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Where the world comes to study the Bible

La Revue Internet Des Pasteurs, Fre Ed 1, Edition de l'Automne 2011

Edition de l’Automne 2011

Produit par le
Dr Roger Pascoe, Président de
l’Institut pour la Prédication Biblique
Cambridge, Ontario, Canada

The Net Pastor's Journal

Ceci est la première édition d’une revue trimestrielle pour pasteurs. Chaque édition contiendra des articles sur une partie ou l’ensemble des sujets suivants : la prédication, le leadership dans l’église, le ministère pastoral, l’histoire de l’église, les plans de prédication, ainsi que des méditations pour votre propre encouragement. Le ministère en ligne est destiné particulièrement aux pasteurs et à toute personne impliquée dans le ministère chrétien de façon générale.

Notre mission est de « renforcer les capacités de l’église dans les domaines de la prédication biblique et du leadership ». Nous espérons que cette publication électronique y contribuera car nous cherchons à enseigner, aider, et encourager les serviteurs de Dieu à travers le monde, y compris dans les régions les plus éloignées.

Que le Seigneur vous bénisse dans votre service pour lui et que ces articles soient pour vous une source d’inspiration et de motivation dans la proclamation de la Parole de Dieu et dans votre leadership au sein du peuple de Dieu.

1ère partie : La Predication: Qu’est ce que la prédication ?

Par : Dr Roger Pascoe, Président de
l’institut pour la Prédication Biblique
Cambridge, Ontario, Canada

La prédication biblique c’est la proclamation publique d’un message divin tiré des Saintes Ecritures. La prédication sous-entend la proclamation d’un message de la part de Dieu pour une certaine audience, à un certain endroit, et à un certain moment. Il s’agit d’un message provenant de la Parole de Dieu (les Saintes Ecritures) et que vous expliquez et appliquez à la vie de vos auditeurs.

Il est primordial qu’un tel message soit d’abord personnalisé et appliqué votre propre vie (ce que nous appelons « la prédication incarnationnelle ») afin que ce que vous prêchez soit exemplifié et que votre audience constate en vous le vécu du message avant eux.

La prédication biblique n’est ni une conférence publique, ni un discours, ni un monologue dramatique. Elle a des formes et fonctions qui lui sont propres. «Un prédicateur n’est pas un auteur lisant son propre manuscrit ; il est une Voix, un Feu, un Héraut, plein d’assurance et de bonne volonté dans sa mission sacrée – un orateur parlant au nom du ciel et par son autorité. Il y a plus d’auteurs au pupitre que de prédicateurs. » 1

Il existe plusieurs définitions de la prédication biblique (souvent appelée prédication par exposition), telles que celles de :

Stephen Olford : « la prédication par exposition est l’explication et la proclamation divinement inspirée du texte de la Parole de Dieu, en prêtant attention à la signification historique, contextuelle, grammaticale et doctrinale du passage considéré, et dans l’intention spécifique de susciter une réponse source de transformation en Christ».

Haddon Robinson : « La prédication par exposition est la communication d’un concept biblique induit et transmis au moyen d’une étude historique, grammaticale, et littéraire d’un passage dans son contexte, et que le Saint Esprit applique d’abord à la personne et à l’expérience du prédicateur, puis à travers lui, à ses auditeurs. »2

John Stott : « L’expositeur révèle ce qui semble fermé, rend clair ce qui est obscure, défait ce qui est noué et déploie ce qui est solidement enrobé… Notre responsabilité en tant que expositeurs est de dévoiler le texte de sorte à ce qu’il livre son message clairement, pleinement, de façon pertinente, sans addition, ni soustraction, ni falsification. »3

J.I. Packer : « Le vrai concept de la prédication (par exposition) est que le prédicateur doit devenir un porte-parole pour le texte, en le dévoilant et en l’appliquant comme parole venant de Dieu pour les auditeurs, en s’exprimant seulement pour laisser le texte parler par lui-même et être compris, et de sorte à ce que les auditeurs puisse discerner la voix de Dieu. »4

J’ai deux définitions – une courte et une autre plus longue

Ma définition courte : « Prêche la Parole » (2 Tim 4 :2)

