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47. Une Bonne Perspective de la Pauvreté et de la Prospérité (Genèse 47:13-31)

Introduction

Pendant que je flânais dans une librairie il y a quelque temps, j’ai remarqué un livre qui avait un titre qui sautait à la figure : Les Bœufs Sacrés Font du Bon Hamburger. Je n’ai ni acheté le livre, ni ne l’ai-je jamais lu, mais le sujet était fascinant. Malheureusement, pendant que cela pourrait être vrai, je n’en vois pas beaucoup dans la file d’attente pour hacher la viande. Quelques-unes de nos convictions les plus tenaces peuvent être du bon matériel pour faire du hamburger, mais celui qui va défier comment nous pensons ne va pas être très populaire. Franchement, j’ai agonisé sur la tâche qui est la mienne d’expliquer et d’appliquer ce texte dans Genèse 47, non pas à cause du fait qu’il n’est pas clair, mais parce qu’il va contre le grain de ce que beaucoup de cercles chrétiens ont été enseignés.

Beaucoup des Juifs des jours de Jésus pensaient que la prospérité et spiritualité étaient inséparable. Aujourd’hui c’est tout le contraire. On nous dit fréquemment que nous ne pouvons pas prospérer ou avoir un compte épargne pendant que des gens ont moins que nous. Particulièrement nous, Américains, nous sentons coupables parce que nous prospérons pendant qu’une grande partie du monde vit dans la pauvreté. Une partie de cette culpabilité pourrait être justifiée, mais pas nécessairement toute.

Les actions de Joseph dans ce chapitre ne correspondent pas très bien à nos idées préconçues, car il vendit du grain à des hommes affamés. Non seulement a-t-il accumulé tout l’argent dans le pays, mais il a aussi acquéri tout le bétail et les terres, et même les gens furent asservis. Comment un homme qui, jusqu'à présent, avait un record parfait pouvait être soudainement si avide et insensible ? Et si Joseph nous perturbe, nous devons aussi être perturbés par la nation d’Israël, car elle a grandement profité pendant que les Egyptiens sombraient de plus en plus dans la pauvreté. Il semblerait que beaucoup de l’affluence d’Israël fut aux dépends des Egyptiens. Comment pouvons nous justifier la bénédiction de Dieu à Israël ?

Comme je suggérais, quelques-unes de nos idées pourraient faire du bon hamburger. Considérons ces versets avec beaucoup d’attention, car ils nous aident à gagner une bonne perspective sur la pauvreté et la prospérité.

La Prospérité de Pharaon et la Pauvreté de l’Egypte (47:13-26)

« La famine était si grande en Egypte et en Canaan qu'on ne trouvait plus nulle part de quoi manger, et les habitants dépérissaient de faim.

   En échange du blé qu'il vendait, Joseph recueillit tout l'argent qui se trouvait en Egypte et en Canaan, et en remplit les caisses du pharaon.

   Quand il n'y eut plus d'argent en Egypte et en Canaan, tous les Egyptiens vinrent trouver Joseph et lui dirent:
   ---Donne-nous de quoi manger! Pourquoi devrions-nous mourir là sous tes yeux parce que nous n'avons plus d'argent?

   Joseph répondit:
   ---Si vous n'avez plus d'argent, donnez-moi votre bétail, et je vous fournirai de la nourriture en échange de vos troupeaux.

   Ils amenèrent donc leur bétail à Joseph qui leur donna de quoi manger en échange de leurs chevaux, de leurs ânes, et de leurs troupeaux de moutons, de chèvres et de bœufs. Cette année-là, il leur assura la nourriture en échange de tous leurs troupeaux.

   L'année suivante, ils revinrent le trouver et lui dirent:
   ---Mon seigneur n'est pas sans savoir que nous n'avons plus d'argent, nos troupeaux appartiennent à mon seigneur, nous n'avons plus rien à présenter à mon seigneur que nos corps et nos terres.

   Pourquoi péririons-nous là sous tes yeux, nous et nos terres? Achète-nous, avec nos terres, en échange de vivres, et nous deviendrons, avec nos terres, esclaves du pharaon. Donne-nous aussi du grain à semer pour que nous puissions survivre, au lieu de mourir, et que notre terre ne devienne pas un désert. » (Genèse 47:13-19)

Pendant les deux dernières années, la famine fut très sévère en Egypte et au pays de Canaan (45:5). Toutes les réserves privées de blé étaient épuisées, et tout l’argent d’Egypte et du pays de Canaan avait été dépensé pour acheter le grain du gouvernement de Joseph. Et la famine trainait et trainait. Etant désespérés, les Egyptiens approchèrent Joseph, lui rappelant leur situation critique. Joseph savait que bien que leur argent était épuisé, leurs richesses ne l’étaient pas, car ils possédaient encore beaucoup de bétails. Si ce bétail restait la propriété des Egyptiens, il aurait péri, car il n’y avait plus d’herbe dans les pâtures et ni de grain pour nourrir le bétail. Et qui d’autres que Pharaon serait intéressé, car personne ne pourrait le nourrir pendant ces années de sécheresse ? Dans ce sens, Joseph fit une faveur aux Egyptiens en prenant leur bétail, l’échangeant pour du grain dont ils avaient besoin pour survivre. Quelques têtes de bétails auraient pu être achetés par les Israélites, qui étaient les gardiens des troupeaux (46:34) et qui étaient relativement peu affectés par la famine (47:27). Beaucoup, sinon tous, des troupeaux que Joseph acheta pour Pharaon devaient être gardés par les frères de Joseph (47:6).

