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Where the world comes to study the Bible

La Revue Internet Des Pasteurs, Fre Ed 47, Edition du Printemps 2023

Un ministère de…

Auteur : Dr. Roger Pascoe, Président,
Email : [email protected]

I. Renforcement de la prédication par exposition : Prêcher les épitres, Pt. 2

Nous poursuivons notre étude de comment prêcher divers genres littéraires de la Bible. Dans la dernière édition de ce Journal (NPJ46), nous avons commencé à étudier le sujet : « Prêcher les épîtres ». Dans cette édition, nous avons couvert les sujets suivants…

A. Les caractéristiques littéraires des épîtres.

1. La structure des épîtres.

2. les caractéristiques communes des épîtres.

3. La fonction et la forme des épîtres.

4. Le contexte historique des épîtres.

B. Les lignes directrices pour comprendre et prêcher les épîtres.

1. Analysez de la structure littéraire.

2. Faites des recherches sur le contexte historique.

Avant de continuer avec les deux derniers points (B3 et B4), je voudrais illustrer ce que j'entends par « recherches sur le contexte historique » dans quatre études de cas…

Étude de cas #1 : Philippiens.

Question : Quel était le cadre historique ou le contexte de l'épître aux Philippiens ?

Réponses :

a) Paul leur écrivait une note de remerciement pour leur soutien financier (2 :25 ; 4 :10-14), lequel soutien avait été régulier et généreux dès le début (1 :5 ; 4 :15-16) mais avait été interrompu à cause du « manque d'opportunités » (4 :10), peut-être parce qu'ils étaient confrontés à une sorte de contrainte financière à ce moment-là.

b) L'assemblée philippienne était divisée en factions (1 :27 ; 4 :2).

Ceci explique les exhortations de Paul…

1. Que Dieu pourvoira à leurs besoins (4 :19).

2. De ne pas être soucieux (4 :6-7) mais être joyeux (1 :26 ; 2 :18, 28 ; 4 :4 etc.).

3. D’avoir les mêmes sentiments (1 : 27 ; 2 : 2 ; 4 : 2), d’être humble (2 : 3) et doux (4 : 5).

De cette analyse, vous pouvez voir que, contrairement à l'interprétation que de nombreux prédicateurs donnent à cette épître, les Philippiens n'étaient pas un exemple de joie chrétienne. Cela ne devient clair que lorsque vous étudiez le cadre historique et le contexte. Le fait est qu'ils manquaient de joie à cause de la désunion entre eux : d'où les exhortations répétées de Paul à se réjouir.

Étude de cas #2: Philémon.

Question : Quel était le cadre historique ou le contexte de l'épître à Philémon ?

Réponse : Onésime était un esclave qui s'était enfui de son maître, Philémon, après lui avoir volé. Par la suite, Onésime était devenu chrétien par le ministère de Paul (Phil. 1 :10) qui était prisonnier à Rome. Dans les conditions sociales de l'époque, un esclave en fuite pouvait être mis à mort. La lettre est destinée à persuader Philémon de ne pas prendre des mesures punitives contre Onésime mais de se réconcilier avec lui pour les raisons suivantes…

a) À cause de l'amour chrétien, pas des coutumes sociales (5-7).

b) Parce qu'Onésime était le fils de Paul dans la foi (10).

c) Parce que leur nouvelle relation est qu’ils étaient devenus frères en Christ, et non esclave et maître (15-16).

d) Parce que Philémon avait certaines obligations morales envers Paul (18-20).

Étude de cas #3 : 1 Corinthiens.

Question : Quel était le cadre historique ou le contexte de l'épître aux Corinthiens ?

Réponse : Plusieurs problèmes ont motivé cette lettre…

a) Leurs querelles internes avaient conduit à des divisions dans l'église, chaque groupe suivant une personnalité éminente différente dans l'église (ch. 1-4).

b) Ils ont eu un cas d'inceste qui a exigé la discipline de l'église (ch. 5).

c) Certains frères poursuivaient d'autres frères devant les tribunaux publics (ch. 6).

d) Il y avait un certain nombre de questions pratiques et théologiques qui devaient être abordées, au sujet desquelles ils avaient écrit à Paul pour chercher des réponses (ch. 7-14).

