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Where the world comes to study the Bible

La Revue Internet Des Pasteurs, Fre Ed 42, Edition de l’hiver 2022

Un ministère de…

Auteur: Dr. Roger Pascoe, Président,
Email: [email protected]

I. Renforcement de la Prédication par exposition
Prêcher l’Evangile du N.T, Pt. 1

Dans cette édition du NET Pastors Journal, je vais commencer à explorer la prédication topique des récits de l’Evangile. Les quatre Evangiles, qui forment presque la moitié du N.T. en terme de pourcentage, sont centrés sur la vie et le ministère de Jésus-Christ (Mc. 1 :1 ; Matt. 1 :1 ; Actes 1 :1-2 ; Jn. 20 :31). Puisque Jésus est la figure centrale des quatre Evangiles, il est logique que notre interprétation et notre prédication des Evangiles reflètent cette priorité Christocentrique.

Dans les Evangiles, Jésus Christ est dépeint comme l’accomplissement de la Loi, le second Moïse, Celui dont la Venue a été annoncées par les écrits des prophètes. Pour cela, lorsque nous nous approchons de n’importe quel passage de l’Evangile, nous devons premièrement nous demander : “Que nous enseigne-t-il sur la bonne nouvelle de Jésus Christ, Son amour, Sa mission, Sa souffrance, Sa mort, Sa résurrection, Son royaume à venir, Sa volonté pour nous et pour la société ?” (Sidney Greidanus, “Preaching in the Gospels” [Prêcher les Evangile], 333).

En plus, nous devons nous demander quel est le rôle que d’autres personnages jouent dans les Evangiles. Je pense qu’il est juste de dire que chaque fois que d’autres personnages entrent en scène dans le récit des Evangiles, ces derniers rehaussent et font avancer le message et le ministère de Jésus et notre compréhension de Lui aussi. Par exemple, si vous prêcher sur Jean 6 :1-14, ce qu’André et Pierre ont fait en réponse à la question de Jésus (6 :5) est important à partir de la perspective de l’histoire. Ainsi, nous devons bien expliquer cela afin de comprendre l’histoire adéquatement. Néanmoins, l’accent de l’histoire est mis sur qui Jésus est et comment il se manifeste dans l’évènement raconté par le récit. Nous apprenons qu’André et Philippe ne connaissaient pas vraiment Jésus, parce que s’ils le connaissaient, ils n’auraient pas dit et fait ce qu’ils ont dit et fait. Le point culminant du récit est que puisque Jésus est Dieu, (1) il pouvait faire du pain à partir des pierres (pour nourrir la foule), ou (2) produire de l’argent de la bouche du poisson (pour acheter du pain), ou encore, comme ils l’ont découvert (3), il pouvait multiplier les trois miches et les deux poissons pour nourrir la multitude. La réponse à sa question est que Jésus n’avait pas besoin d’acheter du pain, parce qu’il est le Dieu Créateur. C’est ce que j’entends par interprétation christocentrique de cet épisode.

Si l’accent principal des récits des Evangiles comme celui-ci est d’enregistrer la théologie des auteurs des Evangiles sur la nature et le caractère divins de Jésus, est-ce là tout ce qu’ils veulent nous enseigner ? Ou, y a-t-il des leçons pratiques que nous apprenons d’eux et que nous pouvons appliquer à nos vies ? J’argumenterais que les personnages secondaires comme André et Philippe, dans les récits des Evangiles jouent non seulement un rôle pour jeter la lumière sur la vie et le ministère de Jésus, mais aussi pour marquer les limitations, le besoin, le péché, l’infidélité de l’homme, etc., spécialement dans leur relation à Jésus et leur compréhension de Lui. Tandis que nous devons être prudent pour ne pas réduire les récits des Evangiles à de simple leçons morales, certainement, les auteurs racontent les détails sur ces personnages secondaires avec l’intention qu’à travers eux, nous voyions (notre propre compréhension limitée et notre incapacité à Lui faire confiance), nous voyions des exemples de la vie réelle avec lesquels nous pouvons nous identifier dans leurs luttes spirituelles et théologiques pour comprendre qui est Jésus réellement. Tandis qu’il se peut que cela ne soit pas la fonction principale des Evangiles, c’est néanmoins une fonction importante.

