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Where the world comes to study the Bible

12. La Préface de la Constitution d'Israël (Exode 19)

Introduction

Il y a une chanson contemporaine chrétienne qui est devenue populaire récemment, qui dit quelque chose comme ça: « refait encore un tour autour du Mt. Sinaï… ». Bien sûr cela fait référence au vagabondage des Israélites dans le désert à cause de leur désobéissance. Si on devait lier les paroles de cette chanson au chapitre 19 d’Exode, elles seraient un peu comme ça: « refait une petite grimpette au Mt. Sinaï » et ce serait adressé à Moïse, pas aux Israélites.

Quand je lis le chapitre 19 d’Exode, j’ai un genre de film comique qui joue dans ma tête. C’est le film d’un Moïse transpirant profusément, montant et descendant le Mt. Sinaï. (Je dois confesser que dans mon film mental, Moïse porte un jogging et des baskets, non pas la robe flottante dont on lit dans la Bible). Quatre fois dans le chapitre Moïse monte et descend cette montagne. Maintenant je réalise que le Mt. Sinaï n’est pas le Mt. Everest, mais néanmoins Moïse a dû sentir tout le poids de ses 80 + ans. Autant mon film mental me fait sourire quand je lis ce chapitre, il y a d’autres impressions qui sont bien plus importantes et elles sont plus délibérément conçues.

Le 19ème chapitre d’Exode sert de préface aux commandements donnés par Dieu à Israël par Moïse dans le chapitre suivant. Il nous informe du dessein des commandements, ainsi que la perspective que nous devrions avoir envers eux. Il y a beaucoup d’opinions regardant comment les Chrétiens d’aujourd’hui devraient regarder ces commandements. Certains suggèreraient que la Loi est vraiment une malédiction, et non pas une source de bénédictions. Certains nous diraient que la Loi n’a absolument aucun rapport avec ou aucune application pour les Chrétiens, puisque nous ne sommes pas « sous le régime de la Loi, mais sous celui de la grâce » (Romains 6:14). Je suggère que notre texte dans le chapitre 19 d’Exode sous-entend fortement que les commandements qui vont être donnés par Moïse doivent être pris très au sérieux par tout croyant, de toute période.

Ce chapitre est divisé en trois sections majeures. Dans les versets 1-6, nous avons la préface du chapitre, soulignée par les paroles de Dieu à Israël, parlées par Moïse dans les versets 4-6. Les versets 7-15 constituent la seconde division, qui se rapporte à la préparation exigée des Israélites avant l’apparition de Dieu à Son peuple au Mt. Sinaï. La troisième section est composée des versets 16-25, qui décrivent l’apparition de Dieu dans Sa splendeur et majesté sur le Mt. Sinaï. Tout cela est une mise en scène pour la remise des Dix Commandements dans le chapitre 20.

Je suis persuadé que vous n’allez pas aimer l’importance des commandements dans le chapitre 20 sans une considération attentive de la « préface » qui est enregistrée dans le chapitre 19. Notre application de la Loi découlera directement de notre attitude envers la Loi, et le but du chapitre 19 est de former notre attitude envers les lois qui suivent.

Le But de Dieu Pour le Décalogue (19:1-6)

Les versets 4-6 sont le cœur de la section, et certains iraient jusqu'à dire qu’ils sont le cœur de la révélation de Dieu du Vieux Testament ayant rapport à Son alliance avec Israël. Les trois premiers versets préparent la déclaration que Dieu va faire. Peut-être est-ce le troisième mois « ce jour même » (v. 1 ; Exode 12:41) qu’Israël est dit être arrivé dans le désert du Sinaï. Il se pourrait que le Saint Esprit nous rappelle par ces paroles qu’Israël était dans les temps. Ils étaient précisément où Dieu les voulait, quand Dieu les voulait là. Ce fut ici que la réunion de la famille de Moïse eut lieu (Exode 18:5), ce fut ici qu’Israël resterait pendant 11 mois (Nombres 10:11)

Apparemment, il ne fut pas nécessaire pour Dieu de convoquer Moïse. Le verset trois sous-entend que Moïse monta dans la montagne sans appel de Dieu. Il se peut que ce soit dû au fait que c’était ici, sur Mt. Horeb (qui semble être synonyme de Mt. Sinaï) que Moïse rencontra Dieu pour la première fois (Exode 3 et 4). Au buisson ardent, Dieu promit à Moïse que la nation Israël viendrait L’adorer « sur cette montagne-ci » (Exode 3:12). Donc Moïse semblait savoir qu’il devait montait dans la montagne pour parler avec Dieu.

De la montagne, Dieu parla des mots qui sont quelques-uns des mots les plus importants du Vieux Testament,201 mots que Moïse devait proclamer aux Israélites (vs. 3,6) :

« Vous avez vu vous-mêmes comment j'ai traité les Egyptiens et comment je vous ai portés comme sur des ailes d'aigles pour vous faire venir jusqu'à moi.

   Maintenant, si vous m'obéissez et si vous restez fidèles à mon alliance, vous serez pour moi un peuple précieux parmi tous les peuples, bien que toute la terre m'appartienne. » (Exode 19:5-6a)

Ces mots transmettent plusieurs vérités importantes :

(1) L’histoire d’Israël est la preuve de la fidélité de Dieu à Son alliance, car Il sépara les Israélites des Egyptiens, les délivrant et prenant particulièrement soin d’eux. Dans le verset 4, Dieu rappelle aux Israélites le contraste entre leur sort à la main de Dieu pendant l’Exode, et celui des Egyptiens. Dieu amena la délivrance à Israël, pendant qu’au même moment Il détruisit les Egyptiens.

Dieu utilisa une image merveilleuse ici, celle du soin que porte l’aigle à ses petits. Dans le Livre de Deutéronome, Moïse explique l’image plus complètement :

« Il fut comme un grand aigle qui pousse sa couvée à prendre son envol,
      planant sur ses aiglons,
      puis, étendant ses ailes, il les a pris
      et portés sur ses ailes. » (Deut. 32:11)

Bien qu’il y eut des périodes quand Dieu sembla (pour les Israélites) avoir abandonné Son peuple, en réalité, Dieu comme la maman aigle, secouait simplement le nid, forçant les Israélites à « essayer leurs ailes ». Quand Israël pensa qu’ils allaient mourir, Dieu plongea au-dessous d’eux, les soulenant. Quelle magnifique image du soin tendre et compatissant de Dieu pour Son peuple ! Le passé d’Israël prouva que Dieu avait traité gracieusement avec eux, pendant qu’en même temps il détruisit les Egyptiens.

