachel a du être totalement estomaquée par de telles manières romantiques. Tout cela, je dois vous rappeler, est considérablement lu entre les lignes.

Et c’est comme ça que ces deux jeunes gens se sont rencontrés. Ça n’a peut-être pas été le « coup de foudre », mais ça aurait pu. Leur rencontre a préparé la deuxième phase de leur relation.

Sept Ans Avant la Lune de Miel (29:13-20)

Quand Rachel courut à la maison avec son récit de sa rencontre avec Jacob, Laban a répondu très vite :

« Dès que Laban entendit parler de Jacob, le fils de sa sœur, il se précipita à sa rencontre, le serra contre lui et l'embrassa, puis il le conduisit dans sa maison. Alors Jacob lui raconta tout ce qui s'était passé.

Laban lui dit:
---Tu es bien du même sang que moi!
Pendant tout un mois, Jacob demeura chez lui. » (Genèse 29:13-14)

Les salutations de Laban ne me suggèrent qu’il lui offrait l’hospitalité, rien de plus, ce qui était attendu normalement, spécialement pour un membre de la famille proche.239 On nous dit que Jacob « lui raconta tout ce qui s'était passé » (verset 13.) On pourrait se demander ce que « tout » était. On devrait s’attendre normalement à ce que Jacob donne des nouvelles de sa famille et de leur santé. En premier lieu, Laban aurait voulu avoir des nouvelles de sa sœur Rébecca. Je pense que Jacob a aussi raconté les évènements qui ont précipité son voyage à Paddân-Aram, ainsi que la tromperie de son père. J’imagine aussi que Jacob aurait mentionné qu’il était venu chercher une épouse. Son histoire fut assez pour Laban d’être convaincu que Jacob était celui qu’il prétendait être et, donc, un membre de sa famille très proche. Le fait qu’ils étaient très proches n’était pas sans importance pour Laban,240 mais des évènements plus tard suggèreront cela d’une façon plus convaincante.

Le séjour d’un mois de Jacob chez Laban avait au moins deux résultats. Premièrement, cela a permit à Jacob et Rachel de se voir quotidiennement et a aidé à enflammer une affection profonde l’un pour l’autre. Jacob avait maintenant une bonne raison de rester avec Laban. Et pour Laban, ce mois lui prouva que Jacob était un travailleur de grande valeur. Bien que Jacob ne possédait rien, excepté la promesse de richesses futures et de bénédictions, il était un bon employé. Il serait un bon gendre et pourrait rester et travailler pour Laban au lieu d’une dot traditionnelle. Deuxièmement, ce mois les a amenés tous les deux, Jacob et Laban, à la conclusion qu’une relation permanente entre eux serait d’un avantage mutuel.

A la fin de ce moins, Laban voulait formaliser la relation entre lui-même et Jacob :

« Puis Laban lui dit:
---Travailleras-tu pour rien chez moi parce que tu es mon neveu? Dis-moi ce que tu voudrais comme salaire. » (Genèse 29:15)

Bien qu’on ne nous dise pas que Laban ait eu des fils à ce point là, il avait une fille plus âgée, qui allait jouer un rôle crucial dans les évènenements qui allaient suivre :

« Or, Laban avait deux filles, l'aînée s'appelait Léa, et la cadette Rachel.

Léa avait le regard tendre, mais Rachel était bien faite et d'une grande beauté. » (Genèse 29:16-17)

Peu de femmes furent aussi mal comprises que Léa. Même son nom l’a desservit, car il veut dire « vache sauvage. »241 La phrase qu’elle avait « le regard tendre » (verset 17) semble, à beaucoup, portraire Léa comme une fille simple avec des lunettes « cul de bouteille », qui ne peut pas voir passé le bout de son nez. Ce genre de pensées est totalement injustifié.

Premièrement, le mot traduit « tendre » (rak) n’est jamais utilisé dans un sens péjoratif, comme cela est suggéré ici. Ce terme n’est jamais utilisé faisant référence à un défaut.242 Par exemple, dans Genèse 18:7 Moïse utilise ce mot, « tendre » :

« Puis il courut au troupeau et choisit un veau gras à la chair bien tendre, il l'amena à un serviteur qui se hâta de l'apprêter. »

Moïse utilise ce mot à nouveau dans le chapitre 33 faisant référence aux jeunes enfants qui sont trop faibles pour être pressés :

« Mais Jacob répondit:
---Mon seigneur sait que les enfants sont fragiles ; de plus, j'ai avec moi des brebis, des chèvres et des vaches qui allaitent; si l'on forçait leur marche un seul jour, tout le troupeau périrait. »

Si nous prenons le mot rak, qui est traduit « tendre » dans 29:17, en son sens normal, alors nous ne devons pas penser en termes péjoratifs mais en termes de délicatesse, finesse. En contraste avec Rachel, qui avait du feu ou des étincelles dans ses yeux, Léa avait des yeux doux.

Je dois vous avertir à l’avance que j’ai tendance à aller un peu plus loin que les commentateurs que je connais. Je pense que nous devrions aussi considérer le sens du terme « yeux. » Aussi étrange que cela puisse paraître, ce mot utilisé pour un organe de vision physique souvent réfère à bien plus que l’œil physique. Il décrit aussi le caractère d’une personne, tout comme les expressions « pensées », « cœur » et « âme » réfèrent à des émotions humaines (Psaume 16:7-9 ; 26:2 ; Apocalypse 2:23.) Dans le Vieux Testament, nous trouvons ces genres de références au regard :

« Garde-toi bien de nourrir dans ton cœur des pensées mesquines et de te dire: « C'est bientôt la septième année, l'année de la remise des dettes» et, pour cette raison, de regarder ton compatriote pauvre d'un mauvais oeil sans rien lui donner. Car alors, il se plaindrait de toi à l'Eternel et tu porterais la responsabilité d'une faute. » (Deutéronome 15:9)

Peut-être l’usage le plus intéressant de l’expression du « regard » est dans deux versets, qui contiennent tous les deux à la fois les expressions relatives au « regard » et à la « délicatesse » (Hébreux, rak) :

« L'homme le plus délicat et le plus raffiné parmi vous regardera avec malveillance son frère, sa femme qu'il aura serrée contre son cœur et les enfants qui lui resteront encore » (Deutéronome 28:54)

« La femme la plus délicate et la plus raffinée parmi vous, celle qui était si délicate et si raffinée qu'elle ne se risquait même pas à poser la plante du pied sur le sol, regardera avec malveillance le mari qu'elle a serré contre son cœur, son fils et sa fille, » (Deutéronome 28:56)

C’est un fait établi que le regard (les yeux) sont utilisés dans le Vieux et Nouveau Testament pour « montrer des capacités mentales » telles que l’arrogance, l’humilité, la moquerie, et la pitié.243 Je pense que c’est dans ce sens que les yeux de Léa sont décrits. En relation avec le mot rak, j’en conclurais que la disposition de Léa était une de gentillesse et de tendresse, pendant que Rachel semblait avoir eu un tempérament plus fougueux et agressif. Indifféremment de si mes conclusions soit acceptées ou pas, l’idée de défauts en Léa est grandement suspecte et sans précédents dans l’usage scriptural de ces termes.

Rachel est caractérisée uniquement par son attrait physique. Elle était « bien faite et d'une grande beauté » (verset 17.) Moïse pourrait attirer notre attention sur ce fait car c’était la source principale d’attraction pour Jacob. Il semblerait y avoir un contraste important entre Rachel et Rébecca. Rébecca fut sélectionnée pour Isaac par le serviteur d’Abraham aidé par un conseil divin et à cause des qualités personnelles qui l’assurerait qu’elle serait une bonne épouse pour Isaac. Rachel, d’un autre coté, fut choisie pour Jacob par lui-même, mais sans aucune mention de qualités personnelles, seulement une description de sa beauté. La beauté de Rébecca était un bonus inattendu ; la beauté de Rachel était la principale raison de sa selection. Les feux rouges d’avertissement auraient déjà du clignoter dans nos esprits.

Sur cette raison discutable, Jacob préféra Rachel, la cadette, à Léa, l’aînée, et proposa les termes de paiements de la dot :

« Jacob s'était épris de Rachel et il dit à Laban:
---Je te servirai pendant sept ans si tu me donnes Rachel, ta fille cadette, en mariage. » (Genèse 29:18)

La réponse de Laban fut positive mais quelque peu vague :

« ---Je préfère te la donner à toi plutôt qu'à un autre. Reste chez moi.» (Genèse 29:19)

Je ne sais pas pour sûr que Laban avait déjà décidé de duper Jacob en échangeant les femmes, mais sa réponse certainement lui laissa assez de place pour manœuvrer. C’était assez positif pour Jacob de savoir que son offre avait été acceptée. C’était, je crois, un prix à prime mais un que Jacob n’avait pas de problème à payer :

« Jacob travailla sept ans pour obtenir Rachel, et ces années furent à ses yeux comme quelques jours parce qu'il l'aimait. » (Genèse 29:20.)

Néanmoins, Laban n’a pas spécifié que les sept ans de service amènerait immédiatement ou nécessairement un mariage avec Rachel. Il l’a simplement insinué, et dans son état extase, Jacob assuma ce qu’il voulait croire.

Certains supposent qu’à 77 ans Jacob ne se serait pas soucier d’attendre sept ans pour se marier. Je ne suis pas d’accord. Le point du verset 20 est que Rachel valait bien le prix cher que Jacob allait payer pour elle – un prix mesuré en années de service plutôt qu’en argent. La déclaration de Jacob à Laban dans le verset suivant sous-entend fortement qu’il était impatient et désireux de consommer le mariage pour lequel il avait attendu longtemps.

Choc Aux Premières Lueurs (29:21-30)

« Puis il dit à Laban:
---Donne-moi maintenant ma femme, car j'ai accompli mon temps de service et je voudrais l'épouser. » (Genèse 29:21)

Il est difficile de lire ce verset sans conclure qu’il y avait beaucoup de passion romantique dans ce vieil homme de 77 ans. Son désir physique pour Rachel est certainement attendu. Ironiquement, c’est cet appétit physique, tout comme le désir d’Isaac pour le gibier (25:3-4), qui causa Jacob d’agir trop rapidement et de s’attacher à un engagement à vie.

« Alors Laban fit un festin auquel il invita tous les habitants de la localité.

La nuit venue, il prit sa fille Léa et l'amena à Jacob qui s'unit à elle.

Laban donna sa servante Zilpa à sa fille Léa.

Le lendemain matin, Jacob se rendit compte que c'était Léa. Alors il dit à Laban:
---Que m'as-tu fait? N'est-ce pas pour Rachel que j'ai travaillé chez toi? Pourquoi alors m'as-tu trompé? » (Genèse 29:22-25)

C’est avec grande discrétion, que Moïse décrit cette situation des plus délicate et intime. Où Hollywood aurait inséré des pages et des pages d’élaboration, Moïse nous a donné une déclaration entre parenthèses à propos de la servante que Laban donna à sa fille. Nous devons donc traiter ce sujet d’une manière qui est consistante avec la grandiloquence du texte et avec les standards de droiture.

Pendant sept ans Jacob a attendu pour ce jour. Son désir est naturel et normal. A la fête, il a du avoir bu assez de vin pour diminuer ses sens. Ses invités auraient remarqué son entrée dans la tente (et le lit matrimonial où Léa attendait) et aussi sa sortie, qui aurait indiqué que le mariage avait été consommé par l’union de la mariée et du marié (Juges 14:10-15:2 ; Psaume 19:5.) La même passion qui domina Jacob quand il choisit sa mariée le gouvernait au moment où il entra dans la tente. Ce n’est pas étonnant que Jacob ait commit l’erreur qu’il fit.

De bonne heure le lendemain matin, Jacob se réveilla. Quelle journée magnifique ! Quelle nuit magnifique ! Quel futur excitant ! Quel choc quand les rayons de soleil entrèrent dans la tente pour révéler que la femme dans ses bras était Léa, pas Rachel ! Quelle ironie que Jacob répète les mêmes mots que Pharaon dit à Abraham (12:18) et qu’Abimélek dit à Isaac (26:10) : « Que m'as-tu fait? » Bien que cela ne soit pas enregistré, il est facile de croire qu’Isaac ait aussi demandé cela à Jacob après sa grande déception. La chaussure est maintenant à l’autre pied ; Le trompeur a maintenant été trompé. Ceux qui choisissent de vivre par l’épée, meurent par elle.

Laban n’a pas été offensé par la réprimande de Jacob. Il avait probablement prévu la réponse à cette question bien longtemps avant que la confrontation n’ait lieu.

« Laban répondit:
---Chez nous, il n'est pas d'usage de marier la cadette avant l'aînée.

Mais termine la semaine de noces avec celle-ci, et nous te donnerons aussi l'autre en contrepartie de sept autres années de travail chez moi.

Jacob accepta: il termina cette semaine-là avec Léa, et Laban lui donna sa fille Rachel pour épouse.

Il donna aussi à Rachel sa servante Bilha.

Jacob s'unit également à Rachel qu'il aimait plus que Léa. Il travailla encore sept autres années chez Laban. » (Genese 29:26-30)

Et le résultat fut que Laban maria ses deux filles. Il s’est aussi arrangé à recevoir un bon prix pour les deux. Jacob eut deux épouses au lieu d’une, et il travailla deux fois plus pour ce qu’il désirait.

Conclusion

Moins de passages contiennent plus de leçons en ce qui concerne « vivre » que ce chapitre. Laissez moi vous suggérer quelques-uns uns d’entre eux sous des titres différents :

Les Conséquences du Péché

Précédemment, nous avons noté qu’une des conséquences du péché de Jacob, quand il avait trompé Isaac, fut sa séparation physique et émotionelle de ceux qu’il aimait. Une seconde conséquence a été un parallèle moral de la loi de gravité de Newton : Chaque action a une réaction égale et opposée. Des paroles de notre Seigneur, « … tous ceux qui se serviront de l'épée mourront par l'épée » (Matthieu 26:52.) Jacob a choisi d’améliorer sa vie en utilisant des moyens malhonnêtes. Il a apprit la triste leçon que ceux qui cherchent à décevoir seront déçus.

La tragédie de ce chapitre est que tout ce qui est arrivé était nécessaire. Tout ce que nous avons besoin de faire est de comparer l’acquisition de Rachel à celle de Rébecca. Les moyens d’Abraham ont donné à Isaac la possibilité d’avoir une épouse en très peu de temps (24:54.) La raison pour cela était que le serviteur avait la dot de la fortune d’Abraham, le père d’Isaac. Une des conséquences du péché de Jacob fut qu’il a du quitter Canaan – s’enfuir les mains vides. Puisque Jacob avait péché, il a été séparé de la richesse de son père et il avait seulement ses mains pour travailler. Les quatorze ans que Jacob a du travailler n’aurait pas été nécessaire, je crois, s’il n’avait pas trompé Isaac. Peut-être qu’Isaac a chassé Jacob sans rien pour lui apprendre une leçon : La valeur du travail dur. Ou peut-être c’était pour forcer Jacob à rester loin pendant longtemps en travaillant pour se gagner une épouse. Ça, nous ne savons pas, mais il semble que ce délai de 14 ans n’était pas nécessaire, mais simplement le résultat du péché. Quel prix il a du payer !

Il y a une différence frappante entre les conséquences du péché aujourd’hui et ceux de Jacob. Nos péchés, comme les siens, nous séparent de Dieu maintenant et pour toujours (Psaume 66:18 ; 2 Thessaloniens 1:9 ; Apocalypse 20:12-15.) Cependant, bien que le travail des mains de Jacob fut capable de l’aider à se procurer une épouse, le travail de nos mains ne peuvent nous procurer aucunes bénédictions de Dieu, ni le salût :

« Nous sommes tous semblables à des êtres impurs,
toute notre justice est comme des linges souillés. » (Ésaïe 64:6)

« … il nous a sauvés.

S'il l'a fait, ce n'est pas parce que nous avons accompli des actes conformes à ce qui est juste. Non. Il nous a sauvés parce qu'il a eu pitié de nous, en nous faisant passer par le bain *purificateur de la nouvelle naissance, c'est-à-dire en nous renouvelant par le Saint-Esprit. » (Tite 3:4-5)

La bonne nouvelle de l’Évangile et que nous, qui sommes des pécheurs et ne pouvons nous aider nous-même, pouvons être sauvés en croyant en le travail que Jésus Christ a fait pour nous. C’est en croyant en SA mort, en croyant qu’IL est mort à notre place, et en SA vertu que nous pouvons faire l’expérience des bénédictions de Dieu maintenant et pour toujours.

« Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c'est un don de Dieu;

ce n'est pas le fruit d'œuvres que vous auriez accomplies. Personne n'a donc de raison de se vanter.

Ce que nous sommes, nous le devons à Dieu; car par notre union avec le Christ, Jésus, Dieu nous a créés pour une vie riche d'œuvres bonnes qu'il a préparées à l'avance afin que nous les accomplissions.» (Ephésiens 2:8-10)

La Grâce de Dieu

Certains peuvent voir les évènements de ce chapitre comme Dieu prenant sa revanche sur Jacob. D’autres pourraient simplement les interpréter comme un genre de justice poétique. Je préfère les comprendre comme une évidence de la merveilleuse grâce de Dieu travaillant dans la vie de Jacob. Dieu n’a pas amené ces événements pour punir Jacob, mais pour l’instruire. La punition a été subite par notre Seigneur sur la croix, mais la discipline est l’entraînement correctif qui nous aide à avancer sur le chemin nous menant à la sainteté (Hébreux 12.)

Jacob a apprit la valeur de l’alliance. L’agréement qui régulait l’usage du puits (versets 2-3, 7-8) semblait être peu important pour Jacob. Dans son excitation de rencontrer Rachel, il décida d’utiliser le puits malgré les règles pour son usage. Il a aussi pu négliger quelques coutumes quand il a rencontré Rachel (versets 10-12.) Il a certainement choisi de négliger la coutume de marier l’aînée en premier. Je ne crois pas que Laban n’ait rien apprit de nouveau à Jacob, mais lui a rappelé quelques choses qui ne pouvait pas, ne devrait pas, être prit à la légère ou être négligé.

En plus de tout ça, Jacob ressentit la grâce de Dieu avec un délai de plus de 14 ans. Ce fut ce délai qui contribua au sauvetage de la vie de Jacob en le gardant loin de la furie d’Esaü, qui avait décidé de le tuer.

Incroyablement, la grâce de Dieu fut manifestée dans cet évènement par le don de Léa comme épouse pour Jacob. C’est probablement la dernière pensée à nous venir à l’esprit, mais je pense que c’est une position défendable. Premièrement, nous devons reconnaître que, dans la providence de Dieu (et en dépit de la roublardise de Laban), Léa devint la femme de Jacob. De plus, ce fut Léa, pas Rachel, qui devint la mère de Juda, qui devait devenir l’héritier par lequel le Messie viendrait (49:8-12.) Aussi, ce fut Lévi, un fils de Léa, qui fournirait la lignée de prêtres des années plus tard. Il semble important de remarquer que Léa et sa servante ont eu au moins deux fois plus d’enfant que Rachel et sa servante (29:31-30:24 ; 46:15,18,22,25.) L’aînée devait toujours avoir deux fois plus ; et il semblerait que Léa l’ait eu, du moins pour autant à ce que les enfants sont concernés.

Un dernier facteur reste qui montre la supériorité de Léa à Rachel. Rachel meurt à un jeune âge, bien qu’elle fut la sœur cadette. Quand elle mourut, elle fut enterrée sur la route de Bethlehem (35:19.) Et quand Léa mourut, elle fut enterrée avec Jacob dans une grotte à Machpelah (49:31.) Léa ne fut pas une malédiction pour Jacob, mais une bénédiction.

Conseils

Les moyens utilisés par Isaac pour obtenir Rébecca comme épouse étaient très différents de ceux utilisés par Jacob pour acquérir Rachel. Isaac était assujetti à son père, et c’était par la sagesse de son père et son serviteur, par les moyens financiers d’Abraham, et par la prière que Rébecca fut obtenue. Jacob partit volontairement, sans un sou de la fortune de son père. Il choisit la femme avec la plus grande beauté et marchanda avec Laban pour elle.

Pour moi, il n’y a aucun doute que Jacob fut guidé plus par ses hormones que par n’importe quels autres facteurs. Il n’a pas prié à ce sujet. Il n’a pas considéré le caractère. Il n’a pas cherché de conseils. En fait, il a essayé de contourner les coutumes de ce jour et les préférences de Laban.

Nous vivons des jours très romantiques. Nous acclamons Rachel et huons Léa. Dieu semble être de l’autre coté. Ce qui est romantique, n’est pas toujours correct – souvent c’est mal. La romance causa Jacob d’utiliser le puits quand et comment il en avait besoin, malgré les règles du propriétaire. La romance a conduit Jacob à choisir Rachel, pas Léa. La romance contrôlait tellement Jacob que, sous son influence, il passa toute une nuit avec la mauvaise femme. Nous devons faire attention à ces décisions qui sont amenées par des impressions ou sentiments romantiques.

Beauté

Peu de choses sont plus importantes pour les femmes d’aujourd’hui que la beauté. Peut-être rien n’est plus important pour les hommes aujourd’hui que la beauté. Rachel était une femme terriblement séduisante. Rien de mal avec ça. Sara était très belle, ainsi que Rébecca. Mais la beauté extérieure doit toujours être considérée d’une façon secondaire. Jacob a regardé à l’extérieur de Rachel et pas plus loin. Il n’a pas essayé de connaître son caractère. L’écrivain, Roi Lemouel, n’était pas dans l’erreur quand il a donné ce conseil :

« La grâce est décevante et la beauté fugace;
la femme qui révère l'Eternel est digne de louanges. » (Proverbes 31:30)

Messieurs, jeunes garçons, ceci est un mot pour nous. Nous voulons tous être vus en compagnie de très belles femmes. Nous avons tous rêvé de sortir avec elles. Certains ont fait de grands sacrifices pour marier une pièce de collection. Cherchons en premier un bon caractère, et si nous le trouvons, ne cherchons pas plus loin. Si nous trouvons un bon caractère avec du charme et de la beauté, considérons-nous chanceux.

Ce n’était pas la beauté extérieure qui a rendu la première nuit une chose si merveilleuse entre Jacob et Rachel – c’était l’amour de Jacob pour elle, et (j’en suis convaincu) son amour à elle pour lui. C’est l’amour, pas la beauté, qui amène le septième ciel dans la chambre. Ne l’oublions pas.

Mesdames, je réalise bien que la société a placé un grand prix sur le prestige et la beauté. Je comprends que beaucoup de votre sens d’amour propre est basée sur votre attraction extérieure et « sex-appeal. » Cependant, c’est faux. Notre valeur réelle est l’estimation qui vient de Dieu. Dieu n’était pas impressionné avec la beauté de Rachel. Après tout, IL lui a donné tout ça depuis le début. Dieu regarda au cœur et bénit Léa. Sa valeur, bien que jamais totalement réalisée par son mari, était immense aux yeux de Dieu. Apprenons tous à être satisfait avec nous-même, comme Dieu nous a fait, et trouvons notre vraie valeur dans le royaume spirituel.

« Mais l'Eternel lui dit:
---Ne te laisse pas impressionner par son apparence physique et sa taille imposante, car ce n'est pas lui que j'ai choisi. Je ne juge pas de la même manière que les hommes. L'homme ne voit que ce qui frappe les yeux, mais l'Eternel regarde au coeur. » (1 Samuel 16:7)

« Car qui te confère une distinction? Qu'as-tu qui ne t'ait été donné? Et puisqu'on t'a tout donné, pourquoi t'en vanter comme si tu ne l'avais pas reçu? » (1 Corinthiens 4:7)


236 Literally, the text here reads, “Then Jacob lifted up his feet . . .”

237 W. H. Griffith Thomas, Genesis: A Devotional Commentary (Grand Rapids: Eerdmans, 1964), p. 270; C. F. Keil and F. Delitzsch, Biblical Commentary on the Old Testament (Grand Rapids: Eerdmans, 1968), Vol. I, p. 285.

238 In the New International Version the translators attempt to correct this seeming lack of etiquette by translating verse 13, “He had told Rachel that he was a relative . . .” Perhaps so, but not necessarily. Surely the text does not demand such a rendering.

239 Leupold strains a bit to suggest that Laban’s expressions of affections were overdone: “Without a doubt, the man was glad to meet a nephew and ‘embraced him’ in all sincerity and ‘kissed him repeatedly’ with true affection. Yet the Piel stem yenashseq does not mean just ‘give a kiss’ as does the kai wayyishshoq (v. 11). Perhaps the overplus of affection displayed carries with it a trace of insincerity, for the truest affection does not make a display of itself.” H. C. Leupold, Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 790.

240 At this point Laban was not reported to have any sons. He may very well have hoped to adopt Jacob as a son, making him his heir, and also providing security for himself in his old age. Such arrangements were not unusual in that time. This we shall describe more fully in a later lesson.

241 Leupold, Genesis, II, p. 793.

242 Thus Stigers states: “The comparison is with the less beautiful as the degree of contrast, not with the one who is sickly. The word rak is usually used to connote delicateness in upbringing (Deut. 28:50) and of women (28:56), not of physical defects of a pathological sort.” Harold G. Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 230.

243 Francis Brown; S. R. Driver; and Charles Briggs, A Hebrew and English Lexicon of the Old Testament (Oxford: Clarendon Press, 1966), p. 744.


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32. Jacob Reçoit les Chèvres de Laban (Genèse 30:25–31:16)

Introduction

Il y a pas mal d’années pendant que j’étais étudiant à l’université, j’ai fait quelque chose qui a surpris mes amis, et des années plus tard, continue à me surprendre. Mes deux amis et moi vivions au dernier étage d’une vieille maison près du campus de l’université. Vivant au rez de chaussée étaient un vieil homme et sa femme, servant un peu comme « chaperons. » Un jour, le vieil homme vint à l’étage et nous demanda de l’aider à mettre un meuble dans une remorque de location. En tout, ça nous a prit cinq minutes pour transporter le meuble du troisième étage à la remorque.

Après avoir terminé, il exprima ses remerciements sincères et nous tendit un billet tout neuf de dix dollars. Bien sur, il n’avait jamais pensé que nous l’accepterions. Naturellement, aucun de mes amis ne l’accepta. Je pris le billet comme si c’était de la manne venue du ciel, remerciant sans fin le vieil homme qui était là, bouche bée. Il ne m’est jamais venu à l’esprit que cet argent était autre chose que la provision de Dieu pour un étudiant affamé.

Je peux seulement imaginer ce qui a dû se passer quand ce pauvre homme essaya d’expliquer à sa femme comment il avait pu perdu ce billet de dix dollars. La leçon que je pense sa femme lui a expliqué était probablement cela : n’essayez jamais d’escroquer un escroc. Ceux qui sont le plus susceptible d’être escroqué sont ceux qui ont au moins un bon morceau d’escroc en eux-mêmes.

Les évènements de cette partie des Écritures semblent décrire deux escrocs, chacun essayant d’escroquer l’autre. Par la grâce et provision de Dieu, ce sera Jacob qui gagnera, mais pour des raisons complètement différentes de celles qu’il espérait. Beaucoup d’entre nous, comme Jacob, avons tendance à donner à Dieu le mérite pour prospérer nos efforts inavouables pour progresser. C’était en dépit des roublardises de Jacob que Laban fut un homme riche quand il le quitta. Ce n’était ni sa spiritualité, ni sa perspicacité qui l’ont fait progresser dans la vie.

Le Nouveau Marché de Laban (30:25-36)

« Après la naissance de Joseph, Jacob dit à Laban:
---Laisse-moi retourner chez moi, dans mon pays.

Donne-moi mes femmes --- pour lesquelles j'ai travaillé chez toi --- et mes enfants, et je m'en irai; car tu sais bien comment j'ai travaillé pour toi.

Laban lui dit:
---Si tu veux bien me faire une faveur, reste ici. J'ai appris par divination que c'est à cause de toi que l'Eternel m'a béni.

Et il ajouta: Fixe-moi ton salaire, et je te le donnerai.

Jacob lui dit:
---Tu sais toi-même comment je t'ai servi, et ce que ton cheptel est devenu grâce à moi.

Car tu avais bien peu de chose à mon arrivée, mais tes biens se sont considérablement accrus. L'Eternel t'a béni depuis que je suis chez toi. Mais à présent, il est temps que je travaille aussi pour ma propre famille.

Laban lui demanda:
---Que faut-il te payer?
---Tu n'auras rien à me payer, répondit Jacob. Mais si tu acceptes ma proposition, je continuerai à paître tes troupeaux et à m'en occuper.

Si tu veux, je passerai aujourd'hui tout ton troupeau en revue, je mettrai à part toutes les bêtes rayées ou tachetées et tous les agneaux de couleur foncée, ainsi que toutes les chèvres tachetées et rayées. Ils constitueront mon salaire.

Ainsi il te sera facile de contrôler mon honnêteté. Demain, tu viendras inspecter mon salaire: si tu trouves chez moi une chèvre qui ne soit pas rayée ou tachetée, ou un agneau qui ne soit pas de couleur foncée, tu pourras les considérer comme volés.

Laban dit:
---D'accord! Fais comme tu l'as dit.

Mais le jour même, Laban retira du troupeau les boucs tachetés et rayés, toutes les chèvres tachetées ou rayées, tout ce qui était mêlé de blanc et tous les agneaux de couleur foncée, et il les remit entre les mains de ses fils.

Puis il mit une distance de trois journées de marche entre lui et Jacob, lequel continua à s'occuper du reste de ses troupeaux. » (Genèse 30:25-36)

Les quatorze ans de service pour Léa et Rachel ont du être accomplis peu de temps après la naissance de Joseph. Jacob rappela à Laban qu’il était temps d’emmener sa femme (29:21), donc il devait lui demander sa libération pour qu’il puisse retourner dans son pays et sa famille. Plusieurs facteurs auraient contribué au désir de partir de Jacob. Premièrement, ses sentiments envers Laban n’auraient peut-être pas été très positifs à ce point. Il avait été trompé, et son retour avait été retardé de sept ans de plus qu’il avait espéré. Il y aurait certainement dû y avoir un désir de retourner dans sa famille. Bien que nous ne sachions pas si Rébecca était toujours vivante, au moins nous savons qu’Isaac l’était. Et finalement, Dieu lui avait révélé, qu’un jour, il retournerait à la terre promise où il serait bénit (Genèse 28:10-22.)

Ayant accomplit ses obligations pour Laban, Jacob était libre, mais Laban était réticent de le voir partir. Il réalisait250 que sa prospérité était le résultat de la présence de Jacob (verset 27.) Si Jacob allait rester, Laban raisonnait, ce ne serait que pour un motif de profit. Tout le travail de Jacob avait fait pendant ces quatorze années avait été pour le paiement de la dot. Il ne pouvait rien montrer pour son travail excepté ses femmes et sa famille. Maintenant il était temps de négocier à nouveau le contrat de Jacob, et Laban lui demanda ses conditions.

Jacob n’était pas pressé de le faire. Il fortifia d’abord sa position en diminuant, dans l’esprit de Laban, la valeur qu’il aurait pour lui, tout comme cela avait été évident par le passé (versets 29-30.) Jacob avait maintenant une famille pour laquelle il devait pourvoir, donc son salaire devait être adéquate pour leurs besoins. Il devait penser à l’avenir. L’offre de Laban, il suggéra, allait devoir être bonne.

Maintenant que Laban est prêt à accepter un marché dur, Jacob lui donna ses conditions. Et franchement, Laban a dû être soulagé, car la requête était telle qu’il lui fut facile d’accepter. Normalement, les chèvres dans ce pays étaient noires ou brunes foncées, rarement blanches ou tachetées de blanc. D’un autre coté, les moutons étaient pratiquement toujours blancs, pas souvent noirs ou tachetés.251 Jacob offrit de continuer à travailler comme gardien de troupeaux s’il pouvait recevoir les plus rares des bébés.

Laban examinerait les troupeaux ce même jour, enlevant tous les animaux qui seraient mis de coté et marqués plus tard comme étant sa propriété. Ces animaux seraient emmenés à une distance de trois jours de marche et gardés par ses fils. Seuls les nouveaux bébés (pas ceux déjà nés) tachetés, mouchetés ou rayés appartiendraient à Jacob. Plus tard, le troupeau serait examiné et les animaux tachetés, mouchetés ou rayés lui appartiendraient, pendant que le reste appartiendrait à Laban. Enlever les tachetés, mouchetés et rayés qui étaient dans le troupeau bénéficiait Laban dans deux sens. Premièrement, cela laissait ces animaux à lui, pas à Jacob. Et aussi, cela diminuait les chances de conception d’autres animaux tachetés, mouchetés ou rayés, puisqu’ils ne s’accoupleraient pas avec le troupeau.

C’est trop beau pour être vrai, Laban a dû penser. Comment pourrait-il perdre ? Cependant, c’était un accord non déterminé, qui encourageait Jacob à essayer de manipuler le résultat et qui, aussi, laissait la possibilité à Dieu de changer le cours normal de la nature pour bénir Jacob. L’accord fut conclut, et les troupeaux furent divisés, avec Jacob s’occupant des animaux non-tachetés et non-rayés de Laban.

Le Sens Lucratif des Affaires de Jacob (30:37-43)

Jacob et Laban, tous les deux, ont dû se quitter en rigolant dans leurs barbes. Tous les deux pensaient qu’ils pourraient manipuler l’accord à leurs propres avantages et aux dépens de l’autre. Au lieu de s’occuper consciencieusement des troupeaux de Laban, en comptant sur Dieu pour l’accroissement, Jacob décida que c’était quelque chose qu’il pourrait mieux exécuter en recourant à ses intrigues et ses formules. Il employa trois techniques qui apparemment résultèrent en grand succès :

« Jacob se procura des rameaux verts de peuplier, d'amandier et de platane et en pela l'écorce par endroits, laissant apparaître l'aubier blanc des branches.

Il plaça ces rameaux sous les yeux des brebis dans les auges et les abreuvoirs où elles venaient boire; celles-ci entraient en chaleur en venant boire.

Les bêtes s'accouplaient devant ces rameaux. Lorsqu'elles mettaient bas, leurs petits étaient tachetés, rayés et marquetés.

Jacob mit les moutons et les chèvres qu'il se réservait face aux bêtes du troupeau de Laban qui étaient tachetées et de couleur foncée. Il se constitua ainsi des troupeaux à lui, qu'il ne mêla pas à ceux de Laban.

Chaque fois que des bêtes vigoureuses s'accouplaient, Jacob plaçait les rameaux sous leurs yeux dans les auges pour qu'elles s'accouplent devant les rameaux.

Quand les brebis étaient chétives, il ne les mettait pas. Ainsi les bêtes chétives revenaient à Laban et les robustes à Jacob.

De cette manière, ce dernier s'enrichit considérablement, il posséda de nombreux troupeaux, des servantes et des serviteurs, des chameaux et des ânes. » (Genèse 30:37-43)

La première méthode que Jacob utilisa (versets 37-39) était de peler des rameaux de peupliers, qui étaient supposés avoir un genre d’influence prénatale sur les troupeaux. Jacob supposait que si les animaux avaient une impression visuelle de rayures pendant qu’ils s’accouplaient et concevaient, les bébés assumeraient la même forme. Alors il plaça ces rameaux pelés dans toutes les tranchées, qui servaient de trous d’eau pour abreuver les animaux ; Et tout ce qui arriva le convainquit que son truc marcha, car les bébés résultant des accouplements devant les rameaux étaient tous rayés, mouchetés ou tachetés (verset 39.)

La seconde phase du plan de Jacob pour manipuler le résultat de son travail était de séparer les troupeaux. Les bébés rayés, mouchetés et tachetés (qui appartenaient à Jacob) furent mis à part. Le reste du troupeau fut placé en face des animaux rayés, mouchetés, tachetés ou tout noirs (verset 40.) Pendant que les rameaux pelés étaient artificiels, les bébés animaux rayés étaient vrais. Sûrement en voyant ces bébés, le reste du troupeau chopperait l’idée.

La troisième phase fut une idée de génie (versets 41-42.) C’était un genre de reproduction sélective. On nous dit que les brebis misent bas deux fois cette année là, une fois à l’automne et une fois au printemps.252 Ceux qui étaient nés à l’automne étaient plus résistants, puisqu’ils devaient endurer l’hiver rude. Jacob plaça ses rameaux pelés devant les animaux les plus forts mais pas devant les plus faibles. Dans l’esprit de Jacob, le résultat était que les animaux forts allaient lui revenir, pendant que les faibles iraient à Laban (verset 42.)

D’après tout ce qui a été dit, naturellement, nous pourrions tous conclure que la grande prospérité de Jacob (verset 43) était due à ses techniques astucieuses pour manipuler le résultat de l’accouplement des troupeaux. Il semblerait. Et c’est ce qu’il sembla à Jacob. Il n’y a qu’un problème : ca n’a pas marché parce que ce n’était pas possible. Du point de vue spirituel, ça n’a pas marché car Dieu ne bénit pas les efforts charnels. Du point de vue physique, toutes les intrigues de Jacob furent sans résultats parce qu’elles marchaient sur une supposition, et cette supposition était scientifiquement fausse. Chacune des trois techniques que Jacob employa était basée sur la croyance que les impressions visuelles au moment de conception déterminaient le résultat à la naissance. Dans la première et troisième technique, c’étaient les rameaux pelés qui devaient produire des bébés rayés. Personne ne croit ça aujourd’hui, et aucun fermier n’utilise cette technique pour améliorer son bétail. La deuxième formule de Jacob était basée sur le même principe, mais il employa les noirs et les rayés du troupeau pour créer les impressions visuelles.

Seulement plus tard nous dit on la vraie raison pour la prospérité de Jacob. Mais notez ça – Jacob n’a pas prospéré parce qu’il a eu Laban. Le succès de Jacob ne fut pas le résultat de ses intrigues.

La Hostilité de Laban (31:1-16)

Juste comme la déception de Jacob sur son père avait eu des effets indésirables et opposés (27:30), la nouvelle prospérité obtenue de Jacob a produit ses problèmes :

« Jacob apprit que les fils de Laban disaient:
---Jacob s'est emparé de tout ce qui appartenait à notre père et c'est avec le bien de notre père qu'il s'est acquis toute cette richesse.

Il remarqua aussi que l'attitude de Laban envers lui n'était plus comme avant. » (Genèse 31:1-2)

Deux changements importants s’étaient produit depuis que Jacob était arrivé à Paddân-Aram, et leurs intersections précipita une crise familiale. Premièrement, Jacob, qui était arrivé sans un sou (32:10), était maintenant devenu prospère, et cela aux frais de Laban. Deuxièmement, quand Jacob est arrivé rien n’était mentionné à propos de ses fils, mais maintenant, il avait des fils.

En plus de ces deux faits, nous devons considérer un autre facteur que nous avons appris de découvertes archéologiques. Un homme qui n’avait pas de fils pouvait adopter un membre proche de la famille, qui deviendrait alors son fils. Des fois, ce nouveau père donnait à ce « fils » une fille en mariage. Si le père plus tard devenait « vraiment » père, l’héritage serait divisé parmi les héritiers de façon spéciale. Le fils qui avait les droits d’aînesse, en conséquence, la position de chef de famille, recevrait, dans cette culture, les dieux de la famille, ce qui signifiait sa qualité de chef.253

De ces faits, nous pouvons un peu lire entre les lignes de l’histoire et présumer, avec un peu de confiance, la cause du changement d’attitude envers Jacob et sa famille. En premier, Laban aurait vu Jacob comme son fils, son héritier ; mais quand ses fils apparurent, ce n’était plus nécessaire. En fait, Jacob était devenu un rival pour l’héritage de la famille. Quand Jacob prospéra aux frais de Laban, il est facile de comprendre pourquoi les fils de Laban le regardèrent avec disgrâce, car tout leur héritage s’envolait devant leurs yeux. Alors le changement d’attitude de Laban et ses fils amena à un changement de plans pour Jacob. Non seulement les circonstances semblèrent dicter ce changement, mais Dieu révéla à Jacob qu’il était temps de retourner dans son pays :

« De plus, l'Eternel lui dit:
---Retourne au pays de tes pères, auprès de ta parenté, et je serai avec toi.

Alors Jacob fit venir Rachel et Léa aux champs où il était avec ses troupeaux

et il leur dit:
---Je vois que votre père n'a plus envers moi la même attitude qu'auparavant. Mais le Dieu de mon père a été avec moi.

Vous savez vous-mêmes que j'ai servi votre père de toutes mes forces,

tandis que lui m'a trompé: par dix fois, il a changé les conditions de mon salaire. Heureusement, Dieu ne lui a pas permis de me causer du tort.

Quand votre père affirmait: «Les bêtes rayées constitueront ton salaire», toutes les bêtes mettaient bas des petits rayés. Et quand il affirmait: «Les tachetés seront ton salaire», toutes les bêtes faisaient des petits tachetés.

Ainsi, c'est Dieu qui a pris le bétail de votre père et qui me l'a donné.

En effet, à l'époque où les bêtes s'accouplent, j'ai vu en songe que les béliers qui couvraient les brebis étaient tachetés, rayés ou marquetés.

L'*ange de Dieu m'appela dans ce rêve: «Jacob!» Et j'ai répondu: «J'écoute.»

«Lève les yeux, dit-il, et regarde: tous les béliers qui couvrent les brebis sont tachetés, rayés ou marquetés, car j'ai vu tout ce que te fait Laban.

Je suis le Dieu de Béthel, où tu as répandu de l'huile sur une pierre dressée en stèle, et où tu m'as fait un vœu. Maintenant, lève-toi, quitte ce pays et retourne dans ton pays natal.»

Rachel et Léa lui répondirent:
---Avons-nous encore quelque chose, ou un héritage, chez notre père?

Ne nous a-t-il pas traitées comme des étrangères puisqu'il nous a vendues? Et, de plus, il a mangé notre argent.

Par conséquent, tous les biens que Dieu a sauvés de notre père nous appartiennent, à nous et à nos enfants. Maintenant, donc, fais tout ce que Dieu t'a demandé. » (Genèse 31:3-16)

La dernière révélation enregistrée que Jacob avait reçue était vingt ans auparavant pendant qu’il était encore au pays de la terre promise (28:10.) Maintenant Jacob reçoit un ordre divin qui est particulièrement liée à son retour au pays. L’impression est donnée que Jacob ne reçu aucune autre révélation durant ces vingt années. Ses actions sembleraient confirmer cette conclusion, car peu fut dit de Dieu et de Sa volonté jusqu'à ce moment là.

Ce que les circonstances suggérèrent à Jacob de faire, Dieu les lui commanda. Il devait retourner dans son pays et dans sa famille. Jacob ne s’est pas inquiété à propos de convaincre son beau-père (verset 17), mais il lui a été nécessaire d’avoir le support de ses femmes. Elles doivent choisir maintenant entre leur père et leur mari. Pour avoir une conversation privée, Jacob appelle ses femmes à venir dans un champs.