Le ministère de Jésus était centré sur la « prédication de l’évangile du royaume » (Matt. 4 :23 ; 9 :35 ; Mc. 1 :14-15 ; Lc. 4 :43), un royaume qui s’est « approché de vous » (Lc. 10 :9, 11), qui est « venu vers vous » (Matt. 12 :28), qui est « proche » (Matt. 3 :2 ;10 :7) et qui est « au milieu de vous » (Lc. 17 :21), parce que le Roi était présent. De même, Jésus a envoyé ses disciples prêcher le même message (Matt. 10 :7 ; Lc. 9 :2), un message qu’ils ont écrit dans leurs Evangiles pour nous. Ce message de l’Evangile, bien sûr, a continué d’être prêché par les apôtres comme consigné dans Actes (cf. Actes 28 :31) et les épîtres.

Dans les Evangiles, la rédemption cherchée de longues dates dans l’A.T. est finalement arrivée. Tous les types et ombres de la rédemption (dans les sacrifices, etc.) sont accomplis en Christ. Le sacrifice final, une bonne fois pour toutes est placé historiquement dans le contexte des Evangiles – le message prophétisé et l’évènement se déroulent vraiment dans l’histoire (c’est-à-dire qu’il est devenu réalité) commençant par l’annonce des derniers prophètes de l’A.T. (Jean Baptiste) selon laquelle le Messie venait (Matt. 3 :1ss.), et la continuation de sa naissance, sa vie, ses enseignements, sa mort, sa résurrection et son ascension au ciel. Maintenant, nous regardons ces évènements en arrière et notre tâche de prédication est de faire un pont sur le fossé du temps, de la culture et de la perspective théologique.

A. Le genre littéraire de l’Evangile : Son style littéraire, sa structure, et ses caractéristiques.

Le mot « évangile » signifie bonne nouvelle, la bonne nouvelle concernant Jésus Christ (1 Cor. 15 :1) qui est proclamé par lui-même (Mc. 1 :14-15).

1. Style littéraire. Le genre de l’Evangile est unique au quatre Evangiles, et à quelques exceptions près, aux Actes – au moins, les Actes continuent le style littéraire épisodique basique en rapportant la croissance de l’église chrétienne après l’ascension de Jésus au ciel. Notez les caractéristiques littéraires suivantes des Evangiles…

a) Les Evangiles sont des récits (des collections des brèves nouvelles). C’est la forme que le Saint Esprit a choisie pour communiquer le message concernant Jésus et proclamé par Lui, sûrement pour que nous entrions dans l’histoire et non pas pour juste apprendre un ensemble de faits historiques. Pour ce faire, ils communiquent les vues, les odeurs, les sons, l’imagination. Chaque Evangile, comprends une série de d’histoires brèves dont certaines sont liées ensembles pour former une section du même thème.

b) Les Evangiles sont des œuvres biographiques, peut être différentes de la forme à laquelle nous sommes habitués. Les Evangiles ont été écrits pour communique une théologie historique centrée sur Jésus Christ. Pour cela, ils sont christologiques, théologiques et biographiques.

c) Les Evangiles sont des œuvres au style de “sermons » (homilétiques) dans le style, reflétant la prédication de Jésus et de ses disciples.

d) Les auteurs des Evangiles ont choisi leur matériau historique de façon sélective. Chaque Evangile présente son récit unique de la vie et du ministère de Jésus, en racontant le récit de certains épisodes sélectionnés (c’est-à-dire que ce ne sont pas tous les épisodes) de la vie et des enseignements de Jésus à partir d’une perspective particulière. Une comparaison des différences dans chaque récit du même évènement est un bon indicateur de la perspective de l’évangéliste.

