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Where the world comes to study the Bible

16. Une Lumière Dans des Jours Sombres

Le Livre des Ruth148

Introduction

Il y a plusieurs années, je me suis trouvé au milieu d’une dispute théologique concernant la dîme. Une église loin de chez nous cherchait à spécifier combien ses dirigeants devaient payer pour la dîme. Est-ce qu’un dirigeant devrait payer la dîme ? Et combien ? Est-ce que la dîme devrait être calculée sur le revenu net ou brut ? Quand je fus invité à donner mon opinion, j’ai sauté directement sur l’occasion, totalement convaincu d’avoir la réponse biblique. Je croyais que j’avais la bonne réponse du point de vue technique, mais mon attention fut alors dirigée sur le Livre de Ruth. Après considérer le message de ce grand petit Livre, et spécialement l’exemple de Booz, j’ai réalisé que mon approche complète à ce débat était fondamentalement mauvaise. J’ai dû écrire à un des hommes avec qui j’avais communiqué et leur dire que j’avais changé d’avis.

Ruth est un Livre des plus incroyables. Il n’a que quatre chapitres, mais il nous raconte une histoire des plus réconfortantes sur une veuve juive, sa belle-fille païenne, et un homme plus âgé avec un très grand cœur. Bien qu’elle soit courte, c’est une histoire très importante. Elle a des implications pour les anciens Juifs, et elle continue à avoir aussi beaucoup à dire aux saints d’aujourd’hui. Nous devrions bien écouter ce que ce Livre dit, demandant au Saint-Esprit d’ouvrir nos cœurs et nos esprits à son message.

L’histoire de Ruth se passe durant les jours sombres des Juges, les chefs (1:1). Le Livre des Juges est un Livre des plus troublants, car il décrit les jours où Israël n’avait pas de roi, et quand les hommes et les femmes agissaient d’eux-mêmes – ils/elles « faisaient ce que bon leur semblait ». Ils ne vivaient pas selon la loi, mais n’en faisaient qu’à leur tête et selon leurs envies. Nous lisons d’un cercle de péchés sans fin, de jugement divin, implorant l’aide de Dieu, une libération divine, puis ils retournaient à leurs péchés. Nous lisons à propos d’hommes faibles et de femmes fortes, d’un prêtre lévite à louer aux enchères, et d’un autre qui découpa sa femme en 12 morceaux, qu’il envoya aux tribus d’Israël. Dans ces jours sombres de l’histoire d’Israël, vivait là une veuve juive, une femme païenne nommée Ruth, et un homme juif charmant et pieux nommé Booz. Ils ont beaucoup à nous apprendre.

Avant d’aller plus loin, je dois dire un mot sur les Moabites. Ruth, l’héroïne de notre histoire, est une Moabite. Les Moabites étaient une race qui résultait de l’union de Lot et de sa fille aînée, décrit dans Genèse 19:30-38. Les Moabites n’étaient pas Cananéens. Bien que les Moabites furent interdits d’entrer dans l’assemblée du Seigneur jusqu'à la dixième génération (Deutéronome 23:3), les Israélites ne furent pas ordonnés de les annihiler, et ne furent pas ordonnés de ne pas se marier avec eux (Deutéronome 20:10-15 ; 21:10-14 ; contraste avec 7:1-6 ; 20:16-20). Vous vous rappellerez que quand David avait été poursuivit par Saul, il emmena ses parents chez le roi de Moab pour protection (1 Samuel 22:3). Au moins certains des Moabites étaient apparentés à David.

Mon approche de cette leçon sera de donner une brève vue d’ensemble de l’histoire du Livre de Ruth, puis de considérer chacun des trois caractères principaux. Finalement, nous chercherons à trouver la contribution de ce Livre à la Bible, et explorerons sa pertinence et son application pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui.

L’Histoire du Livre de Ruth

Le Livre de Ruth commence avec une famine dans le pays d’Israël. Cette famine poussa Elimélek à quitter Israël avec sa famille et de séjourner temporairement à Moab. Elimélek sembla mourir relativement peu de temps après être arrivé à Moab. Elimélek et sa femme, Noémi, avaient deux fils. Chaque fils maria une femme moabite, et éventuellement, le deux fils moururent sans avoir d’enfants.

Noémi resta seule, avec ses deux belles-filles, Ruth et Orpa. Elle apprit que Dieu était intervenu pour Son peuple et qu’il y avait à nouveau du grain dans le pays d’Israël. Noémi décida d’y retourner, mais elle conseilla vivement à ses belles-filles de rester à Moab. Elle arriva à persuader Orpa de retourner chez ses parents, mais Ruth était déterminée à rester avec Noémi, quoi qu’il arrive. Elle ne put pas être persuadée du contraire, alors Noémi, avec Ruth, retourna dans le pays d’Israël.

Quand elles arrivèrent dans la ville de Noémi, Bethléhem, le peuple la reconnut immédiatement et était excité qu’elle soit revenue. Noémi leur raconta rapidement ses malheurs, attribuant ses problèmes à Dieu, qui semblait lui en vouloir, elle impliqua (1:20-22).

Immédiatement Ruth s’arrangea pour fournir ce dont Noémi avait besoin. Elle commença à glâner dans le champ voisin d’un homme qui « se trouva être » un parent proche d’Elimélek (2:3). Rapidement, Ruth attira l’attention des gens travaillant dans le champ parce qu’elle travaillait diligemment, ne s’arrêtant presque pas pour se reposer (2:7). Booz la remarqua aussi et s’arrangea pour que Ruth soit protégée et soit pourvue avec du grain à glâner car elle cherchait à prendre soin de sa belle-mère.