Ceci explique les nombreuses injonctions de Paul et le ton de sa lettre concernant…

a) Leur besoin…

i) Être unis dans en suivant Christ et Christ crucifié (ch. 1-2).

ii) Grandir spirituellement (ch. 3).

iii) Mener à bien la discipline publique d'église (ch. 5).

iv) Juger les différends entre frères dans l'église et non devant les tribunaux (ch. 6).

b) Les réponses de Paul à leurs questions sur…

i) Les principes du mariage (ch. 7).

ii) Les questions de conscience (ch. 8).

iii) Fuir l'idolâtrie (ch. 10).

iv) Les femmes faisant preuve de soumission aux hommes (ch. 11).

v) La conduite appropriée devant la table du Seigneur (ch. 11).

vi) L'exercice des dons spirituels (ch. 12-14).

Étude de cas #4 : Éphésiens.

Question : Quel était le cadre historique ou le contexte de l'épître aux Éphésiens ?

Réponse : La question primordiale que Paul traite ici est de savoir comment une église ethniquement diversifiée (Juifs et Gentils) peut vivre ensemble en harmonie. La réponse de Paul à ce dilemme est…

a) D’expliquer la nouvelle relation en Christ entre Juifs et Gentils dans l'église (ch. 1-3).

b) Les exhorter à adopter de nouvelles pratiques qui reflètent cette nouvelle relation (ch. 4-6).

Jusqu'ici, donc, dans la préparation de la prédication des épîtres, nous avons appris l'importance de (A) la structure littéraire des épîtres : (1) la structure des épîtres ; (2) les caractéristiques communes des épîtres ; (3) la fonction et la forme des épîtres ; et (4) le contexte historique des épîtres. Et nous avons proposé (B) quelques lignes directrices pour comprendre et prêcher les épîtres que sont : (1) analyser la structure littéraire de l'épître ; et (2) rechercher le contexte historique de l'épître. Maintenant, je voudrais ajouter les points 3 et 4 à ces directives pour comprendre et prêcher les épîtres…

3. Identifier les idées théologiques (les vérités et principes intemporels). Si déterminer le contexte historique des épîtres est fondamental pour les comprendre correctement, néanmoins comme le souligne à juste titre Graeme Goldsworthy…

« aussi important que cela puisse être… le prédicateur a toujours la tâche d'essayer de saisir les principes théologiques exprimés afin qu'ils puissent être transférés à notre situation contemporaine… Le contexte spécifique, tout en éclairant le sens du texte, n'est pas elle-même le message. Dans un sermon, nous avons besoin d'entendre plus qu'une analyse de ce que Paul a dit aux Galates dans le chapitre 1 de l'épître, et ce qui l'a motivé à le dire " (Preaching the Whole Bible as Christian Scripture [Prêcher toute la Bible comme Ecriture chrétienne], 243).

Ainsi, la théologie des épîtres donne une unité à nos sermons, concernant, par exemple, la nature et le caractère de Dieu, les œuvres de Dieu et ses voies, la relation de Dieu avec son peuple et les attentes de son peuple, etc., en vue d'apporter une transformation continue au peuple de Dieu à l'image de son Fils. Ainsi, plus nous en apprendrons sur Dieu, plus nous Lui obéiront, Le servirons, L'aimerons, parlerons pour Lui, etc. Ce thème, bien sûr, est commun à tous les genres bibliques, puisque le sujet de toute la Bible est le règne de Dieu parmi son peuple – un règne qui a été entaché par la Chute et qui est maintenant restauré (recréé) sur la base de l'œuvre expiatoire de Christ et de l'œuvre du Saint-Esprit à travers et dans le peuple racheté de Dieu.