e) Chaque auteur de l’Evangile a écrit pour satisfaire à un but théologique particulier. Par exemple, dans Jean 20 :31, tandis que l’intention de Jean est évangélisatrice, ce n’est pas seulement évangélisatrice en ce sens qu’une fois que quelqu’un croit au Fils de Dieu, il doit désormais vivre avec lui et pour lui. Ainsi, les auteurs de l’évangile ont écrit des faits historiques et présenté ces faits afin de nous convaincre de croire et qu’ainsi nous ayons « la vie en son nom. »

f) Chaque auteur de l’Evangile a écrit pour présenter sa perspective théologique particulière sur Jésus – sa vie, ses enseignements, et sa mission. Ainsi Matthieu présente Jésus le Messie et son royaume. Marc présente Jésus comme le Serviteur souffrant et parfait. Luc présente Jésus comme le Fils de l’Homme (c’est-à-dire la parfaite humanité de Jésus). Jean le présente comme le Fils de Dieu (c’est-à-dire la parfaire humanité de Jésus).

Parce que chaque auteur présente un perspective différente, leurs histoires commencent à des endroits différents. Matthieu commence avec la généalogie et la naissance de Jésus. Marc commence avec le message de Jean Baptiste (pas de récit sur sa naissance). Luc commence avec la naissance de Jean Baptiste et ensuite celle de Jésus. Jean commence avec l’existence de Jésus avant son incarnation.

g) Les auteurs de l’Evangile ont arrangé leur matériau différemment. L’arrangement de chaque évènement de l’évangile n’est pas nécessairement chronologique – parfois l’arrangement est thématique. Ils ont aussi une variation syntaxique qui reflète le fait que ces récits ne sont pas faits à partir d’un enregistrement de dictaphone – c’est-à-dire qu’ils ne sont pas dans un style direct mais paraphrasé. Ils n’ont pas non plus rapporté tout ce que Jésus a dit (cf. Jn. 21 :25). Cela explique comment il arrivait que Jésus parlât plusieurs heures de temps et la lecture de ce qui en est rapporté ne prend que quelques minutes (ex : le sermon sur la montagne).

h) L’accent commun dans chacun des Evangiles est sur la dernière semaine de la vie de Jésus. Ce thème comprend une grande gamme de matériau en termes de pourcentage. Par exemple, la dernière semaine de la vie de Jésus dans l’Evangile de Jean commence au chapitre 12. Ainsi, nous concluons que le Saint Esprit a dirigé les auteurs des Evangiles en ce qui concerne ce qu’ils devaient inclure et la manière dont ils devaient l’arranger.

i) Le genre de l’Evangile n’est pas un copier-coller de l’A.T., mais il y a une continuité avec l’A.T. – par exemple des manières suivantes :

(i) La continuité de l’histoire du salut.

(ii) Généralement parlant, aussi bien l’A.T. que les Evangiles, contiennent des récits d’histoire, des paraboles, des lois, l’apocalypse, des miracles, etc.

(iii) Les Evangile consignent l’accomplissement des attentes et ainsi, des déclarations prophétiques de l’A.T. en Christ. Néanmoins, en ce qui concerne le genre, j’argumenterais que « l’évangile » est un genre unique.

2. Structure et caractéristiques littéraires. Trois des Evangiles (Matthieu, Marc, et Luc) sont appelés Evangiles « synoptiques » (littéralement « vu ensemble, qui se ressemble »), parce qu’ils contiennent un matériau similaire, tandis que Jean est entièrement différent.

Les Evangiles sont des compositions d’histoires brèves dont chacune dit quelque chose sur Jésus. Certaines sont liées les unes aux autres en séries pour former une plus grande histoire, et toutes constituent une grande histoire. Ainsi, en lisant l’Evangile, demandez-vous :

a) Qu’est-ce que l’histoire nous dit sur Jésus ?

b) Qu’est-ce l’auteur nous dit dans la plus grande histoire (c’est-à-dire la combinaison des histoires brèves), prenant en compte le contexte de ce qui s’est passé avant et ce qui vient après.