(2) La délivrance d’Israël était pour le but d’être amené à Dieu, pour que la nation puisse être Sa possession précieuse et le servir comme une nation sacerdotale. Dans l’alliance avec Abraham, Dieu lui promit qu’Israël deviendrait une grande nation, l’objet spécial de Sa bénédiction. La bénédiction d’Israël voulait aussi dire qu’ils seraient la source de bénédictions pour toutes les nations (Gen. 12:2). Pendant que cela serait finalement réalisé par la venue du Messie, il y eut aussi une application plus immédiate. Dieu décida de bénir les nations en établissant Israël, Son serviteur, comme médiateur, qui serait une « lumière pour les païens », partageant avec les nations comment entrer en relation avec Dieu.

(3) Pour maintenir ce statut privilégié, Israël doit respecter l’alliance de Dieu (déterminée par la Loi). L’appel d’Israël était pour les placer dans une position à la fois de privilèges et de responsabilité. A qui beaucoup est donné, beaucoup est exigé. Donc pour profiter de la relation avec Dieu et pour Le servir en tant que Ses représentants aux nations, Israël doit être une réflexion de Sa sainteté et de Sa pureté. Israël fut donc donné les commandements, pour qu’ils soit séparés des nations et ressemblent à Dieu, les mettant donc en position d’accomplir leur appel sacerdotal.

La Préparation Pour l’Apparition de Dieu (19:7-15)

Moïse transmit les mots que Dieu lui avait parlés sur la montagne pour le peuple (v. 7).202 A l’unanimité, le peuple répondit,

« ---Nous ferons tout ce que l'Eternel a dit.
   Moïse rapporta à l'Eternel la réponse du peuple. » (v. 8)

Il vaut le coup de noter que les Israélites furent d’accord de faire tout ce que Dieu commanda en principe, plutôt qu’en particulier. C’est à dire, la Loi n’avait pas encore été donnée. Jusqu'à ce point, Dieu indiqua seulement que le peuple devait respecter l’alliance en obéissant la Loi, qu’Il allait énoncer. Cela nous indique l’impatience avec laquelle les Israélites anticipaient la Loi, ainsi que la confiance absolue qu’ils avaient en le caractère de Dieu, puisqu’ils s’engageaient à obéir sans savoir ce qu’ils devraient obéir.

Moïse retourna au sommet de la montagne pour transmettre les paroles du peuple à Dieu.203 Cependant, avant qu’il puisse parler Dieu révéla à Moise qu’Il lui apparaitrait dans une nuée épaisse. Le but de cette apparition n’est pas ce à quoi nous nous attendrions :

« ---Voici que je viendrai te trouver au sein d'une épaisse nuée pour que le peuple entende lorsque je parlerai avec toi et qu'ils aient pour toujours confiance en toi. » (v. 9)

Dieu allait parler à Moïse pendant qu’Israël regarderait et écouterait, pour que sa position de chef soit évidente à tout le peuple. A la vue d’évènements plus tard (sans mentionner plus tôt), quand l’autorité de Moïse serait défiée, Dieu décida d’établir clairement la position de Moïse et son autorité publiquement. Son apparition à Moïse accomplira cet objectif.

Les versets 10-15 soulignent les pas que les Israélites devraient suivre pour être purifier et se préparer pour l’apparition de Dieu le troisième jour. Durant l’intervalle de deux jours, certaines choses devraient être faites :

(1) Des limites devaient être mises en place, empêchant à la fois hommes et bêtes de toucher la montagne (vs.12-14). Si un homme ou un animal touchait la montagne, il devait mourir. La mort ne devait pas arriver par la main de Dieu mais par la main des Israélites (vs. 12-13). L’exécution devait survenir de façon à ce que personne ne toucherait la personne exécutée (v. 13).

(2) Le peuple devait se dédier en lavant leurs vêtements (vs. 10,14).

(3) Le peuple devait s’abstenir de rapports sexuels avant la visite de Dieu au Mt Sinaï (v. 15). Il n’y avait, bien sûr, rien de diabolique ou de profane à propos de rapports sexuels conjugaux, mais, comme la Loi préciserait plus tard, il y avait une impureté cérémonielle. Donc, jusqu'à la visite de Dieu, l’abstinence sexuelle était exigée.

Qu’est ce que c’était qui avait rendu violer les limites que Dieu avait imposées un sujet si sérieux ? Pourquoi Dieu demandait-Il que toute personne touchant la montagne soit mise à mort ? Normalement, nous pensons à la « peine capitale » comme étant la pénalité pour un crime grave, tel que meurtre ou adultère. Alors, pourquoi l’exécution était-elle requise ici ? N’est-ce pas excessivement sévère ? Et pourquoi Dieu exigerait-Il que la personne soit tuée par les Israélites ? Pourquoi ne serait-elle pas foudroyée par Dieu ?

Le texte ne nous donne pas directement de réponses à ces questions, mais j’aimerais faire quelques suggestions, qui aideraient à expliquer la sévérité de l’offense d’outrepasser les limites qui furent établies au pied de la montagne.

(1) Nous devons reconnaître que l’offense d’outrepasser les limites est une offense de la plus haute importance, et donc digne de la même punition qu’un meurtrier recevrait. La sévérité de la pénalité est notre indice du sérieux de la transgression. La transgression ici, en est une qui est considérée être des plus sérieuses, sinon à nos yeux, elle l’est aux yeux de Dieu.

(2) Le péché qui est punissable de mort apparaît être celui d’irrévérence. Les limites qui furent placées au pied de la montagne rendirent impossibles pour quelqu’un de s’égarer par mégarde sur la montagne. La raison déclarée pour se trouver au-delà des limites est celle de regarder Dieu (v. 21) - nous dirions « toiser ». En d’autres mots, c’était de la curiosité qui aurait poussé le peuple à s’approcher trop près de la montagne.