Alors que nous recherchons les accents théologiques de chaque épître, nous devons nous poser des questions telles que : Pourquoi cette épître se trouve-t-elle dans les Écritures ? Quelle est sa place et sa contribution dans notre compréhension de l'histoire de la rédemption ? Qu'apprenons-nous sur la révélation de Dieu dans cette épître ? Que nous apprend-il sur Dieu ? Quelle est l'orientation théologique spécifique de l'épître dans son ensemble et du passage en particulier ? Quel aspect de la nature, du caractère, des actions, des attentes et des exigences de Dieu cette épître traite-t-elle ? Comment tout cela affecte et change nos vies, nos relations, nos croyances, etc. ?

Plus spécifiquement, nous devons nous concentrer sur ce que les épîtres nous disent sur Christ - sa personne et son œuvre salvatrice, comme le dit Paul : « Christ crucifié… Christ puissance de Dieu et sagesse de Dieu… » (1 Corinthiens 1 :23, 24 ; 2 :2). En effet, tous nos sermons devraient chercher à se concentrer sur la personne et l'œuvre du Christ, car il est le thème central des Écritures (Luc 24 :27). Goldsworthy l'exprime ainsi : « Aucun sermon ne devrait jamais être autorisé à se démarquer de l'ensemble de l'évangile de l'Epître » (Goldsworthy, 244).

La quatrième étape pour se préparer à prêcher les épîtres est…

4. Déterminez les implications et les applications du passage. Ayant atteint ce stade de la préparation du sermon, vous êtes maintenant capable de réfléchir aux implications des vérités contenues dans le texte. Par implications, j'entends les vérités tirées du texte, toute suggestion indirecte ou inférée, l'enseignement associé, les connotations, les significations.

S'il est essentiel que, lorsque nous préparons nos sermons, nous nous assurions de comprendre le contexte historique du texte, les questions théologiques abordées et la raison pour laquelle il a été écrit, notre préparation ne s'arrête pas là. Nous devons maintenant déterminer comment ces vérités théologiques et leurs implications s'appliquent à la vie contemporaine. Il est très important que nous ne laissions aucun sermon dans le domaine des concepts abstraits ou de l'histoire ancienne. La théologie bien expliquée est éminemment pratique. Si la théologie que nous prêchons ne conduit pas à des changements dans notre façon de vivre, alors nos sermons ont échoué. Notre public doit d'abord comprendre les vérités théologiques du passage, mais ensuite il doit aussi apprendre à mettre ces concepts en pratique dans sa vie.

Pour ce faire, nous devons poser et répondre à une question profonde et perspicace : Quelle est la signification de cette instruction ? Quelles sont les implications de cette consigne ? Quelle différence cela fait-il dans ma vie ? Comment cela s'applique-t-il à moi ? Ceci est parfois appelé surmonter la bosse du « et alors ? » - pour comprendre comment la vérité biblique se connecte à la vie, comment cette instruction fait la différence dans la vie des gens dans notre contexte contemporain.

Ainsi, nous pouvons voir dans ces épîtres où la théologie recoupe les besoins pratiques des destinataires. Malgré le fait que chaque épître (comme nous l'avons vu dans les études de cas ci-dessus) ait été écrite à un destinataire spécifique (église ou individu) dans un contexte historique et culturel spécifique, en réponse à des problèmes spécifiques à la fois théologiques et pratiques (c'est-à-dire des problèmes réels ), notre tâche en tant que prédicateurs n'est pas simplement d'énoncer des principes généraux de vérité, mais de montrer comment ces principes s'appliquent à la vie des personnes réelles vivant dans notre génération actuelle et dans notre culture, en montrant comment ces grands principes théologiques affectent et font la différence dans tous les aspects de nos vies - nos croyances, nos attitudes, notre discours, nos pensées et nos comportements, nos relations, la famille, nos valeurs, nos objectifs et nos priorités, notre moralité, notre témoignage chrétien et notre ministère, etc. Par conséquent, des questions culturellement spécifiques dans le passage, nous déduisons des principes généraux et des implications et nous montrons comment ces principes sont applicables à toutes les générations sur des questions de pertinence contemporaine, à la fois dans le passé, le présent et l'avenir. Autrement, notre message restera des mots sur une page et non une vérité à vivre.