Par exemple, prenez la série des trois histoires brèves consignées dans Luc 10 :25 à Luc 11 :3 (voir Duval et Hays, Grasping God’s Word, [Saisir la Parole de Dieu] 248-249) …

a) Luc 10 :25-37 raconte l’épisode sur le docteur de la loi qui veut hériter la vie éternelle.

Le contexte de cette interaction commence avec la question du docteur de la loi à Jésus : « Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » (10 :25), et poursuivi pas sa deuxième question : « Qui est mon prochain ? » (10 :29). Jésus répond à cette deuxième question qui est une justification de soi par une parabole concernant Un homme qui « descendait de Jérusalem à Jéricho » (10 :30-35).

Les principes théologiques que nous apprenons de cet épisode sont :

(i) Notre prochain est celui qui est dans le besoin.

(ii) L’amour pour le prochain n’est pas limité à la race, la religion, l’argent, ou la nationalité.

b) Luc 10 :38-42 raconte l’histoire de la visite de Jésus chez Marie et Marthe.

Le principe théologique que nous apprenons dans cet épisode est que parfois, nous pouvons être si occupés à travailler pour Jésus que nous négligeons notre relation avec lui.

c) Lc. 11 :1-13 rapporte l’enseignement de Jésus sur la prière en réponse à la requête des disciples : « Seigneur, enseigne nous à prier » (11 :1). Ici, nous apprenons le principe théologique selon lequel …

(i) La prière est adressée à Dieu le Père et est l’expression de la révérence de Dieu (11 :2).

(ii) La prière comprend des requêtes à Dieu pour nos besoins quotidiens, le pardon de nos offenses et la protection contre la tentation (11 :3-4).

(iii) Nous pouvons être hardis dans nos prières (11 :5-8).

(iv) La prière est une expression de notre confiance à Dieu comme notre Père pour nous répondre quand nous demandons, nous guider et nous ouvrir la porte quand nous frappons à la porte (11 :9-10).

(v) En tant que Père aimant, Dieu prend plaisir à exaucer nos requêtes de prière (11 :11-13).

Le fil conducteur de ces histoires brèves séparées mais théologiquement liées est la « relation. »

a) Lc. 10 :25-37. Aimer et servir ceux qui sont dans le besoin (c’est-à-dire notre “prochain”, les êtres humains, nos semblables) sans tenir compte de qui ils sont et de nos idées préconçues les concernant.

b) Lc. 10 :38-42. Toujours mettre votre relation personnelle avec Jésus et votre dévotion à Luis en priorité par rapport aux activités religieuses (le ministère).

c) Lc. 11 :1-13. Parler à Dieu dans la prière, en Lui exprimant notre amour et notre dépendance de Lui dans nos besoins quotidiens, est un privilège merveilleux.

Remarques finales

J’espère que cette article introductive sur la prédication des récits de l’Evangile vous aide à comprendre “le genre de l’Evangile : son style littéraire, sa structure, et ses caractéristiques. » La fois prochaine, je vais continuer cette étude en fournissant des astuces et principes interprétatifs qui vous aideront davantage dans votre compréhension et prédication des récits des Evangiles.

II. Renforcement du leadership biblique
« Le ministère de la réconciliation, Pt. 3 : La réconciliation du peuple de Dieu » (2 Cor. 6 :1-6 :10)

Nous continuons notre étude des merveilleuses instructions pastorales que Paul écrit à l’église des Corinthiens. Les passages dans la série que nous avons survolés jusqu’ici sont structures comme suit …

2 Cor. 2 :14-3 :6, La confiance dans le ministère (Printemps 2013)

2 Cor. 4 :1-16, La nature du ministère authentique :

Pt. 1, La nature du message, 2 Cor. 4 :1-6 (Eté 2012)

Pt. 2, La nature du ministère, 2 Cor. 4 :7-16 (Eté 2013)

2 Cor. 4 :16-5 :17, La Motivation pour le Ministère

Pt. 1, Notre transformation future, 2 Cor. 4 :16-5 :9 (Automne 2013)

