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30. J’ai Mené Deux Femmes (Genèse 29:1–30))

Introduction

J’ai entendu une histoire qui semble véridique. Un amoureux de voitures de collection cherchait un modèle particulier de Studebaker. Dans sa routine normale de lire le journal, il vit une annonce qui semblait être impossible à croire. Il y avait une petite annonce pour la voiture qu’il voulait, exactement, et seulement pour 100 dollars. Sachant que la voiture aurait du se vendre pour des milliers de dollars, il conclut que la voiture était soit un tas de tole et de rouille ou il y avait une erreur typographique. Finalement, ne pouvant résister, il appela. Une femme répondit au téléphone et lui assura que la voiture était en excellant état et qu’il n’y avait aucune erreur dans le prix.

Avec une odeur de bonne affaire dans l’air, le collectionneur se dépêcha d’aller chez la dame pour voir. Il fut ravit de constater que la voiture était tout ce que la dame lui avait dit. Elle etait magnifique. Bien sûr, il lui dit qu’il la prenait – pour 100 dollars. Se sentant de plus en plus coupable, l’homme a du dire à la femme, « Madame, je dois absolument vous dire que cette voiture vaut énormement plus que 100 dollars. Vous devriez recevoir bien plus pour cette automobile. » « Oh ! Je le sais très bien », répondit-elle, « mais voyez-vous Monsieur, mon mari m’a quitté pour sa secrétaire. Il m’a envoyé la carte grise de la voiture et m’a dit de la vendre et de lui envoyer l’argent. C’est ce que je vais faire avec les 100 dollars. »

Il est difficile d’entendre une histoire comme celle-là sans savourer le goût de la justice poétique qu’elle contienne. Je crois que la plupart d’entre nous avons ce même sentiment quand nous lisons Genèse 29. Jacob, le tricheur, reçoit une double raclée. Jacob, le trompeur, se fait rouler par son oncle Laban. Nous supposons que Léa était une sorte de modèle défectif de femme qui aurait du être sujet à un rappel de l’usine, et nous sommes amusés de trouver qu’il doit passer le reste de sa vie collé à elle, bien qu’il marie finalement la fille qu’il aime.

J’aimerai mettre en question notre interprétation de ce chapitre, car il ne semble pas que nos conclusions conviennent aux faits, seulement notre désir de voir Jacob recevoir ce qu’il mérite. Il y a cet élément, bien sur, mais il n’est pas le thème principal de l’histoire. Approchons cet épisode de la vie de Jacob avec un regard sur le traitement gracieux de Dieu dans la vie de celui qui va devenir le patriarche.

Le Coup de Foudre (29:1-12)

Jacob a quitté Béthel avec les pieds légers236 et un nouveau bail sur la vie. Avant sa rencontre avec Dieu, il ne pouvait seulement référer au Dieu de son père que comme « ton Dieu » (27:20.) Maintenant, Yahvé était le Dieu de Jacob (28:21.) Il avait eu la vision de l’échelle des cieux et entendu la promesse de Dieu, de Sa présence, provision et protection. Il avait l’assurance de son retour dans son pays et les bénédictions d’Abraham (28:10-17.) Il avait un sens nouveau de direction, un espoir nouveau, et une signification nouvelle de la vie. Il allait quand même aller à Harân, mais Dieu était avec lui.

« Jacob reprit sa marche vers les pays de l'Orient.

Un jour, il aperçut dans la campagne un puits où l'on fait boire les troupeaux. Trois troupeaux de moutons et de chèvres étaient couchés alentour. L'ouverture du puits était fermée par une grosse pierre

que l'on roulait de côté lorsque tous les troupeaux y étaient rassemblés. Après avoir abreuvé les bêtes, on remettait la pierre sur l'ouverture. » (Genèse 29:1-3)

Approchant Harân, Jacob arriva à un puits qui était situé dans un champs. C’était un puits différent, je pense, de celui où le serviteur d’Abraham fut (Genèse 24:11.) Ce puits était une source située en dehors de la ville à laquelle les femmes venaient puiser de l’eau potable (24:11,13.) Le puits que Jacob approcha était un dans un champs bien loin de la ville, et c’était plus un réservoir d’eau où les troupeaux venaient s’abreuver. Ce puits était couvert par un gros rocher, probablement pour qu’il ne soit pas pollué ou rempli de sable. Peut-être plus important, le rocher limitait l’usage de ce puits à certaines heures et seulement pour certaines personnes qui avaient l’autorisation. Les bergers, peut-être des adolescents, étaient assis prêt du puits, attendant l’heure d’abreuver leurs moutons. Jacob engagea la conversation avec ces bergers :

« Jacob demanda aux bergers:
---D'où êtes-vous, les amis?
---Nous sommes de Harân, lui répondirent-ils.