Le Mauvais Traitement

La première ligne de défense de Jacob était que leur père l’avait maltraité (versets 5-9.) Les choses n’étaient pas comme elles étaient avant. Pour quelques raisons inconnues, l’attitude de Laban avait mystérieusement changé envers Jacob. Bien qu’il n’était pas le favori de Laban, Dieu avait été du coté de Jacob. J’assumerais que la conclusion est que cela pouvait se voir par sa prospérité.

Pour la défense de Jacob, il se met lui-même dans une position très favorable. Il est le chevalier à l’armure d’argent, pendant que Laban est le vrai vilain. Laban a travaillé dur (verset 6), mais Laban a été le malhonnête (verset 7.) Laban a constamment changé les termes de leur contrat (verset 8.) L’évidence de l’intégrité de Jacob est que Dieu l’a justifié en lui donnant les troupeaux de Laban. Ça a prouvé son innocence.

L’Ordre Divin

A part cela, Dieu avait parlé à Jacob confirmant Ses bénédictions et le poussant à retourner à la terre promise (versets 10-13.) Alors, Jacob raconta le rêve qu’il avait eu récemment,254 qui confirma encore plus la justesse de ses actions et que retourner dans son pays était la bonne chose à faire.

Tout ce que Jacob vit dans ce rêve était un ordre divin de retourner à la maison. La vision des chèvres rayées, mouchetées, et tachetées semblait justifier tout ce qu’il avait fait pour manipuler l’accouplement et les bébés des troupeaux. Le même Dieu Qui lui avait donné l’avantage sur Laban, S’était aussi révélé à Béthel (verset 13) et lui ordonnait de faire demi-tour.

Au moins Jacob fut capable de convaincre ses femmes que c’était juste de quitter Laban. Elles reconnaissaient qu’elles n’étaient plus les favorites de leur père. Il favorisait ses fils et ne considérait Jacob et ses femmes que comme une responsabilité. Laban vendit ses filles à Jacob et dépensa les bénéfices pour lui-même. Il n’y avait aucun amour perdu entre ces femmes et leur père. Il ne serait pas dur pour elles de quitter Laban.

Bien que ce que Jacob comprenait était vrai, en partie, il n’avait pas vu assez dans cette vision. Dieu ne l’avait pas félicité pour ses essais à manipuler les choses contre Laban pour son propre avantage. En fait, la prospérité dont il profitait n’avait rien à voir avec ses efforts fervents. Tous ces rameaux, l’écorçage et la séparation furent inutiles. Un regard attentionné aux mots décrivant le rêve rendra cela très clair. Remarquez comment Dieu attire l’attention de Jacob sur le fait que les mâles qui s’accouplaient étaient rayés, mouchetés ou tachetés (versets 10,12.)

Auparavant nous affirmions que tous les efforts de Jacob étaient basés sur une prémisse erronée – qu’une impression visuelle durant la conception influencerait le bébé. Dans la vision que Jacob eut de Dieu, il n’y avait pas de rameaux pelés, pas de troupeaux séparés, mais seuls les boucs s’accouplant étaient rayés, mouchetés ou tachetés. Quelle leçon Dieu voulait-IL apprendre à Jacob ou au moins à nous ?

Ce qui déterminait les bébés des troupeaux n’étaient pas les circonstances (impressions visuelles) à la conception, mais les caractéristiques des boucs qui s’accouplaient avec les chèvres. L’attention de Jacob fut attirée sur le fait que tous les boucs qui s’accouplaient étaient rayés, mouchetés ou tachetés. En d’autres mots, seuls les boucs rayés, mouchetés ou tachetés s’accouplaient, pas le reste.

Nous savons pour sûr que c’était un facteur très important pour déterminer les caractéristiques des bébés. « Tel père, tel fils », on dit. Pendant que Jacob opérait sur un principe entièrement faux, Dieu travaillait sur un principe qui est prouvé scientifiquement. Comment ce faisait-il que seuls les boucs rayés, mouchetés ou tachetés s’accouplaient ? Simple. Dieu l’a ordonné pour que la richesse de Laban aille à Jacob.

Réfléchissez un peu. Tous les efforts de Jacob n’ont servi à rien. Tout cet écorçage des rameaux et séparation des troupeaux et s’efforcer de surpasser Laban étaient tout pour rien. Ce qui semblait à ce moment- là être le travail de Jacob et le résultat de ses intrigues n’étaient rien de la sorte. C’était la main de Dieu en dépit de ses intrigues, pas à cause d’elles.

Conclusion

Les parallèles entre le séjour de Jacob ont Paddân-Aram et l’esclavage d’Israël en Egypte ont dû être évidents pour la nation quand ils ont lu ce récit de la main de Moïse. Le péché de Jacob nécessitait son départ juste comme le voyage de Joseph fut le résultat de beaucoup de péchés. Jacob est arrivé à Paddân-Aram un homme pauvre, mais il l’a quitté avec une grande famille et de grandes richesses. Joseph fut envoyé en Egypte un esclave ; Mais quand la nation émergea de l’exode, ils étaient nombreux, et ils étaient considérablement riches. Tout comme Laban fut jugé par Dieu et sa fortune fut donnée à Jacob, l’Egypte fut jugée par sa richesse qui disparut pendant l’exode.

Pendant que ces similarités sont plutôt frappantes, il reste encore un parallèle qui serait très instructif pour la nation d’Israël. Les richesses de Jacob ne sont pas provenues de ses intrigues mais en dépit d’elles. Jacob n’a pas été bénit de Dieu à cause de sa vertu, mais à cause de SA grâce. Alors les Israélites devaient comprendre que leurs bénédictions étaient un don de Dieu, n’ayant rien à voir avec les travaux de leurs propres mains, tachés par leurs péchés. Nous devons conclure que le succès ne peut égaler la spiritualité.

La religion est aussi distincte du christianisme que l’écorçage des rameaux de Jacob était de la grâce souveraine de Dieu dans la vie de Jacob. Beaucoup d’hommes et de femmes essayent de payer leur billet pour atteindre le royaume de Dieu par leurs propres moyens. Certains moyens pourraient être l’adhésion à une église, le baptême, la confirmation, la communion, une position de dirigeant d’église, une charité, etc. Bon, toutes ces activités peuvent avoir de la valeur pour quelqu’un qui est déjà un Chrétien, mais elles sont inutiles pour celui qui essaye de gagner l’approbation et les bénédictions de Dieu en les faisant. L’apparence de bénéfice peut être là, mais pas sa réalité. Les gens peuvent penser que nous sommes Chrétiens. Ils peuvent louer notre dévotion au devoir. Mais l’effort charnel est simplement l’écorçage de rameaux en ce qui concerne Dieu.

Le seul moyen d’entrer au royaume de Dieu est de reconnaître que nous ne le méritons pas. Nous devons arriver à nous méfier de tout ce que nous sommes ou faisons pour mériter la faveur et la bénédiction de Dieu. Le travail du salût est le travail souverain de Dieu. Il a été accomplit par SON Fils, Jésus Christ. IL a supporté la punition pour nos péchés. IL a fournit la vertu que Dieu exige. Le salût n’arrive que quand on ne croit en rien de plus et rien de moins que Jésus Christ est suffisant pour nous fournir les bénédictions éternelles.

Je me demande combien de fois des vrais Chrétiens ont bêtement conclut que le succès que nous avons est la preuve de la bénédiction de Dieu et de son approbation de nos méthodes charnelles et non spirituelles. Est-ce qu’on, comme Jacob, supposons que n’importe quelles méthodes qui semblent marcher sont acceptables pour Dieu ? Quand je réfléchis à ce que je fais et que j’observe les techniques qui sont communément acceptées par l’église aujourd’hui, je dois admettre qu’il semble que les résultats nous sont plus importants que la vertu. Pendant que nous pouvons avoir du succès à nous convaincre et peut-être à convaincre les autres, Dieu connaît nos cœurs, et éventuellement, nous nous tiendrons devant LUI et devrons répondre de nos actions. Comme quelqu’un l’avait justement dit, nous ne sommes pas loués d’être victorieux, mais seulement d’obéir. Nous ne sommes pas loués d’être fécond, seulement de demeurer (Jean 15:1-8.)

Il se peut que nous essayions d’excuser notre déception en insistant que nous vivons dans une « génération corrompue et perverse » (Philippiens 2:15.) Nous arrivons à croire que le seul moyen de survivre dans une telle société est d’escroquer les escrocs. Jacob a probablement ainsi satisfait sa conscience, ruminant dans sa tête le fait qu’il ne pouvait pas traiter avec Laban d’une façon honnête. Mais cela n’est pas ce que l’apôtre Paul nous enseigne :

« Faites tout sans vous plaindre et sans discuter,

pour être irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans tache au sein d'une humanité corrompue et perverse. Dans cette humanité, vous brillez comme des flambeaux dans le monde,

en portant la Parole de vie. Ainsi, lorsque viendra le jour du Christ, vous serez mon titre de gloire, la preuve que je n'aurai pas couru pour rien et que ma peine n'aura pas été inutile. » (Philippiens 2:14-16)

Finalement, beaucoup d’entre nous, comme Jacob, échouent à « rendre attrayant l'enseignement de Dieu » (Tite 2:10) dans nos vies de tous les jours. Nous faisons un contrat avec notre employeur, mais nous concluons qu’il n’est pas autant intéressé par notre avenir que nous. Nous commençons à faire attention à nos intérêts aux frais du patron. Nous commençons à construire nos propres petits empires, tout comme Jacob avait séparé son troupeau de celui de Laban. Nous commençons à passer une grande partie de notre temps essayant de figurer comment nous pouvons prendre avantage de ce qui appartient à la compagnie. Plutôt que de travailler diligemment et abandonner notre bien-être aux mains de Dieu, nous prenons les choses en nos propres mains. Bien que nous puissions, comme Jacob, rester dans les limites de la loi, nous prenons avantage d’un autre. Une telle conduite n’est pas pour la gloire de Dieu. Cela n’est pas :

« Faites donc du règne de Dieu et de ce qui est juste à ses yeux votre préoccupation première, … » (Matthieu 6:33)

Que Dieu nous permette d’avoir totalement foi en LUI et en SA grâce plutôt qu’en nos intrigues et en le travail de nos mains !


250 It is possible that Laban learned this through the pagan process of divination, as is suggested by the term employed. This is not mandatory, however, and thus scholars are divided as to which possibility is most likely. One way or the other, Laban learned that God’s hand was upon Jacob. It seems hard to believe that Laban should have had to resort to divination to determine this. If it were divination, surely Jacob’s testimony was gravely deficient.

251 C. F. Keil, and F. Delitzsch. Biblical Commentary on the Old Testament (Grand Rapids: Eerdmans, 1968), I, p. 292.

252 Ibid., p. 294.

253 “The adoption tablet of Nashwi son of Arshenni. He adopted Wullu son of Puhishenni. As long as Nashwi lives, Wullu shall give (him) food and clothing. When Nashwi dies, Wullu shall be the heir. Should Nashwi beget a son, (the latter) shall divide equally with Wullu but (only) Nashwi’s son shall take Nashwi’s gods. But if there be no son of Nashwi’s, then Wullu shall take Nashwi’s gods. And (Nashwi) has given his daughter Nahuya as wife to Wullu. And if Wullu takes another wife, he forfeits Nashwi’s land and buildings. Whoever breaks the contract shall pay one mina of silver (and) one mina of gold.”

After citing this translation of tablet G51 from a Nuzu tablet, Vos goes on to suggest this interpretation of what took place in the Jacob-Laban contest:

“The interpretation would then run something like this. Laban adopted Jacob (at least he made him a member of his household and made him heir, sealing the transaction by giving Jacob a daughter to be his wife. As long as Laban lived, Jacob had the responsibility of caring for him. When Laben died Jacob would inherit Laban’s estate in full if Laban failed to have any sons. If Laban had natural sons, each would receive an equal share of the property, and one of them would receive the household gods, which signified headship of the family.” Howard F. Vos, Genesis and Archaeology (Chicago: Moody Press, 1963), p. 99. Cf. also Harold G. Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 231.

254 Some suggest that this dream might have occurred earlier, but that is difficult to accept. Cf. Keil and Delitzsch, I, pp. 295-96.


33. La Différence Entre Légalité et Moralité (Genèse 31:17-55)

Introduction

J’ai un ami qui a un mot de sagesse pour presque tous les sujets. Un jour, quelqu’un me demanda une bonne définition d’ « éthique. » Je ne pouvais pas en trouver une, alors j’ai appelé mon ami. « Je viens juste de penser à ça », il me répondit quand je lui ai demandé. « ‘Etique’ est la différence entre la moralité et la légalité. ‘Ethique’ est la différence entre ce que je dois faire et ce que la Loi demande que je fasse. » Je n’ai jamais entendu une meilleure explication pour « éthique », alors je la partage avec vous.

Faisant ça, je réalise que Jacob manque totalement d’éthique à ce point dans sa vie. Pour Jacob, la légalité était égale à la moralité. Par cela, tout ce qui n’était pas contraire à la Loi n’avait aucun problème pour sa conscience. L’achat du droit d’aînesse d’Esaü était méticuleusement légal (Genèse 25:31-33), mais immoral. De même, la déception d’Isaac pour obtenir la bénédiction était légale. En fait, ça a même amené ce que Dieu avait promis arriverait mais par des moyens qui étaient déplaisants à Dieu (Genèse 27.) La proposition de travailler sept ans pour Rachel, la cadette, était légale, mais n’était pas vraiment acceptable pour Laban (Genèse 29:18-19,26.) Finalement, le contrat de Jacob avec Laban et sa manipulation des troupeaux pour le faire prospérer aux frais de Laban étaient à peine moraux, mais c’était rigoureusement légal – si légal, en fait, que plus tard il pourrait défier Laban de l’accuser de toutes infractions de leur agréement (31:36-42.)

C’était le manque de cadre éthique de Jacob, pour guider et gouverner sa conduite, qui résultat à une séparation très douloureuse quand le temps est venu de quitter Paddân-Aram et retourner à la terre promise. Les conséquences d’éthiques contestables sont clairement vues dans la dernière rencontre entre Jacob et son oncle Laban. Nous trouverons, je pense, que les choses ont très peu changé du temps et de la vie de Jacob, car l’éthique (la moralité) est aussi très rare aujourd’hui. C’est mon intention de considérer la base de la conduite morale et les conséquences de leur absence comme nous étudions les évènements de la vie de Jacob quand il quitte Paddân-Aram.

La Fuite de Jacob (31:17-21)

« Alors Jacob se mit en route: il fit monter ses enfants et ses femmes sur les chameaux;

il emmena tout son bétail et tous les biens qu'il avait acquis, en particulier, le cheptel qu'il avait amassé pendant son séjour à Paddân-Aram, pour rentrer chez son père Isaac au pays de Canaan.

Quant à Laban, il était parti tondre ses moutons. En partant, Rachel vola les idoles domestiques[b] de son père.

Ainsi Jacob partit en cachette de Laban l'Araméen, sans l'avertir de son départ.

Il s'enfuit avec tout ce qui lui appartenait et traversa l'Euphrate, puis il se dirigea vers les monts de Galaad. » (Genèse 31:17-21)

Les circonstances suggèrent fortement qu’il était temps pour Jacob de retourner à la terre promise (31:1-2), et par une révélation divine, Dieu commanda Jacob de le faire (31:3.) Ayant reçu l’assurance que ses femmes supportaient cette décision (31:14-16), Jacob emballa rapidement toutes ses affaires et se mit en route pour la maison. Il ne semble pas que ce fut accidentel que Jacob partit au moment que Laban était très occupé à tondre son troupeau. Partir sans aucun avertissement, Jacob raisonna, était le seul moyen de partir sans résistance de la part de Laban, qui aurait pu refuser de relâcher les femmes de Jacob ou leurs troupeaux.

Ce que Jacob ne savait pas était que Rachel avait volé les idoles de Laban juste avant de partir. Beaucoup de spéculations sont faites sur les motifs de Rachel, mais la raison la plus supportée par le texte, et par l’archéologie, est que Rachel vola les idoles de la maison de son père pour établir une revendication future à l’héritage de la famille de Laban. Les idoles étaient une marque d’une réclamation appropriée pour les possessions et le titre de chef d’une famille.255 Rachel a dû se sentir justifiée en volant ces dieux et en espérant partager l’héritage de la famille. Après tout, c’est ce qu’elle et Léa venaient affirmer à Jacob :

« Rachel et Léa lui répondirent:
---Avons-nous encore quelque chose, ou un héritage, chez notre père?

Ne nous a-t-il pas traitées comme des étrangères puisqu'il nous a vendues? Et, de plus, il a mangé notre argent.

Par conséquent, tous les biens que Dieu a sauvés de notre père nous appartiennent, à nous et à nos enfants. Maintenant, donc, fais tout ce que Dieu t'a demandé. » (Genèse 31:14-16)

Dans l’esprit de Rachel recevoir les richesses de Laban était la volonté de Dieu. Si c’était le cas avec les troupeaux dont Jacob s’occupait, pourquoi en serait-il autrement des biens à la mort de Laban ? Je pense que Rachel se sentit complètement justifiée en volant les idoles de la famille pour cette raison. Il est intéressant, cependant, qu’elle n’ait rien dit à Jacob à propos de son larcin.

Deux mauvaises choses sont ainsi commises pendant le départ de Jacob et sa famille de Paddân-Aram. Premièrement, Jacob est parti sans rien dire à Laban et au moment le moins facile pour lui de l’en empêcher. Deuxièmement, Rachel a volé les idoles de la famille de Laban, qui étaient la marque du droit de revendication d’une part de l’héritage de Laban et la position de chef de famille. Jacob suivait la volonté de Dieu en retournant à la terre promise, mais il ne le faisait pas comme Dieu le voulait.

La Poursuite de Laban (31:22-35)

« Le troisième jour, on avertit Laban que Jacob s'était enfui.

Il prit avec lui des hommes de sa famille, le poursuivit pendant sept jours et le rattrapa dans les monts de Galaad.

Mais, pendant la nuit, Dieu vint parler à Laban l'Araméen dans un rêve. Il lui dit:
---Garde-toi de dire quoi que ce soit à Jacob, ni en bien ni en mal.

Quand Laban atteignit Jacob, celui-ci avait dressé sa tente dans la montagne. Laban et ses hommes s'installèrent eux aussi dans les monts de Galaad.

Laban interpella Jacob:
---Qu'est-ce qui t'a pris? Pourquoi m'as-tu trompé? Tu as emmené mes filles comme des captives de guerre!

Pourquoi t'es-tu enfui en cachette? Tu m'as trompé au lieu de me prévenir! Je t'aurais laissé partir dans la joie avec des chants, au son du tambourin et de la harpe.

Tu ne m'as même pas laissé embrasser mes petits-enfants et mes filles! Vraiment, tu as agi de façon stupide!

Je pourrais vous faire du mal, mais le Dieu de votre père m'a parlé la nuit dernière et m'a dit: «Garde-toi de ne rien dire à Jacob ni en bien ni en mal.»

Maintenant, si tu es parti parce que tu languissais après la maison de ton père, pourquoi as-tu volé mes dieux? » (Genèse 31:22-30)

Ce que Jacob ne pouvait pas savoir était l’impact que son départ furtif aurait sur Laban quand associé avec le vol de ses dieux. Si vous étiez Laban, vous seriez venu à la même conclusion. Ses idoles avaient disparu, et Jacob aussi, rapidement et secrètement. Sûrement, c’était parce qu’il les avait volées. A quelle autre conclusion est-ce que Laban aurait-il pu arriver ? Bien que Laban essaye de projeter un écran de fumée en jouant le rôle du père et grand-père offensé (versets 26-28), son plus grand intérêt était de regagner possession de ses dieux (verset 30.)

Rattraper Jacob n’était pas une petite affaire, car il avait déjà trois jours d’avance. Par le temps qu’il s’était dépéché de rentrer à la maison, avait découvert la disparition de ses idoles, et rassembler les membres de la famille (qui, je suppose, étaient prêts à se battre), un quatrième jour avait dû être perdu. Après sept jours, Laban rattrapa Jacob, mais ses intentions furent certainement modifiées par l’avertissement divin contenu dans un rêve qu’il eut la nuit précédant la rencontre face à face des deux hommes. Le message que Laban reçut était simple : « ---Garde-toi de dire quoi que ce soit à Jacob, ni en bien ni en mal. » D’une expression similaire dans 24:50, nous devons comprendre que Dieu avertit Laban de ne pas essayer de changer les intentions de Jacob ou de lui faire du mal.

Quand Laban confronta Jacob le jour suivant, l’avertissement de Dieu ne l’a pas empéché de le réprimander pour son départ hâté, qui l’a privé de faire ses adieux. Ce n’était pas le départ que Laban protesta, car le désir de Jacob de retourner dans son pays était compréhensible (verset 30.) Ce qui troublait Laban, c’était comment Jacob était parti. Jacob était parti « en cachette », (versets 20,27), pendant qu’en même temps Rachel volait ses idoles.

Laban travaille dur à jouer le rôle du père et grand-père offensé à qui l’affection profonde pour ses filles et petits-enfants lui a causé tant d’agonie quand il apprit qu’ils étaient partis secrètement sans dire au revoir. La plupart de sa protestation est sur ce ton, mais il semble y avoir un manque considérable de sincérité ici. Rachel et Léa n’avaient-elles pas indiqué qu’il ne montrait que peu de sentiments pour elles (verset 14-16) ? Le vrai sujet de la contestation était les idoles volées : « … pourquoi as-tu volé mes dieux? » (verset 30.) C’était ce qu’il y avait de plus important. C’était la raison pour se lancer aux trousses de Jacob avec les membres de sa famille qui étaient probablement prêts pour la bataille. Cela explique l’avertissement de Dieu à Laban de ne pas toucher Jacob. Si Jacob s’enfuyait avec les dieux de Laban, il pourrait revenir un jour revendiquer les biens de Laban. Cela ne pouvait pas être toléré.

La réponse de Jacob n’est pas venue d’une position de force. Ses premiers mots sont une défense faible de sa fuite secrète, pendant que le reste est en réponse au sujet des idoles volées, dont il n’avait aucune connaissance :

« Jacob répliqua:
---Je suis parti en cachette parce que j'avais peur que tu ne m'enlèves de force tes filles.

Quant à celui chez qui tu trouveras tes dieux, il ne vivra pas. Fouille tout ce que j'ai, en présence de nos gens! Ce qui t'appartient, reprends-le!
En effet, Jacob ignorait que Rachel avait volé les idoles domestiques. » (Genèse 31:31-32)

La conduite de Jacob était le résultat de sa peur, tout comme la déception de son père Isaac (26:7,9) et son grand-père Abraham (12:11-13,20:11) l’avaient été. Jacob n’avait pas assez de foi que Dieu le délivrerait des mains de son beau-père. Dans sa peur, il questionnait la sincérité, la vérité des mots que Dieu avait prononcés à Béthel :

« Et voici: je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras; et je te ferai revenir dans cette région; je ne t'abandonnerai pas mais j'accomplirai ce que je t'ai promis. » (Genèse 28:15)

Jacob n’était pas encore là où il pouvait croire que Dieu accomplirait ce qu’IL disait IL ferait sans avoir un plan B qui incluait la manipulation ou la déception de Jacob. Ayant eut le dessus de Laban pendant les six derniers jours, Jacob n’était pas certain que Laban le laisserait partir sans une bagarre. Peut-être ne laisserait-il pas ses filles partir non plus.

Ce n’était pas une discussion que Jacob tenait à prolonger, car il n’avait pas vraiment d’explications pour justifier ses actions récentes. Etant certain qu’il était innocent de l’accusation du vol des idoles de Laban, Jacob tourna la conversation sur ce sujet. Laban fut poussé à faire une fouille diligente des biens de Jacob pour essayer de trouver ses idoles. Qui que soit trouvé en possession de ces dernières serait mis à mort ! Jacob, manifestement, n’avait aucune idée que sa femme favorite, sa bien-aimée Rachel était la coupable. Que Laban était plus intéressé par ses idoles, pas par les adieux à sa famille, allait être très visible par ses actions suivantes :

« Laban fouilla la tente de Jacob, celle de Léa, puis celle des deux servantes, et ne trouva rien. En sortant de la tente de Léa, il entra dans celle de Rachel.

Or Rachel, qui avait pris les idoles, les avait cachées dans la selle du chameau et s'était assise dessus. Laban fouilla toute la tente sans rien trouver.

Elle dit à son père:
---Que mon seigneur ne se fâche pas si je ne peux pas me lever devant toi car j'ai ce qui arrive habituellement aux femmes.
Il fouilla encore, mais ne trouva pas les idoles. » (Genèse 31:33-35)

Il était évident que Laban ne soupçonnait pas Rachel non plus. Il fouilla la tente de Jacob en premier. Qui aurait été le plus vraisemblable d’avoir volé ses dieux que Jacob ? N’était-il pas celui qui était venu à Paddân-Aram à cause de son désir d’hériter la position de chef de famille et d’avoir les droits d’aînesse ? Le vol des idoles de la famille donnerait à Jacob la prééminence dans la maison de Laban, tout comme sa déception la lui avait gagnée dans la maison d’Isaac.

Ayant fouillé la tente de Jacob minutieusement, Laban continua par la tente de Léa et celles des deux servantes. Seulement en dernier arriva-t-il à la tente de Rachel. Elle était la moins suspecte de tous, et cependant, elle était la coupable. Elle dissimula avec succès son vol par une distraction astucieuse. Elle était assise sur la selle qui cachait les idoles de Laban. Quand il eut finit de fouiller toutes les autres parties de la tente, elle expliqua qu’elle devait rester assise à cause de son inconfort mensuel, commun aux femmes. Laban n’a pas voulu presser le sujet plus loin, et alors le vol de Rachel ne fut pas découvert. Je ne sais pas quand ou si Rachel avoua son vol à Jacob, mais je peux bien imaginer ce que sa réponse a dû être.

« Alors Jacob se mit en colère et fit de violents reproches à Laban:
---Quelle faute ai-je commise, s'écria-t-il, qu'ai-je fait de mal pour que tu t'acharnes ainsi contre moi?

Tu as fouillé toutes mes affaires. Qu'as-tu trouvé de ce qui t'appartient? Produis-le ici en présence de mes gens et des tiens, et qu'ils servent d'arbitres entre nous deux.

Voilà vingt années que je suis chez toi; tes brebis et tes chèvres n'ont pas avorté, et je n'ai jamais mangé les béliers de ton troupeau.

Si une bête se faisait déchirer par un fauve, je ne te la rapportais pas[c]: c'est moi qui t'en dédommageais. Tu me réclamais ce qu'on m'avait volé de jour et ce qui m'avait été volé la nuit.

Le jour, j'étais dévoré par la chaleur; la nuit, le froid m'empêchait de dormir.

Voilà vingt ans que je vis ainsi chez toi: pendant quatorze ans, je t'ai servi pour tes deux filles, puis pendant six ans pour ton bétail; dix fois, tu as changé les conditions de mon salaire.

Si le Dieu de mon père, le Dieu d'Abraham et celui que redoute Isaac, n'avait été de mon côté, tu m'aurais renvoyé aujourd'hui les mains vides. Mais Dieu a vu ma misère et avec quelle peine j'ai travaillé. La nuit dernière, il a prononcé son verdict. » (Genèse 31:36-42)

Jacob reconnut l’offense de Laban comme une simple façade. La vraie raison de se mettre aux trousses de Jacob était la pensée d’être trompé par lui. Laban conclut qu’il avait finalement été trop loin. Jusqu'à ce point, il avait toujours réussi à rester dans les limites de la Loi. Bien qu’il ait tordu les règles impitoyablement, il n’avait pas enfreint la Loi. Avec la disparition des idoles de la famille, Laban avait pensé que Jacob était finalement allé trop loin dans sa cupidité. Mais maintenant Laban se retrouvait les mains vides. Ses accusations ne pouvaient pas être justifiées. Les évidences manquaient. Jacob, à la mode ancienne, demandait une ordonnance de habeas corpus (le droit de contester une détention.) Laban fut forcé de produire les évidences. Il dut les montrer ou la fermer, et Jacob fut très heureux d’être celui qui dû lui dire laquelle des deux était sa seule alternative.

Non seulement n’y avait-il pas d’évidences découvertes pendant la fouille, mais Laban avait constamment eu tors dans beaucoup d’autres domaines. Sur ceux-là Jacob était impatient d’élaborer. Jamais les troupeaux de Laban n’avaient été négligés, jamais Jacob n’avait mangé aux frais de Laban. Jacob remplaça les animaux qui furent perdus de causes naturelles, bien qu’il n’était pas responsable. Laban insista sur ça, et Jacob le fit sans protester – jusqu'à présent. Jacob travailla dur, souffrant les aléas de la vie de berger, et tout ça pendant que Laban continuait souvent à diminuer sa paye.

Ayant soulagé son cœur d’années de frustration, Jacob utilisa son atout, finissant triomphalement sa défense en affirmant que Dieu était de son coté (verset 42.) Si Dieu n’avait pas protégé Jacob, Laban aurait pu se sortir sans douleurs de ses manigances. Toute sa prospérité, Jacob maintenait, venait du fait que Dieu veillait sur lui. Dieu avait vu son affliction, c’était vrai (verset 12), mais Jacob était allé trop loin quand il ajouta « … et avec quelle peine j'ai travaillé » (verset 42.) Nulle part a Dieu indiqué à Jacob que SA bénédiction était liée à ses travaux. En fait, Dieu avait révélé à Jacob que c’était au contraire tout l’opposé (versets 10-13.) L’avertissement donné à Jacob la nuit précédente était la preuve de Jacob que Dieu était de son coté. Dieu avait passé jugement, et Jacob maintenait qu’il avait été prouvé innocent.

Le Covenant de Paix (31:43-55)

Après la défense de Jacob, j’ai un sentiment malsain qu’il a énormément exagéré sa cause. Dieu avait bien vu tout ce que Laban lui avait fait subir. La prospérité de Jacob venait de Dieu, mais ça avait peu ou rien à voir avec la piété de Jacob ou son génie productif. Dieu l’avait bénit sur la base de la grâce, mais Jacob a utilisé l’intervention de Dieu comme base d’auto défense. Jacob maintenait qu’il avait prédominé et que Dieu était intervenu parce qu’il était spirituel, pendant que Laban était charnel. Je ne suis pas convaincu par les meilleurs efforts de Jacob. Laban ne paraît pas non plus être très impressionné. Bien qu’il n’ait pas été capable de prouver la malhonnêteté de Jacob, il en était quand même convaincu. Il engagea alors l’alliance qui est faite :

« ---Ces filles sont mes filles, répondit Laban, ces fils mes fils, ces troupeaux sont miens et tout ce que tu vois est à moi. Et que puis-je faire aujourd'hui pour mes filles et pour les enfants qu'elles ont mis au monde?

Maintenant donc, viens, concluons une alliance, toi et moi, et laissons ici un signe qui nous serve de témoin à tous deux.

Alors Jacob prit une pierre et l'érigea en stèle.

Puis il dit aux siens:
---Ramassez des pierres!
Ils ramassèrent des pierres, les entassèrent et, tous ensemble, ils mangèrent[d] là sur ce tas de pierre.

Laban le nomma Yegar-Sahadouta (Le tas de pierre du témoignage) et Jacob l'appela Galed (Le tas de pierre-témoin).

Laban déclara:
---Ce tas de pierre sert aujourd'hui de témoin entre toi et moi.
C'est pourquoi on le nomma Galed.

On l'appelle aussi Mitspa (Le lieu du guet), car Laban avait dit encore:
---Que l'Eternel fasse le guet entre nous deux quand nous nous serons perdus de vue l'un et l'autre.

Si tu maltraites mes filles et si tu prends d'autres femmes en plus d'elles, ce n'est pas un homme qui nous servira d'arbitre, mais prends-y garde: c'est Dieu qui sera témoin entre moi et toi.

Puis il ajouta: Vois ce tas de pierre et cette *stèle que j'ai dressés entre moi et toi.

Ce tas de pierre et cette stèle nous serviront de témoins. Je ne dois pas dépasser ce tas de pierre et cette stèle dans ta direction, et tu ne dois pas les dépasser dans ma direction avec de mauvaises intentions.

Le Dieu d'Abraham et le Dieu de Nahor[e] --- c'était le Dieu de leur père[f] --- seront juges entre nous!
Jacob prêta serment par le Dieu que redoutait son père Isaac.

Puis il offrit un sacrifice sur la montagne et invita sa parenté à un repas. Ils mangèrent donc ensemble et passèrent la nuit sur la montagne.» (Genèse 31:43-55)

Tout ce que Jacob emmena avec lui appartenait à Laban, il insista – ses femmes, ses enfants, et ses troupeaux (verset 43) – mais que pouvait-il faire ? S’il ne pouvait pas récupérer ses idoles, le moins que Laban puisse faire était de faire une alliance avec Jacob qui lui garantirait qu’il ne pourrait jamais utiliser ces dieux pour empiéter encore plus sur ses possessions à l’avenir. Remarquez que le traité fut initié par Laban et que ses termes sont épelés par lui. Puisque Laban n’avait pas succédé à garder Jacob sous sa coupe, il comptait maintenant sur le Dieu de Jacob pour le faire marcher droit.

Une pierre fut érigée en stèle (verset 45), et ils utilisèrent un tas de pierres pour bâtir un monument (verset 46.) Et un repas d’alliance fut partagé par Jacob et Laban et les membres de la famille (verset 54.) Laban réussit à ce que Jacob promesse quelques détails devant son Dieu. Premièrement, Jacob promit qu’il ne maltraiterait jamais les filles de Laban et de ne jamais prendre d’autres femmes en plus de ses deux filles (verset 50.) Deuxièmement, tous les deux promettaient de ne pas franchir cette limite pour attaquer l’autre (verset 52.) Ayant agrée sur ces sujets, Laban fit ses derniers adieux à ses filles et leurs enfants. Les bénissant, il retourna à sa maison (verset 55.) La longue et tumultueuse relation entre Laban et Jacob arriva à une fin.

Conclusion

Jacob semble être sorti vainqueur de cette rencontre avec Laban, vraiment ? Pendant que Jacob se soit lui-même convaincu et ses femmes de son innocence, il ne nous pas convaincu, ni n’a-t il changé l’opinion de Laban. Laban était toujours certain que Jacob était un escroc, mais ayant été averti par Dieu, il ne pouvait pas faire grand chose pour l’arrêter. L’alliance qu’il initia était son seul espoir. Et cette alliance n’était pas un hommage au caractère de Jacob.

OK, arrêtez et réfléchissez pour un moment. Laban a vécu très prêt de Jacob pendant vingt ans, et il était convaincu de son manque d’intégrité. Il croyait que Jacob avait volé ses idoles. Il croyait que Jacob s’était approprié ses troupeaux sournoisement. Il exigea que Jacob prête serment solennellement qu’il ne maltraiterait pas ses femmes ou qu’un jour il reviendrait chez Laban avec des intentions hostiles. Est-ce que cela à l’air d’un homme qui est convaincu que Jacob était un homme dévot ? Tout comme les covenants entre Abimélek et Abraham (21:22-24), et plus tard Abimélek et Isaac (26:26-31), étaient évidences de la condition charnelle de ces patriarches, ce traité avec Laban révéla les imperfections du caractère de Jacob. Il n’était pas un homme en qui on pouvait avoir confiance. Il pouvait au moins, respecter la Loi, alors Laban expliqua clairement les promesses qu’il sentait étaient nécessaires. Quel misérable témoignage du caractère de jacob !

Pourtant, Jacob semble convaincu de son intégrité. Il était certain que Dieu était de son coté à cause de sa vertu. Comment Jacob a pu tant se tromper ? J’en suis arrivé à croire que la réponse peut se trouver dans le fait que Jacob était un légaliste. Jacob était fier de lui-même pour être un homme qui respecte la Loi. Jamais, au moins à ma connaissance, a-t-il brisé une promesse. Il a fait une alliance avec Laban, et il y a été fidèle. Oh, il avait bien pelé ces rameaux, bien sur, mais ce n’était pas briser un agreement !

Jacob, je crois, n’avait aucun vrai sens d’éthiques. Pour lui, moralité et légalité étaient égales. Tout ce qui était dans les limites de la Loi était moral pour autant qu’il était concerné. C’est pourquoi il pouvait se trouver devant Laban avec une indignation vraiment justifiée et demander que toutes évidences de méfaits de sa part soient présentées. Il pouvait revendiquer avec grande assurance que Dieu était de son coté. Comment cela ne pouvait-il pas être vrai quand Jacob avait toujours vécu dans les limites de la Loi ?

Mais ici est le cœur de l’erreur du légalisme, car le légalisme égale la moralité avec la légalité. Il croit que la vertu et la sauvegarde de la Loi sont une seule et même chose. Une personne peut n’avoir aucune éthique du tout, mais tant qu’elle n’enfreint pas la Loi, elle se sent moralement pure. Elle sera persuadée de l’approbation et de la bénédiction de Dieu.

Avec cette mentalité, Jacob n’était pas très différent de Juifs du temps de Jésus. Ils avaient l’impression qu’étant des descendants d’Abraham, ils étaient assurés les faveurs de Dieu (Jean 8:39.) Ils étaient sûrs que le fait de respecter méticuleusement la Loi les rendait acceptable pour Dieu. Cela met le Sermon sur la Montagne sous un tout autre angle pour moi. Jésus dit ces mots aux Juifs qui étaient légalistes. Ils pensaient que simplement vivre dans les limites de la Loi était suffisant pour recevoir une vertu acceptable pour Dieu. Notre Seigneur continua en leurs montrant qu’une vertu bien plus grande était nécessaire (Matthieu 5:20.) Une vraie foi n’était pas autant un sujet de forme que de foi. Ceux qui étaient de vrais membres du royaume étaient ceux dont les cœurs étaient purs devant Dieu. Ainsi, notre Seigneur traita plus avec les motifs qu’avec les méthodes. IL traita plus avec les fonctions qu’avec de simples formes.

La Loi était seulement un standard minimum ; Il n’était pas destiné à ce que les gens se sentent vertueux, mais à démontrer aux hommes à quel point ils étaient loin de la sainteté de Dieu. Le Nouveau Testament ne nous dit pas que les standards mis en place par le Vieux Testament sont abolis (Matthieu 5:17), car ceux qui suivent l’Esprit rempliront l’obligation (singulière) de la Loi (Romains 8:4.) Le légalisme est mauvais car les hommes aiment abaisser tout à un standard humain qui, s’il est obéi, produit une vertu humaine. La liberté chrétienne voit le standard de nos pensées et nos actions comme étant celles de notre Seigneur LUI-MEME, car c’est à Son image que nous devenons conformes (Romains 8:29.)

Jacob a pu se trouver vertueux, mais Laban n’était pas convaincu du tout. Il avait ressort au légalisme (par ça, le covenant légal) car c’était tout ce qu’il pouvait compter Jacob ferait – respecter juste quelques règles. Beaucoup de Chrétiens aujourd’hui ne sont pas différents de Jacob. Eux aussi (nous ?) sont légalistes. Nous pensons que nous sommes pieux et saint car nous ne fumons pas, ne marchons pas de tabac ou ne jurons pas. Mais demandez à ceux qui doivent travailler avec nous ou ceux qui nous emploient, et ils feront exactement ce que Laban a fait – ils mettront tout par écrit. Vous voyez, même avec tous nos mots pieux le monde nous connaît, car eux aussi, doivent vivre avec nous. Pendant que nous gardons une certaine liste de « à faire »s et « à ne pas faire »s, on peut saper et manipuler ; On peut tromper et détruire ; On peut rechercher nos succès aux frais des autres. La vraie vertu, je crois, implique bien plus que respecter scrupuleusement quelques règles. C’est une question de cœur. Pas étonnant que tant de non croyants (et Chrétiens) soient réticents à faire des affaires avec des Chrétiens. Ils savent que, bien que Dieu puisse être avec nous, nous n’agissons pas toujours des plus vertueusement.

L’éthique est, comme nous l’avons dit, la différence entre la légalité et la moralité. Nous vivons dans un temps ou les Chrétiens et païens pensent que ce qui est légal est légitimement chrétien. Nous, comme Jacob, avons nos propres rameaux pelés et un sens des affaires lucratif, que nous pensons Dieu est obligé de bénir. Pas étonnant que le monde essaye de légaliser l’homosexualité et l’avortement et d’autres choses de ce genre. Pour eux, la légalité est la moralité. Si ce n’est pas illégal, c’est moral, ils supposent.

La Bible tire des lignes de guidage, des lignes claires quelques fois. Il y a des absolus et il y a des règles. Mais en plus de ceux- là, peut-être devrais-je dire au-dessus de tous ceux-là, est un autre standard de conduite que nous appellerons éthique ou conviction. Beaucoup de Chrétiens semblent en avoir peu, et pourtant ce sont elles qui séparent un vrai Chrétien aux yeux du monde. Combien d’entre nous sommes vus par le monde comme Jacob l’était par Laban ? Combien d’entre nous avons des convictions qui nous causent d’éviter certaines méthodes, même si elles sont légales ? Les éthiques chrétiennes devraient être si hautes que les règles légalistes ne seraient jamais nécessaires, au moins pour ceux qui sont vertueux (1 Timothée 1:9-10.)

L’essentiel pour Jacob était la foi. Il a essayé de s’en aller en cachette, sans le dire à Laban, parce qu’il avait peur (verset 31.) Il faisait confiance à Dieu mais pas assez pour faire ce qui était honorable aux yeux des hommes. Il ne pensait pas que Dieu pourrait le sauver, lui et sa famille s’il agissait honorablement devant Laban. Son Dieu, dans les mots de J. B. Phillips, était « trop petit. » N’est-ce pas le cas pour la plupart d’entre nous ? La raison pour laquelle nous sommes réticents à vivre par nos convictions fermes est que nous ne faisons pas confiance à Dieu d’être capable de nous bénir sous ces restrictions ajoutées. Avons-nous oublié comment Elie fit verser des cruches d’eau sur son sacrifice pour que ceux qui regardaient pourraient seulement donner la gloire à Dieu (1 Rois 18, spécialement versets 33-35) ? N’est-ce pas la raison pour laquelle nous essayons désespérément d’interpreter le Sermon sur la Montagne, pour que nous n’ayons pas à vivre par ses enseignements ? Une foi qui est ferme n’a pas peur de vivre pour que la gloire ne soit donnée qu’à Dieu seul.

Quelle leçon cela a dû être pour les anciens Israélites qui ont reçu la Loi de Dieu de l’auteur de Genèse ! Bien que Dieu ait donné la Loi à Israël, IL ne l’a pas fait pour donner un standard de vertu qui convaincrait les hommes de leur nature pécheresse, de leurs besoins de sacrifice, et de leurs besoins d’un Sauveur Qui paierait le châtiment pour leurs péchés et fournirait la vertu qu’ils ne pourraient fournir de leurs propres mains.