Pt. 2, Notre responsabilité devant Dieu, 2 Cor. 5 :10-13 (Hiver 2014)

Pt. 3, L’amour sacrificiel de Christ, 2 Cor. 5 :14-17 (Printemps 2021)

2 Cor. 5 :18-7 :16, Le Ministère de la Réconciliation

Pt. 1 : La réconciliation de tout le peuple de Dieu, 2 Cor. 5 :18-21 (Eté 2021)

Pt. 2, La réconciliation du peuple de Dieu, 2 Cor. 6 :1-7 :16

1. Un appel pour la réconciliation du peuple de Dieu avec Dieu, 2 Cor. 6 :1-2 (Automne 2021).

2. Un appel pour la réconciliation du peuple de Dieu avec le serviteur de Dieu (6 :3-7 :16).

a) Un appel pour la réconciliation basé sur un ministère recommandable, 2 Cor. 6 :3-10 (Automne 2021 et Hiver 2022).

b) Un appel pour la réconciliation basé sur un cœur pastoral, 2 Cor. 6 :11-7 :16 (à venir dans les prochaines éditions).

Dans la dernière édition de ce Journal (Edition 41, Automne 2021) nous avons conclu notre étude en 2 Corinthiens 6 :5, à mi-chemin de la section 2a (ci-haut) : « Un appel pour la réconciliation basé sur un ministère recommandable. » Nous avons noté qu’un ministère est recommandable par la manière dont il…

(i) Supporte la souffrance physique (6 :4-5).

(ii) Maintient les standards éthiques (6 :6-7).

(iii) Endure les réalités paradoxales (6 :8-10).

La fois dernière, nous avons survolé : (i) un ministère recommandable supporte la souffrance physique (6 :4-5), ainsi, nous allons continuer cette étude avec …

ii) Un ministère recommandable maintient les standards éthiques (6 :6-7). Les standards éthiques servent à identifier et à affirmer « les serviteurs de Dieu » (6 :4) qui mènent un ministère recommandable. Un ministère éthique est marqué 6...par la pureté, la connaissance, la patience, la bonté, par le Saint Esprit, par un amour sincère, 7 par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, à travers les armes de justice pour l’offensive et la défensive » (6 :6-7). Lorsque les standards éthiques sont dument exemplifiés et maintenus, ils caractérisent un ministère et un serviteur recommandables. En tant que serviteurs de Dieu, les apôtres se sont rendus « à tous égards recommandables » (6 :4) en vainquant la diversité des souffrances physiques (comme nous l’avons noté la fois dernière, 6 :4-5) et en persévérant dans leurs standards éthiques.

Examinons ces standards éthiques par lesquels on reconnait un ministère recommandable …

« …par la pureté » (6 :6a) signifie que nous, en tant que serviteur de Dieu, maintenons nos standards éthiques en soutenant et pratiquant la sainteté de vie. Nous sommes appelés à vivre au-dessus des reproches, n’ayant rien dans notre vie sur la base duquel on peut justement nous discréditer. Nous sommes des gens qui avons une intégrité morale. Ceci est évidemment fondamentale pour rendre notre ministère recommandable.

« …par la connaissance » (6 :6b) se réfère à notre compréhension, des choses spirituelles spécialement qui sous-tendent notre ministère. Notre connaissance de la vérité de Dieu doit être la base pour les standards éthiques de notre comportement.

« …par la patience » (6 :6c). Le ministère exige beaucoup de patience avec ceux qui s’opposent à nous et qui n’ont pas souvent connaissance biblique basique saine à partir de laquelle argumenter. Paul lui-même était en train traiter ceux de l’église de Corinthe qui le critiquaient et s’opposaient à lui. Il savait tout au sujet de l’épreuve de la patience.