Noémi réalisa que Booz montrait beaucoup de gentillesse à Ruth, alors elle agit comme un marieur, cherchant à arranger le mariage de Ruth avec Booz. Noémi formula un plan où Ruth pourrait indiquer son besoin pour un mari et son désir de marier Booz. Le plan marcha, et Booz indiqua qu’il serait ravi de marier Ruth, excepté qu’il n’était pas son parent le plus proche. Booz rencontra le parent le plus proche de Ruth à la porte de la ville, lui donnant l’opportunité d’acheter la terre d’Elimélek, et d’acquérir Ruth comme épouse. Le parent proche était disposé à acheter la terre d’Elimélek mais ne voulait pas marier Ruth, alors Booz acquit à la fois la terre et Ruth. Ils se marièrent, et l’enfant que Ruth eut de Booz fut appelé Obed. Obed fut le grand-père de David.

Les Trois Caractères Principaux du Livre de Ruth

Noémi

J’ai autant à confesser à mes lecteurs que Noémi n’est pas un de mes caractères préférés de la Bible. Elle n’est certainement pas une héroïne, comme Ruth. Je la vois comme un genre de mélange de Jacob, Job, Jonas, et Esther. Noémi aurait pu facilement avoir mérité le titre d’une des « Mauvaises Filles de la Bible ». J’ai bien peur que beaucoup de Chrétiens aient été induits en erreur par certaines propagandes populaires qui cherchent à « sanctifier » Noémi. Permettez-moi de communiquer quelques-unes de mes inquiétudes à propos de Noémi.

Dans le chapitre 1, on nous dit que le mari de Noémi mourut, la laissant seule avec et ses deux fils (1:3). J’ai l’impression qu’Elimélek mourut peu de temps après qu’ils arrivèrent à Moab. Les garçons semblèrent se marier plus tard, après la mort de leur père. On nous dit qu’ils épousèrent des femmes moabites. J’en ai conclu qu’ils se marièrent après la mort de leur Père, et à une période où Noémi aurait fonctionnée comme chef de famille. Noémi arrangea ces mariages avec les femmes Moabites, ou elle les permit passivement et les accepta. Noémi et ses fils vivaient à Moab pendant à peu près dix ans (Ruth 1:4). Pendant toute cette période, Noémi ne fit apparemment pas d’efforts pour retourner en Israël alors que l’intention de son mari était de ne rester à Moab que pendant que la famine sévissait.

Quand Noémi décida finalement de retourner en Israël, c’était parce qu’elle avait entendu que Dieu avait fournit à nouveau du grain pour Son peuple. Aucune mention n’est faite que cette famine était la discipline de Dieu pour les péchés et l’idolâtrie d’Israël. Cela n’a aucun sens de penser que quitter Israël était quitter l’endroit spécial de la présence et de bénédictions de Dieu. Il n’y avait pas de désir apparent de retourner en d’Israël. Ses raisons pour retourner au pays semblaient plus pragmatiques que nobles.

Ce qui est troublant est que Noémi insiste que ses filles restent à Moab, et qu’elles trouvent des maris là. Encore pire est l’indifférence claire qu’elles devraient rester à Moab en tant que Moabites, vénérant les dieux de Moab:

« Noémi lui dit:
   ---Regarde: ta belle-sœur est partie rejoindre son peuple et ses dieux, fais comme elle: retourne chez les tiens! » (Ruth 1:5)149

Une personne ne peut pas savoir quels étaient les motifs de Naomi ici, mais si elle avait compris les maux de l’idolâtrie, elle aurait réalisée que pousser les belles-filles à rester à Moab et vénérer les dieux moabites étaient accablant.

Finalement dans le chapitre 1, Noémi rend Dieu responsable pour sa souffrance:

« 13 attendriez-vous qu'ils aient grandi et renonceriez-vous pour cela à vous remarier? Bien sûr que non, mes filles! Je suis bien plus affligée que vous, car l'Eternel est intervenu contre moi.» » (1:13, mon accentuation en gras)

« 20 Elle leur répondit:
   ---Ne m'appelez plus Noémi (L'heureuse), appelez-moi Mara (L'affligée), car le Tout-Puissant m'a beaucoup affligée.

   21 Je suis partie d'ici comblée, et l'Eternel m'y fait revenir les mains vides. Alors pourquoi m'appeler encore Noémi quand l'Eternel s'est prononcé contre moi et que le Tout-Puissant m'a plongée dans l'affliction? » (1: 20-21, mon accentuation en gras)

Quand Naomi retourna dans sa ville natale de Bethléhem, elle fut immédiatement reconnue et accueillie joyeusement. Il y a une ambiance de célébration joyeuse, mais rapidement Noémi « gâcha » la fête. Elle ne confessa pas ses péchés. Elle parla de Dieu comme Celui qui était tout-puissant, mais aussi Celui qui était cruel et capricieux. Dieu était la source de sa souffrance, qui n’a rien à voir avec ses péchés, ou avec les péchés de son peuple.

Dans le chapitre 2, nous voyons Ruth travaillant dur pour prendre soin de sa belle-mère et elle-même, mais on ne nous dit rien de Noémi allant glâner dans les champs. On pourrait avoir l’impression qu’Elimélek et Noémi étaient assez riches avant la famine (ils « étaient comblés » – 1:21). Est-ce que Noémi ne travaillait pas parce qu’elle était âgée et infirme ? Peut-être. Mais n’est-il pas aussi possible qu’elle ne fit pas comme Ruth faisait parce qu’elle pensait que c’était indigne d’elle, parce qu’elle était trop fière ? Bien des fois à Taiwan et ailleurs, je fus émerveillé combien les personnes âgées travaillaient dur pour aider à supporter leurs familles.