---Alors, reprit-il, connaissez-vous Laban, descendant de Nahor?
---Oui, nous le connaissons.

---Comment va-t-il?
---Il va bien. D'ailleurs, voici justement sa fille Rachel qui vient avec les moutons et les chèvres. » (Genèse 29:4-6)

Jacob voulait savoir s’il était loin de sa destination. La réponse des bergers lui dit qu’il était très près d’Harân. Sa question à propos du bien-être de Laban n’était pas indifférente. Il était vraiment intéressé de savoir comment les affaires de la famille de Laban se portaient. Dans un sens, le succès de son voyage pourrait être mesuré par la réponse des bergers. Au grand soulagement de Jacob, Laban allait bien, et encore mieux, il avait une fille qui devait arriver bientôt. Le mieux à faire était de l’attendre pour qu’elle le guide vers sa maison.

Pendant ce temps, Jacob se renseigna sur ce qui le frappa comme étant très inhabituel :

« ---Mais, dit Jacob, il fait encore grand jour! Ce n'est pas le moment de rassembler le bétail. Faites-donc boire les brebis et ramenez-les aux pâturages!

---Nous ne devons rien faire, lui répondirent-ils, avant que tous les troupeaux soient rassemblés; alors seulement on roule la pierre qui bouche l'ouverture du puits et nous faisons boire les bêtes. » (Genèse 29:7-8)

Les moutons n’étaient pas rassemblés pour la nuit, puisqu’il était encore tôt dans la journée. Ça n’avait aucun sens pour ces bergers de rester assis autour du puits, attendant jusqu'à plus tard pour abreuver leurs moutons, quand ils pouvaient leurs donner à boire maintenant, et les ramener aux pâturages pour plusieurs heures.

Les bergers n’étaient pas du tout impressionnés par la question ou ne savaient pas très bien comment prendre soin des moutons. Effectivement, sa question a du leur sembler idiote. Bien sûr, Jacob avait raison. Même ces garçons savaient que les moutons grossissaient plus vite quand ils paissaient dans une prairie plutôt que quand ils attendaient autour du puits où l’herbe avait été dévorée depuis longtemps. Toutefois, il semblerait que le puits ne pouvait pas être utilisé quand ils voulaient.

Un puits était une ressource de grande valeur, tout comme le serait un puits de pétrole aujourd’hui. Comme tel, il devait appartenir à quelqu’un, et cette personne imposerait comment et quand le puits devrait être utilisé, et probablement à quel prix. Cet agrément, entre le propriétaire du puits et les bergers, semble être que le puits ne pouvait être utilisé qu’une fois par jour. Les bergers doivent d’abord être rassemblés autour du puits avec leurs troupeaux. Puis le propriétaire ou ses hommes roulent la grosse pierre et les moutons pouvaient alors être abreuvés, peut-être dans l’ordre de leur arrivée. Cela expliquerait pourquoi les bergers et leurs troupeaux étaient là de si bonne heure. Comme ça, ce qui était le plus lucratif (c’est à ce que la question de Jacob arrivait) n’était pas le plus pratique. Mais les stipulations du propriétaire doivent être respectées.

Au cours de la conversation, Rachel arriva. A cause de cela, Jacob n’était plus beaucoup intéressé par les bergers, car elle était un membre de sa famille et une jeune fille ravissante :

« Pendant qu'il s'entretenait ainsi avec eux, Rachel arriva avec les moutons et les chèvres de son père. Elle était en effet bergère.

Lorsque Jacob vit Rachel, la fille de son oncle Laban et les bêtes de son oncle, il s'approcha, roula la pierre de l'ouverture du puits et fit boire les moutons et les chèvres de son oncle.

Puis il embrassa Rachel et éclata en pleurs.

Il apprit à la jeune fille qu'il était un parent de son père, un fils de Rébecca. Rachel courut prévenir son père. » (Genèse 29:9-12)

Certains commentateurs suggèrent en fait que Jacob aurait suggéré aux bergers qu’ils abreuvent leurs moutons immédiatement pour se débarrasser d’eux avant que Rachel n’arrive pour qu’il puisse la rencontrer sans témoins.237 Cela semble difficilement être le cas. Il ne connaissait pas son âge et sa beauté et il aurait sûrement voulu la rencontrer dans des circonstances dignes.