“…par la bonté” (6 :6d) ; c’est la miséricorde, la grâce et la douceur de Christ. La patience, la bonté ont rendu Paul capable de supporter et de répondre adéquatement quand il souffrait physiquement de la part de ceux qui s’opposaient à lui, et quand il souffrait émotionnellement de la part de ceux qui le connaissaient et qui auraient dû mieux le traiter (c’est-à-dire les Corinthiens). On a démontré que « la patience est réactive, tandis que la bonté est proactive » (P. Barnett, cité dans David E. Garland, 2 Corinthiens, 308). Il n’y a aucun doute que ces deux qualités morales décrivent l’exemple de Paul en toutes circonstances, qu’il soit en face de l’opposition et la persécution des ennemis de l’évangile, ou en face de la critique et au rejet du peuple de Dieu. Il a manifesté le même exemple de Christ : « lui qui, injurié, ne rendait point d’injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge justement » (1 Pi. 2 :23).

« ...par le Saint Esprit » (6 :6e). Certains suggèrent que ceci se réfère à l’esprit humain. Mais au contraire, le Saint Esprit est souvent connecté aux qualités de sainteté, de patience, de bonté, de connaissance, etc. (cf. Rom. 14 :17 ; 15 :13 ; 1 Cor. 12 :8 ; Gal. 5 :22). Le Saint Esprit est, après tous, Celui qui nous rend capable de manifester ces grâce éthiques. Paul a certainement illustré le fruit de l’Esprit dans et par la puissance de l’Esprit.

Des standards éthiques appropriés peuvent être adéquatement manifestés uniquement par ceux qui sont « rempli de l’Esprit » (Eph. 5 :18) et ainsi, rendu puissant par lui pour vivre et agir pour Dieu. En effet, l’expression suivante : « la parole de vérité, » « la puissance de Dieu » et « l’armure de la justice » (2 Cor. 6 :7), supporterait davantage le point de vue selon lequel Paul se réfère au Saint Esprit, comme agent divin qui nous rend puissants comme serviteurs de Dieu pour vivre concrètement ces qualités comportementales.

« ...par l’amour sincère » (6 :6f). L’amour véritable est une autre pierre de construction d’un ministère recommandable. L’amour sincère est un amour sans hypocrisie, un amour sans prétention. En effet, peut être que Paul avait à l’esprit un contraste pointu avec les Corinthiens dont l’amour pour lui était hypocrite, conditionnel et occasionnel.

« ...par la parole de vérité » (6 :7a), les Ecritures. Il se peut que Paul se réfère à la Parole dite dans la vérité. Mais probablement, il parle ici de la Parole de Dieu qui est la vérité et qui déclare la vérité.

« ...par la puissance de Dieu » (6 :7b). Juste comme un serviteur de Dieu qui maintient les standards éthiques dans son ministère est rendu capable de se conduire de manière exemplaire en termes d’éthique par la puissance du Saint Esprit, il en de même de « la puissance de Dieu. » Nous n’avons pas de force de nous-mêmes, pour vivre une vie exemplaire pour Dieu dans notre ministère. Nous pouvons faire cela seulement au degré auquel “nous marchons par l’Esprit” et “sommes poussés par la puissance de Dieu” et non par notre propre force (cf. Rom. 1 :16 ; 15 :19 ; 1 Cor. 1 :18 ; 2 :4-5 ; 1 Thess. 1 :5).

« ...par les armes offensives et défensives de la justice » (6 :7c). Non seulement nous sommes rendus puissants par Dieu (6 :7b) pour le ministère, mais nous sommes aussi protégés par Dieu dans le combat spiritual de ministère par « des armes de justices » qui sont rendues disponible pour nous (cf. Eph. 6 :11-17). « Offensives et défensives” semblent indiquer que nous sommes protégés dans toute situation, peu importe la provenance de l’attaque et peu importe quelle forme elle prend, que ce soit au milieu de la « gloire » ou de « l’ignominie, » de la « mauvaise » et de la « bonne réputation » (6 :8).

Ainsi, par les huit caractéristiques éthiques, Paul a contrasté les vrais ministères des faux, les faux apôtres qui le critiquaient. Le vrai ministre de l’évangile maintient son comportement et ses standards éthiques sans vaciller.