Les actions de Jacob étaient mauvaises pour une autre raison, je crois. Pendant que Jacob voulait bien garder sa déception dans les limites de la Loi, ses actions ont enseigné aux autres à essayer d’avancer dans la vie en manœuvrant au-delà de la Loi. Je crois que c’est ce qui est arrivé à Rachel. Elle a bien apprit de son mari. Elle vola les idoles de Laban (verset 19), mais dans le verset suivant on nous dit que « Jacob partit en cachette (il lui vola son cœur) … » (verset 20.) Le même mot hébreu est utilisé pour décrire les actions de Rachel et celles de Jacob. Croyez-vous que ce soit une coïncidence ? Jacob vola le cœur de Laban mais tout juste dans les limites de la Loi. Rachel vola les idoles de Laban, tout juste en dehors de la Loi. Elle n’a pas vu la ligne fine de limite de son mari. Notre déception, même si elle est dans les limites de la Loi, conduit les autres à aller plus loin.

Finalement, les actions de Jacob ici me rappellent que quelqu’un peut faire la volonté de Dieu mais dans un sens qui est offensive au caractère de Dieu. Dieu avait commandé à Jacob de quitter Paddân-Aram et de retourner à la terre promise (verset 3.) Dans ce sens, Jacob accomplissait la volonté de Dieu pour sa vie. Mais il ne le faisait pas de la façon dont Dieu voulait qu’il le fasse. Des fois, nous sommes tellement pris dans les faits que ce que nous faisons est correct que nous oublions de nous demander si nous le faisons correctement selon la volonté de Dieu. Nos méthodes doivent toujours être compatibles avec notre Maître si le but de nos actions est de L’honorer.


255 “. . . Rachel may well have had a partly religious motive (cf. 35:2,4), but the fact that possession of them could strengthen one’s claim to the inheritance (as the Nusi tablets disclose)+ gives the most likely clue to her action.” Derek Kidner, Genesis (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), p. 165. +Kidner here refers to Biblical Archaeologist, 1940, p. 5.

Stigers goes into more detail, saying, “According to the Nuzu tablets, a natural son is to take the gods, the teraphim: ‘If Nashwi has a son of his own, he shall divide the estate equally with Wullu, but the son of Nashwi shall take the gods of Nashwi.’*

“Another text, a new will of Hashwi, indicates that Wullu has died and Wullu’s oldest son is to receive the household gods.** In yet another text a reassignment of shares of the estate is made, but the oldest son alone is given possession of the household gods.***” Harold G. Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 242. (It should be added that Stigers does not agree with my conclusion that Rachel’s primary motivation for stealing Laban’s gods was to secure an inheritance for Jacob after Laban’s death. Cf. Stigers, p. 242.) *Ancient Near Eastern Texts, pp. 219-220, **Anne E. Draffkorn, “Ilani-Elohim,” Journal of Biblical Literature, LXXVI (1957), p. 220. Cf. O. J. Gadd, “Tablets from Kirkuk,” Review d’Assyriologie et d’Archaeologie Orientale, XXII (1926), Text #5; ***L. L. Lachemann, Excavations at Nuzu, “Miscellaneous Texts, Part 2: The Palace and Temple Archives” (HSS XIV: 1950), para. 2, p. 108.


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31. La Bataille des Mariées (Genèse 29:31–30:24)


(Une Etude de l’Amour, Sexe, Mariage, et Enfants)

Introduction

Un de mes professeurs au séminaire, Dr Bruce Waltke, aimait comparer Isaac avec Jacob en décrivant Isaac comme une fuite lente pendant que Jacob était un éclatement. C’est pas mauvais, et ce n’est pas loin de la vérité. L’histoire du mariage de Jacob et de sa vie de famille laissent beaucoup à désirer. En fait, notre passage lit beaucoup comme un feuilleton mélo d’aujourd’hui. L’histoire racontée est celle de compétitions entre deux femmes et leurs servantes, qui résultent en Jacob allant d’une chambre à l’autre, d’une tente à l’autre. Les feuilletons mélos d’aujourd’hui traitent souvent avec un genre similaire de complots. Cependant, le « feuilleton » de Dieu n’a pas pour intention de nous encourager à avoir de mauvaises pensées ou à commettre des actes illégaux mais plutôt « à nettoyer nos propres actions » et à vivre vertueusement devant LUI.

Rappelons-nous que Jacob vit, à ce moment là, en dehors de la terre promise. Bien que Dieu lui ait promit SA présence, protection, et provision, IL travaille aussi dans la vie de Jacob à purger de nombreuses mauvaises habitudes qui l’ont caractérisé dans le passé. En conséquence, bien que Dieu soit avec Jacob, tout ne va pas bien pour lui pendant cette période. Beaucoup de conséquences de ses péchés précédents l’ont rattrapé. Son choix de Rachel, dû seulement à son attrait physique, et son insistance de l’avoir, même après qu’il ait marié Léa, causent un foyer et une vie de famille des plus angoissants.

Approchant ce passage, faisons attention au fait que Moïse n’a pas arrangé les évènements chronologiquement mais par thème. Avec seulement un peu de mathématiques, nous pouvons rapidement discerner que trop d’enfants sont naît dans ces versets pour être naît l’un après l’autre. Il y a dû avoir un chevauchement dans les naissances.244 En arrangeant les naissances comme il l’a fait, Moïse nous rend capables de sentir plus intensément la division et la compétition entre Léa et Rachel. Nous lisons ces versets comme quelqu’un regardant un match de tennis, nous regardons d’abord un joueur, puis l’autre, etc. C’est juste comme ça que le récit est écrit pour que nous puissions nous identifier avec ces deux femmes, qui veulent, toutes les deux, être désespérément assurées de l’amour et de l’affection de Jacob.

Léa a Besoin d’Amour (29:31-35)

Dans ses premières années d’élever ses enfants, nous trouvons Léa au plus haut point de sa vie spirituelle.245 L’intention pleine d’amour de Dieu dans sa vie est évidente pour elle, et elle l’admet avec reconnaissance :

« L'Eternel vit que Léa était mal aimée et il lui accorda des enfants, tandis que Rachel était stérile.

Ainsi Léa devint enceinte et donna naissance à un fils qu'elle appela Ruben (Voyez, un fils!), car elle dit:
---L'Eternel a vu ma misère; à présent, mon mari m'aimera. » (Genèse 29:31-32)

Dans quelle situation difficile et pathétique Léa était ! Elle était mariée à un homme qui ne l’a jamais voulu pour épouse et qui refusait de lui donner l’amour dont elle avait désespérément besoin. Dieu, avec amour, aida Léa en lui donnant un fils tant désiré, Ruben. Ruben veut dire quelque chose comme « Voyez un fils. » Ce fut une grande joie pour Léa que de pouvoir donner à Jacob un garçon, qui deviendrait son héritier. Cet enfant enflamma l’espoir de Léa d’être aimer par Jacob, dont l’amour pour Rachel était si grand qu’il ne remarquait presque pas l’existence de Léa. La stérilité de Rachel avait au moins conduit Jacob à la tente de Léa pour se fournir lui-même les fils qui le prospèreraient.

Les espoirs de Léa, pour une petite portion de l’affection de Jacob, ne furent pas réalisés, comme vu pas sa réponse à la naissance de son deuxième fils :

« Puis elle fut de nouveau enceinte et eut encore un fils. Elle dit:
---L'Eternel a entendu que je n'étais pas aimée et il m'a encore accordé celui-ci.
Et elle le nomma Siméon (Il entend).» (Genèse 29:33)

Léa ne vit pas de changements dans les attitudes et actions de Jacob, alors quand le second fils vint au monde, elle le vit comme une tendre réponse d’un Dieu plein d’amour Qui connaissait ses pensées les plus intimes et son cœur. Le nom Siméon, « Il entend », est la preuve que Léa avait conscience de la grâce de son Dieu.

Avec la naissance de son troisième fils, l’espoir de Léa, pour la tendresse et l’affection de Jacob, fut une fois encore réveillé :

« Elle devint encore enceinte et enfanta un fils. Elle dit:
---Cette fois-ci, mon mari s'attachera à moi, car je lui ai donné trois fils.
C'est pourquoi on l'appela Lévi (Il s'attache). » (Genèse 29:34)

Deux choses ont changé depuis la naissance de Ruben, l’ainé. Premièrement, Léa a donné trois fils à Jacob, pas seulement un. Seule la quantité d’enfants qu’elle lui a donnés devrait impressionner Jacob, lui faire réaliser la valeur qu’elle avait pour lui, spécialement puisque Rachel ne lui avait donné aucun enfant. Deuxièmement, ses espoirs sont devenus plus réalistiques. Elle ne désirait plus le grand amour que Jacob avait pour Rachel, mais simplement l’attachement qu’un homme a pour une femme qui est si féconde. Si je comprends ses mots correctement, l’attachement que Léa désirait n’etait pas autant celui d’affection que celui d’obligation. Comment est-ce que Jacob ne pouvait-il pas être plus gentil envers elle puisqu’elle lui avait donné ces fils ?

Bien que trois fils ne firent que peu de choses pour changer les sentiments de Jacob, la naissance du quatrième fut l’occasion d’exprimer des louanges et remerciements la plus pieuse à Dieu Qui avait entendu ses prières :

« De nouveau, elle devint enceinte et eut un fils. Elle s'écria:
---Cette fois, je louerai l'Eternel.
C'est pourquoi elle le nomma Juda (Il loue). Puis elle cessa d'avoir des enfants. » (Genèse 29:35)

Auparavant, Léa était reconnaissante à Dieu pour les enfants qu’IL lui avait donné, mais en plus dans ses pensées était l’effet que cela pouvait avoir sur Jacob. Elle avait tant besoin de son amour. Le pinacle de la piété de Léa était au point où elle reconnut que d’être aimée et guidée par Dieu était bien plus important que d’être aimée et guidée par n’importe quel homme. Bien que l’affection de Jacob était toujours quelque chose qu’elle désirait vraiment, elle était satisfaite avec l’amour abondant de Dieu. En LUI, elle était abondamment bénie. A LUI, elle chanterait ses louanges. Ce fut ainsi que le nom Juda, qui en fait veut dire, « louez le Seigneur », fut donné à son quatrième fils.

Rachel Ecume à la Fertilité de Léa (30:1-8)

Louer Dieu était facile pour Léa avec quatre fils à ses cotés ; cependant, voyant la bénédiction de sa sœur n’éveilla que de la jalousie de Rachel :

« Lorsque Rachel vit qu'elle ne donnait pas d'enfant à Jacob, elle devint jalouse de sa sœur et elle dit à son mari:
---Donne-moi des enfants, sinon j'en mourrai.

Jacob se fâcha contre elle et dit:
---Est-ce que je suis à la place de Dieu? C'est lui qui t'empêche d'avoir des enfants! » (Genèse 30:1-2)

A cette occasion, ni Rachel, ni Jacob n’ont répondu d’une manière pieuse. Rachel, désespérément jalouse de la fécondité de Léa, demandait des enfants de Jacob. Plutôt que de reconnaître que sa stérilité venait de Dieu, elle chercha à blâmer Jacob. Tout était de sa faute, elle insista.

Jacob ne répondait pas bien à ce genre de demande. Bien sur, il avait raison dans la logique de ce qu’il dit. C’était Dieu Qui empêchait Rachel d’avoir des enfants. Jacob ne pouvait pas maîtriser la main de Dieu. Cependant, l’attitude de Jacob est suspecte. Sa réponse bouillante semble être bien loin de la vraie indignation pieuse. Je crois que c’était plus une d’outrage : « Ne me blâme pas pour ta stérilité, blâme Dieu. » La demande de Rachel blessa la virilité et l’égo mâle de Jacob, alors il lui renvoya la balle tout aussi férocement. Le fait qu’il employa un langage spirituel et utilisa Dieu pour la réprimander ne veut pas dire que son esprit était correct en ce qu’il a fait. Nous employons souvent des mots pieux pour faire mal aux gens.

Comme Rachel, Rébecca fut stérile, mais la réponse d’Isaac fut différente de celle de Jacob. Il pria pour Rébecca, et pour lui, Dieu donna des enfants à sa femme (Genèse 25:21.) Aucunes prières comme ça ne sont mentionnées ici, ni somme nous dit que Dieu a répondu aux prières de Jacob. On nous dit seulement que Dieu entendit les pétitions des femmes (30:17,22.) Elqana traita Anne très délicatement et tendrement car elle ne pouvait pas avoir d’enfants (1 Samuel 1:5,8.), mais aucune tendresse comme ça ne caractérise Jacob.

Bien qu’on nous dise que Jacob avait un amour profond pour Rachel (29:18,20,30), ce n’est pas très évident à ce moment difficile de la vie de Rachel. Sa jalousie implique qu’elle manque l’assurance de l’amour de Jacob. Elle a peur de ne pas avoir d’enfants, et à cause de cela elle fait une proposition désespérée :

« ---Alors, suggéra-t-elle, voici ma servante Bilha, unis-toi à elle pour qu'elle ait un enfant: elle accouchera sur mes genoux, et j'aurai, moi aussi, un enfant par son intermédiaire[a].

Elle lui donna donc Bilha, sa servante, pour femme, et Jacob s'unit à elle.

Bilha devint enceinte et donna un fils à Jacob.

Rachel s'écria:
---Dieu a défendu mon droit. Et même, il m'a exaucée et m'a donné un fils.
C'est pourquoi elle l'appela Dan (Il juge). » (Genèse 30:3-6)

Il y a une similarité claire entre cette proposition et celle de Saraï dans Genèse 16. Chacune avait l’intention d’adopter un enfant né de l’union de leur mari et de leur servante, mais ici s’arrête la similarité. Saraï proposa cela à un moment quand Abram n’avait pas d’enfants (16:1), pendant que Jacob en avait déjà plusieurs par Léa avant la proposition de Rachel. Bien que la proposition de Saraï soit venue plus des circonstances qui semblaient demander des mesures désespérées, la demande de Rachel provenait de sa propre fierté et de sa jalousie. Elle devait avoir ses propres enfants, et elle ferait tout ce qui serait nécessaire pour les avoir.

Les résultats furent comme Rachel avait espéré, et sa réponse à la naissance de ce garçon semblait très spirituelle. Quelqu’un pourrait penser que Rachel a fait la chose la plus merveilleuse et sacrificielle en donnant sa servante à Jacob. Ses mots étaient supposés donner le crédit à Dieu pour tout ce qu’elle et IL avaient accomplit ensemble. Le nom Dan voulait dire « jugé. » Elle prétendait que Dieu avait jugé le sujet de sa dispute avec sa sœur Léa, avait prit son coté et la preuve était la naissance de l’enfant. Nulle part, cependant, n’est-il dit que Dieu ait ouvert l’utérus de Bilha. Après tout, la naissance d’un enfant n’est-elle pas le résultat naturel d’une telle union ? Parlant humainement, Dieu aurait eu à intervenir dans le cours normal des choses pour empêcher cette naissance, mais Rachel était soucieuse d’avoir Dieu dans son camp.

La déclaration faite par Rachel à l’occasion de la naissance du deuxième fils de Bilha est plus révélatrice, je pense, de son vrai état spirituel à ce moment :

« Puis Bilha, sa servante, devint de nouveau enceinte et donna un second fils à Jacob.

Rachel dit:
---J'ai livré un combat féroce contre ma sœur; et j'ai vaincu.
Elle nomma ce fils Nephtali (Il lutte). » (Genèse 30:7-8)

Rachel se vit en guerre, pas avec Dieu, mais avec sa sœur. Elle décrit cette confrontation comme un match de catch246 qu’elle gagna. Son intérêt principal et ce qui la concernait le plus étaient que par la naissance de ce second enfant, elle avait emporté la victoire sur Léa. Comment, je ne suis pas sûr, car comment deux fils adoptés pourraient-ils gagner contre les quatre fils de Léa ? Ici, Dieu n’est ni mentionné ni loué. Rachel est préoccupée par le concours entre elle-même et Léa, et elle proclama avoir gagné. A ce point dans sa vie, Rachel ne me frappe pas comme étant une femme spirituelle se soumettant humblement à la volonté de Dieu.

Léa Apprend une Leçon (30:9-13)

Léa tombe du piédestal de l’acceptation reconnaissante de la bénédiction de Dieu des versets précédents. Rachel, bien qu’ayant eu tors de proposer à Jacob de coucher avec sa servante Bilha, au moins pouvait être comprise d’avoir réagi à cause de sa stérilité ; Mais Léa avait déjà quatre fils. Elle n’avait pas besoin de donner sa servante Zilpa comme épouse à Jacob – juste parce que c’était ce que Rachel avait fait. Léa et Rachel étaient dans une confrontation nez à nez. Si Rachel pouvait utiliser sa servante dans cette guerre, elle aussi.

Quand Léa vit qu’elle avait arrêté d’avoir des enfants, elle prit sa servante Zilpa et la donna à Jacob comme épouse. Et la servante de Léa donna un fils à Jacob. Puis Léa dit, « Quel bonheur ! » Et elle le nomma Gad. Puis Zilpa donna un second fils à Jacob. Et Léa dit, « Que je suis heureuse ! Car les femmes me diront bienheureuse. » Alors elle le nomma Aser (Genèse 30:9-13.)

La déclaration de Léa l’a trahisse là. Pas une seule fois Dieu n’est mentionné. Au cœur de cette bataille entre deux femmes, peu de pensées sont données aux éthiques de leurs actions, seulement aux résultats espérés. Elle, qui auparavant voyait les enfants comme un don d’un Dieu gracieux et tendre, maintenant voyait ses fils simplement comme de la chance – « Quel bonheur ! », « Que je suis heureuse ! » La dévotion religieuse est jetée par la fenêtre. Si quelqu’un marque les points, Léa a de l’avance sur Rachel 4 à 2, mais ce ne fut pas assez. Maintenant elle avait ajouté deux points de plus au tableau d’affichage. Cependant, en voulant gagner du terrain sur sa sœur, elle avait abandonné la dévotion qu’elle avait une fois. Son point de concentration avait changé de l’estimation de Dieu pour ses actions aux louanges qu’elle recevrait des autres femmes (verset 13.)

L’Achat de la Potion (30:14-21)

La découverte innocente de Ruben de l’ancienne « potion d’amour » a fournit l’occasion pour une autre confrontation entre les deux épouses de Jacob :

« Au temps de la moisson des blés, Ruben sortit dans les champs et il trouva des mandragores, il les apporta à sa mère. Rachel dit à Léa:
---Donne-moi, s'il te plaît, quelques-unes des mandragores que ton fils a apportées.

Léa lui répondit:
---Est-ce qu'il ne te suffit pas de m'avoir pris mon mari? Il faut que tu prennes encore les mandragores de mon fils?
Rachel lui dit:
---Eh bien! Jacob couchera avec toi cette nuit en échange des mandragores de ton fils.

Le soir, quand Jacob revint des champs, Léa sortit à sa rencontre et lui dit:
---Tu viendras vers moi cette nuit, car, pour t'avoir, j'ai payé le prix avec les mandragores de mon fils.
Il coucha donc avec elle cette nuit-là.

Et Dieu exauça Léa: elle devint enceinte et donna un cinquième fils à Jacob.

Elle dit:
---Dieu m'a payé mon salaire pour avoir donné ma servante à mon mari.
Et elle appela ce fils Issacar (Homme de salaire). » (Genèse 30:14-18)

Les mandragores étaient des fruits trouvés dans cette partie du monde et qui étaient pensées être un aphrodisiaque et aussi augmenter les chances de conception.247 Léa, je pense, était plus intéressée par la première qualité de ces fruits, Rachel par la deuxième. Pendant que Léa n’était pas enceinte, son plus important besoin était d’attirer Jacob dans sa tente où la nature suivrait son cours. Rachel, d’un autre coté, avait Jacob avec elle pratiquement toutes les nuits, mais il semblerait qu’elle ne pouvait pas devenir enceinte.

On pourrait être amusé par la crédulité de ces femmes qui croyaient qu’une telle potion d’amour pourrait être un atout. Cependant, avant de devenir arrogant dans nos jours sophistiqués et éclairés, laissez-moi vous rappeler que des millions, peut-être des milliards, sont dépensés en cosmétiques par les femmes chaque jour. Chaque jour, les pubs de dentifrice et de parfum nous convainquent que des dents plus blanches ou une haleine plus fraîche ou un parfum « vient plus près » fera ce qu’il faut pour améliorer notre vie amoureuse. Alors, vous voyez, les choses n’ont pas vraiment changé des siècles plus tard, hein !

Rachel voulait absolument utiliser ses fruits et elle demanda à Léa. La réplique de Léa nous rappelle que, dans son esprit, c’était Rachel qui avait volé son mari. Elle se voyait comme l’épouse légitime de Jacob plutôt que Rachel, qui était simplement une préférence romantique.

Sachant ce que c’était que Léa voulait de ces mandragores, Rachel proposa un marché. Léa avait besoin de quelque chose pour que Jacob soit intéréssé par elle, pour l’amener dans sa tente. Puisque Rachel était celle qui couchait avec Jacob pratiquement toutes les nuits, elle pouvait assurer Léa que Jacob coucherait avec elle cette nuit. Donc, si Léa plaidait ou non, elle allait recevoir ce qu’elle voulait : Jacob, seul, pour la nuit. En échange pour cette nuit, Rachel reçut les mandragores, qui lui permettrait de concevoir, elle espérait.

Quelle triste situation le mariage de Jacob était devenu ! Il a tant échoué comme mari que sa femme a du recourir à une forme de prostitution pour acheter ses services de mari. Et Rachel avait si peu de foi qu’elle mit toute sa confiance en les mandragores plutôt qu’en le Dieu Qui les avait créées. Rachel, il apparaît, essayait de produire des fils comme Jacob chercha à produire des moutons, par l’usage de la magie (30:37-43.)

Sa nuit avec Jacob produisit ce que Léa avait espéré, un autre fils. Ce n’était pas à cause des mandragores, mais parce que Dieu eut de la compassion pour elle, qu’elle conçut et eu un fils de Jacob. Cela a du être en dépit de son marchandage avec Rachel, et non pas à cause de ça, que Dieu bénit Léa.

Je crois que Léa a mal interprété le sens du don de Dieu, ce cinquième fils. C’était, à mon avis, un cadeau de la grâce de Dieu en réponse à des circonstances pitoyables qu’elle a eu ce fils ; Mais Léa a choisi d’interpréter ce fils comme évidence de l’approbation et bénédiction de Dieu parce qu’elle avait donné sa servante Zilpa à Jacob (verset 18.) Dans ces jours, comme aujourd’hui, les vrais croyants créditent Dieu trop vite pour leurs « succès » qui sont un résultat de nos péchés. Nous cherchons à sanctifier nos péchés en disant que Dieu était derrière nous depuis le début. Mes amis, je crois sincèrement que nous donnons trop de crédits à Dieu quand nous LE faisons notre partenaire dans nos péchés. Des mots pieux ne sont pas nécessairement la preuve d’actions pieuses.

Finalement, Léa donne la naissance à un sixième fils et aussi à une fille :

« Elle fut de nouveau enceinte et donna un sixième fils à Jacob.

---Dieu m'a accordé un riche présent, s'écria-t-elle, désormais mon mari m'honorera, puisque je lui ai donné six fils.
Et elle appela cet enfant Zabulon (Honneur).

Plus tard, elle eut une fille qu'elle nomma Dina. » (Genèse 30:19-21)

Léa ne retourna pas au haut niveau de louanges que nous avons vu dans Genèse 29:35, mais elle a certainement retrouvé grâce auprès de Dieu, vu en le don du sixième fils. Le fait que son fils était un bon cadeau de Dieu suggère un espoir clignotant dans le cœur de Léa que son mari pourrait, un jour, d’une manière ou d’une autre, reconnaitre sa valeur en tant qu’une personne et qu’il la regarderait comme une épouse. Les traducteurs de la NASV (New American Standard Version) ont choisi de rapporter les mots de Léa avec l’idée que Jacob habitait avec elle. Donc, il apparaîtrait qu’elle voulait que Jacob passe plus de temps dans sa tente à elle, comparé au temps qu’il passait avec Rachel. Peut-être que maintenant, avec six fils venant d’elle, Jacob la regarderait avec plus d’importance.248

Le rapport de la naissance de Dina a pour intention de nous la présenter en préparation pour l’évènement tragique de Genèse 34. D’autres filles sont nées (46:15), mais elle est celle qui reçoit le plus d’attention.

Dieu se Souvient de Rachel (30:22-24)

Après que toutes les manipulations de Rachel soient épuisées, mais toujours sans aucuns enfants de son propre sein, Dieu lui accorde le désir de son cœur :

« Alors Dieu eut égard à Rachel, il l'exauça et lui accorda la possibilité d'avoir des enfants.

Elle devint enceinte et donna naissance à un fils en disant:
---Dieu a enlevé ma honte. » (Genèse 30:22-23)

Prier ne vient pas tout de suite à l’esprit de Rachel comme la solution de son stigmate de stérilité, mais il semble être son dernier recours. Je n’arrête jamais d’être totalement ébahi par moi-même et les autres qui classifient la prière comme la dernière chose à faire.

Le nom « Joseph » est significatif en deux sens. Le mot hébreu ‘asap, « a prit », a une référence à l’ablation de la stérilité qui a tant importunée Rachel. Un mot qui a un son similaire, yosep,249 « pourrait … ajouter », exprime l’espoir de Rachel qu’elle serait donné le privilège d’avoir encore un autre fils à présenter à son mari.

Il y a du passer près de sept ans après son mariage avec Jacob avant que Rachel lui ait finalement donné un fils. Il doit y avoir une raison pour ce délai. Jacob, à la tromperie et à la déception, avait été retardé dans le processus de prendre une femme pour lui-même. Peut-être que Rachel fut retardée dans ses essais d’avoir un enfant pour la même raison. Elle aussi voulait utiliser des méthodes discutables pour obtenir un fils. Seulement après que tous ces efforts futiles furent contrecarrés et ont démontré être sans résultats, Dieu ouvra le sein de Rachel, et il se peut que cela soit arrivé en réponse à ses prières. Rachel aura un autre enfant, mais il lui coûtera la vie (35:16.)

Conclusion

Les implications de ce texte sont si nombreuses que je ne puisse seulement en mentionner que quelques-uns et suggérer que vous y pensiez.

La nation Israël, qui lut ce Livre de la main de Moïse en premier, apprit la sagesse de la Loi, qui interdit un homme de marier une femme et sa sœur (Lévitique 18:18.) De plus, ce récit de l’origine des douze tribus Israël a du s’avérer être la plus humble à la nation, car c’était difficilement une histoire à inspirer la fierté nationale. Peut-être au moment de l’exode et durant les jours de la conquête du pays, les gens ont commencé à penser trop hautement d’eux-mêmes (Deutéronome 6:10.) Ils ont pu faussement conclure que Dieu les avait bénit à cause de leur grandeur et « racines » nobles. Cette histoire servira à leur rappeler que leurs « racines » n’étaient pas du tout une raison de fierté. Ils ne doivent jamais faire confiance à leur héritage, comme les Juifs du temps de Jésus (Jean 8:33,39), mais en le Dieu de leur héritage. C’est pourquoi Dieu les instruit de réciter leurs origines à la présentation des premiers-fruits :

« Alors tu prendras la parole et tu diras devant l'Eternel ton Dieu: «Mon ancêtre était un Araméen errant. Il s'est rendu en Egypte et y a émigré avec une poignée d'hommes, et ils y sont devenus un grand peuple puissant et nombreux. » (Deutéronome 26:5)

Nous pourrions être inclinés à lire ce récit des luttes entre Léa et Rachel et penser que c’était « il y a longtemps » et « dans un pays lointain » et donc, de peu d’importance pour nous. Ce ne pourrait pas être plus loin de la vérité. Il y a des différences entre la culture de ce jour et aujourd’hui, mais, comme un de mes amis l’a observé, la seule différence entre ce que Jacob faisait dans son temps et le nôtre est qu’il vivait avec quatre femmes simultanément, pendant que nous vivons avec les nôtres consécutivement. Nous faisons avec le divorce ce que Jacob faisait avec la polygamie.

Une rotation culturelle distincte dans les valeurs s’est aussi produite depuis ce jour. Les femmes de cette ère avaient tendance à déterminer leur valeur sur la base de combien d’enfants elles pourraient produire pour leurs maris. Cela semble expliquer les mots de Léa :

« ---Que je suis heureuse! Car les femmes me diront bienheureuse. » (Genèse 30:13.)

Aujourd’hui, les femmes considèrent les enfants des fardeaux plutôt que des bénédictions. Les enfants sont considérés des entraves aux accomplissements plutôt que leurs moyens. En conséquence, la pilule est devenue la clef de la liberté, et l’avortement est une nécessité pour le bonheur d’une femme.

J’aimerai suggérer que le sens de la vie ne devrait pas être comparer à l’un ou à l’autre. Rachel et Léa étaient toutes les deux dans l’erreur en faisant d’un bon cadeau de Dieu (les enfants) l’ultime pierre de touche d’accomplissement et de bonheur. Léa pourrait dire que ce n’a pas été prouvé. Alors, aujourd’hui, une carrière ne satisfera pas completement une femme (ou un homme) non plus. Léa était bien plus près de la vérité au moment de la naissance de Juda, car à cette période, elle comptait plus sur Dieu pour sa valeur, sens, et approbation que sur n’importe quel homme, incluant son mari. La vénération de Dieu est la fin la plus digne et noble. Ni les enfants, ni les carrières ne remplaceront ça. La position biblique semble être que les mères qui élèvent leurs enfants à être des fidèles loyaux de Dieu ont accomplit la vocation de leurs vies (1 Timothée 2:15.)

Maintenant je voudrai continuer avec plusieurs leçons de ce texte concernant l’amour, sexe, mariage et les enfants.

1. Sexe, amour, mariage, et famille ne peuvent jamais être totalement satisfaisant à moins d’être apprécié dans l’enceinte de la volonté de Dieu et de la Parole de Dieu. Je vois la vie de famille de Jacob comme un désastre. Je crois que Moïse nous montre par inférence que pendant que Jacob est en dehors de la terre promise, il peut appartenir à Dieu et être assuré de SA présence, protection et futures promesses ; mais il ne peut jamais être heureux là. L’amour, le sexe, le mariage et la famille sont tous des dons d’un bon Dieu Qui nous aime, mais on ne peut en profite complètement sans association avec LUI.

2. Pendant que l’amour sans le sexe peut être frustrant, le sexe sans amour est de la folie. C’est une leçon que nous apprenons de Jacob. Sûrement ces années avec Rachel quand le sexe n’était pas possible ou pas permis, furent frustrantes (Genèse 29:21), mais le sexe sans amour est aussi mauvais. Jacob a eu des relations sexuelles avec sa femme Léa, mais sans aucun plaisir. En fait, ça a dégénéré en simple prostitution où Léa a dû acheter ses services.

Je ne pense pas que ce genre de marchandage pour le sexe n’était présent que dans le passé lointain. Aujourd’hui le sexe est souvent une commodité qui est marchandée pour toutes sortes de choses. C’est de la simple prostitution. Le sexe sans amour est une tragédie.

Je sens que je dois faire une parenthèse pour un moment ici sur la relation entre le sexe et l’amour, car ce n’est pas du tout compris, même par les Chrétiens qui croient en la Bible. J’ai lu quelque part que « celui » qui a crée les hommes et les femmes et le sexe a du être un ingénieur pas très malin. Les hommes répondent très rapidement aux stimulations physiques ; les femmes, non. Les hommes sont au sommet de leurs désirs sexuels tôt dans leurs vies ; les femmes, plus tard. Penser séculaire supposerait que ce système n’est pas au point et que l’homme et la femme devraient correspondre précisément dans tous ces domaines et les autres. Je ne suis pas d’accord. Ces différences suivent un plan. Dieu a fait l’homme et la femme distinctement différent pour que le plus haut plaisir physique ne puisse seulement être obtenu que dans un amour délibéré et conscient, qui fait des sacrifices de lui-même pour le plaisir de l’autre. Sans sacrifice, le fait de faire l’amour détériore en pure satisfaction de soi-même aux dépens de l’autre partenaire. L’amour et le sexe doivent aller ensemble.

3. Ni le sexe, ni les enfants ne peuvent créer l’amour. Léa pourrait rapidement nous dire qu’elle a apprit que tout le sexe du monde n’aurait pas pu lui faire gagner l’amour de son mari. Même après six garçons, elle ne fut pas aimée. L’amour ne peut être manufacturé par le sexe.

C’est une vérité que je désire désespérément que mes filles apprennent. Je vois tellement de cas de filles, qui ont tant besoin d’être aimées, donnant leurs corps essayant futilement de trouver l’amour. Le sexe produira des enfants, mais il ne produira jamais l’amour. J’ai bien peur que beaucoup de prostituées furent conduites à cette profession par le sentiment qu’elles n’étaient pas aimées Tout ce qu’elles avaient à donner, elles supposent, était leurs corps.

J’ai vu beaucoup de mariages où le couple avait de très sérieux problèmes, et ils ont décidé d’avoir des enfants pour faire marcher le mariage. Cela ne marche pas non plus, car produire des enfants ne produit pas l’amour. Les enfants ne sont pas les créateurs d’amour mais son consommateur.

4. Celui ou celle, qui place le sexe sur un extrêmement haut niveau de priorité en devient son esclave. Ça peut sembler mal, mais l’amour de Jacob pour Rachel est largement basé sur son attrait physique. Jacob semble avoir été guidé plus par ses hormones que n’importe quoi d’autre.

Notre société informe les hommes et les garçons que leur masculinité est largement indiquée par le nombre de conquêtes qu’ils peuvent faire parmi les femmes. Le plus ils en font, le plus « homme » ils sont. Par ce standard, Jacob était plutôt bien placé. Il circulait parmi ses quatre femmes assez fréquemment pour produire une famille grandissante, mais regardez ce qu’il lui arrive à lui au long du chemin. Il n’était pas le maître du harem, mais il fut maîtrisé par son harem. Il fut poussé d’un lit à l’autre par ses femmes. Il fut acheté pour une nuit. La passivité de Jacob dans ces versets est une accusation de son manque de leadership. Il était un esclave du sexe et du mariage, pas le maitre.

5. Le mariage ne peut par rouler longtemps à l’essence de l’amour romantique. Je crois que l’amour de Jacob pour Rachel était surtout romantique. L’amour romantique n’est pas nécessairement mauvais, car la plupart des couples qui viennent me voir, pour conseils et mariage, ont ce même genre d’amour. Je serai très mal à l’aise s’ils ne l’avaient pas. Mais dans notre programme de conseils pré-maritaux, nous commençons à préparer le couple pour la phase de « désillusionnements » ou la période qui est communement appelée « quand la lune de miel est finie. » Dans la monotonie et pression de la vie maritale, l’amour romantique n’est pas suffisant pour supporter une relation bien longtemps. La femme que nous avions l’habitude de voir après des heures de préparation pour être avec nous, et qui était « belle à croquer », est maintenant la femme qui a passé toute la nuit au coté d’un enfant malade. Elle vient manger vêtue d’un peignoir, avec des bigoudis et ressemble à quelque chose de mort. La romance va et vient très vite.

Jacob ne semble pas avoir travailler à approfondir et élargir son amour. Au lieu, il semblerait que son amour était largement sur un niveau romantique. Pas étonnant que Rachel regardait Léa avec des yeux jaloux. Pas étonnant qu’elle semblait avoir si peur et était si désespérée. Elle croyait qu’elle n’était pas aimée, tout comme Léa. L’amour a besoin d’être méticuleusement entretenu et vigoureusement fortifié. Jacob a échoué ici. Que Dieu nous permette de ne pas échouer dans notre amour, sexe, et mariage, comme Jacob !


244 “. . . it becomes apparent that in the history of the births, the intention to arrange them according to the mothers prevails over the chronological order, so that it by no means follows, that because the passage, ‘when Rachel saw that she bore Jacob no children,’ occurs after Leah is said to have had four sons, therefore it was not till after the birth of Leah’s fourth child that Rachel became aware of her own barrenness. There is nothing on the part of the grammar to prevent our arranging the course of events thus.” C. F. Keil, and F. Delitzsch, Biblical Commentary on the Old Testament (Grand Rapids: Eerdmans, 1968), I. p. 291.

245 “It is impossible also to avoid noticing what seems to be a declension in Leah’s spiritual life from the time of the birth of her fifth son (xxx. 17-21). In connection with the first four the Lord’s hand was very definitely perceived, but now there is no longer any reference to the Covenant Name Jehovah, and the expressions indicate what is almost only purely personal and even selfish as two sons and a daughter are born to her.” W. H. Griffith Thomas, Genesis: A Devotional Commentary (Grand Rapids: Eerdmans, 1946), p. 277.

246 The “mighty wrestlings” of Rachel in verse 8 are literally the “wrestlings of God” (margin, NASV). It is significant, however, to note that the word used for Jacob’s wrestling with the angel in 32:24 is not the same as that found here.

247 “. . . the yellow berries of the mandrake about of the size of a nutmeg. The Hebrew knows them as duda’im, which according to its root signifies ‘love apples.’ The ancients and perhaps, the early Hebrews, too, regarded this fruit as an aphrodisiac and as promoting fertility.” H. C. Leupold, Exposition of Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 811.

248 Some have suggested that the rendering “dwell,” such as that of the NASV, might better be translated “marriage gift”:

“Two Hebrew roots, z-b-d and z-b-l are played upon in the two halves of this verse, and it now appears that they are linked by meaning as well as sound, in the light of the Akkadian zubullu, ‘bridegroom’s gift.’” Derek Kidner, Genesis (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), p. 162.

“The translation of ‘marriage gift’ is taken because z-b-l has this meaning in Akkadian, and Padan-Aram being in the area of influence, is to be preferred to the meaning of ‘dwell’ from Ugaritic texts. What greater mark of the husband’s affection is there than to be presented with a gift from him!” Harold Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 234.

249 Cf. Derek Kidner, Genesis, p. 162.

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34. Comment Gagner Avec Dieu et les Hommes (Genèse 32:1-32)

Introduction

Dr James Dobson raconte une histoire amusante qui illustre bien une tendance commune. Un certain étudiant en médecine pensait qu’il pouvait simplement et par lui-même prendre soin d’un malade mental qui avait certaines illusions en mettant tout en ordre dans son esprit. Vous voyez, ce patient pensait qu’il était mort. Ce docteur en herbe croyait que tout ce qu’il avait besoin de faire était de prouver rationnellement à cet homme qu’il était impossible qu’il soit mort. S’installant près de cet homme, l’interne lui demanda si les morts pouvaient saigner. Le patient lui dit qu’il était certain qu’ils ne pouvaient pas. L’interne, alors, lui piquât le doigt avec une aiguille et triomphalement lui demanda ce qu’il pensait maintenant qu’il saignait. « Ben ça alors ! », répondit-il, « Les morts peuvent saigner après tout ! »

Les idées préconçues sont très difficiles à changer, même à la lumière de faits indéniables. Je fus plutôt navré de réaliser que je suis comme ce malade mental quand j’arrive à Genèse 32. Je ne veux pas admettre que le verset 29 est vrai :

« ---Désormais, reprit l'autre, tu ne t'appelleras plus Jacob mais Israël (Il lutte avec Dieu), car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as vaincu. »

Ayant une certaine prédisposition théologique, je ne pouvais pas accepter ces mots comme étant vrais. Comment Dieu pouvait-il impliquer, bien pire, clairement dire, que Jacob avait lutté avec LUI et avait gagné ? Comment un homme peut-il l’emporter sur Dieu ? Et comment peut-il être dit que Jacob avait bataillé avec les hommes et avait gagné ? Tous ses efforts précédants n’étaient-ils pas charnels ? N’avaient-ils pas amené seulement des résultats négatifs ? Dieu n’avait-IL pas indiqué clairement dans le récit de ces évènements qu’une telle conduite ne pouvait pas être approuvée, ni imitée ? Pourquoi, alors, le verset 29 dit-il que Jacob avait lutté avec Dieu et les hommes et gagné ?

Moi, comme le malade mental, j’avais dans mon esprit que ma présupposition était correcte, et de ce fait rien ne réussirait à la détruire totalement. Les hommes ne peuvent pas prévaloir sur Dieu, je raisonnais, ça n’a pas d’importance ce que Moïse a écrit dans le verset 29. Mais j’avais tort. Beaucoup des efforts de Jacob étaient mauvais. Effectivement, tous ses efforts pour s’aider lui-même étaient mauvais, avant d’arriver à Genèse 32. Mais juste parce que les efforts de Jacob étaient des péchés, ça ne veut pas dire que tous les efforts sont comme ça. Il y a un effort que Dieu loue, auquel IL abdique pour ainsi dire. C’est ce genre d’effort auquel j’aimerai qu’on jette un œil en arrivant à ce chapitre dans la vie de Jacob.

Genèse 32 est un chapitre pivot en ce qui concerne la vie de jacob. Il devint un homme très différent ici de la personne que nous avons connue dans les chapitres précédents. La préoccupation qui obsède Jacob est la nécessité de faire face à son frère Esaü, duquel il a dépouillé le droit d’aînesse et la bénédiction de son père. Bien que les résultats furent consistants avec la volonté de Dieu, les moyens utilisés ne LUI ont pas fait plaisir. Le résultat fut un « frère offensé » (Proverbes 18:19.)

Quand Jacob avait quitté Canaan pour Paddân-Aram, sa mère lui avait dit que ce ne serait que « pour quelques temps » (27:44), et puis, quand la furie d’Esaü serait calmée, elle enverrait quelqu’un pour le chercher (27:45.) Vingt années avaient passé et, pour autant qu’on nous dise, il n’avait pas eu de ses nouvelles. Cela a dû amener Jacob à conclure qu’Esaü était encore en colère avec lui. Alors Jacob avait une bonne raison de craindre une confrontation avec son frère.

D’un point de vue divine, le chapitre 32 était la plaque tournante de la vie spirituelle de Jacob. Jacob était le roi du marchandage, même avec Dieu, jusqu'à présent. Dans Genèse 28, après la vision de l’escalier montant au ciel, Jacob fit un vœu, mais c’était plus un marchandage avec Dieu qu’une reddition :

« Puis il fit le vœu suivant:
---Si Dieu est avec moi, s'il me protège au cours du voyage que je suis en train de faire, s'il me fournit de quoi manger et me vêtir,

et si je reviens sain et sauf chez mon père, alors l'Eternel sera mon Dieu.

Cette pierre que j'ai dressée comme stèle deviendra un sanctuaire de Dieu et je t'offrirai le dixième de tous les biens que tu m'accorderas. » (Genèse 28:20-22)

Pour moi, ça a tout l’air d’une négociation avec Dieu. En retour pour la présence de Dieu, Sa protection, et Sa provision, Jacob laisserait Dieu être son Dieu. De tout ce que Dieu lui donnerait en forme de richesse, Jacob lui rendrait dix pourcent. En fait, Jacob a fait de Dieu son agent et lui offrit un salaire normal. C’est une réponse très différente de celle qu’un homme aurait dû donner à son Dieu!

Toutes les pratiques trompeuses de Jacob, que nous avons vu au cours des années de sa vie, sont le résultat de fausses idées. Jacob croyait que les bénédictions spirituelles devaient être sécurisées par des méthodes et des moyens charnels. Jacob avait correctement compris que Dieu lui avait promit qu’IL ferait de lui, pas d’Esaü, l’héritier de la promesse avec les droits d’aînesse. Il estimait chèrement cette promesse pendant qu’Esaü la méprisait. Ce qu’il ne savait pas encore était qu’il n’avait pas besoin de comploter pour obtenir les bénédictions promises par Dieu. La rencontre que Jacob allait avoir avec l’Ange de Dieu corrigera cette erreur et lui indiquera comment et pourquoi les bénédictions spirituelles doivent être obtenues par des moyens spirituels.