Ma définition longue : « La prédication biblique est une proclamation de la Parole de Dieu par la puissance du Saint Esprit ; une proclamation qui interprète avec précision sa signification, explique clairement sa vérité, déclare son message avec autorité, et applique sa signification de façon pratique (en adéquation avec la vie contemporaine) dans le but de susciter une réponse source de transformation spirituelle chez les auditeurs. »

Toute prédication doit être biblique. Elle doit être tirée de (et en fait être) la Parole de Dieu prononcée par le prédicateur. La prédication biblique c’est la vérité de Dieu livrée par un canal humain. La prédication biblique requiert une perception plus élevée des saintes écritures – c'est-à-dire qu’elles sont inspirées du Saint Esprit et par conséquent pleinement dignes de confiance. La Parole de Dieu est l’autorité suprême pour les chrétiens en matière de foi et de conduite. Elle est donc notre seule autorité pour la prédication. Si nous échouons à prêcher la Parole de Dieu, notre prédication ne vaut pas mieux que de la simple philosophie.

Il y a deux approches pour la prédication : l’une appelée prédication biblique (ou prédication par exposition) et l’autre appelée prédication thématique. La prédication thématique commence par le choix du prédicateur qui décide du sujet et le développe ensuite à l’aide de différents textes y afférents. Les dangers dans la prédication thématique c’est que : (1) l’audience peut être dans la confusion parce qu’une grande variété de textes sont habituellement cités ; (2) et elle peut être source d’égarement, particulièrement si les textes sont utilisés en dehors de leur contexte (ce qui est souvent le cas). Mais la prédication thématique peut être bénéfique parce qu’elle donne l’opportunité de présenter un large éventail de prescriptions bibliques sur un sujet donné. En d’autres termes, elle peut servir à faire une présentation systématique sur un sujet biblique.

Par contre la prédication biblique commence avec le texte à partir duquel le prédicateur détermine le sujet par la suite. Dans ce cas, le prédicateur est conduit premièrement par le texte, puis en second lieu par le sujet. Le prédicateur ne traite que de ce texte et rien que de ce sujet dans sa prédication. Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas faire référence à d’autres textes y afférents. Nous pouvons par moment faire allusion à d’autres textes pour appuyer ce que nous disons. De la sorte, nous démontrons l’unité de la Parole de Dieu. Donc les deux approches sont valables, mais je crois que notre première approche de la prédication devrait être de partir de la Parole de Dieu et de développer le sujet qui est abordé par le passage choisi. Mais quelle que soit l’approche que vous choisissez, faites en sorte de « prêcher la parole ! »

Qu’est-ce donc la prédication ? La prédication implique quatre choses :

1. La proclamation

2. L’interprétation

3. L’explication

4. L’application

Dans les prochaines parutions de notre revue nous allons développer chacun de ces aspects de la prédication. Que le Seigneur vous bénisse alors que vous cherchez à le glorifier en proclamant avec précision et clarté la vérité divine dans la vie des gens.

2ème partie: Leaderhip: Etre un modèle selon Dieu

« Sois un modèle – en pensée, en parole, en actes »

Par : Dr Roger Pascoe, Président de

l’institut pour la Prédication Biblique

Cambridge, Ontario, Canada

Qu’est ce qu’un modèle ?

Un modèle est un exemple – quelque chose ou quelqu’un à imiter ou à suivre. Etre un modèle selon Dieu était très important pour l’apôtre Paul. Non seulement il était un modèle dans sa propre vie, mais il nous exhorte à devenir aussi des modèles dans notre vie. Voici comment il l’exprime :

  • « Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs. » 1 cor4 :16
  • « Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples » 1 cor 10 :11
  • « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ. » 1 cor 11 :1
  • « Soyez tous mes imitateurs, frères, et portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous. » Phil 3 :17
  • « … en sorte que vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de la Macédoine et de l’Achaïe. » 1 thess 1 :7
  • « Vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, car nous n’avons pas vécu parmi vous dans le désordre. » 2 Thess 3 :7
  • « … mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter. 2 thess 3:9
  • « …sois un modèle pour les fidèles, en parole, en conduite, en charité, en foi, en pureté. » 1 tim 4:12

D’autres auteurs du Nouveau Testament ont aussi mis l’accent sur l’importance d’être un modèle ou un exemple.