Dans le chapitre 3, les actions de Noémi soulèvent beaucoup de questions. Noémi décide d’arranger les choses pour que Ruth trouve un mari et un foyer. Plus que n’importe quoi, cela ne semble pas être une mauvaise idée. Mais sa méthode de le faire se réaliser est douteuse, au mieux. Premièrement, alors que certains ont cherché à montrer que la méthode de Noémi était une coutume familière de ces jours, je ne crois pas que c’était le cas du tout ici. Considérez les mots de Leon Morris:

« Nous ne connaissons que très peu de choses à propos des coutumes en vogue en Israël de l’antiquité et les arrangements pour les mariages soulignés ici ne sont confirmés nulle part ailleurs. »150 

« Le contexte rend clair que cela décrivait la façon par laquelle Ruth signifiait à Booz son désir de l’épouser. Des méthodes ordinaires d’approche étaient sans aucun doute difficiles et celle-là fournissait un bon milieu. Mais la raison pour laquelle cela devait être fait comme ça, nous ne savons pas. Ni savons nous si c’était ou non une coutume largement pratiquée. »151

Deuxièmement, Booz n’était pas le parent le plus proche d’Elimélek. Je doute beaucoup que Ruth savait cela avant que Booz ne l’informe du fait (3:12) ; mais Noémi le savait certainement. Alors pourquoi est-ce que Noémi chercha à arranger le mariage de Ruth avec Booz, plutôt qu’avec le parent le plus proche ?

Troisièmement, il semble bizarre que Ruth aurait été celle qui aurait proposée le mariage. Pourquoi Noémi ne demanda-t-elle pas à Booz s’il voulait prendre Ruth pour épouse ?

Quatrièmement, Noémi choisit un moment, un endroit, et une méthode d’approche pour faire appel à des désirs sensuels, plutôt qu’à un engagement raisonnable. Noémi ordonna à Ruth d’aller vers Booz pendant le battage, un temps joyeux de célébration. C’était dans une occasion similaire que Judas eut une liaison avec une femme qu’il croyait être une prostituée sacrée, mais qui était en fait sa belle-fille (Genèse 38:11-30). Noémi dit à Ruth d’aller avec Booz à la nuit tombée, après qu’il ait mangé et bu – en d’autres mots, aller coucher avec lui après qu’il ait assez bu pour que « son cœur soit très content ».

« 3 Lave-toi donc et parfume-toi, puis mets tes plus beaux habits et rends-toi à l'aire où il bat son orge. Mais ne fais pas connaître ta présence avant qu'il ait fini de manger et de boire. » (Ruth 3:3, mon accentuation en gras)

« 7 Booz mangea et but et il fut très content, puis il alla se coucher au bord du tas d'orge. Alors Ruth s'approcha tout doucement, elle écarta la couverture pour découvrir ses pieds et se coucha là. » (Ruth 3:7, mon accentuation en gras)

Quelqu’un pourrait supposer que je lis trop entre les lignes. Pas du tout ! Vous pouvez pratiquement voir la même expression (littéralement, « faire la fête » – être content) dans Juges 19:6, 9, où le Père de la femme offre une grande hospitalité à son beau-fils. Elle est utilisée avec Nabal, quand il devint ivre (1 Samuel 25:36). Nous la trouvons dans 2 Samuel 22:11,13, où David essaye d’intoxiquer Urie, pour qu’il rentre à la maison et couche avec sa femme, couvrant ainsi le péché d’adultère de David. Puis, il y a 2 Samuel 13:28 où Absalom ordonne ses serviteurs d’intoxiquer Amnôn et de le tuer. L’expression est aussi trouvée dans Esther 1:10 où le roi perse, en état d’ébriété, demande à ce que la reine apparaisse devant lui et ses chefs.

Cinquièmement, Noémi avait voulu que l’approche de Ruth vers Booz le charme au niveau physique:

« 3 Lave-toi donc et parfume-toi, puis mets tes plus beaux habits et rends-toi à l'aire où il bat son orge. Mais ne fais pas connaître ta présence avant qu'il ait fini de manger et de boire.

   4 Quand il se couchera pour dormir, note bien l'endroit où il s'installe, approche-toi, écarte la couverture pour lui découvrir les pieds et puis, couche-toi là. Il te dira alors ce que tu devras faire. » (Ruth 3:3-4)

Arrêtez-vous et pensez un peu à cela. Booz travailla dur à la moisson, et c’était l’heure de manger et de boire. Son cœur était gai, pas seulement à cause de l’occasion festive, mais à cause du vin qu’il avait bu. Une belle jeune femme vient et se couche près de lui, parfumée, portant sa plus belle sa robe. N’êtes-vous pas d’accord que c’est loin d’être une mise en scène platonique ?

Sixièmement, Naomi dit à Ruth que tout ce que Booz lui demande de faire, elle le fasse (3:4).

Maintenant, si quelqu’un trouve que mes suspicions vont un peu trop loin, permettez-moi de vous signaler comment Booz répondit. Il dit à Ruth que personne ne doit savoir qu’elle a été sur l’aire de battage (3:14). Si c’était une méthode ordinaire de proposer le mariage, alors pourquoi tout le monde ne comprendrait-il pas la présence et les actions de Ruth ? Pourquoi sa présence menacerait-elle la réputation de Booz, ou de Ruth ? Pas étonnant que Morris signale les dangers de l’approche que Noémi proposa:

Le narrateur utilise une délicatesse suprême, mais il est clair que le plan de Noémi n’était pas sans dangers. Le fait qu’elle était préparée à conseiller vivement ce plan à Ruth est la mesure de sa confiance en les deux participants. D'autant plus que ça arrive dans ancien Proche-Orient où les pratiques immorales aux temps des récoltes n’étaient en aucune façon rares, et apparaissent effectivement avoir été encouragées par les rites de fertilité pratiqués dans certaines régions.152

Je dois conclure de tous ces faits que Noémi cherchait à provoquer le mariage de Ruth d’une façon provocatrice et manipulatrice, plutôt que d’une façon pratique. A mon avis, cela ne dit rien de bien de Noémi.

Ruth

Je suis sur que quand nous lisons d’une « femme de noble caractère » dans Proverbes 31, nous avons tendance à penser à une femme juive. En lisant le Livre de Ruth, je pense à elle en tant que « femme de noble caractère », comme le « genre de femme du Proverbes 31 ». Ruth est surement une femme de noble caractère comme nous allons le voir.