Une Réception Angélique (32:1-3)

« Le lendemain, de bon matin, Laban embrassa ses petits-enfants et ses filles et les bénit; puis il partit et retourna chez lui.

Jacob poursuivit sa route. Des anges de Dieu vinrent à sa rencontre.

En les voyant, il s'écria:
---C'est ici le camp de Dieu! Et il nomma ce lieu: Mahanaïm (Les deux camps). » (Genèse 32:1-2)

L’apparition des anges, dans les versets 2 et 3, donne le ton pour le chapitre entier. Dans sa première rencontre personnelle avec Dieu à Béthel, les anges jouaient un rôle dans la vision céleste de Jacob :

« Dans son rêve, il vit une sorte d'escalier reposant sur la terre, et dont le haut atteignait le ciel. Et voici que des anges de Dieu montaient et descendaient cet escalier. » (Genèse 28:12)

Dans cette révélation dramatique Jacob a réalisé qu’il était dans un endroit sacré, un endroit où le ciel et la terre se touchaient. En fait, c’était un endroit d’accès entre le ciel et la terre ; c’était « la porte du ciel » (28:17.)

Dans le chapitre 28, c’était la présence de Dieu qui était accentuée. Bien que Dieu ait promis d’être avec Jacob dans le pays de Laban, pour lui fournir ce dont il aurait besoin, pour le protéger, IL était aussi présent dans le pays de Canaan. Un jour Jacob reviendrait. Maintenant, comme Jacob était en route pour revenir au pays de Canaan, Dieu envoya Ses anges pour le rencontrer d’une façon spéciale. Ce fut destiné, je crois, à souligner le pouvoir de Dieu. C’est très important pour Jacob à ce moment dans sa vie.

Dans le chapitre 28, Jacob quittait le pays de Canaan. Dieu voulait qu’il se rende compte de la signification spéciale de ce pays pour qu’il puisse toujours attendre avec impatience le moment d’y retourner. Maintenant, cependant, Jacob retourne au pays. Le fait le plus important dans l’esprit de Jacob est l’hostilité de son frère Esaü. Si Laban fût en colère et voulait lui faire du mal, il s’attendait à ce qu’Esaü veuille le tuer. Que pourrait être plus rassurant pour Jacob que d’être rencontré par une foule d’anges, qui lui rappelaient le pouvoir infini de Dieu de le protéger de la furie d’Esaü, tout juste comme IL l’avait fait avec Laban (31:14.) Jacob vit que là où il avait monté son camp, il y en avait un autre, normalement invisible (2 Rois 6:16-17.) C’était la foule angélique de Dieu, qui le protègerait de tous les dangers qui l’attendaient.

Jacob conclut que le camp de Dieu était là où les anges l’ont rencontré. Quel autre endroit aurait été mieux pour planter sa tente qu’à coté de celui des anges ? Où un homme pourrait-il être plus en sécurité ? De là vient le nom de l’endroit, Mahanaïm, « Les deux camps. » D’un tel endroit sécurisé, Jacob enverrait d’avance des messagers, qui essayeraient d’apaiser la colère d’Esaü en préparation de l’arrivée de Jacob et de sa famille. Il semblerait que les évènements du reste de ce chapitre ont lieu à ce camp.

Un Rapport Consternant

« Puis il envoya devant lui des messagers vers son frère Esaü, au pays de Séir, dans la steppe d'Edom.

Il leur donna les instructions suivantes:
---Voici ce que vous direz à mon seigneur Esaü: «Ainsi parle ton serviteur Jacob: J'ai séjourné chez Laban et j'y suis resté jusqu'à maintenant.

J'ai acquis des bœufs, des ânes, des moutons, des chèvres, des serviteurs et des servantes, et j'en fais informer mon seigneur pour recevoir bon accueil auprès de lui.»

Les messagers revinrent auprès de Jacob en disant:
---Nous sommes allés trouver ton frère Esaü et le voilà qui vient à ta rencontre --- avec quatre cents hommes. » (Genèse 32:4-7)

Jacob se sentit obligé de contacter son frère Esaü. Jusqu’à un certain point, il voulait se réconcilier avec lui. Il voulait l’informer de son approche et, même plus, l’assurer de ses intentions amicales. La substance de ce message à Esaü était qu’il revenait un homme riche. Dans ce cas, il ne revenait pas pour exiger une part de la richesse de son père. Jacob tenait à assurer Esaü que son retour en était un amical et non menaçant. Tout ce qu’il voulait était une rencontre cordiale avec Esaü.

Jacob semble avoir ici une sensitivité intelligente pour les sentiments de son frère. Peut-être avait-il gagné une appréciation des sentiments d’Esaü en étant lui-même la victime de quelqu’un plus trompeur et escroc que lui. Indubitablement, l’escarmouche récente de Jacob avec le danger était encore fraîche dans son esprit. Il est en train de changer et ce message en est la première indication.

Le rapport des messagers de la réponse d’Esaü au message de Jacob fut effrayant: il était en route, pour rencontrer Jacob, avec 400 hommes. Qui aurait pu imaginer d’autres intentions qu’hostiles? Les hommes d’Esaü, comme la famille de Laban (31:24), n’avaient pas accompagné Esaü juste pour une ballade. Jacob n’avait pas beaucoup de raisons d’être optimiste, et nous aurions tous répondus de la même façon à un tel rapport. Les versets 8-13 nous relatent la double réponse de Jacob au rapport qu’il avait reçu qu’Esaü et sa compagnie approchaient rapidement :

« Jacob eut très peur, l'angoisse le saisit. Il répartit en deux camps les gens qui étaient avec lui, le menu et le gros bétail ainsi que les chameaux,

car il se disait: «Si Esaü attaque l'un des camps et le détruit, celui qui restera pourra en réchapper.»

Puis Jacob pria:
---Dieu de mon père Abraham et Dieu de mon père Isaac, ô Eternel, toi qui m'as dit: «Retourne dans ton pays, dans ta famille, et je te ferai du bien»,

je suis indigne de toutes les faveurs que tu as témoignées avec tant de fidélité à ton serviteur; car lorsque j'ai passé ce Jourdain, je n'avais que mon bâton, et maintenant je me trouve à la tête de deux camps.

Délivre-moi, je te prie, de mon frère Esaü; car j'ai peur qu'il vienne me tuer, sans épargner ni mère ni enfant.

Pourtant, toi tu m'as dit: «Je te ferai du bien, et je rendrai tes descendants aussi nombreux que le sable de la mer que nul ne peut compter.» » (Genèse 32:8-13)

Assumant le pire, Jacob divisa ses gens en deux groupes. Ses pensées étaient que pendant qu’un groupe pourrait être attaqué, l’autre avait une chance de s’échapper (verset 9.) Puisque tous ses gens était divisée en deux camps et que le mot pour « camp » est le même que celui dans le verset 3, il est possible que Jacob, d’une manière ou d’une autre, conclue que cette rencontre avec les anges avait pour intention de lui fournir un modèle pour sa décision de se séparer en deux groupes. Bien que c’était une action provoquée par la peur, non pas par la foi, il n’y avait rien de mal avec une division.

La prière de Jacob est notée en premier dans Genèse (28:20-22 ne me semble qu’être seulement l’ombre d’une prière.) Elle révèle aussi un changement de son point de vue. Certains commentateurs l’ont critiquée, pointant du doigt certaines omissions théologiques ou faiblesses. Pour moi, c’est la même chose qu’un bateau rempli de théologiens observant la prière de Pierre, « Au secours, Seigneur ! » (Matthieu 14:30), et puis critiquant sa brièveté ou le fait que Pierre n’ait pas dit, « Au nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit, Amen. » C’était un moment de désespoir, et Jacob pria, étant terrifié qu’Esaü allait lui tomber dessus à tout moment. Inutile de dire, la prière fut récitée sur un ton d’urgence. La situation de Jacob était désespérée. C’était le genre de « prière sur le pont du Titanic. » En plus de ça, la prière démontra une nouvelle humilité de la part de Jacob. « Je suis indigne de toutes les faveurs … » (verset 11) est maintenant la confession de Jacob. La confiance en lui-même arrogante a disparue, ainsi que la mentalité de marchandage. Jacob n’a aucun moyen de manipuler Dieu comme il l’a fait avec les autres. Les promesses de Dieu sont lesquelles il puisse faire sa requête, et ainsi il conclut sa prière, « Pourtant, toi tu m'as dit … » (verset 13.)

Une Réponse Apaisante

« Jacob s'installa à cet endroit pour la nuit. Il choisit dans ce qu'il avait à sa disposition de quoi faire un présent à son frère Esaü:

deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers,

trente chamelles qui allaitaient avec leurs petits, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânons.

Il les confia à ses serviteurs, par troupeaux séparés, en leur disant:
---Passez devant moi et laissez une certaine distance entre chaque troupeau.

Puis il donna les instructions suivantes au premier serviteur:
---Quand tu rencontreras mon frère Esaü et qu'il te demandera: «Quel est ton maître, où vas-tu, et à qui appartient ce troupeau qui te précède? »,

tu répondras: «Mon maître est ton serviteur Jacob, ce troupeau est un cadeau qu'il t'envoie, mon seigneur Esaü. Lui-même arrive derrière nous. »

Il donna les mêmes instructions au deuxième serviteur, au troisième, puis à tous ceux qui allaient marcher derrière les troupeaux:
---C'est en ces termes que vous parlerez à Esaü quand vous le rencontrerez!

Et dites-lui aussi: «Voici, ton serviteur Jacob vient lui-même derrière nous! »
Car il se disait:
---Je l'apaiserai par ce présent qui me précède, ensuite je paraîtrai moi-même devant lui, et peut-être me permettra-t-il de le regarder en face.

Les bêtes offertes en cadeau s'en allèrent donc devant lui, et lui-même passa cette nuit-là dans le camp. » (Genèse 32:14-22)

Une foi vitale n’a pas besoin d’en être une oisive. La foi sans actions, Jacques nous rappelle (Jacques 2:14), ne peut nous sauver. Alors, nous ne devons pas être trop rapides à condamner les actions de Jacob décrites dans ces versets. Il y a certainement une stratégie ingénieuse derrière les efforts de Jacob, mais il n’y a rien d’essentiellement mal dans ce qu’il fait. Rappelez-vous que pendant bien des années Esaü avait observé le caractère trompeur de son frère Jacob. La réception d’un cadeau énorme ne serait pas nécessairement assez convaincante pour Esaü de croire que Jacob avait changé sa façon de vivre. Au lieu d’envoyer un grand cadeau, Jacob envoya vagues après vagues de cadeaux à Esaü, insistant sur la nouvelle nature qu’il avait maintenant qui lui faisait vouloir donner plutôt que de recevoir et servir plutôt que de déposséder.

En conséquence, Jacob divisa le cadeau de cheptel en plusieurs groupes, gardés par des serviteurs qui suivaient leurs troupeaux. En premier étaient les chèvres, puis les moutons, les chameaux, le bétail et finalement les ânes. Normalement les femelles étaient accompagnées par un petit nombre de mâles, qui servaient à faire augmenter le cheptel d’Esaü. C’était un cadeau qui rendrait Esaü prospère.

Comme Esaü s’approchait de Jacob, il devait passer par chacun des groupes de bétails. Ceux qui gardaient ces animaux avaient été instruits comment répondre aux questions d’Esaü en ce qui concernaient à qui les troupeaux appartenaient et où ils allaient. Tous devaient l’informer que les troupeaux appartenaient à Jacob, et étaient des cadeaux pour lui, Esaü, et qu’il trouverait Jacob un peu plus loin derrière eux. L’effet cumulatif était espéré apaiser la colère d’Esaü et lui permettrait à jacob de le rencontrer face à face (verset 21.) Encore une fois, Jacob et sa famille passèrent la nuit au camp.

Un Lutteur Céleste (32:23-33)

« Dans la nuit, il se leva, emmena ses deux femmes, leurs servantes et ses onze fils et passa le gué du Yabboq.

Après leur avoir fait traverser le torrent et avoir fait passer tout ce qui lui appartenait,

Jacob resta seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu'à l'aube.

Quand l'adversaire vit qu'il n'arrivait pas à vaincre Jacob, il lui porta un coup à l'articulation de la hanche qui se démit pendant qu'il luttait avec lui.

Puis il dit à Jacob:
---Laisse-moi partir, car le jour se lève.
Mais Jacob répondit:
---Je ne te laisserai pas aller avant que tu ne m'aies béni.

---Quel est ton nom? demanda l'homme.
---Jacob, répondit-il.

---Désormais, reprit l'autre, tu ne t'appelleras plus Jacob mais Israël (Il lutte avec Dieu), car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as vaincu.

Jacob l'interrogea:
---S'il te plaît, fais-moi connaître ton nom.
---Pourquoi me demandes-tu mon nom? lui répondit-il.
Et il le bénit là.

Jacob nomma ce lieu Péniel (La face de Dieu) car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face et j'ai eu la vie sauve.

Quand il eut passé le gué de Péniel, le soleil se leva. Jacob boitait de la hanche.

C'est pourquoi, jusqu'à ce jour, les Israélites ne mangent pas le muscle de la cuisse fixé à l'articulation de la hanche, car c'est là que Dieu avait frappé Jacob. » (Genèse 32:23-33)

Pour des raisons inconnues, Jacob se sentit obligé de lever le camp au milieu de la nuit. Il arrangea en premier pour que ses femmes et ses servants traversent la rivière Yabboq, avec leurs enfants. Puis le reste des biens fut aussi transporté de l’autre coté. Il semblerait que lorsque Jacob fit son dernier voyage à son camp avant de joindre sa famille de l’autre coté de la rivière Yabboq, il fut abordé par un « homme » qui l’empêchait de traverser la rivière et qui le menaçait d'interdire Jacob d’entrer dans le pays de Canaan.

Au fil des siècles des érudits bibliques ont observé qu’il y a beaucoup de choses dans cet épisode qui sont masquées par le mystère. Nous pouvons cependant faire quelques observations avec certitude. Premièrement, nous savons que cet « homme » (verset 25) était Dieu :

« Dans le sein de sa mère,
il supplanta son frère

et dans son âge mûr, il lutta avec Dieu.
Il lutta avec l'ange et il sortit vainqueur,
il pleura et le supplia.
Il rencontra Dieu à Béthel,
et là, Dieu nous parla. » (Osée 12:4-5)

Dieu pré incarné, Qui apparut dans la chair humaine. C’est certain vues les paroles de Jacob :

« … j'ai vu Dieu face à face et j'ai eu la vie sauve.» (32:31)

La lutte n’était pas ni un rêve ou ni un cauchemar. Jamais un homme ne s’est réveillé d’un tel « rêve » avec un boitillement ! Et c’était une lutte que Dieu lui-même initia :

« Jacob resta seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu'à l'aube. » (32:25)

Jacob était dans l’erreur de penser qu’Esaü était celui qui l’empechait d’entrer dans le pays de Canaan et de recevoir les bénédictions de Dieu. Ce n’était pas Esaü qui lutta avec Jacob, mais c’était Dieu LUI-MEME. Nous devons nous émerveiller au récit de Moïse nous disant que Dieu n’a pas vaincu Jacob, qui avait maintenant presque 100 ans. Comment est-il possible que Dieu n’ait pas vaincu Jacob ?

Il doit être noté que Moïse ne nous dit pas que Dieu était incapable de battre Jacob, seulement qu’IL ne l’a pas battu. A ce moment, Dieu rend Jacob infirme en disloquant sa hanche. Cela serait terriblement destructif pour un lutteur. Cela serait comme casser une jambe à un coureur à pied ou un bras à un joueur de tennis. Maintenant Jacob était incapable de monter une attaque. Il était impuissant. Tout ce qu’il pouvait faire maintenant était de s’accrocher défensivement au désespoir. Et c’est ce qu’il a fait.

Jacob, au moment d’être incapacité, semblait gagner. Dieu l’implora de le laisser partir, car l’aube se levait. Il semblerait que Dieu ne voulait pas être vu au grand jour. Dieu insinua à Jacob que maintenant il gagnait (contrairement à la réalité de sa hanche disloquée.) Jacob était testé en étant encouragé à faire une requête à Dieu Qu’IL n’était pas en position de refuser. Pour Jacob, le trompeur, c’était une situation tentante. Différemment de ses actions précédentes, Jacob demanda seulement une bénédiction (verset 27.) Finalement, Jacob a fini par réaliser que la seule chose importante dans la vie est d’être bénit pas Dieu. Dans les mots de Proverbes,

« C'est la bénédiction de l'Eternel qui enrichit,
et toute la peine qu'on se donne n'y ajoute rien. » (Proverbes 10:22)

Esaü ne pouvait ni fournir ni empêcher la bénédiction de Dieu. Ce n’était pas Esaü qui faisait obstacle à la bénédiction de Jacob dans le pays de Canaan. D’un coté, c’était Dieu Qui l’opposait. De l’autre, c’était Jacob lui-même, qui par ses ruses et traîtrises, roublardises et déceptions, essayait de produire des bénédictions spirituelles par des moyens charnels. La bénédiction de Dieu ne doit être obtenue que de Dieu, et cela ne peut être obtenu qu’en se cramponnant à LUI dans la dépendance désespérée, pas en essayant de LE manipuler. C’est le message qui est transmis par la lutte dans la nuit entre Jacob et Dieu. Une réalisation de ce fait amène un changement dramatique dans le caractère et la conduite de Jacob, et ainsi son nom fut changé pour refléter cette transformation.

Dieu lui a demandé son nom, et il dut répondre, « Jacob », qui veut dire « trompeur. » Ça a du être aussi inconfortable pour Jacob que ça a été pour Abraham, qui n’avait pas d’enfants, quand il devait dire son nom, voulant dire « père d’une multitude. » Jacob ne serait plus connu comme un trompeur, car maintenant il était un homme qui prospéra à cause de sa foi dans les intentions et le pouvoir de son Dieu, et ainsi le nom « Israël » lui fut donné.

Aucune expression n’est plus intriguante que celle du verset 29 :

« ---Désormais, reprit l'autre, tu ne t'appelleras plus Jacob mais Israël (Il lutte avec Dieu), car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as vaincu. »

Comment Dieu peut-IL dire quelque chose comme ça ? Est-ce que cela n’indique pas dans un sens, que Dieu a bénit Jacob à cause de sa supercherie et déception préalable ? Dieu ne complimente-t-IL pas Jacob pour les moyens qu’il a utilisé pour triompher des hommes au cours de sa vie ? La clef pour comprendre cette phrase est de reconnaître que ce n’est pas une déclaration historique mais un annoncement prophétique. Dieu ne se référait pas au passé de Jacob ici, mais parlait de ses confrontations à venir, particulièrement celle qu’il allait avoir avec Esaü très prochainement.

Jacob a remporté le match de lutte avec Dieu, bien que dans beaucoup de sens, il n’ait pas triomphé, car il fut immobilisé par la dislocation de sa hanche. Sa seule action fut de s’accrocher avec ténacité à Dieu et, par les mots d’Osée, « … il pleura et le supplia » (12:5.) Dans ce sens, et seulement celui-là, Dieu fut vaincu par Jacob. Dans ce même sens, nous, qui sommes Ses enfants et les héritiers de Ses bénédictions, pouvons triompher avec Dieu.

Ayant triomphé avec Dieu, Jacob était assuré de la victoire, peu importe les oppositions que les hommes pouvaient offrir. Cela certainement, et spécialement, incluait Esaü. Par les paroles de l’apôtre Paul: « Si Dieu est pour nous, qui se lèvera contre nous ? » (Romains 8:31.)

Dominer par la prière avec Dieu nous assure dominer avec les hommes. Si Dieu est de notre coté, nous ne pouvons pas perdre. C’est ce que le verset 29 avait l’intention de transmettre à Jacob. En apprenant comment dominer avec Dieu, Jacob apprit comment dominer avec les hommes.

Conclusion

La leçon que Jacob apprit ici est une leçon vitale pour chaque Chrétien. C’est une vérité qui transforme, car elle explique la raison pour laquelle les bénédictions de Dieu ne peuvent être obtenues que par des moyens pieux. Elle révéla à Jacob la raison pour laquelle toutes ses « victoires » précédentes étaient en fait des désastres, résultants en désaccord, haine et hostilité.

Le chapitre 32 de Genèse instruit vigoureusement Jacob que la vie chrétienne est une guerre spirituelle. C’est pourquoi nous voyons tant d’emphase sur les anges. Les anges le rencontre quand il entre dans le pays. Un être céleste s’oppose à lui quand il essaye de traverser la rivière Yabboq. Les bénédictions que Dieu a promises à Jacob étaient des bénédictions spirituelles, et les bénédictions spirituelles ne peuvent pas être obtenues par des moyens charnels. Si la vie de Jacob dans le pays de Canaan allait recevoir les bénédictions de Dieu, Jacob devait apprendre à mener une guerre spirituelle. Il doit réaliser que son plus grand obstacle n’est pas son frère, mais son Dieu. Une fois que Dieu est avec nous, la victoire est certaine. Puisque notre Dieu est un Dieu souverain, personne ne peut résister Sa volonté – pas Esaü, pas Pharaon, pas l’Assyrie, Babylone ou Rome.

Toute la vie de Jacob jusqu'au chapitre 32 fut caractérisée par un effort charnel constant pour être sûr qu’il recevrait les bénédictions divines. Maintenant Jacob apprit la folie et la futilité de tels efforts. L’entrée dans une vie bénie ne sera atteinte que sur la même fondation sur laquelle Jacob a obtenu la bénédiction de Dieu, en s’accrochant à Dieu pour remplir Ses promesses et en comptant sur LUI pour nous pourvoir et nous protéger quand nous faisons face à l’opposition.

Cela ne veut pas dire que l’homme doit être inactif et passif. Jacob ne fut pas du tout passif dans sa lutte avec Dieu. Mais notre activité devrait être correctement dirigée et motivée. Nous devons d’abord être assurés que nous recherchons ce que Dieu a promis. Nous devons commencer à travailler avec Dieu pour Ses bénédictions. Seulement alors, devrions-nous nous engager dans des activités autres que celle-là, et elles devraient être consistantes avec une vraie foi en Dieu. Tout comme nos buts doivent être pieux, nos moyens pour les atteindre doivent être aussi.

Quelle leçon ce chapitre fournit aux Israélites! Ici est l’origine de leur nom comme nation. Est-ce que les bénédictions, comme la nation, viendront par des moyens différents de ceux que Jacob apprit de sa lutte avec Dieu ? Je ne pense pas. C’est ce que Moïse chercha à transmettre aux Israélites quand ils (comme Jacob) cherchèrent à entrer dans le pays de Canaan et à garantir les bénédictions de Dieu. A la fin, ce n’étaient pas les Cananéens, ni les Hittites, ni les Phéréziens qui empêcheraient la nation Israël de recevoir les bénédictions de Dieu ; C’était Dieu LUI-MEME Qui les opposerait s’ils échouaient à espérer et à LUI faire confiance. Et ce serait Dieu Qui vaincrait les Cananéens pour eux s’ils mettaient leur confiance en LUI.

« ---Je vais envoyer un ange devant vous pour vous protéger en chemin et vous conduire au lieu que j'ai préparé pour vous.

Respectez-le et obéissez-lui. Ne lui résistez pas, il ne tolérerait pas votre rébellion, car il est mon représentant.

Mais si vous lui obéissez pleinement et si vous faites tout ce que je vous ai ordonné, je serai l'ennemi de vos ennemis et l'adversaire de vos adversaires.

Car mon ange marchera devant vous et vous fera entrer dans le pays des Amoréens, des Hittites, des Phéréziens, des Cananéens, des Héviens et des Yebousiens, et je les exterminerai.

Vous n'adorerez pas leurs dieux et vous ne leur rendrez pas de culte, vous n'adopterez pas leurs pratiques religieuses. Au contraire, vous renverserez leurs statues et vous mettrez en pièces leurs stèles sacrées.

Vous rendrez votre culte à l'Eternel votre Dieu. Alors je vous bénirai en vous donnant une nourriture excellente et de l'eau en abondance, et je vous préserverai des maladies.

Il n'y aura pas dans votre pays de femme qui avorte ou qui soit stérile. Je vous ferai parvenir à un âge avancé.

Je sèmerai la panique devant vous, je mettrai en déroute tous les peuples chez lesquels vous entrerez, et je ferai s'enfuir tous vos ennemis devant vous.

J'enverrai devant vous les frelons pour chasser les Héviens, les Cananéens et les Hittites devant vous. » (Exode 23:20-28)

La leçon pour nous est la même. Notre guerre est une guerre spirituelle, et elle ne peut pas être gagnée par des moyens charnels :

« Car nous n'avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang, mais contre les Puissances, contre les Autorités, contre les Pouvoirs de ce monde des ténèbres, et contre les esprits du mal dans le monde céleste.

C'est pourquoi, endossez l'armure que Dieu donne afin de pouvoir résister au mauvais jour et tenir jusqu'au bout après avoir fait tout ce qui était possible.

Tenez donc ferme: ayez autour de la taille la vérité pour ceinture, et revêtez-vous de la droiture en guise de cuirasse.

Ayez pour chaussures à vos pieds la disponibilité à servir la Bonne Nouvelle de la paix.

En toute circonstance, saisissez-vous de la foi comme d'un bouclier avec lequel vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du diable.

Prenez le salut pour casque et l'épée de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu.

En toutes circonstances, faites toutes sortes de prières et de requêtes sous la conduite de l'Esprit. Faites-le avec vigilance et constance, et intercédez pour tous ceux qui appartiennent à Dieu,

en particulier pour moi. Demandez à Dieu de me donner, quand je parle, les mots que je dois dire pour annoncer avec assurance le secret que révèle la Bonne Nouvelle.

C'est de cette Bonne Nouvelle que je suis l'ambassadeur, un ambassadeur enchaîné. Priez donc pour que je l'annonce avec assurance comme je dois en parler. » (Ephésiens 6:12-20)

Ce n’est pas par accident que le mot « lutte » (en grecque, pala) soit pratiquement le même que les traducteurs du Septante (la version grecque du Vieux Testament hébreu) ont utilisé pour la « lutte » de Jacob (grecque, epalaein) dans le chapitre 12 de Genèse. Parce que la victoire spirituelle ne peut être obtenue que par des moyens spirituels, Paul souligne les armes spirituelles que tous les Chrétiens doivent utiliser.

Il y a une illustration importante de l’usage d’armes spirituelles dans le Livre de 2 Corinthiens :

« Moi, Paul, je suis, paraît-il, «timide» quand je suis présent parmi vous et «hardi» quand je suis absent, loin de vous. Mais c'est au nom de la douceur et de la bonté du Christ que je vous adresse cet appel:

je vous en prie, ne m'obligez pas, lorsque je serai chez vous, à me montrer «hardi». Car je compte faire preuve de mon assurance et agir avec «audace» envers certains qui jugent notre conduite «trop humaine».

Sans doute, nous sommes des hommes et nous vivons comme tels, mais nous ne menons pas notre combat d'une manière purement humaine.

Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas simplement humaines; elles tiennent leur puissance de Dieu qui les rend capables de renverser des forteresses. Oui, nous renversons les faux raisonnements » (2 Corinthiens 10:1-4)

L’autorité de Paul était défiée par quelques personnes à Corinthe. Il est temps pour la plupart d’entre nous d’avoir notre égo emmêlé dans un concours de suprématie ! Quelle opportunité pour nous d’exercer notre pouvoir et notre influence pour défendre notre autorité ! Il est temps d’utiliser toutes les sortes de tactiques politiques et brutales ! Mais qu’a fait Paul ? Il utilisa l’humilité et la douceur du Christ (verset 1.) Il refusa d’utiliser la brutalité et l’autorité charnelle. C’était un conflit spirituel et des méthodes spirituelles devaient être employées.

« ni par votre bravoure ni par la force,
mais c'est par mon Esprit,
le Seigneur des armées célestes le déclare. » (Zacharie 4:6)

La grande tragédie dans les entourages chrétiens d’aujourd’hui est que beaucoup de ce qu’on fait est par des moyens charnels. Nous employons ces moyens car c’est ce que nous, par vieille nature préalable, nous avons tendance à faire. Et aussi parce que ça semble marcher ; et surement, parce que nous pensons, que la fin justifie les moyens. Et donc, quand nous sommes en désaccord avec quelqu’un, nous essayons de mettre tous les atouts de notre coté. Nous ne prions pas, nous ne laissons pas Dieu changer les cœurs des hommes (Philippiens 3:15) ; Nous essayons de manipuler politiquement l’opposition. Les bénédictions de Dieu sont spirituelles, et elles ne peuvent pas être, ne seront pas, obtenues par des moyens charnels.

Puisque Dieu est souverain, tous ce que les hommes doivent faire est dominer avec LUI. S’IL est avec nous, la victoire nous est assurée. Aucune opposition humaine ou démoniaque ne peut contrecarrer les buts d’un Dieu souverain (Romains 8:31-39), et puisque Dieu a l’intention de bénir l’humanité quand elle dominera avec LUI, nous devons nous dévouer à cette tâche. Mais comment allons-nous dominer avec Dieu ? Notre texte suggère plusieurs ingrédients. Premièrement, nous devrons arriver à l’endroit où nous reconnaitrons notre manque d’adaptation et notre impuissance. Nous devrons arriver au bout de nous-mêmes et reconnaître la futilité de nos efforts charnels. Jacob, je pense, est arrivé à cette réalisation dans le chapitre 32 de Genèse. Il ne pouvait pas résister Esaü, ni ne pouvait-il battre l’ « homme » qui l’opposa. Il était impuissant à cause de sa hanche disloquée. Deuxièmement, nous devrons avoir confiance en ce que Dieu a promis de faire. Jacob n’a pas dominé Dieu par des moyens nouveaux et inexplorés. Il a dominé avec Dieu sur un sujet dont Dieu a parlé plusieurs fois – les bénédictions qu’IL verserait sur Jacob car il était le bénéficiaire des bénédictions de l’alliance avec Abraham. La parole de Dieu était la seule revendication que Jacob avait sur Dieu. Finalement, Jacob s’accrocha avec ténacité à Dieu pour accomplir ce qu’IL avait promis de faire, même quand il semblait humainement impossible.

Et c’est comme ça que les hommes ont toujours dominé avec Dieu – en reconnaissant leur propre défaut d’adéquation, en croyant en la parole révélée de Dieu et en SES promesses, et en s’accrochant à Dieu seul pour faire ce qu’IL a promis (1 Jean 5:14-15.)

Le premier pas, mes amis, est de croire Dieu pour la bénédiction du salût. Nous ne sommes pas dignes de ce don, et pourtant Dieu l’a offert à tous les hommes (Romains 10:13.) Nous ne méritons seulement que la furie éternelle de Dieu (Romains 6:23.) Dieu a promis de sauver les hommes, basé sur la foi en le travail de Jésus Christ, qui mourut pour nos péchés et dont la vertu sauvera tous ceux qui croient en LUI (Jean 1:12 ; Actes 4:12, 16:31 ; 2 Corinthiens 5:21.) Avez-vous fait ce premier pas ? En vous accrochant à Dieu et en LUI faisant confiance qu’IL fera ce qu’IL a promis, vous pouvez recevoir la bénédiction de la vie éternelle. Et toutes les bénédictions qui suivront viendront de la même façon : En ne comptant pas sur vous-même, et en ayant foi que Dieu accomplira ce qu’IL a promis.

« Aussi, puisque vous avez reçu le Christ, Jésus le Seigneur, comportez-vous comme des gens unis à lui: » (Colossiens 2:6)


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35. Un Pas en Avant et Trois en Arrière (Genèse 33:1-34:31)

Introduction

Quand notre église commença à se réunir, un homme à une de nos réunions se leva avec plein de très bonnes choses à dire nous concernant. Il exprima son avis sincère que notre église était la plus basée sur le Nouveau Testament qu’il avait trouvée. En tout, c’était le genre de chose que la plupart d’entre nous aimait entendre. Après qu’il eut fini, j’ai ressenti le besoin d’ajouter un petit commentaire à ce qu’il venait de dire. Je me suis levé et j’ai dit que j’avais deux réponses à ses compliments. Premièrement, j’espérais que ce que cet homme avait dit était vrai et que nous nous approchions de ce que l’église du Nouveau Testament était et que nous continuerions de l’être. Deuxièmement, j’espérais que si c’était vrai, aucun d’entre nous ne le croirait jamais.

Vous voyez, rien ne peut être plus dévastateur que de faire des progrès dans un domaine particulier et puis être avalé par un sens d’orgueil et de complaisance. Nous aurions tendance à nous reposer sur nos lauriers et arrêterions de chercher à grandir et à devenir plus mâture.

Le même principe s’applique au sujet de la sécurité. Pendant que nous sommes à jamais assurés du salût que Jésus Christ nous a fournit et que nous avons accepté (Jean 10:27-29), il y a un genre de complaisance qui peut être destructive et contreproductive pour nos vies spirituelles. Nous pouvons mal conclure que puisque nous avons la sécurité éternelle, nous n’avons pas besoin de continuer, de rechercher à aller plus loin, qu’il n’y a pas d’urgence, pas de danger immédiat dans notre vie chrétienne. Le moment nous nous sentons en sécurité, nous sommes en plus grand danger. Le moment nous devenons distants de l’intensité de la guerre spirituelle dans laquelle nous sommes engagés et de l’ennemi qui cherche à nous détruire, nous commençons à tomber entre les mains de l’ennemi.

C’est précisément ce que Jacob fait dans ces deux chapitres de Genèse. Dans la première partie du chapitre 33, Jacob fait craintivement face à son frère, anticipant le pire. Mais, une fois que le danger passe, Jacob oublie le commandement divin et son serment de retourner à Béthel. Un faux sentiment de sécurité a rendu Jacob frivole dans ses actions et l’a amené à un point très dangereux. Ce danger était à la fois physique et spirituel. Exceptés pour les actions discutables de ses fils et la providence de Dieu, Jacob aurait pu être virtuellement détruit.

Ce passage est particulièrement important pour les Chrétiens du 20ème siècle qui vivent aux Etats-Unis, car nous avons été endormis dans un faux sens de sécurité par notre train de vie aisé et confortable. Nous avons la Sécurité Sociale et l’Aide Médicale, la couverture pour l’accident du travail… Nous avons des assurances pour nos maisons, notre santé, notre habilité de gagner notre vie, et contre toutes sortes de pertes. Nous ne nous réveillons jamais le matin nous demandant si l’on aura à manger ou où nous dormirons ce soir. Les chrétiens peuvent se sentir encore plus confortables, car beaucoup croient que quand les choses deviendront vraiment mauvaises (les grandes épreuves), ils ne seront de toute façon pas là pour y faire face à cause du ravissement.1 Au milieu de ce genre de sécurité artificielle, nous commençons à vivre insouciamment et nous nous trouvons en danger de subir quelques défaites spirituelles très sérieuses. Cherchons à apprendre, par les leçons de la vie de Jacob, comment nous pouvons éviter le sens de complaisance et le trop de confiance en soi, qui peut être très hasardeux pour notre santé spirituelle.

Un Pas en Avant (33:1-16)

« Jacob scruta l'horizon et aperçut Esaü qui arrivait avec quatre cents hommes. Alors, il répartit ses enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes.

Il plaça en tête les servantes et leurs enfants, puis Léa et les siens derrière eux et finalement Rachel et Joseph.

Lui-même passa devant eux. Il se prosterna sept fois jusqu'à terre avant d'arriver devant son frère.

Esaü courut à sa rencontre, le prit dans ses bras, se jeta à son cou et l'embrassa. Tous deux se mirent à pleurer.

Puis Esaü leva les yeux et vit les femmes et les enfants.
---Qui sont ceux qui sont là avec toi? demanda-t-il.
Jacob répondit:
---Ce sont là les enfants que Dieu, dans sa grâce, a donnés à ton serviteur.

Les servantes s'approchèrent avec leurs enfants et se prosternèrent. » (Genèse 33:1-6)

Comme nous fermons le chapitre 32, la lutte entre Jacob et Dieu vient juste de se terminer, et Jacob traversait Péniel comme le soleil se levait (verset 31). A ce moment là, il semblerait, Jacob leva ses yeux et vit Esaü et ses 400 hommes apparaître à l’horizon. Jacob sépara ses femmes et ses enfants en groupes, commençant avec les serviteurs et finissant avec Rachel et Joseph. Jacob alla à la tête des groupes pour que si du mal arrivait, ça lui arriverait à lui en premier. C’était lui qu’Esaü haïssait ; Finalement, c’était une confrontation entre ces deux frères. Quand Jacob arriva devant son frère, il se prosterna plusieurs fois jusqu’au sol, un gage de sa nouvelle humilité.

C’était maintenant un moment très dramatique. Esaü galopa jusqu’à Jacob, sauta de son cheval et courut vers son frère. Jacob a dû regarder cette approche avec beaucoup d’inquiétude, son regard fixé sur les armes qu’Esaü portrait. Ce ne fut pas avant la tendre étreinte, soulignée par les larmes de vraie joie, que Jacob réalisa, à son grand soulagement, qu’Esaü était venu en tant qu’ami absolvant et frère plutôt qu’en ennemi.

Le bavardage normal commença avec des questions sur les femmes et les enfants. Puis la conversation tourna sur les troupeaux qu’Esaü avait rencontrés lors de son approche. Jacob lui expliqua à nouveau qu’ils étaient des cadeaux, une expression d’amour. Esaü essaya poliment de les refuser comme n’étant pas nécessaires, mais Jacob persista et gagna.

Le dixième verset est la clef de la réunion paisible de ces frères:

« ---Non, dit Jacob, je t'en prie, si j'ai obtenu ta faveur, accepte mon présent, car je t'ai vu en face comme on regarde la face de Dieu, et tu m'as accueilli favorablement. »

Dans le chapitre précédent, Jacob avait apprit que de dominer avec Dieu était aussi dominer avec les hommes. Maintenant qu’Esaü l’avait accueilli à bras ouverts, Jacob vit que voir le visage de son frère était comme voir le visage de Dieu. L’un était le résultat de l’autre. Dieu, pas Esaü, était l’obstacle de l’entrée de Jacob dans le pays de Canaan. Maintenant qu’il avait gagné avec Dieu par des moyens de pétitions et en s’accrochant à LUI par la foi, Esaü n’était plus un ennemi, mais un ami.

Esaü est une image magnifique de grâce et de pardon. Ses mots de salutation à Jacob sont remarquablement similaires à ceux du père au fils prodige à son retour (comparez Genèse 33:4 à Luc 15:20).2 Ayant accepté la générosite de Jacob par les cadeaux du cheptel, Esaü offre d’accompagner son frère pendant qu’il voyage vers Canaan et, je suppose, jusqu’à la maison de son père (31:30). Jacob exprime sa gratitude mais explique qu’il ne pourrait pas voyager à la même allure que son frère et ceux avec lui. Le jeune bétail et les enfants ne pourraient que ralentir Esaü et les presser ne résulterait que par des pertes inutiles.

Le raisonnement de Jacob était sensé, mais Esaü semblait sentir qu’il était nécessaire pour Jacob, sa famille et ses troupeaux d’avoir une escorte. En conséquence, il urgea Jacob de lui permettre de lui laisser quelques-uns de ses hommes pour l’accompagner jusqu’au pays de Canaan. Jacob indiqua qu’il n’y avait vraiment aucune raison de prendre de telles précautions et que tout ce qu’il désirait de son frère était son amitié. Alors Esaü s’en alla, assumant qu’il verrait Jacob bientôt ; Mais, comme nous le savons, cela n’arrivera pas. Il semblerait que des années allaient passer avant que ces hommes ne se rencontreraient à nouveau. Bien qu’on ne veuille pas le croire et il se peut qu’il y ait quelques explications plausibles pour ses mots3, on ne peut s’empêcher de ressentir un malaise que Jacob a recourt à sa vieille habitude de déception. Bien qu’il ait dit qu’il allait rencontrer Esaü à Séir (verset 14), il se peut qu’il n’ait pas eu l’intention d’y aller. Bien sur, c’est arrivé comme ça, mais cependant sans aucunes bonnes raisons. Les résultats désastreux du détour de Jacob indiqueraient qu’il eut tort d’aller à Soukkoth et plus tard à Sichem.

Un Pas en Arrière (33:17)

« tandis que Jacob partit pour Soukkoth (les Cabanes). Il s'y construisit une maison; mais il bâtit aussi des cabanes pour son bétail, c'est pourquoi on nomma ce lieu Soukkoth. » (Genèse 33:17)

C’est Derek Kidner qui résume bien la signification du voyage de Jacob à Soukkoth : « Soukkoth était un pas en arrière, spirituellement autant que géographiquement… »4 Dieu est apparu à Jacob en premier à Béthel, et c’était là que Jacob jura qu’un jour il reviendrait, construirait un autel et donnerait la dîme à Dieu (28:20-22). Quand Dieu ordonna à Jacob de retourner à Canaan, IL S’identifia LUI-MEME comme étant le « Dieu de Béthel » (31:13). Jacob fut ordonné de retourner « au pays de tes pères, auprès de ta parenté » (31:3). Soukkoth était dans la direction opposée de Séir où Jacob avait dit à Esaü qu’il allait.5

Bien que le texte ne nous dise pas les raisons pour la décision de Jacob, plusieurs pourraient être suggérées. Premièrement, il se peut que Jacob n’ait pas été très impatient de voir son père, qu’il avait trompé et à qui il devrait demander pardon. Jacob n’était peut-être pas très excité de passer quelque temps proche d’Esaü, qui était évidemment très capable de défendre ses intérêts. De plus, Jacob avait fait un vœu de payer la dîme à Dieu à Béthel (28:22). Peut-être n’était-il plus désireux de faire cela maintenant que Dieu l’avait grandement fait prospérer. Finalement, et peut-être plus vraisemblablement, le pâturage était bien plus vert dans la Vallée du Jourdain ou Soukkoth était localisé, pendant que Béthel était dans les montagnes.6 Les troupeaux réussiraient normalement mieux dans le pâturage riche de la Vallée du Jourdain que dans les montagnes.

Plus dérangeant que la direction des voyages de Jacob était la longueur de son séjour à Soukkoth. Nous savons que Dina n’avait pas plus de 6 ou 7 ans quand Jacob quitta Paddân-Aram, car elle fut née plus tard de Léa (30:21). Mais quand Jacob est à Sichem, elle est en âge de mariage, qui aurait été au moins 12 ou 13 ans. Donc plusieurs années avaient passé depuis la rencontre entre Jacob et d’Esaü et les évènements du chapitre 34.7 Quelques-unes de ces années ont dû être passées à Soukkoth. C’est encore plus confirmé par le fait que Jacob construisit là une maison plutôt que de vivre dans une tente (verset 17). Il n’était plus un voyageur ici, mais un colon. Il y a beaucoup d’indications que Jacob avait l’intention de s’installer là pour de bon.