Permettez-moi d'aller plus loin avant de terminer cette section. Pour que notre application de la vérité soit efficace dans la vie de nos auditeurs, nous devons « concrétiser » les principes et les enjeux dans le texte. Par concrétiser, j’entends rendre la vérité réelle, vivante, tangible, visible de manière à ce que les gens puissent identifier là où ils doivent changer et comment ils se conformeront à ces vérités dans leur propre situation. Quelqu'un a écrit de façon poignante : « Une vérité bien énoncée est excellente, mais une vérité bien vécue n'a pas de prix » (Os Guiness, « Carpe Diem : Redeemed », 79). Assurons-nous que notre prédication est une vérité bien énoncée et bien vécue en montrant comment cela fait la différence dans la vie des gens.

Dans la prochaine édition de cette revue, nous commencerons à étudier en détail l'épître aux Éphésiens afin de démontrer comment la compréhension de sa structure littéraire, de son contexte historique et de ses idées théologiques est fondamentale pour découvrir ses implications et ses applications à la vie contemporaine, le tout dans le but de se préparer à prêcher.

II. Renforcement du leadership biblique : L’Ordre dans l’église, 1 Tim. 1 :3-11

Au cours des prochaines éditions de ce Pastors Journal, j'étudierai des parties des lettres pastorales de Paul à son jeune protégé, Timothée. Ces lettres sont fondamentales pour notre compréhension de la portée et de la responsabilité du leadership pastoral. La première lettre de Paul à Timothée est structurée autour de cinq points (responsabilités) de recommandations pastorales concernant l'ordre dans l'église…

A. Concernant les responsabilités pastorales (1 :3-20)

B. Concernant le culte public (2 :1-15)

C. Concernant le leadership pastoral (3 :1-16)

D. Concernant la dévotion personnelle (4 :1-6 :2)

E. Concernant les motifs pastoraux (6 :3-21)

Nous commençons par le premier point de recommandation sur l'ordre dans l'église dans cette édition …

A. Une Charge Concernant Les Responsabilités Pastorales (1 :3-20).

Après une introduction assez classique qui nomme Paul comme l'auteur de cette lettre et Timothée comme le destinataire, Paul se lance immédiatement dans le premier aspect de sa charge à Timothée concernant les responsabilités pastorales...

1. Maintenir la pureté de la doctrine (1 :3-11). La première façon de maintenir la pureté de la doctrine est...de combattre la fausse doctrine (1 :3-7). « Je te rappelle l’exhortation que je te fis à mon départ pour la Macédoine, lorsque je t’engageai à rester à Ephèse, afin de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines, et de ne pas s’attacher des fables et à des généalogies sans fin, qui produisent des discussions plutôt qu’elles n’avancent l’œuvre de Dieu dans la foi. » (1 :3-4).

Après avoir encouragé Timothée à rester dans son rôle pastoral à l'église d'Ephèse, Paul répète cette responsabilité ici, dont le but exprès est de combattre la fausse doctrine. Plus précisément, Timothée devait recommander à « certaines personnes à ne pas enseigner d’autres doctrines. » La fausse doctrine comprend tout enseignement qui change le seul vrai évangile ou le mélange avec d'autres enseignements. Bien que Paul ne soit pas explicite sur ce qu'étaient ces faux enseignements, il semble, d'après le contexte, inclure ceux énumérés dans 1 :4, dont la base était l'utilisation abusive de la loi mosaïque (1 :7).