Jacques : « Prenez, mes frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. » Jacques 5 :10

Pierre : « Et c’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces.» 1pierre 2 :21

Hébreux : « … et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses. » Hébreux 6 :12

L’apôtre Jean nous enseigne aussi que nous devons imiter les bons exemples et nous détourner des mauvais. « Bien-aimé, n’imite pas le mal, mais le bien. » 3 jean 11. Gaus (à qui Jean écrivait) devait imiter Démétrius comme un modèle pour sa vie et son leadership. Tout le monde rendait « un bon témoignage de Démétrius. » (v12). En occurrence, il avait une bonne réputation comme une personne sur qui on pouvait compter, quelqu’un à imiter et suivre. Il était évidement un homme de bon caractère et qui pratiquait la vérité.

Naturellement le meilleur exemple est celui de Dieu et du Seigneur Jésus. Paul dit : «Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés » (Eph 5 :1) Comment imitons nous Dieu ? Nous imitons Dieu de manière positive et négative. Positivement nous imitons Dieu en «marchant dans la charité, à l’exemple de Christ, qui nous a aimés » (V2). Nous imitons Dieu en ne permettant pas à un comportement malsain de se manifester parmi nous, « ainsi qu’il convient à des saints. » (v3)

Jésus lui-même a dit a ses disciples : « car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. » (Jean 13 :15). Jésus venait de laver les pieds de ses disciples, leur donnant ainsi un grand exemple de service et d’humilité. Un exemple qu’il les exhorte à mettre en pratique dans leur vie. Bien évidemment le plus grand exemple c’est le sacrifice du Seigneur Jésus à la croix. C’était l’exemple suprême d’humilité, de sacrifice, et de souffrance pour le bonheur des autres. (Phil 2 :1-16)

Etre un exemple pour les autres c’est ce que nous appelons « mentorat ». Nous pouvons être un mentor pour les gens de différentes manières, n’est ce pas ? Il y a le mentorat intentionnel où nous passons du temps avec quelqu’un et il apprend de nous (votre manière de vivre, ce que vous pensez, comment vous agissez, ce que vous croyez, comment vous réagissez, comment vous entretenez des relations avec les autres, etc.). Et il ya aussi un mentorat « passif » dans lequel les gens vous observent simplement à distance (ils voient comment vous agissez, entendent ce que vous dites, etc.). Et ils apprennent de vous. Bien souvent ils vous imitent sans que vous ne vous en rendiez compte. Ceci est particulièrement vrai pour les pasteurs. Nous sommes observés par nos fidèles, nos voisins, nos familles, et tous ceux avec qui nous traitons. Ils sont à l’affût pour voir comment nous vivons afin de déterminer si nous sommes vraiment des personnes dignes d’être suivis ou imités. Vous ne savez jamais quand est-ce qu’une personne vous observe et quelle est l’influence que vous avez sur sa vie. Nous faisons continuellement l’objet d’un examen minutieux dans nos familles, sur nos lieux de travail, et dans la communauté chrétienne.

Votre exemple peut être aussi frappant que celui des Thessaloniciens qui ont été, comme le disait Paul, « mes imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie du Saint Esprit, en sorte que vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de la Macédoine et de l’Achaïe. 1 Thess 1 :6-10. Ce qu’il ont vu et entendu chez l’apôtre Paul est devenu le soubassement de leur propre vie et de leur témoignage, de sorte qu’eux mêmes sont devenus des exemples pour les autres. C’est cela l’impact qu’une personne modèle peut avoir sur les autres. Vous inspirez les autres et ils observent ce que vous faites, ce que vous dites, ce que vous pensez, ce que vous ressentez, et comme résultat, ils suivent parce que vous êtes un « modèle pour le troupeau. » (1pierre 5 :3)

Soyons donc de façon consciente et intentionnelle des modèles chrétiens, positifs, qui craignent Dieu et que les autres peuvent suivre avec confiance. Etre un modèle selon Dieu comporte plusieurs aspects. Dans le présent article, nous allons examiner un seul aspect, puis dans les numéros suivants nous considérerons les autres. Aujourd’hui nous voulons voir ce que cela signifie d’être …

Un modèle d’engagement.