Un Deuxième Pas en Arrière (33:18-20)

« A son retour de Paddân-Aram, Jacob arriva sans encombre à la ville de Sichem, dans le pays de Canaan, et il établit son camp devant la ville.

Il acheta pour cent pièces d'argent aux descendants de Hamor, fondateur de Sichem, la parcelle de terrain où il avait dressé ses tentes.

Il y érigea un autel qu'il appela El-Elohé-Israël (Dieu est le Dieu d'Israël). » (Genèse 33:18-20)

On ne nous donne pas de raisons pour le départ de Jacob de Soukkoth vers Sichem. Cela serait probablement une lecture intéressante, mais Moïse ne cherche pas vraiment à satisfaire notre curiosité. Tout ce que nous savons est que Jacob arrive « sans encombre » à Sichem (verset 18).

Le fait qu’il ait campé près de la ville nous rappelle le campement de Loth et son attachement à la ville de Sodome, avant qu’il ne devienne un citoyen. Encore une fois, Jacob n’apparaît pas être un homme ne faisant que passer, car il acheta un morceau de terrain d’un homme dont il aurait bien voulu un jour oublier le nom.

D’apparence extérieure, Jacob était un homme religieux, tout comme son ancêtre Abraham. Il construisit un autel, qu’il appela El-Elohé-Israël. Initialement, cela semblait très similaire à ce qu’Abraham fit dans le passé, mais cette pensée s’arrête sec, là. Quand Abraham construisit les autels, il le fit « à l'Eternel » (12:8), et tous les deux, Abraham et Isaac « le pria » (12:8 ; 13:4 ; 26:25). Avec Isaac, l’autel fut la première chose qu’il battit (26 :25), alors qu’avec Jacob, ce fut la dernière (33:20). Tout cela, en plus d’autres développements plus tard, suggère fortement que bien qu’il y ait eu une formalité religieuse, il n’y avait pas de réalité spirituelle. Jacob avait promit de construire un autel à Béthel (28:22), ce qu’il fit plus tard (35:13-14), mais il ne semble pas avoir ici un grand exercice spirituel, seulement un rituel. Il est extrêmement difficile de vénérer Dieu dans un endroit où nous ne sommes pas supposés être.

Un Troisième Pas en Arrière (34:1-31)

« Dina, la fille que Léa avait donnée à Jacob, sortit pour aller voir les filles du pays.

Sichem, fils de Hamor le Hévien qui gouvernait la région, la remarqua: il l'enleva et coucha avec elle en lui faisant violence.

Il s'attacha à Dina, la fille de Jacob, en tomba amoureux et chercha par ses paroles à conquérir le cœur de la jeune fille.

Il dit à son père Hamor:
---Obtiens-moi cette jeune fille pour femme.

Or Jacob avait appris que sa fille Dina avait été déshonorée. Mais comme ses fils étaient aux champs avec son bétail, il n'avait rien dit jusqu'à leur retour.

Hamor, le père de Sichem, se rendit chez Jacob pour lui parler.

Entre-temps, les fils de Jacob étaient revenus des champs et apprirent ce qui s'était passé. Ces hommes en furent outrés et ils se mirent dans une grande colère parce que Sichem s'était rendu coupable d'une action qui est infâme contre Israël en couchant avec la fille de Jacob, ce qui est une chose inadmissible.

Hamor leur parla ainsi:
---Sichem, mon fils, s'est épris de votre fille; s'il vous plaît, donnez-la lui pour femme

et alliez-vous par mariage avec nous. Vous nous donnerez vos filles et vous prendrez les nôtres.

Vous vous établirez chez nous; le pays sera à votre disposition; demeurez-y, vous y ferez vos affaires et vous y acquerrez des propriétés.

Sichem, de son côté, s'adressa au père et aux frères de la jeune fille:
---Faites-moi cette faveur! Je vous donnerai ce que vous me demanderez.

Exigez de moi une forte dot et des présents. Je vous donnerai ce que vous me demanderez; accordez-moi seulement la jeune fille pour épouse. » (Genèse 34:1-12)

Jacob, qui avait toujours été un « campagnard/éleveur » a dû être ignorant des dangers de la ville. Aussi près qu’il vivait de Sichem, il était facile pour Dina d’aller visiter « les filles du pays » (verset 1). Plus que probablement, cela arrivait souvent, et il se peut que la relation de Dina avec Sichem ne soit pas aussi soudaine qu’il semblerait.8 Il est très possible que Sichem ait vu Dina et tomba amoureux d’elle quand Jacob acheta le terrain d’Hamor, son père. Comme il était le plus influent dans la famille de son père, il aurait pu avoir un rôle dans la vente (versets 2, 19).

En une occasion particulière, Sichem fut capable de la saisir pendant qu’elle était seule et de forcer son affection sur elle. Bien que son viol de Dina soit abominable, il l’aimait d’un amour très fort et désirait la marier. Il demanda vivement à son père d’arranger le mariage dès que possible, sans importance du prix. Il se pourrait que Dina soit restée dans la maison de Sichem pendant que les négociations avaient lieu (verset 26).

L’offre d’Hamor était une offre qui aurait pu être attendue d’un Cananéen qui était un homme d’importance dans la communauté. Il chercha à apaiser la colère des frères de Dina en accentuant le grand amour de Sichem pour elle (versets 7-8). En plus, une telle union ouvrait le chemin pour beaucoup d’autres bénéfices. Ils pourraient être libres de marier les Cananéens (verset 9) et aussi de faire du commerce plus librement (verset 10). En plus de tout ça, tout ce qu’ils voulaient pour la dot serait payé. Probablement qu’Hamor sentait qu’un prix fort pour Dina ferait beaucoup pour apaiser la colère de ces frères.

Les fils de Jacob ne furent pas content avec une telle offre, mais ils virent qu’elle fournirait un moyen pour obtenir leur revanche :

« Parce qu'on avait déshonoré leur sœur Dina, les fils de Jacob usèrent de ruse en répondant à Sichem et à Hamor, son père,

en ces termes:
---Il ne nous est pas possible de donner notre sœur à un homme incirconcis; ce serait un déshonneur pour nous.

Nous ne vous donnerons notre consentement qu'à la condition que, comme nous, vous fassiez circoncire tous ceux qui sont du sexe masculin parmi vous.

Alors nous vous donnerons nos filles en mariage et nous épouserons les vôtres, nous nous établirons chez vous et nous formerons un seul peuple.

Par contre, si vous n'acceptez pas de vous faire circoncire, nous reprendrons notre fille et nous nous en irons. » (Genèse 34:13-17)

Je trouve intéressant que ces paroles étaient dirigés pour les « fils de Jacob » plutôt qu’ « aux frères de Dina ». La raison doit être qu’en étant fourbes, ils prouvaient qu’ils étaient bien les fils de leur père. Nous ne sommes pas complètement surpris par le fait que ce sont eux, et non pas Jacob, qui répondit à l’offre d’Hamor. Une situation similaire apparue durant l’acquisition de Rébecca pour Isaac (24:50,55, 57-60).

La seule concession que les fils de Jacob exigèrent est faite d’une telle manière qu’elle ne pouvait être refusée qu’avec grande difficulté. C’est parce que la circoncision est peinte comme une partie vitale de leurs rituels religieux.9 La circoncision, ces fils soutenaient, unirait les Cananéens aux Israélites en rendant acceptable les mariages entre eux. Si cette tradition n’était pas suivie, alors les mariages entre leurs deux communautés ne seraient pas permissifs.

Les mensonges des fils de Jacob ne sont nullement défendables. Ils avaient l’intention de manipuler les Cananéens dans un arrangement dans lequel ils seraient physiquement immobilisés, spécialement le troisième jour après leurs circoncisions. Cela faciliterait beaucoup le massacre d’Hamor, de Sichem, et de tous les habitants de cette ville. Aucune défense de ce plan ne peut être présentée avec succès.

Le silence de Jacob est encore plus maléfique que les intrigues de ses fils. Ses fils avaient proposé le mariage avec les Cananéens seulement comme moyen de les amener à être circoncis pour qu’ils puissent les assassiner plus facilement. Jacob accepta l’agrément avec les gens de Sichem silencieusement et passivement, comptant bien le remplir. Jacob avait prévu de permettre à ses descendants de s’unir par mariages aux Cananéens, mais ses fils n’avaient pas de telles intentions. Jacob, comparé à ses fils, est plus coupable qu’eux !

La volonté de Jacob de marier les Cananéens n’est pas seulement contraire à la volonté et aux promesses de Dieu dans l’alliance avec Abraham, mais est aussi une directe transgression des instructions que son père lui avait données :

« Alors Isaac appela Jacob, il le bénit et lui donna cet ordre:
---Tu n'épouseras pas une Cananéenne.

Mets-toi en route, va à Paddân-Aram chez Betouel, ton grand-père maternel, et prends une femme de là-bas parmi les filles de ton oncle Laban.

Le Dieu tout-puissant te bénira, il te donnera des enfants, il rendra tes descendants nombreux et tu deviendras l'ancêtre d'un grand nombre de peuples.

Il te transmettra la bénédiction d'Abraham à toi et à ta descendance, afin que tu hérites le pays dans lequel tu habites en immigrant et que Dieu a donné à Abraham. » (Genèse 28:1-4)

De bonne foi, Hamor et Sichem sont retournés chez leurs concitoyens et les convainquirent d’accepter la proposition des fils de Jacob :

« Hamor et son fils Sichem acceptèrent cette proposition,

et le jeune homme fit sans délai ce qu'on lui demandait, tant il était épris de la fille de Jacob. Or, il était le plus influent dans la famille de son père.

Il se rendit donc avec lui à la porte[a] de leur ville et ils parlèrent ainsi à leurs concitoyens:

---Ces gens-là sont bien disposés envers nous; qu'ils s'établissent dans le pays et qu'ils y fassent des affaires; voici le pays est assez vaste pour eux dans toute son étendue. Nous épouserons leurs filles et nous leur donnerons les nôtres.

Seulement, ces hommes ne consentiront à habiter avec nous pour que nous formions ensemble un seul peuple que si tous les hommes parmi nous sont circoncis comme chez eux.

Ainsi, leurs troupeaux et leurs biens et toutes leurs bêtes de somme nous appartiendront. Consentons donc à ce qu'ils demandent et ils s'établiront chez nous.

Alors tous ceux qui se trouvaient à la porte de la ville se laissèrent convaincre par Hamor et son fils Sichem, et tous les hommes et les garçons qui se trouvaient dans la ville furent circoncis.» (Genèse 34:18-24)

En surface, c’était une offre raisonnable que les fils de Jacob avaient faite, et Sichem était impatient que le mariage soit performé. La raison pour laquelle Hamor et Sichem se soumettaient à la proposition était évidente, mais les autres hommes de la ville furent convaincus par les cotés financiers. Hamor devait être le président de la Chambre de Commerce. Comment ses concitoyens pouvaient-ils refuser cet inconvénient minime et temporaire quand éventuellement ils profiteraient substantiellement de l’arrangement (verset 23) ?

« Le troisième jour, alors qu'ils étaient souffrants, deux des fils de Jacob, Siméon et Lévi, les frères de Dina, prirent chacun son épée, et tombèrent sur la ville qui se croyait en sécurité. Ils tuèrent tous les hommes et les garçons.

Ils tuèrent aussi Hamor et son fils Sichem, reprirent Dina de la maison de Sichem et partirent.

Les autres fils de Jacob vinrent achever les blessés et pillèrent la ville, parce qu'on avait déshonoré leur sœur.

Ils prirent le gros et le petit bétail ainsi que les ânes et tout ce qui était dans la ville et dans les champs.

Ils s'emparèrent de tous leurs biens, de leurs enfants et de leurs femmes et raflèrent tout ce qui était dans les maisons. » (Genèse 34:25-29)

Les gens de Sichem ne réalisèrent pas les intentions des frères de Dina, dont la furie ne pouvait être apaisée par rien de moins qu’une vengeance sanguinaire. Affaiblis par leur circoncision, les hommes de la ville étaient virtuellement sans défense quand il furent attaqués par Siméon et Lévi. Ce ne fut rien de moins qu’un massacre. Ils tuèrent tous les hommes, et le reste de leurs frères ne furent pas long à les joindre et à partager le butin.10 Toutes leurs richesses, ainsi que les femmes et les enfants, furent emmenées.

Le silence de Jacob est brisé par le bain sanguinaire de ses fils :

« Jacob dit à Siméon et à Lévi:
---Vous me causez des ennuis car vous m'avez rendu odieux aux Cananéens et aux Phéréziens qui habitent le pays. Je ne dispose que d'un petit nombre d'hommes; s'ils se liguent contre moi, ils me battront et extermineront toute ma famille avec moi.

Ils lui répliquèrent:
---Pouvions-nous laisser traiter notre sœur comme une prostituée? » (Genèse 34:30-31)

Une réprimande était certainement méritée, mais les paroles de Jacob manquaient de force parce que ses raisons étaient égoïstes et non pas basées sur un principe, mais seulement sur l’intérêt de sauver sa propre peau. Ils lui avaient causé des ennuis. Ils le faisaient paraître monstrueux aux yeux des gens de Sichem. Ils mettaient sa vie en danger. Il pourrait peut-être être attaqué et détruit. Jacob semblait s’inquiéter plus pour sa sécurité.

Le manque de profondeur de sa réprimande sévère fut exposé par la réponse de ses fils : « Pouvions-nous laisser traiter notre sœur comme une prostituée? » Le sujet de la moralité n’avait jamais été soulevé par Jacob. Bien sur, la déception et la destruction causées par ses fils semblent difficilement morales, mais ils, au moins, avaient un sens de l’abomination qui avait eu lieu à l’égard de leur sœur, pendant que Jacob étais étrangement silencieux et passif jusqu'à présent.

Conclusion

Nous pouvons faire plusieurs observations sur le sujet de la sécurité en regardant de plus prêt ces deux chapitres de Genèse.

Premièrement, Jacob ne fut jamais plus en sûretéque dans ces moments les plus dangereux. Pensez à la vie de Jacob pendant un moment, spécialement à ces moments de grand danger. Quand il fuyait Esaü, Jacob fut rencontré par Dieu à Béthel (28:10). Quand Jacob fut chaudement poursuivit par son oncle furieux et frustré, Dieu avertit sévèrement Laban qu’il ne devrait même pas parler durement à Jacob (31:24). Cela écourta les plans de Laban (31:29). Quand Jacob entra dans une nouvelle vie, une vie dangereuse, dans le pays de Canaan, une troupe d’anges le rencontra et lui assura de la présence et protection de Dieu (32 :1-2). Finalement, comme Jacob avait peur de son frère, puisqu’il ne voyait que lui qui pouvait être l’obstacle à son entrée dans le pays de Canaan et à recevoir les bénédictions de Dieu, Dieu, LUI-MEME, le rencontra et lutta avec lui, et à la fin, « succombant » à sa pétition d’être bénit. Ayant dominé avec Dieu dont il a vu le visage, il fut assuré de prévaloir sur Esaü dans la rencontre qui allait avoir lieu. Jamais Jacob ne fut plus en sûreté qu’à ces moments où sa vie sembla être en grand danger.

Deuxièmement, Jacob ne fut jamais plus en danger que quand il pensait qu’il n’avait rien à craindre. Jacob semblait se sentir en sécurité quand son frère était loin, et pourtant il semble qu’Esaü était venu le rencontrer avec des hommes armés pour lui servir d’escorte dans le pays de Canaan. Jacob se sentait en sécurité quand son troupeau pouvait se nourrir des pâturages de Soukkoth plutôt que des pâturages clairsemés de Béthel. Il se sentait plus en sécurité près d’une ville pleine de Cananéens plutôt que dans la solitude d’un endroit plus éloigné de la civilisation. Mais c’est à Sichem que le viol de Dina eut lieu, et c’est là que Jacob aurait pu être tué par les Cananéens.

La raison pour cela est vraiment assez simple : nous sommes plus prédisposés à faire confiance à Dieu et à LUI obéir quand nous sentant que nous sommes en grand danger et que notre seul espoir est en Dieu seul pour nous sauver. Il est triste mais vrai que nous avons tous tendance à ralentir dans notre méditation et notre dévotion quand les choses vont bien. Nous pensons que nous pouvons prendre soin de tout nous-même quand les dangers sont distants et les troubles sont loin, mais quand quelque chose arrive, dès qu’un problème sérieux apparaît, alors nous courrons vers Dieu pour qu’IL nous aide. Quand tout va bien, nous marchons tout seuls, nous sommes braves, nous n’avons pas besoin de LUI, mais dès qu’il y a un petit ou grand accroc, nous détalons vers notre refuge pour protection. C’est le genre de christianisme que nous vivons.

Quand Jacob fut libéré d’Esaü, qu’il percevait comme son danger principal, il se sentit libre de brasser ses affaires lui-même. Il rechercha la sécurité dans la séparation de son frère et des succulents pâturages pour la sécurité des villes et des alliances avec les païens. En ce temps de déclin spirituel, il était remarquablement passif en face de l’adversité qui aurait dû le consterner. Lui, qui était si agressif quand il recherchait la prospérité matérielle, n’avait aucun zèle pour la pureté morale. Ses propres intérêts et sa préservation étaient ses seuls soucis.

Quelle leçon cela a dû être pour les Israélites qui lisait ce récit de Moïse ! Spécialement quand ils étaient sur le point d’entrer dans le pays de Canaan. Cela aurait dû leur apprendre que leur seule sécurité était en Dieu. Cela aurait dû les avertir que le plus grand danger dans la terre promise n’était pas la taille des habitants ou leurs prouesses militaires, mais en devenant négligemment complaisant en ce qui concerne la pureté spirituelle et en ne résistant pas l'orgueil.

Les Israélites, comme Jacob, apparaissaient être dans un endroit très dangereux, bloqués entre la Mer Rouge et les soldats égyptiens (Exode 14:10-12). Le fait était qu’ils n’avaient jamais été plus en sécurité car ils étaient dans la volonté de Dieu et marchaient selon Sa parole. Ils étaient en sécurité car ils étaient exactement là où Dieu voulait qu’ils soient, alors IL ouvrit un chemin pour eux à travers la mer.

Le grand danger pour Israël était ce qui arriverait une fois qu’ils seraient sur la terre promise. Pendant les années qu’ils ont erré dans le désert, ils étaient, humainement parlant, dans une situation des plus dangereuses, mais Dieu miraculeusement pourvut pour eux. Effectivement, Dieu a utilisé ces circonstances pour leurs apprendre que les sujets les plus importants de la vie n’étaient pas la nourriture ou la boisson, mais l’obéissance à la volonté de Dieu et la préservation de sa parole (Deutéronome 8:1-6).

Le plus grand danger qu’Israël pourrait rencontrer n’était pas la persécution des Egyptiens, car cela les garda purs. Ce n’était pas le problème de survie dans le désert, car Dieu leurs fournit tout ce dont ils avaient besoins pour nourriture et vêtements. Le plus grand danger qu’Israël pourrait rencontrer était la prospérité et la sécurité apparente une fois qu’ils possèderaient la terre promise.

« Garde-toi d'oublier l'Eternel, ton Dieu, et de négliger d'obéir à ses commandements, à ses ordonnances et à ses lois que je te donne aujourd'hui.

Si tu manges à satiété, si tu te construis de belles maisons et que tu y habites,

si ton gros et ton petit bétail se multiplient, si ton argent et ton or s'accumulent, si tous tes biens s'accroissent,

prends garde de ne pas céder à l'orgueil et d'oublier l'Eternel ton Dieu, qui t'a fait sortir d'Egypte, du pays où tu étais esclave,

qui t'a conduit à travers ce vaste et terrible désert peuplé de serpents venimeux et de scorpions, dans des lieux arides et sans eau où il a fait jaillir pour toi de l'eau du rocher le plus dur.

Dans ce désert, il t'a encore nourri en te donnant une manne que tes ancêtres ne connaissaient pas. Il a fait tout cela afin de te faire connaître la pauvreté et de te mettre à l'épreuve, pour ensuite te faire du bien.

Prends donc garde de ne pas te dire: «C'est par mes propres forces et ma puissance que j'ai acquis toutes ces richesses.»

Souviens-toi au contraire que c'est l'Eternel ton Dieu qui te donne la force de parvenir à la prospérité et qu'il le fait aujourd'hui pour tenir envers toi les engagements qu'il a pris par serment en concluant alliance avec tes ancêtres. » (Deutéronome 8:11-18)

Construit dans la Loi que Dieu avait donné à Son peuple étaient quelques facteurs qui avaient pour intention de stimuler la foi des Israelites une fois qu’ils seraient dans le pays.

« Vous obéirez à mes commandements, vous observerez mes lois et vous les appliquerez; ainsi vous demeurerez dans le pays en sécurité;

et la terre vous donnera ses fruits, vous mangerez à satiété et vous mènerez une existence paisible.

Peut-être direz-vous: «Que mangerons-nous la septième année puisque nous n'aurons ni semé ni rentré de récoltes?»

Sachez que la sixième année, je répandrai ma bénédiction sur vous, en vous assurant une récolte suffisante pour trois ans.

Lorsque vous sèmerez la huitième année, vous vivrez encore sur l'ancienne récolte dont vous mangerez même jusqu'à la récolte de la neuvième année.» (Lévitique 25:18-22)

Ici Dieu dit aux gens de ne pas planter ou récolter la septième année. Cela, bien sur, pour reposer la terre. En plus, cela étira la foi des Israélites, car cela les forçait à obéir Dieu, même quand le résultat normal aurait été un manque de nourriture. Ils devaient avoir foi en Dieu de subvenir à leurs besoins. Pendant que l’Egypte avait sa rivière et ses fermes très prédictibles et prospères par irrigation, Dieu avait amené Son peuple dans un pays où ils devaient LUI faire confiance pour les pluies dont la terre avait besoin pour produire en abondance. Il y avait des conditions stimulant la foi, désignées à garder les Israélites vigilants à leur dépendance de Dieu pour leurs besoins quotidiens. La seule sécurité d’Israël était leur Dieu, en Qui ils devaient croire, faire confiance, et à Qui ils devaient obéir.

« Si vous suivez mes ordonnances, si vous obéissez à mes commandements et si vous les appliquez,

je vous donnerai vos pluies en leur saison[c], la terre livrera ses produits et les vergers donneront leurs fruits.

Vous serez encore en train de battre le blé quand viendra le temps de la vendange et celle-ci durera jusqu'aux semailles ; vous mangerez du pain à satiété, et vous habiterez en sécurité dans votre pays. » (Lévitique 26:3-5)

La sécurité de l’homme a toujours été en Dieu, et en Dieu seul. Ce n’est pas simplement une vérité du Nouveau Testament ; C’est une vérité eternelle.

« Du haut du ciel, l'Eternel regarde la terre.
Il voit tous les humains.

De son trône, il observe
tous les habitants de la terre.

Il a formé leur cœur à tous,
et il reste attentif à chacun de leurs actes.

Le roi n'est pas sauvé par une armée nombreuse,
la force ne saurait délivrer le guerrier.

Pour avoir la victoire, le secours du cheval est illusoire,
et toute sa vigueur ne suffit pas pour échapper.

Mais l'Eternel prend soin de ceux qui le révèrent,
comptant sur son amour

pour les délivrer de la mort
et préserver leur vie aux jours de la famine.

Oui, nous comptons sur l'Eternel,
il est notre secours et notre bouclier.

En lui nos cœurs trouvent leur joie,
et notre confiance, nous la plaçons dans le Dieu saint.

Accorde-nous ta grâce, ô Eternel,
car nous comptons sur toi. » (Psaume 33:13-22)

Il n’y a aucune sécurité dans les « armes de la chair », seulement dans les « armes de Jéhovah ». Si nous croyons en nos propres appareils, nous sommes très vulnérables. Si nous croyons en Dieu, nous sommes invincibles.

Le massacre des Cananéens par les fils de Jacob, bien que fait dans la déception, était une nécessité. Si Siméon et Lévi n’avaient pas massacré les hommes de cette ville, les fils et filles de Jacob se seraient mariés avec ces gens. Il y avait peu de doute à propos de ça, puisque Jacob y aurait consenti. Jacob voyait leur amitié et franchise comme évidences de sécurité. En réalité, c’était tout l’opposé. La bonne volonté des Cananéens d’adopter Jacob, les Israélites, et leur religion dans leurs vies auraient profané la pureté que Dieu exigeait pour cette race. Pendant que Jacob n’a pas prit une telle activité comme profane et ignoble, c’est comme ça que ses fils l’ont vue (34:7,31), ainsi que Dieu. C’est pour cela que plus tard IL ordonna aux Israélites d’exterminer les Cananéens, à cause de leur dépravation et de leur déchéance (Deutéronome 20:17-18). De cet incident dans la vie de Jacob, les Israélites pouvaient voir les conséquences de la cohabitation avec les Cananéens.

Un certain nombre de principes font surface dans cet évènement dans la vie de Jacob qui s’appliquent à nous des siècles plus tard.

(1) La sécurité n’est pas quelque chose que nous sommes capables de pourvoir pour nous-même. Les hommes ne sont jamais en sécurité sans Dieu. Chaque non-croyant doit être avertit de cette vérité. Comme Pierre l’a dit il y a des siècles :

« C'est en lui seul que se trouve le salut. Dans le monde entier, Dieu n'a jamais donné le nom d'aucun autre homme par lequel nous devions être *sauvés. » (Actes 4:12)

(2) La sécurité ne vient que de Dieu :

« Dans la paix, je me couche et m'endors aussitôt;
grâce à toi seul, ô Eternel, je demeure en sécurité. » (Psaume 4:9)

(3) Le vrai croyant est plus sécurisé quand il suit la Parole de Dieu :

« Mais celui qui m'écoute habitera en sécurité,
il vivra tranquille, sans avoir à redouter le malheur. » (Proverbes 1:33)

(4) La sécurité n’est pas l’absence de danger, mais la reconnaissance de celui-ci et le fait de tourner vers Dieu pour notre protection contre celui-ci. Cela était la foi des trois compagnons de Daniel (Daniel 3:13)

(5) Les temps d’apparente sécurité qui mènent à la complaisance sont des occasions quand le danger est à sa plus grande intensité. Les vrais dangers sont le plus souvent invisibles à l’œil humain car ils sont d’une nature spirituelle. Ces dangers incluent l’incrédulité, l’indifférence, les compromis et la complaisance. Et ce sont contre ceux-là que les Chrétiens doivent être vigilants, attentifs aux dangers qui sont toujours présent, spécialement quand il y a des temps de prospérité et de paix :

« C'est pourquoi, si quelqu'un se croit debout, qu'il prenne garde de ne pas tomber. » (1 Corinthiens 10:12)

    « Lorsque les gens diront: «Maintenant règne la paix! Maintenant nous sommes en sécurité!», alors précisément, la ruine fondra subitement sur eux, comme les douleurs saisissent la femme enceinte, et aucun n'échappera.

    Mais vous, mes frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres pour que le jour du Seigneur vous surprenne comme un voleur.

    Car vous êtes tous enfants de la lumière, enfants du jour. Nous n'appartenons ni à la nuit ni aux ténèbres.

    Ne dormons donc pas comme le reste des hommes, mais restons vigilants et sobres. » (1 Thessaloniens 5:3-6)

    « Ne vous laissez pas distraire, soyez vigilants. Votre adversaire, le diable, rôde autour de vous comme un lion rugissant, qui cherche quelqu'un à dévorer.» (1 Pierre 5:8)

    « Tu dis: Je suis riche! J'ai amassé des trésors! Je n'ai besoin de rien! Et tu ne te rends pas compte que tu es misérable et pitoyable, que tu es pauvre, aveugle et nu!» (Apocalypse 3:17)

Comme les épreuves et les souffrances de la vie sont différentes à la lueur de ces vérités ! Les épreuves de la vie ne nous sont pas données par Dieu pour notre destruction, mais pour notre défense. Elles nous causent de nous accrocher plus à LUI Qui est capable de nous donner de la force pendant ces temps de besoins (Hébreux 4:14-16). Les épreuves de la vie sont des cadeaux de la grâce de Dieu (Philippiens 1:29), voulues par un tendre Père pour renforcer notre foi :

« Supportez vos souffrances: elles servent à vous corriger. C'est en fils que Dieu vous traite. Quel est le fils que son père ne corrige pas?

Si vous êtes dispensés de la correction qui est le lot de tous les fils, alors vous êtes des enfants illégitimes, et non des fils.

D'ailleurs, nous avions nos parents terrestres pour nous corriger, et nous les respections. N'allons-nous pas, à plus forte raison, nous soumettre à notre Père céleste pour avoir la vie?

Nos parents nous corrigeaient pour un temps limité, selon leurs idées, mais Dieu, c'est pour notre bien qu'il nous corrige, afin de nous faire participer à sa sainteté.

Certes, sur le moment, une correction ne semble pas être un sujet de joie mais plutôt une cause de tristesse. Mais par la suite, elle a pour fruit, chez ceux qui ont ainsi été formés, une vie juste, vécue dans la paix.

C'est pourquoi: Relevez vos mains qui faiblissent et raffermissez vos genoux qui fléchissent.

Faites-vous des pistes droites pour votre course, afin que le pied qui boite ne se démette pas complètement, mais qu'il guérisse plutôt. » (Hébreux 12:7-13)

A mon avis, la plupart des Chrétiens préfèrent rester dans le confort et la complaisance plutôt que de vivre sur le bord tranchant de la lame du Christianisme. La plupart d’entre nous, comme Jacob, préfère la paix à la pureté, la prospérité à la piété, et la sécurité à la spiritualité. Les commandements et les principes du Nouveau Testament, comme les Lois du Vieux, sont là pour que l’on vive une vie excitante. Ça, je crois, est pourquoi notre Seigneur a dit au jeune homme riche de vendre ses possessions et de donner l’argent aux pauvres. Cet homme ne pouvait pas faire confiance à Dieu et à l’or – c’était l’un ou l’autre. Pendant que l’argent n’est pas mauvais, croire en ça pour sa propre sécurité l’est (1 Timothée 6:17). Dieu désire enlever de nos vies tout ce qui fait entrave à notre foi en LUI. Que chacun d’entre nous soit disposé à ne regarder que vers LUI pour notre sécurité, car c’est comme ça que Dieu a créé l’univers.

Je crois vraiment que beaucoup de Chrétiens désirent vivre le genre de vie que Dieu veut que nous vivions. Comment résulter à ça est intensément facile : Croyez, faites-LUI confiance, et obéissez. La croyance mène à l’obéissance à la volonté et à la Parole de Dieu. Et obéir la Parole de Dieu nous force à croire en LUI pour pourvoir à tous nos besoins. Que nous soyons tous disposés à faire comme IL commande !


1 I, too, believe in the pre-tribulation rapture of the church, but one of the dangers in the Christian life is the misuse of right doctrine. Some twist the doctrine of God’s grace into a license for sin (cf. Romans 5:20-6:23, I Peter 2:16). The doctrine of the return of our Lord was intended to inspire holy living, not carelessness (cf. II Peter 3:11-13), watchfulness, not waywardness (I Thessalonians 5; II Timothy 3).

2 So remarks Derek Kidner, Genesis (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), p. 171.

3 “. . . these words are not to be understood as meaning that he intended to go direct to Seir; consequently they were not a willful deception for the purpose of getting rid of Esau. Jacob’s destination was Canaan, and in Canaan probably Hebron, where his father Isaac still lived. From thence he may have thought of paying a visit to Esau in Seir. Whether he carried out this intention or not, we cannot tell; for we have not a record of all that Jacob did, but only of the principal events of his life.” C. F. Keil and F. Delitzsch, Biblical Commentary on the Old Testament (Grand Rapids: Eerdmans, 1968), I, p. 309.

“Few of us could cast the first stone at him for failing to combine grace and truth in refusing an embarrassing invitation. It is also possible, as Delitzsch suggests, that he intended to visit Seir one day, and deceived Esau ‘by deceiving himself.’ None the less, some of the deviousness of the old Jacob comes out, for he could have said plainly that he was under oath to go to Bethel.” Kidner, Genesis, p. 171.

4 Kidner, Genesis, pp. 170-171.

5 “What, then was Jacob’s next step? Actually this: instead of going after Esau to Seir, which was situated southeast of Peniel, he took his journey in an exactly opposite direction, and went to Succoth, northwest of Peniel.” W. H. Griffith Thomas, Genesis: A Devotional Commentary (Grand Rapids: Eerdmans, 1946), p. 312.

6 “Finding better pasture at Succoth for his considerable flocks and herds only furthered the delay. The site of Bethel in the mountains does not offer anything comparable to the fields east of the Jordan near the bottom of the escarpment of the Jordan Valley where the waters of the Jabbok offered drink for his animals.” Harold Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 255.

7 “The implied ages of Jacob’s daughter and his elder sons in the next incident, at Shechem, show that several years were indeed spent in one or both of these places, since Dinah was evidently a child of about seven when the family left Paddan-aram (cf. 30:19-25; 31:41).” Kidner, Genesis, p. 172.

8 “Her action is not prefaced by the phrase ‘Now it happened one day,’ which could then be followed by ‘that Dinah went out. . . .’ It would appear that her visits may have been a frequent occurrence and the event should be introduced by ‘Now Dinah had made it a practice to visit with the women . . .’” Stigers, Genesis, p. 256.

9 “The stipulation of circumcision was all the more plausible because the rite, outside Israel, was sometimes an initiation into marriageable status; cf. on 17:9-14.” Kidner, Genesis, p. 174.

10 There is some question as to who participated in the taking of the spoils of Shechem, but it appears to me that all of Jacob’s sons took part in this act, not just Simeon and Levi.


36. Le Chemin du Retour (Genèse 35:1-29)

Introduction

Près de trente ans ont passé depuis que Jacob avait prêté serment de retourner à Béthel, où Dieu s’était révélé à lui durant sa fuite d’Esaü à Paddân-Aram. Bien plus pire, il s’était passé dix ans depuis que Jacob avait quitté Laban et était retourné à la terre promise. Jacob avait construit une maison à Soukkoth (33:17) et formé une alliance à Sichem avec les Cananéens, qui aurait pu amener la ruine de la nation qui devait émerger des descendants de Jacob. C’était maintenant trente ans après le serment de Jacob de retourner à Béthel que finalement il décida à le tenir, et cela à la lueur du fait que Béthel était localisée seulement à trente miles (50 kms) de Sichem.11

Physiquement, Jacob n’était pas loin de Dieu – seulement 30 miles (50 kms) de Béthel. Il avait aussi construit un autel à Sichem (33:20), alors il y avait dû avoir une certaine sorte d’observance religieuse là. Spirituellement, cependant, Jacob n’était pas du tout proche de Dieu. Jacob avait dit à Esaü qu’il le rejoindrait à Séir (33:14), mais il est allé dans la direction opposée vers Soukkoth, puis vers Sichem. Jacob, un peu passivement, accepta le viol de sa fille et fit même un traité où la pureté du peuple de l’alliance avec Dieu serait perdue (chapitre 34). Jacob était préoccupé avec sa prospérité et sa sécurité aux frais de la pureté et de la piété. Il était près de Béthel mais pas près du Dieu de Béthel – ou du moins pas dans le chapitre 34.

La condition de Jacob n’était pas différente de beaucoup de Chrétiens d’aujourd’hui. Il se peut que nous semblions marcher près de Dieu pendant que l’opposé est vrai. Nous pouvons peut-être continuer à préserver les formes et observer les rituels de la piété, mais en fait, la réalité n’est pas là. Paul décrit cette condition comme « … ils resteront attachés aux pratiques extérieures de la religion mais, en réalité, ils ne voudront rien savoir de ce qui en fait la force » (2 Timothée 3:5). Nous sommes peut-être comme ceux dans l’Eglise d’Ephèse, qui ont « abandonné l'amour que tu avais au début » (Apocalypse 2:4) ou ceux à Laodicée qui, dus à leur richesse et sécurité, se considéraient très spirituals quand ils étaient misérables et pitoyables, pauvres, aveugles, et nus (Apocalypse 3:15-17)

Puisque chacun d’entre nous fera face à des moments quand on s’éloigne de la marche intime avec Dieu, Genèse 35 nous donne un modèle pour trouver le chemin de retour. Ce chapitre non seulement décrit-il le chemin de retour pour Jacob, mais il montre aussi le chemin de retour pour n’importe quel croyant qui est devenu indifférent en ne marchant pas sur le chemin que Dieu a tracé pour lui.

Retour à Béthel  (35:1-8)

« Dieu dit à Jacob:
   ---Pars, rends-toi à Béthel et fixe-toi là-bas. Tu y construiras un autel au Dieu qui t'est apparu quand tu fuyais ton frère Esaü.

Alors Jacob dit aux gens de sa famille et à tous ceux qui étaient avec lui:
   ---Faites disparaître les dieux étrangers qui se trouvent au milieu de vous. Purifiez-vous et changez de vêtements!

Nous allons partir et nous rendre à Béthel, où je construirai un autel dédié au Dieu qui m'a exaucé lorsque j'étais dans la détresse et qui a été avec moi tout au long de ma route.

Ils remirent à Jacob tous les dieux étrangers qu'ils avaient entre les mains et les boucles qu'ils portaient aux oreilles[a]; et Jacob les enterra sous le chêne qui est près de Sichem.

Puis ils levèrent le camp. Dieu frappa de panique les villes environnantes, de sorte que personne ne poursuivit les fils de Jacob.

Jacob arriva avec tous ceux qui l'accompagnaient à Louz --- c'est-à-dire Béthel --- au pays de Canaan.

Il bâtit là un autel et appela ce lieu El-Béthel (Dieu de Béthel), car c'est à cet endroit que Dieu lui était apparu lorsqu'il fuyait loin de son frère.

C'est là que mourut Débora, la nourrice de Rébecca; elle fut enterrée près de Béthel, au pied du chêne que l'on appela depuis lors «le chêne des pleurs». » (Genèse 35:1-8)

Jusqu'à présent comme les Ecritures racontent, Dieu avait été silencieux pendant presque dix ans, depuis qu’IL avait commandé à Jacob de quitter Paddân-Aram et de retourner à Béthel (31:3).12 La question doit être posée, « Pourquoi Dieu a-t-il attendu si longtemps pour dire à Jacob de retourner à Béthel, comme IL lui avait clairement ordonné auparavant ? Pour moi, la réponse est assez simple – jusqu'à ce moment là, l’oreille de Jacob n’était pas tournée vers Dieu.

En dépit de la rencontre dramatique avec Dieu dans le chapitre 32, Jacob avait rapidement perdu tout sens d’urgence concernant faire ce que Dieu lui avait ordonné. Il n’y avait aucun doute que Jacob avait l’intention d’aller à Béthel, un jour, mais il n’y avait pas d’urgence dans son esprit. J’ai suggéré précédemment que Jacob se serait senti obligé de donner la dîme qu’il avait promise (28:22), ce qui aurait pu être dûr à avaler. Après ayant promis de joindre Esaü à Séir (33:14), Jacob voyagea dans la direction opposée, premièrement vers Soukkoth, puis vers Sichem. Jacob avait agréé de permettre à ses enfants de marier les Cananéens pour préserver la paix et promouvoir la prospérité (34:8). Jacob semblait avoir peu de désir de faire la volonté du Dieu qu’il connaissait. Dieu avait, après tout, parlé clairement. Devait-IL vraiment reparler à Jacob ?

Les évènements tragiques et douloureux du chapitre 34 ont beaucoup amélioré l’habilité de Jacob d’entendre et d’obéir Dieu. Sa fille avait été violée, ses fils avaient tué les hommes de Sichem, et il semblait que ni lui ni sa famille ne pourraient plus vivre en sécurité dans cette région. Vous voyez, pendant que tous les hommes de la ville de Sichem avaient été tués, les femmes, les enfants et le bétail avaient été emmenés comme butin (34:28-29). Les familles de ceux qui avaient été tués et de ceux fait prisonniers n’étaient pas disposées à prendre les actes des fils de Jacob à la légère. Jacob était correct dans son estimation du danger de rester dans cette région (34:30). Ce n’était qu’au point où Jacob se sentait en péril et où il lui semblait impossible de rester à Sichem que Jacob fut prêt à écouter la voix de Dieu lui rappelant son devoir de retourner à Béthel. 

Il y a sûrement une leçon ici pour tous les Chrétiens en ce qui concerne la volonté de Dieu et celle de l’homme. Le Chrétien a le choix dans le sens d’être capable de choisir s’il (ou elle) obéira ou pas de faire ce que Dieu a ordonné.13 Nous pouvons résister l’ordre de Dieu, mais nous ne pouvons pas déjouer SES intentions finales.14 Dieu permit à Jacob de continuer son propre chemin et récolter les conséquences de sa désobéissance. Mais en dernier, nous ferons ce que Dieu avait décidé. Dieu ne crie et ne hurle pas, ne s’agite et ne s’enrage pas comme beaucoup d’entre nous faisons en tant que parents, à cause de la désobéissance de Ses enfants. IL est, bien sur, profondément chagriné par la désobéissance, mais IL nous permettra toujours de choisir notre chemin et de récolter le prix douloureux du péché. Puis, quand nous avons reçu tout notre content de péchés et qu’il n’y a nulle part d’autre où se tourner, IL nous parlera à nouveau, nous rappelant ce qu’IL nous a dit auparavant. Et cette fois, nous L’écouterons et LUI obéirons. La volonté de Dieu peut être résistée pour une saison, nous coûtant très cher, mais ultimement Dieu créera une atmosphère dans laquelle nous serons heureux de L’entendre et de LUI obéir. Et en fin de compte, Ses desseins seront réalisés dans nos vies.

Jacob devait retourner à l’endroit de sa racine, spirituellement parlant, et rester15 là. Bien qu’ignorant les standards divins de sainteté et de pureté à Soukkoth et à Sichem, Jacob avait l’intention de rejeter l’impureté avant de se présenter devant Dieu. Jacob devait savoir qu’il y avait des dieux étrangers dans son camp. De plus, il semblait être content de ne rien faire à ce propos jusqu'à maintenant. Une des raisons aurait pu être que Rachel, sa favorite, avait établit un précédent quand elle avait emmené avec elle les dieux de la maison de son père (31:19). Mais ici on nous dit que la possession de tels « dieux » était bien plus commune dans le camp de Jacob que par seulement Rachel. Une partie de l’explication pour cela est le fait que beaucoup d’étrangers avaient été ajoutés à la famille de Jacob. Pendant que tous les hommes de Sichem avaient été tués, les femmes et les enfants avaient été pris vivants. Ces Cananéens avaient sans aucun doute gardé leurs dieux avec eux (ou fabriqué des nouveaux) quand ils furent fait prisonniers. Finalement, cette idolâtrie devait être considérée.

Les dieux étrangers et les boucles d’oreilles, qui devaient être associés avec des pratiques religieuses païennes inacceptables (Osée 2:13), furent ramassés et enterrés sous le chêne près de Sichem. Quelques années plus tard, les Israélites lirent à propos de l’enterrement (littéralement « la cache ») de ces artifices païens, ils furent appelés par Josué à se débarasser de leurs dieux étrangers. Il semblerait que c’est sous ce même chêne que leurs dieux furent enterrés et qu’une grosse pierre fut placée comme monument témoignant de cet acte (Josué 24:19-28).