La vente de leur cheptel permit aux Egyptiens de vivre une autre année. La suivante approchant, ils se sont trouvés une fois de plus dans la misère, faisant appel à Joseph pour du grain qui leur permettrait de survivre. Ils n’avaient ni argent, ni bétails, mais ils possédaient toujours deux commodités de valeurs : leurs terres et le travail qu’ils pourraient faire. A leur propre suggestion, les Egyptiens échangèrent leurs terres et leurs travaux contre du grain pour survivre la famine. Leurs terres appartiendraient à Pharaon, ils dirent, et ils seraient ses esclaves. Joseph fut d’accord pour fournir le grain pour la semence quand la famine serait terminée et le temps de semer arriva (47:18-19).

« Alors Joseph acquit toutes les terres d'Egypte pour le compte du pharaon, car les Egyptiens vendirent chacun son champ, contraints par la famine, tant elle était rigoureuse. Ainsi, le pays devint la propriété du pharaon.

    Quant aux habitants, il les réduisit à l'esclavage, d'un bout à l'autre de l'Egypte.

    Les seules terres que Joseph n'acheta pas étaient celles des prêtres, car il existait un décret du pharaon en leur faveur et ils se nourrissaient de ce que le pharaon leur fournissait; c'est pourquoi ils n'eurent pas à vendre leurs terres.

    Joseph dit au peuple:
   ---Je vous ai achetés aujourd'hui, vous et vos terres, pour le compte du pharaon. Voici des grains: ensemencez vos champs!

    Mais vous donnerez le cinquième de vos récoltes au pharaon, les quatre autres parts seront à vous pour ensemencer les champs et pour vous nourrir, vous, vos enfants et tous ceux qui seront sous votre toit.

    Ils dirent:
   ---Tu nous as sauvé la vie! Puisque nous avons obtenu ta faveur, nous serons les esclaves du pharaon.

    Joseph fit de cette disposition une loi pour toute l'Egypte --- loi qui est encore aujourd'hui en vigueur --- imposant le versement du cinquième de la récolte au pharaon. Seules les terres des prêtres ne passèrent pas en propriété au pharaon. » (Genèse 47:20-26)

Et comme ça, les terres changèrent de propriétaires – en ça que toutes les terres exceptées celles acquises par les Israélites (verset 27) ou appartenant aux prêtres, qui étaient supportés (comme les Israelites) par Pharaon (verset 22). Les gens furent amenés des campagnes aux villes (verset 21). Cela arriva probablement pour une paire de raisons administratives. Premièrement, le grain était entreposé dans les villes (41:35) et pouvait donc être plus efficacement distribué là. Peut-être qu’aussi, en eloignant les gens de leurs terres, cela rendait le transfert de propriété plus incontestable et permanent. Une fois qu’ils étaient séparés de leurs terres, leur attachement émotionnel aurait tendance à faiblir.

Les termes de l’esclavage des Egyptiens furent décidés par Joseph (versets 23-24). Joseph acquit à la fois les gens et leurs terres pour Pharaon. Quand la famine serait finie, il leur fournirait de la semence à planter. Quand la moisson serait à nouveau récoltée, un cinquième serait donné à Pharaon. Le reste appartiendrait aux gens pour leur nourriture, celle de leurs animaux et la semence pour la prochaine moisson. Moïse écrit que ce fut sous ces conditions qu’il trouva l’Egypte. Ce qui arriva durant l’administration de Joseph continua jusqu'à temps que Moïse fut au palais de Pharaon (verset 26). Qui, mieux que Moïse, aurait su ça?

Certains trouvent difficile de croire que Joseph a pu avoir quelque chose a faire avec l’acquisition de toute la richesse d’Egypte, ainsi qu’avec l’esclavage des gens. Avant de condamner Joseph trop rapidement, plusieurs observations devraient être considérées.

(1) Ni le grain, ni le gain appartenaient à Joseph, mais à Pharaon. C’est exactement pourquoi j’ai titré cette section « La Prospérité de Pharaon et la Pauvreté de l’Egypte. » Joseph ne peut être condamné pour vendre le grain plutôt que de le donner gratuitement, car le grain ne lui appartenait pas. Et tout le bénéfice appartenait à Pharaon. Les actions de Joseph ne lui ont apporté aucun gain personnel aux dépends de l’Egypte. Son devoir était d’assurer les intérêts de Pharaon, et cela, il s’en occupa très bien.

(2) La faveur que Pharaon avait conférée à la famille de Joseph était un sujet de grâce, qu’il décida d’accorder les Israelites tout comme il l’avait accordée aux prêtres. Il y avait une grande différence entre la bonne fortune des Israélites et l’échec économique des Egyptiens, mais ce n’était pas autant dû au choix de Joseph qu’à celui de Pharaon.

(3) L’ « esclavage » dont les Egyptiens avaient proposé n’était pas celui, dur et injuste, que nous connaissons de l’histoire de notre propre pays. L’esclavage n’est pas nécessairement cruel et dur, bien qu’il puisse l’être, tout comme une dictature n’est pas toujours dure et répressive (comme quand Christ régnera sur le monde). L’esclavage dont Joseph arrangea fut plus l’agrément qu’un « métayer » aurait avec un propriétaire de terrains et pourrait toujours marcher dans notre pays aujourd’hui. L’esclavage pour ces Egyptiens voulait dire que la terre ne leur appartenait plus et qu’une taxe de 20% sur leur production fut imposée. Ayant juste passé le 15 avril, le remboursement et les paiements des impôts, la plupart d’entre nous aurions tendance à penser que les Egyptiens s’en tiraient bien. Qui parmi nous ne signerait-il pas pour une simple taxe de 20% ?