L’apôtre Paul était un exemple pour Timothée. Il a encouragé Timothée à être un exemple par son engagement. « Sois un modèle pour les fidèles, en parole, en conduite, en charité, en foi, en pureté… Occupe-toi de ces choses, donne-toi tout entier à elles, afin que tes progrès soient évidents pour tous. » (1 tim 4 :12 et 15). L’engagement signifie s’occuper de ces choses cités plus haut, se donner tout entier à elles.

Si nous voulons être des modèles dans nos vies personnelles et dans le ministère pastoral, nous devons nous donner entièrement aux choses auxquelles Dieu nous a appelés. La vie chrétienne est une vie d’engagement total, si du moins nous voulons être des disciples authentiques du Seigneur.

Jésus a dit : « quiconque d’entre vous ne renonce pas à tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple. » (Luc 14 :33). N’est ce pas là un engagement à 100% qu’il demande? C’est justement ce genre d’engagement qui retient l’attention des autres et qui les pousse à s’engager totalement à leur tour pour le Seigneur.

En tant que pasteurs et dirigeants d’églises cette injonction est bien évidement encore plus pertinente. Si nous ne sommes pas entièrement consacrés à Dieu, qui voudra bien nous suivre ? Pourquoi quelqu’un voudrait-il bien nous suivre ? Nos vies doivent être si radicalement différentes et empruntes de pureté que les autres perçoivent aisément notre total engagement comme disciples de Christ en parole, en pensée, et en action. Nous devons acquérir la discipline et l’engagement quotidiens des athlètes, des laboureurs, et des soldats comme nous le dit l’apôtre Paul (2tim 2 :4-6). Quelles sont les caractéristiques de ces personnes sus-cités que nous devons manifester dans nos propres vies ?

D’abord l’exemple du soldat (2tim 2 :5). Ce qui est exigé en premier lieu d’un bon soldat c’est d’être discipliné et endurant. Les soldats doivent être continuellement sur le qui-vive. Ils doivent être toujours vigilants pour débusquer l’ennemi. Ils ne peuvent pas se permettre de s’assoupir à la tache ou de devenir légers dans leur loyauté et leur fidélité à « celui qui les a enrôlé ». Leur devoir est de servir et protéger leur pays. C’est cela leur devoir inconditionnel quelles que soient les circonstances.

Ensuite l’exemple de l’athlète (2tim2 :5). La première caractéristique des athlètes c’est certainement l’effort dans la discipline. Les athlètes doivent beaucoup s’auto-discipliner pour s’entrainer et se former de façon continue afin de devenir les meilleurs dans leurs disciplines sportives. A cause leur vie d’autodiscipline les athlètes renoncent aux plaisirs dont leurs amis jouissent. Ils doivent avoir un sommeil suffisant, manger la nourriture appropriée, éviter les mauvaises habitudes, et abandonner les autres activités afin de poursuivre leur but. Bien sûr les athlètes sont soumis à bien plus de choses que leur discipline dans l’entrainement. Ils sont aussi soumis à la discipline de l’obéissance. Les athlètes doivent connaitre et se soumettre aux règlements de façon scrupuleuse. Autrement le danger qu’ils encourent c’est de remporter la course mais se voir disqualifiés par la suite parce qu’ils ont violé les règles du jeu (voir 2 cor 9 :24 -27). Leurs efforts auraient alors été vains.

Enfin l’exemple du laboureur (2tim2 :6). Les laboureurs nous offrent un bon exemple de discipline dans la constance. Ils doivent travailler dur pour préparer le sol, semer, enlever les mauvaises herbes. Cela demande de l’auto-discipline, car personne n’est là pour pousser le laboureur à travailler. Il pourrait décider de mener la vie facile, prendre quelques semaines de congés, laisser les champs et les récoltes prendre soin d’eux-mêmes …

Ensuite, lorsqu’il a fini son travail il doit faire preuve d’une dépendance complète, car seul Dieu peut envoyer le soleil et la pluie pour faire pousser les plantes. Le laboureur est limité dans ce qu’il peut faire. Même s’il travaille très dur, il ne peut pas faire pousser une plante (seul Dieu en est capable). Tout ceci demande donc une totale dépendance.