Je suis, cependant, intéressé par la série d’évènements qui a eut lieu quand Jacob et Rachel se sont rencontrés. Je me serais attendu à ce que d’abord Jacob se présente, puis l’embrasse, et finalement abreuve ses moutons. Juste l’inverse est relaté.238 D’abord, Jacob abreuve les moutons de Laban, ne considérant rien de ce que les bergers lui avaient dit. Puis il l’embrasse. Finalement il s’est présenté comme étant un membre de sa famille. Si l’ordre des évènements est correct, Jacob jette toutes les bonnes manières à la poubelle, et Rachel a du être totalement estomaquée par de telles manières romantiques. Tout cela, je dois vous rappeler, est considérablement lu entre les lignes.

Et c’est comme ça que ces deux jeunes gens se sont rencontrés. Ça n’a peut-être pas été le « coup de foudre », mais ça aurait pu. Leur rencontre a préparé la deuxième phase de leur relation.

Sept Ans Avant la Lune de Miel (29:13-20)

Quand Rachel courut à la maison avec son récit de sa rencontre avec Jacob, Laban a répondu très vite :

« Dès que Laban entendit parler de Jacob, le fils de sa sœur, il se précipita à sa rencontre, le serra contre lui et l'embrassa, puis il le conduisit dans sa maison. Alors Jacob lui raconta tout ce qui s'était passé.

Laban lui dit:
---Tu es bien du même sang que moi!
Pendant tout un mois, Jacob demeura chez lui. » (Genèse 29:13-14)

Les salutations de Laban ne me suggèrent qu’il lui offrait l’hospitalité, rien de plus, ce qui était attendu normalement, spécialement pour un membre de la famille proche.239 On nous dit que Jacob « lui raconta tout ce qui s'était passé » (verset 13.) On pourrait se demander ce que « tout » était. On devrait s’attendre normalement à ce que Jacob donne des nouvelles de sa famille et de leur santé. En premier lieu, Laban aurait voulu avoir des nouvelles de sa sœur Rébecca. Je pense que Jacob a aussi raconté les évènements qui ont précipité son voyage à Paddân-Aram, ainsi que la tromperie de son père. J’imagine aussi que Jacob aurait mentionné qu’il était venu chercher une épouse. Son histoire fut assez pour Laban d’être convaincu que Jacob était celui qu’il prétendait être et, donc, un membre de sa famille très proche. Le fait qu’ils étaient très proches n’était pas sans importance pour Laban,240 mais des évènements plus tard suggèreront cela d’une façon plus convaincante.

Le séjour d’un mois de Jacob chez Laban avait au moins deux résultats. Premièrement, cela a permit à Jacob et Rachel de se voir quotidiennement et a aidé à enflammer une affection profonde l’un pour l’autre. Jacob avait maintenant une bonne raison de rester avec Laban. Et pour Laban, ce mois lui prouva que Jacob était un travailleur de grande valeur. Bien que Jacob ne possédait rien, excepté la promesse de richesses futures et de bénédictions, il était un bon employé. Il serait un bon gendre et pourrait rester et travailler pour Laban au lieu d’une dot traditionnelle. Deuxièmement, ce mois les a amenés tous les deux, Jacob et Laban, à la conclusion qu’une relation permanente entre eux serait d’un avantage mutuel.

A la fin de ce moins, Laban voulait formaliser la relation entre lui-même et Jacob :

« Puis Laban lui dit:
---Travailleras-tu pour rien chez moi parce que tu es mon neveu? Dis-moi ce que tu voudrais comme salaire. » (Genèse 29:15)

Bien qu’on ne nous dise pas que Laban ait eu des fils à ce point là, il avait une fille plus âgée, qui allait jouer un rôle crucial dans les évènenements qui allaient suivre :

« Or, Laban avait deux filles, l'aînée s'appelait Léa, et la cadette Rachel.

Léa avait le regard tendre, mais Rachel était bien faite et d'une grande beauté. » (Genèse 29:16-17)

Peu de femmes furent aussi mal comprises que Léa. Même son nom l’a desservit, car il veut dire « vache sauvage. »241 La phrase qu’elle avait « le regard tendre » (verset 17) semble, à beaucoup, portraire Léa comme une fille simple avec des lunettes « cul de bouteille », qui ne peut pas voir passé le bout de son nez. Ce genre de pensées est totalement injustifié.