Passer au-delà des limites, qui avaient été placées là pour satisfaire la curiosité des gens, aurait été une attitude d’irrévérence. Et c’est cette irrévérence que Dieu considéra être un sérieux péché. Si vous n’êtes pas enclin à être d’accord avec moi en ce qui concerne le sérieux de l’irrévérence, permettez-moi de vous rappeler que ce fut l’irrévérence qui résulta par Ouzza étant frappé sur place, bien que ses intentions (pour empêcher l’arche de tomber du chariot) étaient bonnes (2 Samuel 6:6-7). Ce fut presque l’irrévérence de Moïse (quand il frappa le rocher) qui l’empêcha d’entrer la terre promise (Nombres 20:12).

Mais pourquoi était-il irrévérent de toucher la montagne ? La réponse à cette question est donnée clairement dans notre texte. La montagne devait être considérée une « montagne sainte » à cause du fait que Dieu se révèlerait là à Moïse et aux Israélites. Alors, tout comme le lieu autour du buisson ardent était sacré (Exode 3:5), la montagne aussi était sacrée. C’est donc la raison pour laquelle la montagne devait être « consacrée » en plaçant des limites autour d’elle (v. 23).

Si l’irrévérence est un péché si sérieux, cela en est certainement un auquel nous devrions être des plus sensible. Et pourtant, je ne trouve que peu de gens (moi-même inclut) qui soient conscients de ce problème, sans parler être sensible dans leur propre relation personnelle avec Dieu ou dans leur vénération.

(3) L’irrévérence est un sous-produit d’une mauvaise compréhension de la sainteté de Dieu. Les Israélites n’avaient, pas encore, une compréhension adéquate de la sainteté de Dieu. La manifestation de Dieu au Mt Sinaï était une démonstration spectaculaire de Ses pouvoirs et de Sa majesté. Sa venue nécessitait une confirmation préparatoire, et elle motivait aussi une reconnaissance continue, car les hommes pouvaient se voir eux-mêmes dans la lumière de Sa gloire et Sa grâce. Le but de ce passage a pour intention, à mon avis, de servir comme antidote à l’irrévérence. Considérons donc la section finale du chapitre, qui souligne la majesté et la sainteté de Dieu.

La Manifestation de Dieu sur la Montagne (19:16-25)

Don Curtis, un de mes amis avec qui j’ai étudié ce texte, a partagé avec moi qu’il est arrivé à voir le chapitre 19 comme une cérémonie de mariage. Premièrement, il y a les fiançailles, l’annonce du but d’un homme et d’une femme de se marier et d’entrer dans une nouvelle et merveilleuse relation. Puis, avant la cérémonie de mariage, il y a une période d’à la fois de préparation (faire des plans, acheter la robe de mariée, arranger la réception, etc.) et d’anticipation. Traditionnellement, le marié ne voit pas la mariée avant la cérémonie, haussant le sens d’anticipation. Puis, il y a la cérémonie, un temps de beauté et de célébration joyeuse.

La suggestion de Don a attiré mon attention, car c’est pratiquement ce que nous voyons dans ce passage. La première section (vs. 1-6) contient l’annonce de Dieu : Son intention d’avoir une relation unique avec Israël, séparé de toutes nations. La deuxième section (vs. 7-15) décrit les préparations qui sont exigées pour l’apparition à venir de Dieu. Et maintenant, dans cette section finale, nous sommes submerger par la splendeur et la majesté de Dieu qui Se révèle à Israël sur la montagne. Ici est la grande finale, la manifestation de Dieu dans toute Sa majesté, pureté et autorité.

Les visions et les sons sont impossibles à complètement enregistrer, et ne sont pas facilement amenés à nos esprits conscients quand nous lisons le chapitre. Mais utilisons notre imagination pour un moment et essayons de recréer dans nos esprits ce qui a dû être de se tenir au pied de cette montagne au moment où Dieu y est descendu.

Le matin du troisième jour, vous avez déjà des fourmillements partout avec le sens d’anticipation que les deux jours de préparation ont produits. Bien que vous soyez encore dans votre tente, le tonnerre et les éclairs commencent (v.16). Une nuée épaisse couvre la montagne. Puis, le bruit tonitruant d’une trompette remplit les airs. Avec tous les autres Israélites, vous commencez à trembler, d’exaltation, mais principalement de peur.

Au commandement de Moïse, vous vous rassemblez avec toute la congrégation des Israélites au pied de la montagne (v. 17). Alors que vous regardez, le Seigneur descend au milieu de feu, avec de la fumée qui s’élève de la montagne (v. 18). Soudainement, toute la montagne tremble violemment. La trompette recommençe à se faire entendre, de plus en plus fort (v. 19). Moïse parle et Dieu répond avec du tonnerre. Il semblerait que toutes les forces de la nature sont appelées pour saluer leur Créateur, quand Il se manifesta à Son peuple sur le Mt Sinai.204 Si la vue du buisson ardent a dû être merveilleuse à Moïse, quel impact cette scène a dû avoir sur les Israélites ? D’autres Ecritures signalent205 le fait que cela eut une grande impression sur le peuple de Dieu.

Seul Moïse fut ordonné au sommet de la montagne pour rencontrer Dieu (v. 20). Dieu lui dit de redescendre en bas et d’avertir le peuple de ne pas s’approcher de trop près de la montagne pour regarder à la scène spectaculaire qui se déroulait (v. 21). Les prêtres,206 eux aussi, devaient se purifier, sous peine d’être pulvériser par Dieu (v. 22). Quand Moïse redescendit cette fois, il devait remonter avec Aaron (v. 24). Leur état de leader fut donc confirmé.

Le Problème Avec Notre Passage

Si nous saisissons l’ambiance d’Exode 19 comme en étant une de gloire et splendeur, nous devons alors arriver à la conclusion que la façon dont l’offre de la Loi est décrite ici est en contraste avec la façon dont nous regardons la Loi de la perspective du Nouveau Testament. Le problème auquel nous faisons face est cela : l’offrande de la Loi à Son peuple n’était pas une imposition tragique d’un système horrible à une nation réticente, mais plutôt l’offrande glorieuse de la Loi par Dieu à Son peuple, en une occasion marquée par la splendeur et la gloire de Dieu. Le problème avec reconnaître ce fait est qu’il semble aller à l’encontre du Nouveau Testament, qui, nous croyons, parle de façon négative de la Loi, et décrit sa venue plus en termes d’une malédiction que de bénédiction. Dans le Nouveau Testament, nous trouvons des textes qui sembleraient mépriser la Loi :

« Le ministère de Moïse, au service de la Loi, dont les lettres ont été gravées sur des pierres, a conduit à la mort. Cependant, ce ministère a été glorieux, au point que les Israélites n'ont pas pu regarder Moïse en face, à cause de la gloire, pourtant passagère, dont rayonnait son visage.