Conclusion

Sur la base de ces exemples d’engagement (le soldat, l’athlète et le laboureur), je voudrais vous encourager à investir tout le temps et l’énergie nécessaires pour bien vous conduire dans votre vie privée et dans votre ministère publique en étant un modèle d’engagement dans l’endurance, dans l’effort, et dans la constance. Permettez aux gens voir votre degré d’engagement dans le témoignage chrétien et le ministère. Permettez aux gens de voir combien vous êtes sérieux dans la vie chrétienne, et que votre ministère pastoral n’est pas juste un emploi, mais une vocation, un appel.

Ne soyez pas partagé dans votre cœur au sujet de la vie chrétienne et du ministère. La médiocrité n’a pas de place dans la vie chrétienne. Tout ce que nous faisons doit être fait pour la gloire de Dieu, et cela sous-entend que nous le fassions de notre mieux, avec excellence, et de tout cœur.

3ème partie : Histoire De L’histoire : Se souvenir du passé

Par : Dr Michael A. G. Haykin,
Professeur d’histoire de l’église et de spiritualité biblique
au Séminaire Théologique Baptiste du Sud, Louisville, Kentucky

1. Pourquoi Nous Souvenir Du Passe?

Un des merveilleux dons que Dieu a accordé à la race humaine c’est la mémoire et la capacité de se souvenir du passé. Le fait de nous souvenir de notre passé personnel est absolument vital pour savoir qui nous sommes et pour avoir un certain sens de notre identité au plan personnel. Nous savons tous à quel point les maladies qui ravagent la mémoire des individus détruisent leurs capacités à fonctionner de façon raisonnable dans le présent. Ceci s’applique aussi aux communautés et aux nations. Lorsqu’une communauté ou une nation oublie son passé et ses origines, elle se retrouve complètement désorientée et finalement incapable d’avancer vers son avenir. Ne sachant pas d’où elle est venue, elle ne peut se frayer un chemin vers le futur. Bien sur, dans notre monde déchu ce don du souvenir peut faire l’objet d’abus tout comme n’importe quel autre don. Ce don peut emprisonner un individu ou une communauté dans un passé plein de regret et de désespoir, ou alors un passé plein d’amertume et d’une haine revancharde.

S’il est vrai que la connaissance du passé est incontournable pour mener une vie sensée au présent et au futur (et je le crois fermement), alors le mouvement évangélique moderne a un avenir incertain car nous vivons une époque où le niveau de connaissance de notre passé en tant qu’évangéliques est dramatiquement bas. Qui sont nos devanciers et que croyaient-ils ? Quelle était leur expérience de Dieu et comment ont-ils conçu les églises qu’ils ont fondées (ces églises dont nous avons justement hérité). Qu’est ce qui a fait d’eux ce qu’ils étaient et que pouvons-nous apprendre de leurs vies et leurs convictions pour mieux vivre notre foi chrétienne aujourd’hui ? Bien trop d’évangéliques n’en savent absolument rien, et ils ne s’en soucis pas du tout d’ailleurs. A cet égard, ils sont influencés par la culture moderne qui se préoccupe passionnément du siècle présent, anticipant impatiemment le futur, mais totalement désintéressé par le passé. Et même lorsqu’un intérêt passager est manifesté pour le passé, c’est pour servir d’échappatoire et de diversion. Il n’y a pas de réel recours au passé pour en tirer de la sagesse pour le présent et le futur. Cet oubli des évangéliques de leur passé peut être assimilé à une forme de conformité au monde.

Les écritures font pourtant énormément cas de l’importance du souvenir5.

  • 1 chron 16:12/psaume 105:5 « Souvenez-vous des prodiges qu’il a faits, de ses miracles et des jugements de sa bouche »,
  • Heb 13 :7 « Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu ; considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi. » Notez que cet appel au souvenir vient après le plus long chapitre de l’épitre aux hébreux (le ch 11) où un rappel est fait sur les héros de la foi)
  • Michée 6 :5 « Mon peuple, rappelle-toi ce que projetait Balak, roi de Moab, Et ce que lui répondit Balaam, fils de Beor, De Sittim à Guilgal, Afin que tu reconnaisses les bienfaits de l’Eternel. »
  • Deut 24 :9 « Souviens-toi de ce que l’Eternel, ton Dieu, fit à Marie pendant la route, lors de votre sortie d’Egypte. » Luc 17 :32 « Souvenez-vous de la femme de Lot. »

Dans notre revue trimestrielle nous voulons nous souvenir des événements et des gens du passé, depuis les premiers jours de l’église jusqu’aux événements et personnages récents, en passant par la grande réforme. Cela du fait que les événements de ces époques ont contribué à faire de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Si ces événements ne s’étaient pas produits les choses seraient carrément différentes aujourd’hui. Nous allons nous en souvenir non seulement pour avoir une meilleure idée de nos origines, mais aussi pour savoir ce que les gens de cette époque peuvent nous apporter comme sagesse pour le présent.