Premièrement, le mot traduit « tendre » (rak) n’est jamais utilisé dans un sens péjoratif, comme cela est suggéré ici. Ce terme n’est jamais utilisé faisant référence à un défaut.242 Par exemple, dans Genèse 18:7 Moïse utilise ce mot, « tendre » :

« Puis il courut au troupeau et choisit un veau gras à la chair bien tendre, il l'amena à un serviteur qui se hâta de l'apprêter. »

Moïse utilise ce mot à nouveau dans le chapitre 33 faisant référence aux jeunes enfants qui sont trop faibles pour être pressés :

« Mais Jacob répondit:
---Mon seigneur sait que les enfants sont fragiles ; de plus, j'ai avec moi des brebis, des chèvres et des vaches qui allaitent; si l'on forçait leur marche un seul jour, tout le troupeau périrait. »

Si nous prenons le mot rak, qui est traduit « tendre » dans 29:17, en son sens normal, alors nous ne devons pas penser en termes péjoratifs mais en termes de délicatesse, finesse. En contraste avec Rachel, qui avait du feu ou des étincelles dans ses yeux, Léa avait des yeux doux.

Je dois vous avertir à l’avance que j’ai tendance à aller un peu plus loin que les commentateurs que je connais. Je pense que nous devrions aussi considérer le sens du terme « yeux. » Aussi étrange que cela puisse paraître, ce mot utilisé pour un organe de vision physique souvent réfère à bien plus que l’œil physique. Il décrit aussi le caractère d’une personne, tout comme les expressions « pensées », « cœur » et « âme » réfèrent à des émotions humaines (Psaume 16:7-9 ; 26:2 ; Apocalypse 2:23.) Dans le Vieux Testament, nous trouvons ces genres de références au regard :

« Garde-toi bien de nourrir dans ton cœur des pensées mesquines et de te dire: « C'est bientôt la septième année, l'année de la remise des dettes» et, pour cette raison, de regarder ton compatriote pauvre d'un mauvais oeil sans rien lui donner. Car alors, il se plaindrait de toi à l'Eternel et tu porterais la responsabilité d'une faute. » (Deutéronome 15:9)

Peut-être l’usage le plus intéressant de l’expression du « regard » est dans deux versets, qui contiennent tous les deux à la fois les expressions relatives au « regard » et à la « délicatesse » (Hébreux, rak) :

« L'homme le plus délicat et le plus raffiné parmi vous regardera avec malveillance son frère, sa femme qu'il aura serrée contre son cœur et les enfants qui lui resteront encore » (Deutéronome 28:54)

« La femme la plus délicate et la plus raffinée parmi vous, celle qui était si délicate et si raffinée qu'elle ne se risquait même pas à poser la plante du pied sur le sol, regardera avec malveillance le mari qu'elle a serré contre son cœur, son fils et sa fille, » (Deutéronome 28:56)

C’est un fait établi que le regard (les yeux) sont utilisés dans le Vieux et Nouveau Testament pour « montrer des capacités mentales » telles que l’arrogance, l’humilité, la moquerie, et la pitié.243 Je pense que c’est dans ce sens que les yeux de Léa sont décrits. En relation avec le mot rak, j’en conclurais que la disposition de Léa était une de gentillesse et de tendresse, pendant que Rachel semblait avoir eu un tempérament plus fougueux et agressif. Indifféremment de si mes conclusions soit acceptées ou pas, l’idée de défauts en Léa est grandement suspecte et sans précédents dans l’usage scriptural de ces termes.

Rachel est caractérisée uniquement par son attrait physique. Elle était « bien faite et d'une grande beauté » (verset 17.) Moïse pourrait attirer notre attention sur ce fait car c’était la source principale d’attraction pour Jacob. Il semblerait y avoir un contraste important entre Rachel et Rébecca. Rébecca fut sélectionnée pour Isaac par le serviteur d’Abraham aidé par un conseil divin et à cause des qualités personnelles qui l’assurerait qu’elle serait une bonne épouse pour Isaac. Rachel, d’un autre coté, fut choisie pour Jacob par lui-même, mais sans aucune mention de qualités personnelles, seulement une description de sa beauté. La beauté de Rébecca était un bonus inattendu ; la beauté de Rachel était la principale raison de sa selection. Les feux rouges d’avertissement auraient déjà du clignoter dans nos esprits.