Il y avait certains hommes dans l'église qui s'étaient « consacrés » à de faux enseignements tels que « les fables et les généalogies sans fin » (1 : 4a). Une partie de la responsabilité pastorale de Timothée était de les recommander de cesser de promouvoir de tels faux enseignements, qui n'étaient rien de plus que des fabrications fictives et oiseuses. Vraisemblablement, ces hommes interprétaient et appliquaient mal les généalogies de l'A.T., favorisant ainsi les vains discours « plutôt qu’elles n’avancent l’œuvre de Dieu dans la foi » (1 :4b). Ces faux enseignements ont engendré de simples spéculations à la place de la vérité biblique, ce que les véritables intendants de l'évangile enseignent. Ces faux enseignements incitent les gens à s'occuper de choses spéculatives et carrément fausses. Ils n'engendrent ni ne promeuvent la foi salvatrice dans le seul vrai évangile, qui est la responsabilité de tous les vrais ministres de l'évangile.

De peur que Timothée ne réprimande ces faux docteurs de la mauvaise manière ou avec le mauvais but, Paul précise rapidement « le but du commandement » (1 :5a). Alors que les fables et les généalogies encouragent les spéculations, qui produisent généralement la division dans l'église, le but de Timothée doit être de produire chez ces faux enseignants « la charité venant d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une fois sincère » (1 :5). Le triple fondement d'un tel amour est (1) « un cœur pur », (2) « une bonne conscience » et (3) « une foi sincère ». Vous ne pouvez pas avoir une bonne conscience sans un cœur pur, ni avoir une foi sincère sans à la fois un cœur pur et une bonne conscience. Ces trois caractéristiques des véritables enseignants de la vérité biblique sont inextricablement liées. Vous ne pouvez pas avoir l'un sans l'autre, comme l'affirme Hébreux 10 :22 : « Approchons-nous avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d'une mauvaise conscience et le corps lavé d'une eau pure. » Un cœur vrai (sincère), une bonne conscience et une foi authentique vont de pair. Une personne avec un cœur sincère est une personne transparente, directe, droite et totalement authentique. Une telle personne a également la « pleine assurance de la foi » - une foi qui est confiante en ce qu'elle croit, faisant pleinement confiance à l'œuvre de Christ et à la sécurité de son salut. De plus, leurs cœurs sont lavés d'une mauvaise conscience - c'est-à-dire qu'ils ont une bonne conscience. La conscience est mentionnée dans la Bible comme faisant partie de la fonction du cœur, parce que dans la Bible, le cœur est l'endroit où les choix moraux sont faits. La conscience peut être pure ou souillée, coupable ou claire, pure ou mauvaise. Seul le sang de Christ peut purifier nos consciences (Héb. 9 :14). Lui seul peut nous donner cette purification interne du péché, une conscience en paix avec Dieu, une conscience libérée du fardeau de la culpabilité.

Lorsque ces caractéristiques spirituelles et morales ne sont pas présentes chez les enseignants, toutes sortes de doctrines aberrantes peuvent facilement et rapidement se répandre dans toute l'église. Tel était le cas à Éphèse où « quelques-uns, s'étant détournés de ces choses, se sont égarés dans de vains discours ; ils veulent être docteurs de la loi, et ils ne comprennent ni ce qu’ils disent ni ce qu’ils affirment » (1 :6-7). Il y avait quelques faux docteurs à Éphèse qui avaient qui « se sont égarés » loin de la norme exigée d'eux - à savoir, « un cœur pur et une bonne conscience et une foi sincère. » À un moment donné, ils étaient évidemment des hommes au caractère droit et aux motivations pures, mais il est arrivé un moment où ils ont dévié de leur trajectoire. Au lieu d'enseigner le seul vrai évangile et la pure doctrine biblique, ils « se sont égarées dans de vains discours. »