On ne peut s’empêcher de remarquer l’attitude désinvolte de Jacob envers la séparation et la pureté pendant qu’il restait à Sichem. Il tolérait la possession de dieux étrangers. Il était prêt à entrer en relation avec les Cananéens, ce qui détruirait la pureté de cette race choisie. Mais d’un coup, quand Dieu lui ordonna de retourner à Béthel, il fut très intéressé par la pureté. Jacob savait que personne ne pouvait approcher Dieu dans une condition impure. Peut-être que cela explique, en partie, sa réticence de « monter »16 à Béthel auparavant. Suivre notre Seigneur a toujours été coûteux, et les hommes ne devraient pas le faire sans calculer ce coût (Luc 9:57-62). De peur que vous ne condamniez Jacob trop vite pour ça, laissez moi vous rappeler que c’est précisément le cas ici. Beaucoup de Chrétiens ne veulent pas ou hésitent à s’engager totalement avec Dieu par peur de ce que cet engagement leurs coûtera. Il y a une chanson qui dit, « … Quel que soit le prix pour être plus prêt de Toi, Seigneur, je suis d’accord pour le payer. » Je doute que beaucoup d’entre nous soyons prêts à faire ce genre d’engagement, de peur de ce qu’on devrait abandonner.

Jacob avait tout à fait raison d’avoir peur de représailles des familles de ces Sichemites qui avaient été massacrés par ses fils. De plus, les femmes et les enfants, qui avaient été fait prisonniers et qui allaient être emmenés, devaient avoir de la famille cananéenne qui allait demander vengeance.17 Après tout, ce qui avait été fait à Dina avait été fait sur une grande échelle par ses frères quand ils ont tué les hommes de Sichem et kidnappé les femmes et les enfants.

Contrairement à ses peurs, personne ne l’empêcha de partir pour Béthel, trente miles (50 kms) au sud. L’explication est trouvée dans la grande terreur répandue par Dieu. Les Cananéens craignaient des actions militaires car ils étaient convaincus de la férocité des fils de Jacob et du pouvoir de leur Dieu. Cette terreur allait tombée à nouveau sur les Cananéens quand Israël marchera d’Egypte vers Canaan (Exode 15:16 ; 23:27 ; Deutéronome 2:25).

Dans cette expérience, Jacob apprit une leçon qui est appropriée à nous aussi : La sécurité n’est pas trouvée dans notre propre force ni dans les alliances avec des païens, mais dans le respect de Dieu, Qui nous cause de maintenir la pureté qu’IL exige.

« La crainte que vous avez des hommes tend un piège sous vos pas,
      mais l'Eternel protège celui qui se confie en Lui. » (Proverbes 29:25 ; Exode 14:13-14 ; Proverbes 8:13 ; 10:27 ; 14:26 ; Ésaïe 8:13-15)

La défense nationale fut une chose important aux dernières élections présidentielles. Je ne veux pas insinuer que je suis en faveur d’aucun système de défense militaire ou d’un système faible ou périmé. Mais je dois dire que ce n’est pas notre force militaire qui va nous garder en sécurité. Notre sécurité ne viendra jamais de l’ « arme de la chair », mais seulement du Dieu Souverain Qui prend soin des Siens (Psaume 20:7 ; 33:13-22 ; Ésaïe 30:1-3,15, 31:1, 41:10-16 ; Jérémie 5:17, 17:5-8).

Obéissant au commandement de Dieu, Jacob retourna finalement à Béthel, et là il construisit un autel, appelant l’endroit El-Béthel car le Dieu de Béthel s’était révélé à lui ici. On ne nous dit nulle part que Jacob donna la dîme, comme il avait promis des années auparavant (28:22). Dieu ne lui a pas rappelé cette promesse comme IL lui avait rappelé celle de son retour et de construire un autel. Je suspecte qu’il y a deux raisons. La première est qu’il n’y avait pas de besoin pour la dîme là. A quoi ça aurait servi ? La deuxième est que je suis convaincu que quand Jacob a fait cette promesse, il l’a faite avec une mentalité de marchandage, et Dieu ne négocie pas avec les hommes. Dieu a peut-être choisi de laisser cette promesse couler. Certaines promesses sont faites sans réfléchir, spécialement par ceux qui sont immatures. Dieu semble avoir ignoré celle-là, faite trop vite par Jacob.

C’était là à Béthel que Débora, la servante de Rébecca mourut. On ne nous dit pas pourquoi ou quand elle a joint Jacob. Il est possible qu’elle soit arrivée avec les nouvelles de la mort de Rébecca et soit restée avec Jacob. Il n’y a aucun doute que Débora était une femme à qui Jacob se sentait très attaché, spécialement s’il savait que sa mère était morte. Le corps de Débora fut enterré sous le chêne.18

La Bénédiction de Dieu Renouvelée (35:9-15)

« Dieu apparut encore à Jacob à son retour de Paddân-Aram et le bénit.

   Il lui dit:
   ---Ton nom est Jacob, mais tu ne seras plus appelé ainsi, ton nom sera Israël.
   C'est ainsi que Dieu l'appela Israël.

   Et Dieu lui dit:
      Je suis le Dieu tout-puissant.
      Sois fécond et aie de nombreux descendants;
      une nation, et même tout un ensemble de peuples seront issus de toi.
      Tu auras pour descendants des rois.

   Le pays que j'ai donné à Abraham et à Isaac, je te le donnerai
      ainsi qu'à ta descendance après toi[b].

   Puis Dieu se retira d'auprès de lui, du lieu où il lui avait parlé.

   Jacob érigea une *stèle en pierre à l'endroit même où Dieu lui avait parlé, il y versa une libation et répandit de l'huile sur elle.

   Jacob donna au lieu où Dieu lui avait parlé le nom de Béthel. » (Genèse 35:9-15)

Le verset 9 nous surprend un peu, car il semble suggérer que Dieu soit apparut plusieurs fois à Jacob depuis qu’il revint de Paddân-Aram.

Le mot « encore » en particulier suggère notre conclusion. Dans Genèse 35:1 Jacob fut ordonné de retourner à Béthel, où IL lui était apparut. La première apparition de Dieu était à Béthel, trente ans auparavant. La deuxième apparition (« encore ») fut aussi à Béthel, comme elle est enregistrée dans les versets 10-13. Dieu n’est pas apparut quand IL commanda Jacob de retourner à Béthel dans le verset 1, il semblerait, mais IL lui aurait seulement parlé.

Le verset 9 est inhabituel parce qu’il semble presque oublier le temps qui passa entre le départ de Jacob de Paddân-Aram et son voyage jusqu'à Béthel. Moïse, sous inspiration, a écrit d’une manière à suggérer quelque chose d’important pour nous concernant la vie de Jacob. Le verset 9 met de coté dix années comme si elles n’avaient même pas existées. Ainsi, l’apparition de Dieu « la deuxième fois » est enregistrée comme si elle était arrivée peu de temps après son retour au pays de Canaan. J’en conclus ici que ces dix ans avaient peu ou pas de valeur spirituelle. Ce furent des années perdues, car elles furent des années d’indépendance et de désobéissance de la part de Jacob. A chaque fois que le peuple de Dieu choisit de suivre son propre chemin, ils doivent toujours retourner au point d’où ils ont choisi d’ignorer la volonté de Dieu. Alors qu’il n’aurait fallu à Jacob qu’une paire de jours pour aller de Paddân-Aram à Béthel, cela lui a prit dix ans. La vie spirituelle de Jacob n’a pas vraiment progressée avant qu’il ne retourne à Béthel.

Les bénédictions annoncées par Dieu sont remarquablement similaires à celle données à Abraham dans Genèse 17:4-7. En fait, rien de nouveau fut promis à Jacob ici, et les anciennes promesses annoncées à Béthel 30 ans auparavant furent simplement répétées. Désormais Jacob serait appelé Israël. Il serait fructueux et deviendrait un pays et un ensemble de pays, et la terre promise à Abraham serait à lui et ses descendants. La répétition du changement du nom de Jacob à Israël lui assurait encore plus que Celui dont il avait vu le visage dans le chapitre 32 était le même Dieu Qui, deux fois, s’était révélé à lui à Béthel.

Visiblement, Dieu remonta aux cieux devant les yeux de Jacob de l’endroit d’où IL lui avait parlé (verset 13). Jacob érigea une stèle là sur laquelle il versa de l’huile d’olive et du vin (verset 14). Encore une fois, Jacob nomma cet endroit, qui était alors connu comme Louz, lui donna le nom Béthel (verset 6). Une fois que les Israélites posséderaient cette terre, elle serait connue par le nom que Jacob lui avait donné.

Pour Jacob, cet évènement a servit d’un nouveau témoignage au Dieu Qui l’avait couvert de Son amour, depuis aussi longtemps qu’il pouvait se rappeler, et Qui l’avait recherché trente ans avant qu’il n’ait fuit Esaü. Pour les fils de Jacob, qui étaient toujours à la maison, cela pouvait être la première claire évidence et explication de la foi qu’il avait, mais si pauvrement pratiquée devant eux. Bientôt, ils devraient reprendre le flambeau de la foi, et les desseins de Dieu seraient réaliser par eux. La foi de Jacob devait devenir la foi de ses enfants.

Maux de Cœur Dans la Famille (35:16-29)

« Jacob et sa famille quittèrent Béthel. Lorsqu'ils étaient encore à une certaine distance d'Ephrata, Rachel donna naissance à un enfant. Elle eut un accouchement difficile.

   Pendant les douleurs du travail, la sage-femme lui dit:
   ---Courage! C'est encore un garçon.

   Mais elle se mourait. Dans son dernier souffle, elle le nomma Ben-Oni (Fils de ma douleur), mais son père l'appela Benjamin (Fils de bon augure).

   Rachel mourut, on l'enterra sur la route d'Ephrata, c'est-à-dire Bethléhem.

   Jacob érigea une stèle sur sa tombe; c'est la stèle funéraire de Rachel qui subsiste encore aujourd'hui.  » (Genese 35:16-20)

Quelque part entre Béthel et Bethléhem, Rachel accoucha. Comme l’enfant arrivait, la sage-femme essaya d’encourager Rachel en l’informant que c’était le second garçon qu’elle attendait avec tellement d’impatience. Rappelons-nous que Joseph, le nom qu’elle avait donné son premier fils, voulait littéralement dire « il ajoute » (Genèse 30:24), exprimant son désir pour un autre fils. Avec son dernier souffle, Rachel nomma son second fils Ben-oni, voulant dire « fils de mes douleurs ». Cependant, Jacob ne voulait pas ce nom et le changea pour Benjamin, « le fils de bon augure ». Rachel fut alors enterrée sur la route de Bethléhem. Jacob et sa famille élevèrent une stèle et continuèrent leur route.

Avec importance, Moïse ajouta que cette stèle était encore là de ses jours. Bien que cela ne veuille pas dire grand chose pour nous, je pense que cela était d’un grand intérêt pour les premières personnes qui lisaient ce récit, les Israélites, qui étaient prêts à entrer dans le pays de Canaan. Cela informait ces voyageurs que s’ils cherchaient cette stèle, quand ils posséderaient le pays, ils la trouveraient. Quel sens d’histoire cette stèle a dû aider à créer ! Les évènements du passé arrivent pour qu’on s’en souvienne et qu’on les commémore. Les rappels visuels avaient une grande place dans les temps du Vieux Testament, et c’est sans parler du présent (Exode 13:14 ; Josué 4:4-7 ; 1 Corinthiens 11:26).

La mort de Rachel devrait être regardée du point de vue de deux évènements précédents :

« Lorsque Rachel vit qu'elle ne donnait pas d'enfant à Jacob, elle devint jalouse de sa sœur et elle dit à son mari:
   ---Donne-moi des enfants, sinon j'en mourrai. » (Genèse 30:1)

Rachel demandait des enfants de son mari parce qu’elle était jalouse de sa sœur Léa. Elle disait qu’elle mourait si elle ne pouvait pas avoir d’enfants. En vérité, elle mourait en accouchant.

Un second passage est encore même plus frappant. Dans le contexte de ce texte, Jacob fuit Laban, sans savoir que Rachel a volé les dieux de la maison de son père (Genèse 31:19-20). Après qu’il se soit lamenté que Jacob ait enlevé sa famille avant qu’il ait pu leur faire ses adieux, il en arrive au cœur du problème et exige le retour de ses dieux. En réponse à cette accusation Jacob répliqua :

« Quant à celui chez qui tu trouveras tes dieux, il ne vivra pas. Fouille tout ce que j'ai, en présence de nos gens! Ce qui t'appartient, reprends-le! » (Genèse 31:32)

Pendant que cette sentence fut retardée dans son exécution, c’est mon opinion que la mort de Rachel était le résultat, d’une manière ou d’une autre, des ces mots prononcés par son mari.

Pendant que Jacob vivait au-delà de la tour de Migdal-Eder, un autre incident douloureux attrista son cœur :

« Puis Israël leva le camp, il planta sa tente au-delà de Migdal-Eder.

   Pendant qu'il séjournait dans cette contrée, Ruben alla coucher avec Bilha, l'épouse de second rang de son père. Celui-ci l'apprit[d].

   Jacob avait douze fils.

   Fils de Léa: Ruben, le premier-né de Jacob, Siméon, Lévi, Juda, Issacar et Zabulon.

   Fils de Rachel: Joseph et Benjamin.

   Fils de Bilha, servante de Rachel: Dan et Nephtali.

   Fils de Zilpa, servante de Léa: Gad et Aser. Tels sont les fils de Jacob, qui lui naquirent à Paddân-Aram. » (Genèse 35:21-26)

Ruben, le premier-né de Jacob, initia une relation sexuelle illicite avec Bilha, la servante de Rachel, devenue plus tard la concubine de Jacob. Ce rapport nous est donné ici parce qu’il arrive à ce point dans la chronologie des choses, et il nous prépare pour le moment où Jacob retirera de Ruben les droits d’aînesse (Genèse 49:34).

Un regard attentif à cet évènement suggère qu’il y ait eut plus à l’histoire qu’il ne paraîssait à première vue. Jusqu'à présent, d’après ce qu’on nous dit, il n’y eut qu’un acte d’immoralité plutôt qu’une longue relation. Jacob le savait mais n’a rien fait.19 C’est probablement parce que le péché ne fut commit qu’une seule fois et jamais répété. Qu’est-ce qui aurait pu être fait pour empêcher ce qui était déjà arrivé ?

De plus, cet acte n’est pas décrit en termes de désir sexuel, tel que l’incident avec Sichem et Dina (34:1). Il semble y avoir peu de doute que Bilha était une femme qui n’était plus toute jeune. Il n’y a aucune mention de sa jeunesse et beauté. Une chose plus importance, je crois, doit être vue dans sa position, étant la concubine de Jacob, pas dans sa beauté. Un incident plus tard dans l’histoire d’Israël nous aide à comprendre ce qui a incité cet acte et la punition infligée par Jacob.

Quand David devint vieux et qu’il fut temps pour lui de designer son successeur comme roi, il tergiversa. Le résultat fut qu’Adoniya fit une revendication au trône en obtenant l’obéissance des chefs du pays. C’est seulement dû à l’insistance de Bath-Chéba que David désigna Solomon, son fils à elle, comme successeur au trône. Adoniya osa essayer une dernière fois de regagner la main haute. Il le fit en demandant Bath-Chéba de plaider avec David pour une requête qui semblait innocente et inoffensive :

« Adoniya, fils de Haggith, vint trouver Bath-Chéba, la mère de Salomon. Elle lui demanda:
   ---Viens-tu me voir avec de bonnes intentions?
   Il répondit:
   ---Oui.

   Et il ajouta: J'aimerais te parler.
   Elle dit:
   ---Parle! De quoi s'agit-il?

   ---Tu sais que la royauté aurait dû me revenir, lui dit-il, et que tous les Israélites regardaient vers moi comme à celui qui devait régner. Mais les choses ont tourné autrement: la royauté est passée à mon frère parce que l'Eternel la lui avait destinée.

   Maintenant, j'ai une seule demande à t'adresser, ne me la refuse pas!
   Elle répondit:
   ---Parle!

   Il reprit:
   ---Si tu demandes quelque chose au roi Salomon, il ne te le refusera pas. Alors veuille, je te prie, lui demander de me donner pour femme Abichag, la Sunamite.

   Bath-Chéba dit:
   ---Bien! Je parlerai moi-même au roi à ton sujet.

   Elle se rendit auprès du roi Salomon pour lui parler en faveur d'Adoniya. Le roi se leva pour aller à la rencontre de sa mère, il se prosterna devant elle, puis il s'assit sur son trône. Il fit placer un siège pour sa mère à sa droite.

    Elle lui dit:
   ---J'ai juste une petite chose à te demander, ne me la refuse pas!
   ---Demande ce que tu veux, ma mère, lui dit le roi, car je n'ai rien à te refuser.

    Elle continua:
   ---Qu'Abichag la Sunamite soit donnée pour femme à ton frère Adoniya.

    Le roi Salomon répondit à sa mère:
   ---Comment peux-tu demander Abichag la Sunamite pour Adoniya? Demande donc tout de suite la royauté pour lui --- puisqu'il est mon frère aîné --- pour lui, pour le prêtre Abiatar et pour Joab fils de Tserouya!

    Alors le roi Salomon prêta serment au nom de l'Eternel:
   ---Que Dieu me punisse très sévèrement, si Adoniya ne paie pas cette demande de sa vie!

    L'Eternel lui-même m'a fait siéger sur le trône de mon père David, il a affermi mon autorité et a fondé pour moi une dynastie, comme il l'avait promis. Aussi vrai qu'il est vivant, je jure qu'aujourd'hui même Adoniya sera mis à mort.

    Alors le roi Salomon donna ordre à Benayahou, fils de Yehoyada, de l'exécuter, et Adoniya mourut. » (1 Rois 2:13-25)

Adoniya savait que sa revendication au harem du roi était comme posséder le royaume. C’était la raison pour sa requête. Solomon le savait aussi et le fit exécuter pour haute trahison. N’est-ce pas aussi l’explication pour les actions de Ruben? Il, comme Adoniya, était le frère aîné, qui aurait dû assumer les droits d’aînesse. Il, comme Adoniya, aurait pû, par cet acte de posséder le harem, assumer la position de chef de famille qui semblait être la sienne, étant le frère aîné.

Si cette explication est correcte, n’est-ce pas le genre de justice poétique pour son père Jacob, qui désirait tant la position de chef de famille qu’il tricha son frère et trompa son père ? Le fruit ne tombe jamais loin de l’abre, je dois vous rappeler. A mon avis, c’est précisément ce qui s’est passé ici.

Comme Jacob commençait à s’effacer des feux de la rampe, ses douze fils entrèrent en scène. Alors, Moïse liste ces douze fils selon le nom de leurs mères, commencant en premier avec Léa, puis Rachel, et finissant avec Bilha et Zilpa. Avant ce moment, Dieu avait choisi de compléter son alliance avec Abraham par un fils à l’exclusion des autres. Maintenant les peuples de Dieu seront engendrés par tous les fils de Jacob.20

L’évènement final du chapitre semble avoir été inévitable – la réconciliation de Jacob, son père Isaac, et son frère Esaü :

« Jacob revint auprès de son père Isaac à Mamré, à Qiryath-Haarba qui s'appelle aujourd'hui Hébron, où Abraham et Isaac avaient vécu.

   Isaac atteignit l'âge de cent quatre-vingts ans,

   puis il rendit son dernier soupir et mourut. Il rejoignit ses ancêtres, âgé et comblé de jours. Ses fils Esaü et Jacob l'ensevelirent. » (Genèse 35:27-29)

Peut-être la chose la plus difficile au monde à faire pour Jacob fut de se tenir devant son père, qu’il avait trompé pour obtenir sa bénédiction. Personnellement, je vois la réticence de Jacob de retourner à Béthel et à la maison de son père comme provenant de sa culpabilité et de sa honte. Mais la réconciliation avec Dieu et les retrouvailles à Béthel nécessitaient la réconciliation décrite dans les versets 27-29.

Certains peuvent conclure que Jacob ne venait que d’arriver chez son père quand Isaac mourut, et c’est pourquoi il semble que Jacob arriva juste à temps. Des calculs plus attentifs nous informent qu’il y eu quelque chose comme dix ans entre le retour de Jacob et la mort de son père.21 Moïse ne pensa probablement pas que ce fait était important. Il était temps pour Isaac de se retirer, de même que Jacob, au moins pour l’instant. L’enterrement d’Isaac fut un effort coopératif des deux frères, Jacob et Esaü. Il n’y a pas un soupçon d’une allusion que Esaü avait encore l’intention de mettre à exécution sa menace des années passées qu’il tuerait Jacob une fois que son père mourait (27 :41).

Conclusion

Plusieurs leçons peuvent être retenues des évènements de ce chapitre. Premièrement, je suis profondément impressionné par l’importance des retrouvailles. Les Chrétiens semblent être toujours à la recherche d’expériences nouvelles et émoustillantes. Ils veulent aller d’une nouvelle expérience à une autre. Cependant dans les Écritures, rarement voyons-nous ça, ni avec Abraham, Isaac, ou Jacob. Ce que Jacob fit à Béthel était difficilement inédit, et ce que Dieu lui avait dit lors de Sa seconde apparition n’était rien de neuf. Cela devrait nous dire quelque chose. Ce qui était vraiment important pour Jacob était le fait qu’il gagna une appréciation de plus en plus profonde de ce qui lui était arrivé dans le passé mais qu’il n’avait pas totalement compris. Il n’avait pas besoin de quelque chose de nouveau, seulement d’une meilleure compréhension de ce qui était vieux.

C’était George Bush (pas le Président des Etats-Unis mais l’auteur d’un vieux commentaire classique sur le Livre de Genèse) qui a le mieux verbalisé cette vérité :

« Ces incidents peuvent nous apprendre que les faveurs les plus précieuses du ciel souvent nous viennent, pas sous la forme de bénédictions ou de promesses complètement nouvelles, mais par la répétition de celles dont nous avons déjà expérimentées dans le passé. Donc, d’un autre coté, il se peut que la plus acceptable manière par laquelle nous pouvons servir Dieu sera, non pas en nous engageant dans quelque chose jamais essayé auparavant, mais en ‘recommençant à zéro’, en nous rappelant nos vœux d’alliance, et en cherchant à nouveau cette communion spirituelle qui est la vie de nos âmes.22 »

Je crois que c’est précisément pour cette raison que notre Lord a commandé les croyants d’observer fréquemment et systématiquement l’ordonnance de la célébration de la Communion, « Faites cela en souvenir de moi. ».23 C’est ici, semaine après semaine, que nous sommes ramenés lors de notre rencontre initiale avec notre Seigneur et rappelés que nous sommes tous, tout ce que nous serons, et tout ce que nous accomplirons en valeur éternelle, comparés à ce qui s’est passé sur la croix du Calvaire il y a 2,000 ans.

J’assume peut-être trop. Il se peut que je ne doive pas du tout vous pousser à retourner à Béthel, spécialement si vous n’y avez jamais été. Si vous n’êtes jamais arrivé à ce point où Jacob était trente ans avant ce moment, le point de reconnaissance de votre culpabilité et de danger imminent, le point de reconnaître que le seul chemin pour aller au ciel est par les moyens que Dieu LUI-MEME a fournit, alors vous devez initialement venir à Dieu par la foi. Vous devez, en termes bibliques, renaître (Jean 3:3) ; vous devez être sauvé (actes 4:12 ; 16:31). Je prie que vous fassiez cela maintenant en reconnaissant simplement vos péchés et votre impuissance à gagner la faveur de Dieu ou Son admission dans Son royaume. Cela a été fourni par la vie, la mort, l’enterrement, et la résurrection de Jésus Christ, Qui mourut à notre place et Qui offrit Sa vertu à tous ceux qui croiront en LUI seul pour leur salut.

La renaissance de Jacob à Béthel nécessitait plusieurs actions de sa part. Premièrement, il arriva au point où il arrêta de continuer sur son chemin remplit de culpabilité et obéit ce qu’il savait était la volonté de Dieu. La renaissance est impossible sans obéissance. Deuxièmement, la renaissance est impossible sans séparation. Jacob détruisit ces dieux étrangers qu’il avait tolérés pendant si longtemps et qui étaient si offensifs à Dieu. Finalement, la renaissance de Jacob impliqua la réconciliation avec ceux qui avaient été blessés et offensés par ses péchés. Nous ne pouvons pas être réconcilier avec Dieu sans être réconcilié avec les hommes (Matthieu 5:23-24).

La seconde leçon que les Chrétiens ont besoin d’apprendre est celle que même nous, nous devons réitérer notre relation avec Dieu, tout n’ira pas comme sur des roulettes. La vie, même une vie remplie par le Saint-Esprit, est pleine de maladie (Philippiens 2:25), de souffrance, et de chagrin (2 Corinthiens 6:4-5 ; 12:7-10). Marcher sur la route avec Dieu ne s’est pas révélé être une balade dans le parc, exemptée des adversités de la vie (Jean 1:2-4). Si la tragédie de Dina n’était pas arrivée ou le massacre des Sichémites n’avait pas mit les Cananéens des environs en colère, je suis sûr que Jacob aurait été content de rester parmi eux, et pire, en serait devenu un.

La troisième leçon a à voir avec « récolter ce que nous avons semé » (Galates 6:7). Une grande partie des maux de cœur dont Jacob a souffert dans ce chapitre fut le résultat de ses péchés précédents. Je veux maintenant être très clair que Jacob n’a pas souffert la pénalité pour ses péchés. Aucun Chrétien ne souffre la punition pour ses péchés, car Jésus Christ a enduré tous nos péchés sur la croix. Mais pendant que la culpabilité et la condamnation sont traitées, les conséquences des péchés restent. David rechercha le pardon de Dieu pour son péché et le reçu (Psaume 51,32), mais les conséquences pour ses actions ne furent pas retenues (2 Samuel 12:9-12).

La leçon finale est ce que nous pourrions appeler la certitude de la sanctification. Dieu avait décidé que Jacob retournerait un jour à Béthel et chez son père. Jacob se tourna les pouces et traîna ses pieds pendant dix ans mais il y arriva. Nous ne pouvons contrecarrer les desseins de Dieu pour nos vies. Nous pouvons, bien sûr, les résister, mais nous sommes incapables de les empêcher.

Ne concluons donc pas que ce que nous faisons n’a pas d’importance. C’est au contraire très important. Il y eut beaucoup de maux de cœur et de chagrins inutiles dans la vie de Jacob à cause de sa tête dure. Le péché ne vaut pas le prix que nous devons payer. Nous pouvons être totalement assurés que ce que Dieu a commencé, IL le finira (Philippiens 1:6). Que cela soit fait durement ou facilement dépend seulement de notre résistance ou notre coopération, mais les desseins de Dieu seront réalisés (Romains 8:28-30). N’est-ce pas ce qui nous motive à être fidèle et nous encourage quand nous avons échoué ?

« Lorsque la conduite de quelqu'un lui plaît,
      l'Eternel lui donne d'affermir sa marche dans la vie.

   Il peut trébucher, cependant jamais il ne tombera:
      l'Eternel le tient par la main.

   J'étais un enfant et me voilà vieux,
      jamais je n'ai vu celui qui est juste être abandonné,
      ni ses descendants mendier leur pain.

   Tout au long des jours, il a compassion et il prête aux autres.
      Ses enfants seront en bénédiction. » (Psaume 37:23-26)

« car même si le juste tombe sept fois, il se relèvera,
      alors que les méchants s'effondrent dans le malheur. » (Proverbes 24:16)


11 “Bethel was only thirty miles away from Shechem, and yet it was quite ten years since Jacob’s return into Canann. And it was over thirty years since he had made his vow to return to Bethel and acknowledge God’s hand if he were brought back in peace.” W. H. Griffith Thomas, Genesis: A Devotional Commentary (Grand Rapids: Eerdmans, 1946), p. 329.

12 We can deduce that some time has passed from two lines of inquiry. First, from the age of Dinah in Shechem as compared to her age at the time of Jacob’s departure. When Jacob left Paddan-aram, she must have been a very young child, for Dinah was born after Leah had borne Jacob six sons (cf. 30:21). By the time Jacob was in Shechem, Dinah was of a marriageable age (cf. 34:1ff.). Secondly, we know that Joseph was 17 when he was sold into slavery, and this seems to be not too long after Jacob went to Bethel for the second time (37:2). Since we know that Joseph was born at the end of Jacob’s 14-year contract with Laban (30:25-26), he would have been about six years old when Jacob left Paddan-aram (cf. 31:41). Thus, there is a period of nearly ten years between Jacob’s departure from Paddan-aram and his final arrival at Bethel.

13 The “bondage of the will” is a soteriological concept, unrelated to our present discussion. By it, theologians refer to the inability of any unsaved person to voluntarily “choose” to obey or trust in God. We are by nature “children of wrath” (Ephesians 2:3), born “dead in trespasses and sins” (Ephesians 2:1). Man cannot first choose God, for he is born at enmity with God. That is why the scriptures speak of God first opening the heart of men (cf. Acts 13:48; 16:14; Philippians 1:6,29). Christians can choose to sin by disobeying the revealed will of God (I John 1:8-9), as countless examples in Scripture evidence, but ultimately we cannot thwart the purposes of God. This is a lesson which Jonah had to learn the hard way.

14 Elsewhere I have referred to the commands of God as His “declared will,” the expressions of the desires of God as His “desiderative will,” and the decree of God as His “determined will.” Only the last of these is inviolable. God’s Word is not always obeyed (sometimes we would better say, not often obeyed), even though God commanded it. God’s desires are not always realized (such as the salvation of all men, I Timothy 2:4), even though it would please Him. But God’s determined ends always come to pass, without a hitch and without delay. (For further information on this subject, consult the series “Guidelines For Guidance,” which I did some time ago.)

15 It may appear from God’s command that Jacob was to “dwell” at Bethel (35:1) and that his departure from Bethel after a time was sinful disobedience. But was it not needful that Jacob return to his father to be reconciled to him and to be with him before his death? Leupold removes our difficulties by explaining the meaning of “dwell” or “tarry”: “He should ‘tarry’ (shebh, imperative from yashabh; here not in the sense of ‘dwell’ but ‘tarry’) just long enough to carry out the injunction laid upon him. Jacob was not to ‘go up to Bethel to live’ (Meek). This rendering creates an unnecessary conflict with what Jacob actually does.” H. C. Leupold, Exposition of Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 914.

16 “Up” here does not mean “north,” for Bethel was south. “Up” has reference to the higher altitude of Bethel.

17 Notice that Moses wrote, “. . . and they did not pursue the sons of Jacob” (Genesis 35:5, emphasis added).

18 Both in verse 4 and verse 8, the oak tree is called “the” oak, not “an” oak. This is probably due to a combination of two factors. First, trees were not all that numerous there, and so it may have been the only tree around. Second, it designates a specific oak, probably one that could be pointed out in Moses’ day (cf. verse 20).

19 More precisely, Israel was told of Reuben’s sin and did nothing. The name Israel, rather than Jacob, may suggest that here the patriarch responded rightly (as Israel, not the old “Jacob”) to this situation.

20 The Messiah, of course, will come through only one of Jacob’s sons, Judah (49:8-12).

21 “. . . Isaac’s death is now reported, though it did not take place for another twelve or thirteen years. For shortly after this, when Joseph was sold into Egypt, he was seventeen years old. When he stood before Pharaoh he was thirty (41:46). Seven years later when Joseph was thirty-seven, Jacob came to Egypt at the age of 130 (47.9). Consequently Jacob must have been ninety-three at Joseph’s birth and at the time of our chapter 93 + 15, i.e. about 108 years. But Isaac was sixty years old when Jacob was born; 108 + 60 = 168 = Isaac’s age when Jacob returned home. But in closing the life of Isaac it is proper to mention his death, though in reality this did not occur for another twelve years. Strange to say, Isaac lived to witness Jacob’s grief over Joseph.” Leupold, Genesis, II, p. 929.

22 George Bush, Notes on Genesis (Minneapolis: James Family, 1979), reprint, II, p. 205.

23 The command of our Lord, “This be doing in remembrance of Me” (Luke 22:19, my translation), is a present imperative, suggesting a continuing observance through the ages, till He comes (cf. also I Corinthians 11:26).

37. Jacob, Joseph, la Jalousie et un Voyage en Egypte (Genèse 36:1-37:36)

Introduction

C’est l’histoire (je suis sûr qu’elle n’est pas vraie) d’un homme qui était le seul survivant d’un bateau qui coula. Il réussit à se bricoler un radeau avec des morceaux du cargo du bateau et éventuellement s’échoua sur une île déserte. Là, il se construisit une hutte précaire et survécut grâce au peu de nourriture qu’il sauva du bateau. A chaque fois qu’un bateau passait à proximité de l’île, il essayait d’attirer l’attention sans réussite. Finalement, il vit un bateau qui passait plus prêt de l’île que les autres, et il se dépêcha d’allumer un feu pour signaler sa présence. A sa consternation, le bateau passa sans voir le signal et disparaissait à l’horizon. Par accident le vent souffla sur le feu et des étincelles tombèrent sur le toit de chaume de sa hutte. L’homme ne put que regarder comme toutes ses provisions tournaient en cendres.

« Tout est perdu, » il pensa, « et je n’en ai plus pour longtemps. » Soudainement, il remarqua que le bateau qui avait passé l’île faisait demi-tour et approchait. A son grand soulagement, il fut vu par l’équipage et fut secouru. Une fois à bord, le survivant, reconnaissant, alla voir le capitaine pour exprimer ses remerciements. « Mais pourquoi avez-vous fait demi-tour après que vous aillez passé mon île ? » il demanda. « Ben, nous avons vu le feu que vous aviez fait en incendiant votre hutte » le capitaine répondit.

La chose qui semblait être ce qui allait coûter la vie à ce naufragé fut son moyen de sauvetage. Ce qui sembla être un désastre pour lui devint un instrument de salût. C’est précisément le cas avec Joseph et Jacob dans Genèse 37. Un évènement tragique et cruel arriva qui fit s’écrouler le monde de Jacob. La vie ne valait plus le coût d’être vécue, il pensa, car il avait perdu la seule chose qui était la plus précieuse pour lui. Mais à la fin, la perte de Joseph pendant quelques années fut le moyen que Dieu utilisa pour sauver la nation de la famine et, pire encore, de la perte de pureté en étant absorbée dans la culture et la religion des Cananéens.

L’intensité émotionnelle des évènements de cet épisode de la vie de Jacob et de ses fils est difficile pour nous à attraper. Nous arrivons au chapitre 37 du Livre de Genèse tout comme si nous regardions une retransmission d’un match de foot vieux d’une semaine. Nous connaissons la fin de l’histoire. Nous savons que Jacob était dans l’erreur quand plus tard il se lamenta, « …vous me feriez mourir de douleur à mon grand âge » (Genèse 42:36). Seulement dans les affres de crises ou de tragédies pouvons-nous apprécier ce que Genèse éprouva dans ce chapitre.

Genèse 36 : Quelques Observations

J’ai choisi de passer brièvement sur les détails de Genèse 36 car l’intention principale de ce chapitre a déjà été réalisée. Vous voyez, les premiers lecteurs de ce chapitre étaient les Israélites qui étaient prêts à traverser la rivière Jourdain pour aller envahir le pays de Canaan et annihiler les Cananéens (Deutéronome 1:8 ; 20:16-18). Il y avait cependant quelques gens qui ne devaient pas être attaqués ou annihilés, parmi lesquels étaient les Edomites, les descendants d’Esaü :

« Alors l'Eternel me dit:

«Vous avez fait assez longtemps le tour de ces montagnes, prenez la direction du nord.

Ordonne au peuple: Vous allez passer près de la frontière de vos frères, les descendants d'Esaü, qui habitent la région de Séir; ils auront peur de vous, mais faites bien attention:

n'allez pas les attaquer, car je ne vous donnerai rien dans leur pays, pas même de quoi poser le pied. En effet, j'ai donné la région montagneuse de Séir en possession à Esaü. » (Deutéronome 2:2-5)

De peur que ce commandement soit enfreint, il était primordial pour ces Israélites du temps de Moïse de savoir qui les Edomites étaient et d’avoir un dossier soigneusement documenté de la génération d’Esaü. Ce dossier est la base pour le chapitre 36. Comme vous pouvez voir, cela n’a aucun rapport avec les Chrétiens d’aujourd’hui, bien qu’il était indispensable pour les premiers lecteurs de ce récit.

Cela étant dit, je ne veux pas vous laisser avec l’impression qu’il n’y a aucune valeur pour nous dans ces versets. J’aimerais suggérer deux avenues à considérer pour nous aujourd’hui. Premièrement, j’ai été impressionné par le fait qu’Esaü était un homme très gracieux. Pendant qu’il avait menacé de tuer son frère sur le coup de la colère, il le reçut chaudement (33:4), et quand la prospérité le nécessita, il déplaça sa famille et ses troupeaux pour ne pas le blesser :

« Esaü emmena ses femmes, ses fils et ses filles et tous les gens attachés à sa maison ainsi que ses troupeaux, son bétail et tous les biens qu'il avait acquis au pays de Canaan, et il émigra dans un autre pays, loin de Jacob, son frère.

Car leurs troupeaux étaient trop nombreux pour qu'ils puissent demeurer ensemble, et le pays où ils séjournaient ne pouvait plus subvenir à leurs besoins à cause de l'importance de leurs troupeaux.

Ainsi, Esaü s'établit dans la montagne de Séir. Esaü, c'est Edom. » (Genèse 36:6-8)

J’ai maintenu que si Dieu avait élu l’un ou l’autre des ces jumeaux sur la base de sympathie, IL aurait probablement choisi Esaü. Du moins, c’est qui j’aurai choisi. Bien que les choses spirituelles n’avaient pas d’importance pour lui (Genèse 25:34; Hébreux 12:16-17), il avait beaucoup de bonnes qualités. Dans les versets 6-8 ci-dessus, c’est Esaü qui a déménagé tout juste comme Abraham laissa Loth choisir (13:5) et s’en alla dans l’autre direction. Les élus de Dieu ne sont pas nécessairement des gens sympathiques, ni sont-ils toujours gracieux et gentils. C’est pourquoi l’élection est totalement séparée des actions des hommes, pour que le choix libre de Dieu soit vraiment libre (Romains 9:10-13).

Finalement, bien qu’Esaü fut disqualifié sur la base spirituelle, il était quand même un bénéficiaire de la grâce de Dieu. Abraham plaida avec Dieu de bénir son fils avec Agar, Ismaël, et IL l’a fait (Genèse 17:18-20 ; 25:16). Mais à part toutes les requêtes enregistrées d’Isaac pour Esaü, Dieu l’a beaucoup béni et l’a fait prospérer. Cela a même inclut à l’ordre de Dieu pour Israël de ne pas attaquer les Edomites, ni de prendre leur territoire (Deutéronome 2:1-7 ; 23:7 ; Nombres 20:14).

Les Générations de Jacob et la Jalousie de ses Fils (37:1-11)

« Jacob s'établit au pays de Canaan où son père avait séjourné.

Voici l'histoire de la famille de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, gardait les moutons et les chèvres avec ses frères. Il avait passé son enfance avec les fils de Bilha et de Zilpa, femmes de son père. Il rapportait à leur père leurs mauvais propos.

Israël aimait Joseph beaucoup plus que tous ses autres fils, car il l'avait eu dans sa vieillesse. Il lui fit une tunique splendide.

Ses frères virent que leur père le préférait à eux tous; alors ils le prirent en haine, et ils ne pouvaient plus lui parler aimablement.

Joseph fit un rêve et le raconta à ses frères, qui ne l'en détestèrent que davantage.

Il leur dit, en effet:
---Ecoutez, je vous prie, ce songe que j'ai eu.

Nous étions en train de lier des gerbes dans les champs. Soudain, ma gerbe s'est dressée et s'est tenue debout; les vôtres se sont placées autour d'elle et se sont prosternées devant elle.

Ses frères lui dirent:
---Prétendrais-tu devenir notre roi et nous gouverner? Et ils le détestèrent de plus belle à cause de ses songes et de ses propos.

Il eut encore un autre rêve qu'il raconta également à ses frères:
---Voici, leur dit-il, j'ai encore fait un rêve. J'ai vu le soleil, la lune et onze étoiles se prosterner devant moi.

Il raconta également ce rêve à son père qui le réprimanda et lui dit:
---Qu'as-tu rêvé là? T'imagines-tu que moi, ta mère et tes frères, nous allons nous prosterner en terre devant toi?

Ses frères étaient jaloux de lui: mais son père garda ce fait en mémoire. » (Genèse 37:1-11)

On a tendance à regarder le reste des chapitres de Genèse comme l’ « histoire de Joseph », mais ce n’est pas techniquement exact. Moïse fait allusion au chapitre 36 comme « la famille d’Esaü » (36:1,9). Dans Genèse 37:2, Moïse titre cette partie l’ « histoire de Jacob ». Nous ne devons pas oublier que Jacob ne quittera pas la scène avant Genèse 49, où nous trouvons le récit de sa mort. Cette dernière section, est donc un récit de Dieu travaillant dans la vie de Jacob et de ses fils par Joseph. Joseph est certainement la figure centrale de ces chapitres, mais il n’est pas la seule. Dieu est en train de former une nation de tous les fils de Jacob. Le voyage de Joseph en Egypte et sa promotion suprême à la position de Premier Ministre sous le règne de Pharaon rend possible la préservation de Jacob et de ses fils, de même que l’éducation de quelques leçons spirituelles de valeur.

Un des mauvais services que nous rendons à ce texte est que nous échouons à reconnaître la cause de l’animosité des frères de Joseph envers lui. Généralement, nous avons tendance à penser de Joseph comme un gosse de 8-10 ans, étant un petit mouchard pour de ses frères. C’est difficilement un crime qui mérite la peine de mort, et cela ne mérite pas les détails du récit. Joseph n’a pas 7 ans, mais 17 (37:2). Bon, dans un sens c’était jeune, mais dans l’ancien Proche Orient, les filles de cet âge étaient souvent déjà mariées, et les jeunes hommes n’étaient pas trop jeunes pour devenir rois (2 Rois 12:1).

Je crois vraiment que les frères de Joseph avaient quelque chose contre lui à cause du pouvoir qu’il exerçait sur eux. Dix-sept ans n’était pas spécialement jeune pour une telle autorité, mais il etait plus jeune que tous ses frères, et cela était en fait dur à avaler pour eux. Plusieurs lignes convaincantes convergent pour documenter cette assertion :

(1) Grammaticalement, l’autorité de Joseph n’est pas permissive, mais elle est préférable. George Bush, auteur du commentaire classique sur le Livre de Genèse, supporte fortement l’interprétation plus littérale du verset 2, duquel il écrit,

« … Littéralement gardait les moutons et les chèvres avec ses frères, ou agissant comme berger au-dessus de ses frères. Cependant, bizarre à nos oreilles était la phraséologie, c’est sans aucun doute le sens exact de ces mots était que Joseph était chargé de la supervision de ses frères, particulièrement les fils de Bilha et de Zilpa.24

Bush continue par des détails grammaticals considérables pour établir son point,25

(2) Après le péché de Ruben, Joseph fut donné le droit d’aînesse :

« Ruben était le premier-né d'Israël, mais parce qu'il avait eu des relations sexuelles avec l'une des femmes de son père, son droit d'aînesse fut donné aux fils de Joseph, fils d'Israël; ainsi Ruben ne fut pas recensé comme l'aîné.