Sur cette raison discutable, Jacob préféra Rachel, la cadette, à Léa, l’aînée, et proposa les termes de paiements de la dot :

« Jacob s'était épris de Rachel et il dit à Laban:
---Je te servirai pendant sept ans si tu me donnes Rachel, ta fille cadette, en mariage. » (Genèse 29:18)

La réponse de Laban fut positive mais quelque peu vague :

« ---Je préfère te la donner à toi plutôt qu'à un autre. Reste chez moi.» (Genèse 29:19)

Je ne sais pas pour sûr que Laban avait déjà décidé de duper Jacob en échangeant les femmes, mais sa réponse certainement lui laissa assez de place pour manœuvrer. C’était assez positif pour Jacob de savoir que son offre avait été acceptée. C’était, je crois, un prix à prime mais un que Jacob n’avait pas de problème à payer :

« Jacob travailla sept ans pour obtenir Rachel, et ces années furent à ses yeux comme quelques jours parce qu'il l'aimait. » (Genèse 29:20.)

Néanmoins, Laban n’a pas spécifié que les sept ans de service amènerait immédiatement ou nécessairement un mariage avec Rachel. Il l’a simplement insinué, et dans son état extase, Jacob assuma ce qu’il voulait croire.

Certains supposent qu’à 77 ans Jacob ne se serait pas soucier d’attendre sept ans pour se marier. Je ne suis pas d’accord. Le point du verset 20 est que Rachel valait bien le prix cher que Jacob allait payer pour elle – un prix mesuré en années de service plutôt qu’en argent. La déclaration de Jacob à Laban dans le verset suivant sous-entend fortement qu’il était impatient et désireux de consommer le mariage pour lequel il avait attendu longtemps.

Choc Aux Premières Lueurs (29:21-30)

« Puis il dit à Laban:
---Donne-moi maintenant ma femme, car j'ai accompli mon temps de service et je voudrais l'épouser. » (Genèse 29:21)

Il est difficile de lire ce verset sans conclure qu’il y avait beaucoup de passion romantique dans ce vieil homme de 77 ans. Son désir physique pour Rachel est certainement attendu. Ironiquement, c’est cet appétit physique, tout comme le désir d’Isaac pour le gibier (25:3-4), qui causa Jacob d’agir trop rapidement et de s’attacher à un engagement à vie.

« Alors Laban fit un festin auquel il invita tous les habitants de la localité.

La nuit venue, il prit sa fille Léa et l'amena à Jacob qui s'unit à elle.

Laban donna sa servante Zilpa à sa fille Léa.

Le lendemain matin, Jacob se rendit compte que c'était Léa. Alors il dit à Laban:
---Que m'as-tu fait? N'est-ce pas pour Rachel que j'ai travaillé chez toi? Pourquoi alors m'as-tu trompé? » (Genèse 29:22-25)

C’est avec grande discrétion, que Moïse décrit cette situation des plus délicate et intime. Où Hollywood aurait inséré des pages et des pages d’élaboration, Moïse nous a donné une déclaration entre parenthèses à propos de la servante que Laban donna à sa fille. Nous devons donc traiter ce sujet d’une manière qui est consistante avec la grandiloquence du texte et avec les standards de droiture.

Pendant sept ans Jacob a attendu pour ce jour. Son désir est naturel et normal. A la fête, il a du avoir bu assez de vin pour diminuer ses sens. Ses invités auraient remarqué son entrée dans la tente (et le lit matrimonial où Léa attendait) et aussi sa sortie, qui aurait indiqué que le mariage avait été consommé par l’union de la mariée et du marié (Juges 14:10-15:2 ; Psaume 19:5.) La même passion qui domina Jacob quand il choisit sa mariée le gouvernait au moment où il entra dans la tente. Ce n’est pas étonnant que Jacob ait commit l’erreur qu’il fit.

De bonne heure le lendemain matin, Jacob se réveilla. Quelle journée magnifique ! Quelle nuit magnifique ! Quel futur excitant ! Quel choc quand les rayons de soleil entrèrent dans la tente pour révéler que la femme dans ses bras était Léa, pas Rachel ! Quelle ironie que Jacob répète les mêmes mots que Pharaon dit à Abraham (12:18) et qu’Abimélek dit à Isaac (26:10) : « Que m'as-tu fait? » Bien que cela ne soit pas enregistré, il est facile de croire qu’Isaac ait aussi demandé cela à Jacob après sa grande déception. La chaussure est maintenant à l’autre pied ; Le trompeur a maintenant été trompé. Ceux qui choisissent de vivre par l’épée, meurent par elle.

Laban n’a pas été offensé par la réprimande de Jacob. Il avait probablement prévu la réponse à cette question bien longtemps avant que la confrontation n’ait lieu.