(4) Un tel « esclavage », même parmi les Israélites, n’était pas condamné :

« ---Si ton prochain qui vit près de toi devient pauvre et se vend à toi, tu ne le feras pas travailler comme un esclave.

   Tu le traiteras comme un ouvrier salarié ou comme un immigré; il sera ton serviteur jusqu'à l'année du jubilé.

   Alors il quittera ton service, lui et ses enfants, pour retourner dans sa famille et rentrer en possession du *patrimoine de ses ancêtres.

   Car ceux que j'ai fait sortir d'Egypte sont mes serviteurs; ils ne doivent pas être vendus comme esclaves.

   Parce que tu révères ton Dieu, tu ne les traiteras pas avec brutalité. » (Lévitique 25:39-43)

Même si un camarade israélite devenait pauvre, il pouvait se vendre à un autre comme esclave. Un tel esclavage n’était pas interdit, mais le propriétaire de l’esclave était averti de traiter cet esclave d’une manière douce et civile. C’est exactement ce que nous voyons Joseph faire.

(5) Nous ne devrions pas être perturbés par les actions de Joseph quand les Egyptiens le louaient et le regardaient comme leur Sauveur :

« Ils dirent:
   ---Tu nous as sauvé la vie! Puisque nous avons obtenu ta faveur, nous serons les esclaves du pharaon. » (Genèse 47:25)

Si les Egyptiens avaient suggéré cet arrangement en premier (verset 19) et puis s’y été soumit avec reconnaissance (verset 25), pourquoi devrions-nous être perturbés, à moins que bien sûr, nous n’aimons pas penser qu’une telle chose pourrait nous arriver ? Une telle condition économique peut être indésirable, mais ce n’est pas certainement pas contre la Bible.

(6) Beaucoup de problèmes que les Egyptiens avaient étaient crées par eux-mêmes. Joseph n’avait crée ni les sept ans d’abondance, ni les sept ans de famine ; il les prédit tous les deux et proposa un programme pour les traiter. Son plan a coûté aux Egyptiens leurs fortunes et un peu de leur liberté, mais ça les a aussi sauvés d’une mort certaine. Le terrible besoin du pays de Canaan est facilement explicable, mais pourquoi y avait-il aussi un besoin en Egypte ? Je dois vous prévenir que je lis entre les lignes, mais c’est mon avis que la pauvreté effroyable des Egyptiens était un dilemme qu’ils avaient crée eux-mêmes.

Si Joseph était l’administrateur compétent qu’il était supposé être, sûrement il informa toute la population de la famine qui allait arriver après les sept ans d’abondance. Ça aurait assuré leur coopération pour accomplir le plan que Joseph avait proposé pour alléger la dévastation des années de sécheresse à venir. De plus, si Joseph croyait « que le gouvernement gouverne le mieux quand il gouverne peu », il se serait efforcé de pousser la nation à suivre son exemple à économiser pour les années d’adversité. Joseph accumula un-cinquième des récoltes du pays pendant les années d’abondance. Ça laissa quatre-cinquième de la récolte exceptionnelle pour les Egyptiens. N’auraient-ils pas dû emmagasiner du grain pour la famine comme Joseph l’avait fait ? Mais il semblerait qu’ils pensaient que les années d’abondance continueraient eternellement. Pourquoi ne pas dépenser un peu de cet excès ? Ils semblent qu’ils furent autant surpris par l’arrivée de la famine que les gens du temps de Noé furent surpris par le déluge. Les Egyptiens, je crois, furent informés qu’une période difficile allait arriver, pourtant ils ne se sont pas préparés. Pas étonnant qu’ils ne se soient pas plaint de la façon dont Joseph s’est occupé du problème et l’appelait un sauveur.

Toutes les évidences nous amènent à la même conclusion : Joseph était juste aussi pieux ici qu’il était partout. Il avait préparé sagement pour l’avenir, et l’emmagasinage de blé lui rendit possible de sauver la nation du désastre.

La Prospérité d’Israël et la Pauvreté d’Egypte (47:27)

Pendant que les Egyptiens s’évanouissaient sous la famine, les Israelites s’épanouissaient. La perte de l’Egypte, jusqu’à un certain point, était leur gain :

« Israël s'installa en Egypte, dans la région de Gochên. Ils y acquirent des propriétés. Ils eurent des enfants et devinrent très nombreux. » (Genèse 47:27)

Israël prospéra en dépit de la famine et de la pauvreté dont l’Egypte faisait l’expérience. Ce petit groupe prospéra pendant que la plupart du peuple égyptien s’appauvrissaient. Ce n’est peut-être pas trop de dire que les Israélites prospérèrent aux dépends des Egyptiens. Par exemple, le pays qu’ils acquirent fut probablement acheté à un bon prix à un fermier égyptien qui savait que de toute façon il perdrait sa terre. Le bétail qu’ils obtinrent fut probablement acheté à un fermier qui, autrement, l’aurait regardé mourir de faim. Ce qui a été acheté a dû l’être au taux de dix cents sur le dollar.