   Mais alors, le ministère au service de l'Esprit ne sera-t-il pas bien plus glorieux encore? » (2 Cor. 3:7-8)

« En effet, ceux qui comptent sur leur obéissance à la Loi tombent sous le coup de la malédiction, car il est écrit: Maudit soit l'homme qui n'obéit pas continuellement à tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi.

   Il est d'ailleurs évident que personne ne sera déclaré juste devant Dieu grâce à son obéissance à la Loi, puisque l'Ecriture déclare: Le juste vivra par la foi.

   Or, le régime de la Loi ne fait pas dépendre de la foi la justice de l'homme devant Dieu. Au contraire, il obéit à cet autre principe: C'est en accomplissant tous ces commandements que l'on obtient la vie. » (Gal. 3:10-12)

« A présent, vous connaissez Dieu. Bien plus: Dieu vous a reconnus comme siens. Comment se peut-il alors que vous retourniez à ces principes élémentaires sans pouvoir ni valeur, pour en devenir à nouveau les esclaves?

   Vous observez les jours spéciaux, les nouvelles lunes, certaines saisons et certaines années!

   Ah! je crains fort que toute la peine que je me suis donnée pour vous n'ait été inutile. » (Gal. 4:9-11)

« Mais si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes plus sous le régime de la Loi. » (Gal. 5:18)

« Car le péché ne sera plus votre maître puisque vous n'êtes plus sous le régime de la Loi mais sous celui de la grâce. » (Rom. 6:14)

Alors notre problème est d’essayer de réconcilier la perspective positive de la Loi que nous trouvons dans le Vieux Testament avec les connotations négatives qu’elle a dans le Nouveau. Notre approche sera de gagner une meilleure compréhension de la Loi, comme elle était vue à la fois dans les Vieux et Nouveau Testaments. Nous commencerons en considérant la Loi comme une corporation, définissant la relation entre Dieu et la nation Israël, puis comme une source privée de révélation et d’inspiration pour les saints, sur le plan individuel, du Vieux Testament. De là, nous continuerons à la perspective du Nouveau Testament de la Loi comme c’est indiqué par les attitudes et actions de notre Seigneur, ainsi que celles des apôtres.

La Loi était l’alliance corporative d’Israël avec Dieu et sa constitution en tant que nation. Maintes fois, la Loi que Dieu donna à Israël par Moïse faisait référence à une alliance (Exode 19:5 ; 24:7-8 ; 34:10, 27-28 ; Deut.4:23 ; 5:2). Les trois alliances principales du Vieux Testament étaient l’alliance avec Abraham (Gen. 12:1-3), l’alliance avec David (2 Sam.7:11-16 ; 1 Chro. 17:10-14), et l’alliance avec Moïse (ou Sinaïtique). L’alliance avec Moïse est différente des deux autres.207 C’était une alliance qui était provisoire, et qui devait être remplacée par une « nouvelle alliance » qui serait une alliance éternelle.208

« Mais des jours vont venir,
      déclare l'Eternel,
      où moi, je conclurai avec le peuple d'Israël
      et celui de Juda.
      une alliance nouvelle

   Elle ne sera pas comme celle que j'ai conclue avec leurs pères
      quand je les ai pris par la main
      pour les faire sortir d'Egypte,
      car cette alliance-là, ils l'ont rompue,
      alors que moi j'étais leur suzerain,
      l'Eternel le déclare.

   Mais voici quelle alliance
      je vais conclure avec le peuple d'Israël:
      Après ces jours,
      déclare l'Eternel,
      je placerai ma Loi au plus profond d'eux-mêmes,
      je la graverai dans leur cœur;
      moi, je serai leur Dieu,
      eux, ils seront mon peuple.

   Ils n'auront plus besoin de s'enseigner l'un l'autre,
      en répétant chacun à son compagnon ou son frère:
      Il faut que tu connaisses l'Eternel!
      Car tous me connaîtront,
      des plus petits jusqu'aux plus grands,
      l'Eternel le déclare,
      car je pardonnerai leurs fautes,
      je ne tiendrai plus compte de leur péché. » (Jérémie 31:34 ; aussi Esaie 55:3 ;61:8 ; Ézéchiel 37:26)

La Loi ne contient pas seulement les règles de Dieu, mais aussi le récit de la pitié et grâce de Dieu en sauvant et protégeant Son peuple. Chaque génération devait enseigner la bonté de Dieu à la génération suivante et chaque nouvelle génération devait approuver officiellement l’alliance pour elle-même :

« Il a fixé une règle en Jacob,
      établi une loi en Israël,
      et il a ordonné à nos ancêtres d'enseigner tout cela à leurs enfants,

   afin que la génération suivante,
      celle des enfants qui viendront à naître,
      puisse l'apprendre et se lève à son tour pour l'enseigner à ses propres enfants,

   afin qu'ils placent leur confiance en Dieu,
      qu'ils n'oublient pas les hauts faits du Dieu fort
      et qu'ils observent ses commandements, » (Ps. 78:5-7)

Donc, la seconde génération d’Israélites fut rappelée de la délivrance d’Israël du pays d’Egypte par Dieu, et du soin et de la protection de Dieu jusqu’au moment de leur entrée dans la terre promise (Deut. 1-4 ; Aussi le récit de l’exode, raconté dans le Livre d’Exode). Il était nécessaire pour cette nouvelle génération de reconnaitre officiellement l’alliance pour eux-mêmes (Deut. 5). Plus tard, quand la Loi fut égarée puis redécouverte, cette génération adopta aussi la Loi (2 Chro. 34:14). Les Israélites qui retournèrent à Jérusalem à leur retour de captivité entendirent la Loi et acceptèrent l’alliance pour eux-mêmes (Néhémie 8 et 9; Spécialement 9:38).