Dans le chapitre 1, Ruth s’attache à Noémi, en dépit du fait que sa belle-mère lui conseille vivement de retourner chez ses parents, dans sa patrie, et vers ses dieux païens:

« 15 Noémi lui dit:
   ---Regarde: ta belle-sœur est partie rejoindre son peuple et ses dieux, fais comme elle: retourne chez les tiens!

   16 Mais Ruth lui répondit:
   ---N'insiste pas pour que je te quitte et que je me détourne de ta route; partout où tu iras, j'irai; où tu t'installeras, je m'installerai; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu.

   17 Là où tu mourras, je mourrai aussi et j'y serai enterrée. Que l'Eternel me punisse avec la plus grande sévérité, si autre chose que la mort me sépare de toi! » (Ruth 1:15-17)

Noémi est une vieille femme amère, qui pense que son Dieu l’a mal traitée. Elle conseille vivement à Ruth de retourner dans son pays de Moab, chez ses parents, et à son dieu. Quelqu’un aurait pu penser qu’il aurait été tentant pour Ruth d’« obéir » sa belle-mère et de retourner chez elle. En effet, les paroles de Ruth sont quelques fois utilisées comme vœux matrimoniaux. Par sa promesse, Ruth se lie à Noémi, au pays d’Israël, et au Dieu d’Israël. Sa loyauté n’est pas de courte durée, jusqu'à la mort de Noémi. Le lien de Ruth à Israël et au Dieu d’Israël dure toute sa vie. Ruth dit à Noémi qu’elle restera en Israël après la mort de sa belle-mère. En fait, Ruth dit à Noémi qu’elle aussi sera enterrée avec sa belle-mère en Israël. Comme je comprends les paroles de Ruth, elle exprime sa conversion et sa promesse d’adorer Yahwé, le Dieu d’Israël pendant toute sa vie. De ces paroles de Booz, je crois qu’il comprit Ruth de la même façon:

« 11 Booz lui répondit:
   ---On m'a bien raconté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari. Je sais que tu as quitté ton père et ta mère et ton pays natal pour venir vivre chez un peuple que tu ne connaissais pas auparavant.

   12 Que l'Eternel te récompense pour ce que tu as fait et que le Dieu d'Israël, sous la protection duquel tu es venue t'abriter, t'accorde une pleine récompense! » (Ruth 2:11-12, mon accentuation en gras)

Dans le chapitre 2, c’est Ruth qui prend l’initiative de chercher le support de Noémi en glanant dans les champs. Ce n’est pas seulement une évidence du fait qu’elle était une bonne travailleuse ; c’est aussi une évidence de sa foi. Ce qu’elle proposait de faire était dangereux. Une belle jeune femme célibataire étrangère était vulnérable. Il y avait ceux qui n’hésiteraient pas à profiter d’elle (souvenez vous des hommes dans la ville de Guibea dans Juges 19). Le danger est évident par la façon dont Booz a cherché à la protéger:

« 8 Booz dit à Ruth:
   ---Ecoute bien, ma fille: Ne va pas glâner dans un autre champ; reste ici et suis mes servantes!

   9 Regarde bien où mes hommes moissonneront et suis les femmes qui ramassent les épis. J'ai interdit à mes serviteurs de t'ennuyer. Et si tu as soif, va boire aux cruches qu'ils ont remplies. » (Ruth 2:8-9 ; voir les commentaires de Noémi dans 2:22)

Booz avertit Ruth qu’elle ne devrait travailler que dans son champ, et qu’elle devrait travailler uniquement qu’à coté des ses employées. En plus, Booz avertit ses serviteurs de ne pas l’embêter ; en fait, ils ne devaient même pas lui faire de reproches (2:16). En dépit des risques, Ruth était disposée à travailler dans les champs, pour qu’elle puisse prendre soin de Noémi et d’elle-même.

Quand Ruth alla dans le champ de Booz pour glâner, elle travailla dur pendant toute la journée, ne se reposant que très peu. Les travailleurs de Booz l’informèrent:

« 7 Elle nous a demandé la permission de glâner les épis entre les gerbes derrière les moissonneurs. Elle est venue ce matin et, depuis, elle a été à pied d'œuvre jusqu'à maintenant et s'est à peine reposée un instant. » (Ruth 2:7)

Quand elle fut invitée à s’asseoir à la table de Booz et de ses serviteurs, elle garda un peu d’épis grillés pour sa belle-mère, plutôt que de les manger tous (2:14,18).

Bien que Ruth était une attrayante jeune femme, elle n’utilisa pas sa beauté pour séduire, mais était humble et sans prétention:

« 10 Ruth s'inclina jusqu'à terre, se prosterna et lui dit:
   ---Pourquoi m'accueilles-tu avec tant de faveur et t'intéresses-tu à moi qui ne suis qu'une étrangère ?... 

13 Ruth dit:
   ---Mon maître, tu m'accueilles avec tant de faveur que j'en suis réconfortée. Tes paroles me touchent, moi ta servante, bien que je ne sois pas même au rang de tes servantes. » (Ruth 2:10,13)

Quand nous arrivons au chapitre 3, nous voyons Ruth suivant docilement les instructions que Noémi lui avait données, agissant en foi et avec modestie et humilité. Elle n’était pas une séductrice. La réponse de Booz en est une qui concentre sur son caractère pieux:

« 10 ---Que l'Eternel te bénisse, ma fille, lui dit-il. Ce que tu viens de faire est une preuve d'amour envers ta belle-mère encore plus grande que ce que tu as déjà fait. En effet, tu aurais pu courir après les jeunes hommes, qu'ils soient pauvres ou riches. » (Ruth 3:10)

Dans l’ensemble, Ruth était regardée comme une femme noble et digne:

« 11 Maintenant, ma fille, ne t'inquiète pas: je ferai pour toi tout ce que tu demandes, car tous les gens de l'endroit savent que tu es une femme de valeur. » (Ruth 3:11, mon accentuation en gras)

« 14 Les femmes de Bethléhem dirent à Noémi:
   ---Béni soit l'Eternel qui ne t'a pas privée d'un soutien de famille! Que son nom devienne célèbre en Israël!