4ème Partie: Meditations: La prédication pleine d’autorité de Jésus6

Par : Dr John MacArthur, Pasteur de
l’Eglise Communauté de la Grace, Sun Valley, Calif.
« Dès ce moment Jésus commença à prêcher » (Mat 4 :17)

Notre Seigneur a proclamé le message de l’évangile avec conviction. Sa mission n’était pas de se disputer ou de débattre avec ses opposants mais de prêcher la vérité du salut. Il n’a pas seulement proclamé des certitudes, mais il l’a fait avec la plus grande autorité (mat 7 :28).

Les scribes ne pouvaient pas prêcher avec autorité parce qu’ils avaient tellement mélangé des opinions et interprétations purement humaines avec les vérités bibliques qu’ils avaient perdu leur autorité depuis longtemps. Les gens étaient alors très stupéfaits d’entendre quelqu’un comme Jésus prêcher avec une autorité réelle comme le faisaient les prophètes (mat 7 :28-29).

Jésus a prêché précisément et uniquement ce que son Père l’a envoyé proclamer, ce qui sans aucun doute a donné du poids à son autorité. Il confirme lui-même ce fait. « Car je n’ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer. » (Jean 12 :49)

S’appuyant sur cette autorité divine, Christ nous envoie dans le monde comme ses ambassadeurs en ces termes : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples. » (Mat 28 :18b-19a). Tous les croyants qui sont témoins de l’évangile proclameront la vérité de Dieu par Son autorité et par Sa puissance.

Question à méditer : l’autorité de Jésus qui a impressionné les gens de son époque est due à son authenticité. Si les gens ne montrent pas de respect pour Dieu et pour sa parole de nos jours, dans quelle mesure cela peut-il être attribuable au manque d’authenticité de son peuple ? Priez que Dieu nous donne de manifester et de témoigner fidèlement de sa grâce dans votre vie.

5ème Partie : PLANS DE SERMONS

Par : Dr Roger Pascoe, Président de
l’institut pour la Prédication Biblique
Cambridge, Ontario, Canada

L’objectif que nous poursuivons en vous donnant des plans de sermons dans la Revue Internet des Pasteurs c’est de vous aider dans la préparation de vos prédications. Bien souvent, la partie la plus difficile dans la préparation d’un message c’est de découvrir la structure du passage biblique sur lequel vous devez prêcher. Dans des numéros subséquents de notre revue je vous expliquerai en détail comment procéder pour trouver la structure du texte (ou le plan) telle que l’auteur lui-même l’a voulue.

Ces plans de sermon visent à vous présenter quelques-uns de mes propres produits finis. J’espère que vous pourrez voir comment ils sont liés et dérivent directement du passage de l’écriture lui-même.

La principale chose dans ces plans de sermon c’est la mise en exergue des principes induits par le texte, tout ceci en rapport avec le seul sujet dont traite le passage. Ces principes sont formulés de sorte à les mettre en connexion directe avec l’auditeur du sermon. En utilisant cette façon de formuler les principaux points, la prédication n’est plus une conférence publique sur une partie de l’histoire ancienne, mais un message de la part de Dieu pour vos auditeurs d’aujourd’hui. A mesure qu’ils entendent ces principaux points pendant le message, ils sont impliqués dans la prédication parce qu’ils voient que les principes émis par le passage concernent leurs vies (leurs problèmes, leurs comportements, leurs décisions, leurs attitudes, leur vie spirituelle, leur famille, etc.)