L’alliance avec Moïse ne fut jamais donnée comme un moyen de gagner la vertu en obéissant la Loi. L’alliance fut donnée aux Israélites après que Dieu les ait délivrés d’Egypte. La Loi ne pouvait être obéie, excepté par Sa grâce, et par les provisions faites (le système sacrificiel) pour les hommes quand ils échoueraient à se conformer à la Loi. La nouvelle alliance fut promise parce que celle d’avec Moïse ne pouvait pas être obéie par Israël (Jérémie 31:31-34). Chaque fois qu’Israël échouait en ce qui concernait la Loi, ce n’était pas une question d’enfreindre la Loi à un certain moment, mais c’était le résultat de l’incrédulité :

« L'Eternel entendit et s'emporta,
      il alluma un feu contre Jacob,
      contre Israël éclata sa colère,

   car ils n'avaient pas fait confiance à Dieu,
      ils n'avaient pas compté sur son secours. » (Ps. 78:21-22 ; aussi vs.23-33,37)

La bonne interprétation et application de la Loi peuvent être mieux déterminées par une étude des prophètes du Vieux Testament, dont le travail était de convaincre Israël d’être obéissant à la Loi. Ces prophètes persistaient à combattre l’interprétation et l’application légaliste de la Loi. Ils cherchaient toujours à se concentrer sur l’essence de la Loi, plutôt que sur les simples détails de son expression :

« Car je prends plaisir à l'amour bien plus qu'aux sacrifices,
      à la connaissance de Dieu bien plus qu'aux holocaustes.

   Mais vous, tout comme Adam, vous avez transgressé l'alliance,
      là, vous m'avez trahi. » (Osée 6:6-7)

La Loi (dans sa forme la plus large – le Pentateuque, les cinq premiers Livres de la Bible) avait pour intention d’enregistrer la fidélité de Dieu à Ses promesses et à Son peuple. Les dix commandements, avec le reste des lois de Dieu, furent donnés pour servir comme alliance entre Dieu et Son peuple, et comme constitution nationale, par laquelle la nation serait guidée et gouvernée.

La Loi fut aussi la révélation personnelle de Dieu aux saints. En plus du rôle public et corporatif de la Loi comme alliance et constitution (collective) d’Israël, la Loi avait aussi un rôle privé à jouer dans la vie des saints du Vieux Testament. Ce rôle de la Loi est facilement vu dans les Psaumes. Nous concentrerons notre attention sur deux psaumes particuliers, Psaumes 19 et 119. Remarquez le rôle crucial que la Loi a dans la vie des saints étant décrit par l’auteur dans Psaume 19:

« La Loi de Dieu est parfaite, elle nous redonne vie.
      Toutes ses affirmations sont dignes de confiance. Aux gens sans détour elle donne la sagesse.

   Justes sont ses exigences, elles font la joie du cœur;
      et ses ordres, si limpides, donnent du discernement.

   Le respect de l'Eternel est pur,
      il subsiste à tout jamais;
      les décrets de l'Eternel sont vrais, ils sont parfaitement justes.

   Ils sont bien plus désirables que beaucoup de lingots d'or,
      plus savoureux que le miel le plus doux coulant des ruches.

   Ton serviteur, Eternel, en tire instruction:
      il y trouve un grand profit. » (Ps. 19:7-11)

Permettez-moi de suggérer quelques-unes des façons particulières dont la Loi applique aux saints :

(1) La Loi était vue comme une source d’édification personnelle, par laquelle Dieu parla personnellement et individuellement aux saints : Redonnant la vie (19:8) ; Donnant sagesse aux gens simples (19:8) ; Faisant la joie du cœur (19:9) ; Donnant du discernement (19:9) ; Fournissant des conseils (119:105) ; Sauvant (119:154) ; Les condamnant de leurs péchés (119:80,126,133 ; Ps. 19:11-14).

(2) La Loi est une révélation du caractère de Dieu (Ps. 119:138,156).

(3) La Loi était une promesse de salut à venir (Ps. 119:166,174). L’auteur des Psaumes ne voyait jamais la Loi comme la norme qu’ils devaient atteindre pour être sauvés. En fait, ils regardaient le salut comme quelque chose que la Loi anticipait, mais ne produisait pas elle-même. Donc, les psaumes anticipaient le salut futur, un que la Loi elle-même n’amenait pas.

(4) La Loi était une consolation à ceux qui souffraient, mais elle n’était pas vue comme étant le moyen par lequel quelqu’un pouvait mériter des bénédictions ou éviter l’adversité (Ps. 119:67,71,75). Plutôt que de regarder la Loi comme moyen de l’empêcher de souffrir, l’auteur des Psaumes voyait la souffrance comme le moyen de Dieu pour l’amener à obéir la Loi.

(5) De la Loi, l’auteur des Psaumes apprit qu’il ne pouvait ni comprendre ni appliquer cette révélation, sans la grâce de Dieu (Ps. 119:68,73,124-125,144,169). Il comprit qu’il fallait la grâce de Dieu pour la comprendre et l’appliquer.

(6) La Loi était simple, bien que profonde. Elle ne serait pas comprise rapidement ni facilement, mais seulement en l’étudiant, en priant et par la méditation (Ps.119:114,123,147).

Les Perspectives du Nouveau Testament de la Loi

Il y a une grande continuité entre le Nouveau Testament et le Vieux en termes de leurs perspectives de la Loi. Nous concentrerons notre attention sur deux dimensions de la perspective du Nouveau Testament : Celle de notre Seigneur et celle des apôtres (principalement Paul).

Notre Seigneur et la Loi. Certains pensent que notre Seigneur dédaignait et négligeait la Loi, basé sur une erreur de jugement de deux évènements. Quand notre Seigneur fut confronté avec les scribes très arrogants et les pharisiens, qui demandaient que Jésus lapide la femme prit en état d’adultère (Jean 8:2-11), Jésus refusa de le faire. Cela est compris par certains de vouloir dire qu’Il refusa de suivre la Loi du Vieux Testament. Cependant, remarquez que Jésus ne les avait pas interdit de la lapider, mais seulement que ceux qui étaient sans péchés (purs) devraient le faire (donc, exposant leur hypocrisie). Mais notre Seigneur était pur, alors pourquoi ne l’a-t-il pas lapidée ? La raison n’est pas que Jésus soit venu pour mettre la Loi de coté, mais pour l’accomplir (Matt. 5:17). Il ferait cela en étant fidèle à toutes les demandes de la Loi, ce qui L'a prouvé être innocent et l'a aussi qualifié pour mourir pour les péchés des hommes, supportant ainsi la punition que la Loi prononçait contre tous les hommes. Cette femme qui était coupable d’adultère ne serait pas lapidée par notre Seigneur parce qu’Il était venu pour mourir à sa place. L’exigence de la Loi pour son péché (et celle de tous les hommes) serait bientôt payée sur la croix du Calvaire.