   15 Il te rendra une raison de vivre et prendra soin de toi dans tes vieux jours, puisque c'est ta belle-fille qui t'aime qui t'a donné ce petit-fils. Elle vaut mieux pour toi que sept fils. » (Ruth 4:14-15, mon accentuation en gras)

Boaz

Boaz est un homme des plus mémorables. Cela semblerait assez évident qu’il était un homme un peu plus âgé (3:10), et très riche. Il était aussi un homme d’intégrité et de grand caractère. Il y aurait des gens qui seraient enclins à penser que Booz montra du favoritisme envers Ruth principalement à cause de sa beauté. Je suis fortement en désaccord. A mon avis, Booz était bon et courtois envers tout le monde, et non pas uniquement envers Ruth. Nous pouvons voir qu’il y a un respect mutuel entre Booz et ses employés:

« 4 Un peu plus tard, Booz lui-même vint de Bethléhem et salua les moissonneurs en leur disant:
   ---Que l'Eternel soit avec vous!
   Ils lui répondirent:
   ---Que l'Eternel te bénisse! » (Ruth 2:4)

Quand il remarqua Ruth, Booz ne la vit pas comme quelqu’un de « disponible », mais comme quelqu’un qui est déjà promise:

« 5 Booz demanda au serviteur qui était responsable des moissonneurs:
   ---A qui est cette jeune femme ? » (Ruth 2:5)

Sa préoccupation pour Ruth est une préoccupation « paternelle ». Au moins deux fois (2:8 ; 3:10), Booz fait référence à Ruth l’appelant « ma fille », contrairement à « chérie », « cocotte » et autres. Booz reconnaît que Ruth est une femme de caractère, et qu’elle cherchait à prendre soin de Noémi. En conséquence, il la traita généreusement. Il la laissa s’asseoir à sa table et boire l’eau qui était pour ses serviteurs (2:9,14). Il prit d’autres mesures pour être sur que rien ne lui arrive (2:8-9,16). Il ordonna à ses employés de laisser quelques grains à glâner pour elle (2:15-16). Il était enchanté de son caractère pieux, sa fidélité à Noémi, et par le fait qu’elle croyait en le Dieu d’Israël. Il prononça des bénédictions de Dieu sur elle (2:11-12).

Le caractère pieux de Booz est particulièrement évident dans les chapitres 3 et 4. Booz agit honorablement envers Ruth quand il découvrit qu’elle était couchée à ses cotés, lui demandant symboliquement de l’épouser. Il ne profita pas d’elle. Il lui dit qu’il n’était pas son parent le plus proche, ne pouvant pas la marier avant d’avoir résolue cette question. Il protégea son honneur en la renvoyant avant que quelqu’un ne la voit. Dans le chapitre 4, Booz résout le problème publiquement à la porte de la ville. Il n’essaie pas du tout de déformer ou de falsifier la procédure, de dissuader le parent le plus proche d’acheter la propriété d’Elimélek et d’épouser Ruth. Tout ce qu’il fait est honnête et au-dessus de tout reproche.

Conclusion

Quelle histoire magnifique, réconfortante le Livre de Ruth est. Cependant, ce n’est pas juste une histoire romantique ; c’est une histoire avec des leçons pour Israël et pour nous. En concluant, considérons le sens et le message de ce Livre.

Premièrement, le Livre de Ruth nous donne la généalogie de David, une des plus célèbres généalogies des rois d’Israël de tous les temps. Leon Morris écrit:

Il est un fait intéressant que bien que David soit le plus grand roi connu dans les livres historiques, et bien qu’il soit vu par les générations suivantes comme le roi idéal, il n’y a aucune généalogie de lui dans 1 Samuel. Là, il y a simplement « le fils d’Isaï  ». Le Livre de Ruth finit avec la généalogie retournant jusqu'à Pérets, le fils de Juda. Il est suggéré que le Livre fut écrit pour fournir la généalogie manquante.153

Deuxièmement, nous voyons que peu importe comment sombres les jours deviennent, Dieu préserve toujours un reste juste. Quelques années plus tard, Elie pensa « qu’il avait été laissé seul » (1 Rois 19:10,14).

Le fait était que Dieu avait préservé 7000 qui « ne s’étaient pas agenouillés devant Baal » (1 Rois 19:18). C’est pendant les périodes de grande obscurité que la « lumière » de l’Evangile brille plus splendidement à travers les vies et les témoignages des saints:

« 10 si tu donnes ton pain
      à celui qui a faim
      et si tu pourvois aux besoins de l'opprimé,
      la lumière luira pour toi au milieu des ténèbres,
      et ton obscurité se changera pour toi en clarté de midi, » (Esaïe 58:10)

« 12 La nuit tire à sa fin, le jour va se lever. Débarrassons-nous de tout ce qui se fait dans les ténèbres, et revêtons-nous de l'armure de la lumière. » (Romains 13:12)

« 8 Autrefois, certes, vous apparteniez aux ténèbres, mais à présent, par votre union avec le Seigneur, vous appartenez à la lumière. Comportez-vous donc comme des enfants de la lumière --- » (Ephésiens 5:8)

« 15 pour être irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans tache au sein d'une humanité corrompue et perverse. Dans cette humanité, vous brillez comme des flambeaux dans le monde,

   16 en portant la Parole de vie. Ainsi, lorsque viendra le jour du Christ, vous serez mon titre de gloire, la preuve que je n'aurai pas couru pour rien et que ma peine n'aura pas été inutile. » (Philippiens 2:15-16)

Troisièmement, nous sommes rappelés par notre texte que nos actions peuvent avoir un impact sur les générations futures. Les vies justes de Ruth et de Booz ne furent non seulement une bénédiction pour Noémi, elles furent une bénédiction pour toutes les générations suivantes. L’enfant né de Ruth et de Booz deviendra le grand-père du roi David (Ruth 4:18-22). Nous ne réalisons pas souvent combien nos décisions et nos actions pourraient impacter ceux qui viennent après nous.