Cela soulève quelques questions à propos de la prospérité des Israélites durant la famine. Etait-ce mal pour eux de prospérer pendant que les autres souffraient ? Etait-ce bien de leur part d’acheter des terres pendant que les autres devaient abandonner les leurs ? Avant que nous ne répondions à cette question, laissez-moi vous en poser une autre : N’êtes- vous jamais allés faire des achats dans un magasin qui ferme ses portes ? Bien sûr. Et avez-vous insisté à ce que le magasin vous vende sa marchandise à prix fort parce que les temps étaient durs ? Bien sûr que non. Vous étiez enchantés d’avoir l’occasion d’acheter quelques choses à des prix drastiquement rabaissés. La perte du magasin fut votre gain, et vous êtes repartis fiers des choses que vous avez eues à bon marché.

De peur que nous perdions notre sens de perspective, laissez-moi vous rappeler que la prospérité d’Israël à cette période à paver le chemin de sa future persécution. Stigers, dans son excellent commentaire sur Genèse, titre les versets 13-26 «  Les Fondations de l’Oppression. »99 Une petite leçon d’Histoire aidera à mettre cette section en perspective.

Avant que Joseph ou Jacob entrèrent en Egypte, il y avait un grand nombre d’esclaves sémitiques asiatiques en Egypte. Ils étaient rassemblés pour la plupart dans la région du Delta d’Egypte, la même région où Gochên était situé. Après une longue période, ces Hyksos, propriétaires de terres, formaient une coalition politique qui leurs donnait beaucoup de pouvoir dans le Delta. A un moment faible du pouvoir politique égyptien, cette coalition renversa le trône et un Pharaon hyksos fut installé au pouvoir. Il est très possible que le Pharaon sous lequel Joseph servait était un hyksos.100 Cela explique, du moins en partie, pourquoi un Pharaon aurait été désireux d’installer un esclave hébreu à un tel poste. Un camarade palestinien serait plus fiable qu’un Egyptien. Cela explique aussi pourquoi le Pharaon encouragerait l’immigration d’Hébreux du pays de Canaan. Ils pourraient améliorer sa position politique et être des alliés possibles si et quand les Egyptiens essaieraient de regagner le pouvoir.

Plus tard, bien après que Joseph mourut et que la dynastie des Hyksos ait été renversée, les Egyptiens n’ont pas eu beaucoup de sentiments favorables envers les Israélites, qui avaient collaboré avec les Hyksos et avaient prospéré pendant que les Egyptiens s’étaient appauvris. Et s’il y avait une autre tentative de renverser le trône d’Egypte, les Hébreux auraient très bien pu avoir l’intention de devenir alliés dans un tel effort. Pas étonnant que les Israélites étaient haïs, soupçonnés, et traités comme étant une menace sérieuse pour la sécurité de l’Egypte :

« Joseph mourut, ainsi que tous ses frères et toute leur génération.

    Les Israélites eurent beaucoup d'enfants, leurs descendants se multiplièrent considérablement et devinrent de plus en plus puissants, si bien qu'ils remplirent tout le pays.

    Un nouveau pharaon vint au pouvoir en Egypte; il ne connaissait pas Joseph.

    Il dit à ses sujets:
   ---Voyez, le peuple des Israélites est plus nombreux et plus puissant que nous.

    Il est temps d'aviser à son sujet, pour qu'il cesse de se multiplier. Sinon, en cas de guerre, il risque de se ranger aux côtés de nos ennemis et de combattre contre nous pour quitter ensuite ce pays.

    Alors on imposa aux Israélites des chefs de corvée pour les accabler par des travaux forcés. C'est ainsi qu'ils durent bâtir pour le pharaon les villes de Pitom et de Ramsès pour servir de centres d'approvisionnement. » (Exode 1:6-11)

Il n’est peut-être pas trop de suggérer que le succès initial des descendants de Jacob et leur persécution plus tard nous fournisse un prototype de la persécution qui survint bien plus tard. Je ne suis pas un historien, mais je crois que c’était évident, par exemple, en Allemagne avant la deuxième guerre mondiale. L’économie de l’Allemagne avait beaucoup souffert, et pourtant il était évident que ceux qui étaient les banquiers qui avaient réussi et les géants financiers étaient des Juifs. Les Juifs devinrent alors les boucs émissaires pour tous les malheurs politiques du pays et furent sévèrement persécutés et opprimés par le régime nazi.

Principes Regardant la Prospérité et la Pauvreté

De ces versets décrivant la prospérité de Pharaon et le peuple de Dieu plusieurs principes qui nous aident à définir plus précisément la relation entre la prospérité, la pauvreté, et la liberté politique sont mis sur la table.

(1) La Liberté est un privilège, pas un droit. Les Américains, dues à leur héritage d’hommes libres, sont enclins à regarder la liberté comme étant un droit plutôt qu’un privilège. Mais l’Histoire nous rappelle que la plupart des gens qui ont vécu, n’ont pas eu le privilège de liberté comme nous le connaissons. Paul, en écrivant à ceux qui étaient esclaves, dit,

« Etais-tu esclave lorsque Dieu t'a appelé? Ne te fais pas de souci à ce sujet. --- Mais si tu peux devenir libre, alors profites-en. --- » (1 Corinthiens 7:21)

Ce n’est pas mal d’être esclave, ni cela empêche-t-il quelqu’un d’avoir un témoignage pieux (1 Pierre 2:18-25).

Joseph fut capable, étant esclave, de servir efficacement Dieu et hommes. Mais la liberté est surement préférable, et si elle peut être obtenue nous devrions profiter de cette opportunité.