Juda fut puissant parmi ses frères, et de lui est issu le prince d'Israël, mais le droit d'aînesse appartenait à Joseph. » (1 Chronicles 5:1-2)

Bien que cela ne soit pas avant le chapitre 49 que ce transfert soit clairement déclaré par Jacob, le péché qui précipita cela fut déjà enregistré dans Genèse 35:22. Ce ne serait pas inhabituel que Jacob ait exprimé ses intentions bien plus tôt à ses fils et qu’il commença même à donner à Joseph prééminence sur ses frères dans ces moments là. Des détails plus loin semblent démontrer ça.

(3) La tunique de Joseph était un symbole de l’autorité qui lui avait été donnée sur ses frères. La préférence de Jacob pour Joseph n’était pas un secret (37:2,3). La tunique que son père lui donna était vu comme l’évidence de l’amour plus grand de Jacob pour Joseph que pour n’importe quel autre fils. De plus, cette tunique indiquait encore plus que la préférence ; il symbolisait sa prééminence et supériorité.

Personne ne sait vraiment à quoi ressemblait cette tunique. Certains ont suggéré qu’elle était différente des tuniques de ses frères parce qu’il avait des manches longues,26 dans quel cas cela marquerait Joseph comme étant un « gars de direction » pendant que ses frères ne seraient simplement que des « cols bleus ». Tout comme les superviseurs ou chefs aujourd’hui sont remarqués par le fait qu’ils portent des complets (costumes), alors, Joseph était distingué par sa tunique à manches longues.

Pendant qu’il y ait des conjectures considérables sur ce sujet, une chose est certaine. Le terme qui fut utilisé pour la tunique de Joseph dans ce chapitre est trouvé ailleurs, dans 2 Samuel 13:18-19. Là, il est utilisé pour décrire une robe qui est portée par Tamar, la fille de David. Pendant que d’autres choses pouvaient être symbolisées par ce vêtement (telle que la virginité), la robe était l’évidence de royauté.

Dans le contexte de notre passage, je pense que la tunique de Joseph était considérée être symbolique de son autorité de la même manière que des galons sur un uniforme militaire. Les frères de Joseph détestaient ce vêtement et ce qu’il symbolisait, car leurs premières actions de violence fut de dépouiller Joseph de sa tunique (37:23).

(4) Le plus grand antagonisme envers Joseph fut des fils de Bilha et Zilpa (verset 2), pendant que les deux frères qui ont essayé de le libérer (Ruben et Juda) étaient les fils de Léa (37:21,26).Dans le verset 2, il est dit que Joseph passait beaucoup de temps aux champs avec les moutons accompagné les fils de Bilha et Zilpa. Ruben, et plus tard Juda, fils de Léa, essayèrent d’empêcher ou du moins de modifier le plan des autres de tuer Joseph. Une note dans la marge du verset 2 dans la version Berkeley27 suggère que les fils de Bilha et Zilpa étaient moins disciplinés, étant fils de mères païennes, pendant que Léa et Rachel démontreraient l’instruction relativement plus vertueuse de Laban.

Il y a peu de doute que Bilha et Zilpa faisaient parties d’une classe sociale plus basse que Léa et Rachel puisque les premières n’étaient que des concubines, pendant que les dernières étaient des épouses légitimes. Cette stratification sociale serait naturellement reflétée chez les fils de ces femmes et ainsi il n’était pas difficile de penser que Jacob aurait chargé Joseph de surveiller les fils de Bilha et Zilpa.

(5) Le rapport de Joseph à son père serait une partie logique et nécessaire de sa position et d’autorité comme superviseur. Joseph, à 17 ans, n’était pas un mouchard. Ça pourrait être difficilement le cas. Sûrement, ce genre de rivalité fraternelle serait attendue, mais ne méritant pas une telle contre-mesure de la part des frères de Joseph. Si Joseph avait été placé dans une position d’autorité (un boulot de supervision) par son père, qu’aurait été plus logique qu’un rapport à Jacob sur sa performance, efficacité, et sa fiabilité de ceux sous ses ordres ?

Quand Jacob demanda à Joseph d’aller à Sichem pour se renseigner sur ses fils et ses troupeaux (versets 12-14), il n’envoyait pas Joseph au bout de la rue pour espionner et rapporter sur ses frères C’était un voyage de plus ou moins 50 miles (80 kms) pour aller à Sichem et 70 miles (110 kms) jusqu'à Dotân ! Puisque Sichem avait été la scène du massacre des hommes de cette ville des années auparavant (34:25), Jacob n’aurait pas délégué cette tâche à la légère. C’était le genre de responsabilité qu’il ne pouvait que donner à quelqu’un qui n’avait jamais prouvé ses capacités de leader. Une mission sensible et potentiellement dangereuse ne pouvait pas être donnée à un fils sans fiabilité ou autorité.

(6) L’intensité de la réaction des frères de Jacob à son rêve indique qu’il y avait dû avoir quelques substances à leurs peurs que Joseph allait assumer un tel pouvoir et importance. Les frères de Joseph furent profondément angoissés par ses deux rêves (versets 8,11). Et quand le complot de le tuer fut conçu, les rêves furent une partie importante de leur hostilité et leur motivation :

« ---Voilà le maître-rêveur qui arrive, se dirent-ils les uns aux autres.

C'est le moment! Allez, tuons-le et jetons-le dans une citerne, nous dirons qu'une bête féroce l'a dévoré. On verra bien alors ce qu'il advient de ses rêves! » (Genèse 37:19-20)

Des rêves oisifs ou chimériques fournissent seulement une occasion pour rire. Dans la plupart des circonstances, le pire qui pourrait arriver serait que Joseph ait besoin d’être envoyé à l’asile pour sa propre protection. Mais s’il y avait déjà des évidences de son autorité, de ses capacités de leader, une peur des plus intenses les aurait envahit.

(7) Comme un genre de Christ, la cause du rejet de Joseph aurait été le refus de se soumettre à l’autorité de quelqu’un qui menacerait pouvoir et prestige personnel. Joseph, comme j’ai déjà dit, fut rejeté par ses frères car ils ressentaient l’autorité que leur père lui avait donné, spécialement quand ils raisonnaient qu’elle aurait du être la leur. N’était-ce pas le cœur de la raison du rejet de Jésus par les chefs religieux de Ses jours ? Quand Jésus enseignait les gens, la réponse était unanime :

« Quand Jésus eut fini de parler, les foules étaient impressionnées par son enseignement.

Car il parlait avec une autorité que n'avaient pas leurs spécialistes de la Loi. » (Matthieu 7:28-29)

Quel coup ça a du être à la fierté des chefs religieux d’Israël ! C’était la raison pour laquelle ils résistaient le Maître avec le challenge,

« ---De quel droit agis-tu ainsi? Qui t'a donné le droit de faire cela? » (Matthieu 21:23)

Toutes ces évidences me conduisent à la même conclusion : Joseph fut rejeté par ses frères parce que lui, le plus jeune de tous ces hommes (excepté Benjamin, bien sur), fut donné une position d’autorité au-dessus d’eux. Ce rejet de l’autorité de Joseph, avec le spectre de plus grande proéminence comme c’était présagé dans ses rêves, les menaient à conclure qu’ils devaient se débarrasser de lui pour protéger leurs positions.

Un Complot Diabolique, un Trou Vide, et un Achat Egyptien (37:12-36)

L’animosité envers Joseph a continué à monter jusqu'à ce que la situation devint explosive. Ce n’était maintenant plus qu’une question de temps et d’opportunité. Cette opportunité arriva finalement quand Jacob envoya Joseph à Sichem.

« Les frères de Joseph allèrent faire paître les troupeaux de leur père dans la région de Sichem.

Israël dit à Joseph:
---Je veux t'envoyer trouver tes frères qui font paître les troupeaux à Sichem.
Joseph répondit:
---Eh bien, j'y vais.

Son père lui dit:
---Va voir comment se portent tes frères et si tout se passe bien pour les troupeaux. Tu m'en rapporteras des nouvelles.
Il l'envoya donc depuis la vallée d'Hébron et Joseph se rendit à Sichem.

Un homme l'y rencontra, alors qu'il errait dans la campagne. Il lui demanda:
---Que cherches-tu?

---Je cherche mes frères, lui dit-il, peux-tu me dire où ils font paître leurs troupeaux?

---Ils sont partis d'ici, lui répondit l'homme, et je les ai entendu dire: «Allons vers Dotân.»
Joseph partit donc à la recherche de ses frères et les trouva à Dotân. » (Genèse 37:12-17)

L’inquiétude de Jacob pour les intérêts de sa famille et ses troupeaux n’était pas sans fondement. Sichem était la ville où Dina avait été violée et où les fils de Jacob, spécialement Simon et Lévi (34:30), avaient massacré tous les hommes. Puisque Jacob avait acheté de la terre là (33:19), il n’était pas inhabituel pour lui de l’utiliser en envoyant ses troupeaux aux pâturages là-bas sous la garde de ses fils. Mais il y avait toujours le danger des familles furieuses recherchant vengeance pour ces Sichemites qui avaient été tués ou capturés. Cela semblait être ce pour lequel Joseph fut envoyé là-bas pour évaluer. Seul un homme avec des aptitudes prouvées serait envoyé pour s’occuper d’une affaire aussi sensible et volatile que celle-là.

Joseph se balada dans les champs de Sichem à la recherche de ses frères. Il est juste arrivé28 qu’il trouva un homme qui avait vu les frères de Joseph et les avait entendus parlé d’aller à Dotân. Ne voulant pas abandonner sa recherche et retourner chez son père sans compléter sa mission, Joseph alla à Dotân.

Bien qu’à une distance considérable, Joseph fut reconnu par ses frères. Ils conspirèrent immédiatement un crime violent et osé qui allait les débarrasser de leur frère une bonne fois pour toutes :

« Ceux-ci l'aperçurent de loin. Avant qu'il ne soit près d'eux, ils complotèrent de le faire mourir.

---Voilà le maître-rêveur qui arrive, se dirent-ils les uns aux autres.

C'est le moment! Allez, tuons-le et jetons-le dans une citerne, nous dirons qu'une bête féroce l'a dévoré. On verra bien alors ce qu'il advient de ses rêves!

Lorsqu'il entendit cela, Ruben chercha à sauver Joseph. Il dit:
---Ne portons pas atteinte à sa vie!

Ne répandez pas le sang! Jetez-le dans cette citerne qui se trouve dans le désert, mais ne portez pas la main sur lui!
Il avait l'intention de le sauver pour le renvoyer à son père.

Dès que Joseph eut rejoint ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique splendide.

Ils se saisirent de lui et le jetèrent au fond de la citerne qui était vide; il n'y avait pas d'eau dedans. » (Genèse 37:18-24)

Ce fut probablement la tunique de Joseph qui rendit possible son identification si rapide d’une telle distance. C’est peut-être aussi cette tunique qui provoqua ce sentiment de jalousie et d’hostilité refoulé envers le fils tant aimé de leur père. Ils se virent la grande distance de leur père et l’isolation de cet endroit comme l’opportunité idéale pour se débarrasser de la menace que Joseph représentait. L’opportunité parfaite pour un alibi était aussi sous la main, car les animaux sauvages étaient une menace à toutes vies dans ces champs ouverts. Ils n’avaient pas besoin de produire un corps s’ils blâmaient l’absence de Joseph sur les bêtes sauvages qui l’auraient dévoré. Seule une tunique sanglante serait nécessaire à être présentée à Jacob. Son imagination prendrait soin du reste.

Ruben avait une bonne raison de haïr son frère, car c’était Joseph qui recevrait le droit d’aînesse qui aurait pu lui appartenir. Mais il semblait que Ruben avait plus peur de faire face à son père, qu’il haïssait Joseph. Il était toujours l’aîné de la famille. Qu’il ait le droit d’aînesse ou pas, il en portait quand même les responsabilités. Cela était peut être l’explication pour la suggestion de Ruben et son intention d’épargner la vie de Joseph.

Les actions de Ruben n’ont rien d’héroïques. Cependant, je dois admettre, que je n’aurais pas voulu non plus m’opposer à ces gars. Ils étaient mauvais, vraiment mauvais. Le massacre des Sichemites n’était qu’une des évidences de leurs natures brutales. Donc Ruben suggéra qu’ils tuent Joseph sans épanchement de sang. Jeter le garçon dans une citerne et laisser la nature suivre son cours. Cette idée avait quelques avantages, et donc, le plan fut accepté.

Quand Joseph arriva, sa réception fut loin d’être amicale. Ils déchirèrent sa tunique, le symbole de tout ce qu’ils méprisaient, et jetèrent le jeune homme sans défense dans la citerne. Il est important que cette citerne ait été vide, car normalement, elle aurait dû contenir de l’eau.29 Si cela avait été le cas, Joseph se serait noyé avant que la caravane ismaélite ne soit arrivée. Même la citerne vide était une providence de Dieu pour le soin de Joseph et de ses frères.

La dureté de cœurs des frères de Joseph est presque incroyable.

« Puis ils s'assirent pour manger. En regardant au loin, ils aperçurent une caravane d'Ismaélites venant de la région de Galaad et dont les chameaux étaient chargés de gomme, de baume et de *myrrhe, qu'ils transportaient en Egypte.

Alors Juda dit à ses frères:
---Quel intérêt avons-nous à tuer notre frère et à cacher sa mort?

Vendons-le plutôt aux Ismaélites. Ne portons pas la main sur lui, car c'est notre frère, il est de même sang que nous.
Ses frères furent d'accord

et, lorsque les marchands madianites passèrent, ils hissèrent Joseph hors de la citerne et le vendirent aux Ismaélites pour vingt pièces d'argent. Ceux-ci l'emmenèrent en Egypte.

Quand Ruben retourna à la citerne, il n'y trouva plus Joseph. Alors il déchira ses vêtements en signe de désespoir,

il alla trouver ses frères et leur dit:
---Le garçon n'y est plus! Que vais-je faire maintenant?

Alors ils égorgèrent un bouc, prirent la tunique de Joseph et la trempèrent dans le sang du bouc.

Ils envoyèrent la tunique splendide à leur père en disant:
---Voici ce que nous avons trouvé. Reconnais-tu ou non la tunique de ton fils? » (Genèse 37:25-32)

Ayant jeté Joseph dans la citerne, ils se mirent à table et mangèrent. Personne n’avait perdu l’appétit, personne n’avait des remords ou se sentait coupable. Et pas de pitié non plus, car ils mangèrent leur repas, pouvant probablement entendre les cris venant du fond de la citerne. Je peux presque entendre un des frères lever sa voix, couvrant les supplications de Joseph, et demander à un des autres, « Tu veux échanger un sandwich au mouton pour un au fromage ? » Seulement plus tard, ces cris allaient hanter les fils de Jacob :

« Ils se dirent l'un à l'autre:
---Certainement, nous sommes punis à cause de ce que nous avons fait à notre frère; car nous avons vu sa détresse quand il nous suppliait, et nous ne l'avons pas écouté. Voilà pourquoi nous nous trouvons nous-mêmes à présent dans la détresse. » (Genèse 42:21)

Pendant qu’ils mangeaient, une caravane d’Ismaélites les approcha en route pour l’Egypte venant de Galaad (verset 25). Cela donna à Juda l’idée qui empêcherait l’épanchement du sang de Joseph. Plutôt que de laisser Joseph mourir de faim et des éléments, pourquoi pas le vendre comme esclave à ces marchands ? Cela règlerait leur problème, éviterait la question de meurtre, et les débarrasserait des évidences de méfaits. Peut-être plus attractif était le fait que cela leurs donnerait un bénéfice monétaire.

Je ne trouve pas de vertu dans la proposition de Juda à ses frères. Pendant que Ruben chercha à retourner Joseph à son père, Juda n’est pas dit avoir de telles intentions. Il ne questionna pas les éthiques ou la désirabilité du meurtre de Joseph, seulement les bénéfices. ‘Bénéfice’ est le seul mot qui peut résumer la motivation de Juda. Pendant que l’esclavage semblait être un meilleur avenir pour un humain que la mort, certains qui vivent dans un tel état pourraient disputer ça. Vendre un frère comme esclave n’était pas plus louable que le tuer. En fin de compte, Joseph fut vendu aux marchands madianites30 pour vingt pièces d’argent, le prix que Moïse avait fixé pour un jeune esclave masculin (Lévitique 27:5).

Ruben était absent quand ses frères vendirent Joseph aux marchands. Très vraisemblablement, c’était pour distraire leur attention de Joseph dans l’espoir qu’ils partiraient rapidement, pour qu’il puisse retourner pour secourir Joseph. Quel choc ça a dû être pour lui de revenir et trouver une citerne vide ! Ruben, comme fils aîné, était celui qui devait faire face à son père, et ça pour lui n’était pas une idée plaisante.

Non seulement les frères de Joseph étaient totalement indifférents à sa souffrance, ils semblaient presque se réjouir de la souffrance que leur rapport causerait à Jacob. Il n’y avait pas d’approche douce, pas de préparation pour la nouvelles tragiques, seulement le fait cru d’envoyer la tunique sanglante et le laisser lui-même en tirer ses propres conclusions. C’était une action tout à fait insensible, totalement sans-cœur, mais une qui décrivait exactement la condition spirituelle de ce temps-là.

Comme la plupart d’entre nous, Jacob sauta à la conclusion, assumant que le pire était arrivé :

« Jacob la reconnut et s'écria:
---La tunique de mon fils! Une bête féroce l'a dévoré! Joseph a été mis en pièces!

Alors il déchira ses vêtements et mit un tissu de sac sur ses reins. Il porta longtemps le deuil de son fils.

Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler; mais il refusa toute consolation et dit:
---Non! c'est dans le deuil que je rejoindrai mon fils au séjour des morts!
Et il continua à pleurer Joseph. » (Genèse 37:33-35)

C’était, bien sûr, la tunique de son fils, car il n’y en avait pas une autre comme celle-là. Et elle était couverte de sang. Un tel vêtement couvert de sang, sans un corps amena Jacob à la conclusion que ses fils désiraient : Joseph avait du être attaqué et dévoré par une bête sauvage. Peut-être que les frères de Joseph étaient fiers du fait qu’ils n’avaient jamais dit que Joseph était mort. Ils ont simplement « leurré » leur père à croire ça. N’est-ce pas ironique que cette déception impliqua la mort d’un bouc, tout comme l’avait requit la déception d’Isaac.

Jacob sembla encaisser la mort de Débora (35:8)et de Rachel (35:16-19) avec un relatif sang-froid, mais la mort de Joseph simplement le submergea. Ses enfants furent incapables de le consoler. Ces efforts auraient été hypocrites de toute façon. La vie pour Jacob ne valait plus la peine d’être vécue. Le seul avenir que Jacob ne voyait était la tombe. Jacob vivrait avec le mensonge que son fils était mort pendant de nombreuses années.

Dans un sens, croire ça était une bonne chose. Pouvez-vous imaginer l’agonie mentale que ça aurait été pour Jacob de savoir ce qui était vraiment arrivé à son fils ? Nous venons juste d’assister à la conclusion dramatique de la crise des otages en Colombie, qui a duré six ans. Nous savons quelque chose de l’agonie de la famille et des amis de ces captifs, mais Jacob aurait dû endurer une telle souffrance et angoisse pendant plus de vingt ans.31 Son âme aurait été si troublée sachant que la femme de Potiphar poursuivait Joseph jour après jours (39:10). Quelle vie misérable aurait eu Jacob s’il avait eu connaissance de l’emprisonnement de Joseph (39:19). L’ignorance, dans ce cas, n’était pas une félicité, mais c’était mieux que Jacob ne sache pas les choses qui arrivaient à Joseph.

« Les Madianites vendirent Joseph en Egypte à Potiphar, un haut fonctionnaire du pharaon, chef de la garde royale. » (Genèse 37:36)

Joseph, en fait, n’était pas mort, ni en dehors du soin providentiel de Dieu. Ce n’était pas par accident qu’il atterrit dans la maison d’un des hommes les plus puissants dans l’administration de Pharaon. Bien que des années allaient passer avant que les desseins de Dieu ne se soient révélés, le train était en marche.

Conclusion

Historiquement et dans le contexte, la vente de Joseph comme esclave explique comment Joseph (et ultimement toute la nation d’Israel) finit par se retrouver en Egypte, d’où l’exode commenca. Plus important encore, ce chapitre nous dit une bonne part de la raison de la nécessité des 400 ans d’esclavage. Le fait que ce servage arriva n’est pas un mystère, car Dieu l’avait déjà dit à Abraham :

« Le Seigneur lui dit:
---Sache bien que tes descendants vivront en étrangers dans un pays qui ne leur appartiendra pas, on en fera des esclaves et on les opprimera pendant quatre cents ans[d].

Mais je punirai la nation qui les aura réduits en esclavage et ils quitteront le pays chargés de grandes richesses. » (Genèse 15:13-14)

Spirituellement, l’état des fils d’Israël était au plus bas. Nulle part n’avons-nous vu un semblant de relation avec Dieu telle que celle qu’avaient leurs ancêtres. Dans la famille, il n’y avait aucune unité parmi ces frères. Ils étaient simplement les fils de quatre mères différentes qui perpétuaient les conflits qui existaient entre elles (29:21-30:24). Il n’y avait pas d’amour fraternel, seulement la recherche pour satisfaire leurs propres intérêts. Il n’y a rien de mieux pour stimuler l’unité que la persécution. Une querelle entre frères est rapidement oubliée et l’unité de la famille est intensifiée quand une opposition extérieure est introduite. Quatre cents ans passés parmi les Egyptiens, qui détestaient les Hébreux (46:34), développa et renforça la cohésion de ces tribus d’Israël.

Plus tard dans l’histoire de Joseph et ses frères, Joseph les testera sur ce sujet de l’unité de la famille, car il leur offrira l’opportunité de gagner leur liberté en échange du sacrifice de leur frère cadet (chapitres 42-44). Là ils montreront un changement de cœur qui encouragera et touchera grandement Joseph.

Nous gagnons là un aperçu de plusieurs vérités bibliques. Premièrement, nous sommes rappelé de l’enseignement des Ecritures sur le sujet de l’élection. Nous avons presque à nous pincer pour être rappelé que les racines de la race d’Israël et de la religion retournent à des hommes tels que ces frères, qui ont conspiré de se débarrasser de leur chair et sang. Dans le neuvième chapitre de Romains, Paul enseigne que l’élection ne dépend pas du travail qu’une personne a fait ou fera dans l’avenir (9:6-13). Sûrement le choix de ces fils d’Israël illustre ce principe de l’élection. Pratiquement, personne d’autre dans le pays de Canaan n’aurait été autant ou plus qualifié que ces hommes cruels et mauvais. La plupart des païens ont un sens plus profond de loyauté familiale que ça.

De plus, la doctrine de la souveraineté de Dieu est clairement vue dans ce chapitre. Dans Romains, elle est résumée en ces mots :

« Nous savons en outre que Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment, de ceux qui ont été appelés conformément au plan divin. » (Romains 8:28)

Dans le Livre d’Ephésiens, Paul écrit :

« Et c'est aussi en Christ que nous avons été choisis pour lui appartenirconformément à ce qu'avait fixé celui qui met en œuvre toutes choses, selon l'intention qui inspire sa décision. » (Ephésiens 1:11)

Dieu avait l’intention et promit d’accomplir l’exécution de SES promesses qu’IL avait faites à Abraham, Isaac et Jacob à travers ces fils (35:10-12). Ni Jacob, ni Joseph, ni les autres fils de Jacob, ni même Pharaon lui-même ne pouvaient empêcher ou seulement retarder les desseins souverains du Dieu d’Israël.

Les moyens que Dieu employa pour accomplir SA volonté sont vus dans la doctrine de la providence de Dieu. Personne n’a défini la providence de Dieu mieux que George Bush :

Pendant que le récital s’écoule avec tout le charme d’une histoire de fiction magnifiquement tournée, nous sommes toujours assurés de la vérité et de la réalité de chaque incident, et nous sentons que nous sommes en train de contempler un résumé de la dispense de ce Pouvoir d’annulation qui est « … merveilleux, sa sagesse est immense » qui contrôle l’action libre et volontaire de créatures intelligentes, même quand elle est provoquée par un esprit de malveillance et de rébellion, afin de les rendre servile à l'accomplissement de ces mêmes plans qu'ils sont destinés à vaincre, pendant que la culpabilité des agents reste sur eux avec tous ses développements inchangés.32

En termes des plus simples, la règle providentielle de Dieu est que SON plan s’accomplit avec la participation d’hommes coupables et obstinés, même quand ils essayaient activement de résister, résister Dieu et SES desseins. Pendant tout ce temps là, Dieu reste souverain et contrôle tout. IL n’assume aucune culpabilité ou responsabilité pour les péchés de l’homme ; l’homme doit supporter tout le poids de la responsabilite pour ses actions.

La providence de Dieu n’est pas SON plan préféré, mais un plan de secours qui assure la réalisation de SES desseins éternels. Idéalement, Dieu travaille en employant des femmes et des hommes croyants qui feront SA volonté comme elle est exprimée par SA parole. Quand les croyants ou non croyants choisissent de résister la volonté et la parole de Dieu, IL a recours à SON plan B. C’est nettement moins désirable que l’obéissance volontaire et la submissivité, car le rétif devra toujours faire face aux conséquences de ses actions et ne trouvera aucune joies et résultats qui accompagnent toujours l’obéissance. La joie de participer activement et joyeusement aux plans et programmes de Dieu est perdue. Le travail de Dieu continue, mais nous ne nous en rendons pas compte, tout comme Jacob et les frères de Joseph étaient ignorants que la main de Dieu contrôlait tout ce qui arrivait. Dieu n’est jamais handicapé par le péché et la désobéissance de l’homme, mais nous sommes toujours blessé par eux.

Peu de gens ont manqué de remarquer la signification importante de la vie de Joseph, qui dans beaucoup de sens présageait la vie et le travail de notre Seigneur.33 Bien que ce soit une avenue profitable d’étude, nous devons faire remarquer que nulle part les Ecritures ne réfèrent à Joseph comme un genre de Christ. Tant qu’une telle étude est vue comme étant supplémentaire et secondaire en importance, elle peut être poursuivit avantageusement.

Les applications pratiques des principes trouvés dans ce passage sont nombreux. Premièrement, il y a une leçon sur le sujet de conseils divins. Puisque nous avons déjà traité avec le sujet de la providence de Dieu, nous nous contenterons de rattacher cette doctrine à la question de conseils.

La volonté de Dieu nous est donné par SA parole. Dans ce sens, ce n’était sûrement pas la volonté de Dieu que des frères vendent un des leurs à l’esclavage. Donc, les actions des frères de Joseph étaient coupables. Dieu ne dirige jamais par uniquement des circonstances, mais par les Ecritures, SA parole. Ils se sont trouvés dans un endroit isolé, loin des yeux observateurs de leur père. Il y avait une citerne toute prête, à portée de la main, mais ce n’était pas la volonté de Dieu que Joseph soit jeté dedans. Il y avait une bande de marchands qui passait par-là commodément, mais vendre Joseph en esclavage était mal.

Le dessein éternel de Dieu, dit à Abraham des années auparavant (Genèse 15:13-15), était une période de servage. Les frères de Joseph n’avaient aucune intention d’accomplir les desseins de Dieu – ils voulaient seulement se débarrasser de Joseph. Le plan de Dieu était pour les Israélites de séjourner en Egypte mais les fils de Jacob ne le savaient pas à ce moment-là. (En fait, Dieu avait fait attention de ne pas le dire à Abram où ce séjour serait ou comment ça arriverait.) Rarement est le guidage une question de ne pas savoir les principes généraux et les préceptes qui devraient gouverner notre conduite. Le plus souvent nous « loupons » la volonté de Dieu en choisissant délibérément de désobéir ce que nous savons est la bonne chose à faire. Mais même quand nous faisons ça délibérément, SES desseins continueront par SA direction providentielle. Comme ça, nous ne pouvons pas manquer SA volonté. Et, soyez assurés, Dieu nous fera savoir que nous avons péché et nous ramènera à un endroit où nous voudrons LUI obéir volontairement, mais IL nous ramènera par le chemin d’expériences douloureuses.

Quel commentaire cet évènement est sur le sujet de la souffrance ! Je pense qu’un excellent titre pour cet épisode complet pourrait être « Une Sévère Piété », comme le titre d’un livre récent. Les deux termes « sévère » et « piété » semblent être contradictoires, mais ce n’est jamais le cas pour le Chrétien. C’est pourquoi l’Apôtre Jacques a écrit des siècles plus tard :

« Mes frères, quand vous passez par toutes sortes d'épreuves, considérez-vous comme heureux.

Car vous le savez: la mise à l'épreuve de votre foi produit l'endurance.

Mais il faut que votre endurance aille jusqu'au bout de ce qu'elle peut faire pour que vous parveniez à l'état d'adultes et soyez pleins de force, des hommes auxquels il ne manque rien. » (Jacques 1:2-4)

L’auteur d’Hébreux a presque dit la même chose en termes plus profonds (Hébreux 12:1-13 et, en effet, l’épître entier).

D’un coté, la souffrance que nous observons dans les vies de Jacob, Joseph, et ses frères est inutile, le résultat du péché. C’est pourtant une part du gracieux traitement et de la discipline de Dieu pour amener ces hommes vers LUI et à maturité. Au milieu de notre souffrance, le plus souvent nous ne le voyons pas car la vérité est voilée par nos larmes. Mais le résultat final de la souffrance doit être la foi, la maturité, et la joie. C’était comme ça pour Jacob et ses fils. Et ça sera comme ça pour chaque enfant de Dieu.

« Certes, sur le moment, une correction ne semble pas être un sujet de joie mais plutôt une cause de tristesse. Mais par la suite, elle a pour fruit, chez ceux qui ont ainsi été formés, une vie juste, vécue dans la paix. » (Hébreux 12:11)

La vie de Joseph fournit un matériel excellent pour une étude sur le rejet. Nous savons, bien sur, que Joseph n’était pas pur. Ses péchés ne sont pas enregistrés, je crois, pour fournir un genre plus exact de Christ et aussi pour illustrer la question de souffrance innocente. Puis Moïse dépeint un incident où le rejet de Joseph est sans cause. Ça m’informe, comme d’autres passages suggèrent (1 Pierre 2:20-25 ; 3:17 ; 4:4-5,12-19), que le rejet et la persécution arrivent quelque fois complètement sans causes. Le Chrétien doit être préparé pour le rejet dans sa vie. C’est le badge des disciples :

« ---Si le monde a de la haine pour vous, sachez qu'il m'a haï avant vous.

Si vous faisiez partie du monde, il vous aimerait parce que vous lui appartiendriez. Mais vous n'appartenez pas au monde parce que je vous ai choisis du milieu du monde; c'est pourquoi il vous poursuit de sa haine.

Souvenez-vous de ce que je vous ai déjà dit: le serviteur n'est jamais supérieur à son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi; s'ils ont gardé mes paroles, ils garderont aussi les vôtres. » (Jean 15:18-20)

« En fait, tous ceux qui sont décidés à vivre dans l'attachement à Dieu par leur union avec Jésus-Christ connaîtront la persécution. » (2 Timothée 3:12)

« Allons donc à lui en sortant en dehors du camp, et acceptons d'être méprisés comme lui » (Hébreux 13:13)

La persécution ne doit jamais être recherchée, mais elle doit être attendue et acceptée. Une partie de la persécution est le rejet. Peu ont fait face au même genre de rejet que Joseph a subit. Il fut rejeté par ses frères, par Potiphar et sa femme (éventuellement), et pas les Egyptiens en général, qui haïssaient les Hébreux. Son rejet, et le nôtre, cependant n’indique pas que nous ayons des défauts. Il peut être une évidence de piété et de pureté. Puisque cela est vrai, notre image de nous-même (pas l’amour de nous-même) ne doit pas souffrir de tortures de culpabilité volontaire et d'abus.

Dans ce chapitre Dieu a préparé Joseph pour le rejet qu’il devait connaître. Les deux rêves qu’il avait eus étaient bien plus pour son bénéfice que pour celui de ces frères. Ils ont beaucoup impressionné Joseph avec le rôle important qu’il allait jouer dans le résultat du programme de Dieu. Aux yeux de ses frères et des Egyptiens (au moins pour un temps), Joseph était un détriment, un obstacle, et un problème à se débarrasser si possible. Pour Dieu, Joseph était la figure clef pour le salût (au sens physique) et l’instruction spirituelle de ses frères.

Le rejet est une part inévitable de la vie chrétienne. Si nous vivons comme Dieu le désire, nous serons rejetés par les hommes. Le rejet justifié, si je peux me permettre de l’appeler comme ça, est cause pour encouragement, pas désespoir. Le rejet peut mieux être traité en réalisant que Dieu a, pour nous, un rôle important à jouer dans SON travail. N’est-ce pas une part de ce que le Nouveau Testament enseigne le corps du Christ et ce que sont les dons et appels de membres individuels ?

« En fait, les organes sont nombreux, mais ils forment ensemble un seul corps.

C'est pourquoi l'œil ne saurait dire à la main: «Je n'ai pas besoin de toi», ni la tête aux pieds: «Je peux très bien me passer de vous. »

Au contraire, les parties du corps qui nous paraissent insignifiantes sont particulièrement nécessaires.

Celles que nous estimons le moins sont celles dont nous prenons le plus grand soin, et celles dont il n'est pas décent de parler, nous les traitons avec des égards particuliers

dont les autres n'ont guère besoin. Dieu a disposé les différentes parties de notre corps de manière à ce qu'on honore davantage celles qui manquent naturellement d'honneur.

Il voulait par là éviter toute division dans le corps et faire que chacun des membres ait le même souci des autres.

Un membre souffre-t-il? Tous les autres souffrent avec lui. Un membre est-il à l'honneur? Tous les autres partagent sa joie.

Or vous, vous constituez ensemble un corps qui appartient au Christ, et chacun de vous en particulier en est un membre. » (1 Corinthiens 12:20-27)

La vie de Joseph est un encouragement merveilleux pour les parents, qui, un jour, devront laisser leurs enfants partir, leurs permettant de quitter la maison, de quitter leur contrôle et protection. Ça pourrait être sous la forme d’envoyer un enfant à l’université, loin de la supervision des parents. Ça pourrait être par un mariage ou un changement de travail. Nous aurons tous, comme parents, à faire face au moment quand nous ne pourrons plus contrôler l’environnement dans lequel nos enfants vivront. (Peut-être est-ce plus vrai aujourd’hui que nous aimerions l’admettre).

Joseph fut arraché brusquement à son père, à ses amis et à sa famille. Il fut enlevé de toutes influences religieuses et d’encouragements. Il fut placé parmi un peuple qui ne croyait pas en son Dieu. En Egypte, il fut sujet à de très fortes tentations. Et pourtant, séparé de tous amis chrétiens, Joseph n’a pas seulement survécu, mais fut fortifié. Son père ne pouvait pas sauver Joseph de tout ça, mais Joseph sauverait son père et ses frères de la famine.

Dieu sait comment prendre soin de SES gens. Personne n’est en plus grand danger qu’un qui est complaisant et stupidement sécurisé. Personne n’est plus en sécurité, indifféremment de son environnement, que celui ou celle qui ne compte que sur Dieu pour sa protection et sa provision pour ses besoins du moment. Quand nos enfants ont quitté la sécurité de nos nids, ils seront en sécurité entre les mains du Dieu Qui les a créés et prend soin d’eux.

Il y a une analogie intéressante entre Abraham et Jacob. Tous les deux furent appelés à laisser leurs fils bien-aimés derrière. Abraham l’a fait volontairement et activement, Jacob, sans le savoir et à contrecœur. Les deux fils leurs furent rendus. Ce fut par ces fils, que ces pères perdirent, que l’avenir des pères fut assuré.

A travers les Ecritures, le salût n’est jamais sécurisé sans de grands sacrifices. Comme c’est arrivé à Abraham, c’est aussi arrivé à Jacob. Ces deux instances nous préparent pour le plus grand sacrifice du monde, quand Dieu le Père livra son Fils, Jésus Christ, pour notre salût. Tout comme Joseph fut rejeté par ses frères et humilié par l’esclavage et l’emprisonnement, Jésus Christ fut rejeté par les chefs juifs et ses frères et crucifié sur une croix romaine parmi des criminels. Par la souffrance de Joseph, Jacob et ses fils furent épargnés les ravages d’une famine sévère. Par les souffrances de notre Seigneur Jésus Christ, ceux qui croient en LUI, sont épargnés de la furie éternelle de Dieu.

La Parole de Dieu déclare que nous sommes des pécheurs, mes amis, méritant la furie éternelle d’un Dieu sacré et juste (Romains 3:10-18,23 ; 6:23). Mais la bonne nouvelle de l’Evangile est que Jésus Christ est venu pour prendre la place du pécheur, payant le prix pour ses péchés et fournissant la vertu que Dieu exige pour la vie éternelle (2 Corinthiens 5:21 ; Romains 3:21-22). Vous pourriez connaître le pardon des péchés et la paix de Dieu, simplement en reconnaissant votre culpabilité et en croyant en le travail de Jésus Christ a fait pour vous, car, « Tous ceux qui feront appel au Seigneur seront sauvés » (Romains 10:13).


24 George Bush, Notes on Genesis (Minneapolis: James Family Christian Publishers, 1979 (reprint)), II, p. 220.

25 Ibid, p. 221.

26 “The gift of a coat of many ‘pieces’ (not ‘colors’), or rather ‘the tunic with sleeves,’ was about the most significant act that Jacob could have shown to Joseph. It was a mark of distinction that carried its own meaning, for it implied that exemption from labor which was the peculiar privilege of the heir or prince of the Eastern clan. Instead of the ordinary work-a-day vestment which had no sleeves, and which, by coming down to the knees only, enabled men to set about their work--this tunic with sleeves clearly marked out its wearer as a person of special distinction, who was not required to do ordinary work.” V. H. Griffith Thomas, Genesis: A Devotional Commentary (Grand Rapids: Eerdmans, 1946), p. 356.

“The outward distinction which the father bestows upon this son is ‘a long-sleeved cloak,’ kethoneth passim. The kethoneth is the undergarment or tunic, which usually was sleeveless--a thing of about knee-length. But passim means ‘ankles’ or ‘wrists.’ Consequently, this tunic was sleeved and extended to the ankles. It was not, therefore, a garment adapted to work but suitable to distinguish a superior, or an overseer. By this very garment the father expressed his thought that this son should have pre-eminence over the rest.” H. C. Leupold, Exposition of Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 955.

Not all agree with statements such as these by Thomas and Leupold, Stigers challenges, “There is nothing in any of the texts where the term is used to indicate that the tunic had long sleeves or was of many colors. The AV ‘coat of many colors’ becomes only an attempt to give a meaning to the total term.” Harold Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 271.

27 Gerrit Verkuyl, editor-in-chief, The Berkeley Version in Modern English (Grand Rapids: Zondervan, fifth edition, 1962), p. 37, fn. w.

28 These “strange coincidences” are evidence of the providence of God, which we shall discuss more fully later.

29 “The original word is sometimes rendered ‘cistern,’ a term applied to hollow reservoirs excavated out of the solid rock for the purpose of holding rain water, or to natural cavities containing fountains, which were often walled up with stone to prevent the water from escaping.” Bush, Genesis, II, p. 231.

30 “The alternation of the names Ishmaelites and Midianites in verses 25, 27, 28, 36, and chapter 39:1 would suggest that they were synonymous or overlapping terms, even if no evidence confirmed it. It is in fact settled by Judges 8:24, which says of the Midianites ‘they had golden earrings, because they were Ishmaelites.”’ Derek Kidner, Genesis: An Introduction and Commentary (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), pp. 182-183.

31 Joseph was 17 years old when he was sold into slavery (37:2). He was raised to a position of power under Pharaoh at age 30 (41:46). The seven years of plenty had already passed and two years of famine had gone by before Joseph revealed his identity to his brothers (45:6-9). Joseph was therefore 39 when he revealed his identity to his brothers, and so 22 years had elapsed since his brothers sold him into slavery.

32 Bush, Genesis, II, p. 219.

33 “Hence the appearance, in our history, of individual types representing the New Testament history of Jesus, such as the jealousy and hatred of Joseph’s brethren, the fact of his being sold, the fulfillment of Joseph’s prophetic dreams in the very efforts intended to prevent his exaltation, the turning of his brothers’ wicked plot to the salvation of many, even of themselves, and of the house of Jacob, the spiritual sentence pronounced on the treachery of the brethren, the victory of pardoning love, Judah’s suretyship for Benjamin, his emulating Joseph in a spirit of redeeming resignation, Jacob’s joyful reviving on hearing of the life and glory of his favorite son, whom he had believed to be dead.” John Peter Lange, Commentary


38. Le Squelette dans le Placard de Juda (Genèse 38:1-30)

Introduction

Les interruptions dérangent souvent, mais sont quelque fois vitales. Il y a quelques années, un couple que ma femme et moi connaissions nous raconta une des ces occasions. La femme savait que son mari détestait être interrompu quand il était au milieu d’un projet. En conséquence, elle alla au garage dans lequel son mari travaillait joyeusement, s’installa dans un coin silencieusement, attendant le moment propice pour lui parler. Quand il eut finit ce qu’il faisait, il leva ses yeux et lui fit signe qu’il était maintenant permit d’engager la conversation. Ce que la femme dit le prit totalement par surprise. Calmement, elle déclara, « La maison est en feu ». Et c’était vrai, la maison était vraiment en feu !

Le chapitre 38 de Genèse est aussi une interruption, mais une qui est très importante. Dans le chapitre 37, notre attention était concentrée sur Joseph, qui fut cruellement vendu à l’esclavage, une chose un petit peu plus attrayante que d’être tuer. Le chapitre 38, donc, semble interrompre brusquement le cours de l’histoire. A cause de ça, certains intellectuels, d’une persuasion plus libérale, ont fait une grande injustice à ce chapitre. C’est comme si le livre que Moïse écrivait était devenu intolérablement ennuyeux, et ce chapitre est un genre de « double page » littéraire, épiçant l'immatériel avec l’immoral.

Rien ne pourrait être plus loin de la vérité. Ce chapitre est absolument essentiel au développement de l’histoire de ce Livre. Il arrive exprès, s’intégrant parfaitement dans le contexte. Pendant que le chapitre 37 expliqua comment Joseph (et la nation entière d’Israël) atterrit en Egypte plutôt qu’à Canaan, le chapitre 38 nous raconte pourquoi ce séjour en Egypte fut nécessaire. Il nous fournit une toile de fond contre laquelle la pureté de Joseph dans le chapitre 39 ressort encore plus clairement. Le chapitre 39 ainsi que les suivants décrivent le prix que Joseph a dû payer pour les péchés de ses frères. Le chapitre 38 suggère quelques conséquences du péché de la vente de Joseph dont Juda souffrit.