Remarquez que le processus qui a fait dévier ces enseignants a été graduel - ils « se sont égarés » loin de la vérité qu'ils détenaient et enseignaient autrefois. C'est ce qui peut arriver lorsque les enseignants de l'église détournent les yeux de la vérité biblique et se laissent prendre dans « de vains discours », voulant « être docteurs de la loi, » et ne comprenant « ni ce qu’ils ne disent ni ce qu’ils affirment. » Ils se sont épris de sujets qui n'ont aucune valeur spirituelle, tels que « des fables et à des généalogies sans fin » (1 :4) et les « vains discours. » Cela semble avoir commencé avec leur « désir ». Les interprétations perverties des Écritures, en particulier la loi et sa relation avec l'évangile (cfr. 1 :8-11), commencent par un « désir » perverti du cœur humain. Il semble qu'il s'agissait d'enseignants qui aimaient l'importance que leur position dans l'église et leurs enseignements leur accordaient. Ce qui rend ces faux enseignements si insidieux, c'est que ces mêmes hommes assumaient la position de « docteurs de la loi » mais, en réalité, ils ne comprenaient pas ce qu'ils enseignaient ; toutefois, ils parlaient avec une totale confiance de leurs affirmations. En d'autres termes, ils ont compensé leur manque de compréhension de la loi par la persuasion verbale, en affirmant que ce qu'ils enseignaient était incontestablement vrai.

Ainsi, la charge de Paul à Timothée concernant les responsabilités pastorales est de maintenir la pureté de la doctrine, premièrement en combattant la fausse doctrine et deuxièmement…en promouvant la doctrine correcte (1 :8-11). Le moyen de combattre la fausse doctrine est de la réfuter par une doctrine saine. Contrairement à ces faux docteurs, qui ne savaient pas de quoi ils parlaient, les vrais docteurs de l'Ecriture sont ceux qui savent « que la loi est bonne, pourvu qu’on en fasse un usage légitime » (1 :8). Alors que le terme « la loi » inclut probablement la loi en général, il se réfère très probablement spécifiquement à la loi mosaïque que les faux docteurs interprétaient et appliquaient à tort. Mais, Paul dit que la loi n'a pas besoin d'être réinterprétée pour s'adapter à la société contemporaine, aux nouvelles philosophies ou aux études universitaires. Non, « la loi est bonne, » mais il y a une condition attachée à son usage et à son application, « pourvu qu’on en fasse un usage légitime. » En termes simples, les enseignants de la loi de Dieu doivent l'interpréter et l'appliquer conformément à l'intention et à la signification originelles de l'auteur. C'est ainsi que nous devons utiliser la loi. Nous ne sommes pas autorisés à le réinterpréter pour l'adapter à la pensée et au comportement modernes.

Pour enseigner correctement la loi, nous devons comprendre son but (1 :9-10). « La loi n'est pas faite pour le juste mais pour les méchants et les rebelles » (1 :9a). Voici le contraste dans l'objet de la loi. Ce n'est pas pour « les justes » - ceux qui vivent dans l'intégrité devant Dieu et les autorités civiles - et la loi n'est pas non plus « une terreur pour la bonne conduite » (Rom. 13 :1-7). Au contraire, la loi est conçue pour ceux qui sont « méchants et rebelles » - ceux qui ne respectent pas et désobéissent à la loi. Ce groupe général pour lequel la loi a été conçue est divisé en quatre sous-catégories…

Premièrement, la loi était destinée « aux impies et aux pécheurs, aux irréligieux et aux profanes » (1 :9b). Cette sous-catégorie décrit ceux qui, en général, s'opposent à Dieu, qui blasphèment son nom, qui n'ont pas de place pour Dieu dans leur vie.

Deuxièmement, la loi était destinée « aux parricides » (1 :9b). Cette sous-catégorie décrit ceux qui se rebellent contre la décence commune et la loi de Dieu, ceux qui se rebellent contre les relations naturelles entre les membres d’une famille et les ignorent complètement. Non seulement ils ont perdu tout sens de la décence et de l'affection pour leurs parents, mais ils ont abrogé la loi de Dieu (cf. Ex. 20 :12 ; 21 :15).