Ce qui m’inquiète à propos de cette génération d’Américains, c’est qu’en assumant que la liberté est un droit plutôt qu’un privilège à entretenir, nous perdrons la chose pour laquelle des hommes ont donné leur vie pour l’obtenir et la garder. Les droits sont considérés comme allant de soi parce que nous assumons qu’ils ne peuvent pas être retirer. Les privilèges doivent être gagnés, et ils peuvent être facilement perdus s’ils sont négligés. Beaucoup de Chrétiens américains ne prennent pas la peine de voter ou de s’impliquer dans le processus politique, et en faisant ça, ils mettent en danger les libertés qu’ils ont. Ce n’était pas mal pour Joseph de mettre les Egyptiens en esclavage parce que la liberté n’est pas un droit, mais un privilège.

L’esclavage, bien sûr, a la possibilité d’être utilisé pour le mal et l’abus. L’histoire de l’esclavage en Amérique rend ça absolument clair. Cependant, laissez-moi dire que tous les propriétaires d’esclaves n’étaient pas durs et païens. En tant qu’institution, l’esclavage ne peut pas être généralement condamné, car la Bible ne l’interdit jamais strictement. Sûrement, ce n’est pas la condition de vie la plus désirable. C’est pourquoi Paul encouragea ceux qui étaient capables d’obtenir leur liberté. L’esclavage donne aux hommes diaboliques l’opportunité de maltraiter les gens. Un tel traitement doit toujours être condamné et résisté, mais ce genre d’abus est flagrant dans chaque situation, que ce soit le gouvernement, l’économie, le mariage ou la famille. Pouvoir et autorité seront toujours maltraités par les hommes cruels et mauvais, mais cela ne veut pas dire qu’alors tout le pouvoir doit être abolit. La Révolution française souligne ça dans le sang.

(2) La prospérité n’est pas un droit, mais un privilège et une responsabilité. Dans le Vieux Testament Dieu a promit à Israël prospérité s’ils obéissaient fidèlement et gardaient SES commandements :

« En fait, il ne doit pas y avoir de pauvres parmi vous, car l'Eternel votre Dieu veut vous combler de bénédictions dans le pays qu'il vous donne comme patrimoine foncier pour que vous en preniez possession ---

    à condition toutefois que vous l'écoutiez pour obéir à tous les commandements que je vous transmets aujourd'hui et pour les appliquer,

    car l'Eternel votre Dieu vous bénira comme il vous l'a promis. Alors vous prêterez de l'argent à beaucoup de nations étrangères, sans jamais avoir besoin d'emprunter. En effet, vous dominerez beaucoup de nations, et aucune ne vous dominera. » (Deutéronome 15:4-6)

Mais Dieu avait dit très clairement que bien que cela soit SA promesse, cet idéal ne serait jamais totalement réalisé :

« En fait, il y aura toujours des nécessiteux[c] dans le pays: c'est pourquoi, je t'ordonne d'ouvrir toute grande ta main à ton compatriote, au malheureux et au pauvre dans ton pays. » (Deutéronome 15:11)

Dans le Livre des Proverbes, il est souvent répété que la prospérité est le résultat de la diligence, pendant que la pauvreté est le résultat de la fainéantise :

« La main nonchalante appauvrit,
      mais la main active enrichit. » (Proverbes 10:4 ; 12:27 ; 13:4 ; 14:23 ; etc.)

Cependant, c’est une maxime et non une promesse inviolable.

Dans le Nouveau Testament, la prospérité n’est pas la preuve ni de la pitié (Luc 6:24), ni des besoins charnels (Matthieu 27:57), mais une question d’appel, vers laquelle le pauvre et le riche doivent avoir la bonne perspective :

« Que le frère pauvre soit fier de ce que Dieu l'élève,

   et le riche de ce que Dieu l'abaisse. En effet, il passera comme la fleur des champs.

   Le soleil se lève, sa chaleur devient brûlante[d], et la plante se dessèche, sa fleur tombe, et toute sa beauté[e]s'évanouit. Ainsi en est-il du riche: il disparaîtra au milieu de ses activités. » (James 1:9-11)

Que ce soit la pauvreté ou la prospérité, nous devons apprendre le secret de contentement :

« Je sais vivre dans le dénuement, je sais aussi vivre dans l'abondance. C'est le secret que j'ai appris: m'accommoder à toutes les situations et toutes les circonstances, que je sois rassasié ou que j'aie faim, que je connaisse l'abondance ou que je sois dans le besoin.

    Je peux tout, grâce à celui qui me fortifie.» (Philippiens 4:12-13)

« La véritable foi en Dieu est, en effet, une source de richesse quand on sait être content avec ce qu'on a.» (1 Timothée 6:6)

La richesse doit être utilisée au service des autres (1 Timothée 6:17-19). La pauvreté n’empêche pas le vrai désir d’aider (1 Rois 17:8-16 ; Marc 12:41-44 ; 2 Corinthiens 8:1-5), pendant que la prospérité fournit de plus grandes opportunités et une plus grande responsabilité (1 Timothée 6:17-19 ; Matthieu 13:12 ; Luc 12:47-48).