« Laban répondit:
---Chez nous, il n'est pas d'usage de marier la cadette avant l'aînée.

Mais termine la semaine de noces avec celle-ci, et nous te donnerons aussi l'autre en contrepartie de sept autres années de travail chez moi.

Jacob accepta: il termina cette semaine-là avec Léa, et Laban lui donna sa fille Rachel pour épouse.

Il donna aussi à Rachel sa servante Bilha.

Jacob s'unit également à Rachel qu'il aimait plus que Léa. Il travailla encore sept autres années chez Laban. » (Genese 29:26-30)

Et le résultat fut que Laban maria ses deux filles. Il s’est aussi arrangé à recevoir un bon prix pour les deux. Jacob eut deux épouses au lieu d’une, et il travailla deux fois plus pour ce qu’il désirait.

Conclusion

Moins de passages contiennent plus de leçons en ce qui concerne « vivre » que ce chapitre. Laissez moi vous suggérer quelques-uns uns d’entre eux sous des titres différents :

Les Conséquences du Péché

Précédemment, nous avons noté qu’une des conséquences du péché de Jacob, quand il avait trompé Isaac, fut sa séparation physique et émotionelle de ceux qu’il aimait. Une seconde conséquence a été un parallèle moral de la loi de gravité de Newton : Chaque action a une réaction égale et opposée. Des paroles de notre Seigneur, « … tous ceux qui se serviront de l'épée mourront par l'épée » (Matthieu 26:52.) Jacob a choisi d’améliorer sa vie en utilisant des moyens malhonnêtes. Il a apprit la triste leçon que ceux qui cherchent à décevoir seront déçus.

La tragédie de ce chapitre est que tout ce qui est arrivé était nécessaire. Tout ce que nous avons besoin de faire est de comparer l’acquisition de Rachel à celle de Rébecca. Les moyens d’Abraham ont donné à Isaac la possibilité d’avoir une épouse en très peu de temps (24:54.) La raison pour cela était que le serviteur avait la dot de la fortune d’Abraham, le père d’Isaac. Une des conséquences du péché de Jacob fut qu’il a du quitter Canaan – s’enfuir les mains vides. Puisque Jacob avait péché, il a été séparé de la richesse de son père et il avait seulement ses mains pour travailler. Les quatorze ans que Jacob a du travailler n’aurait pas été nécessaire, je crois, s’il n’avait pas trompé Isaac. Peut-être qu’Isaac a chassé Jacob sans rien pour lui apprendre une leçon : La valeur du travail dur. Ou peut-être c’était pour forcer Jacob à rester loin pendant longtemps en travaillant pour se gagner une épouse. Ça, nous ne savons pas, mais il semble que ce délai de 14 ans n’était pas nécessaire, mais simplement le résultat du péché. Quel prix il a du payer !

Il y a une différence frappante entre les conséquences du péché aujourd’hui et ceux de Jacob. Nos péchés, comme les siens, nous séparent de Dieu maintenant et pour toujours (Psaume 66:18 ; 2 Thessaloniens 1:9 ; Apocalypse 20:12-15.) Cependant, bien que le travail des mains de Jacob fut capable de l’aider à se procurer une épouse, le travail de nos mains ne peuvent nous procurer aucunes bénédictions de Dieu, ni le salût :

« Nous sommes tous semblables à des êtres impurs,
toute notre justice est comme des linges souillés. » (Ésaïe 64:6)

« … il nous a sauvés.

S'il l'a fait, ce n'est pas parce que nous avons accompli des actes conformes à ce qui est juste. Non. Il nous a sauvés parce qu'il a eu pitié de nous, en nous faisant passer par le bain *purificateur de la nouvelle naissance, c'est-à-dire en nous renouvelant par le Saint-Esprit. » (Tite 3:4-5)

La bonne nouvelle de l’Évangile et que nous, qui sommes des pécheurs et ne pouvons nous aider nous-même, pouvons être sauvés en croyant en le travail que Jésus Christ a fait pour nous. C’est en croyant en SA mort, en croyant qu’IL est mort à notre place, et en SA vertu que nous pouvons faire l’expérience des bénédictions de Dieu maintenant et pour toujours.

« Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c'est un don de Dieu;

ce n'est pas le fruit d'œuvres que vous auriez accomplies. Personne n'a donc de raison de se vanter.