Je vais commencer par une série de plans de sermon sur l’évangile de Jean. Ces plans ne seront pas une séquence de versets et de chapitres mais seront groupés de la manière suivante :

  • Les 7 actes supranaturels de Jésus (notamment ses miracles)
  • Les 7 dialogues significatifs de Jésus
  • Les 7 affirmations de Jésus sur lui-même (notamment ses affirmations en « Je suis »)

Je sais que tant que vous n’avez pas vraiment entendu les prédications correspondantes vous pourriez avoir des difficultés à comprendre les plans de sermon seuls. Pour cette raison, nous avons publié sur un site internet mes prédications correspondant à ces plans (voir http://bible.org/roger-pascoe-radio-message). Etant donné que ces prédications ont été enregistrées pour les auditeurs d’une radio (et non pas pour des cultes du dimanche), vous constaterez que nous avons fait plusieurs prédications pour couvrir un seul plan de sermon.

Sentez-vous libre d’utiliser ces plans de sermon pour vous-même. Vous pouvez les utiliser tels qu’ils sont publiés, ou alors les modifier comme bon vous semble. Que vous utilisiez ces plans de sermons ou pas, mon espoir c’est que vous puissiez remarquer les parties des écritures d’où viennent les principes énumérés, et que vous sachiez comment les formuler pour votre audience.

Voici donc trois plans de sermon sur les 7 actes supranaturels de Jésus.

2. Jésus change l’eau en vin (Jean 2 :1-11)

Thème : la foi en action

Point n°1 : La foi est le reflet d’une certitude inébranlable (2 :1-5)

1. La certitude que Jésus connait nos circonstances (2 :3)

2. La certitude que Jésus se soucie de nos problèmes (2 :4)

3. La certitude que Jésus répond à nos besoins (2 :5)

Point n°2 : La foi répond avec une obéissance inconditionnelle (2 :6-8)

1. L’obéissance aux choses qui ne semblent pas raisonnables (2 :7)

2. L’obéissance en dépit de ce que les autres pourraient penser (2 :8)

Point n°2 : la foi reconnait qu’une bénédiction n’est pas un mérite (2 :9-11)

1. La foi reconnait d’où vient la bénédiction imméritée ((2 :9-10)

2. La foi reconnait la finalité d’une bénédiction imméritée (2 :11)

3. Jésus guérit le fils d’un officier du roi (Jean 4 :46-54)

Thème : La foi en la Parole de Dieu

Contexte : 4 :46

Point n°1 : Notre besoin de Dieu est mis à nu par notre désespoir

1. Là où nous voyons des besoins physiques Dieu voit des besoins spirituels (4 :47-48)

2. Là où nous persistons dans l’ignorance Dieu résiste par la sagesse (4 :49-50a)

Point n°2 : La foi en Dieu est le remède à notre déchéance spirituelle (4 :50b-53)

1. La foi commence par l’acceptation de la parole de Dieu (4 :50b)

2. La foi agit en obéissant à la volonté de Dieu (4 :50c)

3. La foi est confirmée par les œuvres de Dieu (4 :51-52)

4. La foi est prouvée par la conviction qu’apporte la vérité de Dieu (4 :53)

4. Jésus guérit le paralytique de Bethesda (Jean 5 :1-47)

Thème : la réponse à l’autorité de Jésus

Contexte : 5 :1-5

Point n°1 : Le signe de l’autorité de Jésus (5 :6-9, 14)

1. Jésus pose une question provocante : «Veux-tu être guéri ? » (5 :6-7)

2. Jésus donne un ordre émouvant : « Lève-toi, prends ton lit, et marche. » (5 :8-9)

3. Jésus donne un avertissement solennel : « ne pèche plus… » (5 :14)

Point n°2 : Controverse sur l‘autorité de Jésus

1. Controverse sur l’action de Jésus le jour du sabbat (5 :10-13, 15-16)

2. Controverse sur la divinité de Jésus (5 :17-18)


1 Joseph Parker, cité par Stephen F. Olford, Prêcher la Parole de Dieu (Memphis: Institut pour la Prédication Biblique, 1984), p34

2 Haddon W. Robinson, La Prédication Biblique : Préparation et Présentation de Messages par Exposition (Grands Rapides : Baker Book House, 1980), p20 

3 Stott, Entre Deux Mondes (Grands Rapides : Editions William B. Eerdmans, 1982), p.126

4 Paraphrasé du Répertoire de Westminster, 1645

5 Toutes les références sont tirées de la Bile Louis Second

6 John MacArthur, « La prédication pleine d’autorité de Jésus », publié dans Lectures quotidiennes sur la vie du Christ (Chicago : Moody Publisher, 2008), 29 janvier

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