Il est vrai que ce chapitre pourrait être « Interdit au moins de 13 ans » à cause de l’immoralité qui est décrite.34 Et pourtant, quand vous lisez l’histoire attentivement, il y a beaucoup de chose qui ne soit pas dit qui aurait pu ajouter du « piment » au récit. Hollywood aurait beaucoup de retouches à faire avant qu’un film puisse être réalisé avec ce récit. Et bien que quelques actes immoraux soient relatés, il n’y a rien ici qui pourrait nous conduire à ressentir ces péchés personnellement.

Je suis spécialement impressionné avec le message de ce chapitre à cause de son applicabilité aux gens de Dieu d’aujourd’hui. Les mêmes forces qui étaient actives dans les jours de Juda, travaillent aujourd’hui. Les dangers décrits dans le chapitre 38 qui menaçaient l’accomplissement des desseins de Dieu pour Israël sont ceux-là même qui menacent d’entraver le programme de Dieu à travers SON église de nos jours. Et le même Dieu Qui alors, providentiellement, effacait les péchés des hommes pour amener la réalisation de SES desseins, est vivant et bien portant, et immuable aujourd’hui.

La Famille de Juda (38:1-11)

« A la même époque, Juda se sépara de ses frères et alla vivre chez un habitant d'Adoullam nommé Hira.

Il y fit la connaissance de la fille d'un Cananéen nommé Choua, il l'épousa et s'unit à elle.

Elle devint enceinte et lui donna un fils: il l'appela Er.

Elle devint encore enceinte et mit au monde un fils qu'elle appela Onân.

Elle eut encore un troisième fils qu'elle appela Chéla. Quand sa femme accoucha du troisième, Juda se trouvait à Kzib.

Juda prit pour Er, son premier-né, une femme nommée Tamar.

Jugeant Er mauvais, l'Eternel le fit mourir.

Alors Juda dit à Onân:
---Tu connais ton devoir de proche parent du défunt: épouse ta belle-sœur pour donner une descendance à ton frère.

Onân savait que les enfants qui naîtraient ne seraient pas pour lui. Chaque fois qu'il avait des rapports avec sa belle-sœur, il laissait tomber sa semence à terre pour éviter de donner une descendance à son frère.

Son comportement déplut à l'Eternel qui le fit aussi mourir.

Alors Juda dit à Tamar, sa belle-fille:
---Reste veuve dans la maison de ton père jusqu'à ce que mon fils Chéla soit devenu adulte.
Car il se disait:
---Il ne faut pas que celui-ci meure aussi comme ses frères.
Tamar retourna donc dans la maison de son père et y resta. » (Genèse 38:1-11)

La vente de Joseph ne fut que le « commencement des malheurs » pour son père, Israël. Directement sur les talons de ce péché découlent les évènements du chapitre 38. L’unité parmi les fils d’Israël ne fut jamais une force importante. La vente de Joseph n’était qu’une seule indication de ce fait, et même là, les frères ne marchaient pas à l’unisson. Mais maintenant Juda choisit de quitter ses frères et son père pour aller chercher ailleurs « de l’herbe plus verte », à savoir association et union avec les Cananéens.

Les problèmes de Juda commencèrent avec son association avec Hira, un Adoullamite. Les évènements de ce chapitre nous informe qu’Hira était un ami proche qui avait une mauvaise influence sur Juda. Là où Hira est mentionné, il y a des problèmes pour Juda. Pendant qu’il est à Adoullam avec Hira, Juda sort avec une certaine femme cananéenne dont le nom n’est jamais donné. Elle n’est référée que comme « la fille de Choua » (versets 2, 12). Je comprends d’après le stress mis sur le fait que Juda sort avec cette femme (« Il y fit la connaissance de la fille d'un Cananéen », verset 2) que son apparence physique a dû être la seule considération dans sa décision de l’épouser. Puisqu’il semble que ça a été influent dans la sélection d’une femme pour Jacob, nous ne devrions pas être surpris pas ça. C’était donc un choix purement physique. Aucunes considérations spirituelles n’ont été prises en compte.

Je ne pouvais pas m’empêcher de revoir le chapitre 34 où on nous dit que Sichem prit Dina. Il est dit de lui qu’il « la remarqua », il « l’enleva et coucha avec elle » (34:2). Il y a peu de différence entre ces mots et la description que nous avons dans le verset 2 du chapitre 38. Juda « fit la connaissance de cette femme », « l’épousa », et « s’unit à elle ». Seule la dernière expression est différente, mais toutes les deux décrivent une union physique. L’action qui rendit furieux les fils d’Israël au point de massacrer tous les hommes de la ville ressemble de très près à celle de Juda prenant une épouse.

Trois fils naquirent de l’union de Juda à une femme cananéenne : Er, Onân, et Chéla. Pour le premier fils, Tamar fut acquise pour épouse. Cependant, Er était si mauvais que Dieu le fit mourir. Ses péchés ne sont pas détaillés, car ils n’ont pas d’importance à ce point. Onân fut alors obligé de marier Tamar, d’avoir et d’élever des enfants pour son frère. Puisque la position de chef de famille (le droit d’aînesse) allait normalement au premier-né, c’était une action nécessaire.

Nous pouvons être un peu surpris par cette référence à ce qui est connu plus tard comme « le lévirat ». Des siècles plus tard, Moïse ordonna qu’il soit enregistré dans le Livre de Deutéronome :

« ---Si deux frères demeurent ensemble et que l'un d'eux vienne à mourir sans laisser d'enfant, sa veuve ne se remariera pas en dehors de la famille; son beau-frère l'épousera pour accomplir son devoir de beau-frère envers elle.

Le premier fils qu'elle mettra au monde perpétuera le nom du frère défunt pour que ce nom ne s'éteigne pas en Israël.

Si cet homme n'a pas envie d'épouser sa belle-sœur, elle se rendra à la porte de la ville vers les responsables et leur dira: «Mon beau-frère refuse de perpétuer le nom de son frère en Israël, il ne veut pas remplir son devoir de beau-frère.»

Alors les responsables de la ville le convoqueront et lui parleront. S'il persiste dans son refus d'épouser sa belle-sœur,

celle-ci s'approchera de lui en présence des responsables, elle lui ôtera sa sandale et lui crachera au visage; puis elle déclarera à haute voix: «Voilà comment doit être traité l'homme qui ne veut pas constituer une famille pour son frère!»

Dès lors, on surnommera la famille de cet homme en Israël «la famille du Déchaussé». »

Un tel mariage n’a pas son origine avec la Loi de Dieu donnée par Moïse. C’était une pratique commune au Proche-Orient depuis des siècles. Cela sert pour un coté pratique, pour assurer la continuation du nom de famille. Pour cette raison, ça a été ordonné dans la Loi de Moïse. De plus en plus, je réalise le fait que la Loi de Moïse n’a pas nécessairement initié des principes et préceptes entièrement nouveaux, mais a simplement ratifié beaucoup de ceux qui existaient déjà (35:2 ; 14:20 ; 28:22).

Onân savait que les enfants de son union avec Tamar favoriserait la cause de son frère défunt plutôt que la sienne. En conséquence, il ne voulait pas d’enfants avec elle. Pour empêcher Tamar de concevoir, Onân « laissa tomber sa semence à terre » (verset 9). Un tel acte était pratiqué régulièrement, mais Dieu le fit aussi mourir pour sa perversité.

Beaucoup de gens ont essayé d’utiliser ce passage pour interdire toutes méthodes de contraception. A cause des fortes implications émotionnelles et morales impliquées ici, nous devons faire attention à ce qui est appelé mauvais. Je crois qu’Onân fut condamné pour trois raisons. Premièrement, la conduite sexuelle d’Onân était « contraire à la nature ». Pendant que Paul parlait d’homosexualité et peut-être d’autres perversions dans Romains 1:26-27, ce qui était pratiqué par Onân était aussi contre nature. Il serait difficile, à mon avis, de parler des actions d’Onân comme “naturelles”.

Deuxièmement, Onân était désobéissant dans ses actions. Sa société au moins ordonnait d’avoir des enfants avec la veuve d’un frère au nom du frère, et son père le lui avait directement ordonné (verset 8). Cela nous conduit à déduire de cette histoire, que Juda n’a jamais su pourquoi des enfants n’avaient pas été conçus, car seule Tamar connaissait la cause. De la perspective préconçue de Juda, ça devait être Tamar la responsable, et c’est cette raison qui le poussa à retenir son dernier fils.

Troisièmement, Onân a péché car sa motivation était mauvaise. Non seulement il pécha contre son père et Tamar, mais il pécha primordialement contre son frère défunt. Onân mit son intérêt personnel au-dessus du fait que son frère ne pouvait pas continuer la lignée de la famille. En gros, l’action d’Onân était le résultat d’intérêt personnel aux dépends des autres. Tout comme les frères de Joseph n’avaient aucun « amour fraternel », ce fils de Juda n’en avait pas du tout.35 Dans ce sens, il était sûrement un « fils de son père ».

Personnellement, je pense que nous faisons injustice au texte si nous concluons, basé sur ce passage, que toutes formes of contraception sont des péchés. N’importe quelle forme de contraception aurait été mauvaise pour Onân, mais cela ne veut pas dire que toutes sont mauvaises pour nous, car nous n’avons pas été ordonnés de faire ce qu’il devait faire. La contraception (ou n’importe quelles actions) est mauvaise si elle est motivée par un intérêt personnel et si c’est clairement un acte de désobéissance. « Tout ce qui ne découle pas de la foi est péché. » (Romains 14:23) doit être un standard par lequel nous mesurons toutes nos actions. Beaucoup, j’ai bien peur, empêche la conception d’enfants pour de simples raisons égoïstes. Certains pratiquent la contraception à cause d’un manque de foi, doutant que Dieu fournira le nécessaire matériel et émotionnel. Puisque « oui, des enfants sont une récompense. » (Psaume 127:3), je crois que chacun devrait considérer avec attention les vraies raisons pour la contraception, mais je ne peux pas aller plus loin, disant que c’est toujours mauvais. Il pourrait y avoir des raisons de santé, par exemple, qui demanderaient que des mesures devraient être prises pour empêcher la conception. L’avortement, bien sûr, est un sujet complètement différent.

Une fois qu’Onân fut mort, Juda devint très réticent à donner son fils cadet (et le dernier) à Tamar. Il ne lui est jamais venu à l’idée que c’étaient ses fils qui étaient le problème, pas Tamar. Chéla était probablement trop jeune au début pour assumer le rôle de mari et père, mais plus qu'assez de temps s'est écoulé pour résoudre le problème. Finalement, Tamar fut convaincu que Juda n’avait aucune intention de lui donner Chéla. Si elle allait devoir avoir des enfants pour continuer la lignée de famille, elle allait devoir forcer la chose, elle conclut.

La Fornication de Juda (38:12-19)

« Bien longtemps après cela, la fille de Choua, femme de Juda, mourut. Quand les jours de deuil furent passés pour Juda, il monta avec son ami Hira l'Adoullamite à Timna, pour la tonte de ses moutons.

Quelqu'un en informa Tamar en lui disant:
---Voici, ton beau-père monte à Timna pour la tonte de ses moutons.

Alors elle ôta ses habits de veuve, se couvrit le visage d'un voile et, ainsi déguisée, s'assit au carrefour d'Enaïm, sur la route de Timna; car elle voyait bien que Chéla était devenu adulte sans qu'on le lui ait donné pour mari.

Juda aperçut cette femme et la prit pour une *prostituée, car elle avait le visage voilé.

Il s'approcha d'elle au bord du chemin et lui dit:
---Permets-moi d'aller avec toi!
Car il n'avait pas reconnu sa belle-fille. Elle répondit:
---Que me donneras-tu pour venir avec moi?

---Je te ferai apporter un chevreau du troupeau, lui dit-il.
---D'accord, répondit-elle, à condition que tu me donnes un gage jusqu'à ce que tu l'envoies.

---Quel gage veux-tu que je te donne?
---Ton *cachet, le cordon qui le tient et le bâton que tu as en main.
Il les lui remit et s'unit à elle, et elle devint enceinte.

Elle se leva et partit; elle ôta son voile et remit ses habits de veuve. » (Genèse 38:12-19)

Après une considérable période, deux évènements survinrent qui établirent la scène pour que Juda s’éloigne encore plus de la foi de ses pères. Juda avait déjà quitté ses frères et formé une alliance avec Hira. Il avait marié une Cananéenne et eut trois enfants, deux si mauvais que Dieu avait dû les enlever. Quand son heure arriva, la femme cananéenne de Juda, dont le nom ne fut jamais mentionné, mourut. Dans une société orientée vers la sensualité et sexuellement pervertie,36 cela mit Juda dans une position vulnérable. Mais bien que Tamar était officiellement regardée comme la femme de Chéla, le mariage ne fut jamais consommé, car Juda n’avait jamais donné Chéla à Tamar.

Juda, avec son compagnon peu recommandable Hira, alla à Timna pour tondre les moutons. Cette nouvelle atteignit Tamar et lui signala qu’il était temps pour elle d’entrer en jeu pour fournir un fils et assurer la continuation du nom de son premier mari. Dans sa société, non seulement les jeunes frères pouvaient continuer la lignée familiale, mais le beau-père, Juda, pouvait aussi.37 Puisque Juda ne voulait risquer de perdre son dernier fils vivant, Tamar décida de forcer les choses, en devenant enceinte par Juda. Juda était dans le tort en retenant Chéla, mais de même était Tamar en prenant les choses en main.

A mon avis, Tamar n’avait pas beaucoup de chances d’échouer en faisant ce qu’elle essayait de faire à la porte d’Enaïm.38 L’atmosphère morale de la tonte annuelle des moutons pourrait être mieux comprise, comparée à une pub de télévision d’aujourd’hui. Visualisez un groupe de bergers assoiffés finissant une semaine épuisante, très chaude parmi les moutons, quittant les champs après avoir fini la besogne annuelle. Soudainement, un appela un autre, « C’est l’heure d’une bière ! » Avec une fille accrochée à un bras et une bonne bouteille sous l’autre, la célébration commença. Tamar savait parfaitement bien que c’était ce genre de chose qui se passait pendant la saison de la tonte.39

Non seulement connaissait-elle les hommes en général, mais elle connaissait très bien Juda. La pureté morale ne semblait pas être une de ses vertus. Il n’y a aucun doute que cela n’était pas la première rencontre de Juda avec une prostituée. Il ne démontrait pas la naïveté de quelqu’un qui est nouveau à ce genre de chose. Il s’occupa des arrangements comme un pro qui connaît les règles du jeu. Tamar était convaincue que si elle pouvait seulement ressembler à une prostituée, Juda s’occuperait du reste et le but de Tamar serait réalisé.

Avec tout le savoir-faire d’un pro de la bagatelle, Juda négociât des termes acceptables pour les deux camps. C’était probablement pratiques communes de demander un genre de gage, puisque peu pouvait être fait pour forcer le « client » à payer après la chose. Juda ne fut donc pas surpris par l’insistance de Tamar que quelques garanties lui soient données. Tamar n’était pas intéressée par un paiement. Elle voulait seulement devenir enceinte par Juda. Mais le gage qui lui fut donné servira plus tard à prouver que Juda était le père du bébé qui avait été conçu de cette union.

Un sceau, un cordon et un bâton n’étaient pas des choses achetées au bazar. Chacun d’entre eux avait des caractéristiques distinctives qui étaient particulière à leurs propriétaires. Le sceau était l’ancien cylindre utilisé pour faire des contrats. C’était la contrepartie de notre carte Mastercard d’aujourd’hui. Le sceau cylindrique avait un dessin unique que son propriétaire avait carvé. Quand un contrat était fait, de la cire chaude était placée sur le document et le sceau était roulé dessus, laissant une impression du propriétaire du sceau. Le sceau de Juda était unique, comme l’étaient ceux d’autres personnes.40 Il reconnaîtrait donc immédiatement le sien. C’était la même chose pour le bâton. La possession de ces choses donna Tamar la preuve de l’identité du père de son enfant quand il naîtrait.

La Stupidité de Juda (38:20-26)

Quand l’affaire fut faite, Juda et Tamar s’en allèrent de leurs chemins. Juda ne connut jamais l’identité de cette « prostituée », et Tamar retourna à sa routine habituelle, vivant comme une veuve dans la maison de son père. Normalement une telle affaire aurait été rapidement oubliée, mais plusieurs évènements arrivèrent qui firent de cet interlude immoral un cauchemar que Juda n’arrivera jamais à sortir de sa tête.

« Juda chargea son ami l'Adoullamite d'apporter le chevreau à cette femme et de retirer les gages qu'il lui avait donnés. Mais celle-ci resta introuvable.

Hira interrogea les hommes de l'endroit:
---Où est cette *prostituée sacrée[c] qui se tenait sur le chemin à Enaïm?
Ils lui répondirent:
---Il n'y a jamais eu de prostituée sacrée à cet endroit.

Il revint dire à Juda:
---Je ne l'ai pas trouvée, et les gens de là-bas ont même affirmé qu'il n'y a jamais eu de prostituée sacrée à cet endroit.

Alors Juda s'écria:
---Qu'elle garde ce qu'elle a! Ne nous rendons pas ridicules. Quoi qu'il arrive, moi j'ai envoyé ce chevreau, et toi, tu n'as pas retrouvé cette femme.

Environ trois mois après cela, on vint dire à Juda:
---Tamar, ta belle-fille, s'est prostituée, et même: la voilà enceinte suite à cela.
---Qu'on la fasse sortir et qu'elle soit brûlée vive!

Comme on la jetait dehors, elle envoya un message à son beau-père:
---C'est de l'homme à qui appartiennent ces objets que je suis enceinte. Reconnais, je te prie, à qui sont ce cachet, ces cordons et ce bâton.

Juda les reconnut et s'écria:
---Elle est plus juste que moi; elle a fait cela parce que je ne l'ai pas donnée pour femme à mon fils Chéla.
Il ne s'unit plus jamais à elle. » (Genèse 38:20-26)

Hira fut envoyé pour payer la prostituée et ramener le gage que Juda lui avait donné. Un changement de mots, subtil et important a lieu ici, qui est indicatif d’un défaut sérieux de caractère de Juda. Juda pensait que la femme à la porte d’Enaïm était une simple prostituée (verset 15). Mais quand Hira la chercha, ils questionna les gens à propos d’où il pourrait trouver les « prostituée sacrée » (verset 21,22).41 La religion des Cananéens était si corrompue que la prostitution faisait partie du culte de la déesse de la fertilité. Juda, dans sa stagnation morale et spirituelle, était ignorant de telles différences. Pour lui, c’était simplement une affaire, mais pour les Cananéens c’était un acte d’adoration. L’immoralité conduit inévitablement à l’idolâtrie. Pourtant Juda n’avait aucune idée de ces dangers.

Ne trouvant pas la « prostituée sacrée » et, pire encore, étant dit qu’une telle personne n’existait pas, mit Juda dans une position très bizarre et éventuellement embrassante. Il semblerait qu’il se soit fait avoir, mais il était totalement impuissant. Qui reporterait un vol aux autorités dans des circonstances si délicates ? Le plus il chercha à trouver cette femme, le plus sa stupidité deviendrait évidente et publique. C’était le genre d’histoires qui seraient passées en plaisanterie. Juda n’avait aucun désir de devenir l’objet de moquerie de la ville. Il avait essayé de trouver la femme et de la payer, il avait autant prendre ses pertes et espérer que c’était la fin de l’histoire.

Un mois, puis deux, et presque trois mois passèrent sans incident, Juda commença à respirer un peu plus aisément. Il semblait qu’il s’en était sorti sans trop de dégâts. Ni La femme, ni son gage personnel n’avaient réapparu. Jamais il n’avait pensé que ça se terminerait comme ça.

Un jour Juda fut informé que Tamar était enceinte. Ce n’était pas un simple péché de chair, c’était de l’adultère car Tamar avait été promise au troisième fils de Juda, Chéla.42 L’indignation justifiée de Juda a dû être quelque chose à voir. Elle devait etre mise au bûcher ! C’était une sentence inhabituelle, plus même que ce que la Loi exigeait. La sentence habituelle selon la Loi de Moïse était la lapidation (Deutéronome 22:20-24). En cas de perversité inaccoutumée, il y avait une sentence de mort par le feu (Lévitique 20:14 ; 21:9). Alors pourquoi Juda demandait-il une telle sentence pour sa belle-fille ? Il y a du avoir une surcompensation de son subconscient pour sa propre immoralité. Souvent nous essayons de cacher notre propre culpabilité par une sévérité dans notre réponse aux péchés des autres.

D’un autre coté, ça a pu être encore plus sournois. Il est possible, son état spirituel étant si dépravé, que Juda vit cela comme la solution d’un problème sur lequel il avait si longtemps agonisé. Tôt ou tard, il devrait faire face au fait que Chéla, son seul fils vivant, avait été promis à Tamar. Il n’y avait aucun doute que, maintenant, il était en âge d’assumer le rôle de mari et père, mais Juda avait peur de perdre aussi ce fils (38:11). Si Tamar était exécutée, son problème était résolu. Pas de Tamar, pas de menace. C’était presque trop beau pour être vrai.43 Puisqu’on ne puisse que supposer à ce point, il n’est pas difficile de croire que ça pourrait être vrai à ce moment. La sentence de Juda fut le début d’une série d’évènements qu’il n’aurait jamais cru arriveraient.

La réponse de Tamar à la situation fut incroyablement soumise. Franchement, j’aurai crié du haut des toits que Juda était le père de cet enfant. J’aurai cherché à l’embarrasser encore plus. Quelle opportunité de s’enrichir sur la situation et de trouver de la satisfaction pour les années de délai et déception en gardant Chéla loin d’elle. Mais elle, il semblerait, présenta en privé les évidences à Juda et poliment le poussa à les étudier attentivement. Elle ne fit aucunes accusations le condamnant, mais présenta seulement le sceau, les cordons et le bâton à Juda.

Quel choc ça a dû être pour Juda ! Il n’aurait jamais pensé qu’il était le coupable qui devrait subir la sentence qu’il avait prononcée de sa propre bouche. Juda, l’ancêtre du Messie et l’arrière-petit-fils d’Abraham, dût dire de cette femme, « ---Elle est plus juste que moi » (verset 26). Ça vaut le coup de remarquer qu’il ne dit pas qu’elle était plus vertueuse que lui sur le sujet de l’immoralité commise, mais dans ce qu’elle avait agi pour se procurer un fils qui était légalement le sien, pendant que Juda lui refusait Chéla qu’il lui avait promi. Quant à son acte d’immoralité, Juda ne fit aucun commentaire. Quel contraste comparé à sa réponse au rapport de l’adultère de Tamar !

Juda a dû avoir un changement de cœur ici, car il n’eut pas d’autres rapports sexuels avec Tamar. Et la prochaine fois qu’on lit à son propos, il est de nouveau avec ses frères et son père. Un genre de renouveau spirituel a dû avoir lieu.

La Famille de Jésus (38:27-30)

« Quand vint le moment de la naissance, il s'avéra qu'elle portait des jumeaux.

Pendant l'accouchement l'un d'eux présenta une main; la sage-femme la saisit et y noua un fil rouge en disant:
---C'est celui-ci qui sort le premier.

Mais il retira sa main, et c'est son frère qui vint au monde. La sage-femme s'écria:
---Quelle brèche ne t'es-tu pas ouverte! La brèche soit sur toi! Et on le nomma Pérets (Brèche).

Ensuite son frère naquit, celui dont la main portait le fil rouge, et il fut appelé Zérah (Lever du soleil). » (Genèse 38:27-30)

Le dernier paragraphe du chapitre décrit la naissance des jumeaux qui résulta de l’union de Juda et Tamar. Puisque le jumeau qui émerge le premier du ventre de la mère possède traditionnellement les droits d’aînesse, un genre de marque pour l’identifier était placé sur le premier à sortir du ventre de la mère. Quand un des garçons sortit une main, un fil rouge fut noué à son poignet, assumant qu’il sortirait rapidement. Cependant, la main se retira et l’autre jumeau fut le premier-né. Celui-ci fut nommé Pérets, et le suivant, celui avec le fil rouge, fut nommé Zérah. Comme les généalogies plus tard le prouveront, l’enfant premier-né, Perets, sera le fils de Juda qui portera la lignée messianique jusqu’aux temps de David, et ultimement de Jésus (Ruth 4:12; Matthieu 1:3).

Conclusion

Historiquement, ce chapitre avait beaucoup à apprendre aux anciens Israélites. Pour commencer, cet évènement souligne la nécessité d’un séjour en Egypte. La pureté spirituelle était essentielle aux desseins de Dieu pour leurs réalisations. Juda, le fils par lequel le Messie allait venir (Genèse 49:8-12), était si charnel qu’il a marié une femme cananéenne, pour avoir un païen pour son meilleur ami, et il aurait eu une relation illicite avec une prostituée sacrée. Quelque chose de rigoureux devait être fait, et l’exile en Egypte fut la solution de Dieu. Là, vivant parmi un peuple qui détestait les Hébreux (43:32 ; 46:34), même si les Hébreux voulaient bien s’entremêler et se marier avec ces gens, les Egyptiens ne voulaient même pas considérer une telle chose. La bigoterie raciale, sinon pas la piété religieuse, garderait le peuple de Dieu un peuple séparé. Pendant que le séjour en Egypte était dans beaucoup de sens une expérience amère, c’était un acte gracieux de la part de Dieu. Ces Israélites, qui avaient vécut l’exode, pouvaient commencer à sentir cela quand ils lisaient ce récit.

Aucun Israélite ne pourrait prendre ce rapport sérieusement sans un sens profond d’humilité. Les « racines » d’Israël, si vous me pardonnez pour dire cela, étaient pourries. Ils ne pouvaient pas se retourner et regarder à leurs ancêtres avec des sentiments de se sentir privilégiés ou de fierté. Il y avait trop de squelettes dans leurs placards pour cela. Au lieu de ça, ils devaient reconnaître que tout le bien qui était arrivé à Israël n’était que le résultat de la grâce de Dieu.

« Si l'Eternel s'est attaché à vous et vous a choisis, ce n'est nullement parce que vous êtes plus nombreux que les autres peuples. En fait, vous êtes le moindre de tous.

Mais c'est parce que l'Eternel vous aime et parce qu'il veut accomplir ce qu'il a promis par serment à vos ancêtres, c'est pour cela qu'il vous a arrachés avec puissance au pouvoir du pharaon, roi d'Egypte, et qu'il vous a libérés de l'esclavage. » (Deutéronome 7:7-8)

C’était une leçon trop vite oubliée, car les Israélites des jours de Jésus étaient très fiers de leurs ancêtres et comptaient sur leurs « racines » pour leur vertu :

« Ne vous imaginez pas qu'il vous suffit de répéter en vous-mêmes: «Nous sommes les descendants d'Abraham.» Car, regardez ces pierres: je vous déclare que Dieu peut en faire des enfants d'Abraham. » (Matthieu 3:9)

« ---Nous, lui répondirent-ils, nous sommes la postérité d'*Abraham[e], nous n'avons jamais été esclaves de personne. Comment peux-tu dire: «Vous serez des hommes libres?»» (Jean 8:33)

La vertu ne vient que de Dieu par la foi. Notre premier ancêtre, Adam, a échoué à vivre par les standards de Dieu et a péché. Tous ses descendants, comme Adam, sont des pécheurs (Romains 5:12) et donc ont besoin d’une vertu pas d’eux memes. Jésus Christ, le Fils de Dieu, est venu dans ce monde pour prendre le péché sur LUI-MEME, pour souffrir la pénalité de nos péchés, pour que nous puissions avoir SA vertu et passer l’éternité avec Dieu.

« Celui qui était innocent de tout péché, Dieu l'a condamné comme un pécheur à notre place pour que, dans l'union avec le Christ, nous soyons justes aux yeux de Dieu. » (2 Corinthiens 5:21)

« Si vous lui appartenez, vous êtes la descendance d'Abraham et donc, aussi, les héritiers des biens que Dieu a promis à Abraham. » (Galates 3:29)

Le thème principal de ce chapitre est la providence divine, qui tient ensemble la section entière ; Dieu travaille à la réalisation de SES desseins par les hommes qui poursuivent le péché. Dans les chapitres 37, 39 et les suivants, Dieu travaille providentiellement à accomplir SA promesse de faire des descendants de Jacob une grande et puissante nation (35:11), en même temps que la seule intention de ces frères est de diminuer leurs nombres. Dans le chapitre 38 Dieu est au travail, assurant providentiellement la réalisation de SA promesse de fournir un Messie par les descendants de Juda (49:8-12).

Dans un monde idéal, le pouvoir souverain et les desseins sages et tendres de Dieu seraient accomplis par des serviteurs obéissants. Mais quand SES enfants suivent leurs propres chemins, le pouvoir infini de Dieu est conduit par des hommes et des femmes involontaires, désobéissants qui, en dépit d’eux-mêmes, achèvent les plans de Dieu. Ils font cela sans le savoir et d’une manière désagréable.

Qui aurait pu penser qu’il y avait une chance que la lignée messianique continue par Juda en regardant les évènements initiaux de ce chapitre ? Voilà Juda, l’ancêtre du Messie, prenant une Cananéenne pour femme, manquant de tenir une promesse faite à sa belle-fille, et proposant une prostituée, qui aurait pu faire partie d’un culte religieux païen ? En dépit de tous les péchés de Juda et en dépit de l’impatience de Tamar, Pérets, l’aïeul de David et du Sauveur, naquit. Qui autre que Dieu aurait pu faire arriver une telle chose ?

Il a été dit à beaucoup de Chrétiens que les desseins de Dieu ne peuvent être accomplis que si l’on est fidèle et obéissant. Que peuvent-ils dire à propos de ce chapitre sur ce sujet ? Et qui d’entre nous voudrait croire que les desseins de Dieu dépendent de notre engagement et notre soumission ? Rien ne pourrait être plus loin de la vérité que de penser que Dieu puisse être limité par la nature pécheresse de l’homme.

La théorie de la providence de Dieu est une des vérités les plus encourageantes de toute la Bible, car elle m’assure que ce que Dieu dit, IL le fera, même si je me trouve en train de LUI résister activement. Si la promesse du salût éternel ne dépendait pas du caractère et du pouvoir de Dieu, Qui peut amener à réaliser sa volonté en dépit de l’homme, quel genre de promesse serait-elle ? J’aurai autant à abandonner dès maintenant et éviter la foule. Mais si les promesses de Dieu sont certaines (comme elles le sont, Philippiens 1:6), je peux alors travailler avec zèle pour ces desseins, réalisant que je ne peux pas perdre, même quand j’ai le cœur faible ou je me trompe de chemin par la désobéissance ou la révolte.

A ce point, beaucoup de gens sont effrayés par les implications de la souveraineté de Dieu. Ils ont peur que les Chrétiens concluront, « Pourquoi s’embêter à obéir Dieu, à lutter contre les désirs de la chair, ou à combattre la guerre spirituelle ? Après tout, si la volonté de Dieu va être réalisée que j’obéisse ou pas, pourquoi obéir ? »

Il y a un danger à la souveraineté de Dieu et à ma sécurité qui me tente à compromettre. C’est pourquoi ce problème est adressé dans les Ecritures (Romains 5:19-6:23). Mais le danger ne réfute pas la théorie. Beaucoup d’hérésies chrétiennes sont les mauvais usages illogiques de la vérité biblique. Dans le Livre de Romains, par exemple, quand Paul enseigne que, « Quant à la Loi, elle est intervenue pour que le péché prolifère. Mais là où le péché a proliféré, la grâce a surabondé » (Romains 5:20), nous reconnaissons que cette théorie est vraie et qu’elle est illustrée dans Genèse 38. Mais de conclure de ça que quelqu’un devrait pécher pour que la grâce abonde plus (Romains 6:1), est une amplification incorrecte du principe biblique. Certains ont été prédisposés à rejeter la théorie de la souveraineté de Dieu à cause de ce que certains ont fait avec elle. C’est ce que les hommes font avec elle qui devrait être condamné, pas la théorie.

Puisque beaucoup de ce que Dieu fait dans ce monde est par SON conseil divin, il est vital que nous comprenions ses implications pour les Chrétiens d’aujourd’hui. La première chose est que vivre vertueusement est nécessaire pour la gloire de Dieu. Si nous n’avions pas reçu le récit inspiré de la vente de Joseph à l’esclavage, nous n’aurions pas pu imaginer que ça faisait partie du plan éternel de Dieu. Au mieux, les non croyants auraient considéré le résultat de cet incident de la chance ou une simple coïncidence. Vous voyez, quand Dieu travaille providentiellement en utilisant des femmes et des hommes désobéissants, non seulement ces instruments ne savent-ils pas que la main de Dieu est à l’œuvre, mais les témoins non plus.

Dans le chapitre 39, on nous dit, « Celui-ci remarqua que l'Eternel était avec Joseph et faisait prospérer tout ce qu'il entreprenait » (verset 3). Pourquoi est-ce cela dit du maître de Joseph mais pas de ses frères, ni des marchands madianites, ni d’Hira, ni de Tamar ? C’était parce que Dieu utilisait ces instruments en dépit d’eux-mêmes. Joseph a donné un témoignage très clair de sa foi en Dieu ; son bon travail et sa bénédiction divine ont prouvé sa foi en le Dieu d’Israel. Juda n’a pas témoigné à Tamar quand il marchanda le prix de ses services. Hira n’a probablement jamais su que Juda allait jouer un rôle dans les desseins de Dieu.

Le point est celui-ci : pendant que Dieu puisse accomplir SES desseins dans ce monde, sans la coopération de l’homme, par SON travail providentiel, IL est le mieux exalté et proclamé aux non croyants par ceux qui LE croient et qui obéissent SA volonté. De peur d’être tentés d’être faible dans nos vies spirituelles, convaincus que la volonté de Dieu sera faite de toute façon, rappelons-nous que Dieu désire être glorifié par SES saints (Genèse 49:3 ; 2 Thessaloniens 1:10,12).

La deuxième implication venant de la théorie de la règle providentielle de Dieu, est que nous, Chrétiens, devons regarder à toutes les circonstances avec les yeux de la foi. Juda n’a pas réalisé à ce moment que les promesses de Dieu étaient accomplies par son acte immoral. Joseph ne savait pas totalement que sa vente à l’esclavage allait amener la libération de ses frères et de son père. Il va y avoir beaucoup de fois dans la vie d’un Chrétien quand il apparaîtra que tout s’écroule. Des tragédies, disputes, divisions, et des maux de cœur nous affligeront tant que nous serons dans ces corps mortels. Nous aussi devons croire, dans ces moments d’adversité, qu’il y a un Dieu Qui travaille providentiellement dans nos vies. C’est l’assurance que nous recevons de Romains 8:28 :

« Nous savons en outre que Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment, de ceux qui ont été appelés conformément au plan divin. »

Seuls les yeux de la foi reconnaîtront la main de Dieu dans les moments difficiles de la vie.

Bien que la théorie de la providence de Dieu soit un problème majeur dans ce chapitre, il y a un certain nombre d’implications que nous pouvons aussi tirer de ce texte. Laissez-moi vous en suggérer quelques-unes pour un peu plus d’observation.

(1) La spiritualité n’est pas démontrée par les standards que nous avons pour les autres. Dieu juge les hommes par les standards par lesquels nous devons vivre nos vies. Juda était prêt à lapider Tamar et à la brûler pour le même péché qu’il avait commit. Dans le Nouveau Testament nous trouvons le même concept :

« Toi donc, qui que tu sois, qui condamnes ces comportements, tu n'as donc aucune excuse, car en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui les juges, tu te conduis comme eux. » (Romains 2:1)

(2) Dans le temps de Jacob, comme aujourd’hui, une des plus hautes priorités de Satan est l’attaque de la famille du peuple de Dieu. Les desseins de Dieu devaient être réalisés dans les familles d’Abraham, Isaac et Jacob. Ce fut la séparation de la famille qui menaça sérieusement (du point de vue humain) les desseins de Dieu. Aujourd’hui la famille chrétienne fait face aux mêmes conflits.

(3) Dans le temps de Jacob, comme aujourd’hui, les mêmes sujets de base sont en jeu. La famille était attaquée, comme l’église l’est aujourd’hui, sur deux fronts. Le premier est dans le domaine de la pureté et de la séparation. Juda commit avidement le péché pour lequel il (ou au moins ses frères) ont mis à mort une ville entière. Il maria une Cananéenne et aurait eu des relations sexuelles avec une prostituée sacrée. Aujourd’hui, nos enfants font face à une pression incroyable de se conformer au monde qui les entoure, de fréquenter et de marier des non croyants, et d’abandonner la foi qu’ils apprennent de leur famille.

La séparation du monde est spécialement importante dans la question des amis qu’on choisit. Comme Juda s’éloigna de sa famille, il entra en alliance avec Hira, un homme qui était toujours là quand Juda avait des problèmes. C’est l’apôtre Jacques qui écrivit il y a très longtemps,

« Peuple adultère que vous êtes! Ne savez-vous pas qu'aimer le monde, c'est haïr Dieu? » (Jacques 4:4)

Le deuxième front de l’attaque de Satan sur la famille et l’église est sur l’unité et l’amour fraternel. Les frères de Joseph n’avaient aucun amour fraternel, ni d’unité. Le fils de Juda, Onân, n’avait aucun sens d’obligation envers son frère défunt, et n’était motivé que par ses intérêts personnels et une ambition égoïste. Pour autant qu’il était concerné, ça n’avait pas d’importance si Tamar n’avait jamais d’enfant, mais Dieu décida qu’elle serait celle par laquelle le Messie viendrait.

Le Nouveau Testament abonde de passages qui nous exhortent de pratiquer l’amour fraternel (Romains 12:10 ; 1 Thessaloniens 4:9 ; Hébreux 13:1 ; 2 Pierre 1:7). La raison pour laquelle nous manquons ce genre d’amour et d’unité qu’il encourage est que nous, comme Onân, sommes plus concernés avec nos propres intérêts qu’avec ceux des autres. Ecoutez la solution que Paul projette :

« N'avez-vous pas trouvé dans le Christ un réconfort, dans l'amour un encouragement, par l'Esprit une communion entre vous? N'avez-vous pas de l'affection et de la bonté les uns pour les autres?

Rendez donc ma joie complète: tendez à vivre en accord les uns avec les autres. Et pour cela, ayez le même amour, une même pensée, et tendez au même but.

Ne faites donc rien par esprit de rivalité, ou par un vain désir de vous mettre en avant; au contraire, par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes;

et que chacun regarde, non ses propres qualités, mais celles des autres.

Tendez à vivre ainsi entre vous, car c'est ce qui convient quand on est uni à Jésus-Christ.

Lui qui, dès l'origine,
était de condition divine,
ne chercha pas à profiter
de l'égalité avec Dieu,

mais il s'est dépouillé lui-même,
et il a pris
la condition du serviteur.
Il se rendit semblable
aux hommes en tous points,
et tout en lui montrait
qu'il était bien un homme.

Il s'abaissa lui-même
en devenant obéissant,
jusqu'à subir la mort,
oui, la mort sur la croix.» (Philippiens 2:1-8)

(4) Il y a des fois quand nous devons faire face à des choses qui sont sales. Je connais bien le texte qui nous instruit,

« Ne participez pas aux pratiques stériles que favorisent les ténèbres, mais démasquez-les plutôt.

Car tout ce que ces gens-là font en cachette est si honteux qu'on n'ose même pas en parler. » (Ephésiens 5:11-12)

Il était nécessaire de traiter les péchés d’Onân et de Juda parce que le Messie devait venir de la semence de Juda. Les péchés sexuels dans la famille de Juda avaient de très sérieuses ramifications. Les péchés d’Er n’étaient pas nécessaires pour nous instruire, c’est pourquoi ils ne sont même pas énumérés. Pendant que les péchés d’Onân et de Juda sont mentionnés, aucuns détails inutiles ne sont donnés. Notre curiosité n’est pas stimulée, ni sommes-nous encouragés à les répéter. Au lieu de ça, le prix douloureux payé à cause d’eux nous est dévoilé. Quelques fois, le péché doit être exposé. Dans de tels cas, traitons les comme Moïse les a traités.


34 Even a great commentator like Leupold suggests that this chapter is “entirely unsuited to homiletical use, much as the devout Bible student may glean from the chapter.” H. C. Leupold, Exposition of Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 990.

35 “The enormity of Onan’s sin is in its studied outrage against the family, against his brother’s widow and against his own body. The standard English versions fail to make clear that this was his persistent practice.” Derek Kidner, Genesis: An Introduction and Commentary (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), p. 188.

36 “. . . for evidence of the demoralized conduct of the Canaanites has been found on every hand, in the remains of city after city of the Canaanites.” Harold G. Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 256. Here, Stigers refers the reader to M. F. Unger, Archaeology and the Old Testament (Grand Rapids: Zondervan, 1965), pp. 168-177.

37 “Marriage customs in this area provided for marriage within the husband’s house. Tamar could be reserved for other sons and even for her father-in-law, but she could not contract marriage for herself.” Harold G. Stigers, Genesis, p. 279. Stigers here refers the reader to C. H. Gordon, Introduction to Old Testament Times (Ventnor, N. J.: Ventnor Publishing Co., 1953), p. 123.

38 This is the view of Leupold, who writes, “She makes calculations that seem to have but one chance in a hundred of being realized, but just that one chance is sufficient.” Leupold, Genesis, II, p. 982.

39 “Sheep-shearing was a festive time (cf. I S. 25:4, 11, 36), when sexual temptation would be sharpened by the Canaanite cult, which encouraged ritual fornication as fertility magic.” Kidner, Genesis, P. 188.

40 “The ‘seal’ (chotham) may have been a ring or even a cylinder seal, such as the Babylonians commonly used. This was always carried around upon his person by the well-to-do man, suspended by the ‘cord’ (pethil); cf. Song 8:6. The ‘staff’ may have been like those which, according to Herodotus, the Babylonians carried, having at its head a specially carved figure of an apple, or a rose, or a lily, or an eagle, or any such thing, for no man may carry a staff without a device,’ (Herodotus 1:195, cited by Delitasch).” Leupold, Genesis, II, pp. 984-985.

41 “When Hirah sought out Tamar, he used a different word to describe her (qedesah) connoting a religious prostitute, available to the Canaanites who come to worship at shrines of the fertility goddess. Harlotry was not the stigma to the Canaanites that it was to Israel. A qedesah was distinguished from a zoneh . . . . Offerings to a qedesah were kids, as was Judah’s.* He considered qedesah and zoneh to be the same.” Stigers, Genesis, p. 280.

* S. Talmon, “Desert Motifs,” in Biblical Motifs, ed. A. Altmann (Cambridge, Mass.: Harvard University Press, 1966), ii:3.

42 “Tamar was regarded as the affianced bride of Shelah, and was to be punished as a bride convicted of a breach of chastity.” C. F. Keil, Biblical Commentary on the Old Testament (Grand Rapids: Eerdmans, 1968), I, p. 342.

43 Stigers suggests this when he writes


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