(3) Dans la Bible, la pauvreté n’est pas vue comme étant un mal intérieur qui doit être détruit. Tout comme l’institution de l’esclavage était tolérée, il en était de même pour la pauvreté. Ce n’est pas une condition agréable, mais elle n’est pas intolérable non plus (Philippiens 4:12-13). Notre Seigneur est devenu pauvre pour qu’IL puisse être rendu riche (2 Corinthiens 8:9), et l’apôtre Paul aussi fit l’expérience de la pauvreté (2 Corinthiens 6:4-5, etc.). Jésus dit,

« Des pauvres, vous en aurez toujours autour de vous! Tandis que moi, vous ne m'aurez pas toujours avec vous. » (Jean 12:8)

La richesse, actuelle ou désirée, est mauvaise quand elle occupe un morceau excessif de nos pensées et inquiétude (Matthieu 6:24-34), quand elle est donnée une trop grande importance (Luc 16:10-11,14), quand elle est gagnée injustement (Luc 3:13-14), égoïstement emmagasinée (Matthieu 6:19-2 ; 1 Timothee 6:17). Mais la pauvreté est de même mauvaise si elle est le résultat d’un manque de considération ou de responsabilité (1 Timothée 5:8) ou d’un manque de diligence (2 Thessaloniens 3:15). La pauvreté, comme la prospérité, n’est ni bonne ni mauvaise exceptée comment nous la voyons et l’utilisons.

(5) Le problème de la pauvreté ne peut pas être résolu simplement. La simple solution au problème de la famine en Egypte, nous supposons, aurait été pour Joseph d’ouvrir les greniers d’Egypte et de donner le grain aux Egyptiens. La question alors devient, « Qu’aurait dû être le critère pour distribuer le grain ? » Que ressentiriez-vous si un homme arrivait dans sa Rolls Royce et vous demandait de « faire le plein » de grain ? L’aide sociale n’est jamais aussi simple qu’il ne paraît. Dans quelques Ecritures, on nous dit de donner à ceux dans le besoin :

« L'homme qui regarde autrui avec bonté sera béni
      parce qu'il a partagé son pain avec le pauvre. » (Proverbes 22:9)

« Celui qui donne aux pauvres ne sera pas dans le besoin,
      mais celui qui se bouche les yeux à la misère d'autrui se charge de beaucoup de malédictions. » (Proverbes 28:27)

Dans d’autres Ecritures, on nous dit de prêter aux pauvres, mais sans intérêts :

« ---Si ton prochain qui vit près de toi s'appauvrit et tombe dans la misère, tu lui viendras en aide, même s'il est étranger ou immigré, afin qu'il survive à côté de toi.

   Parce que tu révères ton Dieu, tu ne recevra de sa part ni intérêt, ni profit, pour que ton prochain puisse vivre à côté de toi.

   Si tu lui prêtes de l'argent, tu n'en exigeras pas d'intérêt et si tu lui donnes de tes vivres, tu n'en tireras pas de profit. » (Levitique 25:35-37)

Ailleurs dans les Proverbes 11:26, on nous dit,

« Le peuple maudit l'accapareur qui retient son blé[e],
      mais il bénit celui qui le vend sans tarder. »

Un autre proverbe dit,

« La faim du travailleur est une bonne collaboratrice:
      sa bouche le pousse à travailler. » (Proverbes 16:26)

Et encore ailleurs, Paul nous ordonne,

« En effet, lorsque nous étions chez vous, nous vous avons donné cette recommandation: «Que celui qui refuse de travailler renonce aussi à manger»! » (2 Thessaloniens 3:10)

Nous avons une vaste gamme de responsabilités envers les pauvres car il y a une grande variété de raisons pour la pauvreté. Ceux qui sont pauvres volontairement, qui ne veulent pas travailler, envers eux nous n’avons pas d’obligations, excepté de les réprimander. Nous devons permettre à leur faim de les pousser à bouger. Pour ceux qui sont temporairement sans argent, nous devrions les aider financièrement en espérant être remboursé, mais sans intérêts. Aux autres qui sont complètement sans rien, nous devrions leur donner ce dont ils ont besoin sans espérer de remboursement. Et pour certains dans le Vieux Testament, les Israelites fidèles ne devaient non seulement leur acheter leurs marchandises, mais aussi les acheter eux comme serviteurs (Lévitique 25:39).

« Quand vous ferez les moissons dans votre pays, tu ne couperas pas les épis jusqu'au bord de ton champ, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. » (Lévitique 19:9 ; 23:22)

Donc nous trouvons Ruth ramassant des épis dans le champs de Booz (Ruth 2:2). Aujourd’hui, nous sommes quelques fois encouragés à ramasser du grain pour les pauvres, le battre et le moudre, faire du pain et le livrer encore tout chaud. La dignité des nécessiteux demande qu’il leur soit permit de travailler pour ce qu’ils reçoivent si c’est possible. L’amour doit être exercé dans « la vraie connaissance et le discernement (Philippiens 1:9). La sentimentalité peut faire qu’on se sente bien aux dépends des pauvres. La sagesse cherche à aider les pauvres dans un sens à ce qu’ils gardent leur dignité et elle encourage à ce qu’ils continuent à faire ce qu’il faut pour sortir de leur dépendance économique des autres. Les veuves du Nouveau Testament dont l’église prenaient soin étaient un très petit groupe et choisi, pendant que les familles s’occupaient du reste qui était indigent à court termes (1 Timothée 5:3-16). Les fainéants ne méritent que la discipline (2 Thessaloniens 3).

(5) L’accumulation de richesses est fréquemment le moyen d’aider les pauvres. De peur que nous tombions sur le dos de Joseph pour ses actions, laissez-moi vous rappeler que si Joseph n’avait pas accumulé cette grosse réserve de grain, l’Egypte serait morte. Certains Chrétiens croient que c’est mal d’accumuler de l’argent pour n’importe quelle raison. Personnellement, je ne suis pas d’accord. Je comprends que notre Seigneur a interdit d’accumuler les richesses dans le but d’y trouver une fausse sécurité ou pour gaspiller sur nous-mêmes des somptuosités que la richesse nous fournira (Matthieu 6:19 ; Jacques 4:3 ; 5: 1-6).