La deuxième source d’erreur de jugement est la fausse idée de l’enseignement du Sermon sur la montagne de notre Seigneur. L’expression « Vous avez appris… Eh bien moi, je vous dis… » n’est pas notre Seigneur renversant la Loi. Il ne voulait pas dire, « la Loi disait autrefois… mais maintenant je vous dis… ». Au lieu, Il corrigeait la mauvaise interprétation de la Loi, qui était cru et proclamée par les scribes et les pharisiens. « Vous avez appris » se rapportait donc à l’interprétation de la Loi par les pharisiens. « Moi, je vous dis » indiquait l’interprétation de notre Seigneur, qui en fait était l’interprétation que Dieu avait toujours voulu que les hommes comprennent.

Quand vous comparez l’interprétation de la Loi par le Seigneur dans le Sermon sur la montagne avec celui des prophètes du Vieux Testament, vous les trouverez être pratiquement identiques. A la fois les anciens prophètes et le Seigneur concentraient sur l’essence de la Loi, à la fois en la motivation et en l’application, pendant que les scribes légalistes et les pharisiens se spécialisaient dans les minuscules détails de la Loi.

« Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites! Vous vous acquittez scrupuleusement de la dîme sur la menthe, l'anis et le cumin, mais vous laissez de côté ce qu'il y a de plus important dans la Loi, c'est-à-dire la justice, la bonté et la fidélité. Voilà ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger le reste.

   Guides aveugles que vous êtes! Vous avez soin de filtrer vos boissons pour éliminer le moindre moucheron, et vous avalez le chameau tout entier.

   Malheur à vous, spécialistes de la Loi et pharisiens hypocrites! Vous nettoyez soigneusement l'extérieur de vos coupes et de vos assiettes, mais vous les remplissez du produit de vos vols et de ce que vos désirs incontrôlés convoitent. » (Matt. 23:23-25)

Nous avons besoin de comparer ces mots avec Michée 6:6-8, et puis de noter comment Jésus répéta les paroles d’Osée 6:6 (Matt. 9:13; 12:7) pour voir qu’il n’y a aucune contradiction entre Son interprétation de la Loi et celle des prophètes du Vieux Testament.

Réfléchissant à l’enseignement de notre Seigneur sur la Loi du Vieux Testament, je crois qu’il est sûr de dire que notre Seigneur plaça plus d’accent sur l’utilisation privée ou individuelle de la Loi que sur sa fonction corporative, comme alliance et constitution d’Israël. C’est consistant avec le fait que cette dimension de la Loi allait bientôt être abandonnée, remplacée par la nouvelle alliance. L’utilisation privée de la Loi, c’est à dire, l’usage individuel de la Loi, démontré dans les Psaumes 19 et 119, continuerait, et serait ainsi la fonction que notre Seigneur accentuerait.

Cependant, plus important, la venue de notre Seigneur sur la terre et Sa mort sacrificielle au Calvaire fut la réalisation de la promesse du Vieux Testament d’une nouvelle alliance. Ainsi, notre Seigneur institua « la communion » comme une commémoration de l’ « alliance nouvelle » qui fut accomplie quand Il versa Son sang :

« Après le repas, il fit de même pour la coupe, en disant:
   ---Ceci est la coupe de la nouvelle *alliance conclue par mon sang qui va être versé pour vous... » (Luc 22:20 ; 1 Cor. 11:25).

Notre Seigneur ne rejeta pas la Loi, mais Il la supporta, acceptant ses demandes, les réalisant complètement, puis mourant pour tous ceux qui ne pouvaient pas faire face à ses exigences. Si la Loi était diabolique, notre Seigneur ne l’aurait pas observée, ne l’aurait pas enseignée, ni ne serait-Il mort en accord avec ses demandes.

L’attitude des apôtres envers la Loi. Aucun apôtre n’est plus franc à propos de la Loi que Paul. A cause de ses déclarations négatives sur la Loi, nous manquons souvent de remarquer ses commentaires positifs. C’est Paul qui parla de la gloire avec laquelle la Loi fut donnée :

« Le ministère de Moïse, au service de la Loi, dont les lettres ont été gravées sur des pierres, a conduit à la mort. Cependant, ce ministère a été glorieux, au point que les Israélites n'ont pas pu regarder Moïse en face, à cause de la gloire, pourtant passagère, dont rayonnait son visage.

   Mais alors, le ministère au service de l'Esprit ne sera-t-il pas bien plus glorieux encore? » (2 Cor. 3:7-8)

Paul défendit aussi la Loi déclarant qu’elle était « sainte », « vertueuse », « bonne », et « spirituelle » (Romains 7:12,14). Lisant le premier chapitre de 1 Timothée, on pourrait conclure que la Loi était bonne, mais seulement en ce qui concernait ceux qui étaient méchants (1 Tim. 1:8-10). Une lecture un peu plus attentionnée nous informe que Paul non seulement s’était inclus lui-même comme un de ces gens méchants qui avaient eu besoin de la Loi dans le passé (v.13), mais qu'il se considérait toujours comme le chef de pécheurs (v. 15). Ainsi, Paul reconnut que la Loi lui était applicable, même à un saint.

Alors, que devons-nous dire de ces textes qui semblent condamner la Loi comme étant quelque chose qui est mal (au pire) et inutile (au mieux) ? Premièrement, nous devons voir que Paul parlait d’une façon négative de la Loi (l’ancienne alliance) seulement en contraste209 à la nouvelle alliance qui fut mise en place par la mort de notre Seigneur. Ainsi, dans le chapitre 3 de 2 Corinthiens, Paul contraste la gloire quand la Loi fut donnée avec la plus grande gloire associée avec le ministère de l’Esprit. Ce n’est pas un contraste entre ce qui est mal et ce qui est bon, mais plutôt entre ce qui était bon et ce qui est bien mieux. La Loi est donc vue par les apôtres comme étant ce qui était prophétique – elle annonçait les meilleures choses à venir (Colossiens 2:16-17 ; Héb. 10:1), et ce qui était provisoire et préparatoire (Galates 3 et 4).