Quatrièmement, Booz est une illustration de la « vraie religion ».

« 9 Quand vous ferez les moissons dans votre pays, tu ne couperas pas les épis jusqu'au bord de ton champ, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner.

   10 De même, tu ne cueilleras pas les grappes restées dans ta vigne et tu ne ramasseras pas les fruits qui y seront tombés. Tu laisseras tout cela au pauvre et à l'immigré. Je suis l'Eternel, votre Dieu. » (Lévitique 19:9-10)

« 17 car l'Eternel votre Dieu est le Dieu suprême et le Seigneur des seigneurs, le grand Dieu, puissant et redoutable, qui ne fait pas de favoritisme et ne se laisse pas corrompre par des présents.

   18 Il rend justice à l'orphelin et à la veuve et témoigne son amour à l'étranger en lui assurant le pain et le vêtement.

   19 Vous aussi, vous aimerez l'étranger parmi vous, car vous avez été étrangers en Egypte. » (Deutéronome 10:17-19)

« 19 Quand tu moissonneras ton champ, si tu oublies une gerbe dans le champ, ne retourne pas pour la ramasser, laisse-la pour l'immigré, pour l'orphelin ou la veuve, afin que l'Eternel ton Dieu te bénisse dans tout ce que tu entreprendras. » (Deutéronome 24:19)

« 17 Efforcez-vous de pratiquer le bien,
      d'agir avec droiture,
      assistez l'opprimé,
      et défendez le droit de l'orphelin,
      plaidez la cause de la veuve! » (Esaïe 1:17)

« 8 On te l'a enseigné, ô homme, ce qui est bien
      et ce que l'Eternel attend de toi:
      c'est que tu te conduises avec droiture,
      que tu prennes plaisir à témoigner de la bonté
      et qu'avec vigilance tu vives pour ton Dieu. » (Michée 6:8)

Quel homme remarquable Booz est. La Loi de Moïse lui ordonnait de laisser les bords de son champ non coupés, et de ne pas ramasser les gerbes d’orge qui tombaient aux bords du champ. Booz ordonna à ses serviteurs d’abandonner délibérément du grain pour que Ruth puisse les trouver. Booz fournit aussi de l’eau et de la nourriture pour elle. Il la traita comme une de ses employées. Il chercha à la protéger de ceux qui pourraient lui faire du mal ou l’abuser. Booz n’était pas un frère du mari décédé de Ruth, et à cause de ça comme je le vois, il n’était pas légalement obligé de la marier. Néanmoins, il le fit, en faisant plus que nécessaire dans presque tous les cas pour prendre soin de Noémi et Ruth.

Mon point dans tout cela est que Booz ne regardait pas à la loi comme une obligation qu’il devait faire à contrecœur, un peu de la même façon dont nous regardons payer nos impôts (nous n’avons pas l’intention de donner au gouvernement un centimes de plus que ce que la loi exige). Booz regardait la loi au standard minimum. Il considérait même une plus grande compassion et plus grande générosité comme étant son privilège, et son plaisir. Voilà un homme qui aimait la loi de Dieu, et qui vivait sa vie avec un esprit qui était ravi de servir Dieu et les autres.

Cinquièmement, le Livre de Ruth est un excellent commentaire sur la charité chrétienne. Quel contraste la charité de Booz est au bien-être de nos jours. Trop souvent, les aides sociales en fait découragent (ou même pénalisent) les bons travailleurs. Les aides sociales dégradent aussi les gens, plutôt que de leur fournir des moyens honorables d’obtenir ce dont ils ont besoin pour eux et leurs familles. Ruth ne fut pas donnée l’aumône ; elle fut donnée une opportunité de travailler, et elle l’a prit volontiers. Son travail dur lui apporta le respect de la communauté toute entière. C’est le genre de charité que nous devrions nous efforcer de pratiquer à nos loisirs.

La question avec laquelle j’ai un problème est celle-ci: « Dans notre âge technologique, qu’est-ce qui constitue le « bord de mon champ ? » Je ne suis pas un fermier, comme la plupart d’entre vous. Alors, comment pratiquer le principe de la charité d’une façon qui prend soin des besoins des pauvres, et pourtant d’une façon qui maintient (et même promeut) leur dignité ? C’est un vrai challenge, et la réponse pour chacun d’entre nous pourrait être un peu différente. Je réalise que pas tout le monde n’est capable de travailler, mais ceux-là sont la minorité. Pour ceux qui peuvent travailler, nous devrions leur faciliter le chemin. Il n’y a pas de réponses rapides et faciles ici, mais le principe est clair, et je crois que les réponses sont là pour ceux qui les recherchent sincèrement.

Sixièmement, le Livre de Ruth nous fournit un aperçu incroyable du rôle des païens dans le « drame de la rédemption de Dieu qui se déroule ». Booz était assez sensible pour réaliser qu’une femme païenne qui embrasse le Dieu d’Israël par la foi pourrait recevoir les bénédictions des Juifs. Cela est compris dans la bénédiction qu’il prononça sur Ruth dans 2:11-12. Ce fut pour cette raison que Booz n’avait aucune réservation pour marier Ruth et avoir des enfants avec elle. Grâce à cet aperçu et à la maturité de Booz, l’élévation d’un saint païen est achevée, à une certaine mesure par les gens de la ville:

« 11 Alors tous ceux qui se trouvaient à la porte et tous les responsables dirent:
   ---Oui: nous en sommes témoins! Que l'Eternel rende la femme qui entre dans ta famille semblable à Rachel et à Léa qui, à elles deux, ont donné naissance à tout le peuple d'Israël! Puisses-tu toi-même prospérer à Ephrata et devenir célèbre à Bethléhem!