Ainsi, un ministère recommandable est connu par la manière dont il (i) remporte la victoire sur la souffrance physique (6 :4-5), (ii) maintient les standards éthiques (6 :6-7), et...

(iii) Un ministère recommandable endure les réalités paradoxales (6 :8-10). Ici, Paul décrit neuf situations paradoxales à travers lesquelles il a persévéré et malgré lesquelles son ministère est demeuré recommandable. Par la parole de vérité, la puissance de Dieu et la justice de Dieu comme ses armes dans le combat pour l’offensive ou la défensive, il est capable de tenir ferme dans toute situation vraie ou non vraie, d’éloge ou de non éloge, encourageante ou non encourageante.

« ...au milieu de la gloire et de l’ignominie » (6 :8a). Paul connaissait certainement ce qu’était d’endurer des appréciations contrastes et diverses de sa personne et des rapports sur son ministère. A un moment donné, les gens se trompaient pour l’adorer comme un dieu, et le moment suivant, il le lapidaient à mort (ex: à Lytre, Actes14:8-19). Certains rapports étaient élogieux sur son ministère ; d’autres discréditant. Certains rapports étaient simplement une mauvaise représentation et totalement mauvais ; d’autres bons. Mais qu’ils parlent bien ou mal de lui, Paul le supportait dans son ministère parce que son attention portait sur le fait d’être recommandable aux yeux de Dieu.

La liste continue, mais il y a deux paradoxes antithétiques – c’est-à-dire des antithèses entre la manière dont il était vu par les autres, et ce qu’il était vraiment….

« ...regardés comme imposteurs, mais véridiques » (8 : b). Malgré les accusations de ses ennemis qui le considéraient comme un imposteur, et malgré les inférences des Corinthiens selon lesquelles il ne disaient pas la vérité (ex : 2 Cor. 1 :17-20), la réalité était qu’il disait la vérité dans l’amour. Les autres (soit dits les faux apôtres) peuvent le considérer (et il l’accuser d’être) un imposteur, qui conduit les gens dans l’erreur, mais la vérité est que ce qu’il proclame est vrai. Par conséquent, ne laissez pas les accusations des autres vous détourner du ministère.

« ...comme inconnus, quoique bien connu » (6 :9a). Bien qu’il ne soupirait pas après la célébrité ou les acclamations publiques, il était tout de même sans doute connu de nom, sinon par contact direct. Plus spécialement, ceux qui n’étaient pas près de lui (qui s’opposait à lui) ne connaissaient pas vraiment son cœur de pasteur et son caractère intègre. Dans ce sens, il était « inconnu. » Et en outre, il n’était le genre de personne qui exposait facilement ses pensées et sentiments intérieurs (comme il le fait dans cette épître). Mais pour ceux pour lesquels il fait son ministère de manière tangible et personnelle, il était bien connu. Ses motivations, son message, son éthique, ses principes, son style de vie, sa dévotion à Dieu, et sa prédication non vacillante de l’évangile étaient bien connus.

Maintenant, les paradoxes antithétiques se transforment en paradoxes complémentaires….

« ...comme mourant, et voici – nous vivons » (6 :9b). La mort était une réalité toujours imminente dans le ministère de Paul – c’était un danger de sa vocation. C’était la conséquence des dures épreuves auxquelles il faisait face (2 Cor. 4 :8-10 ; Actes 11 :24-25 ; 16 :19-26). C’était aussi la réalité de vivre dans “la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort” (Phil. 3 :10 ; 2 Cor. 4 :11).

« …comme châtiés, quoique non mis à mort » (6 :9c). Les difficultés, l’opposition et la persécution que Paul avait expérimentées dans son ministère sont considérées par lui-même comme la « discipline » de Dieu (1 Cor. 11 :32 ; Héb. 12 :6). Ces épreuves par lesquelles Dieu l’a fait passer, bien que sévères, presqu’à la mort elle-même. Dans ce contexte, il semble que Paul cite ces expériences extrêmes comme celles dans lesquelles les serviteurs « recommandables » démontrent leur réponse d’un caractère à l’image de Christ, en acceptant de telles circonstances comme le châtiment de Dieu pour leur bien et leur croissance.