La troisième sous-catégorie décrit ceux qui sont un danger pour la société, les « meurtriers » (1 :9c). Cette expression flagrante d'anarchie totale viole le sixième commandement, pour lequel la punition était la mort (Ex. 20 :13 ; Nom. 35 :16).

La quatrième sous-catégorie décrit ceux qui pervertissent la société en général : « Les impudiques, les infâmes, les voleurs d’hommes, les menteurs, les parjures » (1 :10a). Ce quatrième et dernier groupe comprend tous ceux qui pratiquent des délits sexuels obscènes (comme la fornication et l'homosexualité), ceux qui asservissent d'autres êtres humains, les menteurs et les parjures qui causent le chaos dans la société, en particulier les sociétés qui s'appuient sur l'État de droit pour fonctionner correctement. Et juste pour s'assurer que la liste n’écarte personne, Paul embrasse toutes les autres activités, comportements, relations et attitudes dans « tout ce qui est contraire à la saine doctrine » (1 :10b). Tout ce qui ne manifeste pas la bonté, la droiture, l'honnêteté et la pureté est contraire à la loi et à la saine doctrine. La saine doctrine est toujours conforme « à l'Evangile de la gloire du Dieu bienheureux, Evangile qui m'a été confié » (1 :11). Il y a toujours une cohérence parfaite entre un comportement légal et la vérité de l'évangile.

Remarques Finales. Ceci est donc la première instruction de Paul à ce jeune pasteur Timothée. Nous apprenons ici que les dirigeants de l'église sont responsables de combattre la fausse doctrine, ce qui nécessite non seulement (du côté négatif) de s'opposer et de corriger les faux enseignants, mais aussi (du côté positif) d'enseigner et de promouvoir la vérité biblique.

L'une des raisons pour lesquelles notre ministère ici à l'IBP existe est de « renforcer l'église dans la prédication et le leadership bibliques. » Nous sommes profondément attachés à la discipline de la prédication explicative, que nous promouvons et enseignons chaque fois que possible. Pour que l'église fonctionne correctement, la prédication explicative va de pair avec le leadership biblique. Nous sommes convaincus que l'aspect le plus autoritaire de la direction de l'église est l'exposition de la parole de Dieu qui, non seulement explique et applique la vérité à la congrégation, mais aussi réprimande ceux qui s'opposent à la vérité et corrige ceux qui sont dans l'erreur (1 Tim 5 :20).

Alors que nous parcourons certains passages de 1 Timothée, puisse le Seigneur utiliser ces études pour vous encourager et vous équiper dans votre rôle de leader dans l'église du Christ.

III. Plan de sermon

Titre : Apprendre de Jésus – Voir la gloire de Jésus (Matt. 17:1-9)

Sujet : La transfiguration de Jésus

Thème : Ce qui peut nous sembler bon peut ne pas être le meilleur – la meilleure chose est de se concentrer uniquement sur Jésus.

Structure : Cet épisode du ministère de Jésus est structuré autour de (1) ce que nous voyons et (2) ce que nous entendons.

Point I. Nous voyons une transformation glorieuse (17:1-2)

1. La gloire de Dieu se reflète sur le visage de Jésus (17:2a)

2. La sainteté de Dieu se manifeste dans les vêtements de Jésus (17:2b)

Point II. Nous entendons une conversation révélatrice (17:3-9)

1. C'est une conversation sur qui est Jésus (17:3)

a) Il est l'accomplissement de la loi (Matthieu 5:17)

b) Il est l'accomplissement des prophètes (Matthieu 5:17)

2. C'est une conversation sur ce qui est le plus important (17:4-6)

a) Il ne s'agit pas de nous et de ce que nous pouvons faire pour Jésus (17:4)

b) Il s'agit de Jésus et de ce qu'il a fait pour nous (17:5-6)

3. C'est une conversation sur l'écoute de Jésus (17:7-9)

a) Lorsque nous écoutons Jésus, il bannit nos craintes (17:7)

b) Quand nous écoutons Jésus, il devient tout imprégnant (17:8-9)

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