   12 Que l'Eternel t'accorde, par cette jeune femme, une descendance aussi nombreuse que celle de Pérets, le fils que Tamar a donné à Juda. » (Ruth 4:11-12, mon accentuation en gras)

Il m’a fallu un moment pour voir cela, mais c’est assez évident une fois que vous le voyez. En bénissant Ruth, le peuple de Bethléhem fait référence à trois femmes, qui étaient toutes des étrangères d’un point de vue israélite. Rachel et Léa étaient parentes, mais pour obtenir ces femmes comme épouses, Jacob dut quitter Canaan et aller a Paddân-Aram, où il acquit Léa et sa jeune sœur Rachel. Sans le savoir Juda réalisa les devoirs d’un mariage de levirate quand il eut des relations sexuelles avec Tamar, sa belle-fille (Genèse 38). Le peuple de Bethléhem réalisa que Dieu avait béni Israël par ces femmes « étrangères », et ainsi il ne fut pas trop difficile pour eux de croire que Dieu bénirait Israël à travers Ruth. Et Dieu fit cela, d’une façon qui surpassa leurs plus grandes espérances. Ruth deviendrait l’arrière grand-mère du Roi David (Ruth 4:18-22).

Maintenant, nous avons vu Dieu « intégrer » un nombre de païens dans la lignée du « Messie » promis. Tout d’abord, nous voyons Rahab adoptée par Israël, à cause de sa foi (Josué 2:1 ; 6:17-25). En effet, Rahab était la femme de Salma, et la mère de Booz. Est-ce une partie de la raison pour laquelle Booz put adopter Ruth comme un membre de la famille de foi ? Si sa mère était une païenne, pourquoi pas aussi sa femme ? A part Rahab et Ruth, il y eut aussi Tamar, Léa, et Rachel. Dieu n’a pas exclu les païens de Son plan de rédemption, mais les a « intégrés » comme faisant partis de Son plan.

Septièmement, Noémi, Ruth, et Booz symbolisaient chacun une personne ou un groupe particulier. Noémi personnifia Israël d’une façon moins que flatteuse. Elle représente une attitude d’avoir droit à quelque chose, et elle était amère envers Dieu pour ne pas avoir été bénie. Elle ne semble pas de saisir la grâce de Dieu, et elle ne reconnaît certainement aucun péché de sa part. Elle semble ne pas être consciente de l’animosité de cette période, et du fait du jugement de Dieu. Elle quitta Israël avec son mari, mais n’y retourna pas avant plusieurs années, après que ses fils aient marié des femmes moabites. Sa raison pour retourner en Israël était qu’il y avait de nouveau de la nourriture là-bas. Noémi avait peu d’égard pour le bien-être spirituel de ses belles-filles. Elle essaya de les renvoyer dans leurs familles et à leur religion païenne. En cela, elle semble manifester un peu de l’esprit de Jonas. Elle est quelque peu manipulatrice, comme cela peut être vu dans la manière dont elle utilisa pour marier Ruth à Booz. En faisant cela, elle semble avoir un peu de Jacob dans son sang. Même si mon évaluation de Noémi est excessivement dure, il n’y a que peu de bonne choses à dire en sa faveur. Ce fut en dépit de ses échecs et de son amertume que Dieu déversa gracieusement ses bénédictions sur elle, et à un grand degré, à travers une païenne. Paul ne parle-t-il pas du salut des païens faisant parti du plan de Dieu pour sauver les Juifs (voir Romains 11:32) ?

Ruth est une illustration de ces païens croyants que Dieu greffa sur la « vigne » de Ses bénédictions de l’alliance (Jean 10:16 ; Romains 11:17). Elle ne revendique pas ces bénédictions, comme si elle les méritait, mais les accepte humblement comme une manifestation de la grâce de Dieu. Elle est un exemple d’une vraie Israélite, pas en vertu de ses ancêtres, mais par vertu de sa foi:

« 26 Maintenant, par la foi en Jésus-Christ, vous êtes tous fils de Dieu.

   27 Car vous tous qui avez été baptisés pour le Christ, vous vous êtes revêtus du Christ.

   28 Il n'y a donc plus de différence entre les Juifs et les non-Juifs, entre les esclaves et les hommes libres, entre les hommes et les femmes. Unis à Jésus-Christ, vous êtes tous un.

   29 Si vous lui appartenez, vous êtes la descendance d'Abraham et donc, aussi, les héritiers des biens que Dieu a promis à Abraham. » (Galates 3:26-29 ; voir aussi 3:7 ; 6:16 ; Romains 9:6 ; Philippiens 3:3)

Comme Dieu unit Ruth (une païenne) à Booz (un juif) par le mariage, Il a réconcilié les Juifs et les païens en Christ:

« 11 C'est pourquoi, vous qui portez, dans votre corps, la preuve que vous n'êtes pas des Juifs et qui donc êtes traités d'«incirconcis» par ceux qui se disent «les circoncis» à cause d'un rite accompli sur leur corps et par des hommes, rappelez-vous quelle était votre situation autrefois.

  12 En ce temps-là, vous étiez sans Messie, vous n'aviez pas le droit de faire partie du peuple d'Israël, vous étiez étrangers aux alliances conclues par Dieu pour garantir sa promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde.

  13 Mais maintenant, par votre union avec le Christ, Jésus, vous qui, autrefois, étiez loin, vous êtes devenus proches grâce au sacrifice du Christ.

  14 Car nous lui devons notre paix. Il a, en effet, instauré l'unité entre les Juifs et les non-Juifs et abattu le mur qui les séparait: en livrant son corps à la mort, il a annulé les effets de ce qui faisait d'eux des ennemis,

  15 c'est-à-dire de la Loi de Moïse, dans ses commandements et ses règles. Il voulait ainsi créer une seule et nouvelle humanité à partir des Juifs et des non-Juifs qu'il a unis à lui-même, en établissant la paix.