Economiser n’est pas toujours condamné :

« Dans la demeure de l'homme sage, on trouve de précieux trésors et des réserves d'huile,
      mais l'insensé dilapide ce qu'il a.» (Proverbes 21:20)

Malheureusement, Actes 4:34-35 a fréquemment été mal utilisé à ce propos :

« Aucun d'eux n'était dans le besoin, car ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le produit de la vente

   et le remettaient aux apôtres: ceux-ci le répartissaient alors entre tous et chacun recevait ce dont il avait besoin. »

Certains croient que toutes les maisons et toutes les terres appartenant aux croyants de Jérusalem furent vendues en une seule fois et que l’argent fut mis en commun dans un pot pour être distribué par les apôtres. Ce ne fut pas le cas. D’une part, cela aurait causé les valeurs immobilières de dégringoler, réduisant l’efficacité de ces dons. Mais le verbe « vendraient » n’est pas correct, impliquant que c’était fait de temps en temps ou quand des besoins sérieux surgissaient. Les maisons étaient des propriétés privées jusqu'à ce que des besoins surviennent qui étaient si grands que quelqu’un était poussé à vendre leur propriété et à donner l’argent aux apôtres pour venir en aide à ceux qui étaient dans le besoin.

Ne voyez-vous pas que c’était la propriété de ces maisons et de ces terres qui a rendu possible la charité de l’église du Nouveau Testament ? Si ces Chrétiens avaient conclu, comme certains aujourd’hui, que c’était mal d’accumuler des richesses sous n’importe quelle forme, y compris maisons et terres, il n’y aurait pas eu de moyens d’aider les autres. Cette même question d’économiser pour être capable d’aider est adressée par l’apôtre Paul :

« Venons-en à la question de la collecte en faveur de ceux qui, en Judée, appartiennent à Dieu: j'ai déjà donné mes directives aux Eglises de la Galatie. Suivez-les, vous aussi.

  Que tous les dimanches chacun de vous mette de côté, chez lui, une somme d'argent selon ce qu'il aura lui-même gagné, pour qu'on n'ait pas besoin d'organiser des collectes au moment de mon arrivée. » (1 Corinthiens 16:1-2)

Spécialement pour ceux qui n’ont pas beaucoup de revenus, économiser fournit de plus grandes opportunités de prêcher à ceux dans le besoin.

(6) La provision de Dieu pour SES gens ne requit pas une période nationale de prospérité économique. Israël a prospéré pendant les périodes les plus noires de l’Egypte. Israël a été approvisionné en abondance pendant que beaucoup de gens manquaient de tout. Il y a, et il y aura toujours, des prophètes de mauvaise augure qui nous avertissent de futurs désastres financiers. (Et, franchement, j’ai tendance à être d’accord avec eux. Je crois que des temps durs dans les finances peuvent être juste au tournant.) Mais ne paniquons pas à la simple pensée de cela. Si Dieu pouvait prendre soin de SES enfants pendant les temps de famine, IL peut aussi prendre soin de nous dans les temps de grands désastres. La capacité de Dieu de fournir pour les SIENS ne dépend pas de la santé de la Bourse. Nous devrions nous préparer à prêcher aux autres en mettant de l’argent de coté. Faisant attention d’éviter l’extrémité de tout garder en secret et l’autre de tout gaspiller.

« Celui qui fournit la semence au semeur et lui donne le pain dont il se nourrit vous donnera aussi, avec largesse, toute la semence nécessaire et fera croître les fruits de votre générosité.

   Ainsi vous deviendrez riches de tous les biens et vous pourrez donner largement, ce qui suscitera, chez ceux auxquels nous distribuerons vos dons, de nombreuses prières de reconnaissance envers Dieu. » (2 Corinthiens 9:10-11)

Jacob se Prépare à Mourir (47:28-31)

Jacob qui semblait se mourir depuis des années, vécut plus longtemps qu’il n’avait espéré. Mais comme il approchait son heure, nous pouvons voir que sa prospérité en Egypte n’avait pas changé ses priorités :

« Jacob vécut dix-sept ans en Egypte. La durée totale de sa vie fut de 147 ans.

   Quand le jour de sa mort fut proche, il appela son fils Joseph et lui dit:
   ---Si tu es d'accord de me faire une faveur, place, je te prie, ta main sous ma cuisse et promets-moi d'agir envers moi avec amour et fidélité en ne m'enterrant pas en Egypte.

   Quand j'aurai rejoint mes ancêtres décédés, tu me transporteras hors d'Egypte pour m'ensevelir dans leur tombeau.
   Joseph dit:
   ---J'agirai comme tu me l'as demandé.

   Mais son père insista:
   ---Jure-le moi.
   Et il le lui jura. Alors Israël se prosterna au chevet de sa couche. » (Genèse 47:28-31)

Il aurait été très facile pour la prospérité de réarranger les priorités de Jacob. Après avoir vécut dans un pays qui était irrigué et relativement épargné par la famine, qui voudrait retourner au pays de Canaan où Dieu devait fournir la pluie, conditionnelle de l’obéissance de SON peuple ?

« ---Le pays où tu vas pénétrer pour en prendre possession ne ressemble pas à l'Egypte d'où vous êtes sortis; là-bas, après avoir fait vos semailles, vous deviez irriguer vos champs en actionnant des norias avec vos pieds comme dans un jardin potager.