Quand Paul parle absolument négativement de « la Loi », ce n’est pas de la Loi qui fut donnée par Dieu et correctement interprétée et appliquée, mais de la Loi quand elle fut interprétée et appliquée par les Judaïstes, qui cherchaient à la pervertir en système de vertu venant des travaux. Il est très important d’approcher chaque passage traitant avec la Loi, dans son contexte. Dans Romains chapitre 7, par exemple, le contexte est vivre la vie chrétienne. Paul montre que le corps est incapable de résister le pouvoir du péché et donc de produire la vertu. Le problème n’est pas la Loi, car elle est « sainte, juste, et bonne » (7:12). Le problème est le corps, qui est faible (vs. 18-24). La solution du problème n’est pas de se débarrasser des exigences de la Loi, mais d’accomplir la Loi en marchant avec l’Esprit. Ceux qui vivent avec l’Esprit remplissent les exigences de la Loi (Romains 8:4).

Dans le Livre de Galates, Paul combat la doctrine fausse des Judaïstes, qui insistaient que les hommes sont sauvés en se soumettant à l’alliance avec Moïse, indiquée par la circoncision. Ce n’est rien de plus que de l’hérésie, et doit être sévèrement rejetée. La « Loi » à laquelle Paul fait allusion dans Galates est donc la « Loi » interprétée et appliquée par les gens fanatiques de la légalité. Ainsi, Paul peut écrire,

« Et je l'affirme une fois encore: tout homme qui se fait circoncire est tenu d'accomplir la Loi tout entière.

   Vous qui cherchez à vous faire déclarer justes par Dieu en accomplissant la Loi, vous êtes séparés du Christ: vous n'êtes plus sous le régime de la grâce. » (Galates 5:3-4)

Dans ce contexte, la « Loi » fait allusion à la doctrine légaliste des Judaïstes.

Pour réfuter les faux enseignements des Judaïstes concernant la Loi, Paul doit, par nécessité, enseigner la bonne perspective de la Loi. Quand Paul interprète la Loi du Vieux Testament, il le fait d’une façon qui est complètement en accord avec les prophètes du Vieux Testament et notre Seigneur. La Loi, écrit Paul, était provisoire et préparatoire, et fut remplacée plus avantageusement avec la nouvelle alliance. La Loi (donnée par Dieu) n’était pas mauvaise, elle était bonne – mais la nouvelle alliance est bien meilleure. Avec cette conclusion, l’auteur d’Hébreux est d’accord (Héb. 8:1-13 ; 10:1-18). Le verdict du Christ et des apôtres est unanime, et en accord avec le point de vue de Moïse et des prophètes.

Conclusion

Nous pouvons dire avec conviction que l’offre de la Loi décrite dans le Livre d’Exode fut une occasion magnifique. La Loi était une provision gracieuse de Dieu à la nation Israël, bien que temporaire. La nouvelle alliance serait bien meilleure, mais l’ancienne alliance fut une condition préalable nécessaire et une préparation. Alors, quels sont les résultats pratiques de notre texte ? Ils peuvent être mieux vus en relation avec les différences entre la vieille alliance et la nouvelle.

La vieille alliance fut introduite dans un flamboiement de gloire. Tout Israël contempla la manifestation de la gloire et du pouvoir de Dieu quand Il descendit sur la montagne. Il y eut une sensation immédiate de la sainteté de Dieu qui saisit toute la congrégation d’Israël. Il ne fut pas difficile pour les Israélites d’apprécier la distance que Dieu garda entre Lui-même et le peuple. En fait, le peuple pressa Moïse d’intervenir et de servir d’intermédiaire entre eux et Dieu, de peur d’être près de Lui (Exode 20:18-20 ; Deut. 5:22-27). Dû aux limites établies par Dieu ou par peur de Dieu, le peuple garda ses distances.

La nouvelle alliance fut introduite assez différemment. La vielle alliance fut commencée avec une apparition publique de Dieu à Israël, exposant à tous Sa grandeur et Son pouvoir. Peu de gens profitèrent d’un contact intime avec Dieu (à savoir, Moïse, Aaron, et les anciens, Exode 24:9-18). La nouvelle alliance fut introduite par l’apparition du Seigneur Jésus Christ à Israël. Sa venue fut certainement l’opposé. Il est venu en enfant de parents pauvres, qui ne pouvaient même pas trouver une habitation convenable, alors, l’enfant est né dans une mangeoire. Sa gloire ne fut manifestée qu’à très peu de gens. A Sa naissance et au début de sa vie, quelques gens eurent un aperçu de Sa grandeur et de Son pouvoir. Plus tard, à Son baptême et à Sa transfiguration, seuls très peu de gens eurent le privilège d’être témoins de Sa gloire. A l’opposé des barrières qui gardaient les hommes loin de Dieu, sous menace de mort, la foule se pressait contre notre Seigneur et Le touchait.

Ainsi dans la première alliance, la grandeur et le pouvoir de Dieu furent manifestés à tous, mais peu de gens seulement pouvaient s’approcher. Dans la nouvelle alliance, tous ceux qui le désiraient, pouvaient s’approcher, mais seuls quelques-uns furent témoins de Sa grandeur. La première manifestation de Dieu au mont Sinaï dépeignait la merveilleuse vérité de la sainteté de Dieu, et la séparation que cela demandait. La deuxième manifestation de notre Seigneur (au mont du Calvaire) révéla la merveilleuse grâce de Dieu, par laquelle Il approcha les hommes et par laquelle nous pouvons L’approcher. Nous devons faire très attention de garder en perspective à la fois la sainteté et la grâce de Dieu. Il y en a certains qui intensifient la grâce de Dieu au point de diminuer la vérité de Sa sainteté, et de notre besoin de pureté. Il y en a d’autres (pas beaucoup) qui accentuent tant la sainteté de Dieu que les hommes désespèrent de ne jamais avoir une relation intime avec Lui. La venue de notre Seigneur a rendue possible pour les hommes d’avoir une relation intime avec le même Dieu qui fut manifesté au mont Sinaï.

Le message de l’Evangile est évident, en ce que nous voyons ici. Les barrières qui furent, de nécessité, construites pour garder les hommes éloignés de Dieu à l’offre de l’ancienne alliance ont été enlevées par l’institution de la nouvelle alliance. Le voile, qui gardait les hommes loin de la présence de Dieu, a été déchiré. La barrière de nos péchés a été détruite. C’est parce que la sainteté, que la Loi exige, fut réalisée par le Seigneur Jésus Christ, tout comme la punition de mort, que la Loi prononce contre chaque pécheur, a été portée par le même Sauveur, sur la croix du Calvaire.