  16 Il voulait aussi les réconcilier les uns et les autres avec Dieu et les unir en un seul corps, en supprimant, par sa mort sur la croix, ce qui faisait d'eux des ennemis.

  17 Ainsi il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches.

  18 Car, grâce à lui, nous avons accès, les uns comme les autres, auprès du Père, par le même Esprit.

  19 Voilà pourquoi vous n'êtes plus des étrangers ou des résidents temporaires, vous êtes concitoyens des membres du peuple de Dieu, vous faites partie de la famille de Dieu.

  20 Dieu vous a intégrés à l'édifice qu'il construit sur le fondement que sont les apôtres, ses prophètes, et dont Jésus-Christ lui-même est la pierre principale.

  21 En lui toute la construction s'élève, bien coordonnée, afin d'être un temple saint dans le Seigneur,

  22 et, unis au Christ, vous avez été intégrés ensemble à cette construction pour former une demeure où Dieu habite par l'Esprit. » (Ephésiens 2:11-22)

Booz est l’illustration de Dieu, et plus particulièrement de notre Seigneur Jésus Christ. C’est lui qui, comme Christ, accueille les païens dans la famille de foi (voir, par exemple, Luc 4:16-30), spécialement les versets 23-27). Il est le rédempteur de famille, qui « sauve » Noémi et Ruth en période de besoin. Comme Booz devint « un » avec Ruth, continuant la lignée du Messie promis, notre Seigneur Jésus devint chair humaine, devenant un d’entre nous dans notre humanité, pour que nous puissions devenir un avec Lui par la foi, et ainsi être sauvé. Booz mit de coté son propre intérêt (contrairement au parent le plus proche), pour qu’il puisse être une bénédiction pour ceux dans le besoin.

Huitièmement, Ruth et Booz exemplifient le genre d’amour loyal que nous devrions montrer envers ceux qui sont « désagréables ». Je l’ai dit assez clairement que je regarde Noémi comme étant une femme amère, qui blâme Dieu pour ses difficultés dans sa vie. Ce n’est pas le genre de personne dont vous ou moi aimerions être autour. Les joyeux commentaires des amis et voisins de Noémi sont dénigrés par sa réponse très négative (1:19-21). Si j’étais Ruth, j’aurais été tentée d’obéir ses instructions de l’abandonner et de retourner chez ma famille. Mais Ruth persévéra, pas parce que Noémi était si charmante (comme son nom suggèrerait normalement) ou adorable, mais à cause de son amour pour les gens désagréables. L’amour de Ruth pour Noémi n’était pas en réponse au charme de Noémi, mais en dépit de son amertume. Son amour fut provoqué par le besoin de Noémi.

L’endurance et la persistance de Ruth est absolument incroyable, non seulement pendant sa période, mais dans la nôtre. Combien de maris et de femmes se sont séparés à cause d’irritation avec leur compagnon ? Ruth n’avait aucune obligation légale envers Noémi, seulement l’obligation d’amour. Parce que Ruth resta loyale et fidèle à sa belle-mère, elle fut grandement admirée et grandement récompensée par Dieu.

Je me demande si vous, mes lecteurs, avez considérez vous séparer quand vous auriez du persévérer ? Qui est votre Noémi ? Cela pourrait être un ami, ou un parent (une belle-mère), ou même votre époux (se). Qu’est ce que le livre de Ruth a à vous dire à propos de persévérer? Je pense qu’il nous réprimande pour nos attitudes égoïstes et notre manque de disposition à aider les autres ou d’obligation à ceux autour de nous. Apprenons à endurer dans nos relations avec les autres, tout comme Dieu a persisté dans Sa fidélité à nous, même quand nous Lui sommes infidèles (voir 2 Timothée 2:13).

Neuvièmement, nous voyons que les péchés de Noémi n’ont pas empêché Ruth de croire en le Dieu d’Israël. Je sais que beaucoup de gens ont excusé leur incrédulité en signalant à un Chrétien témoignant et les accusant d’hypocrites. Noami était un exemple d’une Israélite à son pire, mais il y en avait d’autres, comme Booz, qui étaient des saints merveilleux. Aucun d’entre nous ne sera excusé pour être une Noémi, mais aucun incrédule ne sera épargné de la furie éternelle de Dieu parce que certains saints étaient des hypocrites. Les échecs de Noémi n’ont pas empêche Ruth d’avoir la foi. Ne laissez pas un hypocrite devenir votre excuse pour atterrir en enfer. Croyez en le Seigneur Jésus Christ, la seule provision de Dieu pour votre salut eternel. Leçon 19 – Israël Reçoit un Roi.154


148 This is the edited manuscript of a message delivered by Robert L. Deffinbaugh, teacher and elder at Community Bible Chapel, on March 4, 2001.

149 Unless otherwise indicated, all Scripture quotations are from the NET Bible. The NEW ENGLISH TRANSLATION, also known as THE NET BIBLE, is a completely new translation of the Bible, not a revision or an update of a previous English version. It was completed by more than twenty biblical scholars who worked directly from the best currently available Hebrew, Aramaic, and Greek texts. The translation project originally started as an attempt to provide an electronic version of a modern translation for electronic distribution over the Internet and on CD (compact disk). Anyone anywhere in the world with an Internet connection will be able to use and print out the NET Bible without cost for personal study. In addition, anyone who wants to share the Bible with others can print unlimited copies and give them away free to others. It is available on the Internet at: www.netbible.org.

150 Arthur E. Cundall, Judges, and Leon Morris, Ruth (Downers Grove, Ill.: Inter-Varsity Press, 1973 [reprint]), p. 284.

151 IBID, p. 287

152 Leon Morris, Ruth, p. 287.

153 Leon Morris, Ruth: An Introduction and Commentary; Judges Ruth (Downers Grove, Ill.: Inter-Varsity Press, 1973 [reprint]), p. 241.

154 This is the edited manuscript of a message delivered by Robert L. Deffinbaugh, teacher and elder at Community Bible Chapel, on March 11, 2001.

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