« ...comme attristés, et nous sommes toujours joyeux » (6 :10a). Malgré la vision positive de Paul sur la vie et le ministère, cela ne veut pas dire qu’il n’a pas connu la tristesse. (ex : 2 Cor. 2 :1-3 ; Rom. 9 :2 ; Phil. 2 :27). Mais, il était capable de faire face à la tristesse avec une joie inébranlable.

« ...comme pauvres, et nous en enrichissons plusieurs » (6 :10b). Paul exerçait son métier de faiseur de tente pour vivre. Il n’y a aucun doute qu’un tel commerce n’a pas fait de lui un homme riche. Il ne s’est pas non plus enrichi de la prédication de l’évangile (2 Cor. 2 :17 ; 4 :2 ; cf. Phil. 4 :12). En effet, il a choisi d’être pauvre pour ne pas être endetté ni être un fardeau pour personne (2 Cor. 11 :9 ;12 :6) ni pour discréditer l’évangile (Actes 20 :33-35). Mais il enrichit plusieurs autres spirituellement par son ministère en leur faveur (1 Cor. 4 :8 ; 2 Cor. 1 :6).

« ...comme n’ayant rien, et nous possédons toutes choses » (6 :10c). Malgré sa pauvreté, il est resté équilibré. Il possède tout en Christ. Il est riche (Phil. 4 :12).

Remarques finales

Le but de la description de ces caractéristiques de Paul sur le serviteur et du ministère recommandables, c’est que « le ministère ne soit pas un objet de blâme (6 :3). Un ministère recommandable peut tenir devant la lumière de la vérification par qui que ce soit, parce que de tels serviteurs de Dieu se conduisent admirablement dans une variété de circonstances difficiles et oppressives, comme supporter la souffrance physique (6 :4-5), maintenir les standards éthiques (6 :6-7), et les réalités paradoxales (6 :8-10).

Par inférence, Paul contraste les serviteurs recommandables avec les serviteurs hypocrites et fourbes. Comme un commentateur l’a dit : « Paul suppose que l’évangile est discrédité par ces serviteurs qui sont sensuels, impurs, ignorants, arrogants, indignes, grossiers, méchants et hypocrites dans leur amour, ménageant de quelque manière ceux dont ils pensent obtenir quelque profit. De telles serviteurs n’ont ni le Saint Esprit, ni la puissance de Dieu » (David E. Garland, 2 Corinthiens, 310).

Que cette étude nous inspire à nous assurer que nos propres ministères sont sans blâme et sans offense en nous conduisant de manière à rendre gloire à Dieu.

III. Plan de sermon

Titre : Apprendre de Jésus, être des chrétiens qui influencent, Pt. 1 (Matt. 5 :13)

Thème : Les chrétiens qui influencent sont ceux qui font la différence pour Dieu dans le monde.

Point 1 : Nous accomplissons notre mission quand nous influençons le monde pour Dieu (5 :13a).

« Vous êtes le sel de la terre. »

1a. Nous sommes appelés à avoir une influence qui donne la vie dans un monde corrompu et agonisant

(i) … en préservant le monde de la corruption du péché

(ii) … en purifiant le monde de l’infection du péché

1b. Nous sommes appelés à être une influence distincte dans un monde immoral et irréligieux

(i) … en pénétrant dans le monde sans perdre notre identité

(ii) … en assaisonnant le monde sans être fade

Point 2. Nous échouons à bien mener notre mission si nous devenons inutilisables par Dieu dans le monde (5 :13b)

« Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. »

2a. Nous pouvons devenir inutilisables si nous perdons notre but pour Dieu dans le monde

– c’est-à-dire, en devenant comme le sel qui « perd sa saveur. »

2b. Nous pouvons devenir inutilisables si nous perdons notre valeur dans le monde

– c’est-à-dire, en devenant “bon pour rien.”

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