   Par contre, le pays où vous vous rendez pour en prendre possession est un pays de montagnes et de vallées arrosé par la pluie du ciel.

   C'est un pays dont l'Eternel ton Dieu prend lui-même soin et sur lequel il veille continuellement du début à la fin de l'année. » (Deutéronome 11:10-12)

Sachant que le jour de son départ était proche, Jacob décida de faire de sa mort un témoignage de sa foi et un stimulus de la foi et obéissance de ses descendants. Jacob poussa Joseph, son fils préféré, à prêter serment promettant qu’il n’enterrerait pas son père en Egypte, mais au pays de Canaan dans la grotte de Machpelah avec ses ancêtres. Cela servirait à rappeler à ses descendants que l’Egypte n’était pas leur maison, mais seulement un endroit où rester jusqu’à ce que Dieu les ramènerait « à la maison » au pays de Canaan, la terre promise.

Ayant été assuré de sa requête, Jacob se prosterna en révérence en s’appuyant sur son bâton.101 C’est cet incident, avec la bénédiction des fils de Joseph dans le chapitre 49, dont l’auteur du Livre d’Hébreux cite comme évidence de la foi de Jacob :

« Par la foi, Jacob a béni, peu avant sa mort, chacun des fils de Joseph et s'est prosterné pour adorer Dieu, en prenant appui sur l'extrémité de son bâton. » (Hebreux 11:21)

Peu étonnant, car c’est sûrement le point culminant de la vie spirituelle de Jacob. Pour la première fois, Jacob a arrêté de s’efforcer de faire des choses pour Dieu et L’a simplement vénéré et adoré. Je crois que la vénération est la chose la plus importante pour un saint, et une des raisons primordiales de Dieu pour sauver les hommes :

« Mais l'heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père par l'Esprit et en vérité; car le Père recherche des hommes qui l'adorent ainsi.

   Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent par l'Esprit et en vérité. » (Jean 4:23-24)

Conclusion

Il reste deux observations. Premièrement, nous sommes obligés de protéger les droits des pauvres :

« Le juste reconnaît le droit des pauvres,
      mais le méchant ne s'en préoccupe pas. » (Proverbes 29:7)

Bien que ni la liberté, ni la prospérité ne soient les droits des pauvres, la vie est le droit de tous. Récemment le mouvement « Pro-Vie » a attiré notre attention sur les droits du Non-né. Pendant que nous avons sérieusement besoin de considérer les droits des non-nés et le sujet de l’avortement, nous ne pouvons pas négliger le droit de vie de ceux qui sont nés et qui meurent de faim et de négligence. Les pieux ne peuvent pas négliger les besoins extrêmes de ceux qui meurent dans notre monde puisque nous avons plus qu’assez de moyens de préserver la vie.

Et s’il y a un droit de vie physique, ne devrions nous pas être plus concernés par le droit d’entendre la bonne nouvelle de l’offre de la vie spirituelle ? C’est ma conviction qu’un peu de la richesse matérielle qui est la nôtre est donnée dans le but de répandre l’Evangile de Jésus Christ à ceux qui ne l’ont pas encore entendu.

Deuxièmement, je dois vous rappeler, tout comme un membre de notre congrégation me l’a rappelé, que Joseph n’a pas demandé plus des Egyptiens que Dieu a exigés de ceux qui seront éternellement sauvés. Le salût physique avait beaucoup d’importance pour les Egyptiens, tellement qu’ils ont donné leur argent, leurs biens matériels, et même qu’ils se sont donnés eux-mêmes à Joseph. Ce sont les termes que Dieu avait mis sur la table pour que les hommes puissent avoir la vie éternelle : capitulation sans condition. Nous devons réaliser que notre condition est finale, que nous devrons faire face à la mort. Et nous devons placer notre future dans les mains de Jésus Christ, tout comme les Egyptiens faisaient confiance en Joseph. Nous devons capituler chaque élément d'autosuffisance, tout ce qui a de la valeur, et compter seulement sur Jésus Christ, qui est mort sur la croix du Calvaire pour notre salût. IL ne nous offre toutes les richesses des cieux que si nous LUI faisons totalement confiance. Que Dieu vous permette de LUI faire confiance pour votre salût!

« Puis, s'adressant à ses disciples, Jésus dit:
   ---Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive.

   Car celui qui est préoccupé de sauver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi, la retrouvera.

   Si un homme parvient à posséder le monde entier, à quoi cela lui sert-il s'il perd sa vie? Et que peut-on donner pour racheter sa vie? » (Matthieu 16:24-26)


99 Harold G. Stigers, A Commentary on Genesis (Grand Rapids: Zondervan, 1976), p. 320.

100 Cf. Stigers, pp. 39, 291-292, 309-310, also Howard F. Vos, Genesis and Archaeology (Chicago: Moody Press, 1963), pp. 101-105 for further details on the Hyksos.

101 “The MT has bed (mitta), but the LXX (used in Heb. 11:21) interpreted the same Hebrew consonants to represent matteh, ‘staff.’ While both versions have ‘bed’ at 48:2, the present occasion tells of Jacob before his last illness (cf. 48:1), and ‘staff’ may well be the right meaning. It would be an appropriate object to mention, as the symbol of his pilgrimage (cf. his grateful words in 32:10), worthy of the prominence it receives in the New Testament passage.” Derek Kidner, Genesis: An Introduction and Commentary (Chicago: Inter-Varsity Press, 1967), p. 212.

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