Ce que nous sommes, nous le devons à Dieu; car par notre union avec le Christ, Jésus, Dieu nous a créés pour une vie riche d'œuvres bonnes qu'il a préparées à l'avance afin que nous les accomplissions.» (Ephésiens 2:8-10)

La Grâce de Dieu

Certains peuvent voir les évènements de ce chapitre comme Dieu prenant sa revanche sur Jacob. D’autres pourraient simplement les interpréter comme un genre de justice poétique. Je préfère les comprendre comme une évidence de la merveilleuse grâce de Dieu travaillant dans la vie de Jacob. Dieu n’a pas amené ces événements pour punir Jacob, mais pour l’instruire. La punition a été subite par notre Seigneur sur la croix, mais la discipline est l’entraînement correctif qui nous aide à avancer sur le chemin nous menant à la sainteté (Hébreux 12.)

Jacob a apprit la valeur de l’alliance. L’agréement qui régulait l’usage du puits (versets 2-3, 7-8) semblait être peu important pour Jacob. Dans son excitation de rencontrer Rachel, il décida d’utiliser le puits malgré les règles pour son usage. Il a aussi pu négliger quelques coutumes quand il a rencontré Rachel (versets 10-12.) Il a certainement choisi de négliger la coutume de marier l’aînée en premier. Je ne crois pas que Laban n’ait rien apprit de nouveau à Jacob, mais lui a rappelé quelques choses qui ne pouvait pas, ne devrait pas, être prit à la légère ou être négligé.

En plus de tout ça, Jacob ressentit la grâce de Dieu avec un délai de plus de 14 ans. Ce fut ce délai qui contribua au sauvetage de la vie de Jacob en le gardant loin de la furie d’Esaü, qui avait décidé de le tuer.

Incroyablement, la grâce de Dieu fut manifestée dans cet évènement par le don de Léa comme épouse pour Jacob. C’est probablement la dernière pensée à nous venir à l’esprit, mais je pense que c’est une position défendable. Premièrement, nous devons reconnaître que, dans la providence de Dieu (et en dépit de la roublardise de Laban), Léa devint la femme de Jacob. De plus, ce fut Léa, pas Rachel, qui devint la mère de Juda, qui devait devenir l’héritier par lequel le Messie viendrait (49:8-12.) Aussi, ce fut Lévi, un fils de Léa, qui fournirait la lignée de prêtres des années plus tard. Il semble important de remarquer que Léa et sa servante ont eu au moins deux fois plus d’enfant que Rachel et sa servante (29:31-30:24 ; 46:15,18,22,25.) L’aînée devait toujours avoir deux fois plus ; et il semblerait que Léa l’ait eu, du moins pour autant à ce que les enfants sont concernés.

Un dernier facteur reste qui montre la supériorité de Léa à Rachel. Rachel meurt à un jeune âge, bien qu’elle fut la sœur cadette. Quand elle mourut, elle fut enterrée sur la route de Bethlehem (35:19.) Et quand Léa mourut, elle fut enterrée avec Jacob dans une grotte à Machpelah (49:31.) Léa ne fut pas une malédiction pour Jacob, mais une bénédiction.

Conseils

Les moyens utilisés par Isaac pour obtenir Rébecca comme épouse étaient très différents de ceux utilisés par Jacob pour acquérir Rachel. Isaac était assujetti à son père, et c’était par la sagesse de son père et son serviteur, par les moyens financiers d’Abraham, et par la prière que Rébecca fut obtenue. Jacob partit volontairement, sans un sou de la fortune de son père. Il choisit la femme avec la plus grande beauté et marchanda avec Laban pour elle.

Pour moi, il n’y a aucun doute que Jacob fut guidé plus par ses hormones que par n’importe quels autres facteurs. Il n’a pas prié à ce sujet. Il n’a pas considéré le caractère. Il n’a pas cherché de conseils. En fait, il a essayé de contourner les coutumes de ce jour et les préférences de Laban.

Nous vivons des jours très romantiques. Nous acclamons Rachel et huons Léa. Dieu semble être de l’autre coté. Ce qui est romantique, n’est pas toujours correct – souvent c’est mal. La romance causa Jacob d’utiliser le puits quand et comment il en avait besoin, malgré les règles du propriétaire. La romance a conduit Jacob à choisir Rachel, pas Léa. La romance contrôlait tellement Jacob que, sous son influence, il passa toute une nuit avec la mauvaise femme. Nous devons faire attention à ces décisions qui sont amenées par des impressions ou sentiments romantiques.