Que tous ceux qui pointaient à un doux Jésus, qui refusa de jeter la première pierre à la femme prise en adultère, soient confortés par son refus de la condamner, soient rappelés qu’Il est le même Dieu qui était si sacré que les hommes étaient terrifiés rien que de l’approcher, encore plus de l’offenser au mont Sinaï. Qu’ils soient aussi avertis que ce même Seigneur Se manifestera Lui-même aux hommes sur une montagne, dans la même splendeur et avec le même super pouvoir que le même Dieu qui apparut au mont Sinaï.

« En ce jour-là, il posera ses pieds sur le mont des Oliviers, près de Jérusalem, du côté du levant. Le mont des Oliviers se fendra d'est en ouest en deux parties; une immense vallée se creusera entre les deux. Une moitié du mont reculera au nord, l'autre moitié au sud.

   Et la vallée de mes montagnes sera comblée, car elle s'étendra jusqu'à Atsal. Elle sera comblée, ce jour-là, comme elle a été comblée lors du tremblement de terre au temps d'Ozias, roi de Juda. Puis l'Eternel mon Dieu viendra, avec tous les saints anges. » (Zacharie 14:4-5)

En ce jour, ceux qui faisaient confiance à Dieu se réjouiront en la présence de Dieu, mais Ses ennemis se sauveront. Le Dieu qui S’approcha de nous en Jésus Christ reviendra en splendeur et dans la gloire, pour récompenser les vertueux et pour juger les malhonnêtes. Réjouissons-nous dans la sainteté et la grâce de Dieu. Attendons avec impatience Son apparition parce que nous Lui appartenons. Et préparons-nous, comme Israël, pour Son apparition par la purification qu’Il exige, et que Son Esprit accomplit.

Un mot final sur l’application de la Loi dans les vies des Chrétiens aujourd’hui. Nous pouvons certainement voir que la norme de la Loi est valide, comme étant indiquée dans Romains 8:4. Nous devrions aussi faire attention en ce qui concerne essayer d’appliquer ces aspects de la Loi qui ont été éliminés par la nouvelle alliance. Nous ne devrions pas essayer d’appliquer la Loi à notre nation et notre gouvernement (comme une alliance et une constitution) de la façon qu’Israël fut ordonné de faire. Néanmoins, nous sommes maintenant le royaume de prêtres, ayant été donné cette tâche sainte qu’Israël fut donnée et échoua de réaliser. Nous devrions alors comprendre que la norme du royaume de prêtres de Dieu sera la même. Les moyens d’atteindre cette norme ne sont pas ceux d’efforts humains pour respecter la Loi. Cela ne le fut et ne le sera jamais. Nous ne pourrons jamais atteindre complètement cette norme, mais par Christ, elle a été atteinte. Nous ne pourrons jamais l’atteindre dans cette vie, mais puisque Christ vit en nous, nous pouvons nous attendre à des évidences de vertu parce qu’Il travaille en nous pour vouloir et faire Son bon plaisir.

L’application personnelle de la Loi, comme elle est vue dans les Psaumes 19 et 119, est encore valide et nécessaire pour le Chrétien aujourd’hui. Nous devrions donc arriver à aimer la Loi de Dieu et avoir un enchantement pour elle qui approche celui des saints de l’ancien temps. Apprenons à aimer la Loi de Dieu et de voir sa beauté, parce qu’elle est sainte, vertueuse, et bonne, et parce qu’elle a été réalisée en Christ.


201 Gispen cites others to show the importance of the revelation contained in verses 4-6: “These words were spoken out of unfathomable love, which have been considered the center and theme of the entire Pentateuch (e.g., by Rupprecht, a conservative German Old Testament scholar, and Dillmann, who calls vv. 3-6 ‘the classic pronouncement of the Old Testament concerning the nature and purpose of the theocratic covenant’).” Gispen, p. 180.

202 This was done by means of the elders (v. 7). Due to the size of the nation, the elders would be told the message by Moses, and they would then convey it to the rest of the nation.

203 The mediatorial role of Moses is evident here, for God surely did not need to be told what the people had said. Notice that in verse 8 Moses returned to convey the words of the people to God, but that were reported as spoken by Moses in verse 9b. Before Moses spoke, God informed him of His appearance in a thick cloud, an appearance which would reveal the majesty and splendor of God (v. 9a).

204 The manifestation of the majesty of God on Mt. Sinai serves, I believe, as a commentary on these words of our Lord, spoken in response to the rebuke of the Pharisees for receiving the praise of the people as He entered Jerusalem: “I tell you, if these become silent, the stones will cry out!” (Luke 19:40). Nature responds to the presence of God, even when men are ignorant of it.

205 Cf., for example, Deut. 4:10-15; 5:2-6; Psalm 18:8-16.

206 We might be caught by surprise to see priests referred to here, since the priesthood had not yet been established. Let it suffice to say that many of the things formally established by the Law given at Sinai were already existent in some form already. Sacrifice, for example, predated the inauguration of the sacrificial system of the Law. Sabbath rest (cf. Exodus 16:22-30) predated the commandment to observe the Sabbath (Exodus 20:8-11).

207 “… most Old Testament scholars link the Abrahamic and Davidic covenants on royal grant types of treaties. … But the Sinaitic covenant is placed on a different footing even though it shares much of the same substance with the Abrahamic and Davidic promises. It is not modeled on royal grant treaties, but on a vassal treaty form.” Walter C. Kaiser, Jr., Toward Old Testament Ethics (Grand Rapids: Academie Books, 1983), p. 76.

208 Cf. Ezekiel 16:60; 37:26; Isaiah 55:3; 59:21.

209 In summary form, here are some of the contrasts between the old and the new covenants: Mosaic Covenant: (1) Provisional; (2) Partial (a shadow); (3) Taken advantage of by Law (Rom. 7); (4) Prophetic/prototype; (5) Good; (6) Written on Stone; (7) Conditional; (8) Condemnation. New covenant: (1) Permanent; (2) Complete; (3) Nullifies the condemnation of Law; (4) Final, fulfilment; (5) Best; (6) Written on hearts; (7) Unconditional; (8) Justification.

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