Beauté

Peu de choses sont plus importantes pour les femmes d’aujourd’hui que la beauté. Peut-être rien n’est plus important pour les hommes aujourd’hui que la beauté. Rachel était une femme terriblement séduisante. Rien de mal avec ça. Sara était très belle, ainsi que Rébecca. Mais la beauté extérieure doit toujours être considérée d’une façon secondaire. Jacob a regardé à l’extérieur de Rachel et pas plus loin. Il n’a pas essayé de connaître son caractère. L’écrivain, Roi Lemouel, n’était pas dans l’erreur quand il a donné ce conseil :

« La grâce est décevante et la beauté fugace;
la femme qui révère l'Eternel est digne de louanges. » (Proverbes 31:30)

Messieurs, jeunes garçons, ceci est un mot pour nous. Nous voulons tous être vus en compagnie de très belles femmes. Nous avons tous rêvé de sortir avec elles. Certains ont fait de grands sacrifices pour marier une pièce de collection. Cherchons en premier un bon caractère, et si nous le trouvons, ne cherchons pas plus loin. Si nous trouvons un bon caractère avec du charme et de la beauté, considérons-nous chanceux.

Ce n’était pas la beauté extérieure qui a rendu la première nuit une chose si merveilleuse entre Jacob et Rachel – c’était l’amour de Jacob pour elle, et (j’en suis convaincu) son amour à elle pour lui. C’est l’amour, pas la beauté, qui amène le septième ciel dans la chambre. Ne l’oublions pas.

Mesdames, je réalise bien que la société a placé un grand prix sur le prestige et la beauté. Je comprends que beaucoup de votre sens d’amour propre est basée sur votre attraction extérieure et « sex-appeal. » Cependant, c’est faux. Notre valeur réelle est l’estimation qui vient de Dieu. Dieu n’était pas impressionné avec la beauté de Rachel. Après tout, IL lui a donné tout ça depuis le début. Dieu regarda au cœur et bénit Léa. Sa valeur, bien que jamais totalement réalisée par son mari, était immense aux yeux de Dieu. Apprenons tous à être satisfait avec nous-même, comme Dieu nous a fait, et trouvons notre vraie valeur dans le royaume spirituel.

« Mais l'Eternel lui dit:
---Ne te laisse pas impressionner par son apparence physique et sa taille imposante, car ce n'est pas lui que j'ai choisi. Je ne juge pas de la même manière que les hommes. L'homme ne voit que ce qui frappe les yeux, mais l'Eternel regarde au coeur. » (1 Samuel 16:7)

« Car qui te confère une distinction? Qu'as-tu qui ne t'ait été donné? Et puisqu'on t'a tout donné, pourquoi t'en vanter comme si tu ne l'avais pas reçu? » (1 Corinthiens 4:7)


236 Literally, the text here reads, “Then Jacob lifted up his feet . . .”

237 W. H. Griffith Thomas, Genesis: A Devotional Commentary (Grand Rapids: Eerdmans, 1964), p. 270; C. F. Keil and F. Delitzsch, Biblical Commentary on the Old Testament (Grand Rapids: Eerdmans, 1968), Vol. I, p. 285.

238 In the New International Version the translators attempt to correct this seeming lack of etiquette by translating verse 13, “He had told Rachel that he was a relative . . .” Perhaps so, but not necessarily. Surely the text does not demand such a rendering.

239 Leupold strains a bit to suggest that Laban’s expressions of affections were overdone: “Without a doubt, the man was glad to meet a nephew and ‘embraced him’ in all sincerity and ‘kissed him repeatedly’ with true affection. Yet the Piel stem yenashseq does not mean just ‘give a kiss’ as does the kai wayyishshoq (v. 11). Perhaps the overplus of affection displayed carries with it a trace of insincerity, for the truest affection does not make a display of itself.” H. C. Leupold, Genesis (Grand Rapids: Baker Book House, 1942), II, p. 790.

240 At this point Laban was not reported to have any sons. He may very well have hoped to adopt Jacob as a son, making him his heir, and also providing security for himself in his old age. Such arrangements were not unusual in that time. This we shall describe more fully in a later lesson.

241 Leupold, Genesis, II, p. 793.

242 Thus Stigers states: “The comparison is with the less beautiful as the degree of contrast, not with the one who is sickly. The word rak is usually used to connote delicateness in upbringing (Deut. 28:50) and of women (28:56), not of physical defects of a pathological sort.” Harold G. Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 230.

243 Francis Brown; S. R. Driver; and Charles Briggs, A Hebrew and English Lexicon of the Old Testament (Oxford: Clarendon Press, 1966), p. 744.


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